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Lutte armée et renaissance de la démocratie en RDC de 1998 à  2006

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par Pacifique Kahimbira Second
Université de Kisangani (RDC) - Licence 2008
  

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I.3. Contexte historique de la démocratie en République Démocratique du Congo

A la suite de plusieurs facteurs internes : pressions populaires dues à la misère, contestation politiques internes et externes (la chute du mur de Berlin, l'influence de la pérestroïka, le discours de Mitterrand à la boule) un grand nombre des pays africains en général et en particulier le Zaïre va entamer une phase de transition démocratique.

Suite à une situation économique pire qui avait des retombés sur la survie de la population zaïroise, une forte pression était faite à l'endroit du président Mobutu pour une transformation radicale du système politique Zaïrois.

La situation sociale était devenue explosive, les ambitions sociales du régime de 1965 avaient échoué. Le Maréchal Mobutu qui prétendait mettre l'homme au centre de sa révolution ; prisonnier de la mafia qui s'était formée autour de lui, il dut s'avouer impuissant et reconnaitre son échec en qualifiant son troisième mandat (1984 - 1991) de « septennat du social »27(*).

Le 14 janvier 1990 le Maréchal Mobutu annonça pompeusement qu'il allait procéder à des consultations populaires pour connaitre la « volonté du peuple » quant à l'organisation générale du pays. 6128 formulaires furent dénombrés en réponse à la requête présidentielle avec les critères sévères et des propositions impitoyables à l'égard du régime.

Mobutu répondit à ces réclamations le 2 avril 1990 ; il annonça dans son discours qu'une série des mesures avaient été prises, parmi lesquelles la suppression de la constitution, le renvoi du gouvernement (Kengo) en place, la réhabilitation du multipartisme mais à trois, le congé du président par rapport au M.P.R la libération vestimentaire peu après, à la suite de pressions, certaines mesures furent revues et renforcées : le multipartisme n'étaient plus limité mais intégral. La conférence nationale souveraine réclamée pendant le long mois, fut enfin promise28(*).

Des centaines de partis politiques sans véritable base politique populaire vont voir le jour et sont de jour en jour enregistrés par les services du gouvernement de Mobutu, dans une atmosphère d'anarchie et de corruption généralisée. Des partis politiques sont crées de toutes pièces, pour la plus part les faucons mêmes du régime dont ceux issus de l'entourage direct de la mouvance présidentielle. Se développèrent alors des raids de représailles contre ceux qui se disent opposants et qui dénoncent la tournure que prennent les événements sensés conduire vers la démocratie29(*).

C'est dans ce contexte chaotique qu'avait éclaté le massacre de Lubumbashi30(*) qui s'est soldé sur le plan international par une rupture de la coopération avec les pays occidentaux, dont la Belgique un partenaire privilégié. Comme pendant la période de 1960 à 1965, le Zaïre va de nouveau inaugurer une longue et pénible période d'une série d'éphémère gouvernements composé par une multitude des premiers ministres, tous aussi éphémères que passagers, paralysant ainsi le pouvoir et écornant au passage la crédibilité même du pays.

C'est dans ce climat de cacophonie partisane, d'inertie et de corruption qu'avait été convoquée une conférence nationale qui se voulait « souveraine ». Un cadre était sensé voir la réintroduction d'un dialogue entre le Zaïrois pour une réconciliation nationale entre les fils et filles du pays, et servir de toile de fond pour l'édification et la restructuration de la nouvelle société congolaise démocratique.

Dans la continuité des assises de la CNS poursuit LABA NZUZI31(*), un premier ministre est désigné pour conduire un gouvernement d'union nationale. Cependant, ni la nomination du populiste et démagogue Tshisekedi, révoqué du reste quelques jours après, ni la nomination contestée du Farfelu Nguz a Karl i bond récusé par l'ensemble de l'opposition politique Zaïroise, ne parviendront à ramener la sérénité nécessaire pour la poursuite des débats à la CNS. Le 19 janvier 1992 après multi tergiversations, tentant de reprendre les choses en mains, Mobutu profitera de l'occasion pour suspendre tous les travaux de la CNS sous ces termes : «  la récréation est terminée » mais sous la pression populaire Kinoise, entachée du massacre de plusieurs manifestants chrétiens du février 1992, les pressions des tuteurs occidentaux combinées à l'isolement diplomatique du régime de Kinshasa, Mobutu se verra contraint de ré convoquer la CNS le 6 avril 1992.

La conférence nationale souveraine repris ses travaux là où elle les avait arrêtés. Elle aboutit une fois de plus, le 15 Août 1992 avec la nomination d'Etienne Tshisekedi comme premier ministre devant conduire la transition politique pendant 24 mois. Toute fois après plusieurs tractations politiques, c'est le 6 décembre 1992 dans une ambiance extrêmement tendue que s'achèvent officiellement les travaux de la Conférence Nationale Souveraine.

Un calendrier est fixé pour orienter la transition politique. Il prévoit, notamment :

- Un acte constitutionnel de transition ;

- Un gouvernement d'union nationale de transition dirigé par le premier ministre élu à la conférence nationale souveraine ;

- Le maintien de Mobutu à la présidence de la République mais avec des compétences limitées ;

- Un parlement de transition appelé «  haut conseil de la République » (HCR) de 500 députés, appelés les « Honorables conseillers de la République » désignés parmi les 2800 délégués à la conférence nationale souveraine ;

- L'organisation des élections générales est fixée au mois de juillet 1994, etc.32(*)

Malgré toutes les dispositions arrêtées à la conférence nationale souveraine, Mobutu continuait à manipuler la classe politique avec l'objectif de se maintenir au pouvoir ; ainsi ces élections furent plusieurs fois contournées et reportées.

A l'Est du pays l'insécurité régnait, la région du Kivu se trouvait totalement envahie par les Rwandais réfugiés au Zaïre en 1994 suite aux événements dramatiques du génocide.

Maintenant, une confusion régnait au sein du gouvernement de Kinshasa qui décida illégalement de rapatrier au Rwanda, non seulement, le Rwandais fuyant la guerre mais aussi les Tutsi d'immigration ancienne appelés actuellement congolais Banyamulenge.

Ces derniers, étant tellement menacés par des décisions des autorités de Kinshasa, se décident de prendre les armes et s'organisent à un mouvement de révolte contre Kinshasa. Les Banyamulenge ne veulent pas être expulsés au Rwanda car ils se considèrent comme des Zaïrois.

Voilà, une occasion pour Laurent Désiré Kabila de convaincre ces insurgés Banyamulenge de s'allier à lui pour faire ensemble la guerre contre le régime de Kinshasa non seulement pour les aider à retrouver leurs droits en tant que Zaïrois mais aussi, pour libérer le peuple Zaïrois tout entier.

Les Banyamulenge militaient au sein de leur parti Alliance Démocratique de Peuple (ADP) dirigé par Déogracias Bughera. Il y a eu en suite, le ralliement au parti de la révolution populaire des milices Maï - Maï, le mouvement révolutionnaire pour la libération du Zaïre, le conseil national de résistance pour la démocratie.

C'est dans cette évolution que les quatre mouvements rebelles précités décidèrent le 18 octobre 1996 de se mettre ensemble pour coordonner leurs actions politico-militaires contre le gouvernement fort de Kinshasa longtemps combattu : c'est la naissance de l'AFDL au Congo Zaïre.

Mobutu qui a juré qu'on ne parlerait jamais de lui comme d'un « ex - président », la nature l'à entendu. Il lui a fallu moins de 5 mois pour voir son voeu exaucé. L'AFDL conduisait déjà les affaires depuis le 17 mai 1997.

Il faut toujours se rappeler que c'est Mobutu lui - même qui a introduit le loup dans la bergerie. Lorsqu'il s'est choisi en 1971 comme directeur de cabinet un Tutsi Rwandais, Bisengimana Rwema, les ex - réfugiés Rwandais ont rapidement tissé un réseau d'influence qui obtiendra la «  nationalisation » de masse de tous les Tutsis du Zaïre.

Le noyautage des institutions et des structures politiques Zaïroises a débuté dès cette époque. Son couronnement est l'insurrection dite des « Banyamulenge », qui voulaient par leur démarche arracher la main qui les a nourris33(*).

La crédibilité des acteurs politiques « AFDLiens » s'est entachée dès leur entrée dans l'arène politique Congolaise. L'arrivée aux affaires d'une rébellion qui a navigué à vue sur les mécontentements des Zaïrois, sous Mobutu, a confirmé chez les observateurs objectifs leur incapacité notoire de parvenir à redresser la barre d'un Etat Congolais déjà comateux. Les mesures d'urgence adoptées pour redorer leur image de marque n'y changeront pas grand-chose.

Par leur arrogance, leur cupidité, leur tendance autocratique et leur rejet de l'adversité politique, ils venaient déjà d'étaler sur la place publique leurs véritables ambitions d'apprentis amateurs politiciens. Dans le contexte politique congolais, un tel régime grossier ne pouvait être qu'éphémère34(*).

L'instabilité sociopolitique aurai duré plus de dix ans ; cette brèche dans l'intégrité territoriale congolaise servit de terreau aux rébellions de l'AFDL/CPP d'abord, puis du RCD et du MLC et consorts.

C'est cette lutte armée qui s'est opposée au régime AFDLien, et qui a débouché aux négociations qui ont amenées le pays aux élections.

* 27 NDAYWEL è NZIEM, IS Histoire du Zaïre de l'héritage ancien à l'âge contemporain, Paris Duculot, 1997, p. 149.

* 28 NDAYWELM, Is, Op. Cit. p. 753.

* 29 LABA NZUZI B. l'équation congolaise, visiter le passé afin de mieux s'armer pour l'avenir. L'Harmattan 2007 p. 206.

* 30 Collète Braeckman ; « le Dinosaure » : le Zaïre de Mobutu, fuyard, 1992 cité par LABA NZUZI B , Idem.

* 31 LABA NZUZI B., Op. Cit, p.212

* 32 LABA NZUZI, B., Op. Cit. p. 212.

* 33 LABA NZUZI B., Op. Cit. p. 297.

* 34 Ibdem. P. 225.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo