CHAPITRE IV:
RECOMMENDATIONS POUR UNE LUTTE EFFICACE
Il a été longtemps pensé que la meilleure
manière de maîtriser la jacinthe d'eau était de l'enlever,
puis de lui faire subir les transformations nécessaires pour l'utiliser
comme engrais, nourriture animale, pour obtenir des fibres pour la production
de papier, d'autres substances chimiques et pour obtenir du biogaz. Ce qui peut
se résumer en trois principales méthodes : la lutte physique
(manuelle et mécanique), la lutte chimique et la lutte biologique.
Néanmoins, force est de constater qu'aucune de ces
méthodes n'a permis l'éradication complète et la
prolifération de cette peste.
La prolifération des plantes aquatiques envahissantes
en général et de la jacinthe d'eau en particulier peut être
ainsi traitée de manière préventive en réduisant ou
même en supprimant les causes responsables de cette prolifération.
Il s'agit d'un travail de sensibilisation à l'endroit des pollueurs afin
de créer une prise de conscience collective.
IV.1.
La réduction des apports d'origine domestique
La plupart des stations d'épuration des services de
collecte et de traitement des eaux usées des communes ou de leurs
groupements sont conçues pour éliminer les matières en
suspension et une partie des matières dissoutes. Bon nombre de ces
stations n'éliminent, en ce qui concerne les matières dissoutes,
que peu d'azote et de phosphore. En effet, les stations d'épuration
n'ont été conçues jusqu'à présent que pour
l'élimination du carbone piégé dans les boues. L'azote et
le phosphore sont en fait minéralisés et redonnés à
la nature. Dans bien des cas, ce traitement partiel n'est pas suffisant pour
maintenir un équilibre écologique satisfaisant au sein du milieu
récepteur.
IV.1.1. Traitement de l'azote
dans les eaux usées urbaines
Les procédés d'épuration biologique de
nitrification et de dénitrification sont les mieux adaptés pour
éliminer l'azote des effluents urbains. En effet, les
procédés physico-chimiques qui comprennent essentiellement la
chloration, l'électrodialyse, les résines échangeuses
d'ions et le stripage de l'ammoniac, ne sont guère applicables en
traitement des eaux résiduaires urbaines en raison soit de leur faibles
rendements, soit de leurs coûts prohibitifs. Ce sont aujourd'hui les
procédés biologiques qui sont les plus compétitifs et les
mieux adaptés au traitement de l'azote des eaux usées
domestiques.
Nous proposons à cet effet :
La nitrification et la
dénitrification
§ Nitrification : c'est un procédé qui
permet la transformation de l'ammoniac en nitrates en présence
d'oxygène. En pratique, cette opération est
réalisée lors de la phase aérée de la biomasse par
l'intermédiaire de bactéries autotrophes du genre
Nitrosomonas et Nitrobacter qui assurent successivement la
conversion d'ammoniac en nitrites (nitritation) puis des nitrites en nitrates
(nitratation).
Ce sont les systèmes par boues activées, en
aération prolongée en bassin unique ou avec une zone d'anoxie en
tête. Le volume du bassin d'aération doit être suffisant
pour respecter la cinétique de nitrification. L'aération
théorique est de 4,6 kg d'oxygène par kg d'azote à oxyder
et il faut maintenir 1 à 2 mg/l en oxygène dans le bassin
d'aération (POUILLEUTE, 1996).
§ Dénitrification : c'est une technique qui
permet le passage des nitrates à l'azote gazeux atmosphérique en
milieu anoxique. Le procédé le plus répandu consiste
à réaliser une zone d'anoxie en amont de l'épuration
biologique ou à créer une zone d'anoxie dans le bassin
d'aération.
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