CHAPITRE II : L'UTILISATION DES REVENUS DU MARAICHAGE
Les maraîchers de Goundi et Réo tout en
produisant des légumes, gagnent de quoi accroître leurs moyens
d'existence. Les recettes occasionnées par les cultures
maraîchères sont dans l'ensemble consacrées aux besoins des
ménages. Les apports des cultures maraîchères à
l'amélioration des conditions de vie de ces ménages sont
essentiellement économique et social.
I. LE ROLE ECONOMIQUE DES CULTURES MARAICHERES
1. La création de nouvelles sources de revenu : cas
de l'élevage
réinvestissent dans l'élevage à travers
l'achat d'animaux (petits ruminants, volaille, porcs, etc.) et leur entretien.
Ce type de dépense est estimé à 8 387,5 FCFA en moyenne
à Réo contre 24 613 FCFA à Goundi et concerne 21,15% des
ménages à Goundi et 25,80% à Réo. L'apport du
maraîchage est surtout remarquable au niveau de l'embouche porcine.
L'élevage des porcs est l'apanage des femmes. L'embouche porcine permet
d'accroître le revenu des femmes. Le principe consiste à acheter
un porc à l'engraisser et à le revendre. Le
bénéfice généré par cette activité
constitue une garantie pour la satisfaction des besoins familiaux
(santé, éducation, alimentation, habillement, etc.) et les
besoins futurs notamment l'achat d'intrant (semences, engrais, produits
chimiques, etc.) en début de campagne maraîchère. Presque
la totalité des ménages enquêtés affirment avoir
accru leur revenu à partir de ce type d'élevage. En plus de la
diversification des activités économiques, l'élevage
contribue à l'équilibre socio-culturel. En effet, les revenus
issus du maraîchage sont également consacrés à
l'achat de petits ruminants et de la volaille. Ces animaux
sont le plus souvent utilisés lors des cérémonies
coutumières.
2. La contribution à la sécurité
alimentaire
Les cultures maraîchères contribuent de
façon considérable à la sécurité alimentaire
à Réo et à Goundi. La sécurité alimentaire
s'inscrit dans le cadre de la déclaration universelle des droits de
l'homme en 1948 et particulièrement dans la déclaration de Rome
en 1996. Elle a pour objectif de permettre à tout être humain, un
accès physique et économique, à tout moment, à une
nourriture suffisante, saine et nutritive lui permettant de satisfaire ses
besoins énergétiques et ses préférences
alimentaires pour une vie saine et active. Cela suppose que tout être
humain ou une unité de population qui peut s'étendre au
ménage doit pouvoir se nourrir convenablement en période de crise
alimentaire. Ce qui n'est pas le cas dans les ménages de Réo et
de Goundi. Selon les enquêtes, 96,77% des ménages à
Réo et 92,30% à Goundi font recours à l'achat de
vivres.
Ces achats concernent les céréales notamment le
mil et le sorgho uniquement pour faire face à la période de
soudure. En effet, l'agriculture pluviale est pratiquée sur des terres
appauvries et dégradées qui ne procurent que des récoltes
insuffisantes. Les revenus issus du maraîchage permettent d'assurer une
part importante des besoins alimentaires des ménages. En moyenne, 46 881
FCFA issuent du revenu du maraîchage à Goundi contre 27 313,33
FCFA à Réo sont utilisés à des fins alimentaires.
Ces sommes sont fonctions de la taille du ménage. Les ménages
effectuant des dépenses de moins de 30 000 FCFA
à 90 000 FCFA ont une taille moyenne de 5 personnes/ménage contre
7 personnes/ménage pour ceux qui dépensent plus. Les
dépenses alimentaires estimées lors des enquêtes ont
donné les résultats suivants :
GRAPHIQUE14: REPARTITION DES MENAGES EN FONCTION DES
SOMMES CONSACREES A L'ALIMENTATION PAR AN

6%
7% 1%
31%
55%
moins de 30000 30000-60000 60000-90000 90000-120000 Plus de
120000

Source : Enquêtes de terrain mai-juin 2004
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