Introduction générale
L'objectif de l'alimentation des animaux est de
déterminer la combinaison optimale des ingrédients disponibles
pour fournir des rations qui satisfont les besoins différents de chaque
animal.
Les aliments apportent aux animaux les substances nutritives
dont ils ont besoin. Un aliment unique est généralement incapable
de faire face, seul, à l'ensemble des besoins. C'est la raison pour
laquelle plusieurs aliments sont associés au sein d'une ration. Et par
conséquent, il est nécessaire de prévoir la
quantité d'aliments volontairement ingérée par jour pour
ajuster les apports aux besoins des animaux. Cette quantité est la
résultante de trois éléments: l'aliment, l'animal et
l'environnement (Beaumont et Leclercq, 2000).
Les troupeaux de volailles, en particulier, sont
constitués d'individus de niveau génétique variable et
sans cesse amélioré par la sélection. Cette
variabilité, ainsi que celle occasionnée par des effets du milieu
ou des pathologies, expliquent
l'hétérogénéité des besoins individuels en
énergie et en protéines et, par la suite, la forme
curvilinéaire des variations des performances des troupeaux en fonction
des teneurs des aliments. En conséquences, les recommandations
nutritionnelles ne peuvent être définies que sur la base des
résultats économiques et dépendent à la fois des
génotypes utilisés et du contexte du prix des matières
premières (Beaumont et Leclercq, 2000).
En effet, les matières premières
destinées à l'alimentation avicole peuvent être
caractérisées par plusieurs paramètres susceptibles de
renseigner sur leur valeur nutritive. Ces caractéristiques des
matières premières peuvent être prises en
considération, soit comme qualité, soit pour limiter leur
utilisation.
En Tunisie, les matières premières
utilisées dans l'alimentation des volailles sont limitées. Il
s'agit en fait des céréales, des légumineuses et des
sous-produits de l'industrie. Le maïs et le tourteau de soja qui
représentent respectivement les principales sources
énergétiques et protéiques sont totalement
importés. Par contre, l'orge qui est disponible au cours des bonnes
années, est partiellement ou totalement importée au cours des
années sèches (Majdoub, 1997).
La composition de ces matières premières est
caractérisée par une variabilité énorme qui se
répercute significativement sur les taux d'incorporation de ces
dernières et sur la composition de concentré.
De plus, les facteurs antinutritionnels présents dans
diverses matières premières et les mycotoxines produites par des
champignons susceptibles de se développer sur des produits
conservés dans de mauvaises conditions, représentent des
défauts plus ou moins graves.
D'où le but de ce travail qui est de chercher des
solutions qui minimisent l'importation des matières premières
d'une part et qui valorisent nos ressources alimentaires locales dans
l'alimentation animale d'autres part et ce par l'utilisation de deux sources
protéiques locales: la fève (var. Super Aguadulce) et la
fèverole (var. Locale).
1. Physiologie digestive des volailles:
La digestion met en jeu des phénomènes
mécaniques, chimiques et microbiens. Les phénomènes
mécaniques sont la préhension et la mastication des aliments
ainsi que les contractions musculaires du tube digestif. Les principaux
phénomènes chimiques sont dus à des enzymes
secrétées par l'animal, se sont essentiellement des
réactions d'hydrolyse. Les phénomènes microbiens,
eux-mêmes de nature enzymatique, sont dus principalement à
l'action de bactéries et de protozoaires (Drogoul et al., 2004).
Dans le cas de la poule l'appareil digestif est formé
de:
ü La cavité buccale: Elle ne
comprend ni lèvres ni dents, mais un bec corné qui permet la
préhension et une certaine fragmentation des aliments. L'oesophage
contient un renflement dont l'épithélium est riche en glandes
à mucus: le jabot. Cet organe peut stocker des aliments qui s'y
humectent et s'y ramollissent, il fonctionne chez le poulet alimenté
à volonté.
ü L'estomac: il comprend deux parties,
un estomac "chimique", le ventricule succenturié et un estomac
"mécanique", le gésier. Il y règne un pH très bas
(2 à 3,5).
ü L'intestin grêle: est un tube
d'environ 1,2 m de longueur dont la paroi est bien équipée en
glandes sécrétrices, il reçoit à son début
les sécrétions du pancréas et du foie. Le pancréas
de la poule est très développé et occupe l'espace entre
les deux branches de l'anse duodénale. La sécrétion
pancréatique peut augmenter ou diminuer en fonction des besoins et du
type de la ration alimentaire.
ü Le gros intestin: est peu
développé et se réduit pratiquement à deux caecums
où ont lieu les fermentations bactériennes. Après un court
rectum, on trouve le cloaque, carrefour des voies génitales, urinaires
et intestinales.
La longueur totale du tube digestif est d'environ 2 m chez le
poulet adulte (Figure 1).
Chez les monogastriques, l'insalivation des aliments a une
fonction principalement lubrifiante. C'est par l'oesophage que les aliments
atteignent l'estomac où est sécrété le suc
gastrique.
Le mélange d'aliment et de suc gastrique passe à
l'intestin grêle où est secrété le suc
pancréatique, le suc entérique et le bicarbonate phosphate qui
neutralisent l'acide chlorhydrique du suc gastrique et de la bile.
Les hydrolyses enzymatiques du duodénum permettent la
libération des nutriments. L'estomac est responsable de l'absorption de
minéraux, vitamines, eau et de certains médicaments. Dans le
duodénum et le jéjunum sont absorbés la plus part des
nutriments: glucose, acide gras, glycérine, acides aminés,
vitamines, minéraux et eau.
L'aliment non digéré dans l'estomac et le
duodénum passe dans l'intestin grêle où la flore
microbienne peut fermenter une partie des nutriments qui arrivent au caecum et
au colon. C'est à ces niveaux que sont absorbés les produits
obtenus par la fermentation microbienne (acides gras volatiles, groupes
aminés, etc.). Finalement, l'aliment non digestible ressort sous forme
d'excrément (Fernandez et Ruiz Matas, 2003).

Figure 1: Appareil digestif de la poule
(Fernandez et Ruiz Matas, 2003)
2. Valeurs alimentaires des matières
premières:
Les matières premières destinées à
l'alimentation avicole peuvent être caractérisées par
plusieurs paramètres susceptibles de renseigner sur leur valeur
nutritive.
2.1. Valeur énergétique:
Dans les productions avicoles, deux mesures de
l'énergie de l'aliment sont le plus couramment utilisées:
l'énergie brute qui peut servir de critère analytique de base et
l'énergie métabolisable qui constitue la fraction utilisable pour
le métabolisme de l'animal. L'énergie digestible renseigne sur
l'efficacité de l'utilisation digestive de l'aliment mais peut
être estimée indirectement en mesurant la digestibilité des
principaux constituants de l'aliment.
Le système "énergie métabolisable" (EM)
demeure jusqu'à présent la référence
internationale. Il a surtout bénéficié
d'améliorations méthodologiques conduisant à plus de
précision et de facilité d'exécution. Le principal apport
de l'INRA a été d'affiner ou de créer de nouveaux
descripteurs analytiques permettant d'apprécier plus correctement la
valeur énergétique des aliments et des matières
premières. C'est ainsi que les "parois insolubles" (polyosides non
amylacés insolubles) (Carré et Brillouet 1989), mesurées
par combinaison de réactions enzymatiques et chimiques, s'avèrent
à la fois un excellent prédicteur dans les équations de
régression linéaire multiple et une caractéristique
très reproductible entre laboratoires. Entre 1975 et 1985, ces
méthodologies ont permis d'analyser de nombreux échantillons de
matières premières françaises et européennes
(céréales, farines de viandes, tourteaux, protéagineux,
graines oléagineuses...) et d'en cerner les critères analytiques
les plus appropriés à l'estimation de leur valeur
énergétique (Leclercq et al, 1996).
L'énergie brute, ou chaleur de combustion, se mesure
grâce à un calorimètre renfermant une bombe
calorimétrique. La mesure de l'énergie brute est
répétable et reproductible.
La valeur énergétique des aliments dépend
de plusieurs facteurs:
· L'âge: qui peut exercer un effet
sur la valeur énergétique des matières premières.
Le principal facteur de variation est la présence de matières
grasses. En effet, d'après Larbier et Leclercq (1992), les jeunes
oiseaux digèrent les lipides avec une efficacité
inférieure à celle de l'adulte.
· Les traitements technologiques: la
granulation améliore légèrement les valeurs
énergétiques des aliments. En effet, selon Duc (1996) une simple
granulation à la vapeur (80°C) du blé et des
protéagineux (pois et féverole) améliore significativement
la digestibilité et la valeur énergétique. Cette technique
permet d'améliorer légèrement la valeur
énergétique du tourteau de soja par dénaturation des
facteurs antitrypsiques. D'autres traitements, tels que, l'extrusion, peuvent
également améliorer la valeur énergétique des
matières premières (Larbier et Leclercq, 1992).
2.2. Valeur protéique:
Le premier indicateur de la valeur protéique des
aliments est le contenu en protéine brute. En effet, les rations
aviaires destinées aux poulets de chair, ont été
élaborées de sorte à couvrir les besoins de l'animal
(Fernandez et Ruiz Matas, 2003) (Tableau 1).
Tableau 1 : Recommandations nutritives en
acides aminés et protéines pour la formulation de rations
avicoles (Pontes et Castello, 1995)
|
Démarrage
(0-24 j)
|
Engraissement
(25-35 j)
|
Finition
(36-42 j)
|
E. Met. kcal/kg
|
3100
|
3200
|
3200
|
Lysine %
|
1,26
|
1,13
|
1,04
|
Méthionine+Cystéine %
|
0,92
|
0,83
|
0,77
|
Tryptophane %
|
0 ,22
|
0,19
|
0,17
|
Thréonine %
|
0,8
|
0,75
|
0,72
|
Protéine Brute %
|
22,00
|
20,00
|
18,50
|
Les volailles ont un indice de digestibilité de
protéines brutes assez élevé (80-85%) (Fernandez et Ruiz
Matas, 2003) mais qui peut être affecté par différents
facteurs (tanins, antiprotéases, etc.). C'est pourquoi actuellement, la
valeur protéique est exprimée en fonction de la
digestibilité réelle des acides aminés, et
particulièrement de la disponibilité en lysine,
méthionine, tryptophane et thréonine, acides aminés
essentiels limitant souvent la synthèse des protéines.
La protéine nette apportée par les
matières premières représente la quantité d'acides
aminés disponibles pour la synthèse protéique. Elle est de
65% de la protéine biodisponible (Drogoul et al., 2004).
Le concept de protéine nette est lié à
celui de la protéine idéale, c'est-à-dire à la
combinaison d'acides aminés couvrant parfaitement les besoins des
animaux afin d'avoir un indice de consommation optimal dans le but de diminuer
les pertes azotées (Sève, 1994).
Il n'y a pas "un" besoin en acide aminé mais
plutôt un ensemble de recommandations qu'il faudrait pouvoir adapter
à des objectifs pratiques: profit économique, qualité,
etc. C'est la raison pour laquelle, dans la pratique, on associe des
matières premières complémentaires en acides aminés
indispensables : des céréales et des matières
premières riches en matières azotées (tourteaux,
protéagineux) pour couvrir les besoins en acides aminés
essentiels, qui risquent d'être des facteurs limitants de la
protéosynthèse (INRA, 2004).
3. Les matières premières utilisées
dans l'alimentation des volailles:
L'alimentation avicole fait appel à deux types
principaux de matières premières: les céréales et
les sous-produits industriels. En fait, parmi ces derniers, certains ont pris
une telle place qu'ils sont devenus indispensables; c'est en particulier le cas
du tourteau de soja.
3.1. Les céréales:
Elles présentent les principales matières
premières des aliments composés pour les monogastriques.
Elles couvrent:
· 70 à 90% du besoin énergétique des
volailles
· 35 à 50% de l'apport azoté (
Alves de
Oliveira, 1997).
Les grains les plus utilisés sont le maïs et le
blé. Ces deux céréales présentent l'avantage
d'être régulières, leur valeur énergétique
(par rapport à la matière sèche) varie peu d'une
année à l'autre.
3.1.1. Maïs:
La production globale du maïs dans le monde en 2003 a
dépassé 630 Mt, ce qui le place premier devant le blé (550
Mt). La production de maïs a augmenté par à peu prés
30% depuis 1993. Cependant, la production de blé, sorgho et orge sont
restés relativement constants. En effet, la production de maïs pour
l'industrie du carburant en tant qu'éthanol, est sans doute l'un des
facteurs qui ont justifié l'augmentation de sa production durant la
dernière décennie (Aaron, 2005).
3.1.1.1 Composition chimique:
Le maïs est la céréale de choix pour
l'alimentation des volailles. C'est l'ingrédient le plus utilisé
dans l'alimentation des monogastriques.
Sa composition chimique est représentée dans le
tableau 2.
Tableau 2: Composition chimique du mas en % MS
(Zea mays L.)
(Anonyme 1, 2005)
3.1.1.2 Valeur nutritive:
La valeur nutritionnelle du maïs pour le poulet de chair
est fonction de son contenu en amidon, matières grasses,
protéines et les facteurs antinutritionnels (phytates, enzymes
inhibitrices, etc.).
3.1.1.3 Valeur énergétique:
Le maïs est très apprécié
grâce à sa valeur énergétique élevée
parmi les céréales, elle est de 3925 kcal/kg brut (INRA, 2004).
En effet, le maïs contribue approximativement par 65% de l'énergie
métabolisable et 20% des protéines d'un régime de
démarrage des volailles. En plus, c'est la céréale la plus
communément utilisée dans les régimes de volailles
élevés intensivement.
L'effet des composants nutritionnels et des facteurs
antinutritionnels dans la valeur nutritionnelle du maïs est
étudié en tant que stratégie pour montrer la valeur
nutritionnelle du maïs pour volailles (Aaron, 2005).
3.1.1.4 Digestibilité des protéines:
Le maïs est inclus dans les régimes avicoles
premièrement comme source principale d'énergie. Il apporte aussi
approximativement 20% des protéines dans un régime de
démarrage pour volailles. La protéine de maïs contient des
teneurs en acides aminés qui sont considérées être
nutritivement faibles surtout pour la tryptophane et la lysine (Peter et al.,
2000). En effet, le maïs est pauvre en protéines. Ces
dernières présentent en outre un profil d'acides aminés
déséquilibré : déficience en lysine (2,4 g/kg)
et tryptophane (0,5 g/kg) et excès en leucine, alors que la
méthionine+cystine et la thréonine sont respectivement de l'ordre
de 3,7 et 3,0 g/kg (Larbier et Leclercq, 1992 ; Drogoul et al., 2004).
Le maïs, convenablement complété avec des
matières premières protéiques, des acides aminés
essentiels et des correcteurs vitaminiques et minéraux, est
employé sans limite d'inclusion dans la plus part des rations des
volailles. Cependant, lors de la période finale d'alimentation,
l'inclusion du maïs est normalement limitée à 50% car une
partie des xanthophylles colorent la chair et son haut contenu en graisse
insaturée provoque la formation de graisse molle dans les pièces
de viande.
3.1.1.5 Facteurs anti-nutritionnels:
La composition chimique et la valeur nutritionnelle du
maïs sont variables et dépendent de la variété, des
conditions de production, de la température de séchage, de la
structure de l'amidon et la présence de variables facteurs
antinutritionnels. Le maïs contient relativement une faible concentration
des protéines brutes (~80 g/kg) comparé à l'orge et au
blé (110 g/kg) mais la valeur énergétique pour les
volailles est plus élevée (~14 vs ~12,5 MJ/kg) (Aaron, 2005).
La raison majeure pour ces différences de la valeur
énergétique est le contenu élevé en amidon du
maïs (> 600 g/kg, Weurding et al, 2001 cité par Aaron, 2005), et
la faible concentration des polysaccharides non amylacés solubles (PSNA)
(Choct, 1997 cité par Aaron, 2005). En effet, le maïs contient
seulement 1g/kg de PSNA (arabinoxylane) comparé avec 24, 45 et 46 g/kg
pour respectivement le blé, l'orge et le riz (Choct, 1997). Le maïs
contient aussi de faibles concentrations d'autres facteurs antinutritionnels
à citer la phytine, les inhibiteurs trypsiques et les lectines. En
contre partie, malgré que le maïs est considéré
être très bien digéré par les volailles, il y a
quelques évidences qui suggèrent que la présence d'amidon
résistant limite la valeur énergétique du maïs
(Aaron, 2005).
L'amidon est un polymère semi-cristallin de D-glucose
lié par des liaisons glucosidiques á (1-4) et á (1-6).
L'amylose et l'amylopectine sont des polymères de D-glc mais qui
diffèrent par les liaisons entre les monomères de glucose
(Carré, 2004).
Les granules de l'amidon dans le maïs sont
sphériques et leur taille varie entre 2 et 30ìm. La taille des
granules de l'amidon est un facteur important dans la détermination de
la valeur énergétique de l'amidon (Carre, 2004). Il contribue
proportionnellement, par à peu prés 60% de l'énergie
métabolisable apparente contenu dans les aliments des volailles et peut
par la suite présenter un impact sur le contenu de l'énergie
métabolisable apparente du régime (Weurding et al., 2001).
La digestion de l'amidon dans le sens strict peut être
définie comme étant l'hydrolyse complète de l'amidon en
monomères de glucoses. En réalité, ce n'est pas tout
l'amidon ingéré qui est directement digéré par
l'animal. Une partie est utilisée dans l'intestin grêle distal par
la microflore, l'énergie est cédée par l'animal
indirectement comme acides gras volatiles (AGV). La digestion de l'amidon est
extrêmement difficile à mesurer avec précision. C'est
plutôt la disparition de l'amidon qui est mesurée. Donc, la
variation des valeurs de l'énergie métabolisable apparente du
maïs, ou des régimes contenant le maïs, ne peuvent pas
être mieux expliquées par le coefficient de digestibilité
de l'amidon parce que la disparition de l'amidon en lui-même n'est pas
nécessairement de l'énergie cédée par l'oiseau.
En outre, pour des poussins, il est possible que les enzymes
exigées pour l'efficacité de la digestion de l'amidon sera
limitée et réduira le potentiel de gain de l'énergie de
l'hydrolyse de l'amidon de l'animal (Aaron , 2005).
La digestion de l'amidon par les volailles est relativement un
simple processus caractérisé par un potentiel enzymatique
élevé. Trois principales enzymes, á-amylase, maltase et
iso maltase sont impliquées dans la digestion de l'amidon (Carré,
2004).
3.1.2 Blé:
Le blé est très utilisé en alimentation
aviaire. Il peut substituer entièrement le maïs dans les rations
des monogastriques. Cependant, ses quantités variables de pentosanes
sont difficilement digérées et confèrent au blé une
texture poudreuse, d'où le besoin de granuler les rations à haut
pourcentage de blé.
3.1.2.1 Composition chimique:
La composition chimique du blé est
présentée dans le tableau 3.
Tableau 3: Composition chimique du blé
en % MS (FEDNA, 2003)
Le blé contient peu de matière grasse, ce qui
évite l'accumulation de la graisse non saturée dans la chair de
l'animal quand on y inclut une grande quantité dans les rations
(Fernandez et Ruiz Matas, 2003).
3.1.1.2 Valeur nutritive:
La valeur nutritive du blé est peu variable d'un lieu
de culture à l'autre ou selon les années. Cette
variabilité peut être attribuée à une mauvaise
digestibilité de l'amidon et aux polyosides non amylacés solubles
(arabinoxylanes solubles).
Les polyosides non amylacés solubles (fibres) du
blé sont composés de cellulose vraie (23%),
d'hémicellulose (arabinoxylanes, 63%) et de lignine (8%). Ils ne sont
absolument pas dégradés dans le tube digestif des volailles
(Larbier et Leclercq, 1992).
3.1.1.3 Valeur énergétique:
La valeur énergétique du blé est
légèrement inférieure à celle du maïs (autour
de 95%), elle est de l'ordre de 3900 kcal/kg Brut (Fernandez et Ruiz Matas,
2003 ; INRA, 2004).
Le blé est très riche en amidon qui
représente son principal hydrate de carbone (66% MS) (De Blas et al.,
1995).
3.1.1.4 Digestibilité des protéines:
La teneur du blé en protéines est variable. Elle
dépend des variétés et des conditions agronomiques. La
composition en acides aminés des protéines du blé varie
selon la teneur en azote. Les teneurs en acides aminés du blé
sont de 3,1 ; 4,2 ; 3,2 et 1,3 g/kg respectivement pour la lysine,
méthionine+cystéine, thréonine et tryptophane (Larbier et
Leclercq, 1992 ; Drogoul et al., 2004).
Le blé est dépourvu de xanthophylles, par contre
il est relativement riche en protéines (12%). Son phosphore
présente une digestibilité de 50% bien qu'il soit présent
à 70% sous forme phytique, la présence de phytases dans le grain
permet une hydrolyse partielle de ce dernier (
Alves de
Oliveira, 1997).
3.1.1.5 Facteurs anti-nutritionnels:
Les principaux facteurs anti-nutritionnels du blé sont
des mycotoxines qui prennent de l'ampleur en cas de mauvaises conditions de
stockage des graines après récolte.
De plus, les blés fraîchement
récoltés peuvent quelquefois entraîner l'apparition
d'entérites et de diarrhées chez les jeunes volailles. Ce
phénomène conduit à retarder l'emploi de cette
céréale plusieurs mois après la moisson et à
limiter son emploi (40%) dans les aliments destinés aux animaux en
croissance (Larbier et Leclercq, 1992).
3.1.3 Orge:
L'orge est peu utilisée dans l'alimentation des
volailles à cause de sa concentration énergétique
relativement faible (2800 kcal/kg brut). Ces paramètres nutritifs
varient grandement avec la variété, les conditions
d'environnement, de culture, etc. (Brufau, 1990).
Les grains peuvent être utilisés entiers,
broyés ou en farine, mais le degré de mouture n'a aucune
influence sur la digestibilité de ces aliments chez les volailles.
3.1.3.1 Composition chimique:
Le grain de l'orge est composé par 3,5% de germes, 18%
de péricarpe et 78,5% d'endosperme. Le germe est riche en glucose
(saccharose et fructose) (De Blas et al., 1995).
Les valeurs des principaux nutriments de l'orge,
rapportés à la matière sèche, sont les suivantes:
12,1% de matières azotées, 6,5% de fibres et 2,7% de cendres
(Hajjaji 1995 cité par Araba 1997).
Le faible contenu en graisse de l'orge (2%) évite
l'accumulation excessive de graisse non saturée dans la chair des
animaux. C'est pourquoi son inclusion favorise l'obtention de graisse
saturée. On l'utilise donc dans les aliments de finition pour les
monogastriques comme substitution du maïs (De Blas et al., 1995).
D'après Brufau et al. (1998), l'apport de l'orge
à raison de 30 puis 40%, augmente la consommation de l'eau.
3.1.3.2 Digestibilité des protéines:
La teneur moyenne en protéines brutes de l'orge est de 12%
de la MS, elle varie selon les conditions de production et la
variété (Sekkate et Leghzali, 1999).
Cette faible valeur se traduit par le profil d'acides
aminés suivant : 3,6 ; 1,5 ; 3,5 et 0,08 g/kg
respectivement pour la lysine, méthionine+cystéine,
thréonine et tryptophane (Larbier et Leclercq, 1992 ; Drogoul et al.,
2004).
3.1.3.2 Facteurs anti-nutritionnels:
Fernandez et Ruiz Matas (2003) montrent que, l'inclusion de
l'orge a été traditionnellement limitée à 20 ou 30%
de la ration des animaux vu qu'elle contient des â-glucanes peu digestes
variant de 1,5 à 8,5% (par rapport à la MS). Ces derniers ne sont
pas hydrolysés par les poulets, faute d'enzymes digestives
spécifiques. Ils forment des gels visqueux in-vitro comme
in-vivo ; ce qui entraîne l'excrétion par les
animaux de fientes riches en eau et l'humidification des litières. En
outre, la croissance peut être significativement retardée et
l'efficacité alimentaire abaissée (Larbier et Leclercq, 1992).
3.2 Les graines protéagineuses:
Les légumineuses étaient connues et
cultivées depuis les temps pré-historiques. Elles jouent un
rôle incontestable dans l'alimentation tant de l'homme que des animaux
domestiques. De nos jours, les légumineuses représentent une
importante source de protéines alimentaires.
3.2.1. Pois:
C'est le protéagineux le plus utilisé en
alimentation des volailles connu par ses variabilités importantes de
digestibilité des protéines qu'il présente. En Europe,
cette matière première est utilisée à 88% en
alimentation animale.
3.2.1.1 Composition chimique:
Le pois est riche en protéines (18 à 30%) et en
lysine, et constitue un bon complément des céréales. Son
utilisation dans les régimes pour poulet conduit à de bonnes
qualités organoleptiques des viandes.
La composition chimique complète du pois est
présentée dans le tableau 4.
Tableau 4: Composition chimique de la graine
de pois en % MS
(Pisum sativum L.) (Anonyme 1, 2005)
3.2.1.2 Valeur énergétique et nutritive:
Le pois est un ingrédient de grande qualité pour
l'alimentation animale. Il présente une haute palatabilité et un
faible contenu en facteurs anti-nutritionnels.
Le pois est caractérisé par un faible taux de MG
(1.1%) hautement insaturé (49% d'acide linoléique et 11% de
linolénique). La fraction d'hydrocarbure représente 70% du poids
total incluant un haut contenu en amidon, des proportions significatives de
sucres solubles (6%), oligosaccharides et de NDF (14%) (FEDNA, 2003).
L'utilisation du pois dans les régimes des
monogastriques est limitée seulement en aviculture pour sa faible valeur
énergétique (2400 kcal/Kg) (FEDNA, 2003).
Le traitement à la chaleur donne peu d'effet sur sa
valeur nutritive, sa valeur énergétique par une meilleure
digestibilité de l'amidon et protéique par l'inactivation des
facteurs antitrypsiques.
3.2.1.3 Digestibilité des protéines:
Le pois représente 10% des aliments pour volailles.
Cependant, son incorporation massive dans l'aliment conduit parfois à
des valeurs de digestibilité inférieures à celles des
régimes à base de soja, ainsi qu'à des fortes variations
de la digestibilité des protéines. Ainsi, la digestibilité
fécale apparente varie entre 67 et 83% chez le poulet (Crevieu-Gabriel,
1999).
Le pois est riche en protéines (18 à 30%) et en
lysine (15 g/kg), et constitue un bon complément des
céréales. De plus, ces teneurs en
méthionine+cystéine, thréonine et tryptophane sont
relativement élevés (respectivement 6,0 ; 5,5 ; 1 g/kg)
(Larbier et Leclercq, 1992 ; Drogoul et al., 2004).
Les protéines du pois sont constituées, comme
toutes les protéines de légumineuses de trois classes de
protéines: les globulines, les albumines et les protéines dites
"insolubles" (Guéguen et Cerletti, 1994).
· Les globulines: représentent 50
à 65% des protéines totales. Ce sont les principales
protéines de réserve de la graine. Elles sont constituées
de deux fractions principales caractérisées par leur coefficient
de sédimentation en ultracentrifugation, la fraction 7S (vicine et
convicine) et la fraction 11S (lignine) (Crevieu-Gabriel, 1999).
· Les albumines: appelées aussi
fraction 2S d'après leur coefficient de sédimentation en
ultracentrifugation, représentent 20 à 25% des protéines
totales. Elles sont riches en lysine et en AA souffrés
particulièrement en méthionine.
· Les protéines insolubles:
parfois appelées glutéines, représentent de 15 à
20% des protéines de la graine du pois. Du fait de leur
insolubilité, elles sont peu étudiées (Crevieu-Gabriel,
1999).
Des études effectuées à l'INRA concernant
la digestion des protéines, ont montré une variabilité
importante de la digestibilité fécale apparente des
protéines chez le poulet (68-82%, Conan et Carré 1989 cité
par Crevieu-Gabriel, 1999). Ces résultats sont en accord avec des
études canadiennes (60-75%, Igbasan et Guenter 1996 cité par
Crevieu-Gabriel, 1999).
L'ignorance de l'origine de cette variabilité peut
contribuer à limiter l'incorporation du pois dans les régimes.
Par ailleurs, la digestibilité des protéines du pois est souvent
inférieure à celle d'autres matières premières
utilisables en alimentation animale. Ainsi, chez le poulet, l'inclusion de 50%
de pois dans un régime mas/soja entraîne une baisse de la
digestibilité. De plus, le pois est caractérisé par une
faible digestibilité des AA souffrés chez le coq
(Crevieu-Gabriel, 1999).
La variabilité des coefficients de digestibilité
des protéines peut avoir des causes méthodologiques concernant,
par exemple, le taux d'incorporation du pois dans l'aliment, les
méthodes de détermination de la digestibilité, etc.
Cependant, en plus de ces problèmes méthodologiques, de nombreux
facteurs peuvent influencer la digestibilité des protéines tels
que les FAN et d'autres constituants de la ration, tels que certains glucides,
les lipides ajoutés à la ration et la structure de certaines
protéines.
Sa limite d'utilisation dans les rations destinées aux
poulets de chair est de 20 à 25% (
Alves de
Oliveira, 1997).
L'incorporation du pois dans les aliments du poulet de chair,
à des taux supérieurs à 50%, diminue les performances de
croissance des animaux et les efficacités alimentaires des
régimes.
Myers et al. (1980), ont montrés par ailleurs que la
présence de 52% de pois "cru" dans les régimes de poulets de
chair durant les 15 premiers jours d'âge aboutit à une diminution
significative du gain de poids (-33%), à une détérioration
de l'efficacité alimentaire (+14%) ainsi qu'à une hypertrophie du
pancréas (+40%). L'ampleur de ces effets diminue lorsque les
régimes sont enrichis en AA souffrés ou lorsque le pois subit un
traitement thermomécanique préalable. Ils constatent aussi que le
gain de poids le plus faible est obtenu chez les poulets engraissés
à l'aide d'un aliment contenant 36% de pois "cru" auquel aucun
traitement thermomécanique et aucun enrichissement en méthionine
ne sont appliqués. L'incorporation du pois à un niveau de 30%
dans les régimes de croissance et de finition entraîne une
détérioration de la vitesse de croissance et de
l'efficacité alimentaire due à une réduction de la
consommation que certains l'attribuent à la présence de FAN
présents dans cette légumineuse. BenabdelJelil (1990) n'observe
aucun effet négatif sur la croissance, l'efficacité alimentaire
et la mortalité de poulet nourris à 20% de pois.
L'utilisation du pois "cru" et non traité dans des
régimes farineux à un taux de 30% ne détériore pas
les performances de croissance de poulet de chair (BenabdelJelil, 1990). Les
niveaux protéiques élevés semblent améliorer
l'efficacité alimentaire des régimes. En effet, selon des
études effectuées sur les effets des régimes à
teneur protéique de 20% l'efficacité alimentaire était
nettement améliorée par rapport à celle des régimes
à teneur protéique plus basse (18%), particulièrement en
phase de finition où les animaux ont un besoin protéique plus
faible.
Des régimes à base de pois, formulés
à un taux protéique de 21% et 19,5% supplémentés en
méthionine ont permit d'obtenir des performances identiques à un
régime témoin mas/tourteau de soja.
Pour le pois, le taux plus faible de MAT ne permet pas de
l'utiliser pour fabriquer des aliments pour animaux à très forts
besoins protéiques (aliments de démarrage pour volailles). Sa
valeur énergétique est de l'ordre de 2750 kcal/kg Brut.
3.2.1.4 Facteurs anti-nutritionnels:
Plusieurs facteurs présents dans le pois et
interviennent dans la digestion de ces protéines en variant le
coefficient de digestibilité et par la suite influencent le taux
d'incorporation de cette matière première dans les régimes
des volailles.
Ces facteurs anti-nutritionnels sont tels que les inhibiteurs
trypsiques qui ont un effet négatif sur la digestion des
protéines. Ils causent une activation des enzymes par la formation de
complexes enzyme-inhibiteur irréversibles. Ces inhibiteurs provoquent
une hypertrophie du pancréas et par la suite une baisse de la
digestibilité apparente. Selon la variété du pois
utilisée, qu'elle soit d'hiver ou de printemps, la première est
riche en inhibiteurs trypsiques.
Les lectines provoquent l'augmentation des pertes
endogènes en se fixant sur la muqueuse intestinale et perturbent ainsi
sa perméabilité.
Les phytases qui sont la forme de réserve du phosphore
de la plante, sont présents à des teneurs de 0.5 à 0.6% de
la MS dans la graine du pois. Elles agissent en formant des complexes avec les
minéraux et les protéines.
Les tannins, sont localisés principalement dans les
téguments de la graine. Ils causent une baisse de la
digestibilité des protéines et une augmentation des pertes des
protéines endogènes par la sécrétion d'enzymes
digestives.
Cependant, la plus part des variétés de pois
utilisées appartiennent à la sous espèce sans tannin
(Crevieu-Gabriel I., 1999).
3.2.2. Féverole:
D'une manière générale, la
féverole était autrefois traditionnellement cultivée pour
les chevaux. Aujourd'hui, elle entre dans l'alimentation des ruminants, des
porcs et des volailles.
3.2.2.1 Composition chimique:
La féverole présente un taux de MS de l'ordre de
88,4%, 3,6% de cendres et 35% d'amidon.
Elle est très riche en protéines : lysine
(17 g/kg), méthionine+cystéine (5,3 g/kg), thréonine (9,5
g/kg) et tryptophane (2,2 g/kg) (Larbier et Leclercq, 1992 ; Drogoul et al.,
2004).
3.2.2.2 Valeur énergétique:
La valeur énergétique de la féverole
varie selon les références, les variétés et la
teneur en facteurs antin-nutritionnels. Elle est de l'ordre de 2600 kcal/kg
selon INRA (2004), 2760 kcal/kg d'après Lacassagne et al., (1988) et
3040 kcal/kg pour Métayers et al., (2003) .
La féverole est utilisée à des taux de
moins de 10% chez les volailles en croissance et de moins de 20% en finition.
L'incorporation de taux élevés semble
entraîner des anomalies de plumage et une chute de la croissance
(Bergaoui, 1980).
En effet, Wilson et al (1972), ont introduit 65% de
féverole dans les aliments de poulet de chair, et ont noté une
baisse des poids vifs avec une augmentation des poids du pancréas et du
foie, effets qui diminuent lorsque la féverole est autoclavée.
Huyghebaert et al., (1979) n'observent pas d'effets néfastes sur la
vitesse de croissance en bas âge (0-4 semaines) d'une incorporation
allant jusqu'à 80% de féverole dans la ration. Cependant une
réduction des performances (digestibilité, croissance, etc.) est
enregistrée à des taux de 35%.
Quatre aliments contenant 0; 6,6; 13,2; et 19,8% de
féverole crue en remplacement de 0; 20; 40 et 60% de tourteau de soja
ont été distribués à des poulets de chair de 13
jours d'âge (BenabdelJelil, 1990). L'aliment à 19,8% de
féverole donne lieu aux performances pondérales les plus faibles
en période de croissance et de finition. Celle des poulets ayant
reçu des aliments à 0; 6,6 et 13,2% de fèverole
correspondant à des taux de substitution de tourteau de soja de 0; 20;
et 40% ne présentent aucune différence significative.
Le remplacement dans des proportions équivalentes des
protéines provenant du tourteau de soja par des protéines issues
de 19,8% de féverole entraîne une chute des performances
comparées à celles de l'aliment à 0% de féverole
durant la phase de croissance. Ainsi la substitution du tourteau de soja
à un niveau de 60% par de la féverole a provoqué une
baisse des performances pondérales (3,1%) et de l'efficacité
alimentaire (1,2%). Cet effet très prononcé au cours de la
croissance n'apparaît pas pendant la phase de finition.
Selon Blair et al (1970) cité par BenabdelJelil (1990),
l'introduction de féveroles dans les aliments farineux en bas âge
risque d'affecter gravement les performances des animaux. En revanche, son
incorporation en substitution du tourteau de soja à des taux ne
dépassant pas 13,8% n'induit pas de détérioration notable
des performances comparées à des taux de 10% communément
recommandés par la majorité des auteurs.
3.2.2.3 Facteurs anti-nutritionnels:
Des teneurs en vicine, convicine et anti-niacine ont
été signalées dans la féverole comme étant
des facteurs antinutritifs. De même pour les tanins (teneur variable
selon les variétés de 0,8 à 24 g/kg de MS de graines).La
contrainte d'utilisation de la féverole réside en la
présence de teneurs de facteurs antitrypsiques de l'ordre de 4 UI/mg. De
même, l'activité antitrypsique du pois et de la féverole
est du même ordre de grandeur que celle du tourteau de soja (correctement
cuit) soit 10 fois moins que celle du soja cru.
En effet, Le principal facteur d'inhibition de la
féverole est constitué de tanins condensés (BenabdelJelil,
1990). Certains tanins réduisent la rétention des nutriments,
particulièrement de la fraction azotée et de l'énergie des
aliments ce qui cause une réduction de la vitesse de croissance et de
l'efficacité alimentaire.
L'étude comparative réalisée par
Brévault et al, (2003) sur deux variétés
de féveroles l'une riche en tanins et l'autre sans tanins a donné
des résultats spectaculaires (tableau 5):
Tableau 5:Comparaison entre deux variétés
de fèveroles (Brévault et al, 2003)
|
Avec Tanins
|
Sans Tanins
|
Tanins (%)
|
0,53
|
0,06
|
EMA (kcal/kg MS)
|
2852
|
3202
|
Vicine - Convicine (%)
|
>1
|
1
|
Cellulose (%)
|
8,3
|
6,4
|
Parois (%)
|
17,6
|
14,7
|
La valeur de l'EM de la variété sans tanin
étant supérieure à celle de la féverole avec tanins
(+12%). Le profil analytique des deux féveroles révèle
d'une teneur en cellulose brute et en parois moindre pour la
variété sans tanins. De plus, les analyses confirment les
différences en tanins attendues (Brévault et al, 2003). Et pa la
suite, les animaux du traitement avec tanins ont des poids vifs
inférieurs aux animaux du traitement sans tanins et du témoin.
Les différences s'observent dés la première période
au niveau du GMQ.
En démarrage (0 à 18 j), le traitement avec
tanins (T) s'accompagne d'une moindre consommation en aliments des animaux (931
g vs 1008 et 995) et d'une moindre efficacité alimentaire (2,08
vs 1,85) (Brévault et al, 2003). Ce retard de croissance perdue
sur la période suivante, s'explique par un ingéré
inférieur pour les animaux du régime avec tanins.
D'après Brévault et al, (2003), l'incorporation
de la féverole à 15% dans l'aliment de démarrage (1-18 j)
doit être réalisée préférentiellement avec
une féverole sans tanins. Par contre, il semble que les
variétés avec tanins puissent être incorporées
à 20% dans l'aliment croissance-finition (19-45 j) sans
conséquence significative sur les performances de croissance du poulet
de chair à 45 j.
3.2.3. Fève:
La fève est une légumineuse largement
utilisée dans les régions méditérannéennes
comme source de protéine pour aussi bien la nutrition humaine que
animale (Mateos et Puchal F, 1981). Cependant, peu de références
sont disponibles sur l'utilisation des fèves par des volailles. La
présence de quelques facteurs anti-nutritionnels comme les
phytohemagglutinines, les protéases, les polyphénols, les
saponines, les phytates, etc. causent des limites et des restrictions
d'utilisation de cette légumineuse (Larralde et Martinez, 1991).
3.2.3.1 Composition chimique:
L'analyse de sa composition chimique révèle 50
à 60% de son contenu en carbohydrates qui est totalement
constitué par l'amidon, mais la proportion de lipides est relativement
faible aux environ de 1 à 2,5%. Les acides oléiques et
linoléiques représentent à peu prés 75% de la
matière grasse (Larralde et Martinez, 1991).
Le contenu en minéraux varie entre 1 à 3,5%, il
est riche en Ca et en Fe. En plus, le contenu en thiamine, tocophérol,
niacine et acide folique est élevé en comparaison avec d'autres
graines, mais la vitamine C, la riboflavine et d'autres vitamines liposolubles
sont faibles.
3.2.3.2 Valeur nutritive:
La valeur nutritive des fèves est traditionnellement
attribuée à son haut contenu en protéine qui varie de 25
à 35% malgré son déséquilibre en acides
aminés souffrés (Larralde et Martinez, 1991).
3.2.3.3 Digestibilité des protéines:
La majorité des protéines de la fève sont
les globulines (60%), les albumines (20%), les glutéines (15%) et les
prolamines (Cubero and Moreno, 1983).C'est une bonne source de sucres,
minéraux et vitamines. Le coefficient de digestibilité des
protéines brutes et des acides aminés est influencé par
l'âge des animaux (Palander et al, 2006).
Les raisons de l'effet de l'âge sur la baisse du
coefficient de digestibilité des protéines peut être
attribué à réduire l'activité enzymatique, changer
le taux de passage de l'ingéré ou augmenter les proportions des
protéines endogènes contenues dans les sécrétions
de l'ingéré (Palander et al, 2006).
D'autres auteurs suggèrent d'autres explications comme
l'augmentation de la sécrétion de l'enzyme protéolytique
et la baisse du taux de passage de l'ingéré avec l'âge
(Wilson et al., 1980 cité par Palander et al, 2006).
Le contenu en acides aminés soufrés, connus
comme facteurs limitants dans l'alimentation des volailles, sont
présents à des faibles taux dans les protéines des
fèves. De plus, selon la littérature, la digestibilité de
ces acides aminés, et exceptionnellement la digestibilité de la
cystéine, est souvent faible. Selon Palander et al (2006), le
coefficient de digestibilité de la cystéine est faible que celui
des autres acides aminés de la fève. De même, pour le
coefficient de digestibilité de la méthionine pour les aliments
destinés aux volailles.
Le contenu en amidon de la fève et sa
digestibilité sont d'importance majeure de point de vue valeur
énergétique. La digestibilité de l'amidon est
affectée aussi bien par les polysaccharides que par les tanins
présents dans les coques des graines de légumineuses.
Lacassagne et al. (1988) rapportent que malgré que la
digestibilité de l'amidon n'est pas influencée par le contenu
élevé en tanins, le broyage a un effet considérable sur la
digestibilité de l'amidon et la valeur énergétique.
Cependant, cet effet n'est pas dû au broyage des aliments mais
plutôt au chauffage subit au moment du broyage.
3.2.3.4 Facteurs anti-nutritionnels:
La présence de facteurs anti-nutritionnels à
savoir, les lectines, les tanins et les protéases provoquent des effets
défavorables sur le métabolisme et l'utilisation nutritionnelle
de cette légumineuse en alimentation (Larralde et Martinez, 1991).
Heureusement, quelques uns de ces constituants toxiques peuvent être
détruits par des traitements thermiques.
La digestibilité et l'absorption des carbohydrates et
des protéines sont affectées par l'incorporation des fèves
dans les régimes. La digestibilité des aliments est
réduite par 15 à 30%.
Les différents niveaux d'incorporation de la
fève utilisés n'ont pas eu d'effets significatifs sur les
performances de poids et de consommation alimentaire en phase de croissance et
de finition. Par contre, l'efficacité alimentaire est affectée
à partir d'un taux d'incorporation de 30% en phase de croissance.
L'incorporation de 20% de fèves dans les aliments
farineux en croissance et en finition n'a pas eu d'effets dépressifs sur
les performances comparées à celles du témoin. Une
constatation similaire a été émise par (Wilson et al.,
1980), chez des poulets de chair âgés de moins de 4 semaines. Par
ailleurs, d'autres auteurs ont pu incorporer Vicia Faba L. à
des taux élevés atteignant 40% sans altérer les
performances de poulets. En finition, aucune détérioration des
performances n'est observée avec des aliments contenant jusqu'à
30% de fèves. Aucun effet dépressif chez des poulets
âgés de 4 à 9 semaines nourris à 40% de
fèves. Les résultats obtenus confirment de nouveau ceux de
(Wilson et al., 1980) dans lesquels Vicia Faba L. peut être
pratiquement incorporée à des taux de 25 à 30 % avec une
supplémentation en méthionine synthétique sans
détériorer les performances des poulets. Incorporée
à 35% et autoclavée, la fève affecte la croissance des
animaux (BenabdelJelil, 1990).
3.2.4. Pois chiche:
Le pois chiche est une légumineuse très
utilisée en alimentation humaine particulièrement dans les pays
tropicaux et subtropicaux.
Les graines sont de grande taille et de couleur
blanchâtre. Elles contiennent des taux élevés de
carbohydrates (41,1 à 47,4%) et de protéines (21,7 à
23,4%).
L'amidon représente la fraction des carbohydrates la
plus élevée prés de 83,9% (Alajaji et El-Adawy, 2006).
3.2.4.1 Composition chimique:
La composition chimique des graines de pois chiche crues est
représentée dans le tableau 6.
Tableau 6: Composition chimique de graines de pois
chiche en g/100 g MS (Alajaji et El-Adawy, 2006)
Protéines totaux
|
23,64
|
Matières Minérales
|
3,72
|
Matières Grasses
|
6,48
|
Cellulose Brute
|
3,82
|
Humidité
|
10,35
|
Amidon
|
36,91
|
3.2.4.2 Valeur nutritive:
Peu d'auteurs qui se sont intéressés à
l'étude des graines de pois chiche en alimentation animale en
général et aviaire en particulier et ce pour plusieurs raisons
à savoir le prix élevé de cette matière
première, les faibles quantités disponibles et qui sont
dirigées vers l'alimentation humaine et la présence de multiples
facteurs anti-nutritionnels et par la suite la nécessité de
pratiquer de nombreux traitements thermiques.
En effet, l'effet du traitement à la chaleur, de la
cuisson et de l'autoclavage sur la composition nutritionnelle et les facteurs
anti-nutritionnels du pois chiche ont été
étudiés.
Les traitements thermiques causent une baisse des
matières grasses, des ash totaux, de la fraction des carbohydrates
(réduit les sucres, succrose, raffinose), des facteurs
anti-nutritionnels (inhibiteurs trypsiques, l'activité de
l'hémagglutinine, les tanins et l'acide phytique), des minéraux
et de la vitamine .
Le traitement à la chaleur diminue la concentration en
lysine, tryptophane et en acides aminés souffrés et pourtant le
pois chiche cuit reste à contenu élevé en lysine et
isoleucine (Alajaji et El-Adawy, 2006).
En se basant sur les résultats cités par Alajaji
et El-Adawy (2006) , la cuisson du pois chiche est recommandée, non
seulement pour sa qualité nutritionnelle (en diminuant les niveau des
facteurs anti-nutritionnels) mais aussi pour sa faible durée de
cuisson.
3.2.4.3 Digestibilité des protéines:
Selon Alajaji et El-Adawy (2006), la
digestibilité in-vitro des protéines est de
83,61%.
Toutes les protéines ne favorisent pas de façon
égale la croissance. La qualité d'une protéine
dépend du type d'acides aminés qu'elle contient et de leurs
proportions respectives dans cette protéine. Les protéines de
bonne qualité contiennent tous les acides aminés essentiels en
proportions capables de promouvoir la croissance, quand elles constituent les
seules protéines du régime alimentaire. Ces protéines sont
appelées "protéines complètes" ou "protéine de
haute qualité biologique".
3.2.4.4 Facteurs anti-nutritionnels:
Le pois chiche comme toute autre légumineuse
présentes plusieurs facteurs limitants de son utilisation en
alimentation des volailles qui sont représentés dans le tableau
7.
Tableau 7: Principaux facteurs anti-nutritionnels du
pois chiche
(Alajaji et El-Adawy, 2006)
Inhibiteurs trypsiques
|
11,9
|
TIU/mg protéines (/MS)
|
Activité de l'hémagglutinine
|
6,22
|
HU/mg échantillon (/MS)
|
Tanins
|
4,85
|
mg/g échantillon (/MS)
|
Acide phytique
|
1,21
|
mg/g échantillon (/MS)
|
Saponine
|
0,91
|
Mg/g échantillon (/MS)
|
TIU: Unité de
Trypsine Inhibée
HU: Unité
Hémagglutinine
3.3 Les sous-produits industriels:
On désigne par sous-produits toutes les matières
premières issues de transformations industrielles et qui
présentent des qualités alimentaires et hygiéniques
prouvées et reconnues pour être valorisées en alimentation
animale.
3.3.1 Le tourteau de soja:
Il s'agit du sous-produit de l'extraction de l'huile des
graines oléagineuses du soja. C'est une matière première
pauvre en matières grasses. Le tourteau de soja est la principale
matière protéique utilisée en alimentation des volailles
comme source de protéines/d'acides aminés (taux protéique
de l'ordre de 30 à 50%).
3.3.1.1 Composition chimique:
La composition chimique du tourteau de soja est
présentée dans le tableau 8.
Tableau 8: Principaux nutriments dans le tourteau de
soja en % MS
(Anonyme 1, 2005)
3.3.1.2 Valeur nutritive:
D'après Britzman (1994) et Lazaro et al., (2003), le
soja cru est inférieur de point de vue nutritionnel au soja correctement
traité à la chaleur et depuis, le tourteau de soja est devenu la
principale source de protéines pour les volailles. Le tourteau de soja
est inclus dans les rations en pourcentages qui peuvent dépasser 25%.
Sinon le pourcentage de tourteau de soja ne dépasse pas normalement 20%
(Fernandez et Ruiz Matas, 2003). Un excès de tourteau de soja dans la
ration peut provoquer des excréments humides.
3.3.1.3 Valeur énergétique:
Rand et al. (1996) ont fixé la valeur d'énergie
métabolisable à 2800 kcal/kg pour les graines crues, soit une
valeur très éloignée de celle de 3500 kcal utilisée
par l'industrie pour les graines traitées. Le contenu
énergétique est un peu inférieur à celui des
céréales mais leur valeur énergétique est 25
à 30% inférieure à celle du maïs. Ceci est dû
à son faible pourcentage en amidon (moins de 15%) et en graisse et
à son contenu en fibre relativement haut (5 à 10%).
Ces auteurs ont constaté que des poulets nourris avec
20% de graines non traitées présentaient une croissance
inférieure de 24% à celle des poulets nourris avec de la farine
de soja et de la graisse.
3.3.1.4 Digestibilité des protéines:
Les tourteaux et les protéagineux en sont relativement
bien pourvus en protéines. Le tourteau de soja est le seul à
présenter un taux élevé en lysine. Cette richesse est
intéressante dans le sens de réduire les rejets azotés (de
l'ordre de 15%) (INRA, 2004). Par contre les protéagineux sont
déficients en acides aminés soufrés et en tryptophane.
Le tourteau de soja présente 28 g/kg de lysine, 13 g/kg
de méthionine+cystéine, 18 g/kg de thréonine et 6 g/kg de
tryptophane (Larbier et Leclercq, 1992 ; Drogoul et al., 2004). Il
présente une qualité relativement régulière
(Drogoul et al., 2004). Le contenu protéique des tourteaux
oléagineux est très élevé. La qualité de
cette protéine est supérieure à celle des
céréales.
3.3.1.5 Facteurs anti-nutritionnels:
Le principal problème du soja réside dans la
présence de facteurs à activité antitrypsique. Ces
facteurs antitrypsiques sont localisés pour la plus part, avec les
protéines du soja, c'est-à-dire dans les cotylédons.
L'inhibiteur de la trypsine est le facteur anti-nutritionnel posant le plus de
problèmes. Il perturbe la digestion des protéines et provoque
l'augmentation de la taille du pancréas des volailles de 50 à
100%. Comme la plupart des composés antitrypsiques, ceux du soja sont
thermostables.
Les phyto-hémagglutinines sont abondantes dans les
graines de soja. Ce sont des toxines qui entravent l'absorption normale de
l'amylase pancréatique et par la suite entraînent une
élimination rapide de l'enzyme dans les excréments.
Les facteurs allergènes étant donné leur
action sur l'intégrité des microvillosités de l'intestin
grêle, la glycinine et la â-conglycinine réduisent
l'absorption des nutriments.
L'hexane est un solvant utilisé pour extraire l'huile
de soja. Une élimination inadéquate de ce solvant après
l'extraction provoque une atteinte hépatique des volailles.
3.3.2 Le son de blé:
C'est le sous-produit de la transformation des grains de
blé en farine. Il est très riche en fibres.
Le son de blé est une bonne source d'acide
linoléique, qui représente 57% de la MG totale, et de
minéraux. Il présente un contenu appréciable en
protéines, composantes principales de l'albumen. Par conséquent,
son contenu en lysine est le double de celui de la graine du blé
elle-même. Cependant, sa digestibilité est nettement plus
inférieure.
Le son de blé présente une valeur
énergétique égale à 1750 kcal/kg et un coefficient
de digestibilité des protéines de 76%.
Il est incorporé dans les concentrés pour
poulets de chair à des taux de 4% et 6% respectivement en cours du
démarrage et l'engraissement (De Blas et al., 1995).
3.4 Les matières grasses:
L'incorporation de matières grasses dans les aliments
destinés aux animaux permet d'élever la concentration
énergétique du régime et d'apporter des acides gras, dont
certains ne sont pas synthétisés par l'organisme ; ce sont
les acides gras essentiels.
L'adjonction de matières grasses est couramment
effectuée dans les aliments pour volailles.
Les matières grasses ont des propriétés
lubrifiantes recherchées sur le plan technique pour la fabrication des
aliments composés. Elles permettent notamment de réduire le
coût énergétique et l'usure du matériel et
améliore leur palatabilité (Drogoul et al., 2004).
La graisse possède un effet extracalorique qui
réduit la vitesse du transit digestif de la ration, en améliorant
ainsi l'absorption du reste des nutriments. De ce fait, l'apport
d'énergie nette des rations avec un contenu de 5% de matières
grasses est supérieur à ce que l'on pourrait prévoir par
la simple activité du contenu énergétique des
ingrédients (Fernandez et Ruiz Matas, 2003).
Les matières grasses utilisées sont d'origine
animale (sous-produits des abattoirs) ou végétale (sous-produits
du raffinage des huiles végétales), l'important c'est le
degré de saturation des acides gras constitutifs. Les MG riches en
acides gras insaturés présentent un aspect mou et risquent de
s'oxyder, donc de rancir. Les MG riches en acides gras saturés, doivent
être chauffées avant d'être incorporé dans les
aliments.
Actuellement, l'utilisation des graisses d'origine animale a
été interdite dans l'alimentation de toutes les espèces
animales et ont été remplacées par des huiles
végétales.
De point de vue nutritionnel :
· La digestibilité des AG non saturés est
supérieure à celle des saturés. Les jeunes animaux
digèrent particulièrement mal la graisse saturée car ils
secrètent peu de bile. Quand on utilise de la graisse saturée il
faut la combiner avec de la graisse non saturée pour faciliter sa
digestion.
· Les AG non saturés risquent
particulièrement de s'oxyder, d'où la nécessité de
les protéger par enrobage ou par des substances antioxydantes.
· Les AG non saturés déposés dans la
viande se transforment en graisse molle, rance et avec un goût
anormal.
Pour ces raisons, il n'est pas recommandé de fournir
des rations avec un haut contenu en AG non saturés en fin
d'engraissement car ils s'accumulent dans la chair de l'animal et modifient le
goût de la viande (Fernandez et Ruiz Matas, 2003).
Normalement, les rations destinées aux poulets de
chair, ne contiennent pas plus que 5% de graisse sinon elles risquent de
devenir rances et de fournir des granulés moins consistants.
3.4.1 L'huile de soja:
C'est une source de MG disponible en grandes quantités
dans le monde. Elle est incorporée dans les composés
concentrés destinés aux monogastriques. Sa teneur
élevée en MG (99,5%) fait d'elle une source à haute valeur
énergétique de l'ordre de 9000 kcal/kg. Cette huile
végétale a une forte proportion en acide linoléique (53%)
(Pontes et Castello, 1995 ; FEDNA, 2003).
3.4.2 L'huile de maïs:
L'huile de maïs a une forte teneur en acides gras
insaturés particulièrement en acide linoléique
(C18 :2) qui est de 55,8%. Son taux d'humidité est de 0,5%. Elle
est très riche en MG telle l'huile de soja. Sa valeur
énergétique est légèrement inférieure
à celle du soja. Elle est de 8900 kcal/kg (FEDNA, 2003).
3.4.3 L'huile de palme:
L'huile de palme est obtenue du mésocarpe des fruits de
palmier. Elle est très riche en acides gras saturés et pauvre en
acide linoléique (10%). Sa valeur énergétique est
inférieure à celles du soja et du maïs. Elle est de 8150
kcal/kg. Elle constitue également une source de vitamines A, D, E et K
(FEDNA, 2003 ; Sakly, 2003).
4. Amélioration de la valeur nutritive des
matières premières:
Des méthodes de détoxification plus ou moins
coûteuses et préjudiciables à la valeur alimentaire ont
été développées par l'homme (chauffage,
décorticage, autoclavage, ajout d'enzymes, etc.) dont certains sont
classiquement appliquées au niveau industriel pour éliminer les
facteurs anti-nutritionnels des matières premières,
améliorer leur valeur nutritive, élever la digestibilité
de leur composants et augmenter la palatabilité par une meilleure
texture de la ration.
4.1 Traitements thermiques :
(micro-ionisation, extrusion, autoclavage, etc.) ont un effet
bénéfique sur la digestibilité in-vitro de
l'amidon par suite d'une altération du grain d'amidon (Bergaoui, 1980).
Ce type de traitement est pratiqué pour les protéagineux (pois,
féverole) et les oléagineux (soja).
Cependant, la micro-ionisation semble
endommager la protéine malgré qu'elle améliore la
digestibilité de la MS, la valeur énergétique de l'aliment
et la croissance et l'indice de consommation, en plus elle n'a aucun effet
important sur le taux d'antitrypsine.
L'autoclavage, malgré son effet
bénéfique à la valeur alimentaire des matières
premières (notamment la féverole) mais il entraîne une
diminution de la qualité des protéines et une réduction de
la disponibilité des acides aminés. En effet, une consommation de
85% de féverole autoclavée (15 min, 120°C) par des poulets
de chair provoque une diminution de la taille du pancréas ainsi que
l'indice de consommation avec une amélioration de la croissance
(Marquardt et Campbell, 1973 cité par Bergaoui, 1980).
L'extrusion (à 130-150°C) peut
être décrite comme un processus par lequel des matières
protéiques et/ou amylacées humides sont soumises à une
cuisson et transformées en une pâte visqueuse et semblable
à du plastique. Elle semble avoir les mêmes effets que
l'autoclavage. Elle solubilise plus de 50% de l'amidon et réduit le taux
d'antitrypsine et l'hémagglutinine (Bergaoui, 1980).
4.2 Traitement mécanique :
manifesté par le décorticage des grains qui permet une
amélioration de 15% de la valeur énergétique de la
féverole par une diminution du taux de cellulose et une
amélioration de la digestibilité des protéines (Henry,
1970).
En effet, le décorticage de la féverole
réduit de 80% de la teneur en cellulose mais augmente aussi de 20% le
taux d'antitrypsine (Bergaoui, 1980).
4.3 Les antibiotiques :
Actuellement, et partout dans le monde y compris la Tunisie,
la liste de ces substances se réduit et plusieurs antibiotiques viennent
d'être interdits en 2004 vu qu'ils sont susceptibles d'entraîner
des phénomènes de résistance chez l'homme (Drogoul et al.,
2004). Cependant, l'emploi de ces substances telles que Flavomycine et
Spiramycine s'avère intéressant. Elles permettent de mieux
valoriser le régime alimentaire proposé et par la suite une
meilleure utilisation de la ration.
Flavomycine et Spiramycine ont les propriétés
de :
ü permettre une amélioration de l'absorption des
nutriments;
ü provoquer l'inhibition des enzymes qui agissent en
libérant les facteurs antinutritifs;
ü agir sur la microflore induite par la présence
des á-galactosides.
4.4 L'ajout d'enzymes :
L'utilisation des enzymes comme inhibiteurs de certains
facteurs antinutritionnels dans les régimes alimentaires a eu un effet
important sur l'utilisation de certains aliments en production animale,
particulièrement en aviculture et spécialement en ce qui concerne
le régimes qui contiennent des céréales telles que l'orge
et le blé (Marquardt et Brufau, 1996).
Les enzymes sont utilisées dans le but
d'améliorer la digestibilité des rations, la valeur nutritive des
aliments et de réduire la pollution des excréments animaux.
Afin d'atteindre ces buts, les enzymes doivent être
aptes à se maintenir en activité durant tout le processus de
transformation de l'aliment dans le tube digestif et résister aux
conditions acides et aux enzymes protéolytiques dans le proventricule et
le gésier.
La plupart des produits à base d'enzymes sont
disponibles sous deux formes physiques, des poudres sèches et des
liquides solubles dans l'eau. Les poudres devraient s'écouler
aisément, être faciles à mélanger et stables, tandis
que les liquides devraient être non visqueux et stabilisés
(Bedford et Schulze, 1998).
Les enzymes peuvent être stabilisées à un
traitement ne dépassant pas 90°C pendant 30 minutes, cependant 80%
de leur activité sera perdue (Guenter, 2003).
Guenter (2003) et Kidd et al., (2001) rapportent, qu'à
la température d'extrusion (100-120°C), l'activité
enzymatique de la cellulase, amylase et pentosanase baisse
considérablement, de plus l'activité de la xylanase semble
être plus affectée que celle de la â-glucanase.
Dans la pratique de l'alimentation aviaire, le choix de
l'enzyme appropriée pour un régime particulier est important. La
plupart des préparations enzymatiques sont actuellement ciblées
pour les rations à base d'orge ou de soja.
Campbell et al., (1984) évaluent le
bénéfice pratique et économique de la
supplémentation d'une préparation enzymatique brute à des
hauts niveaux de â-glucanase pour des régimes à base
d'orge.
Trois régimes ont été comparés, un
régime standard à base de blé et de maïs, un
régime à base d'orge et un troisième régime
à base d'orge et d'enzyme. L'étude a montré que le lot de
volailles alimentés par le troisième régime ont
enregistré des performances plus élevées que ceux
consommant la ration à base d'orge seulement (Guenter, 2003) mais
inférieures à celles obtenus avec le premier régime.
La supplémentation d'enzyme s'avère
nécessaire durant les premières semaines de la vie de l'animal.
Jin (2001) a conclu que, afin de maximiser le
bénéfice de la supplémentation enzymatique dans un
régime alimentaire, l'enzyme doit être alimentée aux
animaux jusqu'à l'âge de commercialisation.
Objectifs
Les besoins en protéines destinées à
l'alimentation animale sont couverts pour plus de 50% par l'importation de
tourteau de soja. De nombreuses possibilités de spéculation
concernant le tourteau de soja (TS) peuvent donner lieu à des ruptures
de stock et à d'importantes fluctuations de prix affectant
l'approvisionnement des fabricants d'aliment. Au niveau du producteur, ces
problèmes se manifestent sur la qualité des aliments, leur prix
de revient et par conséquent sur le revenu des éleveurs. Il est
donc clair que toute réduction des importations de tourteau soja ne peut
être atteinte que par la concentration des efforts sur la recherche de
sources protéiques de substitution du TS, la détermination de
leur valeur nutritive et des possibilités d'utilisation de sources
protéiques alternatives localement disponibles.
D'où découle ce travail qui est
réalisé dans le cadre d'un projet de coopération
Tuniso-Espagnole.
Les objectifs de ce travail peuvent être
énumérés comme suit:
ü Déterminer la composition chimique de quelques
matières premières locales en Tunisie.
ü Appliquer une méthode d'évaluation
in-vitro qui moyennant les analyses chimiques permet de prédire
la valorisation de ces produits.
ü Déterminer la valeur nutritive de la fève
et de la fèverole chez le poulet.
ü Calculer l'énergie métabolisable de la
fève et de la fèverole dans différents régimes
expérimentaux.
Les valeurs ainsi obtenues dans cette étude pourraient
être utilisées ultérieurement dans la formulation des
concentrés dans les exploitations commerciales.
Matériels et méthodes
Cette étude est réalisée en trois
étapes:
· 1ère étape:
Echantillonnage et analyses chimiques de matières
premières locales (Septembre 2006 - Février 2007),
· 2ème étape:
Détermination de la digestibilité in-vitro des
matières premières échantillonnées (Mars 2007),
· 3ème étape:
Identification des matières premières à utiliser et essai
de digestibilité in- vivo (03 Mai - 10 Juin 2007).
1. Composition chimique et digestibilité
in-vitro des matières premières locales:
1.1 Matières premières:
Les matières premières étudiées
sont celles qui étaient disponibles localement en quantités
suffisantes. Un effectif de 15 échantillons ont été
collectés dont 6 légumineuses (3 variétés de pois
chiche: Kasseb, Chetoui et Béja, 1 variété de fève:
Super Aguadulce et 2 variétés de fèveroles: Saber 02 et
local), 4 céréales (1 mas, 1 orge et 2 variétés
d'avoines: Mejrda et Méliane), 5 sous produits industriels (1 tourteau
de soja, 1 levure et 3 tourteaux de sésame: Dark, Clear et Medium).
Ces échantillons ont eu différentes origines. En
effet,
· Le maïs et le tourteau de soja importés et
devenaient de l'usine de fabrication de concentré de l'OTD Enfidha.
· Les tourteaux de sésame provenaient d'une usine
agro-alimentaire sise à Sfax.
· L'orge est produite dans une exploitation de l'OTD
Enfidha.
· Les deux variétés d'avoine (Medjerda et
Méliane) avaient pour origine la ferme de l'OTD el Alem.
· Les pois chiches (Kasseb, Chetoui et Béja), la
fève (Super Aguadulce) et les deux féveroles (Saber 02 et local)
étaient produits dans le Nord-Ouest de la Tunisie et
commercialisés par la CCSPS.
A la fin de la phase de collecte des échantillons, ces
derniers ont été séchés et broyés à 1
mm pour la détermination de la composition chimique et de la
digestibilité in-vitro.
Concernant la fève, on a déterminé les
caractéristiques chimiques et les digestibilités de deux types
d'échantillons: un échantillon décortiqué et un
autre non décortiqué. Le décorticage a été
fait manuellement sur une petite quantité (200 g) puis
l'échantillon a été séché et
broyé.
1.2. Technique de la digestibilité
in-vitro :
La réalisation de cette technique a eu lieu au
laboratoire des Productions Animales de l'Ecole Supérieure des
Ingénieurs de l'Université Polytechnique de Madrid- Espagne.
1.2.1 Principe théorique de la
technique:
On se base sur la technique décrite par Boisen et
Fernandez (1991) et mise au point à l'institut des sciences animales,
Foulum, Danemark. Cette technique a été appliquée et
développée sur le porc. Elle permet d'analyser
simultanément un grand nombre d'échantillons.
La technique de base est multi-enzymatique divisée en
trois étapes pour simuler la digestion au niveau de l'estomac et de
l'intestin grêle (étapes 1 et 2 respectivement) et au niveau du
caecum (étape 3).
Les échantillons à analyser on été
broyés à 1mm. Les analyses se réalisent dans des
erlenmeyers et les échantillons se font en deux
répétitions afin d'obtenir une valeur moyenne. Sont inclus 2
erlenmeyers avec un échantillon témoin et un blanc (sans
réactifs), avec lequel on corrige les valeurs de digestibilité.
Le reste des erlenmeyers contiendront les échantillons à
analyser.
Les enzymes utilisées dans cette technique sont la
pepsine et la pancréatine en plus de deux solutions tampon phosphate A
et B.
1.2.2 Description de la technique:
Ø Etape 1
Cette étape est réalisée suite à la
prépartaion d'une solution homogène contenant:
· 1g d'échantillon
· 25 ml de la solution tampon A phosphate (0,1 M ;
pH=6).
· 10 ml de HCl 0,2 M.
· 1 ml de la solution de pepsine
· 0,5 ml d'une solution de chloranphénicol
La préparation ainsi obtenue est introduite dans une
étuve à 40°C durant 1 heure et demi.
Ø Etape 2
Après la première période d'incubation,
on ajoute:
· 10 ml de la solution tampon B phosphate
· 5 ml de la solution de NaOH 0,6 M
· 1 ml de la solution de pancréatine
et on introduit les erlenmeyers dans une étuve à
40°C durant 3 heures et demi.
Ø Etape 3
Après la seconde période d'incubation, on ajoute
0,5 ml de viscoenzyme (cocktail d'enzymes), on homogénéise le
contenu et on introduit les erlenmeyers dans une étuve à
40°C durant 16 heures.
· Filtration
Après cette dernière étape, les
résidus non digérés seront filtrés moyennant une
filtration par vide dans un système Fibertec de Tecator et
transférés dans des creusets poreux (porosité 2 ;
40-90 um).
1.2.3 Calcul du coefficient de digestibilité de la
matière sèche (CD MS):
· Une fois le résidu dans les creusets est
séché après la filtration, on fait sortir les creusets de
l'étuve, les laisser refroidir dans un dessiccateur et les peser pour
obtenir le poids du résidu+creuset sec (poids résidu+creuset
MS).
· Le poids du résidu sec est obtenu en calculant
la différence entre le poids du résidu+creuset et le poids du
creuset.
· On doit corriger le poids du résidu par le
blanc, et on obtient ainsi le poids du résidu sec corrigé.
· Le coefficient de digestibilité de la MS (CD MS)
en % sera égal à:
CD MS = ((poids échantillon MS - poids
résidu MS corrigé)/poids échantillon MS)*100
2. Essai de digestibilité in-vivo:
Cette partie, qui a eu lieu à l'Institut
Supérieur Agronomique de Chott-Meriam, a été
réalisée en deux périodes successives d'une durée
de 10 jours chacune. La première s'est déroulée entre le
03 et le 13 Mai pour les régimes expérimentaux à base de
fève et la seconde s'est déroulée entre le 13 et le 21 Mai
pour l'essai à base de féverole.
2.1 Bâtiment et équipement:
Les poulets ont été placés dans un
poulailler clair en monopente de dimensions 15mx6mx3m à l'Institut
Supérieur Agronomique de Chott Meriam. L'aération du local a
été assurée par une surface ouverte de (0,9mx0,5m)
réparties sur toute la périphérie du poulailler à
une hauteur de 1,5m du sol. Un extracteur placé du coté Est et
à une hauteur de 1,2m du sol assure également le
dégagement des odeurs du poulailler. Le bâtiment a
été équipé d'un dispositif de chauffage (radiant
à gaz de capacité de 300 poussins) afin de maintenir une
température homogène dans le bâtiment (32°C au
départ et 28°C à la fin de l'essai). Les animaux ont
été soumis à 24h d'éclairage durant toute la
période d'essai. La lumière naturelle a été
complétée par un éclairage artificiel pendant 16h
moyennant des lampes.
Pour réaliser cet essai expérimental, on a
utilisé un ensemble de cages de digestibilité polyvalentes (qui
peuvent être utilisées aussi bien pour des lapins que des
poussins) de 24 cages à 3 niveaux de 8 cages ayant les
caractéristiques suivantes:
ü Dimension de la cage: 50X50X30 cm
ü Matière: fil galvanisé de diamètre
2.7 mm
ü Maille: 25x12.5 mm
ü Mangeoire: en tôle galvanisé 6/10,
dimension: 27x12x12 cm
ü Abreuvoirs: pour chaque porte
ü Plateaux: sous la cage on a deux plateaux, un en
tôle perforée 6 mm pour collecter les déchets solides et
l'autre en tôle galvaisée 6/10 pour collecter les déchets
liquides dans le cas où les cages sont utilisées pour des essais
sur des lapins.
ü Support: avec 4 roues (Photo 1).

 Photo n° 1: Cages de digestibilité
Ces cages de digestibilité sont équipées
d'un dispositif qui permet de laisser séparés les
excréments de chaque sujet d'une part et de déterminer avec
précision les quantités excrétées d'autre part afin
de calculer les digestibilités des différents régimes
testés.
2.2 Animaux:
Les essais de digestibilité ont été
conduits sur 24 poulets de chair de la souche Hybro PN
caractérisée par une croissance rapide et un indice de conversion
de 1,8 (Anonyme 2, 2007). Ces poussins provenant du couvoir de la SOTAVI ont
été élevés au centre avicole de l'OTD Enfidha, puis
à l'âge de 12 jours ils ont été pris au hasard
à partir d'un grand lot de 20000 poussins et transférés au
poulailler de l'ISA Chott-Meriem. Chaque poussin a été
placé dans une cage métabolique individuelle. Le poids moyen des
poussins aux différentes périodes de l'essai est
représenté dans le tableau 9.
Tableau 9: Poids des poussins utilisés (en
kg)
|
Poids initial
(17 jours)
|
Poids à la première collecte (22
jours)
|
Poids à la deuxième collecte (29
jours)
|
Effectif
|
24
|
24
|
24
|
Moyenne
|
0,47
|
0,64
|
1,37
|
Ecart-Type
|
0,03
|
0,03
|
0,08
|
Les animaux utilisés ont été
vaccinés contre le gumboro et ont poursuivit leurs traitements
vétérinaires. Une complémentation vitaminée par
l'Hydrosol (Dose: 1 litre pour 1000 sujets) a eu lieu dans l'eau de boisson
durant les 5 premiers jours de leur arrivée au bâtiment.
Au cours de la phase de démarrage, les poussins ont
reçu un aliment de démarrage CF1 émietté commercial
puis ils ont reçu les régimes expérimentaux à
l'âge de 17 jours, et après une phase d'adaptation de 4 jours.
2.3 Aliments:
Pour cette partie expérimentale, et en se basant sur
les résultats fournis par l'étude in-vitro tels que la
teneur en MAT, la valeur énergétique et le coefficient
d'utilisation digestive, on a sélectionné parmi les
matières premières deux espèces à savoir la
fève (variété Super Aguadulce) et la Féverole
(variété locale) pour être utilisées dans l'essai
in-vivo. Ce choix à été fait toutefois en tenant
compte de l'objectif de l'étude et de la disponibilité de ces
aliments sur le marché local.
Les régimes expérimentaux utilisés
étaient formulés à la base d'une substitution
centésimale du tourteau de soja et du mas afin d'obtenir des aliments
qui couvrent les besoins des poulets en phase de croissance. Le principe de la
formulation a été réalisé selon la méthode
décrite par Bourdillon et al. (1990) qui consiste à formuler des
régimes à des niveaux croissants de la matière
première à étudier (10% et 20%) et ceci afin de calculer
sa valeur nutritive aussi bien par différence et par régression
et par la suite vérifier l'effet de l'interaction du niveau d'inclusion
sur la valeur nutritive de la ration. Un régime à base de mas et
de soja qui constitue le régime témoin (0% de légumineuse)
a été aussi formulé pour les deux essais
Pour chaque matière première
étudiée, deux régimes ont été
formulés et distribués chacun à 8 sujets. (Tableau10).
Outre le concassage, aucun autre traitement sur les
légumineuses n'a été appliqué pour diminuer les
effets des facteurs antinutritionnels.
Les différents régimes établis sont:
Ø T: régime témoin
à base de mas et de tourteau de soja utilisé pour les deux essais
expérimentaux (contenant 0% de légumineuse).
Ø R1: régime
expérimental introduisant 10% de fève.
Ø R2: régime
expérimental introduisant 20% de fève.
Ø R'1: régime
expérimental introduisant 10% de fèverole.
Ø R'2: régime
expérimental introduisant 20% de fèverole.
Tableau 10: Composition centésimale des
régimes expérimentaux en fonction de la valeur nutritive
souhaitée
|
Témoin (T)
|
10% (R1 ou R'1)
|
20% (R2 ou R'2)
|
Composition en matières premières
(%)
|
Maïs
|
60
|
54
|
48
|
Tourteau de soja
|
32
|
29
|
25.6
|
Matière grasse (Huile de Maïs)
|
4
|
3.6
|
3.2
|
Sources protéagineuses (fève ou
fèverole)
|
0
|
10
|
20
|
CMV (de croissance)
|
4
|
3.4
|
3.2
|
Composition chimique et énergie
métabolisable calculées
|
Energie Métabolisable (kcal/kg)
|
3002.8
|
2948.1
|
2884.2
|
PB (%)
|
19.6
|
20.2
|
20.7
|
Lysine (%)
|
1.1
|
1.1
|
1.2
|
Méthionine+Cystéine (%)
|
0.7
|
0.6
|
0.6
|
Thréonine (%)
|
0.8
|
0.8
|
0.8
|
Amidon (%)
|
0.1
|
0.1
|
0.1
|
CMV (4% C): Ca (18%), P (8%), Na (3,8%), Fe
(1000 mg/kg), Cu (77 mg/kg), Zn (1200 mg/kg), Mg (2000 mg/kg), Co (7,2 mg/kg),
Si (7,5 mg/kg), I (30 mg/kg), vit A, vit D3.
L'introduction de 10% de la source protéagineuse a
été compensée par une diminution du taux de mas, du
tourteau de soja et de la matière grasse respectivement de 6%, 3% et
0,4%.
Par contre, un niveau de 20% de source protéagineuse
dans le régime a remplacé 12% du mas, 6,4% du tourteau de soja et
0,8% de la matière grasse (Tableau10).
2.4 Protocole de la méthode du bilan
digestif:
Chaque aliment formulé a été
distribué au hasard à un groupe de 8 poulets.
La concentration en énergie métabolisable
apparente (EMA) a été mesurée par la technique du bilan
digestif. L'alimentation et l'abreuvement ad-libitum ont
été distribués pendant toute la période
expérimentale. On a procédé à une substitution
progressive de l'aliment commercial par l'aliment expérimental et ce
durant une période d'adaptation de 4 jours pour chaque
légumineuse. Durant cette période on a augmenté
progressivement la part du régime expérimental (25%, 50% et 75%)
qu'on mélange au régime commercial jusqu'à atteindre 100%
du régime expérimental au 4ème jour. Par la
suite, les animaux ont été soumis à un jeûne de 17 h
(Figure 2).
Féverole
(Var.Locale)
Féve
(Var. Super Aguadulce)
24 poussins répartis en trois lots de poids
homogènes
Essais in- vivo

3 REGIMES
R1
R'1
R2
R'2
Période de collecte 4jours
Période de collecte 4jours
Période d'adaptation 4jours
Période d'adaptation 4jours
+ T
+
+
Figure 2: Schéma du déroulement du
travail
Les fientes de chaque poulet ont été
collectées en totalité 24 heures après la distribution de
l'aliment durant 4 jours (Figure 3), en prenant garde d'éliminer
soigneusement les plumes tombées sur les plateaux, puis
regroupées par animal (Bourdillon et al., 1990).
16:00h 9:00h
16:00h 9:00h
Collecte des fécès
V
S
D
L
M
M
J
V
Ad-libitum
Ayuno
CONTROLE DE L'INGERE
AD-LIBITUM
Ayuno
Collecte des fécés
Jeûne
Jeûne
.
Figure 3: Méthode Européenne de
référence pour la détérmination in-vivo de
l'EM chez les volailles
(Bourdillon et al., 1990)
.
Les fientes collectées ont été
pesées puis conservées dans un congélateur à une
température de -20°. A la fin de la période de collecte,
elles ont été décongelées. Les fientes
récupérées quotidiennement pour chaque poulet ont
été mélangés puis séchées à
90°C, broyées à 1mm et conservées dans des sachets en
plastique identifiés pour des analyses antérieures.
2.5 Calculs:
Dans la présente étude, les paramètres
suivants ont été calculés :
Digestibilité de la matière sèche en %
(dMS):
MSI-MSE
MSI
dMS= x
100
Avec:
MSI: Matière Sèche Ingérée.
MSE: Matière Sèche Excrétée.
Energie métabolisable apparente en kcal/kg MS(EMA):
MSE
MSI
EMA= EB régime- EB
féces x
EB étant l'Energie Brute. La teneur en énergie
brute des aliments a été déterminée à l'aide
d'une bombe calorimétrique.
Energie métabolisable apparente corrigée par
l'azote en kcal/kg MS (EMAn):
Ning - Nexc
MSI
EMAn= EM- 8.22 x (
)
La correction par l'azote urique est de 8.22 kcal / g N
acide urique (Hill et Anderson, 1958 cité par Villamide, 2006)
Cette correction de l'EMA en EMAn a été
effectuée à partir de la rétention azotée (N
ingéré moins N excrété) pendant le bilan digestif.
Si au moment de la détermination de l'énergie
métabolisable, l'azote est retenu par l'animal, les fécés
contiendront moins d'azote urinaire et donc moins d'énergie qui sera
excrétée dans les fientes. C'est comme si on est face à un
animal qui ne retient pas d'azote.
Etant donnée que l'ampleur de la rétention de
l'azote diffère avec l'âge et l'espèce, un facteur de
correction est essentiel en cas où les valeurs de l'EM pour un
même ingrédient différent d'un animal à l'autre.
En effet, si l'azote n'est pas retenu, il paraîtra comme
acide urique. Et par la suite un coefficient de correction de 8.22 kcal/g d'N
retenu est proposée et on obtient ainsi l'énergie quand l'acide
urique est complètement oxydé (Hill et Anderson, 1958 cité
par Villamide, 2006).
La correction par l'azote est faite en assumant que le gain de
poids est composé de 200 g de protéines / kg de gain de poids, la
protéine est égale à 6.25 unités d'azote Kjeldahl
et l'équivalent en énergie est de 34.36 kj / g de gain d'azote
(Bourdillon et al., 1990). Cette procédure permet de mesurer l'azote
excrété dans la portion fécale.
L'énergie métabolisable de la fève et de
la fèverole respectivement dans R1, R2 et R'1, R'2 (EM fève
R1, EM fève R2 et EM fèverole R'1, EM
Fèverole R'2) en utilisant les formules:
EM R1 ou R'1 = 0,9 x EM T +
0,1 x EM fève R1 (ou fèverole R'1)
EM R2 ou R'2 = 0,8 x EM T +
0,2 x EM fève R2 (ou fèverole R'2)
T étant le régime témoin
L'erreur standard (ES):
ES (EMA) = 1 V (EMRT )
+ (1-P) 2 V (EMRB)
P
nRT nRB
(Villamide et al., 2001)
P: % d'inclusion de la source
protéagineuse, nRT: effectif dans ration
témoin, nRB: effectif de la ration de base,
V: variation
2.6 Analyses chimiques:
Les analyses chimiques, qui ont été
réalisées à l'ISA Chott Meriam, ont porté sur les
échantillons des matières premières, des régimes
alimentaires distribués et des fientes collectées selon les
normes décrites par l'AOAC (1995) et rapportées par EGRAN (2001)
après un broyage à 1,0 mm.
· Le taux de matière sèche (MS) a
été obtenu après passage à l'étuve d'un
échantillon pendant 24 h à 105 °C suivi d'un refroidissement
au dessiccateur.
· Le taux de cendres brutes (MM) a été
obtenu par calcination à 550 °C pendant au moins 6 h. Tous les
résultats ont été exprimés en pourcentage du
produit sec.
· La teneur en matières azotées totales
(MAT) (NT x 6,25) a été mesurée selon la méthode
Kjeldahl qui consiste à une minéralisation de
l'échantillon par l'acide sulfurique en présence d'un catalyseur.
L'azote organique se transforme en azote ammoniacal qui est
déplacé par la soude et reçu dans une solution
titrée d'acide borique. La quantité d'NH3
présente est mesurée par titration avec l'acide
chlorhydrique.
· La teneur en extrait éthéré (EE)
a été mesurée par extraction à l'éther de
pétrole en utilisant un extracteur de SOXLET (sans hydrolyse
préalable).
· Le dosage de la cellulose brute (CB) a
été déterminé par la méthode de Weende qui
se résume en 2 hydrolyses acide et une autre alcaline
séparées par une filtration et un rinçage a l'eau chaude.
Le résidu sec constitue la cellulose brute qui comprend la cellulose
vraie, l'hémicellulose et la lignine.
· L'énergie brute des matières
premières (EB) a été mesurée par la combustion dans
un calorimètre d'une prise d'essai de 0,5 à 1,2 g d'aliment
séché et broyé à 1mm. Les résultats ont
été exprimés en kcal/kg de produit sec.
2.7 Analyses statistiques:
Pour les résultats de digestibilité
in-vitro, une simple étude statistique descriptive a
été réalisée permettant ainsi de calculer des
moyennes, des écarts type, les valeurs minimales et maximales et faire
des corrélations et des régressions.
Les résultats de digestibilité in-vivo
ont été étudiés par l'analyse de la variance en
utilisant la procédure GLM du logiciel SAS (1990). Le modèle
utilisé est un modèle linéaire qui permet de
déterminer l'effet du régime sur la digestibilité, le
régime étant le seul facteur de variation.
Yij = ì + Ri +
eij
Avec:
Yij: variable dépendante
qui exprime les différents paramètres de digestibilité du
Jème individu.
ì: moyenne.
Ri: effet du
ième régime.
eij: erreur résiduelle.
Résultats et discussions
1. Caractérisation de certaines matières
premières locales et digestibilité in-vitro:
La composition chimique, l'énergie brute (EB) et le
coefficient de digestibilité in-vitro de la matière
sèche (CUD) des différentes matières premières
locales (sources protéagineuses, sous produits industriels et
céréales) ont été réalisées.
1.1 Légumineuses:
La composition chimique de différentes graines de
légumineuses (pois chiche, fève et
fèverole) est représentée dans le tableau
11.
Tableau 11: Composition chimique, Energie Brute et
Coefficient d'Utilisation Digestive (CUD) in-vitro des
légumineuses
Aliment
|
MS
|
MM
|
MO
|
CB
|
MAT
|
EE
|
EB (kcal/kgMS)
|
CUD
|
Pois Chiche (var. Kasseb)
|
91,9
|
3,5
|
96,5
|
0
|
25,1
|
6,57
|
4448
|
89,97
|
Pois Chiche (var. Béja)
|
95,1
|
3,6
|
96,4
|
4,3
|
25,4
|
5,38
|
4411
|
88,28
|
Pois Chiche (var. Chetoui)
|
94,4
|
3,7
|
96,3
|
0
|
25,1
|
6,46
|
4408
|
88,23
|
Féverole (var. local)
|
94,3
|
3,5
|
96,5
|
9,3
|
28,2
|
5,04
|
4172
|
85,21
|
Féverole (var. Saber 02)
|
95,6
|
3,4
|
96,6
|
10,2
|
25,8
|
3,68
|
4448
|
73
|
Féve (var. Super Aguadulce)
|
93,4
|
4
|
95,9
|
9,2
|
28,2
|
4,32
|
4270
|
78,36
|
Féve (var. Super Aguadulce) décortiquée
|
92,2
|
3,5
|
96,4
|
1,6
|
33,8
|
6,34
|
4232
|
96,24
|
Moyenne
|
93,84
|
3,60
|
96,37
|
4,94
|
27,4
|
5,4
|
4341
|
85,61
|
Ecart Type
|
1,41
|
0,20
|
0,23
|
4,57
|
3,16
|
1,1
|
113
|
7,72
|
L'examen de l'analyse de la composition chimique montre que
ces graines ont une composition et une valeur alimentaire très proches
et elles sont riches en MAT. En effet, le taux de matières
azotées totales enregistrés varie de 25% à 34% avec une
moyenne de 27%. L'intervalle de variation de ces valeurs et l'écart type
de 3,16% indiquent qu'il n'y a pas de grandes différences entre les taux
de MAT des différentes variétés de légumineuses
étudiées.
Selon Larbier et Leclercq (1992) et Drogoul et al. (2004) ces
matières premières sont de très bonnes sources de
protéines et peuvent très bien être utilisées en
alimentation aviaire.
Les résultats de l'énergie brute dans le tableau
11 montrent une variation entre les sources protéagineuses de 113
kcal/kg MS.
Le taux de cellulose brute a varié de 0% à 10%.
Il s'explique en grande partie par la proportion des téguments de la
coque dans la graine. Le taux de l'extrait éthéré a
varié de 3,7% à 6,6% avec un écart type de 1,1%.
Les trois variétés de pois chiche ont
présenté un contenu similaire en MAT (25%) mais qui est
légèrement supérieur au taux donné par Alajaji et
Al-Adawy (2006) (23%). Cependant, la variété Kasseb est plus
digestible que Béja et Chetoui et a enregistré l'EB la plus
élevée (4450 Kcal/kgMS). De ces trois variétés
analysées, le seul taux en CB a été enregistré pour
la variété Béja (4,3%) contre un taux de 3,8%
trouvé par Alajaji et Al-Adawy (2006). Une absence presque
complète de fibres dans les deux autres variétés a
été enregistrée.
En ce qui concerne les deux variétés de
fèverole considérées (locale et saber 02), c'est la
variété locale, utilisée dans l'essai expérimental,
qui a été la plus digestible avec un taux élevé en
protéines (28,26%). Ce résultat est similaire à celui
donné par Bergaoui (1980) de 28,81% contre un taux
légèrement plus faible en fibres.
La variété saber 02 contient un taux en
matières grasses faible (3,68%) et un contenu en fibres
élevé (10,2%) par rapport à la variété local
d'une part et à toutes les légumineuses considérées
d'autres part.
Pour la fève, on a considéré une seule
variété "Aguadulce" (disponible sur le marché) et c'est la
raison pour laquelle on a procédé à la comparer à
un échantillon décortiqué. Ce dernier a été
presque totalement digestible (96%) et riche en protéines (34%). L'effet
du décorticage qui se traduit par l'élimination de facteurs
antinutritifs présents dans la coque de la graine. En effet, ce sont les
tanins essentiellement localisés dans les enveloppes, qui sont
responsables de la faible digestibilité des fèves.
La fève décortiquée, constitue par la
suite un aliment très intéressent pour les volailles. Cependant,
la disponibilité de matériel de décorticage et le
coût de ce traitement peuvent être des facteurs limitant à
son utilisation dans des régimes destinés aux poulets.
La digestibilité in-vitro des
légumineuses de l'échantillon est corrélée
positivement avec le contenu en MG (r=0,89) et négativement avec la
cellulose brute (r=-0,81).
En comparant les deux légumineuses
étudiées dans ce travail à savoir la fève (de la
variété Super Aguadulce) et la féverole (de la
variété locale), on constate que ces deux matières
premières ont des taux presque égaux de minéraux,
celluloses et protéines. En effet, la fève non
décortiquée a donné les mêmes taux en
protéines brutes et en cellulose brute que la féverole locale
(respectivement 28,27% vs 28,26% et 9,2% vs 9,3%).
Cependant, les taux enregistrés de cellulose 9,2 % et
9,3% respectivement pour la fève et la fèverole sont relativement
supérieurs aux taux donnés par Brévault et al (2003),
FEDNA (2003) et Rubio et Brenes (1995) respectivement de 8.3%, 8,5% et 7,7% et
similaires à ceux trouvés par Palander et al (2006) (9,3%).
La féverole est caractérisée par un taux
légèrement plus élevé en CB que la fève Ceci
peut expliquer en partie sa teneur en énergie brute plus faible par
rapport à la fève. Ces résultats confirment ceux
trouvés par Bergaoui (1980).
1.2 Sous produits industriels:
L'ensemble des sous produits analysés dans le tableau
12 montrent qu'ils sont très riches en protéines (22,66%) et par
la suite présentent des valeurs élevées en énergie
brute (jusqu'à 5473 kcal/kg MS pour la levure).
Tableau 12: Composition chimique, Energie Brute et
Coefficient d'Utilisation Digestive in-vitro des sous -produits
industriels
Aliment
|
MS
|
MM
|
MO
|
CB
|
MAT
|
EB (kcal/kgMS)
|
CUD
|
Tourteaux de Sésame (Dark)
|
81
|
15,5
|
70,6
|
14
|
11,5
|
3803
|
69,39
|
Tourteaux de Sésame (Medium)
|
98,8
|
15,4
|
84,4
|
-
|
13,8
|
5109
|
83,46
|
Tourteaux de Sésame (Clear)
|
99,4
|
5,99
|
94,3
|
-
|
23,8
|
5417
|
91,04
|
Levure
|
88,7
|
6,9
|
93,1
|
0,1
|
41,4
|
4572
|
99,06
|
Moyenne
|
91,98
|
10,97
|
85,60
|
7,05
|
22,6
|
4725
|
85,74
|
Ecart Type
|
8,81
|
5,24
|
10,93
|
9,83
|
13,61
|
706
|
12,62
|
Les trois types de tourteau de sésame (Dark, Medium et
Clear), ont des taux très élevés en matière grasse.
En effet, l'absence de valeurs de CB dans le tableau 12 aussi bien pour le type
Medium que Clear est due aux difficultés qu'on a rencontré
à réaliser l'analyse des fibres brutes par le Fibertec.
L'échantillon « Clear » a
donné l'EB la plus élevée (5417 kcal/kg MS) contre 5109
kcal/kg MS pour le « Medium » et 3803 kcal/kg MS pour le
« Dark » ceci est dû au taux le plus
élevé en protéines par rapport aux autres types
analysés (respectivement 23,8%, 13,83% et 11,56%). Ces tourteaux peuvent
être utilisables en alimentation avicole, la seule contrainte
réside en la présence de quantités suffisantes dans le
temps.
Pour la levure on a obtenu le plus haut niveau de MAT et la
plus faible teneur en CB. La digestibilité de la matière
sèche est très élevée (99,06%)
Cependant, elle ne peut pratiquement pas être
utilisée en alimentation animale vu qu'elle n'est pas produite en
grandes quantités ni de façon continue dans le temps.
1.3 Céréales:
Pour ce groupe on n'a pas noté de différences
entre les variétés que se soit pour la teneur en cendres ou en
protéines (écart type respectivement de 1,1% et 0,6%).
En effet, d'après le tableau 13, l'analyse de la
composition chimique de l'orge a montré que les résultats
trouvés sont très rapprochés de ceux rapportés par
Bamouh (1999) (MS=89,5% ; MAT=10,3% ; CB=7,6%) mais différents
de ceux donnés par FEDNA (2003) lors de ces dernières
publications en ce qui concerne le taux de CB (MAT=11,8% ; CB=4,8%). Cette
différence peut être expliquée par la variation des
conditions climatiques des pays d'origine d'une part et par les
différences botaniques relatives à chaque variété
d'autre part.
Tableau 13: Composition chimique, Energie Brute et
Coefficient d'Utilisation Digestive in-vitro des
céréales
Aliment
|
MS
|
MM
|
MO
|
CB
|
MAT
|
EB (kcal/kgMS)
|
CUD
|
Orge
|
93,6
|
2,6
|
97,4
|
9
|
12,4
|
4185
|
74,59
|
Avoine Mejrda
|
92
|
4,8
|
95,2
|
20,1
|
13,4
|
4407
|
52,93
|
Avoine Meliane
|
91,9
|
3,5
|
96,5
|
20,6
|
13,5
|
4491
|
52,38
|
Moyenne
|
92,50
|
3,63
|
96,37
|
16,57
|
13,1
|
4361
|
59,97
|
Ecart Type
|
0,95
|
1,11
|
1,11
|
6,56
|
0,60
|
157
|
12,67
|
Concernant les deux variétés d'avoine (Medjerda
et Méliane), on a enregistré des valeurs similaires pour tous les
paramètres analysés. Cependant, il est important de signaler les
teneurs élevées en CB (respectivement 20,1% et 20,6%). Les
résultats sont largement supérieurs à ceux
rapportés par les tableaux de valeurs alimentaires de FEDNA (2003)
(CB=10.5%). Ces teneurs élevées en fibres s'expliquent par des
proportions de glumelles élevées et à un endosperme
réduit qui expliquent les faibles digestibilités
enregistrées de l'avoine (53%). En fait, il ne s'agit pas
rééllement de graines mais plutôt de semences d'avoines
destinées à la production fourragère en association avec
la vesce.
2. Essai de digestibilité in-vivo:
Au cours de l'essai de digestibilité in-vivo,
on a utilisé le même régime témoin T aussi bien pour
l'essai à base de fève que de fèverole. Ce régime
est composé essentiellement de mas et de tourteau de soja et dont la
composition chimique figure dans le tableau 14.
Tableau 14: Composition chimique du mas et du tourteau
de soja (en %MS)
|
MS
|
MO
|
CB
|
MAT
|
Mas
|
89,3
|
98,6
|
2,62
|
9,9
|
Tourteau de soja
|
91,1
|
92,3
|
3,59
|
46,7
|
2-1 Les régimes à base de
fève:
2-1-1 Caractérisation des régimes
expérimentaux à base de fève
Le tableau 15 présente la composition chimique et
les valeurs de l'énergie brute des différents régimes T,
R1 et R2 donnés aux animaux.
Tableau 15: Caractérisation chimique de T,
R1 et R2 (en % MS)
et teneur en Energie brute (en kcal/kg MS)
|
MS
|
MM
|
MAT
|
CB
|
EB
|
T
|
89,07
|
7,54
|
20,4
|
2,71
|
4480
|
R1
|
88,69
|
6,71
|
21,6
|
3,08
|
4468
|
R2
|
89,51
|
7,47
|
24,3
|
3,80
|
4475
|
Moyenne
|
89,09
|
7,24
|
22,1
|
3,20
|
4474
|
Ecart type
|
0,41
|
0,46
|
1,98
|
0,55
|
6,03
|
Pour les trois régimes on a obtenu des valeurs en
matière sèche, matière minérale et énergie
brute rapprochées avec les teneurs minimales qui sont
enregistrées pour le régime R1. En revanche, on remarque que le
taux de matières azotées totales (MAT) tend à augmenter
avec le pourcentage d'inclusion de la fève. La valeur la plus
élevée (24,3%) est observée pour le régime R2.
L'introduction de 20% de fève dans le régime R2
s'est manifestée par un taux élevé de cellulose brute en
comparaison avec T et R1 (3,8% pour R2 contre 2,71% et 3,08% respectivement
pour T et R1).
D'après l'examen des résultats de
l'énergie brute des trois régimes, on constate que les deux
régimes expérimentaux (R1 et R2) sont
énergétiquement similaires au régime témoin et
même légèrement plus faible. Ceci peut être
expliqué par le taux croissant de cellulose brute dans ces deux
régimes.
Les résultats trouvés dans le tableau 15 sont
très élevés par rapport à ceux rapportés par
Benabdeljlil (1990). En effet, dans un régime expérimental
à 20% de fève il a obtenu des taux de 21,1% et de 2%
respectivement pour les teneurs en MAT et en CB contre 24,32% et 3,8% dans
notre cas. Benabdeljlil (1990) a utilisé des fèves contenant 21%
de MAT (par rapport à la MS) qui est une valeur très faible par
rapport à celle des fèves de cette expérimentation
(28,27%).
D'après ces résultats on en conclu que
l'incorporation de la fève à un taux de 10% a modifié
légèrement la composition chimique de la ration. Cependant, un
remplacement du mas et du tourteau de soja par 20% de fève a
augmenté les teneurs en CB et en MAT de la ration dus respectivement
à l'augmentation de la part des fibres contenu dans la coque et de
l'albumen des graines riches en protéines.
2-1-2 Quantités ingérées et
digestibilité de la MS des régimes:
Les résultats des quantités
ingérées et de digestibilité de la MS
présentés dans le tableau 16, montrent que les valeurs obtenues
sont similaires pour les trois lots d'animaux (p=0,68). L'utilisation de la
fève n'a pas engendré d'effets négatifs sur le niveau
d'ingestion comme le rapportent Wilson et al (1980).
Tableau 16: Digestibilité de la
matière sèche et quantités
ingérées
de T, R1 et R2
Régimes
|
T
|
R1
|
R2
|
p
|
Quantité ingérée (g/j)
|
86,01 a
(6)
|
86,9 a
(5,2)
|
87,5 a
(9,2)
|
0.68
|
Digestibilité de la MS (en %)
|
72 a
(3,3)
|
71 a
(4,5)
|
65 b
(2,1)
|
0,0014
|
(ä): écart type
Toutefois la digestibilité de la matière
sèche des trois régimes T, R1 et R2, elle a été
affectée significativement par la substitution du mas et du tourteau de
soja par 20% de fève (p=0,0014). Nous constatons que les lots ayant
consommé les régimes T et R1 ont eu des niveaux d'ingestion
proches contrairement à ceux ayant consommé R2 dont la
digestibilité a baissé de 6 à 7%. Ces résultats
sont comparables à ceux trouvés par BenabdelJelil (1990) et
Larralde et Martinez (1991) qui affirment la présence d'effets
défavorables sur la digestibilité et l'utilisation nutritionnelle
de cette légumineuse en alimentation avicole par la présence de
facteurs antinutritionnels à savoir les lectines, les tanins et les
protéases en grandes proportions et le taux croissant en cellulose
brute.
En effet, les lectines provoquent l'augmentation des pertes
endogènes en se fixant sur la muqueuse intestinale et perturbent ainsi
sa perméabilité. Alors que les tannins localisés
principalement dans les téguments de la graine, ils causent une baisse
de la digestibilité des protéines et une augmentation des pertes
des protéines endogènes par la sécrétion d'enzymes
digestives (Crevieu-Gabriel I., 1999).
2-1-3 Coefficient de métabolisation (CM),
Coefficient de rétention de l'azote (CNR), Energie métabolisable
(EM) et Energie métabolisable corrigée par l'azote
(EMn):
Dans le tableau 17 figurent les coefficients de
métabolisation et de rétention de l'azote, les valeurs de
l'énergie métabolisable et de l'énergie
métabolisable corrigée par l'azote pour les différents
régimes T, R1 et R2.
Nous remarquons que les effets observés de
l'utilisation de la fève sur la digestibilité de la
matière sèche ont été associés à des
variations similaires sur le CM et le CNR.
A ce propos, on a trouvé que le coefficient de
métabolisation baisse en fonction de l'augmentation du taux d'inclusion
de la fève et par la suite la métabolisation du régime a
passé de 75% à 74% et à 70% respectivement pour T, R1 et
R2. Ces résultats sont en accord avec les conclusions trouvées
par Larralde et Martinez (1991) concernant l'utilisation de la fève dans
les régimes de poulet de chair dû à la présence des
facteurs antinutritionnels.
Le coefficient de rétention de l'azote n'a pas
été affecté pour les deux régimes T et R1. Par
contre, pour le régime R2 on a noté une baisse significative du
CNR à 48% (p=0,0001).
Ces deux paramètres, coefficient de
métabolisation et coefficient de rétention de l'azote, ont
présenté une évolution parallèle en fonction de
l'augmentation du taux de la fève dans les régimes alimentaires
distribués.
Les valeurs de EM et de EMn sont figurées dans le
tableau 17. On remarque que ces paramètres ont été
limités significativement (p=0,007) par l'introduction de la fève
à 20% alors que pour les deux premiers lots les valeurs de
l'énergie métabolisable restent similaires.
Tableau 17: Coefficient de Métabolisation (CM),
Coefficient de rétention de l'azote (CNR) (en %), Energie
Métabolisable (EM) et Energie Métabolisable corrigée par
l'azote (EMn) de T, R1 et R2 (en kcal/kg MS)
Paramètres
|
T
|
R1
|
R2
|
P
|
CM
|
75 a
(2,8)
|
74 a
(4,9)
|
70 b
(2,1)
|
0,005
|
CNR
|
60 a
(4,3)
|
63 a
(6,7)
|
48 b
(3,3)
|
0,0001
|
EM
|
3386 a
(125)
|
3311 a
(219)
|
3114 b
(95)
|
0,007
|
EMn
|
3224 a
(116)
|
3132 a
(201)
|
3958 b
(88)
|
0,007
|
(ä): écart type
La substitution du mas et du tourteau de soja par 20% de
fève a été associée à une baisse de
l'énergie métabolisable de T, R1 et R2 et de l'énergie
métabolisable corrigée. Larralde et Martinez (1991) affirment que
la présence de facteurs antinutritionnels provoque une réduction
de l'énergie métabolisable de l'aliment.
Cette baisse de l'énergie métabolisable est
expliquée par la diminution de la digestibilité et de la
rétention azotée avec l'incorporation de 20% de fève. Ces
effets sont probablement engendrés par une augmentation des proportions
des tannins et de cellulose brute.
La détermination d'une équation de
régression va nous permettre d'estimer l'énergie
métabolisable de la fève suite à une estimation de
l'énergie métabolisable des régimes aux différents
taux d'inclusion de cette légumineuse. L'équation établie
est la suivante:
EMRégime = -13,74 X +
3407
X étant le taux d'inclusion de la fève
En conséquence, on trouve que l'énergie
métabolisable calculée du régime à base de 10% de
fève est égale à 3270 kcal/kg MS alors qu'elle est de 3010
kcal/kg MS pour le régime contenant 20% de fève. Ces
résultats confirment ceux trouvés dans le tableau 17 (3311 et
3114 kcal/kg MS respectivement pour R1 et R2).
2-1-4 Energie métabolisable de la fève
dans R1 et R2:
La valeur énergétique de la fève varie
avec son taux d'utilisation dans le concentré. En effet, un niveau de
substition de 20% fève au maïs et au tourteau de soja
entraîne une baisse importante de l'énergie métabolisable
la source protéagineuse testée. Néanmoins, La valeur
nutritionnelle entre autre l'énergie métabolisable (Tableau 17)
des régimes T et R1 reste sans différences significatives
(respectivement 3386 et 3311 kcal/kg MS). Le calcul de l'énergie
métabolisable de la fève dans les régimes
expérimentaux a donné les résultats suivants: 2590
(#177;92) et 1990 (#177;24) kcal/kg MS respectivement dans R1 et R2. Ces
valeurs paraissent logiques et concordent avec la bibliographie (BenabdelJelil,
1990 et FEDNA, 2003).
L'erreur standard des régimes est en baisse en fonction
du taux d'utilisation de la source protéagineuse. Elle est égale
à 927 et 251 respectivement pour les régimes R1 et R2.
Et par conséquent, à chaque taux d'introduction
de la fève correspond une valeur de l'énergie
métabolisable de cette dernière dans le régime (Figure 4).
D'où l'intêret d'estimer la valeur de l'énergie
métabolisable de la fève dans le cadre de notre étude en
appliquant l'équation de regression. Cette valeur est de 2033 kcal/kg
MS.
La figure 4 montre l'effet de la composition du régime
alimentaire sur son énergie métabolisable. Dans ce cas, le
régime est corrélé négativement avec
l'énergie métabolisable (r = -0,61).

Figure 4: Variation de l'EM des
régimes T, R1 et R2 en fonction du taux d'utilisation de la
fève
2-2 Digestibilité des régimes à
base de fèverole:
2-2-1 Caractérisation des régimes
expérimentaux à base de fèverole:
Le tableau 18 présente la composition chimique et
l'énergie brute des différents régimes T, R'1 et R'2
donnés aux animaux.
Tableau 18: Caractérisation chimique de T,
R'1 et R'2 (en % MS)
et teneurs en Energie Brute (en kcal/kg MS)
|
MS
|
MM
|
MAT
|
CB
|
EB
|
T
|
89,07
|
7,54
|
20,47
|
2,71
|
4480
|
R'1
|
88,14
|
6,23
|
21,96
|
2,80
|
4494
|
R'2
|
87,67
|
6,01
|
23,18
|
3,44
|
4504
|
Moyenne
|
88,29
|
6,59
|
21,87
|
2,98
|
4492
|
Ecart type
|
0,71
|
0,83
|
1,35
|
0,40
|
12,05
|
L'analyse de ces données montre que les valeurs
moyennes des trois concentrés ont été de 88,3%, 6,6%,
21,9%, 2,9% et 4492 kcal/kg de MS respectivement pour les teneurs en
matière sèche, matière minérale, matières
azotées totales, cellulose brute et énergie brute.
Les teneurs en MS et en MM diminuent légèrement
avec le pourcentage de fèverole incorporé dans les
concentrés. Cette réduction est associée à une
augmentation des concentrations en MAT. En effet, la teneur maximale en MS
enregistrée est de 89,07% pour le régime T contre 88,14% et
87,67% respectivement pour les régimes à 10 et 20% de la source
protéagineuse testée.
De même pour la matière minérale, on a
noté une légère baisse de 1,31% et de 1,53% aux
régimes respectifs R'1 et R'2 par rapport au régime témoin
qui a présenté la teneur la plus élevée (7,54%).
En revanche, pour la teneur en matières azotées
totales, on a remarqué qu'elle augmente de 1,49% par rapport au
témoin pour R'1 alors qu'elle augmente par presque le double pour R'2
par rapport au régime T (2,71%).
Les teneurs en CB et en EB tendent à augmenter
légèrement avec le pourcentage d'incorporation de la
fèverole dans les concentrés. La teneur en CB augmente
légèrement de T à R'1 (+0,09%) alors qu'elle est plus
élevée pour R'2 (+0,64%). Cependant, la variation de
l'énergie brute est légèrement plus importante pour R'1
que R'2 (14 vs 10 kcal/kg MS). Ces résultats sont dus à
l'augmentation progressive de la quantité de fèverole dans ces
trois régimes. Ce qui justifie le choix initial de la légumineuse
qui va nous permettre des régimes de hautes qualités
protéique et énergétique.
Les résultats du tableau 18 sont très
élevés par rapport à ceux trouvés par Bergaoui
(1980) qui a enregistré des taux de MAT de 15,05%, 14,61% et 15%
respectivement pour les taux de 0%, 10% et 20% de l'incorporation de la
fève dans des régimes pour poules pondeuses. Cependant elles sont
similaires à ceux rapportées par Benabdeljelil (1990) aussi bien
pour les MAT que pour la cellulose brute pour le taux de 20%.
2-1-2 Quantités ingérées et
digestibilité de la MS des régimes:
Les quantités ingérées par les animaux et
les digestibilités de la MS des différents régimes
alimentaires à base de féverole sont figurées dans le
tableau 19.
Tableau 19: Quantités
ingérées et digestibilité de la MS
de T, R'1 et R'2
Régimes
|
T
|
R'1
|
R'2
|
p
|
Quantité ingérée (g/j)
|
117 a
(10,9)
|
118 a
(8,8)
|
119 a
(13)
|
0.93
|
Digestibilité de la MS (en %)
|
71 a
(1,6)
|
70 a
(1,9)
|
67 b
(1,9)
|
0,005
|
(ä): écart type
Les quantités ingérées par les animaux
sont similaires (p=0,93) pour les trois régimes distribués (117,
118 et 119 g/j respectivement pour T, R'1 et R'2).
Quant à la digestibilité de la MS elle n'a pas
varié entre T et R'1. Elle est en moyenne de 70%. Par contre, elle
baisse significativement à 67% pour le régime contenant 20% de la
source protéagineuse (p=0,005). Cependant, la variabilité n'est
pas très élevée entre les trois régimes
(cv=26.5%).
La digestibilité varie inversement aux taux
d'introduction de la fèverole dans les concentrés. Cette
constatation reste vraie pour R'2. Selon Benabdeljelil (1990), ceci peut
être expliqué par la présence des facteurs
antinutritionnels dans la féverole tels que la vicine, la convicine et
l'anti-niacine.
On en conclu que les différents taux 0, 10 et 20% de
fèverole dans les rations, malgré une consommation constante, ont
entraîné une réduction de la digestibilité de la
matière sèche pour R'2. Cette conclusion est en accord avec celle
de Bergaoui (1980).
Pour notre étude, on estime que la fèverole a eu
un coefficient de digestibilité de 55%.
2-2-3 Coefficient de métabolisation (CM) et
Coefficient de rétention de l'azote (CNR), Energie métabolisable
(EM) et Energie métabolisable corrigée par l'azote
(EMn):
Les coefficients de métabolisation et de
rétention de l'azote, les valeurs de EM et de EMn aux trois taux
d'inclusion de la fèverole sont illustrés dans le tableau 20.
Le coefficient de métabolisation n'a pas varié
entre T et R'1 mais a baissé significativement à 20% de
l'utilisation de la fèverole (p=0,030). Cette baisse peut être
expliquée par une augmentation de la teneur en cellulose brute (3,44%)
et des facteurs antinutritionnels dans R'2.
Parallèlement le coefficient de rétention de
l'azote n'a pas été modifié pour le régime à
10% de fèverole (61%) contre le régime témoin (60%).
Cependant, il a baissé significativement à 56% (p=0,020) pour le
lot ayant consommer le régime R'2. Cette baisse de 4% est
supposée être due à l'augmentation du taux des tannins dans
la ration R'2 suite à une augmentation de la quantité de
fèverole dans le régime. Cette constatation confirme celle
rapportée par Brévault et al, (2003).
Tableau 20: Coefficient de Métabolisation (CM),
Coefficient de rétention de l'azote (CNR) (en %),
Energie Métabolisable (EM) et Energie Métabolisable
corrigée par l'azote (EMn) de T, R'1 et R'2 (en kcal/kg MS)
Paramètres
|
T
|
R'1
|
R'2
|
P
|
CM
|
74 a
(1,4)
|
73 ab
(2,1)
|
71 b
(2,1)
|
0,030
|
CNR
|
61 a
(2,2)
|
60 a
(2,8)
|
56 b
(4,3)
|
0,020
|
EM
|
3318 a
(63)
|
3277 ab
(93)
|
3196 b
(96)
|
0,030
|
EMn
|
3167 a
(57)
|
3113 ab
(85)
|
3033 b
(86)
|
0,030
|
(ä): écart type
L'étude des résultats du tableau 20 nous
mène par ailleurs à constater que l'énergie
métabolisable du régime témoin est comparable à
celle du régime contenant 10% de fèverole (3318 vs 3277
kcal/kg MS). Cependant, elle est réduite significativement de 122 kcal /
kg MS à un taux d'utilisation de la fèverole de 20% dans le
régime R'2. Cette variation de l'énergie métabolisable de
T à R'2 est de 3,6%.
L'énergie métabolisable enregistrée est
en baisse en fonction des différents taux d'introduction de la
fèverole. Cet effet dépressif peut être expliqué par
la teneur élevée en fibres des rations (3,4%) dans R'2. Cette
évolution décroissante de l'énergie métabolisable
est en accord avec les conclusions de Benabdeljelil (1990).
Les résultats de l'énergie métabolisable
trouvés dans notre étude sont plus élevés que ceux
rapportés par Bergaoui (1980) et Benabdeljelil (1990). Ces
différences sont dues aux différences dans la composition
chimique des fèveroles utilisées par ces auteurs et à la
différence variétale au sein de cette légumineuse
testée. En effet, Bergaoui (1980) a utilisé des féveroles
contenant 24,63% de MAT et 8,96% de CB alors que pour Benabdeljelil (1990), la
teneur en MAT était de 26% et celle de CB est de 7,5% contre 28,2% et
9,3% respectivement pour les MAT et la CB dans notre étude.
L'EMn a été parallèlement affectée
négativement (p=0,030) par l'utilisation de 20% de la source
protéagineuse étudiée. Les valeurs ont varié de
3167 kcal/kg de MS pour le régime T à 3113 et 3033 kcal/kg de MS
pour les régimes où la fève a été
incorporée respectivement à 10 et 20%.
L'équation de régression de l'énergie
métabolisable du régime à base de fèverole est donc
de la forme:
EMRégime = -6,11 X + 3325
Avec X: le taux d'utilisation de la fèverole dans la
ration.
Ce qui nous donne les valeurs calculées suivantes 3264
et 3203 kcal/kg de MS respectivement pour R'1 et R'2 et qui sont
rapprochées de celles trouvées expérimentalement.
2-2-4 Energie métabolisable de la
fèverole dans R'1 et R'2:
Tous les calculs précédemment effectués
nous ont permit de déterminer la teneur en énergie
métabolisable de la fèverole pour les régimes R'1 et
R'2.
Ces teneurs sont de 2908 (#177; 330) et 2708 (#177; 190)
kcal/kg MS dans R'1 et R'2. Elles sont très élevées en
comparaison à la fève. Les teneurs en énergie
métabolisable de la fèverole sont en baisse en fonction de
l'augmentation du pourcentage de cette dernière dans la ration (Figure
5). L'erreur standard des régimes R'1 et R'2 est affectée
parallèlement, elle est respectivement de 385 et 196. Ces derniers
résultats suggèrent que les erreurs standards évoluent
inversemement avec le pourcentage d'incorporation de la matière
première à évaluer. En effet, l'effet régime
alimentaire et par conséquent la variation du taux d'utilisation de la
féverole est corrélé négativement avec
l'énergie métabolisable de la féverole (r = -0,52).
Dans le cadre de notre étude on estime la valeur de
l'énergie métabolisable de la fèverole de 2714 kcal/kg MS
qui représente une valeur supérieure à celle
trouvée par Bergaoui (1980) (2577 kcal/kg MS).

Figure 5: Variation de l'EM des régimes T, R'1
et R'2 en fonction du taux d'utilisation de la fèverole
2-3 Synthèse:
Les figures 6 et 7 montrent respectivement la variation de la
digestibilité de la matière sèche et l'énergie
métabolisable des régimes à base de fève (R1 et R2)
et de fèverole (R'1 et R'2) ainsi que le régime témoin
T.
La digestibilité de la matière sèche du
régime T reste constante entre les deux essais réalisés
(Figure 6).
bc
c
ab
a
a
a

Figure 6: Variation de la digestibilité de la
matière sèche (dMS) des différents régimes
expérimentaux
Les digestibilités de la matière sèche
des régimes contenant 20% de fève ou de fèverole sont
inférieures à celles contenant 10% de légumineuse en
raison d'une augmentation du taux de cellulose brute et des facteurs
anti-nutritionnels. Cette baisse des digestibilités peut être
expliqué par le fait que les différents régimes
expérimentaux ont été valorisés différement
par les animaux.
Le calcul du rapport des digestibilités de la
matière sèche obtenus in-vitro par rapport à
celles trouvées in-vivo a montré que dans le cas de la
fève, la digestibilité in-vitro représente
presque le double de celle in-vivo (1,8) alors qu'elle est
équivalente à une fois et demi la digestibilité
in-vivo de la fèverole (1,55).
D'après la figure 7, on ne note pas de
différences de l'énergie métabolisable pour les rations
à 10% de la légumineuse. Cependant, elle varie significativement
pour R2 par rapport à R'2. On peut conclure que, jusqu'à 20% de
fèverole l'énergie métabolisable reste sans
différences significatives et similaire à celle à 10% ou
0% mais un taux de 20% de fève affecte significativement
l'énergie métabolisable et la rend faible.
bc
c
ab
ab
ab
a

Figure 7: Variaiton de l'énergie
métabolisable (EM) des différents régimes
expérimentaux distribués
Il en ressort de cette synthèse, qu'une utilisation de
la source protéagineuse (fève ou fèverole) à un
taux de 20%, entraîne une réduction de la digestibilité de
la matière sèche et en conséquence de l'énergie
métabolisable. Cette réduction très prononcée dans
le cas de la fève est associée à une augmentation de la
teneur en MAT des régimes, mais également à l'augmentation
de la teneur en CB synonyme d'une augmentation de la part des facteurs
anti-nutritionnels en particulier les tanins dans la fève et les vicines
et les convicines dans la fèverole.
Conclusion générale
En guise de conclusion pour cette étude qui a eu pour
objectifs la détermination de la valeur alimentaire et les coefficients
de digestibilités in-vitro et in-vivo de certaines
ressources alimentaires locales utilisées dans l'alimentation du poulet
de chair, on a pu conclure que:
· On dispose en Tunisie de différentes sources
alimentaires locales (sources protéagineuses, sous produits industriels
et céréales) utilisables en alimentation avicole de haute valeur
alimentaire toutefois, leur utilisation reste confronter à quelques
problèmes à cause des prix élevés, de leur
disponibilité sur le marché et la concurrence de leur utilisation
en alimentation humaine.
· Les sources protéagineuses (fève,
fèverole et pois chiche) sont très riches en protéines et
leur digestibilité in-vitro est élevée. Ces
matières premières peuvent être valorisée en
alimentation avicole et substituer partiellement le tourteau se soja.
· La composition des tourteaux de sésame est
variable d'un type à un autre. Le type « Dark »
présente un coefficient de digestibilité et une valeur de
l'énergie brute faibles contrairement aux types
« Clear » et « Medium ». le tourteau de
sésame « Clear » a eu un contenu assez
élevé en MAT. Ces sous produits peuvent être
incorporés dans les aliments destinés aux poulets de chair mais
le problème peut se présenter au moment de la fabrication du
concentré vu leur richesse en MG qui se traduit par un aspect
pâteux.
La levure est hautement digestible et représente une
remarquable source de protéine vu sa teneur élevée en
MAT mais sa production dans notre pays est irrégulière et
insuffisante pour couvrir les besoins des troupeaux pendant toute
l'année.
· L'orge locale est riche en énergie brute et a
une digestibilité élevée. Cependant, son utilisation dans
des concentrés de poulet de chair doit tenir compte de sa teneur en
â-glucanes. Cette céréale peut être associée
à un ajout d'enzymes permettant de désactiver ses facteurs
anti-nutritionnels. En revanche, les deux échantillons
colléctés des variétés d'avoine (Medjerda et
Méliane) ont des teneurs élevées en cellulose brute et des
coefficients de digestibilité faibles ce qui ne nous permet pas de les
utiliser dans l'alimentation du poulet de chair. Les résultats
préliminaires trouvés pour ces deux échantillons restent
spécifiques aux conditions de cette expérimentation ce qui
nécessite la multiplication des travaux et des échanrillons.
· Les régimes expérimentaux à base
de fèverole (R'1 et R'2) ont des teneurs en énergie brute
supérieurs à ceux des régimes à base de fève
(R1 et R2) et du régime témoin (T). De plus, l'énergie
métabolisable de la fèverole est supérieure à celle
de la fève aussi bien dans les régimes contenant 10 que 20% de la
source protéagineuse testée (respectivement une différence
de +300 et +900 kcal/kg MS pour R'1 et R'2). La féverole est
caractérisée par sa valeur énergétique et sa teneur
en MAT supérieures à celles de la fève. Elle peut
être considérée comme une source protéique et
énergétique incorporée dans des aliments concentrés
pour le poulet de chair.
· Les valeurs de l'ingestion, le coefficient de
retention de l'azote, l'énergie métabolisable et l'énergie
métabolisable corrigée par l'azote enregistrées n'ont pas
varié jusqu'à 10% de l'utilisation de la source
protéagineuse (fève ou fèverole). Toutefois, cette
variation est très significative pour les régimes en contenant
20%.
Par conséquent, la fève et la fèverole
peuvent représenter relativement une solution pour une substitution
partielle du tourteau de soja et du mas dans les concentrés pour poulet
de chair. Cependant pour les incorporer à un taux supérieur ou
égal à 20% il est recommandé d'utiliser certains
traitements ou d'ajouter des enzymes afin d'améliorer leur utilisation
par l'animal.
Il est conseillé d'incorporer la fève et la
fèverole jusqu'au taux de 10% dans les régimes avicoles,
toutefois il faut noter que cette recommandation est particulièrement
valable aux variétés utilisées dans cette
expérience vu que pour ces sources protéagineuses, des
différences pourraient exister d'une variété à une
autre de point de vue composition chimique et valeur alimentaire.
Pour compléter cette étude, plusieurs aspects
peuvent être évoqués et méritent d'être
approfondis.
Nous en citons quelques uns:
Ø Compléter la composition chimique des
matières premières étudiées (AA, minéraux,
etc.) afin de mieux les valoriser dans les formulations des
concentrés.
Ø Déterminer les facteurs antinutritionnels
présents dans ces matières premières, leur mode d'action
et leur effet sur les performances des volailles et sur la qualité des
produits par la réalisation d'essais d'engraissement et par
conséquent, choisir le traitement adéquat pour atténuer
leur effet.
Ø Possibilité d'atténuer l'effet de ces
facteurs antinutritionnels par un traitement mécanique tel que le
décorticage de la fève et technologique par l'utilisation
d'enzymes.
Ø Possibilité de valorisation d'autres sources
protéagineuses locales.
Ø Etude économique sur la rentabilité de
l'utilisation de la fève et de la fèverole dans les
régimes pour poulet de chair.
|