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Problématique de la retraite en Cote d'Ivoire: analyse comparative des systèmes de retraite de la CGRAE et la CNPS

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par Ibrahima DIABAGATE
Université d'Abidjan Cocody - DEA Sociologie du travail et des entreprises  2008
  

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CONCLUSION

Il s'agissait à travers une analyse d'identifier les dysfonctionnements inhérents aux régimes de retraite ainsi que les facteurs explicatifs des retards constatés dans le payement de la pension de retraite, sans omettre les effets collatéraux sur la vie quotidienne des acteurs sociaux retraités.

Il va sans dire que cela impose des objectifs opérationnels qui se sont articulés l'identification des dysfonctionnements et des facteurs explicatifs des retards, description des étapes de la procédure de liquidation d et de traitement de la retraite. C'est ainsi qu'au niveau pratique, les résultats des investigations montrent que les institutions de retraite, notamment la CGRAE et la CNPS sont en proie à des dysfonctionnements tant au niveau organisationnel qu'économique.

Du point de vue organisationnel, cela résulte de la rigidité et de la fragilité d'un système administratif en proie aux vices, d'où l'expression d'une certaine lenteur, lourdeur dans le fonctionnement.

Toute chose ne permettant pas le fonctionnement normal, efficace et transparent des institutions et provoquant ainsi certains retards non seulement dans le processus de liquidation, mais également dans le payement des pensions de retraite. Cette réalité est d'ailleurs plus perceptible dans l'administration publique notamment dans la fonction publique qu'à la CNPS, une administration privée, qui demeure en marge de la corruption.

Quant au dysfonctionnement économique, cela a trait au déficit économique qui sous-tend les comptes financiers des institutions de retraite. En effet, de la CGRAE à la CNPS, l'on constate un accroissement du nombre social des acteurs sociaux retraités par rapport aux actifs cotisants. En pratique dans un système par répartition comme celui des institutions, il faut plusieurs actifs cotisants pour (en moyenne 5) pour q'une pension de retraite soit payer. Ainsi le déséquilibre numérique entre actifs cotisants et retraités entraîne des déficits économiques relativement importants et ne permettant pas d'assurer en temps réels le payement des pensions de retraite. Cette étude met en évidence le fait que, pour la CGRAE, c'est un déficit structurel depuis sa création qui la caractérise, tandis qu'à la CNPS, le déficit n'est que conjoncturel.

A cela, faut-il ajouter, les frais de gestion et de fonctionnement des institutions relativement importants et qui constituent une part non négligeable dans les comptes financiers de ces institutions. Ce sont des problèmes socio économiques qui assaillent les institutions de retraite en cote d'ivoire sinon en Afrique subsaharienne.

Toujours est il que la faiblesse des taux de cotisation actuel participe, tant bien que mal au déficit économique constaté dans les comptes des régimes de retraite.

Ces institutions sont caractérisées aussi par des retards constants dans la liquidation et le payement des pensions de retraite. Dès lors, les dysfonctionnements apparaissent comme l'une des causes efficiente des retards. Cela ne permet de perdre de vue que le processus de liquidation qui part de la constitution du dossier de retraite au payement effectif de la pension de retraite, est entaché d'obstacles, mais aussi accentué par la lenteur,la lourdeur et la longueur du processus. Toutefois, ce sont des facteurs liés à la constitution des dossiers, à la période de dépôt ; aux mécanismes de traitement qui expliquent et justifient les retards constatés.

Tous les dysfonctionnements relevés dans cette étude ainsi que les facteurs des retards identifiés sont des signes manifestes d'une instabilité socio économiques et organisationnelle des régimes de retraite en Côte d'Ivoire.

Toute choses qui peuvent être liées aux conditions de vie difficiles des acteurs sociaux retraités, eu égard aux faibles niveaux des pensions de retraite. Des pensions qui dans la plupart des cas, ne permettent pas un développement humain durable des acteurs sociaux, qui demeurent de tout temps et en tout lieu, vulnérables économiquement et maternellement.

Parant de cette constatation, la retraite apparaît comme un arrêt du parcours de vie pour certains acteurs sociaux, eu égard aux conditions de vie difficiles.

Sociologiquement et pour d'autres acteurs sociaux, elle implique à la fois une reconstitution identitaire et du parcours de vie, entraînant ainsi des mutations socio économiques multiformes et multisectorielles.

Cependant à ce niveau de notre travail, nous nous apercevons que nos objectifs de départ ont été atteints, dans la mesure où nous avons non seulement identifier les dysfonctionnements, mais aussi et surtout les facteurs explicatifs des retards du payement des pensions de retraite. De même, nous avons mis en évidence les conditions de vie relativement difficiles de la plupart des acteurs sociaux retraités.

Du coup, nos hypothèses de travail qui s'énonçaient : les dysfonctionnement économiques s'expliquent par l'accroissement de l'effectif des retraités.

Les retards constatés dans le payement de la pension de retraite sont liés au processus de liquidation notamment à la période de dépôt du dossier de retraire.

Du coup, nous constatons qu'elles ont été confirmées, dans la mesure où d'une part, l'accroissement des retraités est lié au déficit économique, entraînant ainsi un dysfonctionnement économique et d'autre part, le processus de liquidation qui apparaît comme l'une des causes efficiente des retards constatés.

Cependant,il serait tout indiquer et judicieux de ne pas omettre la responsabilité des acteurs sociaux retraités quant à la préparation effective de leur retraite ,au suivi de leurs dossiers respectifs dans le circuit de liquidation et leur participation au fonctionnement normal et transparent des institutions de retraite.

Au demeurant, l'analyse des systèmes de retraite sous l'angle de la comparaison, participe et contribution scientifiquement non seulement à la connaissance, mais aussi et surtout à la compréhension du fonctionnement des institutions et des systèmes de retraite en Côte d'Ivoire. Et c'est à juste titre que la dialectique et le fonctionnalisme ont permis toute fois d'identifier dans le fonctionnement d'un système les pratiques dysfonctionnelles et les facteurs explicatifs qui sous-tendent le déséquilibre entre les diverses composantes d'un système dont la dynamique dépend d'une interdépendance ou corrélation déterminante. De fait, il nous apparaît donc que la retraite est un phénomène socialement, idéologiquement et économiquement construit. Elle structure et restructure les rapports sociaux et entraîne des mutations dans la longévité, la quête identitaire et le parcours de vie.

A notre sens, les systèmes de retraite en Côte d'Ivoire paraissent mal adapté, non contributif et n'offrent qu'aucunes perspectives de viabilité. Ce sont des systèmes, qui à l'instar de bien d'autres, sont en proie à de fortes pressions organisationnelles, économiques et démographiques, fragilisant ainsi leur fonctionnement. Ce sont des « géants aux pieds d'argile » « géant » par les missions assignées ; mais « aux pieds d'argile » par les difficultés qui les assaillent.

Ces pistes de réflexion engagées montrent la nécessité d'adapter les systèmes de retraite aux nouvelles configurations sociales notamment la flexibilité «  des marqueurs de temps dans le parcours de vie et l'émergence d'une culture de solidarité intergénérationnelle renforcée de sortie du marché du travail.

De tels systèmes de retraite doivent s'adonner à une véritable reforme institutionnelle, car un système de retraite viable et performant repose sur la prise en compte des indicateurs socio économiques et démographiques et offre des possibilité d'améliorations des conditions de vie socio économiques et matérielles des acteurs sociaux.

L'on retient donc que la retraite est un droit fondamental humain, car faut-il en toute chose préserver l'espèce et la dignité humaine ainsi que les institutions de prise en charge des inactifs par les actifs qui incarnent les valeurs humaines.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand