I.2. TYPOLOGIE DES SOURCES
DE POLLUTION AU NIGER
Les sources de pollution rencontrées au Niger sont les
suivantes:
I.2.1. La pollution
industrielle et artisanale
La plupart des unités industrielles sont
concentrées dans la ville de Niamey. Parmi les plus importantes on peut
citer:
I.2.1.1. La Braniger
Elle produit la bière et met en bouteille des boissons
sucrées. Elle utilise l'eau de la SEEN, qu'elle traite
préalablement. Elle rejette 20 m3/h d'eau usée issue
du lavage des bouteilles et des fûts de brassage (Kotschoubey &
Koné, 2005) pour laquelle elle utilise la soude caustique. L'eau
usée subit ensuite un traitement aérobie et de décantation
avant d'être rejetée dans les collecteurs municipaux pour parvenir
au fleuve.
I.2.1.2. Enitex
L'ENITEX prélève 60 m3/h d'eau du
fleuve (Kotschoubey & Koné, 2005), la purifie (décantation,
floculation à la sulfate d'alumine) elle y ajoute de la chaux, pour
augmenter le pH. L'usine consomme d'importantes quantités de vapeur, et
rejette 30 à 40 m3/h d'eau usée qui s'écoulent
vers le fleuve. Les rejets contiennent des colorants, des métaux lourds
et de la matière organique.
I.2.1.3. Abattoir
frigorifique
L'abattoir frigorifique de Niamey a été
construit en 1967; il a une capacité d'abattage de 400 petits ruminants
et 200 bovins, pour une production de 25 t de viande par jour. L'abattoir
consomme 300 m3 d'eau par jour, et rejette les eaux usées
directement dans le fleuve, sans traitement préalable (Kotschoubey &
Koné, 2005).

Figure 5 :
Photo du point de rejet dans le fleuve Niger de l'abattoir
I.2.1.4. Industrie de lait
(SOLANI, Niger-Lait, Laban)
L'industrie laitière au Niger est essentiellement
constituée par la Société de Lait du Niger (SOLANI) et les
sociétés Niger-Lait SA et Laban Niger. La SOLANI produit entre
20.000 et 26.000 litres de produits laitiers par jour (Kotschoubey &
Koné, 2005).
La station d'épuration des eaux usées de la
société est en panne depuis trois ans, et les rejets sans
traitement vont directement dans le fleuve. Des autres sociétés
seul Niger Lait SA dispose d'un dispositif de traitement des eaux
usées.
I.2.1.5. Tannerie
La tannerie semi artisanale de la corniche de Gamkalla
à Niamey a une production moyenne de 30 peaux de bovins et 320 peaux de
petits ruminants par jour (Kotschoubey & Koné, 2005). Elle utilise
du natron (carbonate naturel de sodium), des tannins végétaux
à base de graine d'Acacia nilotica et de la chaux
éteinte dans le traitement des peaux. Elle évacue la plupart de
ses eaux usées par citerne, dans la nature, et évite ainsi de les
rejeter au fleuve. Ceci ne garantit pas pour autant que les nappes
phréatiques ne soient pas atteintes. Une inspection de terrain a
démontré que des risques de pollution existent, notamment
à partir de colorants et de déchets solides.

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