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L'aide nord-sud: jeux et enjeux?

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par Abderrahim ENNADIR
SMBA Faculté de droit de Fès - Licence 2007
  

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CHAPITRE 2 :

MARGINALISATION SOCIALE

En plus de la situation sur le plan économique et politique, le Tiers Monde se trouve marginalisé sur le plan social. A cet égard, la marginalisation internationale des pays aidés produit une exclusion sociale interne au sein de ces pays. Ceci se traduit par une expansion de la corruption (Section 1) et par l'enlisement de la pauvreté (Section 2).

Section 1 : expansion de la

corruption

La corruption est un sujet à la mode. Cependant, l'affirmation d'une volonté générale de lutter contre le phénomène par les grandes organisations internationales, qui intègrent le débat avec leurs prêts, à pensée universaliste, n'aident pas à mettre en oeuvre des stratégies crédibles et efficaces face à un phénomène dont les origines et les conséquences sont diverses.

La corruption intéresse les analystes du développement de façon intermittente depuis presque 40 ans. Dès les travaux pionniers, la question de l'effet du phénomène sur la modernisation politique, économique et sociale des sociétés du Tiers Monde, se posait. La controverse opposait les fonctionnalistes libéraux et les structuralistes, les premiers voyaient dans la corruption une stratégie de contournement des obstacles politico-étatiques et un accélérateur amoral mais efficace des transitions souhaitables vers des économies de marchés démocratiques, alors que les seconds, insistaient sur les victimes de ce système informel et prônaient dans une logique keynésienne et Wébérienne la construction d'États forts1.

La corruption qui nous intéresse ici est due aux investissements des firmes américaines, européennes ou japonaises qui sont réputées plus corruptibles2.

A cet égard la corruption des firmes internationales se traduit par leurs concurrences à gagner des marchés. A travers un abus d'autorité publique pour des avantages privés.

Ainsi, les pays donateurs bénéficient de l'achat d'équipement par les pays récipiendaires et des investissements dans ces pays et même ils généralisent la corruption au sein de ceux-ci.

En plus, la corruption peut être épidémique c'est - à -dire généralisée ce qui suppose qu'elle est devenue un rouage de la reproduction du système, ou planifiée, ce qui implique qu'elle est un instrument vital pour la survie du régime politique en tant que moyen de contrôle des divers segments de la population.

En fait, le clientélisme politique repose sur un ensemble de pratiques qui instrumentalisent politiquement certains types de relations personnelles.

1- Revue, «Tiers Monde», N° 161, Janvier-Mars, 2000, T.XLI., P. 10.

2- Idem. P. 11.

Au fondement du clientélisme se trouvent des relations de clientèle sur la base desquelles vont s'édifier des réseaux de clientèles. La relation de clientèle constitue une forme caractéristique d'échange social fondée sur l'échange de dons et de contre - dons. Les multinationales, cherchant à obtenir des débouchés à l'exportation dans un monde libéralisé et donc plus concurrentiel, ceci pousse ces firmes à pratiquer la corruption qui est un vecteur de leur puissance.

La corruption d'agent public est le fait intentionnel, pour toute personne, d'offrir, de promettre ou d'octroyer un avantage indu pécuniaire ou autre, directement ou par des intermédiaires, à un agent public, à son profit ou au profit d'un tiers, pour que cet agent agisse ou s'abstienne d'agir dans l'exécution de fonctions officielles, en vue d'obtenir ou conserver un autre avantage indu. C'est le détournement d'un pouvoir mis au service de l'intérêt général au profit d'un intérêt particulier. Le corrupteur a le pouvoir d'influencer ou de faire prendre - moyennant une contre partie - toute décision relevant de l'administration ou des prérogatives de la puissance publique et de la faire tourner à son avantage.

Les phénomènes de corruption ont déjà été théorisés et hiérarchisés. Ils vont du simple «paiement de facilitation» pour fluidifier le fonctionnement d'administrations kafkaïennes, au noyautage complet des pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires, aboutissant dans les cas extrêmes à une «capture d'État».

La corruption et son corollaire, le blanchiment, ne cessent pourtant de se normaliser dans les transactions internationales.

L'aide est devenue en effet, une véritable entreprise commerciale avec ses patrons et clients, ses managers et exportateurs, ses consultants et stagiaires, ses courtiers et son système de distribution, ses financiers et banquiers et même

ses académiciens. En un mot une chaîne de solidarité qui n'est pas imperméable à la corruption lors qu'elle ne la favorise pas.

Ainsi, l'aide amplifie la corruption et favorise un enlisement de la pauvreté.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams