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Prolifération des plantes aquatiques envahissantes sur le fleuve Niger; état des lieux de la pollution en azote et en phosphore des eaux du fleuve

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par Hamadou HASSANE YOUNOUSSOU
Institut International de l'Eau et de l'Environnemnt (2iE/ex EIER/ETSHER) de Ouagadougou (Burkina Faso) - Master spécialisé en Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) 2009
  

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III.2. DISCUSSION

L'accumulation distincte de l'azote et du phosphore, en % de la matière sèche, par la Jacinthe pourrait être due non seulement aux milieux riches préférés par cette espèce, mais aussi aux caractéristiques de ses organes d'absorption. Des auteurs ont établi que les plantes submergées (Zostera marina, Potamogeton pectinatus et Eichornia crassipes) absorbent le phosphore aussi bien par les racines que par les tiges (WAISEL & AGAMI 1991). De plus, ces plantes peuvent fixer les nutriments aussi bien à partir de l'eau qu'à partir des sédiments (WESTLAKE 1979 rapporté par ENNABILI & RADOUX 2006).

Les valeurs moyennes du pH comprises entre 7,69 et 8,47 se situent dans la limite du tolérable des normes françaises (6-9) et nationales (6-9,5) pour la plus part des espèces végétales et animales et particulièrement les poissons. Ces résultats corroborent ceux trouvés par ALHOU & al., en 2009 sur le fleuve Niger. Au regard de ce constat, l'ensemble des valeurs obtenues pour le pH est acceptable.

La seule valeur élevée de pH (8,47) est enregistrée à l'aval de Niamey (SAGA rive gauche). Ce qui être imputé aux déversements du trop plein d'eau des rizières de SAGA contenant de fortes quantités d'engrais.

La température de l'eau de surface est étroitement liée aux variations saisonnières et journalières de la température ambiante. Cette variation de température constitue un facteur très important pour le fonctionnement des écosystèmes aquatiques. Elle agit sans doute sur les réactions métaboliques qui se produisent dans les cours d'eau (DJERMAKOYE, 2005).

Les températures moyennes (29,43 et 28,4°C) de température enregistrées ne présentent pas de grandes variations d'un site à l'autre. Ces températures montrent qu'il n'y a pas de problème de pollution thermique. Le danger semble s'écarter encore plus lorsqu'on considère que cette température moyenne tombe dans les limites d'acceptabilité voire de confort (= 40°C) de la flore et de la faune aquatiques tropicales du Niger. Néanmoins, ces températures relativement élevées peuvent favoriser le développement d'autres phénomènes plus néfastes.

La teneur et la composition minérale et organique des matières en suspension sont très variables selon les cours d'eau. Elles sont fonction de la nature des terrains traversés et du flux et de la composition des rejets (DJERMAKOYE, 2005).

Elles représentent la teneur en gramme/litre des éléments de diverses granulométries transportées par l'eau. Ces matières peuvent être minérales et inertes ou plus ou moins actives vis a vis de l'oxygène.

Cependant des teneurs élevées peuvent empêcher la pénétration des rayons solaires, diminuer l'oxygène dissous et limiter alors le développement de la vie aquatique par asphyxie des poissons suite au colmatage des branchies.

Les teneurs moyennes en matières en suspension pour les sites de l'étude sont comprises entre 253 et 555 mg/l. Ces valeurs sont largement supérieures aux normes françaises pour les eaux de surface (20-100 mg/l). Cela s'explique par le phénomène d'érosion qui affecte le bassin et la présence d'importants déchets charriés par les eaux de ruissellement à la fois dans les champs où sont répandus les déchets solides de la ville et dans les caniveaux. Ces résultats sont inférieurs à ceux trouvés par ALHOU en 2007 (934 à 1 495 mg/l) pour la même période. Mais, il faut signaler toute fois que cette année, les inondations exceptionnelles à Niamey pourraient fortement expliquer cette différence par le phénomène de la dilution. Ces fortes concentrations en matières en suspension jouent sur la transparence de l'eau en saison des pluies qui devient faible (AKPAN, 2004 rapporté par ALHOU, 2007) et par conséquent diminue la concentration en oxygène dissous.

Les valeurs obtenues (2,9 et 5 mg/l) de l'oxygène dissous sont toutes inférieures à la norme française (> 5 mg/l) à l'exception de celles de SAGA milieu et rive droite du fleuve (5,63 et 5,8 mg/l). Il est intéressant de noter que les faibles teneurs en oxygène dissous peuvent être imputées à un fort degré de minéralisation des eaux (BILLIEN & al., 1999 rapporté par KOUASSY, 2002). Elles peuvent être aussi le fait d'une forte turbidité (concentration en MES). En effet, l'abondance des MES dans l'eau favorise la réduction de la lumière et abaisse la production biologique du fait en particulier, d'une chute de l'oxygène dissous consécutive à une réduction des phénomènes de photosynthèse (LAMIZANA & al., en 2008).

La conductivité de l'eau est une mesure de sa capacité à conduire le courant électrique. La mesure de la conductivité permet d'apprécier rapidement mais très approximativement la minéralisation de l'eau et de suivre son évolution.

La valeur moyenne maximale de 337,33 uS/cm est enregistrée à Niamey rive gauche. Ce lieu reçoit directement les rejets domestiques et ceux de la tannerie qui présentent des grandes valeurs de conductivités. Au milieu du fleuve et à la rive droite, la conductivité baisse de manière importante et ceux pour tous les sites de prélèvement, ce qui indique une dilution des rejets polluants après un mélange avec les eaux du fleuve. Néanmoins, les valeurs moyennes de la conductivité, observées sur tous les sites, sont inférieures à la norme nationale qui est fixée à 2 500 uS/cm. Globalement, il n'existe pas de risque de pollution liée à la minéralisation des eaux du fleuve.

La DCO est un paramètre qui nous permet d'évaluer d'une manière plus exacte la quantité des matières organique biodégradable ou non biodégradable (LOTFI, 2009). Les valeurs moyennes obtenues dans le cadre de ce travail sont comprises entre 0 et 40 mg/l. Ces valeurs sont très inférieures à la norme nationale (= 125 mg/l), cela peut être dû aux fortes inondations qui ont eu lieu cette année à Niamey par l'effet de dilution. Par contre, elles sont largement supérieures aux normes françaises admises qui sont de 25 mg/l. Cela peut être imputable à la charge élevée des matières organiques des eaux usées domestiques et aux déchets de toute sorte charriés par le fleuve en saison des pluies à travers les caniveaux de la ville et les affluents.

Selon LAMIZANA (2005), cet état de pollution n'affecte pas la répartition des hygrophytes, le long d'un cours d'eau mais, présente un effet très négatif sur les poissons.

Les teneurs en azote ammoniacal sont maximales à Niamey rive gauche avec 5,63 mg/l. Cette teneur relativement faible peut être liée à la dilution due aux inondations qui se sont produites cette année à Niamey. La plus haute valeur observée à Niamey rive gauche peut s'expliquer par un apport exogène provenant des eaux de ruissellement en provenance des agglomérations lieux de décharge des ordures ménagères de toutes sortes. Ces dernières chargées en matières en suspension et en matières organiques favorisent l'ammonification et diminuent le taux en oxygène dissous des eaux et ralentissent par conséquent le processus de nitrification.

En période de crue, l'importance des concentrations en ammonium par rapport à celles des nitrates à certains points de prélèvement provient d'une ammonification beaucoup plus importante que la nitrification. Ainsi, les collecteurs d'eaux usées rejettent alors plus d'ammonium que de nitrates et de nitrites dans les eaux du fleuve. Il y a alors une fluctuation beaucoup plus remarquable des concentrations en ammonium dans les eaux du fleuve comparativement aux nitrates.

Les plus fortes concentrations (17,66 mg/l) en azote total sont observées à Niamey et vers l'aval à SAGA (16,83 mg/l). Ces concentrations sont sans doute en relation avec les rejets domestiques, industriels à Niamey et par la pratique de la riziculture en aval à SAGA, activité grande consommatrice d'engrais NPK. D'où les fortes concentrations en azote total en ces lieux.

Pour le cas du phosphore total, les concentrations sont comprises entre 3,47 et 3,79 mg/l. Ces concentrations s`expliquent par l'apport en nutriments des eaux de ruissellement en saison de pluies mais aussi par les rejets d'eaux usées domestiques et industrielles dans le fleuve.

Malgré que le phosphore soit (avec l'azote) un des grands responsable de l'eutrophisation, il n'y a pas de risque d'eutrophisation de ce cours d'eau à cause de la grande capacité de dilution du fleuve. Le risque n'existe que pour les bras morts et les berges où le débit est très faible et le courant presque nul. Il faut note à cet effet le développement d'un important couvert végétal sur ce cours d'eau.

Les concentrations en orthophosphates sont également plus élevées, ce qui peut s'expliquer de la même manière que pour le phosphore total.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius