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La gale sarcoptique et psoroptique chez les ovins

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par Abdessamed Dr Lachichi
Centre universitaire d'El Taref (Algérie) - Docteur vétérinaire 2009
  

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VI. Traitement :

Face à un diagnostic de la gale sarcoptique ou la gale psoroptique dans un troupeau, il est

donc déterminant de mettre en place le plus précocement possible un traitement adapté. A

l'heure actuelle on dispose d'un grand nombre de spécialités acaricides, aux modes d'action,

aux formulations et modalités d'applications variés. La réussite d'un traitement dépendra

évidemment de l'efficacité du principe actif contre les agents causals (mode d'action,

métabolisme..), et devra tenir compte de la biologie et du mode de vie du parasite. Il faudra

également considérer, d'une part, l'épidémiologie de la maladie et la résistance en dehors de

l'hôte pour déterminer le nombre d'applications en fonction de la rémanence du produit, et

d'autre part les exigences du mode de vie du mouton et des pratiques d'élevage, afin de

pouvoir envisager une méthode d'application pratique et la moins contraignante possible pour

l'éleveur. Il ne faudra pas oublier d'envisager la toxicité éventuelle du produit pour les

animaux, l'environnement et les manipulateurs.

1.Le traitement des gales au fil de l'histoire :

Les éleveurs de moutons tentent depuis plusieurs siècles d'éradiquer les gales et ont dû

redoubler d'ingéniosité au fil des échecs. En l'an 180 avant JC, on badigeonnait les brebis

d'un mélange d'huile d'olive, de décoction de lupin et de lie de vin (C. Laguerre, 2002). Au

XIXème siècle, des traitements à base de soufre ont été mis au point, sans succès, contre la

gale ovine (D.J. O'Brien, 1999).

Des principes actifs variés ont été appliqués en douche, friction ou balnéation : le

mercure, l'hellébore, la térébenthine, ou encore le soufre, la nicotine ou l'arsenic, sont autant

de substances qui ont pu s'avérer efficaces contre les gales. Agressifs, ces traitements étaient

cependant responsable de l'endommagement important des toisons et d'effets secondaires sur

les animaux traités (amaigrissement) (D.J. O'Brien, 1999). Les principes actifs majeurs,

encore utilisés pour la plupart à l'heure actuelle, ont été commercialisés seulement au milieu

du XXème siècle : les organochlorés (interdits depuis quelques années chez les animaux de

rente), les organophosphorés, les pyréthrinoïdes. Les molécules à usage systémique et

endectocides ont révolutionné le monde des antiparasitaires au début des années 80 avec

l'apparition de l'ivermectine, première née commercialisée de la classe des lactones

macrocycliques.

2.Les caractéristiques de l'antiparisitaire idéal :

- Efficacité : la substance antiparasitaire doit être efficace contre les parasites causant la gale.

Elle doit provoquer une mortalité suffisante au sein de la population parasitaire pour enrayer

son

développement, jusqu'à l'assainissement de la région galeuse. Aucun parasite vivant ne doit

pouvoir être retrouvé à la surface du corps de l'animal traité. En terme d'efficacité, la

distribution de principe actif doit être maximale afin de pouvoir atteindre les acariens dans

tous les refuges

anatomiques, tels que les oreilles, les fosses infra orbitaires, les plis vulvaires ou périnéaux. Si

le produit ne peut diffuser jusqu'à ces refuges, les quelques survivants seront suffisants pour

assurer la pérennité de la maladie et l'échec du traitement.

- Rémanence : un autre critère primordial de l'efficacité du traitement à plus long terme

sera l'activité protectrice du produit antiparasitaire. Il doit pouvoir séjourner suffisamment

dans l'organisme traité pour pouvoir atteindre tous les stades parasitaires..

Comme c'est l'ingestion du principe actif au cours du repas de sérosités et de sang des adultes

qui leur sera fatal, tous les stades ne peuvent pas être atteints au même moment. Le produit

doit donc présenter une rémanence suffisante pour être ingéré par les adultes présents puis les

nouveaux individus issus de l'éclosion des oeufs de la population initiale. Dans un second

temps, la protection doit être suffisante pour éviter les ré-infestations à partir du milieu

extérieur, les locaux et le matériel contaminé. Après fuite en dehors de l'hôte traité, les

parasites S.scabiei peuvent survivre de quelques jours à trois semaines et les P.ovis survivre

de 12 à 15 jours en vie libre, puis recoloniser un animal débarrassé de ses parasites mais qui

n'est plus protégé par un traitement qui ne serait pas suffisamment rémanent. Pour assurer

l'élimination complète des parasites et empêcher les rechutes, le principe actif doit présenter

une rémanence dans l'organisme et à des concentrations thérapeutiques durant au moins deux

semaines (ou bien le traitement doit être répété après plusieurs jours).

- Innocuité : La substance utilisée doit être la moins toxique possible pour les animaux

traités, même lors de surdosage ou de non respect du protocole d'utilisation. Elle doit

également être sans danger pour les manipulateurs. Les répercussions environnementales

devront par ailleurs être prises en compte dans l'évaluation de l'innocuité du produit. Les

conséquences sur les populations d'espèces non cibles après élimination dans

l'environnement doivent être minimes. Enfin, l'absence de toxicité des résidus retrouvés dans

les tissus cibles est un critère important de l'innocuité d'une substance: l'établissement de

délais d'attente suffisants seront une garantie pour la sécurité du consommateur.

- Absence de résistance : les parasites cibles peuvent développer des résistances contre

certains antiparasitaires si leur efficacité n'est que partielle, en particulier lors d'utilisations

qui ne sont pas en accord avec les recommandations mentionnées. Aucun produit n'est à l'abri

de l'apparition de résistances.

- Rapidité d'action : la rapidité d'action du traitement antiparasitaire peut être un critère

rattaché à l'efficacité. Un produit qui entre rapidement en contact avec sa cible permet un

résultat d'action également plus rapide : la guérison clinique peut paraître plus spectaculaire.

Ainsi, les substances systémiques auront un temps d'action supérieur, le temps de la

distribution, de la répartition au sein des tissus cibles puis de l'atteinte de la cible, qui

nécessite l'ingestion par le parasite de sang ou de sérosités. Ce critère reste cependant

subjectif et ne remet pas en question l'efficacité réelle du produit antiparasitaire.

- Facilité d'utilisation : dans des troupeaux ovins de taille de plus en plus importante, il

est nécessaire de pouvoir mettre en oeuvre des protocoles de traitement pratiques et nécessitant

le moins de matériel et de manipulations possibles. Il convient également de réaliser des

traitements les moins traumatisants et stressants pour les animaux, toutes les catégories et

classes d'âge demandant à être traités.

- Coût : enfin, le coût doit bien évidemment être pris en compte lorsque l'on traite des

effectifs importants.

Tous ces critères doivent être pris en compte dans la mise au point d'un médicament

contre la gale sarcoptique et la gale psoroptique ovines, ces arguments étant décisifs dans le

choix de l'éleveur de mettre en place un protocole de traitement ou non, avec tel ou tel

produit, mais aussi avec la motivation de l'appliquer avec rigueur pour assurer la réussite du

traitement.

3.Les différentes techniques d'application des antiparasitaires

(P. Bourdeau, 1997, M. Franc, 1988)

Il existe différentes technique d'application des acaricides : les topiques sont appliqués

par voie externe, d'autres produits sont administrés par voie parentérale.

Le coût de la réalisation des différents traitements varie essentiellement avec les modes

d'application qui peuvent exiger plus ou moins d'investissements. Ces critères entrent bien

évidemment en compte dans le choix de l'éleveur de telle ou telle pratique. Il convient donc

de mesurer aussi bien les possibilités matérielles de l'élevage (matériel collectif disponible,

investissement possible...) que la motivation et la disponibilité de l'éleveur à mettre en place

des protocoles plus ou moins commodes.

Un traitement trop contraignant ou traumatisant pour les animaux ne sera jamais

appliqué rigoureusement, ce qui risque de compromettre son efficacité.

3.1 Quelques modalités d'application :

En fonction du principe actif et de la technique d'application choisie, il est nécessaire de

respecter les posologies et les recommandations mentionnées par le fabricant et de respecter

également les conditions d'usage pour la sécurité des opérateurs et pour l'environnement

(devenir des solutions antiparasitaires usagées).

Il faut traiter des animaux reposés et à jeun. Les moutons peuvent être rassemblés la veille, de

l'eau à volonté doit alors être mise à leur disposition.

Il ne faut pas traiter par temps de pluie pour éviter le phénomène de lessivage.

Les brebis en gestation devront être manipulées avec précaution. Il est déconseillé de les

baigner avant le premier mois (risque de résorption embryonnaire) et au cours du cinquième

mois de gestation (risques d'avortement). Il est également déconseillé de baigner des brebis

allaitantes durant le premier mois de lactation (perturbation de l'olfaction du couple mèreagneau

et risque d'hypothermie pour les agneaux).

3.1.1 Par voie externe : les méthodes aboutissant à la « saturation »

de la toison

3.1.1.1 Les bains

Principe de la balnéation: chaque animal est entièrement immergé dans la préparation

acaricide durant une trentaine de secondes au minimum, permettant une « saturation » de la

toison en solution : l'ensemble de la toison est alors parfaitement imprégnée de la solution

antiparasitaire.

Matériel : les baignoires utilisées peuvent être de type couloir (3 à 10m de longueur,

2 500 à 10 000L) ou circulaire (1 800 à 4 000L). En nageant d'une extrémité à l'autre ou en

subissant les maniements du manipulateur qui leur fait faire plusieurs tours sur eux-mêmes

dans la cuve, les moutons séjournent dans le bain une trentaine de secondes pour assurer une

bonne imprégnation en acaricide. Leur tête est immergée de force à deux reprises. Les

équipements, fixes ou mobiles, sont souvent onéreux, et leur coût les réserve généralement à

un usage collectif.

Figure 1 : Exemple de plan de baignoire rectiligne (Cristophe Mathilde 2004)

Avantages de la balnéation : Les avantages majeurs sont l'obtention rapide (en 30

secondes) d'une « saturation » de la toison en antiparasitaire si la longueur de la laine et la

teneur en suint sont suffisantes (6-8 semaines après la tonte) et le contrôle efficace possible de

toutes les ectoparasitoses. En fonction de l'installation, circulaire ou rectiligne, la balnéation

convient respectivement aux petits ou aux grands effectifs.

Inconvénients : Les inconvénients majeurs seront les coûts d'installation et de

maintenance (inférieurs pour la baignoire circulaire), l'utilisation de grands volumes

d'antiparasitaires, et le stress infligé aux animaux. Ainsi, les manipulations très stressantes de

la balnéation faite sur des brebis pendant les 6 premières semaines de gestation peuvent gêner

la nidation et être responsables de mortalité embryonnaire par des augmentations de

température corporelle. De même, chez des brebis sous alimentées, en fin de gestation, le

stress du bain peut induire des toxémies de gestation ou des crises d'hypocalcémie (N.

Sargison, 1995). De façon générale, on peut observer l'émergence de diverses affections suite

au stress de ces manipulations. En outre, le risque de transmission de germes au cours de la

balnéation n'est pas nul. Les opérateurs sont par ailleurs soumis à des risques d'intoxication.

Enfin, l'écotoxicité des solutions antiparasitaires pose toujours le problème de leur devenir.

Attention : Il faut veiller à recharger le bain régulièrement en principe actif pour

respecter la concentration initiale : selon le recommandations des fabricants concernant

chaque produit, il s'agit de compléter le niveau du bain, après diminution d'un certain

volume, en ajoutant la quantité nécessaire de solution en respectant des concentrations

recommandées en générales plus élevées. La concentration de départ est ainsi rééquilibrée. Il

faut également prendre les prcautions nécessaires pour l'évacuation de la préparation selon sa

toxicité. Les animaux devront être abreuvés avant le bain, afin d'éviter les accidents

consécutifs à l'ingestion du produit (G. Levasseur, 1993).

3.1.1.2 Les douches :

Principe de la douche : chaque animal reçoit 30 à 50 litres de la préparation

antiparasitaire en projection à basse pression (4-5 kg/cm²) (G. Levasseur, 1993), dans une

cabine fermée. Le temps d'application sera de 3-4 minutes pour une bonne imprégnation de la

toison, qui doit par ailleurs être suffisamment développée. Les animaux doivent subir le cycle

de traitement suivant : 1 minute d'aspersion dorsale, 1 minute d'aspersion ventrale, puis à

nouveau 1 minute d'aspersion dorsale.

Matériel : Les installations peuvent être fixes ou mobiles. Le volume total d'insecticide

disponible peut varier de 200 à 2000 L selon les dispositifs, l'excédent, récupéré et filtré après

projection étant réutilisé. En fonction du système, le volume et la concentration en acaricide

sont ajustés de façon périodique ou continue.

Avantages : Ce traitement induit moins de stress pour les animaux en comparaison avec

la balnéation. Il conduit à une bonne imprégnation en produit et permet un contrôle efficace

possible de toutes les parasitoses. Le surplus de produit peut être utilisé en pulvérisation sur

les murs et le matériel. Le coût est inférieur et le travail moins pénible pour les manipulateurs.

Inconvénients : Si le volume utilisé est faible, la solution se contamine rapidement

(contamination bactérienne considérable) et les concentrations sont vite insuffisantes.

Certaines zones peuvent être difficiles à atteindre, comme la région de l'ars, les zones ventrale

et inguinale et sont donc moins bien imprégnées. Ces zones seront alors le refuge des

parasites. Les agneaux auront également tendance à se réfugier sous les mères et

l'imprégnation sera alors là aussi insuffisante. Des ennuis mécaniques peuvent perturber le

chantier. Les coûts de l'installation et de l'entretien ne sont, là encore, pas négligeables.

Attention : Il faut veiller au contrôle de la concentration en principe actif en particulier

si le volume est faible (le volume et la concentration peuvent être réajustés de façon

périodique ou en continu) ainsi qu'à l'imprégnation régulière de tous les animaux. Des

régions moins imprégnées ou un seul agneau mal traité peuvent expliquer des échecs de

contrôle de la gale.

_ Quelques précautions d'emploi pour l'utilisation des douches et des bains (C. Mage,

1998 ; G. Levasseur, 1993) :

Les personnes qui traitent les moutons doivent être équipées de vêtements

imperméables, de gants, de masques pour limiter les inhalations de produits et un contact avec

la peau. L'utilisation d'une perche pour immerger les moutons permet d'éviter le contact du

produit et les inhalations des vapeurs.

Il est conseillé de laisser les animaux au calme et au repos avant le traitement, et de ne

pas immerger des moutons excités ou fatigués.

Le déversement de la suspension de produit dans le milieu extérieur doit enfin être

contrôlé obligatoirement, pour ne pas polluer les sources, les puits, les ruisseaux, les mares et

les animaux qui boivent cette eau.

Remarque : la pulvérisation et les pour-on sont des méthodes n'aboutissant pas à la

saturation de la toison. Malgré les avantages certains que ces méthodes peuvent présenter

face à celles évoquées précédemment, elles restent souvent inefficaces dans le traitement de la

gale sarcoptique et la gale psoroptique ovine. En effet, malgré les volumes employés plus

restreints aux concentrations constantes, la commodité d'application et le stress minime pour

les animaux,les imprégnations sont le plus souvent hétérogènes et des concentrations

insuffisantes seront responsables de l'échec du traitement. Ces méthodes sont donc à proscrire

(B. Losson,

2002b).

3.1.2 Par voie parentérale

Principe : les lactones macrocycliques sont ingérées par les ectoparasites hématophages

ou se nourrissant de sérosités, après administration par voie parentérale et distribution dans les

tissus cibles. Les avermectines (ivermectine et doramectine) et les milbémycines

(moxidectine) sont donc administrées par injection. La voie la plus fréquemment utilisée est la

voie sous-cutanée, mais la voie intramusculaire est autorisée avec la doramectine. L'injection

est en général réalisée au niveau de l'encolure, entre les épaules pour les sous cutanées et dans

la musculature du cou pour les intramusculaires.

Avantages : Ce type de technique est très commode et rapide (moins pénible pour les

opérateurs, il nécessite peu de main d'oeuvre et aucun matériel particulier) comparé aux

applications externes laborieuses. Les manipulations sont beaucoup moins stressantes pour les

animaux. Le traitement est possible quels que soient le lieux et la saison. Il n'y a plus de

problèmes d'effluents à gérer, ni de risque d'intoxication par inhalation pour le manipulateur.

On peut coupler le traitement avec des ateliers d'entretien, comme la tonte ou le parage. Les

molécules sont également actives sur des endoparasites (strongles respiratoires et

gastrointestinaux,larves d'Oestrus ovis).

Inconvénients : - Des injections sous cutanées mal réalisées (dans la laine) peuvent être

à l'origine de l'échec du traitement.

- La constitution d'un abcès, dans de rares cas, au niveau du site

d'injection, peut freiner la diffusion du produit et ainsi, gêner son activité.

- Des sous dosages sont fréquents : il faut veiller à bien adapter la

posologie recommandée au poids des animaux (se baser sur les animaux les plus lourds d'une

catégorie).

- Il peut exister des risques de toxicité environnementale après

élimination dans les fèces.

3.2 Evaluation des différents protocoles de traitement :

Après avoir présenté l'ensemble des principes actifs et des modalités d'applications

disponibles dans le traitement de la gale psoroptique et la gale sarcoptique ovines, nous allons

envisager les différents protocoles de traitement afin d'en évaluer l'efficacité sur cette

parasitose.

L'ensemble des molécules bénéficiant d'une AMM en France est présenté en annexe II, avec

leur nom déposé, les doses recommandées et les modalités d'applications.

Avant 1992, un produit agrée au Royaume-Uni pour la gale devait remplir des critères

d'efficacité correspondant à une mortalité de 100 % des parasites sur l'ensemble de la toison,

en une seule balnéation d'une minute. Il devait également assurer une protection contre les

réinfestations durant 21 jours au minimum, pour des animaux présentant 1 cm de longueur de

laine (L.D. Parker et al., 1999). Parmi les traitements couramment utilisables aujourd'hui,

seuls le diazinon, le propétamphos et la fluméthrine répondent à ces exigences : Les psoroptes

pouvant survivre en vie libre durant 16 jours, les animaux traités avec ces produits peuvent

être réintroduits dans des locaux ou sur des pâtures infestées immédiatement après

administration sans risque de ré-infestation. Depuis 1992, les Autorisations de Mise sur le

Marché sont accordées à des produits n'assurant que 90 à 95 % de mortalité parasitaire,

associée à des périodes de protection résiduelle plus ou moins restreintes (et le plus souvent

insuffisantes). Les recommandations d'usage devront donc être respectées rigoureusement

pour ces produits (plusieurs administrations, mesures sanitaires associées...), afin de garantir

les résultats.

4.Protocoles de traitement par voie parentérale :

La découverte des avermectines puis des milbémycines a révolutionné le monde des

antiparasitaires et les perspectives de traitement de nombreuses parasitoses, externes ou

internes. L'ivermectine, la doramectine, deux composés de la famille des avermectines, et la

moxidectine, de la famille des milbémycines,

4.1.L'ivermectine :

C'est une lactone macrocyclique semi-synthétique dérivée de streptomyces avermitilis. Elle a

une action sur de nombreux insectes et parasites infestant l'homme et l'animal.

L'Ivermectine est efficace dans la gale sarcoptique et la gale psoroptique chez les ovins, la

dose prescrite est 200 ìg/kg de poids vif et à répéter après 7 jours, la formulation pour on est

inefficace(Losson,1997).

La remanance d'ivermectine est de 7-14 jours 14-21 jours (Williams et Broussard,

1995;Williams et coll., 1999).

4.2. La doramectine :

Découverte au sein de la famille des avermectines en 1991 et commercialisé en France

depuis 1995, la doramectine peut être administrée chez les ovins par voie sous-cutanée ou

intramusculaire, dans la musculature du cou, à la dose préconisée de 200 ìg/kg de poids vif.

Une injection unique est mentionnée par le fabricant pour une guérison clinique de gale

(DMV 2003).

L'efficacité d'une injection de doramectine à la dose de 200, 300 et 400 ìg/kg a pu être

mise en évidence dans de nombreux essais (P. Bates et al., 1995 ; M.H. Jemli et N.B.

Chakroun, 1999 ; données laboratoire Pfizer), cette avermectine faisant preuve, grâce à sa

persistance prolongée dans l'organisme, d'une efficacité protectrice contre les nouvelles

infestations sarcoptiques et psoroptiques pendant 14 jours.

La remananace de la doramectine est de 21-28 jours > 28 jours (Pitt et coll., 1997;

Vercruysse et coll., 1998,; Wardhaugh et coll., 2001, Williams et coll., 1999)

4.3 La moxidectine :

La moxidectine est une milbémycine de seconde génération. Composé de semi-synthèse

obtenu en 1989. Administrée par voie souscutanée à la dose de 200 ìg/kg de poids vif, soit 1

ml pour 50 kg, la moxidectine est efficace en traitement curatif de la gale psoroptique en 2

injections à 10 jours d'intervalle selon les recommandations du laboratoire (une seule

injection à la même dose en préventif). Les notices mentionnent un effet rémanent contre S

.scabiei et P. ovis de 5 semaines (DMV 2003)

De nombreuses études ont tenté d'évaluer l'activité thérapeutique et prophylactique de

la moxidectine dans le contrôle de la gale ovine : une injection unique ou deux injections

successives à 10 jours d'intervalle d'une dose de 200 ìg/kg d'une solution de moxidectine

semblent parfaitement efficaces pour le traitement de moutons cliniquement affectés, aussi

bien lors d'essais expérimentaux que d'infestations naturelles. Pour la même dose, les

animaux seraient protégés contre les infestations durant au moins 35 jours. Aucun effet

indésirable, local (douloureux) ou systémique n'est observé après administration, même chez

les femelles gravides (D.J. O'Brien et al., 1997 ; H.G. Williams et L.D. Parker, 1996).

L'étude de Parker et al. (1999) confirme l'efficacité et l'activité protectrice de la

moxidectine face à les gales sarcoptique et psoroptique en mettant à nouveau en évidence que

deux injections successives à 10 jours d'intervalle font preuve d'une efficacité de 100 % pour

des infestations moyennes à hautement sévères, même s'il est suggéré que deux injections

successives peuvent s'avérer nécessaires face à des infestations graves.

La rémanance de la moxidectine est environ 35 jours Abbott et coll.(1995, Aust. vet. J. ;

Kerboeuf et coll., 1995.)

Les produits systémiques injectables présentent ainsi l'avantage principal, par rapport

aux antiparasitaires externes, d'être simples d'application (peu de main d'oeuvre), rapides et

sûrs d'utilisation, de ne causer qu'un stress minime comparé aux bains (ils peuvent donc être

utilisés chez les femelles gravides), et de ne nécessiter aucun certificat de capacité pour leur

utilisation. Ces composés sont par ailleurs efficaces contre un grand nombre d'endo et

d'ectoparasites.

Leurs principaux inconvénients seront, d'une part leur activité limitée face à la plupart

des autres ectoparasitoses (poux, tiques et mouches) (L.D. Parker et al., 1999) lorsque les

cibles ne consomment pas de sang ou de lymphe, d'autre part les délais d'attente

particulièrement longs. Les lactones macrocycliques sont des molécules puissantes qui

doivent être utilisées avec précaution. Leur persistance prolongée est responsable de la durée

des temps d'attente à respecter pour la viande et les abats (28 jours pour l'ivermectine

injectable, 35 jours (IM) ou 56 (SC) pour la doramectine), ce qui limite leur utilisation chez

des agneaux en finition et des animaux destinés à la boucherie. Excrétées dans le lait, ces

substances sont interdites chez les femelles laitières en lactation et les brebis gravides futures

productrices de lait de consommation, moins de 21 jours avant agnelage pour l'ivermectine,

et dans les deux mois précédents la mise bas pour la doramectine (DMV 2003).

Les produits systémiques paraissent également résoudre moins vite le tableau clinique

de gale (le prurit est observé encore plusieurs jours après administration) que les produits

externes, qui atteignent rapidement les acariens et « lessivent » la surface du corps des

antigènes parasitaires, et en particulier les matières fécales, qui restent responsables

d'irritation malgré l'extermination de la population parasitaire par le traitement par voie

parentérale (L.D. Parker et al., 1999 ; C. Lewis, 1997).

Ces substances restent relativement coûteuses si l'effectif à traiter est grand et si deux

injections sont nécessaires.

Les canaux chlore contrôlés par le glutamate qui sont les cibles des avermectines et des

milbémycines sont spécifiques des invertébrés. La toxicité des lactones macrocycliques est

donc bien sélective pour les parasites et n'affectera pas les mammifères hôtes. Elles peuvent

cependant également être nocives pour les poissons et certains organismes aquatiques et ne

devront donc pas être jetées dans les cours d'eau. Enfin, leur activité après excrétion dans les

fèces sur les populations aquatiques et d'insectes coprophages responsables de la

dégradation des crottes et bouses reste préoccupante et fait actuellement l'objet de

nombreuses investigations.

La rémanance de la moxidectine est environ 35 jours Abbott et coll., 1995, Aust. vet. J. ;

Kerboeuf et coll., 1995,

Vet. Rec. ; Wardhaugh et coll., 2001, Aust. vet. J. ;

5.Protocoles de traitement par voie locale ou externe :

Les traitements externes restent les plus couramment utilisés contre la gale sarcoptique et la

gale psoroptique.

Alors qu'ils ont déjà fait leurs preuves depuis des décennies, voyons quels sont à l'heure

actuelle leurs atouts, mais aussi les inconvénients qui rendent leur utilisation laborieuse et

parfois peu sûre.

Tous les composés présentés ici sont utilisables en bains ou en douche. Nous mettrons

de côté la pulvérisation, pourtant préconisée de la même manière par les fabricants, mais dont

les résultats sont beaucoup moins satisfaisants du fait de la répartition souvent inégale du

produit dans les conditions de terrain.

5.1 Famille des organochlorés

Nous citerons pour mémoire le lindane, qui est resté pendant de nombreuses années un

traitement acaricide de choix : du fait de sa rémanence, il était efficace en une seule

application. Son utilisation est aujourd'hui interdite en France chez les animaux de rente,

comme celle des autres composés de la famille des organochlorés, en raison de sa rémanence

et de la toxicité des résidus. Il était utilisé à des concentrations de 150 à 450 ppm en

balnéation (30 secondes d'immersion) (M. Franc, 1988). En Angleterre, des balnéations d'une

minute avec des concentrations de 50 ppm permettaient l'élimination des parasites et une

protection de 8 semaines contre les ré infestations (M. Franc, 1988).

5.2 Famille des formamidines : l'amitraz

Les solutions d'amitraz sont utilisables en bain ou douche (ou pulvérisation), à la

concentration de 500 ppm (DMV 2003 ; M. Franc, 1988). Cette substance est active sur les

adultes et les formes larvaires des acariens, et reste efficace contre les sarcoptes et les

psoroptes dans des cas connus de résistance aux organochlorés et aux organophosphorés. La

durée de l'activité protectrice n'est pas connue (B. Losson, 2002b).

L'utilisation de telles solutions nécessite cependant de nombreuses précautions compte

tenu de la toxicité de l'amitraz et des risques auxquels est exposé le manipulateur (ses

propriétés sympathomimétiques chez les mammifères peuvent engendrer des dépressions du

système nerveux central après inhalation prolongée et ses propriétés hyperglycémiantes en

interdisent l'utilisation par des individus diabétiques), mais aussi de son écotoxicité (toxicité

envers certains organismes aquatiques en particulier).

Les temps d'attente restent relativement élevés par rapport aux autres principes actifs

(14 jours pour la viande et les abats, 2 traites pour le lait).

5.3 Famille des organophosphorés

Composés neurotoxiques, les organophosphorés font preuve d'une efficacité immédiate

voisine de celles des organochlorés (M. Franc, 1988). Au Royaume-Uni, seuls des techniciens

bénéficiant d'un certificat de capacité peuvent utiliser des solutions à base

d'organophosphorés, qu'un vétérinaire aura pris soin de prescrire. Les opérateurs sont ainsi

familiers de toutes les précautions de sécurité et recommandations requises pour un usage

efficace et sans risque de produits présentant une certaine toxicité (C. Lewis, 1997).

5.3.1 Le diazinon (ou dimpylate)

Le diazinon a été le premier composé agrée de la famille des organophosphorés en

Angleterre.

Les fabricants préconisent deux applications successives à 10-15 jours d'intervalle

(DMV 2003) mais un seul traitement s'avère efficace et assure une protection relativement

longue. Une balnéation de 1 minute dans une solution de 20 ppm assure en effet la destruction

de la totalité des parasites et assure la protection des animaux contre les ré-infestations durant

8 semaines (M. Franc, 1988).

Plusieurs formulations sont commercialisées en France, préconisées à des

concentrations initiales de 200 à 250 ppm en bain (DMV 2003).

Sangwan et al. (1995) ont par ailleurs mis en évidence l'efficacité d'un spray à base de

diazinon contre la gale psoroptique, traitement qui permet l'élimination des parasites chez un

animal atteint, une semaine après la troisième application (trois applications à une semaine

d'intervalle).

5.3.2 Le propétamphos

Le propétamphos est le second organophosphoré agrée en Angleterre pour le traitement

de la gale sarcoptique et la gale psoroptique. Utilisé en balnéation de 1 minute, à une

concentration de 125 ppm, il

permet un traitement efficace et protège des ré-infestations durant 4 à 6 semaines (M. Frank,

1988 ; B. Losson, 2002b). Les fabricants préconisent cependant un temps d'immersion de 30

secondes à une minute et un deuxième passage une quinzaine de jours après en utilisant une

concentration de 200 ppm, alors que l'utilisation d'une solution à 320 ppm permettrait de ne

faire qu'une seule balnéation (DMV 2003). Une seule intervention à 320 ppm assure en effet

une guérison clinique complète après un mois et fait preuve d'une efficacité protectrice

jusqu'à 60 jours après la balnéation, du fait de la rémanence du principe actif (C. Laguerre,

2002).

Le propétamphos ne dispose cependant plus d'AMM en France et n'est plus

commercialisé depuis quelques mois, en l'absence d'établissement de LMR.

5.3.3 Le phoxim

Le phoxim est recommandé à la concentration de 500 ppm en douche ou en bain et

aurait alors une action rémanente pouvant aller jusqu'à 7 semaines (DMV 2003). A la

concentration de 250 ppm, deux passages successifs à 10-15 jours d'intervalle assurent

également l'élimination des parasites (C. Laguerre, 2002). Ce produit est interdit chez les

laitières et le délai d'attente à respecter pour la viande est de 28 jours (DMV 2003).

Les organophosphorés sont donc des composés puissants, capables d'éliminer les

acariens puis d'assurer une protection très intéressante en une application unique, à

condition que les moutons soient correctement immergés (à des concentrations suffisantes) et

baignés durant 1 minute. Le diazinon et le phoxim fournissent une protection résiduelle plus

longue que le propétamphos.

Avantages des organophosphorés : ils sont efficaces contre tous les ectoparasites

rencontrés en routine, en une seule administration du fait de leur rémanence. Ces produits

restent relativement bon marché.

Inconvénients : le principal inconvénient des organophosphorés serait leur caractère

lipophile, responsable de la diminution rapide des concentrations dans les bains après le

passage des brebis. L'équilibre du bain doit donc être régulièrement réajusté selon les

recommandations des fabricants, au risque que les concentrations soient rapidement

inappropriées pour une élimination et une protection efficaces (C. Lewis, 1997). Pour les

mêmes raisons, les délais d'attente pour la viande et les abats sont relativement élevés (14 à

28 jours).

Par ailleurs ces substances font preuve d'une certaine toxicité, en particulier pour les

manipulateurs qui devront prendre un certain nombre de précautions d'emploi

contraignantes. Les déclarations d'utilisateurs souffrants de signes d'intoxication à la suite

de la manipulation d'organophosphorés sont nombreuses (L.D. Parker et al., 1999). C'est

pour faire face à ces risques qu'a été instauré au Royaume Uni le certificat de compétence

obligatoire pour l'usage de composés de cette famille. L'utilisation de larges volumes au

cours des balnéations constitue un risque potentiel pour l'environnement par pollution des

cours d'eaux et la législation mentionne aujourd'hui des règles strictes d'utilisation et

d'évacuation. Enfin, le développement de résistances à cette famille d'antiparasitaires tend à

réduire leur emploi (C. Laguerre, 2002).

5.3.4 Les pyréthrinoïdes

Les pyréthroïdes de synthèse, ou pyréthrinoïdes, seront intéressants pour leur toxicité

extrêmement faible pour l'homme et les autres mammifères, ainsi que pour les faibles

concentrations de résidus relevés dans les tissus.

5.3.4.1 Le fenvalérate

Le fenvalérate sera le traitement de choix pour les laitières et les animaux destinés à la

boucherie puisqu'il présente des temps d'attente nuls aussi bien pour le lait que pour la viande

et les abats.

Un seul traitement suffit pour l'élimination de nombreuses parasitoses. Il est efficace

contre la gale psoroptique en balnéation pour des émulsions de 150 ppm, et des pulvérisations

à 204 ppm sont également recommandées par le fabricant, là aussi en un seul traitement. La

durée d'activité du fenvalérate n'est pas connue (B. Losson, 2002b).

5.3.4.2 La deltaméthrine

Les doses recommandées sont de 50 ppm en balnéation, le traitement devant être répété

une dizaine de jours plus tard en curatif. Une protection de 8 à 10 semaines est alors assurée

(DMV).

La deltaméthrine formulée en pour on reste inefficace pour traiter la gale psoroptique

(C. Laguerre, 2002).

L'évaluation d'une solution de deltaméthrine à 50 ppm au cours d'une étude menée par

C. Laguerre (2002) a elle aussi mis en évidence une efficacité de 100 % pour un protocole de

deux applications à 10 jours d'intervalle.

5.3.4.3 La cyperméthrine

Les essais expérimentaux de O'Brien et al. (1997) mettent en évidence qu'une nouvelle

préparation en bain de CIS-cyperméthrine est efficace en un seul passage dans le traitement

contre P. ovis si le bain est correctement réalisé. Elle fait également preuve d'un effet

prophylactique d'au moins 4 semaines (L.D. Parker et al., 1999). Cette solution de

cyperméthrine présente l'avantage d'être également efficace contre les myiases : l'efficacité

de la CIS-cyperméthrine en un seul bain contre ces deux affections en fait donc un produit

très pratique à utiliser par les éleveurs. Les dilutions et les temps préconisés n'étant pas

équivalents selon la cible recherchée, il convient d'utiliser les dilutions destinées à la gale

pour le contrôle simultané des deux maladies.

5.3.4.4 La fluméthrine

Utilisée depuis 1983, la fluméthrine est hautement efficace contre la gale psoroptique et

permet au moins 7 semaines d'activité prophylactique (D.J. O'Brien, 1997). Elle est, comme

la cyperméthrine, très fréquemment utilisée outre Manche (C. Laguerre, 2001), mais n'est pas

disponible en France dans le cadre de l'autorisation de mise sur le marché.

Comme pour la cyperméthrine, la fluméthrine bénéficie de l'absence de délai d'attente

(C. Lewis, 1997).

Les pyréthrinoïdes sont donc des composés aux propriétés acaricides prouvées depuis

de nombreuses années.

Avantages des pyréthrinoïdes : ils présentent ainsi l'avantage certain par rapport aux

organophosphorés d'une très faible toxicité pour les mammifères et donc pour les

manipulateurs qui mettent en oeuvre les bains, mais aussi de ne nécessiter que des délais

d'attente très faibles voire nuls compte tenu de la très faible teneur en résidus.

Ces composés gardent une efficacité et une activité prophylactique comparable aux

organophosphorés.

Inconvénients : ces principes actifs sont instables et très sensibles à l'hydrolyse, en

particulier dans les bains. Leur toxicité envers les organismes aquatiques (presque 100 fois

supérieure à celle des organophosphorés (C. Lewis, 1997 ; L.D. Parker et al., 1999) reste

préoccupante et implique de nombreuses précautions pour l'évacuation et le devenir des

restes de préparation ou des eaux issus du traitement.

Les pyréthrinoïdes de synthèse ont tendance à se concentrer dans la partie distale des

fibres de laine : il est donc essentiel de veiller au temps d'immersion afin de permettre que

des niveaux de concentrations acaricides adéquats soient atteints au niveau de la peau (C.

Lewis, 1997). Les concentrations initiales des préparations doivent pour cette raison être

scrupuleusement respectées. Les résidus de pyréthrinoïdes dans la laine peuvent également

être responsables de la contamination des cours d'eau après lessivage de la toison (L.D.

Parker et al., 1999).

La découverte de résistances de certaines souches de P. ovis aux pyréthrinoïdes de

synthèse (en particulier à le fluméthrine) encourage à ne pas sous doser ces substances dans

le traitement de la gale psoroptique (D.J. O'Brien et al., 1997 ; L.D. Parker et al., 1999).

Enfin, cette famille de composés est généralement plus coûteuse que la précédente.

De façon générale, les méthodes d'application externes (bains et douches) restent

particulièrement stressantes pour les animaux, laborieuses et longues à mettre en oeuvre,

nécessitant de nombreux manipulateurs.

Famille

Composé

Application

Mode d'action

Indications

diazinon BP

Oganophosphrés phoxim BDP

Composés neurotoxiques de

l'acétylcholintérase

deltaméthrine

BP

Les topiques

Pyréthrinoides

Fenvalerate

BP

Neurotoxique par modification de la

perméabilité membranaire des neurones.

Antiparasitaires

externes

polyvalents

Formamidines

amitraz

BP

Responsable d'une incoordination motrice

par dépolarisation des neurones.

Essentiellem

ent

acaricide

(faible

activité

insecticide

ivermectine

SC

-Srongyloses

digestives et

respiratoires

-Larves

d'Oestrus

ovis, mélophage

-Gale

psoroptique et

la gale

sarcoptique

Avermectines

doramectine

SC,

IM

-Srongyloses

digestives et

respiratoires

-Larves

d'Oestrus

ovis

-Gale

psoroptique

Les systémiques

Milbémycines

moxidectine

SC

Neurotoxiques par affinité aux canaux

chlores des cellules nerveuses et

musculaires : responsable d'une

paralysie

flasque par hyperpolarisation des

membranes cellulaires

-Srongyloses

digestives et

respiratoires

-Larves

d'Oestrus

ovis

-Gale

psoroptique

Tableau 1 : Principes actifs pour le traitement de la gale ovine. B :Bain, D :Douche,

P : Pulvérisation, Sc : sous cutanée, IM : Intramusculaire (DMV2003)

6.Apparition de résistances :

Le potentiel d'apparition de résistances des psoroptes face à un certain nombre de

substances (familles des organophosphorés, pyréthrinoïdes, avermectines...) est réel et de

nombreux cas sont d'ores et déjà confirmés (G.C. Coles, 1995). Le cycle de vie court de ces

acariens, leur niveau de reproduction élevé, ainsi que leur exposition fréquente à des doses

modérées de principe actif (mauvaise diffusion du produit jusqu'aux refuges, utilisation des

substances face à d'autres affections et dans des cas où la gale n'est pas diagnostiquée,

méthodes d'utilisation inappropriées), sont favorables à l'émergence rapide de résistances

(G.C. Coles, 1995). Des cas de résistance aux pyréthrinoïdes synthétiques ont été confirmés

en 1995 puis durant l'hiver 1996-1997 (20 cas). C'est en 1996 qu'ont été déclarés des cas de

résistance au propétamphos. Ces résistances ont été confirmées par l'observation de parasites

vivants sur des animaux atteints et traités avec les doses et temps d'immersion recommandés

par les fabricants (G.C. Coles et K.A. Stafford, 1999). Le traitement des helminthoses

digestives avec les lactones macrocycliques et l'application de doses uniques de principe actif

favorisent le développement de résistances face aux lactones macrocycliques (C. Lewis,

1997).

L'usage des antiparasitaires, aussi bien externes que injectables, doit donc être toujours

envisagé avec prudence, selon les recommandations strictes des fabricants, mais aussi tout en

considérant les données scientifiques les plus récentes qui font état de la situation. Il faudra

cependant considérer les suspicions de résistance avec prudence et ne pas confondre

chimiorésistance et échec de traitement (J. Gevrey, 1988).

Comme l'avons constaté au fil de ces paragraphes, les éleveurs disposent aujourd'hui

d'une large gamme de produits antiparasitaires, aux principes actifs et techniques

d'applications variées. Chaque protocole de traitement présente certains avantages (activité

rémanente, innocuité...) et inconvénients (toxicité pour le manipulateur, écotoxicité...) qui

pourront orienter le choix d'une spécialité plutôt qu'une autre au sein d'une même famille.

Mais la décision de la méthode de contrôle dépendra en pratique en particulier :

- De la taille du troupeau : la balnéation sera meilleure marché pour des effectifs très

grands (organophosphorés, pyréthrinoïdes et formamidines).

- Du stade physiologique des animaux : les traitements systémiques seront beaucoup

moins stressants pour les animaux, en particulier pour les femelles en gestation ou en

allaitement (avermectines et milbémycines).

- Du type de production : si les animaux sont destinés à la boucherie, il est préférable

d'utiliser un produit présentant un délai d'attente réduit (pyréthrinoïdes). Les produits

systémiques sont interdits chez les femelles productrices de lait destiné à la consommation

humaine.

- De la disponibilité de matériel et structures particulières : des élevages faisant partie

de groupements disposeront dans certains cas de matériel collectif pour les douches et bains

(organophosphorés, pyréthrinoïdes, formamidines).

- Du temps et de la situation géographique: il faudra éviter de traiter les animaux à

l'extérieur par temps de pluie avec des traitements externes. Il est alors préférable d'utiliser

des produits injectables (lactones macrocycliques). Selon les régions et pays, les conditions

climatiques peuvent également rendre l'utilisation de traitements externes difficile, à cause du

froid par exemple.

- De la présence d'autres parasites : la gale psoroptique est souvent associée à d'autres

parasitoses. Il est alors intéressant de pouvoir lutter contre l'ensemble de ces maladies avec

un seul produit. Les « endectocides » permettront ainsi de lutter contre de nombreux insectes,

acariens et nématodes digestifs et pulmonaires.

7. Lutte biologique : l'utilisation de champignons entomopathogènes (K. E. Smith et al.,

2000)

L'observation d'épizooties majeures de champignons pathogènes dans des populations

d'insectes ou autres arthropodes a motivé l'utilisation d'espèces fongiques entomopathogènes

comme agent de lutte biologique contre les acariens parasites. Les acariens des hôtes

vertébrés constituent en effet une cible idéale pour de tels agents, qui trouveront des

conditions appropriées à la germination puis à la croissance du mycélium dans les

microhabitats occupés par les parasites et maintenus à des relativement hauts niveaux

d'humidité et de température sur l'hôte. De plus, les acariens astigmates tel que les psoroptes

présentent une cuticule particulièrement susceptible à la pénétration des filaments.

Le contrôle d'infestations ectoparasitaires par des champignons pathogènes peut

présenter un certain nombre d'avantages. Sur l'hôte, le champignon peut proliférer sur les

cadavres d'insectes préalablement infectés et constitue des sources continues et prolongées de

conidies infectantes pour les autres parasites encore intacts. Atteints, les acariens peuvent

disperser l'agent à la surface de la peau de l'hôte, puisque la mortalité n'est pas immédiate, et

assurent ainsi le transport des sources d'infection avant la libération de nouvelles conidies

après leur mort : on aura donc une efficacité croissante alors qu'elle est décroissante avec des

produits insecticides classiques. Les effets sur les organismes non ciblés sont par ailleurs

minimes puisqu'en dehors de l'hôte les conditions de température et d'humidité seront

inadéquates.

L'espèce fongique Metharhizium anisopliae, clairement démontrée comme hautement

pathogène pour plusieurs espèces de tiques, semble pouvoir constituer également un agent

biologique efficace dans la lutte contre la gale psoroptique. Des essais in vivo sont encore

nécessaires afin de déterminer les effets quantitatifs sur la fécondité et la mortalité mais le

niveau de contrôle déjà mis en évidence contre des infestations de P. ovis semble très

encourageant. Par ailleurs les champignons peuvent persister plus de trois semaines sur l'hôte

parasité, ce qui pourrait permettre de prévenir les ré-infestations à partir de l'environnement

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