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Prolifération des plantes aquatiques envahissantes sur le fleuve Niger; état des lieux de la pollution en azote et en phosphore des eaux du fleuve

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par Hamadou HASSANE YOUNOUSSOU
Institut International de l'Eau et de l'Environnemnt (2iE/ex EIER/ETSHER) de Ouagadougou (Burkina Faso) - Master spécialisé en Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) 2009
  

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I.3. Relation entre la disponibilité en nutriment et la prolifération des plantes aquatiques

La CEE, dans sa Directive du 21/05/1991 relative au traitement des eaux urbaines résiduaires définissait: l'eutrophisation comme: «l'enrichissement de l'eau en éléments nutritifs, notamment des composés de l'azote et/ou du phosphore, provoquant un développement accéléré des algues et des végétaux d'espèces supérieures qui perturbe l'équilibre des organismes présents dans l'eau et entraîne une dégradation de la qualité de l'eau en question». Il convient donc de traquer Les teneurs en azote et/ou en phosphore des cours d'eau pour maîtriser le " développement accéléré des algues et des végétaux d'espèces supérieures".

Les lignes qui suivent ont pour but d'approfondir cette thématique en commençant par décrire ce que sont les végétaux aquatiques et la façon dont ils utilisent les substances minérales pour se développer au point de perturber l'équilibre des organismes présents dans l'eau et d'entraîner une dégradation de la qualité de l'eau en question.

I.3.1. Généralités sur les plantes aquatiques.

Les plantes aquatiques, également appelées macrophytes du fait qu'elles sont visibles à l'oeil nu, elles comprennent pour l'essentiel des végétaux supérieurs qui, munis de racines de tiges et de feuilles, portent des fleurs, produisent des graines (angiospermes). On distingue les plantes qui flottent librement en pleine eau de celles qui sont fixées au fond, ces dernières se subdivisant à leur tour en plantes émergées (jusqu'à 1,5m d'eau), plantes à feuilles flottantes (jusqu'à 3m d'eau) et plantes immergées (dans toute la couche euphotique, les angiospermes s'arrêtant à 10m de profondeur).

Figure 7: Types de plantes aquatiques

I.3.2. Nutrition minérale.

En supposant favorables la lumière, la température, l'hydrodynamique et toutes les autres conditions environnementales, c'est la biodisponibilité des nutriments présents dans l'eau, gaz et minéraux en solution, qui commande la prolifération des végétaux strictement aquatiques (microalgues, macroalgues et macrophytes flottants). La demande exercée par ceux-ci est fonction de la composition de leurs tissus vivants. La composition moyenne du végétal aquatique, algues et plantes aquatiques enracinées confondues, fait apparaître le carbone comme constituant majeur, mis à part bien entendu l'oxygène et l'hydrogène. Vient ensuite le silicium, peu abondant chez les végétaux terrestres mais omniprésent dans le monde aquatique au travers des diatomées, riche classe d'algues dont le protoplasme est contenu dans un exo-squelette siliceux. L'azote est l'élément suivant, précédent le calcium, le potassium et le phosphore (BARROIN, 2000).

Les éléments nutritifs jouant un rôle important dans ce processus sont le phosphore (sous forme de phosphates) et, de moindre importance, l'azote (sous forme d'ammonium, de nitrates, et de nitrites). Ces deux éléments présentent des ratios «besoin/disponibilité» très élevés, ils sont donc limitant pour la croissance des végétaux. Ainsi, une augmentation de la concentration en phosphore dans l'eau permet une forte croissance des végétaux, alors que le manque de phosphore limite leur prolifération (BARROIN, 2000). L'eau se charge naturellement d'éléments chimiques en solution (carbone, phosphore, azote, calcium, magnésium, etc.) et de matières solides en suspension (minéraux du bassin versant, matière organique) à travers son parcours dans le bassin versant (ABRINORD, 2008).

Que du point de vue de la composition tissulaire le carbone soit l'élément principal ne signifie pas que la prolifération des algues et plantes aquatiques dépende de sa biodisponibilité. En effet, la demande en nutriment est satisfaite en puisant dans une eau où les éléments sont présents à des concentrations différentes de celles de cette composition tissulaire, c'est l'élément pour lequel la demande est la plus forte par rapport à l'offre qui va limiter la synthèse de nouveaux tissus. En considérant la composition moyenne d'une eau naturelle, et en établissant pour chaque élément le rapport [Demande/Offre], on constate qu'avec un rapport de 80 000 le phosphore vient en tête, devançant l'azote (30 000) et le carbone (5 000). Le phosphore est dit " facteur limitant ", concept emprunté à l'agronomie, l'ordre d'importance des éléments en termes de facteur limitant, P-N-C, étant très exactement l'inverse de ce qu'il est en termes de composition tissulaire, C-N-P. Qu'en conditions naturelles le phosphore soit facteur limitant signifie qu'il faut en augmenter la quantité biodisponible pour augmenter la quantité d'algues et plantes aquatiques produites, ce qui correspond à l'application agronomique du concept. Mais cela signifie également qu'il faut en réduire la quantité biodisponible pour réduire la quantité d'algues et plantes aquatiques produites, type d'intervention étrangère à la pensée agronomique.

En résumé, en conditions naturelles le phosphore est le facteur limitant de l'augmentation de la prolifération des algues et plantes aquatiques, il est également le facteur de maîtrise de son augmentation autant que de sa réduction. Le phosphore est essentiel à la croissance des organismes vivants. Il est, avec l'azote et le potassium, un élément nutritif majeur et essentiel pour la croissance des plantes. Le phosphore dans les eaux naturelles vient principalement du drainage des terres agricoles, de l'utilisation des détergents ainsi que des eaux usées provenant de déchets humains ou domestiques. Un excès de phosphore dans les cours d'eau peut provoquer des résultats indésirables, comme la prolifération des plantes aquatiques. Une telle surabondance peut entraîner l'eutrophisation du milieu.

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