Introduction
Dans le monde entier, depuis jadis la violence conjugale
règne dans de nombreuses familles. Elle est présente dans toutes
les cultures, dans toutes les races. Elle touche les gens de tous âges,
les hommes ou les femmes. C'est le lot de toutes les nations, riches ou
pauvres, de tous les pays, développés ou sous-
développés. Ce qui revient à dire que personne n'est
à l'abri qu'aucun pays n'est exempt. Aux Etats-Unis, en France comme en
Haïti, les femmes sont constamment exposées aux actes de violence
masculine. Par conséquent, la violence conjugale est un fléau
mondial et juridique répandu à travers le monde plus
particulièrement en Haïti. Selon Kay Fanm, une organisation de
défense des droits des femmes, la violence envers les femmes est un
problème sérieux en Haïti (25 Selon Kay Fanm, une
organisation de défense des droits des femmes, la violence envers les
femmes est un problème sérieux en Haïti (25 nov. 2005). La
violence conjugale et « passionnelle » fait partie du
quotidien des femmes haïtiennes (AlterPresse 26 déc. 2005;
ibid. 25 nov. 2005). Selon l'institut Panos des
Caraïbes, plus de 395 femmes ont été victimes de violence
conjugale au début de l'année 2006 en Haïti (17 avr. 2006).
Par ailleurs, dans son Rapport : Bilan III sur les cas de violence
accueillis et accompagnés dans les centres Douvanjou de la SOFA de
janvier à juin 2006, une autre organisation de défense des
droits des femmes, Solidarité Fanm Ayisyen (appelée aussi
Solidarité des femmes haïtiennes ou SOFA), a signalé que la
majorité des femmes dont elle s'est occupée entre janvier et juin
2006, 246 femmes sur un total de 330 (75 %), ont subi une forme ou une autre de
violence conjugale (juill. 2006, 7). De janvier à novembre 2005, Kay
Fanm et deux « institutions de santé » ont
recensé 138 victimes de violence conjugale (Kay Fanm 25 nov. 2005). Ces
deux institutions affirment que le taux de violence conjugale augmente sans
cesse et que les victimes sont le plus souvent les femmes.
Dans notre travail nous parlons de la violence conjugale au
sein des couples hétérosexuels, soit la violence exercée
par l'épouse envers son époux, la concubine envers son concubin,
l'amante envers son amant, par l'ex épouse, l'ex concubine, l'ex amante
envers son compagnon et celle exercée par les hommes envers leur femme.
Cependant, il est important de parler de la violence exercée par les
hommes à l'endroit des femmes. Car dans la réalité plus de
femmes que d'hommes sont victimes des actes de violence conjugale graves et que
les conséquences de ces gestes sont plus sérieuses pour le sexe
féminin que pour le sexe masculin. La violence conjugale a de nombreux
visages parmi eux on peut citer : la violence morale, physique,
économique, verbale, psychologique, sexuelle et religieuse. Les femmes
sont humiliées, battues, maltraitées exploitées,
violées, abusées, agressées et même tuées par
leur mari. Certains hommes s'imposent aux femmes et se montrent plus puissants
et même supérieurs à elles.
Il est à faire remarquer que beaucoup d'efforts sont
consentis pour mettre la femme au même pied égalitaire avec les
hommes. Néanmoins, dans beaucoup de pays spécialement Haïti
les droits des femmes ne sont pas vraiment respectés. Ils sont toujours
bafoués. Il y a des hommes qui jusqu'à présent
chosifient, marginalisent encore la femme. Selon l'Amnesty International la
violence contre les femmes représente le plus grand scandale notre
époque en matière de droits humains. (*1)
En Haïti, beaucoup de femmes sont victimes de la
violence conjugale dans leur vie de couple, dans leur vie à deux.
Certaines dénoncent les actes de violence qu'elles subissent ;
d'autres non. Il est temps de prendre des mesures drastiques et
nécessaires pour freiner ce phénomène. Car, au moment
même ou nous rédigeons ce travail il y a beaucoup de couples qui
en souffrent et ne savent à qui se vouer.
La violence conjugale est très compliquée. Elle
tire son origine dans le patriarcat. L'homme veut toujours dominer sa femme.
L'éducation, la famille, le milieu social, les genres d'amis
fréquentés, l'école sont autant de facteurs qui peuvent
générer la violence conjugale. Car, lorsqu'un enfant ne
reçoit pas une éducation parfaite, grandit dans un environnement,
un entourage belliqueux, se fait n'importe quel genre d'amis, ne
fréquente pas une école sérieuse ou règne la
discipline et qu'il affiche un mauvais comportement depuis son enfance il y a
lieu de dire que cet enfant va être violent. Et lorsqu'il épouse
une femme, il pourra être enclin à la maltraiter comme il avait
l'habitude de voir son père qui battait sa mère et
inversement.
Nous constatons que la violence conjugale reste un sujet qu'on
évite de parler jusqu'à présent. Pourtant il doit
préoccuper tout le monde. De nos jours lorsque nous analysons la
fréquence de la violence conjugale nous nous permettons de dire qu'elle
devient une culture. Dans les quatre coins du monde le pourcentage de la
violence conjugale est très élevé et ce sont les femmes
qui en subissent. La violence conjugale exercée contre les femmes cause
de graves problèmes et provoque des blessures incurables. Cependant, les
hommes sont également victimes de violence conjugale. Le taux de cette
violence est sensiblement plus bas que chez les femmes et il y a moins d'actes
violents graves commis envers eux, en particulier des homicides
En dépit de la notoire évolution des textes de
lois concernant la violence conjugale, de l'augmentation des peines pour les
agresseurs, de l'abrogation de certains articles, de la création des
institutions pour la défense des droits humains, de la création
du Ministère à la Condition Féminine et Aux Droits de la
Femme la violence conjugale évolue successivement. On a pu constater
qu'en Haïti la violence conjugale est considérée comme une
affaire familiale. Certaines victimes refusent de porter plainte contre les
agresseurs qui sont le plus souvent leur mari.
Malgré les exploits réalisés pour
renforcer les lois en vue de combattre la violence conjugale rien n'a
changé et ce phénomène gagne d'avantage d'ampleur. Nous
pouvons affirmer que les gouvernants sont bien imbus de cette évolution
mais ne font rien de concret. On dirait que les textes de lois restent
seulement dans les codes, dans les livres et dans les journaux et sont
appliqués que rarement dans la réalité. Des victimes plus
précisément des femmes meurent sous le poids de la violence. Et
pourtant ces dernières devraient mériter beaucoup d'attention.
Certains de nos juges paraissent malhonnêtes quand ils statuent sur des
cas relatifs à la violence conjugale faite aux femmes. De là, on
peut établir une nette différence entre ce qui se fait dans la
pratique et se qui se trouve inscrire dans les codes dans les livres. C'est
pourquoi notre grande question de recherche est de
savoir : « A quoi est due l'évolution du
phénomène de la violence conjugale en Haïti plus
particulièrement dans la ville des Cayes ? » elle suscite
d'autres questions à savoir :
La question de violence conjugale ne constitue-t-elle pas un
v?itable dilemme pour la soci?_ ha·ienne ?
Une solution _ ce probl?e n'est-elle pas une urgence de
l'heure ?
En guise de réponse à notre grande question de
recherche nous soutenons l'hypothèse suivante. L'évolution du
phénomène de la violence conjugale est liée à la
non-application des conventions nationales et internationales signées et
ratifiées par Haïti sur l'élimination sur toutes les formes
de discriminations et de violence à l'égard des femmes. Car le
pays a ratifié plusieurs conventions qui sont de nature à assurer
la protection des femmes notamment : le CEDAW (*2) en 1981, la
convention Interaméricaine pour la Prévention, Sanction et
Éradication des violences faites aux femmes » (Belém do
Pará) en 1996, ce qui a permis d'obtenir un cadre régulateur pour
l'adaptation de la législation du pays et aussi il a
élaboré en juillet 2005 un décret qui modifie quelques
articles du code pénal dont l'application de ces conventions de ce
décret reste un défi.
L'objectif général de notre recherche consiste
à faire une analyse approfondie sur la législation haïtienne
à l'épreuve de la violence conjugale qui est le lot de presque
toutes les familles dans le but d'éliminer toutes les formes de
discriminations au foyer à l'égard des victimes surtout les
victimes féminines.les objectifs secondaires sont les suivants :
1. Montrer l'évolution du phénomène de la
violence conjugale en Haïti plus particulièrement dans la ville des
cayes.
2. Présenter le cadre juridique de la violence
conjugale en Haïti
3. Faire une analyse critique de la violence conjugale en
Haïti
4. Formuler des recommandations et envisager des perspectives
de solution
En ce sens, elle se veut être un outil de lutte contre
la violence conjugale qui concerne tous et qui, d'ailleurs, requiert
l'engagement des Avocats, des Commissaires, des juges, des instances
concernées, des époux et celui de tous les citoyens. Car les
impacts de la violence conjugale affectent non seulement les victimes mais
aussi la société en général. Elle vise aussi
à prévenir la violence conjugale par le renforcement des textes
de lois et par leur mise en pratique. Nous voulons que notre travail soit
à la fois un document de référence offrant au public en
général et aux concernés en particulier de l'information
juste et actuelle sur la problématique de la violence conjugale et un
guide de travail qui peut les aider à couvrir rapidement et efficacement
les évènements de la violence conjugale surtout par les textes de
lois nationaux et internationaux. Car à travers ce travail nous voulons
que le taux des victimes de violence conjugale soit réduit, que les
actes de violence ne se répètent plus dans les foyers, que les
conjoints s'entendent beaucoup plus, qu'ils s'aiment d'un amour vrai et
durable, qu'ils coopèrent, qu'ils cherchent à mieux comprendre
l'autre. Car cela nous fait mal et nous donne toujours matière à
réflexion.
La méthodologie que nous utilisons pour réaliser
ce travail comprend deux étapes.
La première est la recherche documentaire et la seconde
consistera en une enquête menée dans la ville des cayes à
partir d'un échantillon de plusieurs familles.
Nous avons fait l'utilisation de plusieurs sources
documentaires ?rang?es et ha·iennes. Pour ce, nous avons visité
quelques bibliothèques, quelques sites internet. Nous avons
consulté des revues, des journaux, des articles émanant des
institutions spécialisées dans le domaine des droits de l'homme.
Ensuite nous avons interrogé les faits en faisant une enquête aux
Cayes (centre ville) auprès de quelques familles et aussi nous
étions allés consulter quelques institutions basées sur ce
domaine. Ce sont le Réseau Sud pour la Défense des Droits
Humains et l'Association pour la promotion de la Justice dans le Sud.
Le but de cette enquête était de connaitre le
nombre des victimes de la violence conjugale et de savoir qui dans le couple
est victime le plus et qu'elle action ces victimes entreprennent pour sortir de
ces situations de violence. La méthodologie utilisée est
qualitative car le sujet que nous traitons entre dans la sphère
privée.
Durant ces dernières années, surtout dans la
ville des Cayes le phénomène de la violence conjugale croit
considérablement. Nombres sont les familles qui en sont victimes. Dans
le milieu ou nous évoluons, la violence conjugale fait rage. De temps en
temps, on voit des femmes qui pleurent, qui souffrent qui ne savent quoi faire
et qui sont obligées de rester dans leur foyer malgré les
violences qu'elles subissent. De ce fait, il revient à nous jeunes
chercheurs de faire un tour d'horizon sur cette problématique.
Ce qui retient le plus notre attention c'est que les femmes
sont le plus souvent victimes de la violence conjugale. Et les agresseurs ne
sont que leur mari. Pourquoi ce sont les femmes qui en subissent ?
Pourquoi l'homme veut- il toujours dominer sa femme ? Nous ne voulons pas
que ce phénomène persiste. Pour ce, il faut que nous nous
évertuions à résoudre ce phénomène qui
ravage notre pays, déstabilise le tissu familial. Car ses
conséquences sont néfastes non seulement pour les victimes mais
aussi pour les enfants et pour le corps social.
Notre travail s'articule autour de deux grandes parties
comprenant chacune deux chapitres.
Les chapitres se divisent en sections, les sections se
subdivisent en sous sections et les sous sections en paragraphe.
Dans le premier chapitre, nous montrerons l'évolution
de la violence conjugale plus particulièrement dans la ville des Cayes.
Avant d'entrer d'emblée dans le sujet nous définissons quelques
concepts clés, nous faisons la présentation du
phénomène en Haïti dans le temps et dans l'espace. Puis nous
essayons de donner une définition à la violence, à la
violence conjugale, la violence à l'égard de la femme tout en
exposant ses différentes formes de manifestations et nous faisons une
brève historicité de la violence conjugale en considérant
trois principaux facteurs.et enfin nous montrons l'ampleur de la violence
conjugale au niveau national et international.
Le deuxième chapitre sera consacré au cadre
juridique de la violence conjugale. Pour ce faire, il se divisera en deux
sections qui sont d'abord la législation nationale. Ensuite nous parlons
de la violence de la législation internationale puisque Haïti fait
partie des états membres des conventions internationales.et nous
ajoutons quelques institutions haïtiennes pour le respect et la protection
droits de la femme. Telles que les Organismes Gouvernementaux et les Organismes
Non Gouvernementaux.
Le troisième chapitre est le début de la
deuxième partie de notre mémoire. Nous faisons une analyse
critique de la violence conjugale en Haïti plus particulièrement au
centre ville des cayes. Nous présentons d'abord l'enquête que
nous avons administrée. Puis en énonçons les facteurs
générateurs de la violence conjugale. Et enfin, nous montrons les
impacts de la violence conjugale. Car elle produit des effets négatifs
sur le couple, la victime, les enfants, sur la société et sur
l'agresseur.
Enfin le quatrième chapitre prendra en compte des
propositions ou des recommandations faites à l'Etat haïtien pour
freiner ce fléau. Car il est prioritaire de prendre les mesures
efficaces pour éradiquer ce mal qui ronge notre société.
Ensuite, nous proposons quelques solutions. Ensuite, dans une seconde partie,
il conviendra d'aborder son rapport avec la loi pour mettre en ?idence les
solutions propos?s afin d'endiguer le probl?e des violences
conjugales.
Puisse ce travail de recherche contribue à
éradiquer la violence conjugale pour enfin trouver un climat de paix
dans les familles haïtiennes, une relation conjugale solide pour
toujours
Première partie : L'évolution ou
ampleur du phénomène de la violence conjugale en Haïti
Chapitre 1: Cadre Conceptuel et Historique de la
Violence Conjugale en Haïti
A travers ce premier chapitre nous montrons l'évolution
du phénomène de la violence conjugale en Haïti plus
précisément dans la ville des Cayes. Avant d'entrer
d'emblée dans le sujet nous définissons quelques concepts
clés comme la violence, la violence conjugale. Puis nous faisons
ressortir les différentes formes de manifestations de la violence
conjugale. Ensuite nous essayons de faire une brève historicité
de la violence conjugale. Et enfin nous montrons l'ampleur de la violence
conjugale sur le plan national et sur le plan international
1. Définition de la violence
Avant de définir typiquement le terme violence nous
allons donner son étymologie. violence vient du latin
« violentia », qui
signifie force de « vis » qui est l'emploi
ou l'abus de la force, la puissance, de violence, des voies de faits, d'outrage
à la pudeur. De part son étymologie nous pouvons la
définir comme une force anormale qu'utilise l'un des deux partenaires
qui débouche sur des mauvais actes pouvant causer du tort a l'autre.
Dans le cadre de notre travail nous allons considérer la
définition du Petit Robert qui la définit le fait d'agir sur
quelqu'un ou le faire agir contre sa volonté en employant la force, la
ruse, l'intimidation.
2. Définition de la violence
conjugale
Nous choisissons de ne pas privilégier une seule
définition mais d'en explorer plusieurs. Dans notre travail la violence
conjugale concerne la violence entre conjoints mariés ou non, entre
ex-conjoints séparés ou divorcés. Car d'après nous
ce ne sont pas seulement dans les familles qui sont unies dans les liens du
mariage que règne la violence conjugale.
Plusieurs définitions sont attribuées à
la violence conjugale, nous allons considérer quelques uns.
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
définit la violence en ces termes : « L'usage
délibéré ou la menace d'usage
délibéré de la force physique ou de la puissance contre
soi-même, contre une autre personne ou contre un groupe ou une
communauté qui entraîne ou risque fort d'entraîner
un traumatisme, un dommage moral, un mauvais développement ou une
carence».
D'après le CRI-VIFF (*3) canadien la violence
conjugale est un exercice abusif de pouvoir par lequel un individu en position
de force cherche à contrôler une autre personne en utilisant des
moyens de différentes ordres afin de la maintenir dans un
état d'infériorité ou de l'obliger à
adopter des comportements conformes à ses désirs à
lui. Selon le gouvernement québecquoise la violence conjugale
comprend les agressions psychologiques, verbales, physiques et sexuelles ainsi
que les actes de domination sur le plan économique. Elle ne
résulte pas d'une perte de contrôle mais constitue un moyen
choisi pour dominer l'autre personne et affirmer son pouvoir sur elle. Elle
peut être vécue dans une relation maritale extra maritale ou
amoureuse à tous les âges de la vie.
Selon un article de l'encyclopédie libre
Wikipédia, la violence conjugale est la violence au sein du couple,
c'est un processus au cours duquel un partenaire exerce dans le cadre d'une
relation privilégiée une domination qui s'exprime par des
agressions physiques, psychologiques, sexuelles, économiques ou
spirituelles. (*4)
En fait, nous pourrions définir la violence conjugale
comme un phénomène par lequel l'un des deux partenaires utilise
la force quand dans leur union, dans leur vie de couple, dans leur vie à
deux survient un contentieux dont parfois ils ignorent même la cause et
que le seul moyen nécessaire pour trancher leur litige c'est l'emploi de
la force, des actes de violence et le pouvoir de domination sur l'autre et qui
se fait de manière répétitive
3-Définition de la violence à l'égard
des femmes
Il n'existe pas de définition universellement
acceptée de la violence à l'égard des femmes. Toutefois,
un groupe international d'experts réuni par l'Organisation Mondiale de
la Santé (OMS) en février 1996 a estimé que la
définition adoptée par l'Assemblée générale
des Nations Unies constituait une référence utile pour les
activités de l'OMS. La Déclaration sur l'élimination de la
violence à l'égard des femmes (1993) définit en effet la
violence à l'égard des femmes comme « tous actes de
violence dirigés contre le sexe féminin et causant ou pouvant
causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles
ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la
privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou
dans la vie privée ».
Dans le cadre de sa Politique d'aide aux femmes
violentées, le Gouvernement du Québec avait déjà
présenté en 1985 une définition de la violence conjugale
qui adoptait le même esprit : « La violence faite aux femmes peut
revêtir plusieurs formes : coups, brûlures, viols, violence
sexuelle, menaces, violence verbale, violence psychologique. Dans certains cas
elle peut conduire à la mort de la victime (...). Il arrive souvent que
les enfants partagent avec leur mère les conséquences de cette
violence.
Cette situation peut être quotidienne ou occasionnelle ;
dans tous les cas, elle fait naître chez les victimes des sentiments de
peur, d'impuissance et de perte d'estime de soi. Elle est vécue dans la
solitude, à l'intérieur des murs du foyer, face à une
société parfois complice, la plupart du temps
indifférente. C'est une violence cachée, souvent excusée
et sur laquelle on commence à peine à réagir2. Dans le
cadre de notre travail nous définissons la violence à
l'égard de la femme comme tout acte de violence que subissent les femmes
au sein de leur foyer qui lui cause des graves problèmes.
3. Les manifestations de la violence
conjugale
La violence conjugale est la forme de violence domestique la
plus répandue dans notre pays. Pour certains la violence conjugale se
borne seulement à la violence physique. Nous voulons les faire savoir
outre de la violence physique la violence conjugale revêt de nombreux
visages comme la violence morale, psychologique, économique sexuelle,
verbale et même religieuse.
Pour réaliser ce travail nous avons mené une
enquête dans la ville des Cayes auprès de quelques familles ainsi
que dans deux institutions telles que le Réseau Sud pour la
Défense des Droits Humains (RSDDH) et l'Association pour la Promotion de
la Justice dans le Sud (APJS). Après avoir établi les
différentes formes de manifestations de la violence conjugale nous
allons montrer les résultats dans des tableaux variés. Car en
écoutant les victimes nous avons pu déchiffrer et distinguer les
différents types de violence conjugale qui existent.
Dans cette section, nous allons utiliser quelques
données recueillies de la part de quelques victimes de la violence
conjugale en attribuant chaque témoignage à la forme de violence
conjugale correspondante.
a) Violence Physique
C'est la forme de violence la plus reconnue en Haïti et
la plus visible. Car elle laisse souvent de traces comme fractures,
lésions et même décès. Elle atteint le corps de la
personne directement. Elle se manifeste par l'usage de certains objets comme
arme à feu, armes tranchantes, coups portés au moyen d'une
ceinture. La personne violente peut donner des coups de points, des gifles, des
coups de pieds, des sévices, des mutilations, des étranglements
à l'autre personne. Cependant on doit souligner que ce sont les femmes
qui sont le plus souvent victimes de la violence conjugale plus
précisément de la violence physique. Car les hommes sont plus
violents, ils peuvent contraindre la femme soit par leur physique, soit par
leur force. C'est la forme de violence la plus facile à
dépister.
Voici une des témoignages d'une victime féminine
de violence physique : « je suis mariée depuis
dix ans, mère de deux enfants. Mon mari est un juge et moi je suis
comptable. Il ne veut pas que j'aille aller travailler par jalousie. Dans ma
vie de couple, je suis victime de la violence conjugale à maintes
reprises et c'est pour la première fois que j'avoue cette
vérité. Mon époux me bat à l'heure voulue le plus
souvent avec son arme à feu. Actuellement je souffre d'une
céphalée intense. Car je reçois toujours des coups
à la tête et c'est rarement qu'il me donne des coups de pieds et
de poings. Je ne sais quoi faire dans cette situation puisqu'il est juge j'ai
peur de porter plainte contre lui et j'ai peur aussi de ses
menaces. » La violence physique atteint directement le corps de
l'autre donc elle entraine des dommages corporels. Plus grave encore, certains
hommes menacent de tuer leur partenaire avec un objet dangereux (couteau,
revolver, fusil...) la violence physique peut conduire jusqu'à la
mort.
b) Violence verbale
L'éducation, l'art de parler, le respect mutuel jouent
un rôle important dans une famille, dans un foyer. Si dans la vie d'un
couple il n'y a pas un respect réciproque on peut dire sans nul doute
qu'il n'y a pas un avenir certain. C'est dans ce cas qu'on peut parler de la
violence verbale qui se caractérise par l'ensemble des propos malsains,
des insultes graves et publiques que l'un des deux partenaires ou bien les deux
à la fois prononcent à l'endroit de l'autre le plus souvent en
public. Rares sont ceux qui injurient l'autre de façon discrète.
Et les insultes qu'ils profèrent à haute voix sont parfois
fausses et l'autre se sent honteux, humilié. Les victimes de la violence
verbale se questionnent toujours et vit dans le doute.
Au cours de notre enquête nous avons enregistré
plusieurs cas de violence verbale et que ce sont les hommes qui sont victimes
le plus. Reportons un de ces cas. Il s'agit d'une victime
masculine : « je vis en concubinage il y a cinq ans,
père de sept enfants. Je suis un contremaitre maçon et elle une
couturière. Ma concubine est très stupide et peu cultivée.
Elle ne parvient jamais à résoudre un conflit familial dans le
calme. On dirait qu'elle n'a pas la capacité de gérer un
problème. Quand on est entrain de chercher une solution à nos
différends elle m'insulte toujours, médit de moi publiquement et
à haute voix, me profère des propos malsains, me dénigre
et tout le monde croit en ce qu'elle dit ».
La violence verbale met la victime dans une situation
d'embarras. parlent plus fort que la femme pour l'empêcher de parler.
Parfois au contraire, ils opposent à leur femme un silence
méprisant, ils ne répondent pas à ses questions, ne
l'écoutent pas et refusent tout dialogue
c) Violence psychologique
La violence psychologique se coïncide avec la violence
verbale. Elle la complète. La violence psychologique s'exprime par des
attitudes diverses, des propos méprisants, d'humiliations (*5). Le
compagnon violent renvoie à la victime une image d'incompétence
de nullité. Il l'atteint dans son image à travers le regard des
autres. La victime perd progressivement confiance en elle-même et en ses
possibilités. Peu à peu s'installent l'intimidation, le
désespoir, une acceptation passive de la situation. Elle s'isole,
s'enferme dans la honte n'ose plus prendre d'initiative. Cette forme de
violence peut conduire à la dépression, à l'alcoolisme, au
suicide. Elle est plus intolérable pour la victime féminine. Elle
perturbe beaucoup plus l'équilibre psychologique de la femme. Prenons un
des cas de violences psychologiques que nous avons enregistré au cours
de notre enquête : « Je suis mariée il y a
8 ans. J'ai trois enfants, je suis secrétaire et je travaillais dans une
des institutions bancaires la ville .Mon mari est agronome. J'ai
abandonné ma profession, mon travail car à maintes reprises mon
mari m'ordonnait de laisser mon travail à cause du
stéréotype qui existe quand on est secrétaire. Apres
plusieurs années de dénigrements, d'humiliations, de menaces et
d'intimidations, j'ai du laisser mon emploi. Maintenant je ne travail plus. Je
n'ai plus confiance en moi. Je ne vais plus fréquenter une autre
université. Je suis vraiment tourmentée et inquiète pour
mon avenir. »
La violence psychologique est difficile à
discerner et à repérer par la victime. Elle nuit à la
santé mentale et affective de la victime. Presque Toutes les femmes
interrogées ont subi des violences psychologiques. Elles sont nombreuses
à dire qu'elles se sentent humiliées, méprisées,
dégradées, vexées.
d) Violence économique
L'argent joue un rôle important dans la vie de tout un
chacun. Donc tout le monde en fait usage. La violence économique est
toujours présente dans les situations de violence conjugale. Dans
certain couple, la violence fait son apparition quand il manque d'argent. La
violence économique s'exprime par le fait que l'un des compagnons ne
travaille pas ou n'a pas une capacité économique suffisante
pouvant subvenir au besoin de sa famille. Et que l'un d'entre eux refuse de
souffrir, il oblige l'autre à faire parfois ce qu'il ne désire
pas. C'est comme si c'était un amour ou un mariage pour de l'argent.
Quand il y a de l'argent tout va bien au foyer mais quand il survient un faible
moyen de revenu cet amour n'en est plus, c'est la violence au sein de la
famille. Dans ce cas se sont les femmes qui sont victimes car la
majorité des femmes haïtiennes ne travaillent. C'est cette forme de
violence le plus souvent en exploitation financière qui signifie que la
femme ne peut, avoir accès au revenu familial, qu'elle n'a pas voix au
chapitre lorsqu'il s'agit de faire des achats et qu'elle ne dispose d'aucun
argent pour elle-même et ce, même si les ressources
financières de la famille sont suffisantes.
Recueillons les propos d'une femme victime de la violence
économique : « je me suis mariée depuis
quinze ans j'ai quatre enfants. Mon mari est comptable. Nous n'avons pas un
compte collectif mais j'avais droit de signature sur le compte de mon mari et
inversement. Je travaillais et lui aussi. Cela fait quatre années que
j'ai perdu mon emploi. Depuis lors mon mari changeait de comportement.
Autrefois nous vivons à l'aise mais à présent la situation
est pire. Qui pis est il a fait des retraits exorbitants sur mon compte sans
que je le sache et met des restrictions sur son compte. Quand je lui parlais
à ce sujet il a décidé de laisser le toit conjugal et que
je ne sais pas à présent ou il est. Pourtant je dois prendre soin
des enfants et avec l'aide de qui ? Je ne sais quoi
faire. » La violence économique dépossède
la victime de toute possibilité d'autonomie financière. Elle est
plus dure pour la victime féminine. L'homme veut toujours
contrôler les revenus de sa femme. Pourtant ils refusent souvent que
leur femme soit au courant de ses moyens financiers. Certaines femmes
affirment que leur mari les prive de leurs moyens financiers en les disant
qu'elles ne peuvent pas contrôler leur argent. Dans ce cas les femmes
sont maintenues par leur mari dans une totale dépendance
économique.
e) Violence sexuelle
Le sexe est l'élément primordial et même
indispensable au sein d'un couple. La violence sexuelle est cette forme de
violence la plus cachée la plus discrète. Elle se manifeste
par le viol, les agressions sexuelles, la contrainte. On peut parler
également de violence sexuelle quand il y a transmission du VIH, du
sida, ou toute autre maladie transmise sexuellement transmissible quand le mari
ou le partenaire refuse d'utiliser le condom, ou qu'il n'avertit pas sa
compagne qu'il est ou pourrait ?re, porteur d'une maladie. Même quand on
est marié on n'a pas le droit de contraindre son épouse à
accepter une relation sexuelle. Il faut toujours respecter le consentement de
l'autre. Cela ne fait pas trop longtemps qu'on reconnait le viol entre
époux. C'était en janvier 2006 en Haïti que les femmes ont
d'ailleurs commencé à dénoncer le viol conjugal (SOFA
juil. 2006, 16). Ce sont les femmes encore qui sont victime en
majorité la violence sexuelle. Son partenaire, son époux, son
compagnon la viole toujours c'est-à-dire subit des rapports sexuels
contre son gré. Quand elle refuse son partenaire le fait savoir que
c'est son devoir envers lui et c'est son droit. Voici les dire d'une victime de
la violence sexuelle. Prenons un des cas qu'on a pu
retrouver : « je suis mariée depuis trente cinq
ans. Au commencement, je pouvais faire le sexe chaque jour et plusieurs fois.
Et cela fait quelques mois que je ne peux pas le faire comme auparavant. Mon
mari n'arrive pas à me comprendre. Quand je ne peux pas il me viole en
me contraignant. Il me dit toujours que son mariage doit être
consommé. Je n'ai pas le droit de refuser. C'est pourquoi il
s'était marié avec moi. Il doit faire le sexe quand il a envie.
Il n'a pas besoin de mon consentement. Que dois-je faire pour remédier
à cette situation ? »
La violence sexuelle contraint la victime à avoir une
relation sexuelle indépendamment de sa volonté.
f) Violence religieuse
La religion joue occupe une grande place dans toute
société. D'ordinaire la profession de foi n'empêche pas
à un couple de s'unir. Mais le plus souvent après s'être
marié un conflit de religion survient dans le couple. L'un oblige
l'autre de professer sa religion et voilà la guerre. La violence
religieuse concerne les cas où l'homme se moque des croyances
religieuses de la femme ou les dénonce et inversement ou lui interdit
d'aller à l'église, ou d'un temple de son choix. Reportons les
propos d'une victime de la violence religieuse : « je me
suis mariée depuis quelques temps. Je suis catholique et mon mari est
protestant. Nous nous sommes unis dans les liens du mariage à
l'église catholique après notre entente. Je lui disais toujours
que je suis et je serai toujours catholique et qu'un dimanche je peux
l'accompagner dans son culte et vice versa. Il était complètement
d'accord. Mais le mariage il veut que je renonce à ma religion pour la
sienne. Je refuse depuis lors je ne peux pas me rendre librement à
l'église et agir ma foi. Quand je dois aller à la messe il que je
le surveille. Aide-moi. »
La violence religieuse vise à briser la foi
religieuse de l'autre.
Type de violences subies par les victimes
féminines
Type
|
Quantité/ Echantillon
|
Pourcentage
|
Physique
|
170/200
|
85%
|
Verbale
|
155/200
|
78%
|
Psychologique
|
120/200
|
60%
|
Economique
|
125/200
|
63%
|
Sexuelle
|
50/200
|
25%
|
Religieuse
|
70/200
|
35%
|
Type de violences subies par les victimes
masculines
Type
|
Quantité/ Echantillon
|
Pourcentage
|
Physique
|
25/60
|
42%
|
Verbale
|
51/60
|
85%
|
Psychologique
|
15/60
|
25%
|
Economique
|
30/60
|
50%
|
Sexuelle
|
15/60
|
25%
|
Religieuse
|
20/60
|
33%
|
Pourcentage de femmes et d'hommes victimes des
différents types de violences conjugales
Libellé
|
Quantité/ Echantillon
|
Pourcentage
|
Femmes
|
200/260
|
77%
|
Hommes
|
60/260
|
33%
|
4-Survol historique de la violence conjugale en Haïti
La violence conjugale n'est pas un phénomène
nouveau. Elle est ancrée dans les traductions religieuses et les
règles juridiques Depuis des milliers d'années, des femmes sont
victimes d'actes violents de la part de leur conjoint. Nous nous permettons de
dire qu'elle a été tolérée pendant très
longtemps au cours de l'histoire. Elle est un phénomène universel
qui n'épargne aucune couche sociale, elle touche tous les groupes
ethniques et culturels sans discriminations. Dans plusieurs pays elle a
été considérée comme un fait normal. Par exemple,
au XIII la coutume du Beauvaisis affirme : « Il bien
à l'homme de battre sa femme, sans mort et sans meshaing (sans mauvais
traitement) quand elle dénie son mari. » (*6) De m?e, au
XVIII?e si?le, le droit de Bruges permettait au mari de maltraiter sa femme :
? Le mari qui bat sa femme, la blesse, la taillade de haut en bas et se
chauffe les pieds dans son sang, ne commet pas d'infraction s'il la recoud et
si elle survit ?. La loi romaine, à cette époque, autorise
le mari à tuer sa femme si elle a commis l'adultère ou encore ce
dernier peut la corriger si elle boit du vin. Au Moyen Âge, l'État
comme l'Église confèrent encore au mari le droit de battre sa
femme. La période de la Renaissance n'apporte pas beaucoup de grands
changements. L'homme est le maître absolu qui peut contrôler et
châtier son épouse s'il le juge nécessaire. En Haïti,
l'ancien article l'article 284 du Code Pénal stipule que le meurtre
commis par l'époux sur son épouse, ainsi que sur le complice ou
sur l'un d'eux à l'instant où il les surprend en flagrant
délit dans la maison conjugale, est excusable.
Nous ne contentons pas de faire une historicité par
l'énumération des dates. Mais pour ce faire allons
considérer trois grands facteurs qui sont le Système Patriarcal,
l'Etat, la Religion qui pour nous résument l'histoire de la violence
conjugale en Haïti.
a)Le Système Patriarcal
Commençons d'abord par définir le concept
patriarcat. Il vient du latin patriarkhês : père, chef de
famille venant de pater et du grec : grecarkhê pouvoir,
commandement.
Le patriarcat est un système social dans lequel
l'homme, en tant que père, est dépositaire de l'autorité
au sein de la famille ou, plus largement, au sein du clan. La
perpétuation de cette autorité est fondée sur la
descendance par les mâles, la transmission du patronyme et la
discrimination
sexuelle. Les femmes sont subordonnées à l'homme qui
possède de l'autorité : Le père, le mari, ou à
défaut le frère. Le patriarcat est apparu avec le
néolithique et aurait été favorisé par la
découverte du lien entre l'acte sexuel et la naissance ainsi que du
rôle supposé prépondérant du géniteur
apportant la semence, la femme n'étant considérée que
comme un simple réceptacle. (*7)
C'est un véritable système ou le pouvoir
politique économique et social est organisé par et pour les
hommes au détriment des individus que ce système classe comme
dominé. Dans les représentations patriarcales dominantes, l'homme
est fort, intelligent, aime le bricolage et les voitures puissantes il est
hétérosexuel et son vagabondage sexuel est une preuve de ses
qualités viriles même s'il est appelé à devenir chef
de famille plein de sagesse. La femme est à l'opposé douce et
compréhensive, elle est l'assurance du repos de l'homme, tient le foyer
et assure les taches ménagères l'une de ses principales sociales
est d'enfanter et de s'occuper de ses enfants alors que toujours belle et
disponible sexuellement pour son homme. Les dominées du système
patriarcal sont mises sous la tutelle et la dépendance des hommes
hétérosexuels. Cette domination se traduit par des oppressions
multiformes. Elle débute par une éducation
différenciée en fonction du sexe biologique. Les petits
garçons jouent avec des objets guerriers (armes, voitures) et leur
agitation est vue comme un signe d'éveil alors que les filles doivent
être sages et jouer avec les symboles de leur futur `'rôle de la
femme'' (poupées, objets de la cuisine). Ce sont là les
premières violences psychologique et symbolique qu'une
société patriarcale fait subir aux enfants par la
médiation des parents et de la famille, de l'école, de la
télévision.
Dans le rapport du Secrétaire général de
l'ONU le patriarcat est considéré comme une cause universelle de
la violence à l'égard des femmes. Nous lisons dans ce rapport
que : « la généralisation de la violence
contre les femmes à l'ensemble des pays, cultures, races, classes
sociales et religions témoignent en effet de l'enracinement du
phénomène dans le patriarcat. » (*8) Dans ce
système l'homme ou bien le mari a le plein pouvoir de contrôler
la fécondité de sa femme. C'est-à-dire c'est lui qui
décide du nombre d'enfants. Quand la femme a beaucoup d'enfants elle ne
peut pas tromper son mari. Dans ce cas les enfants constituent ainsi un moyen
sur le contrôle du corps des femmes. (*9)
Un mal aussi grave trouve en partie son explication dans la
mesure où l'on prend conscience de ses racines profondes dans
l'histoire. Si la violence conjugale a réussi à traverser les
civilisations et des siècles, c'est sans doute grâce à
l'appui des structures sociales, politiques, économiques et religieuses
qui se sont renforcées mutuellement pour produire et maintenir des
rapports de domination et de pouvoir des hommes sur les femmes. (*10)
Le système patriarcal a profondément
marqué les cultures, les sociétés et les églises.
Il a oppressé les femmes par ses mauvaises structures, ses lois, sa
politique. La lutte contre le système patriarcal qui persiste encore
aujourd'hui concerne tout le monde et les hommes en particulier qui doivent se
défaire de leur construction sociale de genre.
b)L'Etat
L'État se définit comme une nation
organisée soumise à un gouvernement constitué et à
des lois communes.
L'historicité de la violence conjugale en Haïti
peut poursuivre avec l'Etat qui est un facteur qui a toléré la
violence conjugale pendant des siècles. Dans le temps la femme
était inférieure à l'homme. Elle était une
incapable. Sa principale mission à été la gardienne de la
maison et de ses enfants. Elle était privée de presque tous ses
droits. La violence conjugale était admise par l'Etat. La femme
appartenait à ses parents, à son mari ou à Dieu.
De l'indépendance jusqu'au milieu du XXème
siècle l'égalité surtout l'égalité politique
n'existait pas entre l'homme et la femme. Pourtant les vingt deux constitutions
qu'Haïti ait connu depuis l'impériale du 20 mai 1805 jusqu'à
celle de 1987 ont prôné la liberté l'égalité
entre les haïtiens. A cette époque, ce sont les hommes qui
occupaient le pouvoir. On lit dans le préambule et dans l'article 1 de
la constitution de 1811 que la royauté de Christophe n'est
héréditaire qu'en faveur des seuls enfants males et
légitimes à l'exclusion des femmes. . (*11) On peut affirmer
que pendant cette époque les femmes étaient exclues des droits
politiques et que la politique n'était pas une affaire de femme. La
femme ne pouvait pas être candidate aux postes électorales. Elle
ne pouvait pas être ministre, député etc. C'était
qu'en 1946 que les femmes sont éligibles à certaines fonctions
électives et nominatives. Ensuite, la conquête du suffrage
universelle par décret du Président provisoire Joseph Nemours
Pierre Louis a permis aux femmes haïtiennes de voter pour la
première fois le 22 septembre 1957. En effet, nous n'avons connu qu'une
seule présidente de la république en 1990 à savoir Madame
Ertha Pascale Trouillot de 13 Mars 1990 au 7 Février 1991
(Anglade-Neptune, 1995: 97 & Narcisse-Claude, 1997: 105). Elle est aussi la
seule femme à être juge et membre de la Cour de Cassation en
Haïti de 1986 à 1990. Et jusqu'à présent nous avons
deux femmes comme première ministre Madame Claudette Werleigh de
Novembre 1995 au 7 Février1996
(Anglade-Neptune, 1995: 100) et Madame Michèle
Duvivier Pierre-Louis du 6 septembre 2008 au 30 octobre 2009. De nos jours, la
vie politique est encore dominée par les hommes. Dans les partis
politiques, au gouvernement, au parlement, dans les collectivités
territoriales on compte plus d'hommes que de femmes.
On établissait toutes sortes de distinctions soit
raciales ou héréditaires. La femme ne pouvait pas apprendre une
profession de son choix car à cette époque on faisait la
répartition des professions. Cela se faisait par le rôle de
l'homme et de la femme dans la société, de la structure des
familles haïtiennes.
La femme n'avait pas la jouissance de ses droits civils aussi.
Le Code Pénal et le Code Civil haïtien font d'elle une incapable,
une mineure. Elle devait obéissance à son mari et n'avait pour
seul droit de se soumettre. Elle ne pouvait pas administrer ses propres biens,
ester quelqu'un en justice sans le consentement préalable de son mari.
C'était l'activité du mari qui prévalait.
Le Code Pénal haïtien établissait une
distinction de degré et de culpabilité dans l'adultère
selon qu'il est commis par l'homme où la femme coupable
d'adultère est punie d'un emprisonnement de trois mois à deux ans
tandis que pour un même délit le mari est condamné
à l'amende. Et encore il faut que ce délit soit commis dans le
toit conjugal. Le meurtre commis par l'époux sur son épouse de
même que sur son complice surpris en flagrant délit
d'adultère au domicile conjugal est excusable selon l'article 269 du
Code Pénal. (*12) certaines de ces dispositions de lois ne sont
disparues que récemment.
En 1944 soit le 11 janvier il y avait un décret loi
fixant un nouveau statut de la femme mariée qui travaille. Ce
décret lui accorde sous certaines conditions le droit de disposer
librement du produit de son travail. Avec ce décret la femme peut
administrer ses propres biens. Selon l'article premier de décret la
femme mariée qui pratique une industrie, exerce une profession ou loue
ses services dans l'Admission Public ou dans les entreprises privées, a
sur la portion de son salaire ou de revenu de son travail, non affectée
à sa part contributoire aux charges du ménage, les même
droit d'administration et de disposition que confère l'article 1234 du
Code Civil (1er et 2ème alinéa), à
la femme séparée de biens, tel d'en faire le dépôt
en Banque ou dans une maison de commerce à son crédit personnel
ou de l'employer en acquisition des valeurs mobilière. Commentant ce
texte les juristes Ertha Pascal et Ernst Trouillot établissent que la
femme mariée qui travaille sa part contributoire aux charges du
ménage mise de coté, jouit des mêmes droits
d'administration et de disposition que confère l'article 1234 du Code
Civil. (*13) C'est la loi du 8 octobre 1982 qui émancipe la femme
d'une manière générale.
C) L'Eglise
Depuis longtemps, les églises de
différentes professions de foi accordent une place de subordonnée
aux femmes. Le mariage n'est que le contrat d'indépendance de
l'épouse vis-à-vis de l'époux quel que soit son
comportement. Dans la bible rien n'a changé ; au XVème
siècle l'église émet une ordonnance qui précise
quand et comment un homme pouvait effectivement battre sa femme. (*14) Les
églises ont trop cautionné pendant longtemps l'expression d'une
culture masculine. Pour certaines églises ce sont les femmes qui sont
porteuses de la violence conjugale. Plusieurs passages bibliques ont un impact
défavorable sur le vécu des femmes, ils laissent entrevoir que
les femmes ont moins d'importance et de valeur que les hommes. Jusqu'à
présent les églises relatent encore la soumission de la femme
à son mari. Prenons la lettre de Saint Paul aux Ephésiens
chapitre 5 les versets 22-24 : « Femme, soyez soumise
à vos maris comme au Seigneur, car le mari est le chef de la femme comme
Christ est son corps et dont il est le sauveur, or de même que
l'église est soumise à Christ, les femmes doivent l'être
à leurs maris en toutes choses. (*15) Les religions s'opposent
à la reconnaissance légale des autres formes d'union et
maintiennent la non-mixité dans les écoles. Les églises
autorisent le mariage entre une mineure et son agresseur après
s'être violée par ce dernier et aussi le mariage d'une fille qui
tombe enceinte prématurément. Pourtant, ce mariage est
célébré à l'insu du juge qui est fréquemment
déjà saisi d'une plainte. Ce genre de mariage est arrangé
par les parents de concert avec les prêtres ou les pasteurs ou un
officier d'état civil dont le but est de contraindre l'agresseur
à subvenir aux besoins de la victime, de son amante, de l'enfant
à naitre. Dans ce cas, ce choix fait par les parents son
désavantageux pour la victime. Car elle ne pensait pas se marier
à un homme violent. L'église met la femme sous la tutelle de son
mari jusqu'à nos jours.
5- Ampleur de la violence conjugale en Haïti
La violence conjugale est longtemps considérée
comme un phénomène normal dans toutes les sociétés,
tous les pays, toutes les civilisations etc. Elle restait pendant longtemps
dans la sphère privée. Pourtant la violence conjugale est
très un problème qu'on devrait en parler résoudre depuis
bien des temps. Dans cette partie nous allons montrer l'ampleur de la violence
conjugale tant sur le plan national que sur le plan international.
a)Ampleur de la violence conjugale sur le plan
national
La violence conjugale est présente dans la
société haïtienne. En 2000, le MSPP a réalisé
la troisième « Enquête sur la Mortalité, la
Morbidité et l'Utilisation des Services » (EMMUS III) dans laquelle
un module a été mis en place pour évaluer la violence
à l'égard des femmes, pour une population féminine
âgée entre 15 et 49 ans. L'enquête évalue les
violences physiques et conjugales (causées par le mari ou le conjoint),
en considérant les différentes manifestations de violences
physiques, psychologiques et sexuelles. 35% des femmes haïtiennes ont
déclaré avoir subi des violences physiques causées par
leur mari ou une autre. . Concernant les violences sexuelles à
l'égard des femmes causées par leur mari ou partenaire,
Haïti est apparu avec les indices les plus élevés (17%),
suivi par la Bolivie (15%), la Colombie (12%) et le Pérou (10%). Les
indices les plus bas viennent de la République Dominicaine (6%).( bas
pageX enquête de l'EMMUS 2000). 35 Selon l'enquête de
CHREPROF, 36% des femmes interrogées ont dit être victime de
violences causées par le conjoint ou mari En 2005, elle atteint entre
59 et 58% des cas documentés par deux organisations féminines
haïtiennes, Solidarite Fanm Ayisyèn et Kay Fanm. Selon Marie
Françoise Metellus du Bureau des Questions de Genre de la MINUSTAH,
« en Haïti la violence conjugale est souvent
considérée comme normale ». Pour Mme
Metellus, « lorsqu'un homme bat sa femme, on estime qu'il la
punit d'avoir fait quelque chose ». En Haïti, selon
l'étude la SOFA huit femmes sur dix sont victimes de la violence
conjugale.
Aux Cayes, selon les résultats de l'association Pour
Promotion de la Justice dans le Sud (APJS) au cours de ces trois
dernières années le taux des cas de violence enregistrés
augmentent sans cesse, d'octobre 2007 à mars 2010 l'APJS a
enregistré 79 cas dont 4 garçons et 75 femmes, au Réseau
Sud pour la Défense des Droits Humains (RSDDH) les résultats
sont plus néfastes que ceux de l'APJS. Au cours de ces deux
dernières années le réseau a pu enregistrer 86 cas dont 2
garçons et 84 femmes de janvier 2008 à mars 2010. Lors de notre
travail sur le terrain le nombre de cas surtout des cas de violence graves
augmentent successivement de septembre 2009 à mars 2010. On a
enregistré 77% de femmes victimes et 33% d'hommes victimes de violence
conjugale.
b) Ampleur de la violence conjugale sur le plan
international
La violence conjugale affecte comme nous venons de le
souligner tous les pays du monde. Et que jusqu'à présent il y a
des pays qui ne reconnaissent pas la violence conjugale comme un crime. Dans
l'ensemble des pays de l'UE, 1 femme sur 5 au moins subit au cours de sa vie
des violences inflig?s par son mari ou par son compagnon. En Europe chaque
semaine, une femme est tu? par son conjoint],* ](NOTE DE BAS PAGE commission
europ?nne pour l'?alit_ des chances- Conseil de l'Europe- juillet 2002)
En France, la seule v?itable enqu?e nationale sur les
violences envers les Femmes, l'ENVEFF a ?_ publi? en juin 2001 et a fait
l'effet d'une bombe : une femme sur 10 est victime de violences
conjugales, 6 femmes en meurent chaque mois. Des chiffres confirm? par le
sondage IPSOS/Marie-Claire publi_ en f?rier 2005 : ? 10% des femmes
interrog?s affirment qu'au cours de leur vie actuelle ou pass?, il leur est d?_
arriv_ ? plusieurs fois ? que leur partenaire les gifle ou les frappe
ou qu'il les oblige ? plusieurs fois ? _ faire l'amour alors qu'elles
leur avaient dit ne pas le vouloir. ?. D'apr? l'enqu?e ENVEFF, Le profil
de l'agresseur concerne majoritairement des hommes b??iciant par leur fonction
professionnelle d'un certain pouvoir. On remarque une proportion tr? importante
de cadres (67 %), de professionnels de la sant_ (25 %) et de membres
de la police ou de l'arm?. 70 % des agressions conjugales se sont
produites alors qu'aucun des deux partenaires n'avait bu.
En Allemagne, 14,5% des femmes ont subi des violences
sexuelles par des membres de la famille (Lobby europ?n des femmes). 3 femmes
sont assassin?s tous les quatre jours par les hommes avec lesquels elles
vivaient : soit pr? de 300 par an.
En Norv?e 10 000 femmes re?ivent des soins pour dommages
corporels engendr? par la violence conjugale.
En Finlande : 22% des femmes qui vivent en couple
disent avoir ?_ victimes de violences physiques ou sexuelles.
En Grande-Bretagne, les femmes battues repr?entent pr?
d'1/4 de la totalit_ des femmes.
En Belgique : Une femme sur 5 est victime de
violence domestique
En Lettonie, il n y a pas de loi pour prot?er les femmes. Il
n'existe aucune structure d'h?ergement pour les femmes. En cas de violence
l'auteur peut ?re retenu pour trois heures en garde _ vue.
Chapitre 2: Le Cadre Juridique face à la Violence
conjugale en Haïti
Dans ce chapitre, nous allons évoquer les textes de
lois relatifs à la violence conjugale tant sur le plan national que sur
le plan international. Le but n'est pas de faire ressortir tous les textes de
lois mais nous sélectionnons ceux qui font partie de notre travail.
Après notre profonde réflexion sur la violence conjugale, nous
avons constaté que la grande majorité des actes de violence
conjugale est dirigé contre les femmes. Et qu'il y a des textes de lois
nationaux et internationaux qui sont contre la violence exercée aux
femmes dans le monde. Pour ce faire, nous commençons d'abord avec le
plan national.
A-LA LEGISLATION NATIONALE
Dans cette section, nous relevons les principaux instruments
nationaux relatifs à la violence conjugale exercée à
l'endroit des femmes en considérant les plus importants. Sur ce, nous
parlons de la Constitution du 29 mars 1987, de quelques décrets lois
haïtiens, des textes de Droit Civil, des textes de Droit Pénal, des
textes du Droit du travail. Ensuite, nous sélectionnons les principales
institutions publiques et privées haïtiennes qui ont la charge de
faire respecter les droits de l'homme plus précisément les droits
de la femme comme l'Office de Protection des citoyens, la Police Nationale
d'Haïti, le Ministère à la condition féminine, La
SOFA, ENFOFANM, KAY FANM.
a) La Constitution Haïtienne du 29 mars
1987
La constitution peut se définir comme la loi
fondamentale d'une nation. En Haïti certains le considèrent comme
la loi mère. Notre pays a connu 22 constitutions dont la
dernière est celle qui a été adoptée le 10 mars
1987 par une Assemblée Constituante et plébiscitée lors
d'un référendum le 29 mars 1987.L'élaboration de cette
constitution se reposait d'abord sur l'égalité entre les sexes
comme stipule l'article 18 : «Les haïtiens sont
égaux devant la loi, sous réserve des avantages
conférés aux haïtiens d'origine qui n'ont jamais
renoncé à leur nationalité.» Ensuite, cette
constitution protège l'homme en général. L'article 269-1
énonce que la Police est créée pour la garantie de
l'ordre public et la protection de la vie et des biens des citoyens. La
constitution haïtienne fait obligation à l'Etat de garantir le
droit à la vie, à la santé, au respect de la personne
humaine, à tous les citoyens sans distinction, conformément
à la déclaration universelle des droits de l'homme. (Art 19
const).l'article 260 accorde une protection égale à toutes les
familles qu'elles soient constituées ou non dans les liens du
mariage.
Donc la constitution haïtienne du 29 mars 1987, consacre
sans équivoque le principe de l'égalité de l'homme et de
la femme devant la loi et l'égalité de droits, en matière
de protection et de jouissance des droits de la personne (articles 17,18, 19,
28, 32.1, 32.6).
b) Le Décret du 6 juillet
2005
En Haïti, durant ces dernières années, la
violence conjugale bat son plein. Face à cette situation de nombreuses
mesures ont été prises. Et en 2005 soit le 6 juillet on a
élaboré un décret qui est promulgué dans la gazette
officielle, le Moniteur, du 11août 2005 modifiant le régime des
agressions sexuelles et élimine en la matière les
discriminations contre les femmes. Ce décret a été
longuement préparé et discuté au cours des années
2004-2005 par les cadres et conseillers juridiques des deux ministères,
par les ministres eux-mêmes, Me Bernard Gousse et Madame
Adeline Magloire Chancy, avec la contribution d'organisations de la
société civile notamment des organisations de femmes
réunies dans la CONAP.Ces articles ont été introduits dans
le code pénal haïtien. « Dans l'ensemble, le
Décret opère une modification du régime juridique des
agressions sexuelles. Il consacre ainsi un véritable changement de
paradigme dans la mesure où on passe d'une conception juridique dont le
pater familias est l'épicentre à une philosophie pénale
fondée sur la personne. Il s'agit d'un tournant important dans
l'évolution de la philosophie pénale haïtienne »
(*16). Le code pénal comprend des dispositions spécifiques
permettant de sanctionner les auteurs de violence. Le viol n'est plus
assimilé à un attentat aux moeurs mais à une Agression
Sexuelle. La section IV du chapitre premier du titre II du code pénal
est désormais intitulée «Agressions Sexuelles».
L'article 278 du code pénal se lit désormais comme
suit : « quiconque aura commis de viol ou sera coupable de
toutes agressions sexuelles consommée ou tentée avec violence,
menace, surprise ou pression psychologique contre la personne de l'un ou de
l'autre sexe sera puni de dix ans de travaux forcés. L'article 278 du
code pénal se lit désormais comme suit :
« Quiconque aura commis un crime de viol sera coupable de toute
agression sexuelle consommée ou tentée avec violence, menaces,
surprise ou pression psychologique contre la personne de l'un ou de l'autre
sexe sera puni de dix ans de travaux forcés ». Il est
inséré sous l'article 280 une section 4 bis intitulée
« Attentat Aux Moeurs ». L'article 269 du code
pénal se lit désormais comme suit « le meurtre
par le conjoint de l'un ou de l'autre sexe sur son conjoint n'est pas
excusable, si la vie du conjoint qui a commis le meurtre n'a pas
été mis en péril dans le moment ou le meurtre a eu
lieu ». En fait, les articles 269, 278, 279, 280, 281, 282, 283,
284, 285, 286 et 287 du code pénal haïtien restent et demeurent
abrogés.
Ce décret loi a été élaboré
sur un plan national de lutte contre la violence faite aux femmes engageant
l'Etat, la société civile, les organisations de femmes et avec le
soutien des agences des Nations Unies et coopérations
internationales.
c) Le Décret du 8 octobre 1982
Ce décret était favorable aux femmes et
très important pour elles. Car il a fallu attendre ce décret pour
qu'elles puissent jouir de tous ses droits comme les hommes dans le mariage.
Avant ce décret, les femmes vivaient en marge dans la
société, elles étaient chosifiées,
maltraitées par les hommes plus précisément par leur mari.
C'était l'autorité maritale qui prévaut. La femme ne
pouvait pas ester en justice, faire le commerce sans le consentement
préalable de son mari. Quant à l'administration de la
communauté la femme était soumise aux désirs de son mari.
Il s'agissait d'une tutelle exercée par son mari qui administrait la
communauté en maitre et seigneur, il prenait toutes les décisions
sans l'avale de son épouse. Mais avec la publication de ce
décret, la femme marié jouit de tous ses droits à l'instar
de son mari, l'autorité maritale est remplacée par
l'autorité parentale. La femme n'est plus une incapable, une mineure et
que l'administration de la communauté devient conjointe. L'article
premier de ce décret stipule que : « le mariage
crée entre l'homme et la femme des droits réciproques : vie
commune, fidélité, mesure et assistance.»L'article
deuxième se lit comme suit : « le mariage
n'affecte plus la capacité des époux. La femme à l'instar
de l'homme, a le plein exercice de sa capacité juridique »
Ce décret abroge plusieurs articles du code civil et donne à
la femme un statut conforme à la constitution et élimine
toutes les formes de discrimination à son égard.
d) Le Code Civil Haïtien
Avant d'entamer du code civil haïtien nous allons parler
un petit peu du code civil de Napoléon qui a beaucoup influencé
la législation haïtienne. Ce code avait une inspiration
patriarcale fondée sur la puissance maritale. Il présente le mari
comme le chef de la famille et de la femme en particulier. La femme a pour
obligation formelle de se soumettre à son mari en toutes choses.
L'article 373 de ce code octroyait au père seul toute l'autorité
pendant le mariage. Le mari contrôlait toutes les actions de sa femme et
avait le pouvoir sur tous les biens de la femme. Cette dernière
était considéré comme une mineure une incapable. L'article
217 stipule : « la femme ne peut donner,
aliéner, hypothéquer, acquérir à titre gratuit ou
onéreux, sans le concours du mari dans l'acte ou sans consentement par
écrit. » (*17) Ces deux articles sont
retranscris typiquement dans le code civil haïtien. En
fait, c'est ce code civil qu'Haïti avait adopté le 22 mars 1816 par
le président Alexandre Pétion qui a décidé que le
code civil de 1804 servirait de base aux décisions judiciaires dans les
cas douteux de jurisprudence non prévus par les lois en vigueur en
Haïti.
Le code civil haïtien était un décalque du
code civil de Napoléon. Parlons aussi du code civil de Jean Pierre
Boyer. Ce code aussi a calqué le code de Napoléon. Il cachait une
philosophie sexiste. Les articles 197, 198, 199, 201, 202, 789 de ce dit code
en témoignent. Prenons une des articles. L'article 789 se lit comme
suit : « Les témoins appelés pour
être présents aux testaments devront être males, majeurs,
haïtiens jouissant des droits civils. »
(*18)
Le code civil haïtien a été partiellement
amendé par le décret du 8 octobre 1982. Avant ce décret,
les articles concernant la femme surtout la femme mariée
n'étaient pas en leur faveur. Illustrons avec quelques articles du code
civil qui avant ce décret manipulaient les droits des femmes. Avant la
publication de ce décret l'article 197 du Code Civil Haïtien se
lisait comme suit: « le mari doit protection à sa femme,
la femme obéissance à son mari. L'article 199
énonçait que : « la femme ne peut ester
en jugement sans l'autorisation de son mari, quand même elle serait
marchande publique, ou non commune ou séparée de
bien ».(*19) Ces deux articles sont
abrogés par l'article 2 du décret du 8 octobre 1982.
Quant aux dispositions discriminatoires qui subsistent dans le
Code civil, elles sont prises en compte dans le cadre de la Réforme
judiciaire qui s'opère actuellement et qui envisage la refonte des Codes
juridiques haïtiens
e) Code Pénal
Haïtien.
C'est le décret du 6 juillet 2005 qui a modifié
certains articles concernant les actes de violence exercés contre la
femme. Par exemple, avant ce décret, le viol était de la
catégorie : « Attentat au Moeurs » mais
après, il est classé en tant qu' « Agressions
Sexuelles ». Il a modifié les peines pour viol ;
c'était la réclusion mais maintenant c'est de dix ans de travaux
forcés.
En droit pénal, les modifications récentes
concernent l'introduction des infractions relatives aux agressions sexuelles
dans une section spécifique du Code Pénal et la qualification du
viol en crime contre la personne, comportant des sanctions plus
sévères. De plus, l'adultère est
dépénalisé, entrainant du même coup l'abrogation de
toutes les dispositions discriminatoires à l'égard de la femme
qui y étaient liées dans le Code Pénal. Sont
abrogées également les excuses qui étaient
accordées au conjoint qui assassine sa conjointe et même le
complice de cette dernière en cas d'adultère. Toutefois, la
réforme sera complétée par une loi cadre comportant toutes
les formes de violence à l'égard des femmes, y compris la
violence domestique et le harcèlement sexuel actuellement en cours
d'élaboration.
f) Code du travail haïtien
Le terme «travail» au regard de l'article deux du
code du travail haïtien désigne toute activité humaine
libre, manuelle ou intellectuelle, permanente ou temporaire,
exécutée de son plein gré par une personne privée
au service d'un tiers, quel que soit son objet, pourvu qu'elle découle
des stipulations d'un contrat de travail.
Les codes du travail haïtien avant 1961 comportaient des
dispositions discriminatoires à l'égard des femmes qui
travaillent spécialement celles qui sont mariées. Il n'y a que le
Code du Travail de 1961 qui affirme l'égalité des sexes en
matière d'accès à l'emploi, de traitement et de salaire
selon l'article 316 de ce code. L'article 316 se lit comme
suit : « Pour un travail de valeur égale, la
femme recevra un salaire égal à celui payé au travailleur
du sexe masculin. » Le code du travail accorde à la femme
d'aller en justice dans le cadre de ses activités salariales sans
l'autorisation de son mari. L'article 330 interdit dans sa première
partie toute discrimination entre les femmes mariées et celles qui sont
célibataires quant à la mesure de leurs droits et obligations et
quant aux conditions effectives du travail.
A-Les institutions haïtiennes
pour le respect et la protection des droits de la femme
Dans cette section nous choisissons deux grandes institutions
à savoir les institutions publiques haïtiennes et les institutions
privées haïtiennes chargées de protéger et de faire
respecter les droits de l'homme plus précisément les droits de
la femme.
1-Les institutions publiques haïtiennes
chargées de protéger et de faire respecter les droits de l'homme
plus précisément les droits de la femme.
Il incombe à tous les citoyens de faire respecter et de
respecter leur droit mais cette grande responsabilité revient aux
autorités étatiques du pays car elles ont le monopole pouvoir de
prendre les mesures appropriées pour faire respecter les droits de
l'homme et ceux de la femme en particulier. Parmi ces institutions nous
sélectionnons les plus importantes. Ce sont l'Office de la Protection
du Citoyen (OPC), la Police Nationale d'Haïti (PNH), le Ministère
à la Condition Féminine et aux Droits de la Femme (MCDF).
a)L'Office de la Protection du Citoyen
(OPC)
L'Office de la Protection du Citoyen est créé en
1997 par la Constitution du 29 mars 1987 en vue de protéger tout
individu, adulte ou enfant, homme ou femme, contre toutes formes d'abus de
l'Administration publique. C'est une entité indépendante de
l'État qui a pour mission de recevoir et de traiter les plaintes
déposées par la population sur les actes de mauvaise conduite ou
d'abus commis par des agents de l'État, y compris les plaintes relatives
aux droits de la personne. Elle a créé une unité
d'enquête et de recherche sur la situation des femmes et des enfants.
Son intervention en faveur des plaignants se fait sans aucun frais, quelle que
soit la juridiction (article 207 de la Constitution). Il est de la
responsabilité de l'OPC de recevoir les plaintes des femmes victimes
d'exaction, d'actes de violence ou de discrimination de la part
d'autorités ou agents de l'Etat. Sa compétence couvre l'ensemble
des Ministères et des Institutions autonomes d'État mais il
n'intervient pas dans les conflits privés.
b) La Police Nationale D'Haïti
(PNH)
L'article 269 de la Constitution haïtienne du 29 mars
1987 stipule clairement que la Police est créée pour garantir
l'ordre public et protéger la vie et les biens des citoyens. La loi du
29 novembre 1994 portant sur la création de la PNH, en son article 7
déclare que « Les policiers ont pour mission
d'assurer la protection et le respect des libertés des personnes, des
vies et des biens, de garantir la sûreté des institutions de
l'Etat et de maintenir l'ordre, la paix, la sécurité, la
tranquillité et la salubrité publique ». Donc
à travers ces responsabilités, la Police nationale d'Haïti
détient l'autorité d'intervenir en vue de la protection de
l'homme plus particulièrement celle de la femme contre tous les actes
de violence qu'elles auraient subis. La Police nationale en tant qu'auxiliaire
de la Justice a pour rôle aussi de rechercher les contraventions, les
délits et les crimes commis en vue de la découverte et de
l'arrestation de leurs auteurs (article 273 de la constitution de 1987). Donc
la Police devrait toujours intervenir dans les familles ou la violence
conjugale règne afin de protéger la victime qu'il soit l'homme ou
la femme.En ce sens, La police a le mandat de défendre et de
protéger les droits des humains en général, et ceux des
femmes en particulier. Elle est l'institution la mieux placée pour
exercer la plus grande influence sur la vie quotidienne des citoyens et
citoyennes
c) Le Ministère à la Condition
Féminine et aux Droits de la Femme (MCFDF)
Le Ministère à la Condition féminine et
aux droits de la femme a été crée le 8 novembre 1994
à la faveur de l'intensification du mouvement féministe en
Haïti et de la conjoncture de la préparation de la IVème
conférence mondiale sur les femmes tenue en septembre 1995 à
Beijing en Chine. Le MCFDF, est aujourd'hui bien implanté grâce
au Décret du 22 Décembre 2005 relatif à sa
réorganisation et son fonctionnement et s'emploie à la mise en
oeuvre de sa mission qui est, aux termes de l'article 2 de ce Décret,
« de formuler, d'appliquer, d'orienter et de faire respecter la
politique du Gouvernement, en oeuvrant à l'émergence d'une
société égalitaire pour ses composantes des deux sexes ;
d'orienter la définition et l'exécution des politiques publiques
équitables à l'échelle nationale ».
Les attributions du Ministère sont réparties
entre les Directions suivantes :
a)Direction de Promotion et de Défense des Droits des
Femmes ;
b) Direction de Prise en compte de l'Analyse selon le Genre ;
c)Direction des Affaires Administratives et la défense
du droit fondamental des femmes et contribuer à l'instauration de la
cohésion sociale.
le Ministère à la Condition Féminine et
aux Droits des Femmes (MCFDF), lequel s'est doté d'une
Direction de promotion et de défense des droits des femmes qui
enregistre les cas de violence et les réfère aux services
pertinents (surtout des ONG). Le ministère travaille principalement
à la promotion des modifications législatives, à des
campagnes de prévention et à la coordination et au
développement de politiques publiques sur la violence à
l'égard des femmes. Ce Ministère à la Condition
Féminine et aux Droits des Femmes, conforté par le Décret
du 22 décembre 2005, constitue le principal mécanisme national
chargé d'élaborer et de s'assurer de l'application des politiques
d'égalité et de promotion des droits des femmes.
2-Les institutions privées haïtiennes
chargées de protéger et de faire respecter les droits de l'homme
plus précisément les droits de la femme.
Outre les institutions publiques on trouve aussi des
institutions privées travaillant au niveau national pour le respect
des droits de la femme et l'égalité des sexes. Dans notre travail
nous allons considérer les plus renommées qui sont au nombre de
trois, ce sont ENFOFANM, KAY FANM, SOFA. Ces organisations
intègrent le Comité Directeur de la Coordination Nationale de
Plaidoyer pour les Droits des Femmes (CONAP) qui est un
espace de concertation pour la défense des Droits des Femmes et qui
regroupe aussi plusieurs organisations basées hors de Port-au-Prince.
a)ENFOFANM
ENFOFANM est une organisation de femmes qui travaille sur le
plaidoyer des droits des femmes et administre un centre de documentation et
d'information sur la question de genre en général.
b) KAY FANM
KAY FANM est aussi une organisation féminine qui
reçoit et donne appui aux femmes victimes de violence, et contient un
centre d'hébergement pour les victimes.
c) SOFA
Sofa une autre organisation féminine fondée en
1986 qui offre des services intégraux aux femmes et filles victimes de
violence à travers le pays.
B-La Législation
Internationale
En vertu de la hiérarchie des normes, la Constitution
de 1987 dans son article 276-2 prescrit « Les traités ou
accords internationaux une fois sanctionnés dans les formes
prévues par la Constitution, font partie de la législation du
pays et abrogent toutes les lois qui leur sont contraires ».
Autrement dit, les traités ratifiés par Haïti sont
incorporés dans l'ordre juridique interne haïtien, et ont une
autorité supérieure aux lois. Cette partie repose sur les
instruments internationaux. Car Haïti est un état parti à la
convention américaine depuis le 27 septembre 1977. Haïti est
engagé à un certain nombre d'instruments internationaux relatifs
au droit de l'homme en général. Certains instruments sont contre
toutes les formes de violences à l'égard des femmes. En
Haïti, ce sont femmes qui sont victimes des actes d'abus de toutes sortes
plus précisément des actes de violences conjugales. Les
instruments condamnent non seulement les discriminations à
l'égard des femmes mais aussi ils établissent des bases pour
favoriser aux femmes la jouissance de tous leurs droits fondamentaux. L'Etat
haïtien en signant prend l'engagement de tout mettre en oeuvre pour
respecter et faire respecter les droits des femmes haïtiennes et de
travailler à leur développement personnel et a leur
épanouissement dans société. Nous sélectionnons les
conventions essentielles comme la Convention de Belém Do Para, La
Convention sur l'Elimination de toutes les Formes de Discriminations A l'Egard
des Femmes (CDAW), La Convention Internationale sur l'Elimination de toutes les
formes de discrimination à l'égard des femmes. (Résolution
48/104), La Convention Internationale sur l'Elimination de toutes les formes de
discrimination à l'égard des femmes. (Résolution
34/180).
1-La Convention de Belém Do
Para
C'est une convention interaméricaine pour la
prévention, la sanction et l'élimination de la violence contre la
femme adoptée à Belém Do Para, Brésil le 9 juin
1994 lors de la vingt quatrième session ordinaire de l'assemblée
générale et qui est entrée en vigueur le 5 mars 1995.
Cette convention a été ratifiée par Haïti par
décret du 3 avril 1996 dans le moniteur No66-A du 9 septembre 1996 en
vigueur en Haïti le 2 juin 1992.
Elle oblige à tous les Etats parties
spécialement l'Etat haïtien de condamner toutes les formes de
violences contre la femme et de convenir d'adopter par tous les moyens
appropriés et sans délais injustifiés une politique qui
vise à prévenir, à sanctionner et à éliminer
la violence.
Elle reconnaît expressément la relation entre la
discrimination et la violence contre les femmes, et indique que la violence est
une manifestation des rapports de pouvoir historiquement inégaux entre
les hommes et les femmes, ainsi que le droit des femmes de vivre dans un climat
libre de violence inclut celui d'être libre de toute discrimination,
d'être valorisée et de bénéficier d'une
éducation dénuée de stéréotypes en
matière de comportement; (*20)
§ Elle définit la violence contre les femmes comme
« tout acte ou comportement fondé sur la Condition
féminine qui cause la mort, des torts ou des souffrances physiques,
sexuelles ou psychiques à la femme, aussi bien dans sa vie publique que
dans sa vie privée »; (*21) (art Ier de la
convention)
Elle établit que la violence contre les femmes les
affecte de multiples façons, imposant des restrictions à
l'exercice d'autres droits fondamentaux, de nature civile et politique, ainsi
qu'à l'exercice de leurs droits économiques, sociaux et
culturels(*22)Elle prescrit que les
États parties doivent agir avec la diligence requise pour
prévenir la violence contre la femme, mener les enquêtes
nécessaires, sanctionner les actes de violence exercés, et punir
les actes de violence commis dans les sphères publique et privée,
se produisant dans le ménage ou dans la communauté,
perpétrés par des individus ou des agents de l'État
(*23)
Par violence contre la femme on entend la violence physique ,
sexuelle ou psychique se produisant dans la famille ou dans le ménage ou
dans tout autre relation interpersonnelle que l'agresseur partage ou non la
même résidence contre la femme se manifestent entre autre sous
forme de viols , mauvais traitements ou services sexuels ; se produisant
dans la communauté quelqu'en soit l'auteur, et comprenant entre autres,
les viols ,les services sexuels toutes les personnes, prostitution
forcée ,sequestration,harcelement sexuel sur les lieux de travail dans
les institutions d'enseignements, de santé ou tout autre lieu.
En fait, Haïti doit respecter les principes de cette
convention pour éliminer la violence contre la femme pour une justice
saine et équitable.
Cette convention oblige les Etats parties spécialement
Haïti, à condamner toutes les formes de violence contre la femme et
d'adopter par tous les moyens appropriés et sans délais
injustifiés, une politique visant à prévenir, à
sanctionner et à éliminer la violence. Ils doivent s'engager en
outre :
§ A ne pas commettre aucun acte de violence et à
ne pas pratiquer la violence contre les femmes et à s'assurer que les
autorités, les fonctionnaires et les agents et institutions respectent
cette obligation;
§ A agir avec la diligence voulue pour prévenir la
violence contre la femme, mener les enquêtes nécessaires et
sanctionner les actes de violence exercés contre elle;
§ A incorporer dans leur législation nationale des
normes pénales, civiles et administratives ainsi que toute autre norme
qui s'avère nécessaire pour prévenir, sanctionner,
éliminer la violence contre les femmes, et à arrêter les
mesures administratives pertinentes;
§ A adopter les dispositions d'ordre juridique pour
obliger l'auteur des actes de violence à s'abstenir de harceler,
d'intimider et de menacer la femme, de lui nuire ou de mettre sa vie en danger
par n'importe quel moyen qui porte atteinte à son
intégrité physique ou à ses biens;
§ A prendre toutes les mesures appropriées, y
compris celles d'ordre législatif, pour modifier ou abroger les lois et
règlements en vigueur ou pour modifier les pratiques juridiques ou
coutumières qui encouragent la persistance ou la tolérance des
actes de violence contre la femme;
§ A instituer des procédures juridiques
équitables et efficaces à l'intention de la femme qui a
été l'objet d'actes de violence, notamment l'adoption de mesures
de protection, la réalisation d'instructions opportunes et
l'accès effectif à ces procédures;
§ A mettre au point les mécanismes judiciaires et
administratifs nécessaires pour assurer que la femme sujette à
des actes de violence soit effectivement dédommagée, qu'elle
reçoive des réparations ou bénéfice d'une
compensation par tout autre moyen équitable et efficace;
§ A adopter les mesures législatives ou autres qui
s'avèrent nécessaires pour donner effet à la
présente Convention.
2-La Convention sur l'Elimination de toutes les
Formes de Discriminations A l' Egard des Femmes (CDAW).
Cette convention a été adoptée par
l'Assemblée Générale des Nations-Unis le 18
décembre 1979 et entrée en vigueur le 3 septembre 1981.Cette
convention a été signée par Haïti le 18 juillet 1980,
ratifié le 7 février 1981et paru dans le
Moniteur no 38 du 11 mai 1981.Prenons les principaux articles qui
concernent notre travail.
L'article 2 de cette convention au troisième
alinéa dit qu'on doit instaurer une protection juridictionnelle des
droits des femmes sur un pied d'égalité avec les hommes et
garantir le truchement des tribunaux nationaux compétents et d'autres
institutions publiques, la protection effective des femmes contre tout acte
discrimination. Au septième alinéa de ce même article dit
qu'on doit abroger toutes les dispositions pénales qui constituent une
discrimination à l'égard des femmes.
Le premier alinéa de l'article 15 affirme que les Etats
parties reconnaissent à la femme l'égalité avec les hommes
devant la loi.
3-La Convention Internationale sur l'Elimination
de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.
(Résolution 48/104)
La déclaration sur l'élimination de la
discrimination à l'égard des femmes par la
Résolution 48/104 de l'Assemblée
Générale du 20 décembre 1993 a pour but de prévenir
la violence contre les femmes et de les encadrer. Aux fins de la
présente déclaration les termes « Violence à
l'égard des femmes » désignent tous les actes de
violence dirigés contre le sexe féminin et causant ou pouvant
causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles
ou psychologiques y compris les menaces de tels actes la contrainte ou la
privation arbitraire de liberté que ce dans la vie publique ou
privée. (Art 1). La violence à l'égard des
femmes s'entend comme englobant sans être limitée, les formes
de violence énumérées ci-après.
g) La violence physique, sexuelle et psychologique
exercée au sein de la famille y, compris les coups, les sévices
sexuels infligé aux enfants de sexe féminin au foyer, les
violences liées à la dot, le viol conjugal, les mutilations
génitales et autres pratiques traditionnelles préjudiciables
à la femme, la violence non conjugale, et la violence liée
à l'exploitation ;
§ La violence physique, sexuelle et psychologique
exercée au sein de la collectivité, y compris le viol, les
sévices sexuels le harcèlement sexuel et l'intimidation au
travail, dans les établissements d'enseignement et ailleurs, le
proxénétisme et la prostitution forcée ;
§ La violence physique, sexuelle et psychologique
perpétrée ou tolérée par l'Etat ou qu'elle
s'exerce. (Art 2)
Les Etats plus précisément l'état
haïtien devrait condamner la violence à l'égard des
femmes et à ne pas invoquer de considérations de coutume,
de tradition ou de religion pour se soustraire à l'obligation de
l'éliminer. Les Etats devraient mettre en oeuvre sans retard par tous
les moyens appropriés une politique visant à éliminer la
violence des femmes et à cet effet :
§ Envisager lorsqu'ils ne l'ont pas encore fait, de
ratifier la Convention sur l'élimination de toutes les formes
discrimination à l'égard des femmes, d'y adhérer ou de
retirer les réserves qu'ils y ont faites ;
§ S'abstenir de tout acte de violence à
l'égard des femmes ;
§ Agir avec la diligence voulue pour prévenir les
actes de violence à l'égard des femmes, enquêter sur ces
actes et les punir conformément à la législation
nationale, qu'ils soient perpétrés par l'Etat ou par des
personnes privées ;
§ Prévoir dans la législation nationale
pénale, civile, du travail ou administrative les sanctions voulues pour
punir et réparer les torts causés aux femmes soumises à
la violence ; les femmes victimes d'actes de violence devraient avoir
accès à l'appareil judiciaire et la législation nationale
devrait prévoir des réparations justes et efficaces du dommage
subi ; les Etats devraient en outre informer les femmes de leur droit
à obtenir réparation par le biais de ces mécanismes ;
§ Examiner la possibilité d'élaborer des
plans d'action nationaux visant à promouvoir la protection de la femme
contre toute forme de violence, ou d'inclure des dispositions à cet
effet dans les plans existants, en tenant compte, le cas échéant,
la coopération que sont en mesure d'apporter les organisations non
gouvernementales, notamment celles qu'intéresse plus
particulièrement la question ;.
§ Elaborer des stratégies de prévention et
toutes mesures de caractère juridique, politique, administratif et
culturel propres à favoriser la protection des femmes contre la violence
et à garantir que les femmes ne se verront pas infliger un surcroit de
violence du fait de lois, mode de répression ou d'interventions d'un
autre ordre ne prenant pas en considération les caractéristiques
propre à chaque sexe ;
§ Dans toute la mesure du possible, compte tenu des
ressources dont ils disposent, et ayant recours au besoin à la
coopération internationale, assurer aux femmes victimes d'actes de
violence et, le cas échéant, à leurs enfants une aide
spécialisée, y compris réadaptation, assistance,
assistance pour les soins aux enfants , traitement,, conseils, services
médico-sociaux et structures d'appui, et prendre toutes autres mesures
voulus pour promouvoir la réadaptation physique et
psychologique ;
§ Inscrire au budget national des crédits
suffisants pour financer les activités visant à éliminer
la violence à l'égard des femmes ;
§ Veiller à ce que les agents des services de
répression ainsi que les fonctionnaires chargés d'appliquer des
politiques visant à prévenir la violence à l'égard
des femmes ,à assurer les enquêtes nécessaires et
à punir les coupables reçoivent une formation propre à les
sensibiliser aux besoin des femmes ;
§ Adopter toutes les mesures voulues notamment dans les
domaines de l'éducation, pour modifier les comportements sociaux et
culturels des hommes et des femmes et éliminer les
préjugés, coutumes et pratiques tenant à l'idée que
l'un des deux sexes est supérieur ou inférieur à l'autre
ou à des stéréotypes concernant les rôles masculins
et féminins ;
§ Favoriser la recherche, rassembler des données
et compiler des statistiques se rapportant à l'incidence des
différentes formes violence à l'égard des femmes, y
compris en particulier la violence au foyer, et encourager la recherche sur les
causes, la nature, la gravité et les conséquences de violence
à l'égard des femmes , ainsi que sur l'efficacité des
mesure prises pour prévenir et réparer violence à
l'égard des femmes , lesdites statistiques et les conclusions des
travaux de recherche étant à rendre publiques'
§ Adopter des mesures visant à éliminer la
violence à l'égard des femmes particulièrement
vulnérables ;
§ Inclure dans les rapports présentés en
application des instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme des
éléments d'information concernant la violence à
l'égard des femmes et les mesures prises pour donner effet
à la présente Déclaration ;
§ Encourager l'élaboration des directives voulues
pour aider à la mise en oeuvre des principes énoncés dans
la présente Déclaration ;
§ Reconnaitre l'importance du rôle que jouent les
mouvements des femmes et les organisations non gouvernementales du monde
entier s'agissant de faire prendre conscience du problème de la violence
à l'égard des femmes et d'y remédier ;
§ Faciliter et encourager les travaux des mouvements de
femmes et des organisations non gouvernementales et coopérer avec eux
sur les plans local, national et régional ;
§ Encourager les organisations intergouvernementales
régionales dont ils sont membres à inclure s'il y a lieu
l'élimination de la violence à l'égard des
femmes dans leurs programmes.
4-La Convention Internationale sur l'Elimination
de toutes les formes de discrimination à l'égard des
femme.(Résolution 34/180)
Elle a été adoptée et ouverte à la
signature, à la ratification et à l'adhésion par
l'Assemblée Générale Résolution 34/180
du 18 décembre 1975 entrée en vigueur le 3 septembre
1981 et ratifiée par Haïti le 8 juillet 1995. Selon cette
Convention, tout État partie doit prendre toutes les mesures
appropriées pour éliminer les modèles de comportement
socioculturels et les stéréotypes qui encouragent la
discrimination contre la femme sous toutes ses formes. Cette Convention
définit comme suit « la discrimination à l'égard
des femmes » à son article 1:Comme toute distinction,
exclusion ou restriction fondée sur le sexe qui a pour effet ou pour but
de compromettre ou de détruire la reconnaissance, la jouissance ou
l'exercice par les femmes, quel que soit leur état matrimonial, sur la
base de l'égalité de l'homme et des femmes, des droits de l'homme
et des libertés fondamentales dans les domaines politique,
économique, social, culturel et civil ou dans tout autre domaine.
Les Etats parties condamnent la discrimination à
l'égard des femmes sous toutes ses formes, conviennent de poursuivre par
tous les moyens appropriés une politique visant à éliminer
la violence des femmes et à cette fin, s'engagent à :
§ Inscrire dans leur constitution nationale ou toute
autre disposition législative appropriée le principe des hommes
et de femmes, si ce n'est déjà fait, et assurer par voie de
législation ou par d'autres moyens appropriés l'application
effective du dit principe ;
§ Adopter des mesures législatives et d'autres
mesures appropriées assorties, y compris des sanctions en cas de besoin,
interdisant toute discrimination à l'égard des femmes ;
§ Instaurer une protection juridictionnelle des droits
des femmes sur un pied d'égalité avec les hommes et garantir par
le truchement des tribunaux nationaux compétents et d'autres
institutions publiques, la protection effective des femmes contre tout acte
discriminatoire ;
§ S'abstenir de tout acte ou pratique discriminatoire
à l'égard des femmes et faire en sorte que les autorités
publiques se conforment à cette obligation ;
§ Prendre toutes mesures appropriées pour
éliminer la discrimination pratiquée à l'égard des
femmes par une personne, une organisation ou une entreprise
quelconque ;
§ Prendre toutes mesures appropriées, y compris
des dispositions législatives pour modifier ou abroger toute loi,
disposition réglementaire, coutume ou pratique qui constitue une
discrimination à l'égard des femmes ;
§ Abroger toutes les dispositions pénales qui
constituent une discrimination à l'égard des femmes.
Et que les Etats parties prennent toutes les mesures
appropriées pour :
§ Modifier les schémas et modèles de
comportement socioculturel de l'homme et de la femme en vue de parvenir
à l'élimination des préjugés et des pratiques
coutumières, de tout autre type, qui sont fondés sur
l'idée de l'infériorité ou de la supériorité
de l'un ou de l'autre sexe ou d'un rôle stéréotypé
des hommes et des femmes ;
§ Faire en sorte que l'éducation familiale
contribue à faire bien comprendre que la maternité est une
fonction sociale et à faire reconnaitre la responsabilité commune
de l'homme et de la femme dans le soin d'élever leurs enfants et
d'assurer leur développement, étant entendu que
l'intérêt des enfants est la condition primordiale dans tous les
cas.
L'article 16 de cette convention stipule que les Etats parties
prennent toutes les mesures appropriées pour éliminer la
discrimination à l'égard des femmes dans touts les questions
découlant du mariage et dans les rapports familiaux et, en particulier,
assurent sur la base de l'égalité de l'homme et de la
femme :
§ Le même droit de contracter mariage ;
§ Le même droit de choisir librement son conjoint
et de ne pas contracter mariage que de son libre et plein
consentement ;
§ Les mêmes droits et les mêmes
responsabilités au cours du mariage et lors de sa dissolution ;
§ Les mêmes droits et les mêmes
responsabilités en tant que parents, quel que soit leur état
matrimonial, pour les questions se rapportant à leurs
enfants ; dans tous les cas, l'intérêt des enfants est la
considération primordiale ;
§ Les mêmes droits de décider librement et
en toute connaissance de cause du nombre et de l'espacement des naissances et
d'avoir accès aux informations, à l'éducation et aux
moyens nécessaire pour leur permettre d'exercer ces droits ;
§ Les mêmes droits et responsabilités en
matière de tutelle, de curatelle, de garde et d'adoption des enfants, ou
d'institutions similaires, lorsque ces concepts existent dans la
législation nationale ; dans tous les cas, l'intérêt
des enfants est la considération primordiale
§ mêmes droits personnels au mari et à la
femme, y compris en ce qui concerne le choix du nom de famille, d'une
profession et d'une occupation ;
§ Les mêmes droits à chacun des époux
en matière de propriété, d'acquisition, de gestion,
d'administration, de jouissance et de disposition des biens, tant à
titre gratuit qu'à titre onéreux.
Deuxième partie : Analyse critique de la
violence conjugale en Haïti plus particulièrement dans la ville des
cayes.
Chapitre 3 :L'enquête
Ce chapitre 3 est le début de la deuxième partie
du travail. À travers ce chapitre l'accent est mis d'abord sur
l'enquête que nous avons effectué dans la réalisation de ce
travail puis nous identifions les facteurs générateurs de la
violence conjugale et d'autres causes, ensuite sur ses impacts.
1- Présentation de l'outil de l'enquête
Dans cette section il convient tout d'abord de
délimiter le terrain, de parler de la population choisie, de montrer la
technique utilisée, d'élaborer l'outil d'enquête, de faire
l'analyse et l'interprétation des résultats de
l'enquête.
Le but de cette enquête est de connaitre l'ampleur du
phénomène de la violence conjugale tout en cherchant ses causes
et ses impacts et ce que dit la loi haïtienne à ce sujet.
2-Délimitation du terrain
Nous avons effectué notre enquête sur un secteur
géographique bien défini. Il s'agissait de la ville des Cayes.
C'était une démarche qualitative. En effet, durant ces deux
dernières années auRSDDH1 là ou nous
travaillons comme défenseurs des droits humains le taux de plainte de
violence conjugale augmente sans cesse. Nous recevons tous les mois des cas de
violence conjugale. Et sur le terrain nous avons enregistré 102 cas en
interviewant des personnes victimes.
3- Population choisie
Le concept de violence conjugale s'étend dans cette
enquête à toute relation de couple, avec ou sans lien
légal, avec cohabitation. De prime à bord nous n'avions pas
l'intention de choisir une population bien définie. Mais au cours de
l'enquête face à la complicité du travail des couples
mariés et des couples vivant en concubinage et c'est en interrogeant des
personnes qu'on a pu trouver plusieurs cas de victimes divorcés victimes
de la violence conjugale. Nous choisissions d'interviewer des familles, des
prestataires de services etc. Nous avons tout d'abord interrogé nos
collègues défenseurs des droits humains, les responsables de
l'APJS2 dans le but de savoir non seulement s'ils sont victimes de
violence conjugale mais aussi comment conçoivent ils ce
phénomène ?
Au début nous interviewions 4 défenseurs de
droits humains dont 2 filles et 2 garçons qui deux d'entre eux ont subis
des actes de violence conjugale plus précisément les deux filles.
Puis nous étions allés sur le terrain dans les rues interroger 30
familles au foyer même,5 taximan, 3 ébéniste, 5 avocats, 6
secrétaires, 2 comptables, 10 enseignants, 10 enseignantes, 5
commerçants, 5commercantes, 6 ménagères, 4 marchandes
ambulantes « Madan Sara ». Parmi eux, nous avons eu 23
couples qui sont mariés, 17 couples en concubinage et 10 couples
divorcés.
4- Technique utilisée
Afin de recueillir ces données nous avons
utilisé la méthode qualitative et quantitative. La
première permet de faire une investigation plus détaillée
selon les perspectives des interviewés reflétant la
complexité de la situation. Elle permet aussi de comprendre les
dimensions subjectives et symboliques du comportement humain plus d'aborder un
thème qui en général reste dans la sphère
privée. La méthode quantitative nous permet de recueillir de
l'information sur la prévalence de la violence conjugale, ses diverses
formes et ses causes. Nous choisissons l'entretien semi directif qui permet de
saisir du sens c'est-à-dire d'évaluer quel sens la personne donne
au sujet.
5- L'élaboration de l'outil de l'enquête
L'élaboration de l'outil de l'enquête se faisait
de manière minutieuse. C'était un entretien semi directif. Nous
avons administré un questionnaire que nous avons testé et
utilisé comme un outil de collecte de données comprenant 5
thèmes comprenant chacune 2 types de questions : ouvertes et semi
ouvertes. Ces différents thèmes et types de questions nous
permettent de vérifier notre hypothèse. Sur le terrain nous avons
réalisé les entretiens en développant le questionnaire.
Ces entretiens ont été enregistrés. A chaque entrevue la
confidentialité des questionnaires et des réponses a
été accentuée. Certaines données sont mises en
annexes parfois.
Thème 1 : l'Importance de la Violence
Conjugale
Question 1 : Avez-vous déjà entendu parler
de la violence conjugale ?
Question 2 : Etes vous victime de la violence
conjugale ?
Thème 2 : Définition de la
Violence Conjugale et ses formes.
Question 1 : Comment pouvez vous définir la
violence conjugale ?
Question 2 : Quelles sont les différentes formes
qu'elle peut prendre ?
Thème 3 : La loi face à la
Violence Conjugale
Question 1 : Connaissez-vous l'existence des textes de
lois sur la violence
Conjugale ?
Question 2 : pensez-vous que la loi haïtienne joue
bien sa partition dans les
Situations de violence conjugale
Thème 4 : Causes et Conséquences
de la Violence Conjugale
Question 1 : Quelles sont les causes de la violence
conjugale ?
Question 2 : Quelles sont les conséquences de la
violence conjugale ?
Thème 5 : Recommandations et
Solutions
Question 1 : Quelles recommandations aimeraient vous
faites à l'Etat haïtien
Vaincre la violence conjugale ?
Question 2 : Avez-vous des solutions à
proposer ?
6-Tableau des résultats de
l'enquête
Tableau 1 : Choix de l'échantillon par
catégories.
Catégories
|
Echantillon /quantité
|
Hommes
|
35/102
|
Femmes
|
67/102
|
Tableau 2 : types de violences conjugales subies par les
victimes féminines.
Type
|
Quantité/ Echantillon
|
Pourcentage
|
Physique
|
44/67
|
66%
|
Verbale
|
40/67
|
60%
|
Economique
|
37/67
|
50%
|
Psychologique
|
35/67
|
44%
|
Religieuse
|
32/67
|
29%
|
Sexuelle
|
28/67
|
26%
|
Tableau 3 : types de violences conjugales subies par les
victimes masculines.
Type
|
Quantité/ Echantillon
|
Pourcentage
|
Verbale
|
22/35
|
63%
|
Physique
|
15/35
|
43%
|
Economique
|
15/35
|
43%
|
Psychologique
|
12/35
|
34%
|
Religieuse
|
10/35
|
23%
|
Sexuelle
|
5/35
|
14%
|
Tableau 4 : répartition par auteurs d'actes de
violences conjugales.
Auteurs
|
Quantité/ Echantillon
|
Pourcentage
|
Conjoints
|
30/46
|
65%
|
Conjointes
|
16/46
|
35%
|
Concubins
|
20/34
|
59%
|
Concubines
|
14/34
|
41%
|
Divorcés
|
12/20
|
60%
|
Divorcées
|
8/20
|
40%
|
Tableau 5 : résultats variés
Libellé
|
Quantité/Echantillon
|
Pourcentage
|
% de femmes victimes
|
67/102
|
66%
|
% d'hommes victimes
|
35/102
|
34%
|
% de femmes qui travaillent
|
30/67
|
45%
|
% d'hommes qui travaillent
|
20/35
|
57%
|
% de femmes qui ont une profession
|
34/67
|
51%
|
% d'hommes qui ont une profession
|
18/35
|
51%
|
% de femmes victimes ayant porté plainte
|
20/67
|
30%
|
% d'hommes victimes ayant porté plainte
|
5/35
|
14%
|
% de victimes féminines connaissant l'existence des
textes de lois
|
30/67
|
45%
|
% de victimes masculines connaissant l'existence des textes de
lois
|
10/35
|
29%
|
Tableau 6 : Causes identifiées par les victimes
féminines.
Causes identifiées
|
Quantité/Echantillon
|
Pourcentage
|
Inapplication de la loi
|
60/67
|
90%
|
Méconnaissance par les hommes des droits de la femme
|
55/67
|
82%
|
Pouvoir de domination
|
52/67
|
78%
|
Irresponsabilité de l'Etat vis-à-vis de la
femme
|
52/67
|
78%
|
Inefficacité du système judiciaire
|
50/67
|
75%
|
Manque de ressources financières chez la femme
|
40/67
|
60%
|
Analphabétisme chez les hommes
|
25/67
|
30%
|
Alcool
|
10 /67
|
15%
|
Tableau 7 : Causes identifiées par les victimes
masculines.
Causes identifiées
|
Quantité/ Echantillon
|
Pourcentage
|
Inapplication de la loi
|
28/35
|
80%
|
Manque d'éducation de base chez la femme
|
20/35
|
57%
|
Infidélité de la femme
|
19/35
|
54%
|
Supériorité financière par rapport aux
hommes
|
15 /35
|
43%
|
Précipitations de la femme
|
12/35
|
34%
|
Autres
|
10/35
|
29%
|
Tableau 8 : Solutions proposées par les victimes
féminines.
Solutions proposées
|
Quantité/Echantillon
|
Pourcentage
|
Application des lois
|
62 /67
|
93%
|
Protection de la victime
|
61/67
|
91%
|
Renforcement des capacités économiques de la
femme
|
60/67
|
90%
|
Assurance de l'équité entre l'homme et la
femme
|
52/67
|
78%
|
Promotion de l'égalité entre l'homme et la
femme
|
50/67
|
75%
|
Sensibilisation aux hommes au respect du droit de la femme
|
45/67
|
67%
|
Alphabétisation chez les hommes
|
30/67
|
45%
|
autres
|
25/67
|
37%
|
Tableau 9 : Solutions proposées par les victimes
masculines.
Solutions proposées
|
Quantité/Echantillon
|
Pourcentage
|
Application de la loi
|
25/35
|
71%
|
Formation familiale
pour les femmes
|
20/35
|
57%
|
Sensibilisation aux femmes du respect pour leur mari
|
18/35
|
51%
|
Renforcement des capacités économique des
hommes
|
18/35
|
51%
|
Autres
|
15/35
|
43%
|
7-Analyse de l'enquête
Nous avons pris soin d'administrer notre enquête au sein
de la ville des Cayes dans une période de deux mois et sa
réalisation obéit à une démarche cohérente
et logique. Il s'agissait d'une enquête par questionnaire. Après
notre enquête nous avons pu constater que le taux de violence est
très élevé et augmente durant ces deux derniers mois. Ce
sont la violence physique 66% et la violence verbale 63% (voir tableau 2 et 3)
qui sont plus répandues. Et que la violence sexuelle est la plus
cachée car les victimes ont du mal à la dévoilé. Il
n'y a que 26% des femmes et 14% d'hommes victimes qui ont déclaré
d'avoir violé même une fois par leur partenaire. En
général, selon le résultat de notre enquête se sont
les femmes qui sont majoritairement victimes des actes de violence conjugale
66%. Les victimes de la violence conjugale refusent de porter plainte contre
les agresseurs. Certaines d'entre elles vont à la police, d'autres dans
les tribunaux et dans les organisations oeuvrant dans le domaine des droits de
l'homme et dans les organisations féminines. Nous avons remarqué
que les victimes peuvent subir plusieurs types de violence à la fois par
exemple physique, verbale et psychologique. Illustrons avec un de nos
cas : « mon mari est très agressif et méchant.
Quand nous disputons il me dit propos malsains, il me frappe souvent. Je me
sens toujours honteuse, dévalorisée...». Et certaines ne
savent pas s'il existe des textes de la loi contre les actes de violence
qu'elles subissent et endurent presque chaque jour.au cours de cette
enquête nous avons vu que les femmes réagissent que rarement aux
violences de leurs partenaires. Elles sont plus actives quand il s'agit de
violence physique ou d'autres cas de violence graves comme menace avec une
arme etc.
Nous avons utilisé cinq thèmes comprenant chacun
deux questions dont leur but était de vérifier l'importance du
phénomène de la violence conjugale ainsi que de connaitre son
ampleur. Presque toutes les victimes interrogées affirment qu'elles
connaissent dans leur vie de couple, dans leur entourage. Donc, la violence
conjugale est un existe dans presque toutes les familles haïtiennes. Le
deuxième thème avait pour objectif de trouver une
définition de la violence conjugale de la part des répondants
afin de voir sous quel angle ils l'envisagent et de différencier les
multiples formes de la violence conjugale. Nous avons trouvé plusieurs
définitions similaires et quelques types de violence conjugale. Car la
plupart des victimes se bornent la violence conjugale à la violence
physique et verbale seulement. Le but du troisième thème
était de savoir quelles sont les causes et les conséquences de la
violence conjugale. Dans les entretiens menés, les causes sont
multiples. Mais il ressorte que presque toutes les victimes avaient un point
commun. Puisqu'elles résument les causes en une seule à savoir
la non -application des textes de lois surtout contre les agresseurs. Dans
cette section, se sont les hommes qui sont majoritairement auteurs de violence
conjugale. Le quatrième thème avait pour but de tester la
connaissance des victimes sur l'existence des textes de lois. Moins de 50% ne
savent pas que la loi parle à ce sujet car au tribunal quand elles
portent plainte et qu'il y a un jugement on ne punit presque pas les agresseurs
surtout les hommes. Au tribunal les femmes sont vulnérables à la
violence conjugale. On n'applique pas les textes de lois en vigueur contre la
violence conjugale. Le dernier thème avait pour l'essentiel les
recommandations faites par les victimes et les solutions qu'elles pouvaient
apporter.
8-Interprétation des
résultats
Nous allons interpréter les résultats sous trois
angles. Premièrement par les caractéristiques sociales des
répondants, par la compréhension des formes de violence
conjugales et enfin par la prévalence et taux de la violence
conjugale.
1- Caractéristiques sociales des
répondants
Nous avons mené notre enquête sur un
échantillon de 102 personnes.la plupart de répondants avaient un
niveau d'études élevé. Les femmes sont aussi
éduquées que les hommes. Mais le pourcentage de femmes qui
travaillent est inférieur à celui des hommes. On retrouve 57%
d'hommes qui travaillent et 45% pour les femmes.
En Haïti la forme d'union la plus courante est le
concubinage « Placage » pourtant jusqu'à
présent la loi haïtienne y ferme les yeux. Au cours de notre
enquête nous n'aurions pu enregistrer que des cas de concubinage mais
étant donné que la loi haïtienne ne reconnait que l'union
légitime nous sélectionnons beaucoup plus de cas dans les couples
qui sont mariés. Et on peut affirmer que la violence au sein des
couples mariés est aussi forte que dans les couples qui vivent en
concubinage. On retrouve la violence conjugale au niveau des divorcés et
des ex-concubins aussi. Ces situations de violence se présentent le plus
souvent quand la femme a la garde des enfants et qu'elle n'a pas tous les
moyens nécessaires pour subvenir aux besoins de ces enfants. De ce fait
elle se trouve dans l'obligation de s'adresser à son ex mari . On
remarque les taux les plus élevés de violence conjugale sont
aussi forts chez les jeunes couples mariés ou vivant en union libre. En
effet, ceux qui n'ont pas un emploi et ceux qui étudient encore ont le
taux de violence conjugale plus élevé.les femmes qui n'ont pas
d'argent subissent les acte de violences les plus graves de la part de son
mari. Par conséquent, la violence conjugale ne suit pas la
hiérarchie sociale, les femmes cadres subissent elles aussi des
violences.
2- La compréhension des formes de violence
conjugales
Les multiples facettes de la violence conjugale nous ont
permis de mieux comprendre ce phénomène. Et la plupart des
répondants ont identifié deux types de violence conjugale :
la violence physique et la violence verbale déjà citées.
Le résultat de l'enquête le prouve clairement. Des
répondantes affirment avoir subi des actes de violence graves de la part
de leur mari. Ce cas se répète surtout chez celles qui ne
travaillent pas. Ceci dénote que la situation des femmes victimes de
violence conjugale est ponctuée en raison de leur faible
capacité économique et de leur niveau d'études.
3- Prévalence et taux de violence
conjugale
90% des répondants déclarent qu'il existe dans
leur milieu et dans leur vie de couple la violence conjugale et que, ce sont
les femmes qui sont majoritairement victimes (voir tableau). En dehors de notre
constat les enquêtés affirment que la violence conjugale devient
de plus en plus fréquente durant ces derniers jours et on en entend
parler même dans les familles ou tout allait toujours bien. Les hommes
deviennent plus violents de jour en jour.
A-Les facteurs générateurs de la
violence conjugale
La violence conjugale est un phénomène complexe.
Plusieurs facteurs peuvent être évoqués pour expliquer ses
causes. Mais dans le cadre de travail nous allons considérer ses
principaux facteurs. La violence conjugale a des racines sociales et
historiques profondes. Elle est la manifestation des rapports de forces
inégaux entre l'homme et la femme(9 ). Ainsi de nombreux
experts croient toutefois que la violence conjugale est liée aux
inégalités et au déséquilibre au sein de notre
société. De surcroit, il existe d'autres facteurs qui peuvent
influencer la violence conjugale : comme l'inapplication des textes de
lois, la passivité de l'Etat haïtien, le pouvoir de domination, les
inégalités économiques entre l'homme et la femme, le
manque de d'éducation et de dialogue au foyer, l'ignorance des textes de
lois.
Ces causes que nous identifions proviennent non seulement dans
les différents documents consultés mais aussi de la part des
victimes que nous avons interviewées.
1-L'inapplication des textes de
lois
L'inapplication des textes de lois est l'une des principales
causes de la violence conjugale en Haïti. Pourtant, le pays outre que ses
lois nationales ou de son cadre légal a signé et ratifié
de nombreux traités et accords internationaux en matière des
droits de l'homme et la femme en particulier. En effet, dans notre pays les
lois réprimant la violence conjugale sont très mal
appliquées parce qu'il manque une réelle volonté politique
de les faire appliquer. On doit souligner qu'Haïti a récemment
promulgué un décret le 11 aout 2005 qui modifie le code
pénal surtout sur les agressions sexuelles et sur l'élimination
des discriminations contre la femme. Ce décret met la femme sur un
même d'égalité avec l'homme en ce qui concerne
l'adultère. Il apporte un recours légal aux femmes en cas de
violations de leur droit. Cependant l'application de ce nouveau décret
reste un défi. Dans les tribunaux les textes de lois ne sont pas
vraiment appliqués. Jusqu'à présent dès qu'il
s'agit des cas de violence conjugale les femmes sont le plus souvent
vulnérables. Au lieu de blâmer l'agresseur ou de le punir les
magistrats responsabilisent la femme de l'agression qu'elle a subit. Nous
allons illustrer avec un des cas que nous avons recueilli lors de notre
enquête. « J'ai six ans de vie commune avec mon
mari.je suis secrétaire et lui comptable. Je n'ai pas encore
décroché mon diplôme du BAC 1 car j'étais enceinte
de lui. Nous avons à présent trois enfants. Cela fait deux
années qu'il me maltraiter il a commencé à m'injurier
à me dévaloriser puis tout d'un coup me frapper. J'avais des
soupçons qu'il entretenait des relations intimes avec l'une des ses
collègues de travail. J'ai vite informé et je trouve que c'est
vrai. Quand je lui parle il m'injure me dévalorise en me disant que je
n'ai de valeur à ses yeux car je n'ai pas encore décroché
mon diplôme du BAC 1 et la fille qu'il entretient des relations intimes
maintenant est philosophe et gestionnaire. Je n'ai pas le droit de le
surveiller. Mais cela me fait vraiment mal. A chaque fois que je lui ai dit que
je vais composer les examens d'état de fin d'études scolaires il
refuse. J'ai porté plainte contre lui plusieurs fois au tribunal.
Après je me suis rendu auprès du Doyen du tribunal qui est son
ami. Il nous a convoqué.mon mari mentait dans tout ce qu'il dit et avoue
au doyen qu'il n'a aucune fille autre que moi.et le doyen soit disant en
blaguant me dit que mon mari peut avoir une autre fille car il est homme c'est
à moi que revient la fidélité. Il ne dit rien de concret
au sujet des actes de violence que je subis. Je regrette cette démarche.
Il me demande de respecter mon mari et il ne le blâme pas
vraiment. »
Dans ce cas, l'Etat haïtien malgré les textes de
lois nationaux et internationaux qu'il dispose ne prend pas des mesures pour
faire respecter les droits des femmes. En Haïti, les lois ne sont pas
appliquées souvent les poursuites judiciaires et les condamnations
prononcées contre les agresseurs sont des simulacres.
2- La passivité de l'Etat
haïtien
Une autre cause de la violence conjugale est la
passivité de l'Etat haïtien qui ne respecte pas les instruments
internationaux qu'il a signé et ratifié. L'Etat haïtien
reste inactif dans le cadre de l'amélioration des conditions des femmes.
Ensuite, il ne tient pas compte de la structure des familles haïtiennes.
La preuve en est bien claire car le pays n'a pas un code de famille. Ses
obligations envers les femmes sont très limitées. Il
considère la femme inférieure à l'homme. Lorsqu'il s'agit
des cas de violence surtout de violence conjugale envers la femme l'Etat se
décharge de ses responsabilités sur les organisations
féminines et sur les ONG. Selon le rapport du secrétaire
général sur les violences à l'égard des femmes,
l'inaction de l'Etat revient à laisser en place les législations
et mesures discriminatoires qui compromettent les droits fondamentaux des
femmes et les marginalisent.(2)*
3- Pouvoir de domination
Depuis l'existence du monde l'homme veut toujours dominer la
femme dans les domaines. Le pouvoir de domination est aussi l'une des
principales causes de la violence conjugale. Au sein du foyer la femme doit
être sous la tutelle de son mari, elle lui doit obéissance, la
soumission. L'homme est considéré comme le chef de la famille ou
du foyer. C'est cette mauvaise répartition du pouvoir au foyer qui
favorise le plus souvent la violence conjugale. Car la plupart des hommes
trouvent tout à fait légitime de dominer leur femme et ne
souhaitent pas que ce sujet de domination doit remettre en question. A savoir
d'être égal à la femme. Car ils doivent toujours occuper
la première place au foyer. Ce pouvoir de domination vient du
système patriarcal qui se fonde sur besoin de dominer pour survivre.
Tout le pouvoir revient à l'homme et la femme la soumission, la
subordination, l'obéissance. La place de la femme est dans le foyer
occupant ses enfants de la famille en général. Ce pouvoir de
domination reste un grave problème à résoudre. Car
malgré les grandes évolutions des textes de lois les hommes
considèrent les femmes inférieures à eux. En
général, dominer l'autre est le point de départ de toute
violence conjugale. Selon certaines études, les hommes qui pensent avoir
le droit de contrôler la vie de leur partenaire (par exemple,
décider pour elle si elle peut travailler à l'extérieur ou
sortir en soirée avec des amis) sont plus enclins que d'autres à
infliger de mauvais traitements à leur femme.(13) L'homme contrôle
la femme et refuse de la voir comme son égale.de nos jours plusieurs
sociétés maintiennent des rapports inégaux entre l'homme
et la femme et renforcent la subordination de la femme. Ainsi le pouvoir de
domination s'appuie sur l'inégalité des sexes.
4- Inégalités économiques
entre l'homme et la femme
Les inégalités économiques entre l'homme
et la femme constituent aussi une cause qui détermine la violence
conjugale au sein du foyer. Selon notre enquête et même dans la
réalité et surtout en Haïti les moyens économiques
des femmes sont inférieurs à ceux des hommes. Car celle qui
travaille est non seulement minoritaire mais aussi gagne peu d'argent que leur
mari. Car les femmes sont peu présentes dans le secteur
économique. Les hommes occupent tous les grands postent. La
majorité des femmes haïtiennes travaillent dans le secteur agricole
et dans le commerce. Ces inégalités économiques
constituent également une cause de la violence conjugale surtout pour
les victimes féminines. Etant donné qu'il lui manque des
ressources financières les femmes ne peuvent pas réagir comme
elles désirent. Et les hommes profitent de cette dépendance
économique pour maltraiter leur femme. Ils se comportent comme des
bourreaux au foyer surtout quand c'est seulement lui qui travaille. Et la femme
à son tour par peur oblige certaines fois à se soumettre. Prenons
un de nos cas sur les inégalités
économiques : « nous nous sommes mariés
depuis 17 ans et nous avons 5 enfants. Mon mari a un emploi et moi non. Mais
c'est lui qui refuse que j'aille travailler car je suis réceptionniste.
Il se comporte très mal envers moi il me considère comme une
enfant qui doit obéir à tout ce qu'il me dit. Qui pis est il a
une autre femme avec qui il a 2 autres enfant. Quand je lui parle à ce
sujet il me maltraite et me dit que je n'ai pas le droit de m'immiscer dans ses
affaires car je suis pauvre et que je ne peux pas contrôler son argent.
Pourtant nos enfants souffrent ainsi que moi. Je suis complètement
désespérée. »
5-Manque d'éducation et de dialogue au
foyer
En Haïti, les familles ne sont pas vraiment construites
sur une base solide. D'ailleurs avant de se marier il n'y a aucun endroit
où aller pour mieux s'informer sur le mariage en tant que tel. Il n'y a
pas un niveau d'âge établi pour être marier. Dans la
société actuelle une fillette de 16 ans peut se marier librement
si elle tombe enceinte. De ce fait, cette fillette n'est pas encore
préparée pour vivre en couple. On peut attendre que ce couple va
finir mal c'est-à-dire la violence va régner quand même
dans ce couple. D'ailleurs les couples jeunes peuvent présenter un plus
haut taux de violence conjugale.
Dans la réalité, la violence conjugale tire son
origine aussi dans le passé des partenaires. Ce qui revient à
dire quand ces derniers étaient témoins des actes de violence
conjugale que subissaient leurs parents et aussi de l'éducation qu'ils
recevaient dans leur enfance. Les partenaires violents ont souvent une mauvaise
interprétation des échanges verbaux, ils disent ce qu'ils
veulent, déshumanisent l'autre. Au lieu de poser le problème afin
de trouver une solution et un éventuel compromis il règne au
foyer des troubles de communications qui durent un peu longtemps après
un conflit. Certains hommes violents préfèrent au lieu de
demander pardon ne s'ouvre pas à sa femme et refuse tout dialogue.
Après des scènes de violence dans le couple l'homme et a femme se
confie rarement leur problème, ne discute pas sur des sujets
sérieux n'entreprennent guère d'activités commune.
L'absence du dialogue au foyer rend la victime déprimée, triste,
désespérée.
6-Autres causes
Il existe d'autres facteurs chez l'individu qui peuvent
néanmoins considérés comme des causes liées
à la violence conjugale. On peut les diviser en trois parties :
Facteurs rendant la femme plus vuln?able aux violences de la part des hommes,
Facteurs favorisant le risque de violence de la part des hommes envers les
femmes, Facteurs relatifs aux pairs et _ la famille favorisant le risque de
violence de la part des hommes _ l'?ard des femmes.
1-Facteurs rendant la femme plus vuln?able aux
violences de la part des hommes
Dans la réalité il existe des facteurs qui
rendent la femme plus vulnérable aux violences de la part des hommes.
Parmi eux on peut citer l'?e, t?oin ou victime de violences dans l'enfance,
consommation de l'alcool, de la drogue, autonomie ou recherche de l'autonomie,
la pauvret_, mariage, divorce, veuve.
a)L'?e.
L'?e est un facteur de risque dans la violence conjugale. La
plupart des couples jeunes qui se marient ou qui se mettent ensemble pour
vivre ont toujours du mal _ s'entendre car ils n''?aient pas vraiment murs
pour vivre en couple. Il leur manque de capacit_ de bien r?l?hir, de bien
administrer leur foyer, de bien g?er un conflit. Des ?udes montrent que les
femmes mari?s entre 25 et 45 ans ont davantage de risque d'?re violent?s par
leur partenaire intime.
b) Avoir ?_ t?oin ou victime de violences dans
l'enfance
Un individu qui a un mauvais passé c'est-à-dire
qui dans sa jeunesse avait un comportement inacceptable serait un violent,
l'enfant qui vit dans une famille monoparentale ou qui grandit seul risque
d'être violent. Il peut devenir violent aussi s'il avait subi des mauvais
traitements durant son enfance, s'il appartenait à des groupes sociaux
marginalisés s'il a vécu dans un mauvais entourage.
c)Consommer de l'alcool, de la
drogue
Celui qui est alcoolique ou bien toxicomane qui a un faible
niveau éducatif et qui n'a pas de ressources financières peut
devenir violent. Ainsi, l'alcool est aussi un facteur favorisant la violence
conjugale mais il n'est pas essentiel. Car au cours de notre enquête nous
avons pu enregistrer un pourcentage assez faible soit de 15 %.
d)Etre autonome ou rechercher l'autonomie
La plupart des communautés marginalise encore les
femmes et légitime la violence masculine. L'homme a le plein pouvoir, la
femme non. Certaines se trouvent dans l'obligation d'abandonner leu emploi sous
les pressions de leur mari. D'autres malgré lis dire de leur mari et
malgré les actes de violence qu'elles subissent gardent encore leur
emploi. Elles exercent quand bien même leur profession. Des recherchent
montrent que les femmes plus instruites sont expos?s _ un plus grand risque de
violence et notamment de violence sexuelle de la part de leur partenaire
intime. Parce qu'elles deviennent plus autonomes, elles r?istent davantage aux
normes patriarcales. Pour reprendre le contr?e, certains hommes recourent alors
_ la violence.
e)La pauvreté
Jusqu'à présent on isole les femmes dans les
grandes activités du pays. C'est pourquoi la majorité des femmes
haïtiennes sont pauvres. On ne lutte pas vraiment pour une vraie
égalité entre l'homme et la femme. Les femmes sont peu
présentes dans le marché du travail haïtien. Les hommes sont
beaucoup mieux rémunérés que les femmes dans certains
postes alors qu'elles occupent la même place que les hommes. Il est rare
de trouver en Haïti une femme qui possède beaucoup plus d'agent que
sont mari. Cette pauvreté chez la majorité des femmes
haïtiennes augmentent le taux de violence conjugale.
f) Etre mari?
La violence conjugale est la forme de violence domestique la
plus répandue à travers le monde. Les femmes mariées
subissent dans leur foyer de la violence beaucoup plus des actes de violence
graves c'est le patriarcat qui prime c'est-à-dire l'homme a le pouvoir
de domination. On montre qu'il est fort et la femme est faible. Dans quelque
soit la forme d'union la femme doit se soumettre à son mari.il est pire
quand elle est mariée. On se base sur les stéréotypes qui
s'imprègnent. Car les hommes veulent toujours avoir le contrôle
des biens de la famille. A eux seuls reviennent les pouvoirs de
décision. La femme n'a pas le droit et ne peut pas prendre une
décision sérieuse qui sera bonne pour la famille. C'est comme si
quand la femme se marie elle est doit toujours se courber sous les ordres de
son mari.
g) Etre divorc?
Le divorce met fin dans une relation de couple qui s'?ait
mari_. Dans les soci?? traditionnelles, les divorc?s subissent plus de violence
que les femmes c?ibataires du m?e ?e. Car elles ne sont plus prot??s par un
homme. Parfois la soci?_ les met en quarantaine m?e elle ne sait pas la cause
de leur divorce. Et que parfois certains hommes profitent de l'occasion de
s'unir avec elles pour des causes bien d?ermin?s.
2-Facteurs favorisant le risque de violence de la part des
hommes envers les femmes
Outre les facteurs qui rendent la femme plus vulnérable
aux violences de la part des hommes il y a aussi des facteurs qui favorisent le
risque de violence de la part des hommes envers les femmes. Ce
sont : la Consommation de l'alcool/des drogues l'absence
d'emploi et les facteurs psychologiques.
a)Consommation de l'alcool/des drogues
Certains hommes deviennent violents sous l'emprise de l'alcool
ou de la drogue avec son consentement et aussi sans son consentement. La
plupart des hommes recourent _ la violence lorsqu'ils boivent de l'alcool et se
trouvent dans l'inconscient ou lorsqu'ils sont r?llement ivres. D'autres vont
boire de l'alcool quand ils ont des probl?es avec leur femme au foyer pour
mieux perp?rer leur acte.
b) L'absence d'emploi
L'absence d'emploi constitue un facteur favorisant le risque
de violence de la part des hommes envers les femmes. Quand l'homme perd son
emploi ou ne travaille presque pas ou ne gagne pas assez d'argent pour subvenir
au besoin de sa famille. Il devient de plus en plus violent surtout quand sa
femme ne travaille pas non plus. Il doit donner manger chaque jour _ ses
enfants occuper convenablement sa famille. Sans avoir vraiment de quoi _ les
soutenir peut lui rendre parfois violent.
c)Les facteurs
psychologiques
Il y a des facteurs psychologiques qui peuvent rendre l'homme
violent. Quand l'homme devient stress_, d?rim_, quand il perd l'estime de soi
peut lui rendre violent envers sa femmes. Certains hommes sont tr? impulsifs,
agressifs de part leur nature sont tr? violents
3- Facteurs relatifs aux pairs et _ la famille
favorisant le risque de violence de la part des hommes _ l'?ard des
femmes
L'appartenance sociale joue un r?e primordial dans la vie de
tout un chacun. Pour ce on doit normalement avoir un rang social ?ev_ et
conforme dans la soci?_. En plus des deux facteurs d?_ cit? il existe enfin des
Facteurs relatifs aux pairs et _ la famille favorisant le risque de violence de
la part des hommes _ l'?ard des femmes. En premier lieu on a l'appartenance _
un bande/_ un gang et en second lieu on a un milieu d'?ucation violent.
a)L'appartenance _ une bande/_ un
gang.
Celui qui d? son enfance appartenait _ une bande qui est
immorale qui agit en marge de la soci?_. Qui ne respecte pas les principes de
bases qu'?ablit la soci?_ ou il vit.et qui pas toujours des actes anti sociaux.
Quand depuis l'enfance il ne fr?uente que des amis d?inquants qui ont des
comportements immoraux risquent de devenir violents quand il se marie ou quand
il vit concubinage.
b) Un milieu d'?ucation violent
L'?ucation est le pilier de toute soci?_ bien fond?. En fait,
celui qui ne re?it pas une ?ucation de base peut _ 80% devenir violent. En
effet, le milieu o_ l'on grandit, o_ l'on se forme peut rendre quelqu'un
violent
B- Les impacts de la violence conjugale
Sans occulter le fait qu'il existe des hommes victimes de
violence conjugale on ose dire que la femme est toujours victime. L'agresseur
est le conjoint ou bien le mari, le concubin actuel ou l'ex concubin, l'ex
conjoint ou bien l'ex mari. Les conséquences de la violence conjugales
sont très dures tant pour les victimes qui la subissent que pour les
enfants et pour l'ensemble de la société. Les conséquences
sont très gravent pour ses victimes car elles les affectent
profondément. Selon nos recherches et notre enquête la violence
conjugale a des conséquences de grande ampleur sur le couple, sur la
victime, sur l'agresseur, sur les enfants et sur la société et
autres.
1-Impacts de la violence conjugale sur le couple
La violence conjugale a une incidence majeure sur le couple en
général. Car au moment de la violence et même après
au sein du foyer il y a un déséquilibre, les deux partenaires
n'exercent pas une influence mutuelle l'un sur l'autre. Ils ne sont plus
là pour s'entraider comme dans un couple sans violence. L'un va perdre
confiance en l'autre et la peur peut se régner dans la famille. Les
activités communes sont souvent stoppées. Les projets, les plans
d'avenir les aventures sont à repenser. Ils pensent beaucoup plus sur
leur avenir à savoir comment leur relation va prendre fin si c'est par
divorce ou bien par séparation de fait ou séparation de corps
comment va être l'éducation de leurs enfants. De ce fait la
violence conjugale déstabilise complètement le couple. Car
parfois le silence règne le couple est en faillite. L'homme violent
peut priver la femme de tout et surtout si elle n'a pas ses propres revenus
c'est encore pire. Dans certains couples l'irresponsabilité parentale
survient au moment du conflit. Le couple devient de plus en plus violent et
pauvre. En effet, les conséquences de la violence conjugale sont
effroyables pour le couple.
2- Impacts de la violence conjugale sur la victime
féminine
Etant donné que se sont les femmes qui sont souvent
victimes de la violence conjugale. Nous allons montrer ses conséquences
sur les femmes. Il est à faire remarquer que la violence conjugale ne
produit pas les mêmes effets sur les femmes mais ils provoquent quand
bien même des conséquences néfastes. Pour ce faire nous
allons parler sur les conséquences de la violence conjugale sur la
santé des femmes, sur son développement personnel et sur ses
revenus.
a) conséquences sur la santé de la
femme
La violence conjugale a des conséquences horribles sur
la santé des femmes. Diverses études ont montré que la
violence accroît les risques pour les femmes de souffrir de
problèmes de santé physique et reproductive(
*).
Une femme victime de violence physique peut avoir des blessures
extérieures et intérieures telles que membres cassés,
plaies au visage etc. La femme a souvent mal au ventre après avoir
subi des chocs comme des coups de pieds, coups de poings au ventre. Cela peut
entrainer même la mort pour cette dernière. Et si elle est
enceinte cela peut causer la mort prématurée de l'enfant à
naitre.la femme qui subit des violences verbale et psychologique est totalement
déprimée, elle se sent toujours humiliée, elle perd
souvent l'estime de soi, fait souvent des cauchemars, elle est toujours
angoissée. Certaines d'entre elles ont tendance à se suicider. La
plupart de ces victimes ont une peur constante. Cette peur se développe
le plus souvent chez celles qui n'ont pas des moyens économiques et qui
désire de rester dans leur foyer avec leur mari malgré les
violences qu'elles subissent. La peur s'installe chaque jour car elles
craignent le pire. Elles pensent qu'à n'importe quel moment son mari
peut lui faire du mal. Les victimes de ces types de violence peuvent prendre la
fuite car elles ne veulent plus être frappées ni
résistées. Selon l'organisation mondiale de la santé les
femmes de violence conjugale perdent entre une et quatre années de vie
en bonne santé et la prise en charge ambulatoire d'une femme victime de
violence conjugale coute deux fois et demie plus cher à la
société que celle des autres femmes. Les victimes de violence
psychologique ont toujours des troubles émotionnelles comme la
colère, la honte, le sentiment de culpabilité, d'un sentiment
d'impuissance. Elles avoir des difficultés à s'endormir, elles
peuvent perdre l'appétit et perdre aussi leur mémoire. La SOFA
publie des cas où des femmes haïtiennes ont été
sévèrement brûlées par leurs conjoints laissant des
cicatrices considérables en plus des traumatismes psychologiques (la
peur, le stress, etc.)(
*).Les
conséquences des victimes de violence sexuelles sont aussi graves que
les autres. La femme peut devenir stérile, dépourvue de
sensations, avoir des grossesses non désirées, avoir des
infections génitales. Elle peut avoir le VIH aussi si son mari avait des
rapports non protégés avec d'autres femmes. En fait, la violence
conjugale a des mauvaises conséquences sur la santé des femmes.
Certaines femmes sont souvent agressées pendant leur grossesse, ce qui
entraîne quelquefois une fausse couche.
b) Conséquences sur son
développement personnel et sur ses revenus
Les conséquences de la violence conjugale sur le
développement personnel et les revenus de la femme victime sont
très graves. Elle met la victime dans une atmosphère ou la peur,
la honte la déviance règne. Elle mine la confiance en elle,
détruit le bien être. Il est très difficile pour une
victime de violence conjugale s'épanouit et de continuer à se
développer. D'ailleurs Le rapport du Secrétaire
Général sur toutes les formes de violence a confirmé le
fait : « Les femmes victimes de violence sont moins
susceptibles de trouver un emploi, tendent à occuper des postes peu
qualifiés et ne bénéficient guère
d'avancements(
*)».
Certaines femmes après les types de violence subit de la part de son
mari ne travaillent plus. C'est pourquoi beaucoup de femmes se trouvent dans
l'obligation d'accepter pendant plusieurs années l'humiliation.
3-Impacts de la violence conjugale sur les enfants
La violence conjugale a aussi des conséquences
sérieuses sur tous les membres de la famille spécialement sur les
enfants. Ces derniers sont souvent témoins des actes de violence que
supportent leurs parents. Cela revient à dire qu'ils ne sont pas
épargnés par la violence qui domine dans leur famille. Quelque
soit la nature de l'acte de la victime affecte surement l'enfant. Dans plus de
la moitié des cas les enfants sont témoins des scènes de
violence. Plus que la moitié des femmes interrogées ont
déclaré que leurs enfants étaient présents lors des
agressions. Parfois au foyer ils voudraient intervenir mais dès fois ils
sont trop petits pour aider son père et sa mère à
gérer un conflit et éviter la perpétration de l'acte de
violence. Des études ont montrées que la violence familiale
entraîne au moins trois conséquences majeures sur les
enfants : problème de santé, piètres niveau scolaires
et recours à la violence dans leurs propres existences114(
*).Car
derrière chaque femme brutalisée par son partenaire, se trouve
souvent un (ou des) enfant(s) qui, s'ils ne sont pas directement
agressés, souffrent néanmoins à des degrés divers
du climat de violence qui règne dans leur univers quotidien. Ces
violences produisent également des conséquences
irréversibles sur leur développement futur.
La violence conjugale a des conséquences psychologiques
sur les enfants. L'enfant est souvent traumatisé lorsqu'il se souvient
des actes de violences qu'il a vues dans sa famille. Il est souvent
déprimé, il se replie sur lui-même. Ils présentent
également des signes d'anxiété et de dépression,
des symptômes traumatiques et des problèmes d'humeur plus
fréquemment que les autres enfants115(
*).
La violence conjugale a des conséquences très
lourdes sur le plan éducatif et social de l'enfant. Car l'enfant issu
d'une famille ou la violence est présente et répétitive
souffre beaucoup plus que les autres l'échec scolaire. C'est à
dire que leurs résultats sont toujours inférieurs de ceux des
autres élèves. Parfois ils refusent d'aller à
l'école après les scènes qu'ils viennent de voir car cela
leur cause du tord et ils veulent être le protecteur de la victime.
Certains ont tendance d'abandonner l'école et d'autres l'abandonnent.
Plusieurs font l'école buissonnière. A l'école ses
enfants sont refermés, sont dans la lune ou bien ils se montrent
très agressifs. Ils sont socialement isolés et ont des
comportements anti sociaux.
Quelque soit le niveau d'âge l'enfant est constamment
frappé par la violence conjugale. L'enfant souffre de la violence
conjugale depuis dans les entrailles de sa mère quand cette
dernière a souffert de la violence quand elle est enceinte. Les
conséquences précises en fonction de l'âge et du sexe sont
aussi significatives : même
à un très bas âge, les enfants sont
gravement affectés par la violence. Les enfants d'âge
préscolaire peuvent se montrer angoissés ou agressifs alors que
les plus âgés sentent qu'il leur incombe d'intervenir pendant un
incident violent. Certaines études montrent que les filles ont davantage
tendance à être renfermées et déprimées alors
que les garçons dans la même situation tendent plutôt
à faire preuve d'agressivité. Cependant, pour tous les enfants
vivant dans un milieu violent, la violence leur apparaît très
tôt comme un instrument de pouvoir et de contrôle sur les
autres.
Il y a lieu de croire que dans les foyers avec violence, les
enfants aussi risquent d'être victimes de violence physique ou
d'exploitation sexuelle.(22)En outre, les enfants élevés dans une
atmosphère de violence conjugale ont d'avantage de risque d'être
eux même violent au sein de leur couple quand ils seront adultes. Ce qui
revient à dire que ces enfants sont susceptibles de reproduire la
violence.
4- Impacts sur la
société
La violence conjugale a des conséquences directes sur
la société surtout sur le plan économique. Car dans notre
enquête et dans nos recherches certaines femmes interrogées
affirment qu'elles travaillaient au paravent mais maintenant à cause des
mauvais traitements subis de la part de leur mari elles obligent de ne plus
travailler. La violence restreint la liberté de mouvement des femmes qui
en sont victimes. Elles sont sujettes au perte de concentration. Le cout
économique direct de la violence contre les femmes est énorme car
elle entraine une diminution de la participation des femmes au marché de
l'emploi, une baisse de productivité au travail et une augmentation de
leur taux d'absentéisme. Ainsi l'Amnesty international relève que
le cout indirect résulte de la participation amoindrie des femmes au
développement social est pour sa part impossible à
mesurer.2 donc la violence conjugale a des conséquences
directes et indirectes sur la société qui sont tout à fait
graves. Quand des enfants sont trop perturbés pour apprendre ou se
développer normalement, quand les adultes victimes de violence sont
incapables d'atteindre leur plein potentiel, ou quand la qualité de vie
au sein des familles et de la communauté est considérablement
réduite, nous encourons des coûts sociaux.(26)
5- Impacts sur l'agresseur
Il est vrai que les impacts de la violence conjugale sur la
victime féminine et sur les enfants sont toujours plus graves que les
victimes masculines. Des recherches ont démontré que l'homme
n'est la victime que dans moins de 5% des cas de violence dans un couple(35).
Néanmoins, ils ont quand bien même des conséquences pour
l'agresseur. En effet, un homme qui fait usage de violence risque d'avoir un
casier judiciaire et de perdre son emploi, ou d'avoir peu de chances de se
retrouver du travail. Beaucoup d'agresseurs ont peu d'estime de soi, et
éprouvent de la frustration et des remords en rapport avec leurs
actes.(24) Les agresseurs sont responsables de la violence et du tort caus?.
Dans certains cas, les agresseurs ont pu avoir ?_ eux-m?es agress? ou avoir ?_
t?oins de violence. Ils peuvent avoir appris qu'une fa?n d'exercer le pouvoir
et le contr?e consiste _ agresser autrui. Ils peuvent continuer _ agresser
autrui m?e si cela d?ruit leurs relations ou a d'autres effets n?atifs sur leur
vie comme l'implication dans syst?e de justice p?ale. Certains agresseurs
finissent par mettre fin _ leurs jours et _ ceux de leurs victimes
,
Chapitre 4 : Recommandations proposées pour
la prévention de la violence conjugale et l'élimination de la
violence à l'égard des femmes
Ce dernier chapitre formule des recommandations que l'on puise
dans des documents de l'ONU, des ONG, de la part des victimes
interrogées lors de notre enquête et aussi nous formulons nos
propres recommandations car nous ne devons pas rester inactifs dans la lutte
contre la violence conjugale. Les recommandations de ce présent chapitre
se divisent en trois parties. En premier lieu, nous allons présenter les
recommandations au niveau national qui se limite à huit domaines
d'action qui sont des recommandations pratiques par ailleurs formulées
à l'intention des instances intergouvernementales aussi bien que du
système des nations unies. En second lieu, nous donnerons les
recommandations au niveau international dont les Etats ont la charge de suivre
et de mettre en oeuvre. Sur le plan international, les recommandations vont
envisager sur deux angles premièrement au niveau intergouvernemental et
deuxièmement sur le système des Nations Unies Coordination au
sein du système des Nations Unies et appui institutionnel. Enfin nous
formulons nos recommandations personnelles que nous jugeons nécessaires
et efficaces, et que L'Etat haïtien doit réagir très vite.
1 Recommandations au niveau national
Les recommandations stratégiques ci-après
découlant de la présente étude sont essentielles pour
avancer sur la voie de l'élimination de la violence à
l'égard des femmes. Ces recommandations sont interdépendantes et
sont toutes indispensables à l'adoption d'une approche efficace,
systématique et globale en vue de mettre un terme à la violence
à l'égard des femmes.
a)Assurer l'égalité des sexes et
protéger les droits fondamentaux des femmes
La violence à l'égard des femmes est à la
fois une cause et une conséquence de la discrimination dont elles sont
victimes ainsi que de leur inégalité et situation de
subordonnées. Les États ont l'obligation de respecter,
protéger, promouvoir et garantir tous les droits de l'homme, notamment
les droits des femmes de se prémunir contre la discrimination.
L'incapacité d'accomplir cette mission est à l'origine de la
violence à l'égard de la femme et de son aggravation.
Il est alors recommandé aux États :
§ D'assurer le respect, la protection et l'exercice de
l'ensemble des droits de l'homme et des libertés fondamentales
§ De ratifier sans réserve tous les traités
relatifs aux droits de l'homme, notamment la Convention sur
l'élimination de toutes les formes de discrimination à
l'égard des femmes et son Protocole facultatif
§ D'assurer que les femmes sont conscientes de leurs
droits et en mesure de les exiger et exercer
§ De sensibiliser les hommes et les femmes, les
garçons et les filles aux droits fondamentaux des femmes ainsi
qu'à leur responsabilité de respecter les droits d'autrui
§ D'assurer que les femmes ont accès à la
justice et à une protection égale devant la loi et que les
auteurs d'actes de violence à l'égard des femmes ne restent pas
impunis
§ De reconnaître et garantir le droit des femmes de
disposer librement de leurs corps et de leur sexualité
§ De garantir aux femmes les différents droits
économiques et sociaux, notamment les droits à l'héritage,
à la propriété, au logement et à la
sécurité sociale
§ De procéder à des évaluations
d'impacts sur les femmes pour assurer que les politiques sociales et
économiques, notamment la planification du développement, ne
perpétuent ni n'aggravent la violence à l'égard des femmes
mais appuient activement la prévention et l'élimination de cette
violence
§ De prendre des mesures en réponse à la
diversité des expériences de la violence vécues par les
femmes, ces expériences étant façonnées par la
convergence de leur statut de femme et d'autres facteurs comme la race,
l'origine ethnique, la classe sociale, l'âge, la
séropositivité, l'orientation sexuelle, le handicap, la
nationalité, le statut juridique, la religion et la culture
b) Jouer un rôle de chef de file pour mettre
un terme à la violence à l'égard des
femmes
Il est indispensable que tous les secteurs (notamment les
acteurs étatiques, les faiseurs d'opinion, les chefs d'entreprise, les
organisations de la société civile et les chefs communautaires)
assument, à tous les niveaux de responsabilité (local, national,
régional et international), un rôle moteur dans la lutte pour
mettre un terme à toutes les violences commises à l'égard
des femmes et aider à mobiliser dans ce sens. Il est primordial pour les
États de mettre un terme à l'impunité et de satisfaire
à leurs obligations de rendre des
comptes en matière de violence à l'égard
des femmes pour prévenir et réduire ce fléau, et ainsi de
traduire dans la pratique leur engagement d'agir.
Il est alors recommandé :
§ Pour les États, d'affirmer avec force le besoin
urgent de mettre un terme à la violence à l'égard des
femmes et de garantir l'obligation de rendre des comptes au public pour tous
les cas de violence, de se soumettre à l'examen de l'opinion publique et
d'écarter les approches institutionnelles et culturelles qui favorisent,
justifient ou tolèrent la violence
§ Pour les États, de s'abstenir de commettre des
actes de violence à l'égard des femmes et d'assurer qu'aucun
agent de l'État ne s'y livre, notamment en prenant des mesures punitives
ou disciplinaires à l'égard de tout agent de l'État
coupable de ce type de violence, de prévenir tout acte de violence
à l'égard des femmes de la part des agents non étatiques,
de poursuivre et punir tous les coupables, et d'ouvrir des voies de recours et
de réparation aux victimes
§ De permettre aux chefs communautaires et aux faiseurs
d'opinion au niveau local (notamment au sein des établissements
scolaires, religieux et traditionnels, des organisations communautaires, des
syndicats, des entreprises et des médias) de contribuer activement
à forger une volonté politique et une action durable afin de
faire cesser la tolérance et complicité des communautés
vis-à-vis de la violence masculine à l'égard des femmes
§ D'encourager les hommes et les garçons à
se déclarer fermement hostiles à la violence à
l'égard des femmes et à cesser de protéger les coupables
ou de tolérer leurs violences
§ De reconnaître le rôle moteur joué
par les femmes dans la lutte pour mettre un terme à la violence à
leur égard, en particulier les organisations locales de femmes, de leur
permettre de mener leurs actions sans entrave, et d'appuyer activement leurs
efforts
c)Combler les écarts entre les normes
internationales et les législations, politiques et pratiques
nationales
Les règles et normes internationales ne sont toujours
pas suffisamment mises en pratique. L'impunité de la violence à
l'égard des femmes (perpétrée par les acteurs
étatiques aussi bien que non étatiques) résulte de
l'incapacité de respecter les normes internationales via une action et
une mise en oeuvre sérieuses au niveau national et local.
Il est alors recommandé aux États :
§ De transposer les engagements internationaux dans les
législations, politiques et pratiques nationales
§ De suivre et d'appliquer les recommandations
formulées lors des examens périodiques de leurs rapports, ainsi
que lors des procédures de communication et d'enquête, s'il y a
lieu, par les organes créés en vertu d'instruments internationaux
relatifs aux droits de l'homme, en particulier celles du Comité pour
l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes
§ D'éliminer toutes les lois discriminatoires
à l'égard des femmes; d'examiner et de revoir toutes les
politiques et pratiques publiques pour assurer qu'elles ne sont pas
discriminatoires à l'égard des femmes; et de veiller à la
conformité des dispositions de leurs multiples systèmes
juridiques, lorsqu'elles existent, avec les normes internationales relatives
aux droits de l'homme, notamment le principe de non-discrimination
§ D'assurer qu'ils sont dotés d'une
législation qui combat de manière appropriée toutes les
formes de violence à l'égard des femmes
§ D'agir avec diligence voulue pour prévenir la
violence à l'égard des femmes, d'enquêter sur ces actes de
violence, de poursuivre et punir les auteurs, y compris les agents de
l'État, et d'ouvrir des voies de recours aux victimes
§ De prendre des mesures concrètes pour combattre
les causes structurelles de la violence à l'égard des femmes, et
de renforcer les activités de prévention qui s'attaquent aux
pratiques et règles sociales discriminatoires
§ D'adopter des plans d'action suivis et mis à
jour régulièrement par les pouvoirs publics en consultation avec
la société civile, en particulier, les ONG et les groupes et
réseaux de femmes
§ D'améliorer la connaissance des
victimes/survivantes sur leurs droits et les recours qui leur sont ouverts,
ainsi que leur capacité de les revendiquer grâce à un
véritable accès à la justice
§ D'améliorer les compétences de l'ensemble
du personnel du système juridique et du système de justice
pénale, ainsi que des services sanitaires et éducatifs en vue de
répondre aux besoins des victimes/survivantes et d'en garantir les
droits via l'éducation professionnelle, la formation et d'autres
programmes de renforcement des capacités
§ De garantir l'aide voulue aux victimes/survivantes en
leur proposant des services appropriés et accessibles qui
améliorent leur sécurité et renforcent leur liberté
d'action
§ De protéger les femmes dans les situations de
conflit et d'après conflit, ainsi que dans les zones d'installation des
personnes réfugiées ou déplacées dans leurs propres
pays, où elles sont les cibles privilégiées de violences
et où leur capacité de rechercher et d'obtenir réparation
sont limitées, et d'adopter une approche tenant compte des
sexospécificités dans le cadre des procédures de demandes
du droit d'asile
§ De combattre les attitudes et comportements
fondés sur des stéréotypes contribuant à la
violence masculine à l'égard des femmes, en collaborant en
particulier avec les hommes et les garçons, et d'encourager d'autres
parties prenantes à appliquer des mesures dans le cadre de la
prévention de la violence à l'égard des femmes
§ De revoir et renforcer leur action menée
auprès des auteurs de violences, en particulier d'évaluer
l'incidence des programmes de réadaptation, en vue d'étendre les
stratégies disponibles en matière de prévention de la
violence à l'égard des femmes
d) Elaborer et appliquer durablement des
stratégies multisectorielles énergiques, coordonnées au
niveau national et local
L'action visant à mettre un terme à la violence
à l'égard des femmes ne devrait pas se réduire à
des mesures ad hoc, uni sectorielles ou portant sur un seul problème,
mais s'étendre à une approche globale, systématique et
durable bénéficiant de l'aide et du soutien voulus de la part de
vigoureux mécanismes institutionnels spéciaux et permanents.
Cette action devrait associer des secteurs de l'État comme la justice,
la santé, le logement et l'éducation ainsi que la défense,
les finances, les affaires étrangères, l'agriculture et le
travail. La coordination entre les différents secteurs et
échelons est essentielle pour aider les femmes survivantes de la
violence à avoir accès à des services juridiques,
sanitaires et sociaux efficaces, ainsi que pour améliorer les
activités de prévention.
Il est alors recommandé aux États :
§ D'assumer leur mission de coordonnateur de toutes les
administrations publiques au niveau national et local, indispensable à
l'élaboration de stratégies durables destinées à
mettre un terme à la violence à l'égard des femmes
§ De créer des mécanismes institutionnels
vigoureux au niveau local, régional et national afin de garantir
l'action, la coordination, le suivi et l'obligation de rendre des comptes
§ D'inclure les activités de prévention et
de réduction de la violence masculine à l'égard des femmes
dans un large éventail de domaines d'activité comme la lutte
contre le VIH/sida, la santé reproductive, l'aménagement urbain,
l'immigration, la réduction de la pauvreté, le
développement, les situations de conflit et d'après conflit, les
zones d'installation des réfugiés, ainsi que l'action
humanitaire
§ De proposer une vue globale des causes et des
conséquences de la violence à l'égard des femmes dans des
programmes appropriés d'éducation et de formation à tous
les niveaux, notamment la formation professionnelle des travailleurs
sanitaires, enseignants, agents de la force publique et travailleurs sociaux
e)Allouer des ressources et des financements
adéquats
La violence à l'égard des femmes appauvrit les
individus, les familles, les communautés et les pays. Tolérer la
permanence de cette violence sans qu'elle ne perde de son intensité
entraîne des coûts sociaux, politiques et économiques
considérables qui soulignent la nécessité d'investir
à la mesure des besoins dans la sécurité des femmes. Cet
effort passe par une volonté politique accrue sous la forme d'un net
accroissement des moyens financiers et humains engagés dans la lutte
contre la violence à l'égard des femmes.
Il est alors recommandé aux États :
§ D'accroître le financement en vue d'offrir aux
victimes/ survivantes des services appropriés et un accès
à la justice et aux voies de réparation
§ D'évaluer les budgets au niveau national et
local selon une approche soucieuse de l'égalité entre les hommes
et les femmes et de corriger les déséquilibres de manière
à garantir une allocation plus équitable de ressources à
l'élimination de la discrimination et de la violence à
l'égard des femmes
§ De financer l'action contre la violence à
l'égard des femmes par prélèvements sur les budgets
nationaux
§ De garantir des ressources supplémentaires
auprès de donateurs et de fonds spécialisés aux programmes
de lutte contre la violence à l'égard des femmes, en particulier
dans les pays les moins développés et les pays en conflit ou qui
sortent d'un conflit
Il est également nécessaire pour les
États, les donateurs et les organisations internationales :
§ D'allouer d'importantes ressources à
l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes,
à la promotion de l'égalité des sexes, ainsi qu'à
la prévention et réparation de toutes les formes et
manifestations de violence à l'égard des femmes
§ D'allouer des ressources à l'évaluation
et au suivi de la programmation novatrice des pouvoirs publics et ONG, et
d'appuyer la transposition à plus grande échelle des pratiques
les plus encourageantes et des plus grandes réussites en matière
de projets pilotes.
f) Renforcer les structures nationales
chargées de protéger les femmes
Pour renforcer des structures nationales chargées de
protéger les femmes, il est recommandé à l'Etat
de :
§ Améliorer les compétences des juges,
commissaires du gouvernement, agent de police en vue de leur permettre de
répondre aux besoins des femmes victimes et d'en garantir leurs droits
à travers l'éducation professionnelle, la formation et d'autres
programmes de renforcement des capacités ;
§ Améliorer le traitement donné aux
employés du système judiciaires, de la Police nationale, des
services sociaux en leur accordant des salaires raisonnables et du
matériel nécessaire pour lutter contre les actes de violence et
de discrimination commis contre les femmes ;
§ Agir de concert avec les organisations de
défense des droits des femmes en élaborant des politiques et
diffuser des documents en vue de promouvoir la sécurité des
femmes dans leur foyer, dans la collectivité et en détention, et
mener des campagnes d'initiation aux principes du droit pour informer les
hommes et les femmes de leurs droits ;
§ Réformer le système judiciaire en vue de
le rendre plus apte à fournir une justice impartiale pour tous et toutes
et qui respecte les Lois et les Conventions en matière des droits des
femmes ;
§ Financer les programmes d'action des associations
féministes contre la violence et la discrimination à
l'égard des femmes haïtiennes;
§ Encourager l'émergence d'Association de
défenses des droits des femmes à travers tout le pays en leur
fournissant aide et assistance (financiers, techniques, etc.)
§ Fournir un budget adéquat à l'Office de
Protection du Citoyen, lequel budget devra permettre à cette institution
d'avoir des bureaux dans les 10 départements géographiques du
pays.
g) Appliquer les dispositions des Instruments
internationaux
L'application des normes internationales rentre aussi dans le
cadre des engagements de l'Etat haïtien, mais vu l'importance de ces
dispositions dans le processus de lutte contre la violence à
l'égard des femmes, nous estimons nécessaire de les
considérer à part.
Il est recommandé que l'Etat
haïtien de :
§ Combler les écarts entre les normes
internationales et les législations nationales. Les règles et
normes internationales ne sont pas suffisamment mises en pratique, car
l'impunité et la violation des droits des femmes haïtiennes
résultent de l'incapacité de respecter les normes internationales
via une action et une mise en oeuvre au niveau national ;
§ Suivre et applique les recommandations formulées
lors des examens périodiques des rapports, ainsi que lors des
procédures de communication et d'enquête, s'il y a lieu, par les
organes créés en vertu d'instruments internationaux relatifs aux
droits de l'homme, en particulier celles du comité pour
l'élimination de la discrimination à l'égard des
femmes ;
§ Eliminer toutes les discriminations à
l'égard des femmes, examine et de revoie toutes les politiques et
pratiques publiques pour assurer qu'elles ne sont pas discriminatoires à
l'égard des femmes ;
§ Veiller à la conformité des dispositions
de leurs multiples systèmes juridiques, lorsqu'elles existent, avec les
normes internationales relatives aux droits de l'homme, notamment le principe
de non-discrimination ;
§ Améliorer la connaissance des victimes sur leurs
droits et les recours qui leur sont ouverts, ainsi que leur capacité de
les revendiquer grâce à un véritable accès à
la justice ;
§ Promulguer de nouveaux textes de lois, afin de doter le
pays d'instruments juridiques aptes à favoriser la mise en application
des Conventions Internationales (beaucoup d'accords et traités
internationaux sont signés et ratifiés par Haïti mais ne
sont jamais publiés dans le Moniteur que est le journal officiel du
pays).
h) prendre des mesures intégrées
afin de prévenir et d'éliminer la violence à
l'égard des femmes
Tous les gouvernements, les organisations internationales et
non gouvernementales et autres acteurs doivent prendre des mesures dans le but
de de prévenir et d'éliminer la violence à l'égard
des femmes spécialement le gouvernement haïtien.
Il est recommandé que l'Etat haïtien de :
§ Voter et/ou renforcer des sanctions pénales,
civiles, du travail et administratives pour punir toute forme de violence
contre des femmes
§ Mettre en place des mécanismes institutionnels
ou renforcer ceux qui existent pour permettre aux femmes de dénoncer, et
toute sécurité et confidentialité les actes de violence
dont elles sont victimes
§ Elaborer et appliquer des plans d'action visant
à éliminer la violence envers les femmes
§ Fournir des structures d'accueil et des secours bien
financé ainsi que des conseils médicaux, psychologiques, de
même qu'une assistance judiciaire gratuit ou peu couteuse
§ Organiser et financer des campagnes d'information et
des programmes d'éducation et de formation à l'intention des
filles, des garçons, des hommes et des femmes concernant les effets
nocifs de la violence sur les plans personnel et social.
i)Application des lois
Haïti a fait une avancée importante grâce au
décret du 11 août 2005 qui modifie le code pénal et
criminel concernant les viols. L'objectif actuel est la mise en application de
cette législation. Le diagnostic réalisé
révèle en effet que le personnel du système judiciaire et
policier n'a pas connaissance de son existence. Il est donc recommandé
de réaliser des ateliers de formation des personnes clés du
système judiciaire (juges, avocats, etc.) et des fonctionnaires de la
police sur le décret et sur la manière de procéder. Il est
recommandé d'utiliser des ressources existantes comme les formations que
sont actuellement en train de réaliser URAMEL et aussi les formations de
genre et de violence que réalise la PNH en association avec le Bureau de
la Parité de la MINUSTAH. En plus du contenu du décret, il faudra
informer au sujet du nouvel accord entre le MCFDF et le MSPP qui garantit la
gratuité du certificat médical.
Recommandations générales
1.
Adopter une politique d'État intégrale afin de satisfaire les
besoins spécifiques des femmes et prendre des mesures à
l'égard des problèmes de la discrimination et de la violence
auxquelles elles sont confrontées, appuyées par des ressources
humaines et financières suffisantes, et appliquées par tous les
secteurs clés et les Ministères.
2.
Adopter des politiques et des programmes publics conçus pour attaquer et
changer les stéréotypes dégradants sur le rôle des
femmes dans la société et pour promouvoir l'éradication
des comportements sociaux discriminatoires qui se dressent sur la voie de son
plein accès à la justice; ces politiques doivent inclure des
programmes de formation et des initiatives détaillées de
prévention.
3.
Promulguer des lois, adopter des politiques et des programmes gouvernementaux
visant à s'attaquer efficacement aux inégalités entre les
femmes et les hommes dans la société haïtienne,
particulièrement dans les sphères du travail, de
l'éducation, de la santé, de la participation à la
politique et de la famille.
4.
Promulguer des lois qui protègent adéquatement les femmes et les
mineures des actes de violence basée sur le sexe - corporels, sexuels et
psychologiques - dans les sphères publique et privée. Allouer des
ressources suffisantes et édicter la réglementation
nécessaire pour s'assurer de leur application effective à travers
la nation.
5.
Développer des programmes éducatifs pour le public, dès le
plus jeune âge, de façon à cultiver le respect pour les
femmes comme des égales, la reconnaissance de leurs besoins particuliers
et leur droit à vivre libres de violence et de discrimination.
6.
Renforcer la capacité des institutions de combattre la tendance à
l'impunité dans les cas de violence et de discrimination à
l'égard des femmes, au moyen d'enquêtes criminelles efficaces qui
débouchent sur des actions en justice, assurant ainsi que les crimes
soient dûment sanctionnés et que les victimes
bénéficient de réparations.
7.
Offrir aux femmes victimes une assistance légale effective et
gratuite leur permettant de déposer une plainte devant les tribunaux et
créer des centres spécialisés chargés de fournir
des services multidisciplinaires, qu'ils soient judiciaires, médicaux et
psychologiques, aux victimes de violence.
2-Recommandations au niveau International
Depuis la quatrième Conférence mondiale sur les
femmes, la violence à l'égard des femmes a fait l'objet d'une
attention accrue dans l'ensemble du système des Nations Unies de la part
des organes intergouvernementaux aussi bien que des organes d'experts, ainsi
qu'au sein des organismes du système des Nations Unies. Ces efforts
n'ont pas encore abouti à une réponse globale,
systématique, bien coordonnée et dotée de ressources
appropriées. Aussi les engagements, normes et règles ont-ils une
application limitée. En outre, il importe également de se pencher
sur de nouvelles questions, comme l'articulation de la violence à
l'égard des femmes avec d'autres problèmes, les nouvelles
formes de violence à l'égard des femmes ou les
nouvelles situations conduisant à la violence à leur
égard. Cette violence fait l'objet d'une attention ciblée dans
certains domaines, mais l'action contre la violence à l'égard des
femmes ne fait toujours pas partie intégrante de l'ensemble des mesures,
programmes et actions mis en oeuvre. La violence à l'égard des
femmes n'a pas le retentissement ni l'importance indispensables à
l'accomplissement de nets progrès. Il importe d'adopter une approche
plus cohérente et plus stratégique afin de s'attaquer aux
difficultés décrites dans la présente étude et
abordées dans les six domaines stratégiques de recommandations
ci-dessus. Cette approche nécessite d'améliorer la collaboration
entre l'ensemble des acteurs, notamment les pouvoirs publics, la
communauté internationale et la société civile.
Ce chapitre aborde la nécessité d'adopter une
approche plus systématique et plus globale de la violence à
l'égard des femmes au sein du système des Nations Unies. C'est
avec détermination à tous les niveaux qu'il importe de mener une
action concrète de prévention et d'élimination de la
violence à l'égard des femmes pour donner suite à
l'initiative majeure de l'Assemblée générale de demander
la réalisation de la présente étude. Les organismes
intergouvernementaux et les entités du système des Nations Unies
doivent assumer un rôle moteur plus affirmé, plus cohérent
et plus visible, attesté par une volonté politique, une place
plus grande accordée à la lutte contre la violence à
l'égard des femmes parmi les priorités de la communauté
internationale, une action durable et une hausse des ressources en vue de
renforcer l'application du cadre normatif et des principes directeurs
régissant la lutte contre la violence à l'égard des
femmes.
a) Niveau intergouvernemental
Il est recommandé que les organes intergouvernementaux
renforcent la responsabilisation en matière de lutte contre la violence
à l'égard des femmes en vue d'accélérer la mise en
oeuvre des engagements, normes et règles dans ce domaine au niveau
national, régional et international.
Il est recommandé en particulier que :
§ L'Assemblée générale examine tous
les ans la question de la violence à l'égard des femmes sur la
base d'un rapport du Secrétaire général. Il conviendrait
que cet examen s'appuie, tout en les complétant, sur les travaux
ciblés et sectoriels entrepris sur la violence à l'égard
des femmes par d'autres organes intergouvernementaux. Dans son combat contre la
violence à l'égard des femmes mené selon une approche
holistique, l'Assemblée générale devrait également
mettre l'accent sur les problèmes nouveaux ou naissants, notamment les
liens que la violence à l'égard des femmes entretient avec
d'autres questions comme le VIH/sida, l'élimination de la
pauvreté, la sécurité alimentaire, la paix et la
sécurité, les interventions humanitaires, la santé ou la
prévention de la criminalité
§ Le Conseil de sécurité intensifie ses
efforts pour lutter contre la violence sexiste à l'égard des
femmes, et surveille systématiquement les mesures prises dans le cadre
de la mise en oeuvre de sa résolution 1325 (2000) sur les femmes, la
paix et la sécurité. À cette fin, le Conseil de
sécurité devrait envisager de mettre en place un mécanisme
de contrôle conçu pour améliorer la contribution du Conseil
à la prévention et réparation de la violence à
l'égard des femmes lors des conflits armés
§ Les organes intergouvernementaux, notamment la
Commission de consolidation de la paix, le Conseil des droits de l'homme, le
Conseil économique et social et ses commissions techniques, en
particulier la Commission de la condition de la femme, la Commission pour la
prévention du crime et la justice pénale et la Commission de
statistique, examinent, d'ici à 2008, la question de la violence
à l'égard des femmes sous toutes ses formes et manifestations
dans le cadre de leurs mandats, et assignent des priorités en
matière de lutte contre cette violence à leurs activités
et programmes de travail à venir. Les organes intergouvernementaux
devraient également, dans leurs domaines de compétence
respectifs, repérer les insuffisances du cadre normatif et des principes
directeurs internationaux relatifs à la violence à l'égard
des femmes et s'efforcer d'y remédier
§ Le Conseil des droits de l'homme réaffirme le
mandat du Rapporteur spécial sur la violence contre les femmes, ses
causes et ses conséquences qui a activement contribué à
développer les travaux sur la violence à l'égard des
femmes et qu'il demande, en coordination avec la Commission de la condition de
la femme, au Rapporteur spécial de faire rapport tous les ans au Conseil
des droits de l'homme aussi bien qu'à la Commission de la condition de
la femme en tant que principal organe intergouvernemental chargé du
suivi et de la mise en oeuvre de la Déclaration et de la Plate-forme
d'action de Beijing
§ L'Assemblée générale consolide le
rôle joué par le Bureau de la Conseillère spéciale
du Secrétaire général pour la parité des sexes et
la promotion de la femme comme instance chargée de faire mieux
connaître l'action menée pour éliminer la violence à
l'égard des femmes au niveau international et régional, et d'en
renforcer la coordination et la mobilisation. Ces efforts devraient en
particulier chercher à améliorer la coordination d'une approche
à l'échelle du système, y compris au niveau de chaque
pays. Il conviendrait que la responsabilité de cette coordination soit
assumée au niveau du Conseil des chefs de secrétariat des
organismes des Nations Unies pour la coordination
b) Le système des Nations Unies
Coordination au sein du système des
Nations Unies et appui
institutionnel
Pour optimiser l'efficacité des structures et
ressources existantes, et en assurer la cohérence et la coordination, il
est recommandé que :
§ Les entités du système des Nations Unies
déterminent clairement comment la violence à l'égard des
femmes affecte la bonne exécution de leurs mandats et qu'elles
renforcent les mesures pour y faire face. Il conviendrait en particulier
qu'elles améliorent leurs actions menées en réponse
à la nature intersectorielle de la violence à l'égard des
femmes et qu'elles les associent à leurs activités liées
aux questions comme le VIH/sida, l'élimination de la pauvreté, la
sécurité alimentaire, la paix et la sécurité, les
interventions humanitaires, la santé, l'éducation, la
réforme juridique et judiciaire, ou la prévention du crime
§ La Conseillère spéciale du
Secrétaire général pour la parité des sexes et la
promotion de la femme, suscite une meilleure coordination des activités
dans ce domaine à l'échelle du système des Nations Unies,
via le Réseau inter institutions pour les femmes et
l'égalité des sexes, pour améliorer la visibilité,
la cohérence et l'efficacité de l'action menée, ainsi que
le suivi, la communication de l'information et l'obligation de rendre des
comptes, et qu'elle en fasse rapport aux Comités de haut niveau
chargés du programme et des questions de gestion, et, en dernier
ressort, au Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations
Unies pour la coordination.
Le groupe de travail sur la violence à l'égard
des femmes constitué par le Réseau devrait assister la
Conseillère spéciale dans ce domaine
§ La Conseillère spéciale du
Secrétaire général pour la parité des sexes et la
promotion de la femme, UNIFEM en qualité de gestionnaire du Fonds
d'affectation spéciale, ainsi que le groupe de travail sur la violence
à l'égard des femmes du Réseau inter institutions pour les
femmes et l'égalité des sexes examinent les éventuels
approches et moyens susceptibles d'améliorer l'efficacité du
Fonds d'affectation spéciale pour appuyer les actions visant à
éliminer la violence à l'égard des femmes comme
mécanisme de prévention et de réparation de la violence
à l'égard des femmes à l'échelle du système,
et pour faire en sorte que les enseignements tirés des projets soutenus
guident davantage les travaux directifs et les activités normatives sur
la violence à l'égard des femmes à l'échelle du
système
C) Autres Recommandations
Pour lutter contre la violence conjugale et surtout la
violence contre la femme on doit mener beaucoup d'autres actions jugées
efficaces. Il convient aux autorités de l'Etat de :
§ Faire respecter les droits de la femme et
protéger les victimes
§ Créer un espace de dialogue et rencontre pour
les couples surtout ceux qui sont en difficulté.
§ Appliquer les lois nationales et internationales
§ Prendre des mesures urgentes et concrètes pour
garantir l'égalité des sexes
§ Renforcer la capacité économique de la
femme
§ Accélérer le développement du
cadre législatif pour punir sévèrement les agresseurs et
de rendre public les peines qu'ils vont encourir
§ Former les policiers sur les violences dirigées
contre les femmes et de les assister
§ Mettre en place des structures d'assistance aux femmes
victimes de violence.
§ Mettre des centre d'hébergement temporaire dans
tous les départements pour les femmes victimes de violence conjugale
§ Remettre en question des stéréotypes
sexistes
§ Promouvoir le principe d'égalité entre
l'homme et la femme.
§ Faire des campagnes de sensibilisation à travers
les médias contre les formes de violence à l'égard de la
femme.
§ Mettre en place des services d'accueil et d'urgence
dans tout le pays pour les femmes victimes de la violence conjugale au niveau
de la Police et de la santé
§ Appliquer les sanctions prévues par le
décret du 6 juillet 2005 en matière d'agressions sexuelles,
d'adultère...
§ Mettre à la disposition des femmes victimes de
violence des ressources humaines et financières pour les appuyer dans
leur démarche de justice et les aider à se protéger contre
la violence.
§ Améliorer les politiques et augmenter les
efforts visant à prévenir la violence conjugale et à y
réagir;
§ Renforcer les services et le soutien aux personnes
victimes de violence et à leurs enfants;
§ Faire en sorte que les agresseurs soient responsables
de leurs actions dans le cadre du système de justice pénale.
§ Accélérer la promotion de la
présence des femmes dans les espaces de décisions ;
§ Révision du Plan National de Lutte contre les
Violences faites aux Femmes, préparé par la Concertation
Nationale contre la Violence faite aux Femmes
3-Recommandations Personnelles
A travers ce chapitre, nous avons pu citer diverses
recommandations déjà publiées tant au niveau national
qu'international. Nous avons constaté que leur application demeure
lacunaire. A notre tour nous proposons des mesures que nous jugeons
nécessaire pour lutter contre la violence conjugale en Haïti. Elles
sont au nombre de trois : premièrement on a l'élaboration
d'un code de famille haïtienne, amélioration des lois et
l'administration de la justice
a) Am?iorer l'application de la loi et
l'administration de la justice
L'application de la loi reste en Ha·i dans tous les
domaines reste un d?i surtout sur le plan judiciaire. Le minist?e de la Justice
ha·ien doit collaborer avec ses partenaires des provinces et des
territoires. Afin d'identifier les questions en commun et d'?hanger des
renseignements sur l'ensemble des aspects de l'application de la loi et de
l'administration de la justice dans les cas de violence conjugale. Ainsi nous
proposons de :
§ Superviser les cas de la violence conjugale
§ Réviser le code d'instruction criminel
§ Soutenir les informations des victimes
§ Participer aux poursuites
§ Augmenter le taux de condamnation des agresseurs
§ Collecter et utiliser des formes additionnelles de
preuve
§ Equiper tous les tribunaux des matériels pouvant
répondre aux besoins des victimes
§ Contrôler la procédure des jugements
relatifs à la violence conjugale
§ Créer des tribunaux spéciaux dans tout le
pays pour juger les cas de violence conjugale
§ Appliquer la loi pour tous sans discrimination
§ La poursuite de la révision de la
législation
b) Création d'un code de famille
haïtienne
Haïti ne se dote pas d'un code de famille où l'on
doit se référer quand règne dans une famille de la
violence. De ce fait, il est recommandé à l'Etat de :
§ Elaborer un code de famille haïtienne le plus vite
que possible
§ Avoir pour objet d'assurer le bien être des
familles haïtienne ;d'harmoniser le rapport entre les couples et d'
assurer l'égalité des conjoints.
§ Ne pas établir de discrimination dans la famille
qu'elle soit constituée dans les liens du mariage ou non.
§ Améliorer la situation des couples qui vivent en
concubinage
§ Promouvoir le droit des concubins quand ils attendent
en jugement
§ Protéger les victimes
Conclusion
Au terme de ce travail il importe de
BIBLIOGRAPHIE
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- Encyclopédie en ligne Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Droits_de_l'Homme
- Quotidien haïtien Le Nouvelliste :
http://www.lenouvelliste.com
- Agence en ligne Alter Presse :
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- Amnesty International France /
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- Women's Human Right net /
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-L'association Internet pour la Promotion des droits de
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http://www.droitshumains.org/index.htm
-Lille alternative: wwwgoogle.com
- Santé Canada, Centre National d'information sur la
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www.hc-sc.gc.ca, 1998
Site du canton de vaud : www conséquences
de la violence conjugale
Centre national d'information sur la violence dans la
famille :
http://www.hwc.ca/datahpsb/ncfv/nc-cn.htm
Canada, Ottawa
- L'Association pour les Droits des Femmes et le
Développement (AWID) /
http://www.awid.org/index.php
Coordination Nationale de Plaidoyer pour les Droits des Femmes
(CONAP), 2004, Lettre ouverte au Premier Ministre de la République
D'Haïti, Préoccupations de la Coordination Nationale de Plaidoyer
pour les Droits des Femmes -CONAP- dans cette conjoncture de transition,
Port-au-Prince.http://www.alterpresse.org/imprimer.php3?id_article=1253
SOURCES DIVERSES (REVUES, ARTICLES,
PUBLICATIONS) :
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- Ministère à la Condition Féminine et
aux Droits des Femmes (MCFDF), Rapport de Beijing+10,
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-Constitution de 1805
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-centre de recherche interdisciplinaire sur la violence
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- NATIONS UNIES, Assemblée
générale, Documents officiels, Vingt-troisième session
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-Nations Unies, loc.cit p32
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l'Etude approfondie de toutes les formes de violence à
l'égard des femmes, Rapport du Secrétaire
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-BIBLE
-CODE CIVIL NAPOLEON Bonaparte
-CODE CIVIL DE JEAN PIERRE Boyer
- SOFA, Cas de violence accueillis et accompagnées dans
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- Décret du 8 octobre 1982
- URAMEL, Manuel de formation a l'accompagnement et a la prise
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2005. Plan National de Lutte Contre les Violences faites aux femmes
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ALEXANDRE, Régine. 2006. Les études, la
législation et les institutions : Etude sur la Violence Faite aux Femmes
en Haïti (Rapport UNIFEM pour cette étude). Non
publié.
TABLE DES MATIÈRES
REMERCIEMENTS
....................................................................................2
INTRODUCTION
........................................................................................
3
Première partie
L'évolution du phénomène de la
violence conjugale en Haïti
Chapitre I : Cadre conceptuel et
historique de la violence conjugale en Haïti
1-
DEFINITIONS....................................................................................
a) Définition de la
violence.........................................................................
b) Définition de la violence
conjugale........................................................
c) Définition de la violence à l'égard de
la femme.........................................
2 -LES MANIFESTATIONS DE LA VIOLENCE
CONJUGALE...........................
a) Violence
verbale..............................................................................
b) Violence
psychologique.....................................................................
c) Violence
physique............................................................................
d) Violence
sexuelle.............................................................................
e) Violence
économique.......................................................................
f) Violence
religieuse..........................................................................
3-HISTORIQUE DE LA VIOLENCE CONJUGALE EN HAITI
a) Le système
patriarcat.............................................
b) La religion...........................
c)
L'Etat...............................................................
4-AMPLEUR DE LA VIOLENCE CONJUGALE
.................................
a) Ampleur de la violence conjugale au niveau
national.................................
b) Ampleur de la violence conjugale au niveau
international...........................
Chapitre II : Le cadre juridique face
à la violence conjugale en
Haïti................................................
1- LA LEGISLATION NATIONALE
a) La constitution du 29 mars
1987..................................................................
b) Le décret du 8 octobre
1982.......................................................................
c) Le décret du 11 aout
2005..........................................................................
d) Les textes de Droit
Civil...........................................................................
e) Les textes de Droit
Pénal...........................................................................
f) Les textes de Droit du
Travail.....................................................................
2-LA LEGISLATION INTERNATIONALE
a) La Convention De Belém Do
Para...............................................................
b) La Convention Internationale sur l'élimination de
toutes les formes de violence et
De discrimination à l'égard de la
femme........................................................
c) La résolution 55/68 sur l'élimination de
toutes les formes de violence contre la
Femme..........................................................................................
d) La Convention Internationale sur l'Elimination de toutes
les formes de discrimination à l'égard des femmes.
(Résolution
34/180)........................................................
3-LES INSTITUTIONS HAITIENNES POUR LE RESPECT ET LA PROTECTION
DES DROITS DE LA FEMME ............................
1-LES ORGANISMES
GOUVERNEMENTAUX..............................
a) L'Office de la Protection du Citoyen
(OPC)...................................................
b) La Police Nationale D'Haïti
(PNH)...............................................................
c) Le Ministère à la Condition Féminine
et aux Droits de la Femme (MCFDF)..............
2- LES ORGANISMES NON GOUVERNEMENTAUX
............
a)
SOFA................................................................................................
b)
ENFOFANM.......................................................................................
c) KAY
FANM........................................................................................
Deuxième partie
Analyse critique de la violence conjugale en
Haïti plus particulièrement dans la ville des
Cayes................................................................
Chapitre III L'ENQU?TE
.............................................
1-PRESENTATION DE L'OUTIL DE
L'ENQUETE..........................
a) Délimitation du
terrain..............................................................................
b) La population
choisie...............................................................................
c) La technique
utilisée................................................................................
d) Elaboration de l'outil
d'enquête..................................................................
e) Tableau des résultats de
l'enquête................................................................
f) Analyse des résultats de
l'enquête................................................................
g) Interprétation des résultats de
l'enquête.........................................................
2LES FACTEURS GENERATEURS DE LA VIOLENCE
CONJUGALE...
a) L'ignorance des lois relatives de la violence
conjugale.......................................
b) La disparition économique entre l'homme et la
femme.......................................
c) L'incompréhension de certains hommes du rôle
du mari......................................
d) Manque d'éducation et de dialogue au
foyer....................................................
e) L'inapplication des textes de lois y
relatives...................................................
f) La passivité de l'Etat
haïtien......................................................................
3- LES IMPACTS DE LA VIOLENCE
CONJUGALE.........................
a) Sur le
Couple.......................................................................................
b) Sur les
enfants.......................................................................................
c) Sur la
société........................................................................................
d) Sur la victime
.......................................................................................
e) Sur
l'agresseur.....................................................................................
Chapitres IV Recommandations proposées
pour la prévention de la violence conjugale et l'élimination de
la violence à l'égard des
femmes...................................................................................
1-RECOMMANDATIONS AU NIVEAU NATIONAL ..................
a) L'Etat haïtien doit lutter contre la violence
conjugale.........................................
b) L'Etat haïtien doit appliquer les Dispositions les
instruments internationaux ............
c) L'Etat haïtien doit renforcer des sanctions
pénales relatives à la violence................
d) L'Etat haïtien doit assurer l'égalité
des sexes et protéger les droits fondamentaux des
femmes..............................................................................................
e) L'Etat doit jouer un rôle de chef de file pour
mettre un terme à la violence
à l'égard des
femmes..............................................................................
f) L'Etat doit élaborer et appliquer durablement des
stratégies multisectorielles............
énergiques, coordonnées au niveau national
et local..........................................
g) L'Etat doit allouer des ressources et des financements
adéquats...........................
2-RECOMMANDATIONS AU NIVEAU INTERNATIONAL ............
a) Niveau
intergouvernemental.....................................................................
b) Le système des Nations
Unies...................................................................
3-RECOMMANDATIONS PERSONNELLES
..............................
a) Améliorer l'application de la loi et
l'administration de la justice.............................
b) Création d'un code de famille
haïtienne.........................................................
CONCLUSION
.............................................................................................................
BIBLIOGRAPHIE
.......................................................................................................
ANNEXE
....................................................................................................................
ANNEXES
ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRES
Enquête auprès d'un échantillon de
familles haïtiennes
Dans le centre ville des cayes
Période : septembre 2009- mars
2010
INFORMATIONS PRELIMINAIRES
1) Age du (de la)
répondant(e) ?..............................................................
2) Etat Civil ? :
.........................................................................................................
3) Niveau
d'études ? ...........................................................................
4) Activités
professionnelles?.....................................................................................
5) Nombre
d'enfants?..................................................................................................
6) Date de vie
commune ?..........................................................................................
THÈME 1 : IMPORTANCE DU PHENOMENE DE LA VIOLENCE
CONJUGALE
1) Avez-vous déjà entendu parler de la violence
conjugale ?........................................
2) Si oui, où l'avez
entendu ?........................................................................................
3) Qui sont le plus souvent victimes de la violence conjugale
?..................................
4) Selon vous, c'est un phénomène nouveau
?..............................................................
5) Pensez vous qu'il existe seulement en
Haïti ?..............................................
6) Ce phénomène existe t-il toutes les familles
haïtiennes ?........................................
THÈME 2 : DEFINITION DE LA VIOLENCE CONJUGALE ET
SES FORMES
1) Savez vous ce que c'est la violence
conjugale ?.......................................................
2) Avez-vous l'habitude de disputer avec ton partenaire ?
..................................
3) Êtes-vous déjà victime de la violence
conjugale ?....................................................
4) Si oui, comment cela a manifesté ?
..........................................................
5) Arrive-t-il que votre partenaire veut avoir des rapports
sexuels contre votre gré ?...
6) Que se passe-t-il dans ce cas ?
..............................................................
THÈME 3 : LA LOI FACE A LA VIOLENCE CONJUGALE
1) Connaissez-vous l'existence des textes de lois sur la
violence Conjugale ?.............
2) Pensez-vous que la loi haïtienne joue bien sa
partition dans les situations de violence
conjugale ?..............................................................................
3) Avez-vous porté plainte et où ça
?.........................................................
4) Si non, pourquoi tu ne le fais ?
5) Avez-vous déjà jugé avec ton
partenaire pour des actes de violence conjugale ?....
6) Êtes-vous toujours
satisfaite ?....................................................................................
THÈME 4 : CAUSES ET CONSEQUENCES DE LA VIOLENCE
CONJUGALE
1) Quelles sont les causes de la violence
conjugale ?...................................................
2) Quelles sont les conséquences de la violence
conjugale ?.........................................
THÈME 5 : RECOMMANDATIONS ET SOLUTIONS
1) Quelles recommandations aimeraient vous faites à
l'Etat haïtien pour vaincre la violence conjugale ?
..........................................................................
2) Avez-vous des solutions à
proposer ?........................................................................
GLOSSAIRE
CEDAW
Convention sur l'Élimination de toutes les formes de
Discrimination à l'Égard des Femmes
CHREPROF
Centre Haïtien de Recherches et d'Actions pour la Promotion
Féminine
CONAP
Coordination Nationale pour le Plaidoyer pour les Droits des
Femmes
EMMUS III
Enquête de Mortalité, Morbidité et
Utilisation des Services, 2000
MCFDF
Ministère à la Condition Féminine et aux
Droits des Femmes
MINUSTAH
Mission des Nations Unies de Stabilisation en Haïti
MJSP
Ministère de la Justice et de la Sécurité
Publique
OMS
Organisation Mondiale de la Santé
ONG
Organisation Non Gouvernementale
ONU
Organisation des Nations Unies
PNH
Police Nationale d'Haïti
SOFA
Solidarité Fanm Ayisyen
UNICEF
Fond des Nations Unies pour l'Enfance
UNIFEM
Fonds de Développement de Nations Unies pour la Femme
URAMEL
Unité de Recherche et d'Action Médico-Légale
VIH/SIDA
Virus Immunodéficience Humaine / Syndrome d'Immuno
Déficience Acquise