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Lutte armée et renaissance de la démocratie en RDC de 1998 à  2006

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par Pacifique Kahimbira Second
Université de Kisangani (RDC) - Licence 2008
  

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III.2. Le désengagement militaire

Pour KABONGO MAKANDA, l'un des problèmes capitaux de la sociologie militaire est celui de désengagement ou la remise du pouvoir aux civils par les militaires. Il dit que le désengagement des militaires de la politique en Afrique noire est très complexe et s'effectue en remettant purement et simplement le pouvoir aux leaders civils, d'autres créent des organisations politiques de masses de caractère civil pour donner des assises civiles aux anciens régimes militaires55(*).

L'exemple de la République Démocratique du Congo vient s'ajouter parmi tant d'autres où nous avons vu tous les mouvements rebelles transformés en parti politique, le déphasage du président Joseph Kabila ou de Jean Pierre Bemba voire des autres chefs ou leaders des groupes armés en redevenant civil dans le but d'accéder à la magistrature suprême étant donné que la loi électorale les excluait définitivement s'ils demeuraient militaire.

Le désengagement militaire en République Démocratique du Congo constituait une base, un acquis de la voie vers la renaissance de la démocratie en République Démocratique du Congo. Il est intervenu après multitudes négociations entre belligérants pour l'accord global et inclusif.

III.3. Processus de négociation et consensus

Il s'agit de présenter sous cette section les différentes phases de négociations et le consensus obtenu.

III.3.1. L'accord de Lusaka

Cet accord est intervenu après plusieurs pour-parlés (sommet) notamment :

1. Sommet de victoria Falls : tenu le 21/10/1998 initié par le président Robert MUGABE du Zimbabwe dans le cadre de la SADEC, il a réuni les chefs d'Etats de la République Démocratique du Congo, du Rwanda, de l'Ouganda, du Zimbabwe, de la Namibie et le secrétaire général de l'OUA Salim Ahmed Salim et fut présidé par le président Zambien Fréderic Chiluba. La rencontre s'est terminée par son désaccord sur la connaissance de l'agression de la République Démocratique du Congo par le Rwanda et l'Ouganda ;

2. Sommet des pays non alignés du (O4 novembre 1998 : présidé par le président Nelson MANDELA à Durban en Afrique du Sud ; il a connu la participation de toutes les forces en conflit en République Démocratique du Congo, en présence des leaders des autres pays non alignés. Résultat ; la reconnaissance de l'agression de la République Démocratique du Congo sans toute fois dénommer les agresseurs, la responsabilisation du président MANDELA comme médiateur de la crise congolaise ;

3. Le sommet de l'île Maurice du 17 décembre 1998 : présidé par le chef d'Etat Zambien Fréderic CHILUBA, a réussi toutes les forces en République Démocratique du Congo et en présence du secrétaire général de l'OUA, Monsieur Salim Ahmed Salim. Cette rencontre a connu la participation indirecte de la rébellion conduit par Monsieur Arthur ZHAIHIDI NGOMA et BIZIMAKARAHA. Résultat : la présence des déglués Congolais se réclament de la rébellion a crée un nouveau rebondissement provoquant les désaccords sur l'agression de la République Démocratique du Congo. toutes fois il y a eu acceptation du principe du retrait des troupes étrangères du territoire Congolais, mais aucun calendrier n'était proposé.

4. Le sommet de l'île Maurice de la même date convoqué par la communauté de développement de l'Afrique Australe (SDDC) pour débattre de problèmes économiques de ses membres.

Ce sommet a inscrit à son ordre du jour la crise congolaise. Résultat :

- Désaccord sur l'agression congolaise ;

- Renforcement des positions militaires des alliés de Kabila ;

- Remise en cause du président MANDELA par son homologue MUGABE.

5. Le sommet de Libreville du 25 décembre 1998 convoqué par le président OMAR BONGO qui a réuni autour d'une table le chef d'Etats des pays de l'Afrique centrale pour examiner la crise congolaise.

Résultat : la reconnaissance de l'agression congolaise par les troupes étrangères.

Il y a eu également un rapprochement entre le régime de Kinshasa et les pays de l'Afrique centrale d'une part et de ses pays avec la France d'autre part.

- Acceptation de l'intervention militaire Tchadienne en République Démocratique du Congo.

En effet, l'accord de Lusaka56(*) signé en juillet respectivement le 10 et 30 1993 par le gouvernement et les parties au conflit servait de cadre pour un cessez - le - feu sous surveillance de l'ONU ; le désengagement militaire est manifesté à travers la démobilisation et la réintégration des différents groupes armés impliqués dans le conflit.

Cet accord prévoyait également la convocation d'un dialogue national entre les décideurs congolais pour parvenir à un consensus sur les conditions d'une transition ainsi que sur un gouvernement transitoire et un calendrier électoral.

La situation politique de l'époque et désir renouvelle de paix parmi les congolais constituait une occasion unique pour que les efforts de démocratisation donnent fruits.

Depuis mars 2001, la situation militaire et politique s'est améliorée en marge de quelque résistance. Le cessez - le - feu s'est maintenu et le désengagement des forces belligérantes de la ligne de confrontation a été respectée. En outre, la Mission de l'organisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUC) a déployé avec succès ses unités de garde et observateurs militaires dans les localités ayant été le théâtre de combat. Les parties au conflit travaillaient avec la MONUC pour préparer des plans détaillés et des calendriers précis aussi bien pour le retrait de toutes les forces étrangères que pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration des groupes armés conformément aux accords de paix.

Le président Joseph Kabila qui a succédé à son père Laurent désiré Kabila, pour sa part, a sorti le processus de paix de l'impasse en reconnaissant la nomination de M. Ketumile Masire en tant que facilitateur du dialogue inter congolais alors que celle - ci avait été fortement contesté par l'ancien président Laurent désiré Kabila, son père. Le 17 mai 2001 il a également pris des mesures visant à libéraliser l'environnement politique en abrogeant le décret 194 promulgué en 1999 et qui interdisait toute activité politique.

Ainsi, les chances de la tenue du dialogue inter congolais se sont renforcées avec l'adoption de la déclaration de principes fondamentaux signée une fois de plus à Lusaka le 4 mai 2001, dans laquelle les parties concernées ont exprimé de nouveau leur soutien aux accords de Lusaka.

Malgré ces importantes avancées politiques, la démocratisation en République Démocratique du Congo demeurait confrontée à de nombreux défis à court et à long terme. A long terme, en plus de la nécessité d'avoir un gouvernement légitime issu des élections démocratiques, il faudra aussi mettre en place des institutions efficaces, promouvoir l'Etat de droit, encourager la croissance économique et créer une armée nationale et professionnelle. A court terme, il faudra encourager le dialogue et rechercher le compromis politique et la réconciliation nationale.

Les congolais n'avaient jamais connu une expérience heureuse en matière de participation et de compromis politique, ainsi qu'en matière d'Etat de droit. Trois décennies de pouvoir militaire autoritaire et le passage de Laurent Désiré Kabila avait engendré des institutions révolues qui ont profondément radicalisé la classe politique. Le pluralisme politique est resté interdit au - delà de la conférence nationale souveraine 1990 et les partis politiques congolais demeuraient toujours faibles, principalement influencés par la personnalité de leurs dirigeants.

Grâce à la ferme volonté politique des acteurs, plusieurs négociations ont intervenues ; les négociations politiques inter congolais ont fini par aboutir à la signature de l'accord global et inclusif pour la gestion consensuel de la période de transition en République Démocratique du Congo.

* 55 KABONGO MAKANDA M. Op. Cit. p. 124.

* 56 Donnée de l'Atelier du « national démocratie institute fort international affairs (NDI) sur le rôle des partis politiques dans une transition démocratique ; atelier du 26 juin 2001 Kinshasa, RDC. DOC.net.consulté le 11/10/2009.

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