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Le systeme de prévention et de gestion des catastrophes environnementales au Cameroun et le droit international de l'environnement

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par Tahitie BEN TCHINDA NGOUMELA
Université de Limoges - Master 2 2010
  

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§ 1 : Les différentes catastrophes naturelles des dernières années au Cameroun

Ce sont des événements d'origine brutale qui sont en relation avec des événements climatiques. L'idée est répandue que l'on ne peut certes pas les prévoir mais leur survenance peut conduire à mener des études et recherches pour ne serait ce qu'en atténuer les effets. Le bilan tant sur le plan humain que financier est souvent très lourd surtout pour les pays sous développés ou en voie de développement comme c'est le cas du Cameroun.

Au rang des catastrophes naturelles que le Cameroun a eu à gérer se retrouvent également les épidémies46(*), la sècheresse qui causent la famine, les glissements de terrain, des naufrages47(*) ou encore des invasions d'insectes qui détruisent les récoltes particulièrement dans la région de l'Extrême-Nord, déjà très handicapée par la nature48(*). Quoique ces catastrophes soient la cause de chamboulements dans les zones concernées et même pour de nombreuses familles qui sont souvent abandonnées à leur sort, ces catastrophes passent dans la plupart des cas inaperçues. Nous ne relèverons donc ici que les catastrophes naturelles les plus récurrentes.

Le Cameroun a ainsi enregistré des inondations et des émanations de gaz toxique (A) ainsi que des éruptions et des séismes (B), ces deux types ayant des incidences pas très reluisantes qui freinent le développement du pays.

A- Les inondations et émanations de gaz toxique

Le Cameroun a enregistré à plusieurs reprises des cas d'inondation et ce dans diverses régions du pays que ce soit dans des zones urbaines ou rurales. Les inondations sont certes saisonnières mais leur arrivée entraîne des conséquences parfois irréversibles. En effet la position du Cameroun49(*) favorise la survenance des inondations, la région de l'extrême-Nord50(*) particulièrement étant réputée pour ses orages forts destructeurs.

Plusieurs facteurs supplémentaires contribuent à la survenance des inondations notamment des pluies torrentielles, le déboisement, l'érosion qui appauvrissent les sols qui deviennent incapables de retenir les grandes quantités d`eau. De même, l'installation anarchique des populations augmente ces risques. Les populations sont en effet assez mal informées sur les plans d'urbanisation quand ils existent ; les constructions sont faites dans des zones marécageuses comme c'est le cas dans les quartiers tels que Bépanda, un quartier populeux de la ville de Douala. Par ailleurs la proximité des fleuves dans la partie Nord du pays avec les habitations risque d'aboutir à des inondations dues à l'affaissement desdits fleuves. Dans cette zone, le climat est assez particulier. Il se trouve en effet qu'il ya un certain déséquilibre ; à une longue saison sèche de novembre à mai, se succède une courte saison de pluie qui elle va de mai à octobre. Il arrive même qu'il y ait des années de sécheresse et d'autres de fortes précipitations. En outre le même problème peut survenir si l'un des barrages51(*) que compte le Cameroun venait à se rompre.

En fait les retombées tant sur le plan financier que matériel et humain sont des plus lourds. Le Cameroun se doit à cet égard de débourser des millions de FCFA lors de la survenance de ces inondations. Cet argent qui vise à évacuer les blessés, leurs apporter les premiers soins, évacuer les zones sinistrées et recaser les populations en question.

Après la plupart des inondations, on assiste à des cas d'épidémies de choléra qui augmentent le taux de victimes.

Le Cameroun a aussi connu des émanations de gaz toxique principalement dans les lac Monoun en 1984 et le lac Nyos en 1986.

Le lac Monoun est situé dans la région du Nord-ouest ; c'est un lac aux dimensions pas très grandes mais dont l'émanation de gaz a réussi à causer la mort d'environ 40 personnes. Les médias n'ont pas fait grand cas de cette catastrophe lorsqu'elle est survenue surement à cause de son « originalité »52(*).

Deux années plus tard, le Lac Nyos, situé près du lac Monoun connait le même phénomène naturel mais cette fois ci avec plus de dégâts que la première émanation du lac Monoun.

D'origine récente53(*), il est situé dans la ligne de faille volcanique du Cameroun et s'est formé à la suite des éruptions volcaniques. Les gaz émis par ces lacs étaient composés en grande majorité du CO254(*) et d'autres gaz en très faible quantité dissous au fond du lac.

Les études menées ont montré que ce phénomène était dû à une augmentation de la température de l'eau et de la concentration de gaz dans ces lacs.

Les personnes ou le bétail qui ont perdu la vie lors de cette catastrophe l'ont été par asphyxie. Les survivants ont du être recasés dans un état de promiscuité et dans des conditions pas très sanitaires, urgence oblige. Le Cameroun n'était pas en effet préparé à ce type de catastrophes ; il a fallu faire appel à l'aide internationale. Cette aide a permis la construction des zones de recasement, des infrastructures minimales pour les besoins des populations.

Cependant, ces mesures n'ont pas suffi, puisque les populations riveraines du lac Nyos vivaient essentiellement de l'agriculture55(*) et de l'élevage. Les populations déplacées pour la plupart vivent encore sur les sites de recasement alors que leur présence ne devait être que transitoire sur ces lieux. Les mesures d'accompagnement véritables n'ont pas été apportées à long terme.

Il reste malheureusement encore une grande quantité de CO2 dans ces lacs et le risque de survenance de nouvelles émanations lacustres n'est pas à exclure. C'est la raison pour laquelle, avec l'appui de la communauté internationale, ont été entreprises des opérations de dégazage des lacs Nyos et Monoun. Ces opérations de dégazage sont d'une importance capitale pour l'environnement et doivent être faites le plus rapidement possible56(*). Les opérations de dégazage sont en cours avec l'appui des partenaires internationaux.

En plus de ces catastrophes, le Cameroun a du faire également faire face à d'autres types de catastrophes naturelles.

* 46 Le choléra, la méningite sont des maladies courantes dans les régions de l'Extrême nord et du Nord.

* 47 A titre d'exemple, le 07 Juillet 2008, une embarcation venant du Nigéria se rendant au Gabon échoue sur les cotes camerounaises à cause des fissures sur l'embarcation. Le bilan est d'une cinquantaine de naufragés.

* 48 Avec le Nord et l'Adamaoua, l'extrême-Nord constituent des régions d'un accès très difficile en plus des conditions météorologiques pas très favorables aux cultures.

* 49 Voir infra P. 38

* 50 Les mois de Juillet- d'août sont particulièrement meurtriers ; cette année par exemple une inondation survenue à Maga le 22 Juillet a entrainé le décès de plusieurs personnes et des dégâts incommensurables.

* 51C'est le cas des barrages de Bamendjin dans l'Ouest, de Lagdo au Nord.

* 52 C'était un phénomène nouveau pour les experts, ils n'avaient que très peu d'informations sur des manifestations souterraines des lacs. Des thèses contraires ont été avancées par des spécialistes internationaux sur l'origine de ces émanations.

* 53 Le lac Nyos s'est formé au cours du dernier millénaire

* 54 Les spécialistes penchés sur la question ont estimé à des millions de M3 le volume de CO2 qui s'et échappé des lacs en question.

* 55 Cette région est constituée d'un sol volcanique très fertile.

* 56 Le système installé au lac Nyos a une capacité d'évacuation basse au regard de la contenance des gaz dans ce lac : 50 tonnes de gaz par an alors que le lac en contient à peu près 600 tonnes.

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