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L'aide nord-sud: jeux et enjeux?

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par Abderrahim ENNADIR
SMBA Faculté de droit de Fès - Licence 2007
  

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Section 2 : enlisement de la

pauvreté

Les populations des pays aidés ne voient pas réellement les manifestations de l'aide publique au développement, soit qu'elle soit si insuffisante, soit qu'elle a des difficultés à irriguer l'ensemble du pays. En effet, l'aide destinée au Tiers Monde n'a jamais atteint le niveau fixé par l'ONU qui se fixe à 0.7 du PIB des pays industrialisés.

Les pauvres subissent la domination et l'exploitation des riches. Ils cultivent d'ordinaire une terre qui ne leur appartient pas. Ils sont victimes de discriminations économiques et culturelles et sont l'objet d'oppressions politiques.

Ils appartiennent à des classes sociales qui n'ont guère accès à l'éducation, à la formation, à l'information et aux soins de santé primaires.

Le nombre de pauvres a progressé de 100 millions au cours de la dernière décennie. Surtout en Afrique subsaharienne, où l'augmentation du nombre des pauvres a été de 39 %.

La crise générale de «l'État-nation» africain procède aussi, il faut le souligner, de certains mauvais choix. L'interventionnisme n'a pas souvent abouti à élaborer une politique de développement. A l'origine basée sur le secteur agricole.

Tirant profit de l'enseignement des autres nations, les dirigeants Africains auraient dû comprendre qu'historiquement les États développés du monde ont atteint la croissance en procédant d'abord au développement de l'agriculture. C'est à partir de cette donnée qu'un marché national a pu se développer et par contagion donner naissance à une industrie nationale développée.

De ce point de vue, le développement par le secteur agricole apparaît comme la base d'un processus durable devant conduire à la croissance. Ce n'est pas qu'il faille attendre la constitution d'un marché intérieur avant de mettre en oeuvre une politique d'industrialisation. L'idéal, comme l'a expliqué M. Edgar PISANI, c'est de mener de front la politique agricole avec une industrialisation qui ne peut être que d'extractions et de premières transformations, car dans l'esprit exclusivement en terme de «rattrapage», se comportant comme si les pays riches avaient définit un modèle idéal vers lequel ils doivent tendre.

En plus, L'État Africain prend bien d'avantage aux consommateurs qu'il ne leur donne. Malgré que le FMI prétend agir au nom de l'efficacité économique, il bafoue ses propres principes en imposant des mesures qui sont non seulement dévastatrices pour la population mais irrationnelles au niveau économique. Imposer aux consommateurs des sacrifices sous couvert de vérité des prix est une escroquerie quand la vérité n'existe nulle part ailleurs. Pourquoi le FMI ne regarde-t-il que les distorsions du prix payé par le consommateur, alors que tous les autres composants de ce prix sont déterminés en dehors des lois du marché ? Si les gouvernements du Tiers Monde et le FMI refusent de s'en prendre aux vrais profiteurs, il est clair que les consommateurs devront encore se serrer la ceinture ; tout cela au nom des lois du marché !1

1- Susan GEORGES, P. 94.

En effet, l'Afrique saignée à blanc en proie à des famines répétitives, déchirée, déstructurée, cache une autre réalité. Elle donne à voir l'échec patent des modèles forgés par l'occident ; elle montre les effets destructeurs de la supposée rationalité économique. Il s'agit rien moins que de pratiques alternatives de production et d'échanges qui se sont imposées en réponse à l'échec de la «méga-machine techno-économique» mondialisant, sans pour autant éliminer les contradictions et les conflits sociaux1.

La seule façon, pour une économie extravertie de rester compétitive, c'est de maintenir ses salaires à un niveau très bas. Les salariés voulant continuer à manger, il faut qu'ils puissent acheter au moins les produits de premières nécessités à des prix qui correspondent à leurs salaires. «Si vous voulez encadrer les salaires, il faut également encadrer les prix».

Actuellement, avec la hausse des prix du pétrole et la population qui augmente et le blé importé coûtant de plus en plus de dollars difficiles à gagner, il faut faire des choix ardus.

Les gouvernements du Tiers Monde comptent sur les bas salaires et subventionner les produits de premières nécessités. Cependant, quand on n'apprécie ni les grèves, ni les émeutes. La seule solution, c'est de subventionner les produits de grandes consommations plutôt que d'augmenter les salaires, on parvient à contenir les prix des exportations ; ce qui confirme à l'échelle internationale le proverbe selon lequel «on ne prête qu'aux riches».

Par conséquent, les résultats d'un demi - siècle d'aide en Afrique sont assez probants lorsqu'on constate comment le sous-développement s'est développé grâce à cette «aide». Aussi, la dépendance envers des sources extérieures d'aides a encouragé le maintien de structures économiques et sociales

1- «Le monde diplomatique», septembre, 1999, P. 30.

héritées de la période coloniale et favorise un développement inégal sur le plan intérieur.

L'aide a découragé également la recherche de solutions créatrices et innovatrices, y compris la formulation de modèles de développement plus conformes aux besoins des populations des pays africains.

En plus, la programmation, l'administration et le contrôle de l'aide mènent inévitablement à des interventions qui limitent la liberté de choix des politiques économiques nationales et déduisent la flexibilité dans leur mise en oeuvre.

Enfin, l'aide constitue un véritable obstacle à l'intégration économique et à la coopération Sud-Sud1.

1- Mahdi EL-MANJRA, «Nord/Sud, prélude à l'ère post-coloniale», Toubkal, 1992, P. 119.

EPILOGUE :

Il est apparu dans la dernière décennie des revendications pour le déliement de l'aide. Mais, si l'aide devient déliée qui va penser à aider l'Afrique ? Ceci nous pousse à dire que la continuité de l'aide des pays industrialisés au développement des pays du Tiers Monde est due à sa conditionnalité. Ce qui fait que celle-ci est une nécessité pour la pérennité de l'aide publique au développement.

D'autre part, lorsque les matières premières des pays aidés seront épuisées et lorsque les régimes politique qui règnent dans ces pays seront abolis par des révolutions de leurs peuples (ce qui est utopique, en voyant la force de ces systèmes et l'aliénation de leurs peuples), à quoi l'aide sera liée ? Et ainsi par qui l'Afrique sera aidée ? Est-ce qu'on ne va laisser tomber l'Afrique ?

Nous voyons tous qu'avec les hausses des prix du pétrole, l'expansion des guerres, le SIDA, le gaspillage de l'aide publique, la pauvreté qui augmente et la modicité de l'aide...etc., l'Afrique se trouve menacée d'être abandonné par tout le monde si les dirigeants ne pensent pas aux intérêts généraux et délaissent leurs intérêts égoïstes.

Enfin, les sociétés sous développées se trouvent affrontées à un phénomène très dangereux qui est celui de l'éclipsement de la classe moyenne ce qui conduit à l'absence de la cohésion sociale.

Par conséquent, ce qu'on peut déduire de ce travail, c'est qui aide qui enfin de compte ? Est-ce que les pays du Nord qui aident les pays du Sud ou c'est le contraire ?

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon