Unité-Egalité-Paix MINISTERE DE L'EDUCATION
NATIONALE
ET DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
THEME : L'Inspection du Travail
a Djibouti
Réalisé par : ABDOULKADER WARSAMA AFASSEH,
étudiant en 3éme année A.E.S.
Sous la supervision de : Mr. Youssouf Ali, enseignant et
Doctorant à l'Université de Djibouti.
2010
*
SOMMAIRE 1-2
REMERCIEMENT 3
ACCRONYMES, SIGLES ET ABREVIATIONS 4
INTRODUCTION 5-6
PARTIE I- MISSIONS ET PREROGATIVES DE L'INSPECTION DU
TRAVAIL 7
I/LES MISSIONS DE L'INSPECTION DU TRAVAIL 7
A_ LES MISSIONS GENERALES 7
1°) Contrôle de l'application de la législation
du travail 7
2°) Informations et conseils technique aux partenaires
sociaux 8
3°) la Conciliation 9
B_ AUTRES MISSIONS CONFIEES AUX INSPECTEURS
10
1°) Les décisions de l'Inspecteurs du Travail
10
2°) Coopération 11
3°) Formation 11
C_ ACTIVITES HORS CONVENTION N°81 12
II/ LES PREROGATIVES DE L'INSPECTION DU TRAVAIL
12
A_ INDEPENDANCE 12
1°) Protection contre les influences 13
2°) Libre décision après un contrôle
13
L'Inspection du Travail
à Djibouti. Page 2
B_ POUVOIR DE CONTRÔLE 14
1°) Droit d'Entrée 14
2°) Droit d'Enquête, de Communication et de
Prélèvement 14
3°) Recours à des Expertises 15
C_ POUVOIR D'INJONCTION 16
1°) Mises en Demeures 16
2°) Procès-verbal 16
3°) Procédures d'Urgences 17
PARTIE II- L'INSPECTION DU TRAVAIL AU VUE DE LA
REALITE
18
I/ LA SITUATION REELLE DE L'INSPECTION DU TRAVAIL A
DJIBOUTI 18
A_ LES FONCTIONS EXERCEES PAR L'I.T 18
1°) Sur le plan de Ressources 19
2°) Au niveau de la réglementation du travail
20
B_ LES MOYENS DONT DISPOSE L'I.T 20
1°) Ressources Humaines 21
2°) Ressources Matériels et Financières
21
II/ LES MOYENS DE DEVELOPPER L'INSPECTION DU TRAVAIL A
DJIBOUTI 22
A_ LES MOYENS ADEQUAT 22
1°) Les moyens de travail et situation moral des Inspecteurs
22
2°) l'Organisation administrative 23
B_ LES PERSPECTIVES DU SERVICE DE L'ITLS 24
1°) Dans le domaine de la Conciliation
25
2°) Dans le domaine du contrôle et de l'information
25
CONCLUSION 27
ANNEXE 28
BIBLIOGRAPHIE 31
REMERCIEMENT
La réalisation de ce mémoire n'aurait pu
être possible sans l'aide d'Allah et le soutient de plusieurs personnes
auxquelles je tiens à manifester toute ma gratitude.
Je veux ainsi exprimer mes plus sincères remerciement
à mon encadreur monsieur Youssouf Ali, enseignant
à l'Université de Djibouti ; et aussi, Mme KOÏNA
Omar Dahelo, Inspectrice du Travail et des Lois Sociales (ITLS). Leurs
commentaires ainsi que leurs supervisions m'ont guidé et secondé
tout au long de ce travail.
Je tiens aussi à témoigner ma gratitude à
Mr ABDI FARAH IDLEH, contrôleur du Travail, ses commentaires pertinents
ainsi que sa patience exceptionnel.
Enfin, je désire remercier les personnels du service de
l'Inspection du Travail et des Lois Sociales (ITLS), et toutes les autres
personnes qui ont participé indirectement à ce mémoire.
L'Inspection du Travail
à Djibouti. Page 4
Acronymes, Sigles et
Abréviations
*IT Inspection du Travail
*CHS Comité d'Hygiène et de
Sécurité
*ITLS Inspection du Travail et des Lois
Sociales
*OIT Organisation International du Travail
*BIT Bureau International du Travail
*CL Code du Travail
*ART Article
*PV Procès-verbal
*PVC Procès-verbal de Conciliation
*PVNC Procès-verbal de Non
Conciliation
*N° Numéro
*CONV Convention
INTRODUCTION
« La justice sociale est le meilleur moyen d'assurer une
paix durable et d'éliminer la pauvreté (...) »
*
La création d'un service d'inspection du travail par
chaque état membre était prévue par le traité de
Versailles qui créa l'organisation international du travail (O.I.T).
Étant la seule institution multilatérale au
monde dotée d'une structure tripartite, l'OIT a pour vocation de fournir
aux hommes et aux femmes de tous les pays, riches ou pauvres, de meilleures
possibilités d'obtenir un travail et un revenu décents, la
sécurité de l'emploi et de meilleures conditions de vie. Elle
s'efforce d'atteindre ces objectifs en promouvant les droits au travail, en
encourageant la création d'emplois décents, et en
renforçant le dialogue social dans le domaine de l'emploi.
L'O.I.T a été fondée en 1919, afin que
tout soit mis en oeuvre pour améliorer la condition des travailleurs et
permettre par là même l'avènement d'une paix universelle et
durable. En effet, l'OIT élabore des normes internationales du travail
sous la forme de conventions et de recommandations qui fixent
les conditions minimales des droits fondamentaux au travail, notamment le droit
d'organisation et de négociation collective, l'abolition du travail
forcé et autres instruments régissant les multiples aspects du
monde du travail.
Djibouti a donné une grande importance aux normes
internationales du travail depuis son adhésion à l'OIT en 1978.
Il a ratifié 60 conventions internationales du travail dont les 8
conventions se rapportent aux droits fondamentaux au travail.
Ainsi, La convention 81 de l'Organisation
internationale du Travail (OIT) qui est l'une des conventions du travail dites
fondamentales, dont notre pays est signataire comme 140 autres pays, stipule
bien toutes les missions assignées aux inspections du travail.
La fonction de l'inspection du travail constitue l'une des
plus importantes et anciennes fonctions de l'administration du travail. Le
besoin d'un service d'inspection du travail est apparu en effet depuis une
longue date puisque il était lié à l'apparition des
législations du travail.
Les législations du travail sont apparues à la
suite des appels à l'intervention de l'Etat pour l'organisation des
relations du travail entre les partenaires sociaux en vue de protéger le
travailleur contre l'exploitation et améliorer les conditions du
travail.
L'Inspection du Travail
à Djibouti. Page 6
Avec l'apparition des législations du travail on a
ressenti le besoin de créer des unités administratives pour
veiller au contrôle d'application de ces législations en ce sens
que les textes législatifs demeurent théoriques et ne
réalisent pas leurs objectifs s'ils ne sont pas suivis de l'application
effective. Il est apparu donc nécessaire d'instituer un organisme
d'inspection pour contrôler de l'exécution de ces textes et pour
s'assurer de l'exécution des obligations qui en découlent aussi
bien par les employeurs que par les travailleurs. Avec le progrès
industriel et la croissance rapide de la classe ouvrière et des
organisations de travailleurs, l'intérêt porté a
l'inspection du travail s'est accentué. Il en est de même, son
importance, son efficacité et son rôle influent socialement,
économiquement, et même politiquement dans l'amélioration
des conditions du travail.
A Djibouti comme dans le monde entier, les Inspections de
Travail sont des institutions publiques chargées de veiller au respect
des droits du travail. Ces missions sont d'assurer l'application des
dispositions légales relatives aux conditions de travail et à la
protection des travailleurs dans l'exercice de leur profession, fournir des
informations et des conseils techniques aux employeurs et aux travailleurs sur
les moyens les plus efficaces d'observer les dispositions légales et de
porter à l'attention de l'autorité compétente les
déficiences ou les abus qui ne sont pas spécifiquement couverts
par les dispositions légales existantes.
L'inspection du travail à Djibouti est mise en place par
le décret du 17 août 1944, instituant le corps
des inspecteurs du travail aux colonies. En effet, quels sont
les missions de l'inspection du travail dans la législation du
travail, et sont-ils authentiquement réalisable ?
L'inspection du travail joue un rôle important dans la
réglementation du travail.
Au niveau national la loi n°
133/AN/05/5éme L du 28 janvier 2006 portant code du travail
comporte des dispositions relatives aux missions confiées aux
inspecteurs du travail et aux prérogatives allouées à ces
derniers (PREMIERE PARTIE) ; cependant, en réalité les
inspecteurs du travail à Djibouti n'exercent pas toutes les fonctions
qui leur sont confiées par les textes et ne disposent pas des moyens
prévus par ces textes (DEUXIEME PARTIE).
1
* JUAN SOMAVIA, directeur
général du BIT.
PREMIERE PARTIE : Missions et
prérogatives de l'Inspection du Travail.
Cette première partie a pour objet l'étude des
principales missions de l'inspection du travail (et des lois sociales) et des
prérogatives qui sont conférées aux inspecteurs du travail
pour leur permettre d'exercer pleinement ces missions.
I_ les missions de l'inspection du travail.
L'Inspection du travail dispose des missions, il y'a ceux qui
sont générales et d'autre qui sont à titre
supplétif.
Elles puisent leur légitimité non seulement dans
les normes internationales(OIT), notamment la Convention
n°81, mais également dans les textes nationaux
réglementant les services d'inspection (notamment l'administration du
travail).
A_ Les missions générales
Ces missions principales sont au nombre de trois. Elles
comportent le Contrôle ; l'information et le Conseil ; ainsi que la
Conciliation.
1) Contrôle de l'application de la
législation du travail.
La mission de contrôle est la mission première de
l'inspection. La convention n°81 dans son article 3 §
1 a) dispose que l'IT sera chargé : « d'assurer
l'application des dispositions légales relatives aux conditions de
travail et à la protection des travailleurs dans l'exercice de leur
profession, telles que les disposition relatives à la durée du
travail, aux salaires, à la sécurité, à
l'hygiène et au bien-être, à l'emploi des enfants et des
adolescents, et à d'autres matières connexes, dans la mesure
où les inspecteurs du travail sont chargés d'assurer
l'application desdites disposition. »
Cet article stipule que les conditions de travail et la
protection des travailleurs doivent constituer l'essentiel des domaines de
compétence de l'inspection du travail dans les entreprises.
L'Inspection du Travail
à Djibouti. Page 8
Les questions couvertes par les notions « conditions
de travail >> concernent les conditions et le milieu dans lesquels
le travail est exercé. A titre d'exemple la convention cite la
durée du travail, les salaires, la sécurité,
l'hygiène, le bien -être, l'emploi des enfants et des adolescents.
Et l'expression « protection des travailleurs dans l'exercice de leur
profession >> se rapporte plus particulièrement à la
protection sociale et aux droits fondamentaux accordés aux travailleurs
tout au long de leur emploi.
En mentionnant à la fois les conditions de travail et
la protection des travailleurs dans l'exercice de leur profession, la
convention prévoit la compétence de l'inspection du travail
à l'égard de l'ensemble des droits reconnus aux travailleurs par
la législation du travail.
Le contrôle des conditions de santé et de
sécurité au travail est l'une des missions les plus largement
attribuée à l'inspection du travail. La législation
nationale confère à l'inspection des pouvoirs visant à
l'élimination ou, tout au moins la réduction des risques
professionnels à la santé et sécurité sur tous les
lieux de travail et à encourager une véritable culture de
prévention dans les entreprises ; de plus, l'article 121
du code de travail, prévoit d'aménager les
installations et régler la marche du travail de manière à
préserver le mieux possible les salariés des accidents et
maladies.
En effet, cette fonction est la plus ancienne et sa
primauté est régulièrement rappelée. Selon
l'article L 131 du code du travail, les inspecteurs et les
contrôleurs du travail sont ainsi chargés de veiller à
l'application des dispositions du code du travail. Cependant, L'inspecteur du
travail n'est pas, en France, juge du contrat de travail et n'a donc pas
à trancher les litiges nés de son exécution ou de sa
rupture. Le contentieux des litiges nés de leur application
relève, dans la plupart des cas, de la compétence exclusive de
tribunaux spécialisés, les conseils des prud'hommes
; en revanche, l'inspecteur du travail, à Djibouti, est
habilité à régler les litiges relatifs au contrat du
travail.
Outre les missions de contrôle, l'inspection du travail
assure des missions d'information et de conseils et porte à l'attention
de l'autorité compétente les déficiences ou abus qui ne
sont pas spécifiquement couverts par les dispositions légales
existantes, conformément aux dispositions de l'art 3 §1
b) et c) de la convention.
2) Informations et conseils technique aux employeurs et
aux travailleurs.
Pour que les interventions des inspecteurs du travail soient
efficaces, il est essentiel que les employeurs et les travailleurs soient
pleinement conscients de la nécessité de Connaître et
d'observer leur droits et obligations respectifs.
Aussi, la convention, dans son article 3 §1
b, confie également à l'inspection du
travail la mission de « fournir des informations et des conseils
techniques aux employeurs
et aux travailleurs sur les moyens les plus efficaces
d'observer les dispositions légales ».
La mission de conseil et d'information comme la fonction de
contrôle visent à assurer l'application effective de la
législation. En ce sens, elles sont interdépendantes et
complémentaires. Ces deux fonctions sont indissociables et
représentent les deux aspects essentiels de l'inspection du travail.
En effet, l'information et conseil aux partenaires sociaux se
fait par entrevues, entretiens téléphonique, réponses aux
correspondances et lors des contrôles ou suite aux visites d'entreprises.
Cette année étant donné que l'ITLS a effectué
très peu des visites d'entreprises, l'information et conseil aux
partenaires s'est passé sur place à l'ITLS.
Cette mission trouve, également, son origine dans la
réglementation du travail, selon l'article 192 §
c) prévoit que l'IT a pour mission de renseigner,
éclairer et conseiller les partenaires sociaux que sont les employeurs,
les travailleurs ou leurs représentant.
En résumé, cette mission est exercée
à travers différents moyens, notamment :
_ Par les observations formulées par les agents de
contrôle de l'inspection du travail lors des visites.
_ Par les informations des agents des services de renseignements
spécialement créés pour accueillir et renseigner le public
dans la plupart des services.
_ Par les observations formulées par le C.H.S.
_ Par la diffusion d'informations à travers les
possibilités offertes par Internet, les médias tels que presse
écrite, radio et télévision.
3) La CONCILIATION
Si pour le BIT, la fonction de résolution des conflits
collectifs du travail paraît difficilement compatible avec les fonctions
d'inspection liées aux conditions de travail et à la protection
des travailleurs dans l'exercice de leur profession assignées par les
conventions internationales à l'Inspecteur du travail (art 8 de la
convention 81), la
réglementation du travail, à Djibouti, attribue une
fonction de conciliation des conflits collectifs du travail à
l'inspection du travail.
La conciliation est considérée comme faisant
naturellement partie des fonctions des inspecteurs du travail du fait d'une
part, qu'ils sont des fonctionnaires dont les qualités
d'indépendance et d'impartialité sont prévues à
l'art 6 de la conv.n°81 et que
L'Inspection du Travail
à Djibouti. Page 10
d'autre part ils sont les plus proches des partenaires sociaux
et, par conséquent les mieux placés pour comprendre les litiges
entre employeurs et salariés.
Les inspecteurs du travail se tiennent informés de
l'ensemble des conflits et interviennent fréquemment à l'amiable
dans les conflits collectifs dès lors que les partenaires sociaux
requièrent ou acceptent son intervention.
Mais ils peuvent également le faire de leur propre
initiative pour renouer
Les contacts entre employeurs et grévistes en cas de
blocage du processus de négociation.
La conciliation est l'une de principale mission exercée
par l'inspection du travail à Djibouti ; ainsi, en cas de conflits
l'inspecteur ou le contrôleur du travail convoque les parties aux fins de
procéder à leur conciliation.
A l'issue de la tentative de conciliation, le service du
travail établit séance tenant un Procès-verbal constatant
soit l'accord, soit le désaccord partiel ou total des parties. Celles-ci
contresignent le procès-verbal et en reçoivent copies.
(1)
En cas où les agents de service du travail (inspecteur
ou contrôleur) réussissent la conciliation, ils
établissent un PVC ; sinon, c'est-à-dire en cas de
désaccord total ou
partiel, ils dressent un PVNC et le différent est
obligatoirement soumis dans le délai de huit jours francs par
l'inspecteur du travail ou par le directeur du travail au conseil d'arbitrage.
(2)
Au cours de cette année 2220 requêtes ou plaintes
ont été enregistrées par le service de l'inspection du
travail (3) et des lois sociales (I.T.L.S). Sur ces
différends de nature individuelle 1810 cas ont reçu une solution
définitive par la voie de conciliation amiable. En revanche 13
employés ont retrouvé leur travail par la voie de la
réintégration. De plus, 376 différends ont
été transmis au tribunal du travail après que la tentative
de conciliation devant l'inspection du travail a échoué.
Enfin, d'autres missions peuvent être confiées aux
Inspecteurs du travail.
2
B) Autres missions confiées aux Inspecteurs du
travail.
Ces autres missions qui s'ajoutent à leurs missions
principales, conformément à l'art 3 § 2
de la convention, ne doivent pas faire obstacle à ces
dernières ni porter préjudice d'une manière quelconque
à l'autorité et à l'impartialité qui leur sont
nécessaires dans leurs relations avec les employeurs et les
travailleurs.
1_
Les décisions de l'inspecteur du
travail
(1) : Art 179 du code du travail
(2) : Art 180 du code du travail
(3) : voir « Rapport d'Activité de
l'année 2009 »
Parallèlement au pouvoir général de
contrôle, un pouvoir spécial de décision est accordé
à l'inspecteur du travail.
Le pouvoir de décision de l'inspecteur du travail se
retrouve pratiquement dans tous les livres du code. Néanmoins, à
la différence du pouvoir de contrôle dont le domaine est
très général, le pouvoir de décision n'existe que
si un texte de nature légale ou réglementaire l'a
prévu.
Ce pouvoir de décision traduit l'intention du
législateur de permettre à l'inspecteur soit de contrôler
le pouvoir disciplinaire de l'employeur, soit d'assouplir une
réglementation en l'adaptant au cas d'espèce, soit encore de
veiller à l'intérêt général sur le plan
économique.
En effet, l'inspecteur du travail agit sur la base de ses
pouvoirs propres (pour
l'essentiel de l'application de la réglementation du
travail dans l'entreprise).
Quelques exemples :
o En ce qui concerne la durée du travail, l'inspecteur du
travail, est appeléà délivrer aux
employeurs ; l'autorisation de faire effectuer des heures
supplémentaires au delà du contingent annuel, de
pratiquer des horaires individualisés en l'absence de
représentants du personnel, de dépasser la durée
quotidienne du travail ~ etc. (4)
o Sur le champ santé et sécurité au
travail, l'inspecteur du travail peut autoriser l'employeur à
déroger aux règles d'aménagement des vestiaires, des
lavabos et des douches ~ etc. (5)
2_
Cooperation
Cette mission est assurée par l'art 192,
c) du code du travail, l'IT a pour mission de suivre les relations
avec les autres Etats et les organisations internationales en ce qui concerne
les questions relevant de sa compétence.
En effet, les inspecteurs participent à des
réunions avec les organisations institutionnelles comme les syndicats,
et autre.
3
(4) : Art 84-86 et suivant du code du
travail
(5) : Art 121 du code du travail
L'Inspection du Travail
à Djibouti. Page 12
Formation
3_
A tous les échelons, les agents de l'inspection du travail
participent à des formations, en tant que bénéficiaires de
la formation, et aussi en tant que formateurs.
Ils participent aussi, à travers des groupes de travail
nationaux ou régionaux, à l'élaboration de toutes sortes
de documents d'aide au contrôle.
C) activités hors convention n° 81
Il existe certaines activités qui ne relèvent
pas des dispositions prévue par la convention n°81 ; il convient
d'ajouter que les agents de l'Inspection du travail exercent diverse
activités, à titre exceptionnel.
Peuvent être citées, les participations :
o Aux intérims effectués par les inspecteurs et les
contrôleurs du travail en cas d'empêchement d'un collègue
;
o Aux opérations de recrutement ; o au réseau de la
normalisation ;
o à des missions de coopération internationale.
Cependant, l'IT dispose des pouvoirs pour faire respecter la
législation ou la réglementation du travail.
II_ Les prérogatives de l'Inspection du
travail
Les agents de contrôle de l'inspection du travail et
dans certains cas tous les agents qui participent au système
d'inspection du travail disposent de prérogatives dont les principales
sont l'indépendance, les pouvoirs de contrôle (libre choix selon
les situations entre les observations, la mise en demeure, la décision
d'arrêt ou de reprise de travaux, le constat d'infraction. .)et de
décision ainsi qu'une protection en cas d'obstacles à leurs
fonctions ou autres outrages.
Ils détiennent ces prérogatives de la convention
n° 81 de l'organisation international du travail concernant l'inspection
du travail ainsi que de la législation ou de la réglementation
nationale.
A) Indépendance
Elle présente deux aspects principaux : les agents qui
participent à la mission d'inspection du travail
bénéficient :
D'une protection contre les influences extérieures
indues.
De la libre décision des suites à donner à
un contrôle.
1_
Protection contre les influences extérieures
indues.
Elle est assurée par :
1. L'art. 6 de la convention n° 81 qui
dispose que « le personnel de l'inspection sera composé de
fonctionnaires publics dont le statut et les conditions de service leur
assurent la stabilité dans leur emploi et les rendent
indépendants de tout changement de gouvernement et de toute influence
extérieure indue ».
3. Les garanties qu'offre le statut de la fonction publique,
notamment contre le risque de licenciement ou de révocation, puisque les
personnels de l'inspection du travail sont des fonctionnaires de l'Etat.
5. Le fait que l'IT est placée sous la surveillance et le
contrôle du ministre chargé du travail qui assure le rôle
« d'autorité Centrale ».
2_
Libre décision sur les suites à donner
à un contrôle.
Le second paragraphe de l'article 17 de la
convention n° 81 dispose :
« Il est laissé à la libre décision
des inspecteurs du travail de donner des avertissements ou des conseils au
lieu d'intenter ou de recommander des poursuites »
En effet, les agents de contrôle de l'inspection du
travail bénéficient de l'indépendance de décision
et d'appréciation de l'opportunité des suites à donner aux
constats qu'ils effectuent.
L'Inspection du Travail
à Djibouti. Page 14
Par ailleurs, en cas de danger imminent pour la santé
et la sécurité des travailleurs, au sens de l'art.13
de la convention internationale n°81, le pouvoir
d'appréciation de l'agent de contrôle ne porte que sur l'analyse
qu'il fait de l'existence du motif raisonnable et du choix du moyen de mettre
fin au danger imminent pour la santé et la sécurité des
travailleurs.
B) Pouvoirs de contrôle.
Il s'agit du droit d'entrée, du droit d'enquêter
et du droit de prescrire des expertises, en particulier pour faire
contrôler la conformité d'équipements de travail ou
d'installation aux disposition techniques qui leur sont applicables.
1_
Droit d'entrée.
L'art 12 de la convention n°81 dispose :
<< 1_ les Inspecteurs du travail munis de leur
pièces justificatives de leurs fonction seront autorisés :
a. à pénétrer librement sans
avertissement préalable à toute heure du jour et de la nuit dans
tout établissement assujetti au contrôle de l'inspection ;
b. à pénétrer de jour dans tous les
locaux qu'ils peuvent avoir un motif raisonnable de supposer être
assujettis au contrôle de l'inspection. »
Cette prérogative est reprise par l'article L
200 du code du travail qui dispose :
<< A l'occasion d'une visite d'inspection, l'inspecteur
ou le contrôleur du travail et de la main d'oeuvre doivent informer de
leur présence l'employeur ou son représentant à moins
qu'ils n'estiment qu'un tel avertissement risque de porter préjudice
à l'efficacité du contrôle (...). »
2_
Droit d'enquête, de communication et de
prélèvement.
L'art 12 de la convention n°81 dispose :
<< 1_ Les inspecteurs du travail munis de pièces
justificatives de leurs fonctions seront autorisés :
L'Inspection du Travail
à Djibouti. Page 15
c) à procéder à tous examens,
contrôles ou enquêtes jugés nécessaires pour
s'assurer que les dispositions légales sont effectivement
observées, et notamment :
i. à interroger, soit seuls, soit en présence
de témoins, l'employeur ou le personnel de l'entreprise sur toutes les
matières relatives à l'application des dispositions
légales ;
ii. à demander communication de tous livres, registres
et document dont la tenue est prescrite par la législation relative aux
conditions de travail, en vue d'en vérifier la conformité avec
les dispositions légales et de les copier ou d'en établir des
extraits ;
iii. à exiger l'affichage des avis dont l'apposition est
prévue par les dispositions légales ;
iv. à prélever et à emporter aux fins
d'analyse des échantillons des matières et substance
utilisées ou manipulées, pourvu que l'employeur ou son
représentant soit averti que des matières ou substance ont
été prélevées et emportées à cette
fin. »
Les articles L199 du CL
reprend partiellement cette disposition et prévoit que les inspecteurs
et contrôleurs du travail sont habilités à demander aux
employeurs et aux personnes occupées dans les établissements de
contrôler de leur identité.
3_
Recours a des Expertises
La possibilité de recourir à des expertises est
essentiellement une prérogative des contrôleurs et des inspecteurs
du travail des sections d'inspection du travail. Lorsque le code du travail ou
les textes pris pour son application le prévoient, ils peuvent prescrire
aux employeurs de faire vérifier par des organismes de contrôle
technique la conformité des installations ou des équipements aux
règles techniques qui leur sont applicables.
Ces organismes peuvent être des entreprises
privées qui sont agrées pour des domaines spécifiques et
peuvent également être des médecins ou autres
techniciens.
Les organismes de contrôle et les personnes
agréés engagent leur responsabilité pénale en cas
d'erreur ou de non respect des procédures de contrôle.
En effet, l'article 199, 7) du CL dispose que
les inspecteurs et contrôleurs du travail ont le pouvoir de
requérir, si besoin est, les avis et les consultations des
médecins et autres techniciens, notamment en ce qui concerne les
prescriptions d'hygiène et de sécurité. Les
médecins et techniciens ainsi requis sont tenus au secret professionnel
dans les mêmes conditions que les administrateurs, inspecteurs et
contrôleurs du travail, de l'emploi et de la main d'oeuvre. Par ailleurs,
même si la législation prévoit
le recours à des experts ou spécialistes dans des
domaines précis (médecin, ingénieur~etc.), il est rare que
l'ITLS fasse appel.
C) Pouvoirs d'injonction.
Ces moyens sont variés. Sans que
l'énumération soit exhaustive, ils vont de l'invitation faite
à l'employeur de respecter les dispositions applicables (mise en
demeure), aux mesures coercitives que sont, par exemple, les constats des
infractions par voie de procès-verbal pouvant engager un processus de
sanction pénale ou les décisions administratives de faire cesser
des travaux particulièrement dangereux.
1_
Mises en demeure
Dans un nombre de situations limitées,
expressément envisagées par le code du travail, le
contrôleur ou l'inspecteur du travail est tenu, avant de dresser PV,
de
signifier à l'employeur une mise en demeure de
prendre les mesures nécessaires dans un délai qui ne peut
être inférieur à celui fixé par le texte.
Les domaines visés sont essentiellement
l'hygiène, l'aménagement des locaux, les équipements
4de travail, les équipements de protection individuel, les
travaux exposant aux poussières... Etc.
La mise en demeure est faite par écrit soit sur le
registre obligatoire tenu par l'employeur, soit par lettre. Elle précise
les infractions constatées et fixe les délais dans lesquels elles
doivent avoir disparu, et qui ne peuvent être inférieurs à
six jours francs. (6). Si l'employeur passé
ce délai n'a pas porter les justifications nécessaires, il est
passible d'une amende allant de cent mille (100 000 FD) à deux cent
mille francs (200 000 FD) et en cas de récidive, deux cent mille (200
000 FD) à quatre cent mille francs (400 000 FD).
En effet, cette procédure n'est toutefois pas requise
lorsque l'agent de contrôle constate des manquements susceptibles de
présenter un danger grave ou imminent pour l'intégrité
physique d'un ou de plusieurs travailleurs ; dans cette hypothèse, il
est autorisés à dresser immédiatement P.V
.
2_
Procès-verbal
L'Inspecteur du travail qui constate une infraction lors des
visites d'entreprises peut donner un avertissement, des conseils, ou des
sanctions (7).
(6) : Art 131 du code du travail
(7) : Art 196 du CL et Art 17 du conv n°81
L'Inspection du Travail
à Djibouti. Page 17
L'art 196 du CL prévoit que
l'inspecteur du travail peut constater par procès-verbal faisant foi
jusqu'à preuve de contraire les infractions aux dispositions de la
législation et de la réglementation du travail.
Le procès-verbal est un document écrit,
rédigé par l'inspecteur du travail, constituant une proposition
faite au Procureur de la République suite à la constatation de
faits, d'engager des poursuites pénales.
Il n'y a pas de forme particulière requise pour les
procès-verbaux, mais s'il en établit un, l'inspecteur du travail
doit faire en sorte qu'il soit le plus complet possible.
Ce procès verbal d'infraction doit être
notifié immédiatement à l'employeur ou à son
représentant. L'inspecteur peut au lieu de dresser le procès
verbal d'infraction faire une simple observation(en fonction de la
gravité de l'infraction) et rappeler à la loi l'employeur
c'est-à-dire lui donner des conseils car l'employeur peut commettre des
infractions par méconnaissance de la législation du travail.
3_
Procédures d'urgence en matière de
santé et de sécurité au
travail.
Conformément aux dispositions de l'art 13
b) de la convention n° 81 les agents de contrôle disposent
de procédures d'urgence pour faire cesser des risques graves d'atteinte
à la sécurité ou à la santé des
travailleurs.
1. Les inspecteurs du travail seront autorisés à
provoquer des mesures destinées à éliminer les
défectuosités constatées dans une installation, un
aménagement ou des méthodes de travail qu'ils peuvent avoir un
motif raisonnable de considérer comme une menace à la
santé ou à la sécurité des travailleurs.
2. Afin d'être à même de provoquer ces
mesures, les inspecteurs auront le droit, sous réserve de tout recours
judiciaire ou administratif que pourrait prévoir la législation
nationale, d'ordonner ou de faire ordonner :
a) que soient apportées aux installations, dans un
délai fixé, les modifications qui sont nécessaires pour
assurer l'application stricte des dispositions légales concernant la
santé et la sécurité des travailleurs ;
c) que des mesures immédiatement exécutoires
soient prises dans les cas de danger imminent pour la santé et la
sécurité des travailleurs.
3. Si la procédure fixée au paragraphe 2 n'est pas
compatible avec la pratique administrative et judiciaire du Membre, les
inspecteurs auront le droit de
saisir l'autorité compétente pour qu'elle formule
des injonctions ou fasse prendre des mesures immédiatement
exécutoires.
Au coeur des Enjeux sociaux et professionnels de l'entreprise,
l'Inspection du travail est un acteur essentiel du monde du travail. Ainsi
Inspecteurs et contrôleurs veillent au respect du droit du travail et
à son application. L'Inspection du travail à Djibouti, est une
institution généraliste placée sous l'autorité du
ministère chargé de l'emploi, de l'insertion et de la formation
professionnelle ;Malgré les missions et prérogatives
hérités de législations, le rôle de l'ITLS
s'avèrent insuffisantes et connaît réellement des
obstacles.
DEUXIEME PARTIE : L'Inspection du
Travail au vue de la réalité.
Cette Deuxième partie a pour objet d'étudier
l'inspection du travail, qu'est un acteur du monde du travail, face
à la réalité c'est-à-dire comment l'inspecteur du
travail exerce ses missions (I) ; ensuite, les moyens ou la
nécessité de développer l'Inspection du travail et de lui
donner la grande importance qu'elle mérite (II).
I_ la situation réelle de l'Inspection du
travail
à Djibouti.
En réalité, les inspecteurs du travail n'exercent
pas toutes les fonctions qui leur confiées par les textes et ne
disposent pas des moyens prévus par ces textes.
A_ Les fonctions exercées par l'Inspection du
travail.
L'inspection du travail n'exerce pas toutes les fonctions qui lui
sont confiées par les textes internationales (convention
n°81) et nationales (code du travail). Ainsi à
Djibouti, l'inspection du travail effectue très rarement des visites
d'entreprise et
L'Inspection du Travail
à Djibouti. Page 19
consacre l'essentiel de son temps de travail à la
conciliation des litiges individuels et collectifs et autres taches
administratives.
Au cours de l'année 2009 seulement 04
établissements ont été visités alors que le nombre
de conflits traités par ce service est de 2220.
(8) Cela va à l'encontre de
l'article 16 de la convention n° 81 qui stipule que «
les établissements doivent être inspectés aussi souvent et
aussi soigneusement qu'il est nécessaire pour assurer l'application
effective des dispositions légales en question », de
l'alinéa 2 de l'article 3 du texte précité qui
précise que « si d'autres fonctions sont confiées aux
inspecteurs du travail, celles-ci ne devront pas faire obstacle à
l'exercice de leurs fonctions principales ni porter préjudice d'une
manière quelconque à l'autorité et à
l'impartialité nécessaires aux inspecteurs dans leurs relations
avec les employeurs et les travailleurs. >> Et de la recommandation
n° 81 aux termes duquel « les fonctions des inspecteurs du travail ne
devrait pas comprendre la fonction d'agir en qualité de conciliateur ou
d'arbitres dans les différends du travail. >> 5
De même l'Inspecteur du travail n'exerce pas
réellement sa fonction d'information et conseils aux partenaires
sociaux, étant donné qu'il effectue très peu de visites
d'entreprises.
1) Sur le plan de ressources.
Il existe à Djibouti une inspection
généraliste. L'inspecteur et Les contrôleurs du travail ne
sont spécialisé dans un domaine particulier ce qui fait qu'ils
rencontrent des difficultés dans leur missions (de contrôle en
particulier). Les inspecteurs du travail doivent être en mesure
d'identifier les facteurs de risque professionnel afin de les prévenir,
les éliminer ou les réduire. Un facteur de risques est
définit comme toute situation de travail qui peut causer un dommage.
Parmi les facteurs de risques professionnels on retrouve, de facteurs chimique
c'est-à-dire les gaz toxique, les pesticides, des facteurs biologique
à savoir les poussières minérales, végétales
ou animales et des facteurs physico-chimiques qui sont parasitaires ou
bactériennes. Il faut donc être chimiste ou biologiste pour
pouvoir détecter ces facteurs de risque.
Lors des visites d'entreprises les inspecteurs du travail doivent
prélever et emporter aux fins d'analyse des échantillons de ces
matières et substances. Pour cela ils doivent connaitre ces
matières et substances et être capable de les analyser ; ce qui
n'est pas le cas des inspecteurs et contrôleurs du travail à
Djibouti qui n'ont pas des connaissances dans ce domaine.
(8) : voir « Rapport d'activité
de l'année 2009 »
De même il faut savoir les mesures et disposer des outils
nécessaires pour le contrôle de certains facteurs. Ainsi la
température (froid, chaleur) la lumière, le bruit, les vibrations
et trépidations ne sont nuisible pour la santé des travailleurs
qu'à un certain degré, il faut donc disposer des outils
permettant de mesurer ce degré, il faut donc disposer des outils
permettant de mesurer ce degré.
Enfin, l'article 197 du code du travail prévoit des
médecins du travail. Cependant il n'existe actuellement aucun
médecin du travail au service de l'inspection du travail ce qu'il fait
qu'il est difficile pour les inspecteurs du travail de se pencher sur la
question de santé des travailleurs.
2) Au niveau de la réglementation du
travail.
Le code du travail a prévu la création des
nombreux organes consultatifs à savoir le conseil national du travail,
de l'emploi et de la formation professionnelle ; le conseil national paritaire
des conventions collectives ; la commission nationale de sécurité
et de la santé au travail. En matière de santé et
sécurité au travail, la C.N.S.S au travail qui est un organe
tripartite a pour rôle l'étude des problèmes relatifs
à l'hygiène et à la sécurité en milieu de
travail. Elle est à ce titre chargée d'émettre toutes
suggestions et tous avis sur la réglementation en matière
d'hygiène et de sécurité du travail, ainsi que sur
l'orientation et la mise en application de la politique nationale de
prévention des risques professionnels. (9) 6
Malheureusement le décret fixant l'organisation et le
fonctionnement de cette commission n'a pas encore été
adopté.
De même le code du travail en son article 125
prévoit la prise des arrêtés en matière de
sécurité et travail mais cela suppose l'avis de cette commission
qui existe légalement mais qui n'est pas encore instituée.
Enfin, l'article 205 de ce même texte stipule que «
toute personne qui se propose d'ouvrir une entreprise ou un
établissement de quelque nature que ce soit doit, en faire la
déclaration à l'Inspection du travail du ressort. Un
arrêté pris sur proposition du ministre chargé du travail,
après avis du Conseil National du Travail, de l'Emploi et de la
Formation Professionnelle détermine les modalités de cette
déclaration. » Et d'ailleurs, tout ceci n'ont pas encore vu le jour
à Djibouti. Ainsi, l'adoption de ces textes faciliterait à
l'Inspection du travail le contrôle des dispositions relatives à
la santé et sécurité au travail.
(9) : Art 283 du code du travail
L'Inspection du Travail
à Djibouti. Page 21
B_ Les moyens dont dispose l'Inspection du
travail.
1) Dans le domaine de ressources Humaines.
L'inspection du travail dispose d'une inspectrice du travail,
8 contrôleurs du travail (dont une femme), une secrétaire et 2
secrétaires stagiaires, un planton chauffeur et une femme de
ménage. (Voir organigramme)
Ce sous effectif est dû au programme d'Ajustement
Structurelle (P.A.S) et le gel de recrutement, et également au fait que
les agents admis à la retraite, les agents décédés,
et ceux mutés dans des autres services n'ont pas été
remplacés.
Malgré le nombre insuffisant des inspecteurs et des
contrôleurs du travail, les agents de l'ITLS agissent efficacement et
remplissent leur mission. D'ailleurs, à Djibouti, un seul
contrôleur de travail a bénéficié d'une formation de
contrôleur de travail au Centre Régional Africain D'Administration
du Travail (C.R.A.D.A.T), les autres ont été formés sur le
tas.
Ces agents peuvent être des femmes aussi bien que des
hommes (art 8 du C L) et de plus, l'art 10 du même code stipule que le
nombre des inspecteurs du travail doit être suffisant pour permettre
d'assurer leurs fonctions.
A titre d'exemple ; en France, en 2003, les sections d'Inspection
du Travail disposaient de 2052 agents tandis qu'à Djibouti le nombre est
restreint soit dans les dizaines d'agents.
Quant à la motivation, elle est nulle du fait des
conditions de travail et de vie que connaissent les inspecteurs (salaires peu
élevés, aucun avantage, absence de perspective de carrière
etc.....), si bien que certain nombre d'entre eux choisissent les autres
administrations ou des entreprises après quelque temps d'exercice de la
profession.
2) Domaine de Ressources matériels et
Financières.
En ce qui concerne les Ressources matériels, il existe un
seul service d'Inspection du travail crée en 1947 et localisé
à Djibouti ville. Le local composé de 9 bureaux nécessite
une réhabilitation. L'inspection dispose actuellement comme
matérielles de bureaux de 3 ordinateurs, 3 imprimante, 6 armoires
métalliques, des chaises et des bureaux dont la plupart sont dans un
état déplorable. De plus, le service d'Inspection ne dispose pas
d'un véhicule de service ce qui fait que ce service effectue rarement
des contrôles.
En effet, sur le plan de ressources financières, le
budget alloué à ce service ne permet même plus de couvrir
les besoins en fourniture de bureaux ce qui fait que ce service ne peut
acquérir des matériels de bureaux.
Les moyens très limités mis à la disposition
des inspecteurs du travail pour l'accomplissement de leur tâche,
reflètent la situation générale d'un pays en
développement confrontés à d'insolubles problèmes
économiques qui contraignent à choix de priorités, parfois
difficiles.
Malgré tout, Comment peut-on développer cette
Inspection qui, d'ores et déjà, souffre de solidité ?
II_ Les Moyens de développer l'Inspection du
travail à Djibouti : recommandation.
Malgré que l'Inspection du travail soit un service
primordial au sein du monde du travail et régulateur du marché du
travail ; l'Inspection du travail à Djibouti rencontre réellement
des difficultés dans l'exercice de ses missions, alors pour faire face
à cela différents voies ou moyens doivent être
avancé en vue de promouvoir l'Inspection du travail à
Djibouti.
A_ Les Moyens adéquat.
1) Les Moyens de travail, Situation morale et
Matérielle des Inspecteurs du travail.
Fonctionnaires d'Etat, les Inspecteurs du travail appartiennent
à un corps particulier régi par le statut de la Fonction publique
et un décret spécifique (Décret n°55-1679 du
29 décembre 1955) portant statut particulier de l'inspection du
travail et des lois sociales.
Pour que ces fonctionnaires puissent jouer leur rôle avec
l'efficacité souhaitée, il importe que des conditions de services
de rémunération, des perspectives de carrière et d'une
manière générale des conditions de vie qui
préservent leur indépendance et les mettent à l'abri de
toute influence extérieure indue leur soient garanties.
L'Inspection du Travail
à Djibouti. Page 23
En effet, lors d'une formation du 12 au 15 décembre
2009 à Djibouti(INAP) sur « le rôle de l'Inspection du
travail », organisé en collaboration entre le Ministère et
le Centre Arabe pour l'Administration du Travail et l'Emploi de Tunis ; les
participants ont souligné la nécessité de
développer l'Inspection du travail et ils ont convenu des
recommandations suivantes :
1. Renforcer le rôle de l'inspection du travail dans le
contrôle de l'application des législations du travail et dans la
fourniture d'informations et de conseils aux employeurs et aux travailleurs, ce
qui est de nature à assurer l'application effective des
législations, instaurer un climat de confiance entre les partenaires
sociaux, préserver la paix social et contribuer ainsi aux efforts visant
à la réalisation du travail décent pour tous.
2. Fournir les conditions et moyens de travail
nécessaires à l'inspection du travail pour lui permettre
d'exercer ses missions de façon efficace et en particulier ce qui suit
:
Les moyens de transport pour le déplacement des
inspecteurs et contrôleurs de travail.
Un système d'information, mis à jour
régulièrement, sur les entreprises soumises au contrôle de
l'inspection en coopération avec les autres structures disposant des
données à ce sujet.
Les moyens de communication modernes permettant aux
inspecteurs et contrôleurs de travail de contacter rapidement les
entreprises soumises à leur contrôle et de faire le suivi des
visites d'inspection.
4. Améliorer la situation morale et matérielle du
personnel de l'inspection du travail et adopter un statut particulier pour ce
personnel à la mesure de l'importance de ses fonctions (au même
titre que le statut qui régit les magistrats de l'inspection d'Etat et
ceux de la cour de compte)
5. Développer l'Inspection du Travail dans le domaine de
la santé et la sécurité au travail de façon
à améliorer les conditions de travail et renforcer la
prévention des risques professionnels, et fournir à cet effet les
cadres qualifiés (médecin-inspecteurs du travail,
ingénieurs et techniciens de sécurité) et les
équipements nécessaires et la formation au personnel en place.
6. Sécurisé et protéger les agents de
l'ITLS car ils sont parfois victimes des agressions verbales et physique et
même encourent à des risques dans leur vie privée.
Apparaît en conclusion, ici, l'importance de
l'amélioration des conditions du travail de l'inspecteur du travail en
vue de lui garantir le terrain propice pour accomplir convenablement ses
missions.
2) L'organisation administrative et Ressources
humaines.
Cette sous partie est consacré à l'organisation de
l'inspection du travail du droit commun. Celle-ci est organisée dans une
structure uniquement centralisé, cela signifie que l'inspection du
travail est absente dans les régions (Dikhil, Ali-Sabieh, Tadjourah...
etc.) c'est ce qui pousse, en général, les habitants (plaignants)
de la région à se déplacé jusqu'au district de
Djibouti (central) ; en revanche, en France l'organisation de l'inspection du
travail est organisée en tant que département ministériel
avec une structure centrale et des structures décentralisées qui
relèvent des attributions du ministère chargé du
travail.
En effet, l'inspection du travail à Djibouti est un
service, administrativement, malorganisée et manque en ressource humaine
car le schéma ou l'organigramme même de l'inspection n'est pas
très évident. Donc, certaine recommandation ont été
soulevé, lors de la formation du 12 au 15 décembre 2009, pour
remédier à ces dysfonctionnements et promouvoir l'organisation de
l'inspection du travail. Les recommandations sont les suivantes :
1. Développer le corps d'Inspection du travail en
recrutant un nombre suffisant d'Inspecteurs et de contrôleurs du travail
qualifiés pour permettre de répondre aux besoins, compte tenu de
l'évolution du nombre d'entreprises et de travailleurs et permettre
à ce corps d'accomplir convenablement ses fonctions. Le recrutement
pourrait se faire moyennant un programme pluriannuel avec une formation
préalable et adéquate du personnel recruté.
2. Assermenter tout le corps de l'Inspection du travail pour que
leurs procès verbaux puissent faire foi devant la justice.
3. Développer les connaissances et les qualifications des
inspecteurs et contrôleurs de travail d'une façon continue et
multiplier les actions de formation en leur faveur pour leur permettre
d'accomplir leurs missions avec efficacité et de rester au diapason des
évolutions rapides que connaît le monde du travail.
5. Renforcer la coordination et la coopération entre les
différents systèmes d'inspection du travail chargés de
l'application des législations sociales en
L'Inspection du Travail
à Djibouti. Page 25
particulier l'inspection du travail et le corps de contrôle
de l'organisme de la protection sociale (récemment la C.N.S.S).
Enfin, les inspecteurs du travail doivent disposer des locaux
aménagés (art 11, alinéa a), et des moyens de transport
nécessaire, à défaut l'autorité compétente
prendra les mesures nécessaires en vue de remboursement aux inspecteurs
du travail de tout les frais professionnels et toutes dépenses
accessoires nécessaires à l'exercice de leurs fonctions.
(10)
7
B_ les perspectives du service de l'ITLS.
Dans cette sous partie, nous allons voir les possibilités
qui peut être envisagée avec réalisme, de manière
à ce que l'ITLS exerce, efficacement, ses missions principal.
1) Dans le domaine de la CONCILIATION.
La conciliation est l'activité qui consomme le plus de
temps et d'énergie des agents de l'Inspection du Travail. Pour pouvoir
exercer efficacement cette mission il y'a lieu de réorganiser l'espace
du travail ainsi que les méthodes de travail. Ainsi, pour pouvoir
sélectionner et filtrer les usagers de l'inspection du travail un Bureau
d'ordre ou un guichet doit être crée.
De même compte tenu de nombre important des requêtes
traités quotidiennement par ce service, le recrutement de 2
contrôleurs du travail supplémentaire (de formation
juridique de préférence) s'avère nécessaire.
Egalement deux contrôleurs parmi ceux qui sont actuellement en service
doivent être formés en matière de règlements de
conflits.
Aussi, afin d'assurer la sécurité des agents de
l'inspection ainsi que des usagers de ce service il y'a lieu de mettre à
la disposition de l'ITLS un deuxième policier.
3) Dans le domaine du CONTRÔLE et de
l'INFORMATION.
L'Inspection du travail doit effectuer
régulièrement des visites d'entreprises afin de contrôler
l'application des textes légales. Pour cela, il y'a lieu de :
(10) : Art 11 alinéa b) et 2
- Doter l'ITLS un véhicule de service et d'un budget de
fonctionnement ;
- Recruter 2 contrôleurs du travail et un
médecin du travail ;
- Former 2 contrôleurs du travail en
matière de visites d'entreprises et un en Santé et
sécurité au travail ;
- Allouer à l'ITLS les outils de contrôle ;
- Elaborer un guide de visites d'entreprises.
Et concernant le rôle alloué dans le domaine de
l'Information et conseils aux partenaires sociaux, l'ITLS doit :
- Avoir une connexion à l'Internet et un Fax ;
- Un site regroupant tout les textes ; - Une salle d'archive bien
équipé.
Dés lors, le ministère de l'Emploi, de l'Insertion
et de la Formation Professionnelle a mis en place, depuis plusieurs
années une politique du travail qui favorise l'emploi pour tous, mais il
a désormais négligé de renforcer le rôle de
l'Inspection du travail, ce dernier joue un rôle important en tant que
régulateur des relations du travail. Donc, le service de l'ITLS doit
avoir son propre rôle, ses ressources, ses priorités et leurs
capacités doivent être renforcées afin de fournir des
services de qualité aux travailleurs et employeurs d'une manière
durable et intégrée.
Car d'après le conseil d'administration de l'OIT
« un système d'Inspection du Travail efficace et
doté de ressources suffisantes apporte une contribution importante au
développement économique, à la cohésion sociale et
à la bonne
gouvernance. »
Cependant, les droits et devoirs des inspecteurs du travail
méritent un large soutien politique de la part des gouvernements, des
employeurs et des travailleurs, des ONG et des actionnaires dans le sens de
« détenteurs d'obligations » engagés.
L'Inspection du Travail
à Djibouti. Page 27
Conclusion
En conclusion, nous pouvons dire que l'inspection du travail est
un service administratif placé sous l'autorité du ministre
chargé de l'emploi, qui a pour objet de veiller à l'application
du droit du travail dans les entreprises.
L'inspection du travail veille aussi à l'application
des dispositions légales relatives aux conditions de travail et à
la protection des travailleurs dans l'exercice de leur profession en
général.
En effet, les textes internationaux et nationaux confient des
missions importantes à l'inspection du travail (contrôle
l'application du droit du travail dans les entreprises ; Informe et conseil les
partenaires sociaux sur leurs droits et obligations ; et enfin, un rôle
de conciliation des différends entre les parties), et lui
attribuent également des prérogatives mais les budgets et le
personnel alloués à ce service sont limités et insuffisant
pour que ce service puisse efficacement exercer ces fonctions.
Malgré l'insuffisance et les difficultés qui
pèsent sur l'inspection, il est donc primordial de réorganiser le
service de l'ITLS, donner ses priorités et redynamiser ses actions en
procédant à un renforcement en capacités humaines et
matériels. Cependant, il est de se demander avec l'évolution
simultanée du monde du travail et le développement des services
et des secteurs privés, si le gouvernement va instituer le conseil des
prud'hommes à Djibouti ?
ANNEXES
Annexe 1 : Rapport
d'activité 2009
Conciliation
Règlement de conflits
Nbres des conflits
|
Conciliés
|
Somme récupérée
|
Travailleurs réintégrés
|
Réclamation non fondées
|
Nbre des requêtes transmis au tribunal de travail
|
2220
|
1810
|
237.049.745
|
13
|
21
|
376
|
Correspondance et contrats
Lettres reçues : 2981
|
Lettres expédiées : 228
|
302 contrats visés par l'ITLS
|
Contrôle des entreprises
Secteur d'activité
|
Nbre d'établissements visités
|
Nbre des travailleurs occupés
|
Commerce, bâtiments et ateliers
|
04
|
H
|
F
|
220
|
10
|
Totaux
|
O4
|
220
|
10
|
Annexe 2 : l'Organigramme de
l'Inspection.
L'Inspection du Travail
à Djibouti. Page 29
Annexe 3 : Exemple de
Procès-verbaux (P.V).
· · Procès-verbal de Conciliation
(P.V.C)
· · Procès-verbal de Non conciliation
(P.V.N.C)
L'Inspection du Travail
à Djibouti. Page 31
BIBLIOGRAPHIE
SiTEs InTERnET :
+ Moteur de recherche Google
www.lanation.dj
www.adi.dj
Www.droit du
travail.com www.administration du
travail.fr
www.iali-aiit.org
www.ilo.org/labourinspection
www.légifrance.gouv.fr
www.monde-solidaire.org
ARTicLEs, RappoRTs ET manuELs :
BESSIERE, J.
- L'inspection du travail, DAGEMO, janvier 2005
- Rapport de Formation écrite par Mme KOÏNA OMAR,
inspectrice du travail à Djibouti
COHEN,
- Les effets du procès verbal de l'inspecteur du travail,
Dr Soc, 1997, p.457
MémoiRE ou THèsE:
-« Accident du travail, et ses indemnités
à Djibouti » par SAHAL GUEDI, ex-étudiant de
l'Université.
-« Evolution et mutation de l'Inspection du travail
» par ANNE CLAIR MICHAUT.
NoTEs DE REcHERcHE :
- Mme Koîna Omar, Inspectrice du travail
- Mr Abdi Farah Idleh, Contrôleur du travail.
MERCI !
L'Inspection du Travail
à Djibouti. Page 33
|