De nombreux auteurs et travaux de recherche ont cherché
à modéliser l'évaluation de la performance selon des
critères et des variables données. L'approche économique
repose sur la notion centrale d'objectifs à atteindre. Ces derniers
traduisant les attentes des propriétaires dirigeants, ils sont donc
souvent énoncés en termes économiques et financiers.
L'illustration de cette approche est reflétée dans la
récente étude de J. Caby et A17l .qui
souligne les prolongements stratégiques d'une telle conception. Pour
eux, la création de valeur passée ou anticipée se fonde
soit sur une croissance de l'activité, soit sur une politique de
dividendes raisonnée en fonction des investissements futurs soit,
encore, sur une préférence pour les financements externes.
L'approche sociale découle des apports de l'école
des relations humaines qui met l'accent sur les dimensions humaines de
l'organisation. R.E. Quinn et J. Rohrbaugh indiquent que cette approche ne
néglige pas les aspects précédents mais intègrent
les activités nécessaires au maintien de l'organisation. Pour
cette raison, le point central devient la morale et la cohésion au sein
de l'entité considérée. Cette conception est
défendue par B.M. Bass qui, dès 1952, enjoint de
considérer comme ultime critère de valeur organisationnelle,
celle des hommes. Néanmoins l'acceptation de cette hypothèse
dépend du postulat suivant : atteindre les objectifs sociaux permet
d'atteindre les objectifs économiques et financiers. L'approche
systémique est développée par opposition aux approches
précédentes, considérées comme trop partielles.
Elle met en exergue les capacités de l'organisation : «
l'efficacité organisationnelle est le degré auquel une
organisation, en tant que système social disposant de ressources et
moyens,
17 J. CABY « Le processus de création de
valeur », Revue Française de Gestion, Mars - Mai, 1996
remplit ses objectifs sans obérer ses moyens,
ressources et sans mettre une pression indue sur ses membres.».
L'harmonisation, la pérennité des sous- systèmes au regard
de l'environnement du système entreprise sont alors cruciaux.
La dernière approche qualifiée de politique par
E.M. Morin et al. repose sur une critique des
précédentes. En effet, chacune des approches
précédentes assigne certaines fonctions et certains buts à
l'entreprise ; or, d'un point de vue distancié, tout individu peut avoir
ses propres critères pour juger la performance d'une organisation. Cette
conception consacre le règne du relativisme.
En réalité, R.H. Hall distingue deux voies
majeures pour concevoir la performance : l'approche par les buts (goal
achievement model) et l'approche par les ressources (resource
acquisition model). Un troisième modèle, dit de la
satisfaction des parties prenantes, est évoqué mais
considéré comme marginal.