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Acteurs et mobiles de la guerre du rassemblement congolais pour la démocratie : une entreprise de prédation au nord kivu (inédit)

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par Paul VYASONGYA
Universite Catholique du Graben - Licence 2003
  

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II.3.4. Les sociétés militaro-industrielles

Selon une étude de l'Organisation Non Gouvernementale Américaine « Internataional Rescue Commitee », dans l'Est de la R.D.Congo uniquement, une région de vingtaine de millions d'habitants, 3,5 millions de personnes sont mortes entre août 1998 et avril 2001. Parmi ces décès, 2,5 millions sont attribuables à la guerre et ses conséquences et 350.000 directement à la violence((*)1). Cette violence s'est accentuée suite à la militarisation de la région par les trafics d'armes organisé par des sociétés militaro-industrielles. Rappelons que, dans les mois qui ont précédé cette guerre du R.C.D., diverses informations indiquaient des achats d'armes effectués conjointement en Afrique du Sud par les anciens responsables du régime de Mobutu et les rwandais, en vue de renverser le président KABILA. D'autres opposants installés en Allemagne auraient effectué des achats d'armes en Russie et envoyé une délégation à Kigali en février 1998((*)2).

Dans le Nord-Kivu, la rébellion est essentiellement constituée de deux groupes, le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (R.C.D./Goma) ayant environ 40.000 hommes dont 2600 enfants selon l'UNICEF. Et le R.C.D./Kisangani-Mouvement de Libération dirigée par MBUSA NYAMWISI, implanté dans la région de Beni-Lubero. La première est soutenue par le Rwanda et la seconde par l'Ouganda.

Les transferts d'armes vers la rébellion à partir de Kigali et Kampala ont été massifs dès le début de la guerre en août 1998. Bien qu'il ait été souvent difficile de déterminer quelle faction en était la bénéficiaire, ou si elles étaient destinées aux armées rwandaise ou ougandaise en R.D.Congo. Ainsi, selon Amnisty International, une vingtaine d'avions non identifiés se posaient chaque jour de septembre 1998 sur l'aéroport de Goma y déchargeant, outre les troupes rwandaises et ougandaises, du matériel militaire, dont des blindés et des armes lourdes((*)3).

Quelques mois plus tard, un autre ballet aérien était constaté dans l'Est du pays où, durant les trois premières semaines de l'année 1999, pas moins de 1800 tonnes de matériel militaire, dont les chars T-55, auraient été acheminés d'Ouganda par avions gros porteurs, dont un Ylyushim 76.

Il semble également que les rebelles ont réussi à détourner du matériel militaire destiné aux FAC. En effet, 3,15 tonnes d'armes légères, explosifs et munitions commandées par Kinshasa à la Chine juste avant le début de la guerre et transportés par la compagnie OCEAN SHIPPING LINE sont arrivées à Dar Es-Salaam. Puis ont été dirigées sur l'Ouganda et expédiées à Goma, sous contrôle rebelle. En outre, en octobre 1998, BIZIMA KARAHA a déclaré : « Nous avons mis la main sur les dépôts d'armes extraordinaires : orgues de Staline, missiles balistiques, sol-air, fusées Katiusha, canon à longue portée, lance-grenade... »((*)1)

Mais les insurgés congolais font également appel aux réseaux internationaux militaro-industriels de trafiquants d'armes. Ainsi, au début du conflit, les sociétés britanniques SKY AIR CARGO, dirigées par SYED NAQUI et OCCIDENTAL AIRLINE du Belge RONALD ROSSIGNOL, ont chargé des armes à BRATISLAVA (Slovaquie) et les ont livrées au territoire rebelle en particulier au Nord-Kivu (Goma). Ce trafic s'effectue par des avions appartenant aux compagnies congolaises : PLANET AIR et NEW GOMA AIR. De liens également entre les réseaux du TADJIK VICTOR BOUT et les rebelles congolais sont également établis((*)2).

D'autre part, un autre acolyte de BOUT, le Kenyan SANJIVAN RUPRAH, arrêté en février 2002 à Bruxelles pour blanchissement d'argent, était le beau-frère du chef du RCD/Goma, Adoplh ONUSUMBA. En outre, des sources sûres de nos enquêtes affirment que les armes prises aux FAC seraient généralement données au R.C.D./M.L. Ce mouvement était soutenu par l'Ouganda en armes et en troupes militaires. La présence des mercenaires Sud-Africains et Américains en soutien aux rebelles congolais dans le domaine de l'artillerie et des communications aurait également été constatée. La présence du frère de NELSON MANDELA, ancien président Sud-Africain, n'est pas un fait du hasard mais de coopération à BENI.

Enfin, les Mayi-Mayi s'approvisionneraient également auprès des circuits illicites florissants dans la région contre les matières précieuses. Les Mayi-Mayi basés à VURONDO + 60 km de Beni) auraient gagné d'énormes équipements (camion, T-shirt, training, armes et munitions) en contre-partie à la libération d'une vingtaine de Thaïlandais, agents de la société DARA FOREST basée à Mangina (+ 50 km de Beni). Ces Mayi-Mayi auraient également établi des relations secrètes avec les opérateurs économiques du Moyen-Orient dans l'espoir d'obtenir des armes en échange avec des ressources naturelles.

En bref, c'est chaque acteur qui est en quête de sa part de gâteau, miel congolais quand bien même ce miel serait déjà avarié.

* (1) Georges BERGHEZAN, Trafics d'armes vers l'Afrique, pleins feux sur les réseaux français et le « savoir-faire Belge », Bruxelles, Edition Complexe, 2000, p. 138.

* (2) BERHEZAN Georges et NKUNDABAGENZI Félix, « La guerre du Congo-Kinshasa », Rapport du GRIP, n° 9912, Bruxelles, 1999.

* (3) Collette BRAECKMAN, in Le Soir, du 24 novembre 1998.

* (1) Georges BERGHEZAN, op. cit., p. 142.

* (2) Ibidem, p. 143.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote