WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Double juridiction de la forêt gabonaise : cas de la forêt de Mondah

( Télécharger le fichier original )
par Mnuela MINTSA
Unibersité Omar Bongo - DEA (Master Recherche) 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Section 1. La naissance de l'Etat

1-1. L'avènement de l'Etat : Le changement de modes de vie

Outre le mode de production capitaliste, la mission civilisatrice de l'Occident a introduit dans les colonies l'Ecole, la Bible, et tous les "accessoires" de la« modernité ». Ces éléments, combinés au dénigrement systématique des valeurs ancestrales des colonisés, ont entraîné des changements dans les moeurs de ces derniers. Les conséquences en sont manifestes: à quelques exceptions près, les générations de gabonais qui se sont succédé depuis la colonisation sont instruites dans la pensée occidentale et entretiennent un rapport inconsistant avec leurs traditions.

Par le phénomène de l'exode rural, les campagnes se dépeuplent, surtout des jeunes. Ceux qui restent ne se soucient pas toujours d'acquérir auprès des anciens les enseignements et valeurs fondamentales de leurs communautés. Et, même si c'est le cas, la probabilité pour que cet ensemble de connaissances soit partagé par un plus grand nombre "est relativement minime. Cela est surtout dû aux préoccupations quotidiennes. Les gabonais n'ont pas toujours du temps à consacrer aux problèmes culturels. Ce désintérêt s'exprime par le constant cri d'alarme: "les gens ne s'intéressent pas aux traditions".

Un autre aspect est le fait d'entretenir une relation de profit avec les pratiques ancestrales. Le Président Léon Mba par exemple avait interdit la dot en 1963 après avoir constaté les dérives auxquelles cette coutume donnait lieu, Aujourd'hui encore, nous dirons sans risque de nous tromper que la dot est un moyen d'engranger des biens en quantité et de qualité considérables. Certaines ethnocultures sont très souvent indexées dans le sens commun pour faire de la surenchère, en soulignant par exemple le niveau d'études de la future épouse. Nous prendrons également l'exemple de l'héritage. Cette question devient depuis quelques temps un véritable phénomène social au Gabon.

1.2. Dénaturation du régime foncier traditionnel

1.2.1. L'occupation de l'espace

1.1.1. L'aménagement

L'accroissement démographique auquel la ville de Libreville est confrontée à un effet d'entraînement sur ses environs on assiste depuis quelques années à l'extension de la ville vers les zones du Cap, de Ntoum et d'Owendo. Pour ce qui est de la zone du Cap. Cette extension se manifeste par les implantations de campements, de villages, la construction de routes et de pistes. Comme il a été dit précédemment, la zone du Cap est de plus en plus sollicitée pour la pratique de cultures vivrières. D'après le dernier recensement de la population et de 1'habitat de 1993 (RGPH), la population de ce district atteignait 1229 âmes, réparties selon le tableau ci -dessous. Il est évident que des changements s'y soient opérés en nombre depuis lors.

En dehors des activités présentées, s'agissant de l'activité paramilitaire, des patrouilles militaires sont rencontrées aux abords immédiats de la FCM. Elle est un site propice aux activités d'entraînements militaires. Par le biais d'accord tacites, entre le Ministère des eaux et forêts, la Défense Nationale et le 6eme BIMA de l'armée française, des entraînements para-commandos s'y déroulent.

L'occupation de l'espace dans la Mondah se fait d'une manière anarchique et abusive au fil des années. En 1960, la forêt secondaire était encore très importante, les champs et les sols nus étaient peu visibles. Les plantations d'Okoumé évoluaient sans trouées. En 1986, la forêt commence à subir les changements avec l'activité humaine. Cette occupation se poursuit dans les années 90 ou la plantation d'Okoumé devient peu visible et apparaît dans la forêt de la Mondah une importante trouée d'activité. La forêt secondaire diminue de plus en plus. Sur la quatrième carte, la forêt secondaire apparaît par endroit, le sol nu prend une place importante. Nous avons une faible présence de la mangrove. Nous notons que, cette forêt qui a été classée dans les années 1950 n'est plus la même, près de 70% de sa superficie a été détruite par les activités de 1 `homme comme le montrent les cartes. Car après le dernier déclassement de 2004, il ne reste plus que 4930 ha de forêt dans la Mondah, sur les 10200 ha classés en 1951.

Tableau n° .Population résidente dans la forêt de la Mondah

 

Population Totale

Villages

Homme

Femme

Total

Malibé l

119

94

213

Malibé 2

77

60

137

Cap Santa Clara

66

47

113

Cap Estérias

393

373

766

Total

655

574

1229

Source: RGPH, 2003

Le panneau présenté sur cette photo révèle la présence des Forces Armées dans la forêt de la Mondah. Présence matérialisée par des entrainements en pleine forêt des groupes d'agents des Forces Armée Française. Les écritures sur le panneau sont de couleur jaune pour mieux faire voir et comprendre à tous ceux qui exploitent cette forêt qu'il n y a pas que les populations qui l'occupe il y a aussi l'armée française qui est propriétaire d'une parcelle (parcelle des conservateurs).

1.2. Capitalisme forestier

1.2.1. L'exploitation forestière

La plus ancienne richesse du Gabon, et la plus évidente, c'est la forêt qui couvre 21 millions d'hectares, soit 85% de la superficie du pays. Les premiers européens avaient d'abord été attirés par la présence de l'« ébène », bois extrêmement côté par les artistes du meuble depuis la renaissance. Charles de Chavanne, compagnon de Savorgnan de Brazza avait vainement tenté d'intéresser les firmes françaises à l'okoumé, cet arbre miraculeux, tendre, facile à dérouler utilisable en ébénisterie comme pour la transformation en contreplaqué.

Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle qu'un allemand, Schultz, consul de son pays à Libreville, comprit quel bénéfice on pouvait tirer de son exploitation et incite une société de son pays à prospecter les régions qui en contenaient. Les exportations d'okoumé atteignaient 91000 tonnes par an. Dès qu'arriva l'époque de la seconde guerre mondiale, l'exportation de cette essence, située en abondance en bordure de l'estuaire et des rives de l'Ogooué se faisait a grande échelle. Ce qui fait qu'actuellement la plus ancienne zone d'exploitation s'étend de l'estuaire à gamba au sud et à Lambaréné à l'est.

XIXe siècle. C'est la Société de Bois de la Mondah (SBM) qui se chargea de cette exploitation sur permis industriel de 12.400 hectares. La SBM incapable de résister à la crise économique et aux irrégularités sanctionnées par le service forestier, abandonna sa concession qui fit retour au domaine public et fut mise en réserve par le décret du 21 février 1934 en vue d'une étude d'un plan d'aménagement:

De 1934 à 1938: d'importants travaux de sylvicole anéantis par la guerre et ses répercussions au Gabon. En 1944, il y a eu reprise des travaux (travaux de plantations en zones pauvres qui se poursuivirent jusqu'en 1953). De 1955-1957, les travaux d'améliorations en zone de forêt naturelle. Après le départ de la SBM, l'exploitation reprit dans la forêt de la Mondah grâce aux exploitants gabonais. Ils parcouraient la forêt de 1959 à 1970, seule les parties riches en plantation d'okoumé furent épargnées.

1.2.2. L'exploitation des carrières de sable

Les besoins en sable pour les bâtiments et travaux publics (BTP) sont tels que, les carrières de sable la FCM sont l'objet d'une exploitation sans précédent. De nombreuses sociétés de la place se partagent les permis d'exploitation dans ce domaine. Parmi elles, nous notons l'existence de sociétés d'exploitations agrées et de clandestins.

En 1999, Ces exploitants agrées sont majoritairement des particuliers. C'est ainsi que de 1960 à 1998, ils détenaient 70,21 % des permis d'exploitation des carrières accordés par la Direction des Mines et Carrières, soit 51,37 % pour les particuliers gabonais et 18,9 % pour les particuliers étrangers. On notait également pour les entrepreneurs privés et publiques; 24,32 des permis et enfin, les administrations publiques; 51,41 % sur un total de 37 concédés durant la période 1960-1998.

Aussi, malgré le décret du Président de la République interdisant l'extraction du sable dans la dite zone (2004), nous nous retrouvons aujourd'hui avec des particuliers ayant des permis présidentiels leur autorisant d'extraire le sable dans cette forêt.

L'image présente une sablière en pleine forêt de la Mondah. Nous avons la présence des engins (Caterpillar) qui raclent tout à leur passage et servent aussi à charger les camions. Ici avec l'extraction du sable, il n'y a pas que la forêt (les arbres) qui est menacée, la mangrove aussi. A l'extrême droite nous avons la forêt et à gauche la mangrove. Nous avons aussi la présence des palétuviers, ce qui signifie que cette forêt a déjà été exploitée par l'homme et aujourd'hui va encore faire l'objet d'une double exploitation, celle-ci qualifiée d'abusive car elle n'épargne aucune espèce végétale.

Nous avons aussi la présence des flaques d'eaux, ce qui confirme la position littorale de cette forêt et la fragilité de celle-ci. Des hectares de forêt détruits, il est difficile de croire qu'à cet endroit, existait une forêt et pour en avoir, combien d'année faut-il attendre? Enfin nous avons la présence de deux personnes, l'une filme la mangrove et l'autre l'observe. L'engin à droite est entrain de racler la forêt et agrandir le site, la deuxième à gauche attend charger le sable dans les camions et le sable de ce côté paraît plus propre que celui du côté du premier engin.

Nous avons en image un camion de six roues, venant de Libreville allant pour le chargement de sable. Derrière celui-ci un homme en bleu. Sur le site, nous avons la présence de la forêt touffue d'un coté et de l'autre des racines d'arbre et de troncs, déracinés et découpés par l'engin. Le sable à. ce niveau n'est pas encore propre et par conséquent on ne peut pas le charger dans les camions car il faut encore enlever une couche, celle qui contient de la terre et toutes ces petites racines que nous observons. Cette image montre combien de fois l'extraction du sable est destructeur de la nature. Ces arbres déracinés pouvaient servir à autre chose tel que la pharmacopée ou la vente. Car nous avons la présence de l'Okoumé sur cette image du coté de la forêt. Ainsi, les exploitants illégaux, appelé vulgairement trafiquant, sont ceux qui prélèvent illégalement le sable. Ils le font souvent les dimanches et autres jours de la semaine. Ces exploitants sont inconnus de la Direction des Mines et Carrières.

Recit 30(*)n°12 - Ndambo Jean Pierre31(*), sur L'exploitation du sable à Malibé 2 et les conséquences.

1. J'ai commencé l'exploitation de sable depuis 1992. Pour reconnaitre qu'il y' a du sable à cet endroit, on a des machines. D'autres viennent avec des boussoles et les bulles pour inspecter les lieux. Une fois on est sur qu'il y a du sable, il faut nettoyer la première couche, on l'appelle le remblé, ensuite on rase la deuxième couche, c'est le sable. Ce que vous voyez tout blanc c'est du sable mais pas du bon, il n'est pas propre.

2. Je travaille pour un particulier, un monsieur fang, qui se charge des ventes et de contacter les clients, mais comme il est déjà connu, ce sont les clients qui vont maintenant faire des commandes. Les camions de sable varient selon les voitures et les chargements. Un camion de 6 roues coûte 40000 FCFA celui de 10 roues coute 60000. Ici à la carrière. Du moment où il paie les taxes au ministère des mines et ceux-ci lui délimitent la zone à exploiter, on n'a pas souvent les problèmes avec les eaux et forêts.

3. Il est vrai que l'on exerce dans la partie classée de la forêt et que le chef de l'État avait demande de ne plus extraire le sable dans cette partie de Malibé, mais mon patron a un permis signe du Président de la République. En fait moi je fais seulement mon travail, lui il est en haut là-bas je ne sais pas comment il s'arrange souvent avec les eaux et forêts, mais ils ne nous dérangent pas. Pour extraire le sable nous sommes obliges de tous nettoyer, il faut dire qu'il n'y a pas une partie dans cette forêt qui n'ait pas de sable. Même là ou vous dite forêt il y a du sable et du bon sable. C'est vrai, nous sommes obliges de déraciner les arbres et les arbustes mais ce qui nous importe c'est le sable c'est tout.

4. Il n'est pas probable que la forêt rasée revienne aussitôt il faudrait attendre des années. Et puis nous sommes entrain de vous déblayer les terrains d'habitations, revient dans deux ans ce site sera transforme en terrain personnel. Sans oublier que l'aéroport doit venir vers ici il faut d'abord un travail de fond. Oui la mangrove est très importante, mais si la zone à exploiter s'étend jusqu'à elle, nous allons l'enlever. Il n'y a pas que les arbres, si il y a une plantation dans le site qui nous ait donne, on n `a pas le temps de demander la permission au propriétaire, on déracine tout et il constate seulement les dégâts le lendemain. L'extraction du sable est rentable, par jour on peut extraire 406 75 voir 80 camions de sables. C'est ainsi que l'on repousse au fur et mesure la forêt.

Ce récit de Monsieur Ndambo Jean-Pierre nous explique comment se fait l'extraction du sable. C'est l'activité la plus dévastatrice des activités qui sont exercées dans la forêt de la Mondah. Elle est aussi celle qui produit une grosse importante d'argent. Par des besoins en construction de l'homme, la forêt décime, car c'est dans celle-ci que l'on va extraire le sable, le bois gravier.

Malgré le classement de la forêt de la Mondah, les permis d'exploitations sont livrés pour exercer dans certaines zones. À la longue, nous allons avoir affaire à une étendue de terrain ouvert et non à une forêt.

1.2.3. Exploitation du charbon de bois

Sur cette photo, nous voyons la présence des morceaux de bois devant servir à la fabrication du charbon. Il y a aussi des branches d'arbres au sol et d'autres troncs d'arbres. Nous sommes en pleine forêt de la Mondah, il y a des arbustes et quelques plantes, sans oublier les quatre troncs d'arbres. Ici, ces morceaux de bois sont la première étape de la fabrication du charbon. Apres l'abattage de l'arbre, celui-ci est mis en morceaux. Quelques jours plus tard `Ces morceaux seront mis dans un four à charbon. Ainsi, pour fabriquer le charbon de bois, l'arbre est coupe sur pied, on n'attend pas que celui-ci sèche. Il n'y a pas un type d'arbre particulier pour cette activité. Mais, la conséquence est qu'en tombant, l'arbre abattu entraîne avec lui d'autres arbres et arbustes, d'où la présence des autres troncs d'arbres couchés au sol et cela favorise la trouée dans la forêt et le desséchement de certains arbres.

Sur cette image, nous sommes en pleine forêt, ou se fait la fabrication du charbon. Il y a le four qui produit le charbon (ce gros tas de terre soutenu de part et d'autre par les piquets en bois). Ce four est allume, voilà pourquoi il y a la présence de la fumée au-dessus du four. Il y a des cheminées qui permettent à la fumée de sortir et au feu de s'activer à l'intérieur. Pour une consommation complète on peut attendre un mois.

A l'extrême droite il y'a un homme qui tient une machette. À son extrême gauche, nous avons une jeune étudiante tenant un caméscope, avec un sac au dos. Devant elle se trouve des sacs de charbon déjà charges, produit par le premier four (14 sacs). Derrière ces sacs se trouve le fabricant de charbon (Mamadou) qui surveille son four.

Un peu plus au fond à l'extrême gauche se trouve la cabane qui sert de case d'habitat au propriétaire du four. On peut aussi voir une petite hutte faite en sachet, dont une partie est couverte et le souci principal est de s'abriter quand il pleut. Derrière cette cabane, un peu plus loin, nous avons la présence d'une forêt fermée, ou il y a la présence des arbres ayant un âge moyen, tel que celui qu'on observe au fond à droite.

La plus part des fours sont tenus par les Ouest africains, qui pourtant déclarent qu'ils n'ont jamais exercé ce métier chez eux, et qu'ils viennent le découvrir ici au Gabon. Bien que pénible, ce travail rapporte de l'argent. En effet, il faut faire des mois et des mois dans la forêt, dans des conditions pas confortables et surtout exposé à la fumée et à la chaleur. Il arrive souvent que ces hommes tombent gravement malade, mais grâce aux essences de la forêt, et des connaissances qu'ils ont sur la médecine traditionnelle, ils arrivent à se faire soigner.

L'image présente les sacs de charbon prêt à être embarqués pour la vente à Libreville (près de 80 sacs) d'un prix variant de 10 000 à 15000 Francs CFA le sac. Ceux-ci sont posés dans un ancien site d'exploitation de sable à Malibé 2, ce qui justifie la présence du tas de sable couvert par les herbes derrières les sacs de charbon. Nous avons la poussée des jeunes arbres après l'exploitation de sable. Cette silhouette sur l'extrême gauche est celle du camion venu embarquer les sacs de charbons.

Récit32(*) n°13 - Aboubacar33(*) sur l'exploitation du charbon de bois, dans la FCM

1. Au début, quand je suis arrive ici, il y avait encore beaucoup de forêt, nous étions plus haut là-bas vers le poste. Au fur et à mesure que l'activité du sable avance, nous aussi nous avançons. Nous avançons les exploitants de sable, parce que les engins qui extraient le sable, déracinent tous a leur passage et nos, nous abattons le bois quand il est encore debout, y a des bois qu'il faut. Un charbon qui se casse vite et qui ne garde pas le jeu n'est pas bon. Je ne connais pas les noms des arbres mais je sais reconnaître le bon bois, et le mauvais. En fait il faut le bois dur et non le bois léger.

2. Debout, on le découpe comme vous voyez (Photo n°) ensuite on le met dans de four, pour faire le charbon. Comme ça, quand ils arrivent la ou on a déjà coupe, nous on avance. Et puis, on ne prend pas n'importe quel bois pour fabriquer le charbon. Pour un bon charbon, il 1. Je fais l'activité du charbon depuis un an. Je n'en ferais pas au pays, mais au Gabon, je ne pouvais pas rester les mains croisées, il fallait gagner ma vie, et j'ai appris avec mes frères qui connaissaient. Ce travail n'est pas facile, et les risques sont nombreux. Un arbre peut tomber sur toi quand tu l'abat, ou bien tu peux avoir la diarrhée par ce que nous buvons l'eau des flaques d'eaux, il n:v a pas de rivière près d'ici. Tu dors à la belle étoile, mieux encore quand il ne le peut pas.

3. Apres l'abattage de l'arbre, on le découpe en morceaux puis on le laisse dormir deux a trois jours, ensuite on le met au feu. Pour faire un four a charbon, tu prends les morceaux de bois coupes, tu creuse un trou pas trop profond, tu poses les bois les uns sur les autres, tu les monte en erage, puis tu ajoute de l'herbe ou les feuille mortes au fur et à mesure, la tu couvre le tout avec la terre, mais en laissant les petits trous pour que l'air rentre a l'intérieur et pour laisser sortir la fumée une fois que le four est allume. Un four peut durer un mois pour que le bois se brule bien et avoir un bon charbon. Mais il faut éviter qu'il ait des flammes, parce que les flammes brulent malle bois et le charbon sera fragile. Il ne doit non plus s'éteindre, mais doit bruler à feu doux jusqu'au dernier morceau de bois.

4. Un four peut prendre trois à quatre arbres et si ça a donne, tu peux avoir 10 à 15 sacs de charbon. Mais le grand problème ici ce sont les eaux et forêts, si tu as de la chance et que tu vends sans qu'ils t'aient arrière, tu n'as pas moins de 15.000 f mais si ils t'attrapent, ils peuvent te prendre tout ton charbon ou bien tu n'ans pas moins de 80 000 f d'amende à payer. Pour vendre, on a des abonnes qui prennent et paient sur place et d'autres prennent et paient un peu un peu. C'est vrai, la forer est très importante pour nous, mais les gens qui gaspillent la forer ce sont ceux qui exploitent la sable. Parce qu'ils coupent tout sur leur passage et ne laissent pas la chance aux petits arbres de grandir ce que nous ne faisons pas. Nous ne prenons que les arbres murs et durs.

Ce récit est de Monsieur Aboubacar. Il nous montre comment se fait l'exploitation du charbon de bois. Aboubacar est un expatrié de nationalité guinéenne, qui exerce au Gabon sans permis d'exploitation. Partant de chez lui, cette activité lui était inconnue, il l'a apprise sur place. Il ressort que cette exploitation décime la forêt et appauvrit aussi le sol. Car, les fours de charbon demandent de la terre pour être fabriqués et supportent le feu pendant un mois. Ce n'est pas n'importe quelle essence qu'on utilise pour fabriquer du charbon et ce ne sont non plus des arbustes mais des arbres d'un certain âge. Ces exploitants de charbon sont majoritairement des expatriés et n'ont pas cet amour de la forêt qu'ils détruisent. Ce qui compte pour eux, c'est de l'argent pour sortir de leur situation de pauvreté et envoyer un peu au pays. Peu importent les conditions dans lesquelles ils travaillent.

1.2.4. Le sciage de bois

Elle est liée à la quête de revenus substantiels, les populations rurales de la FM pratiquent la vente de bois de chauffage prélevé sur les arbres morts et parfois coupés et laisser quelques semaines séché ensuite mis en fagots pour la vente. Cette activité contribue à arrondir les ventes de fruits et légumes. Elle est cependant un peu développée. Sur le marché et les villages avoisinants peu de fagots de bois visibles.

Il Y a une autre activité issue de l'usage des arbres c'est le sciage de bois. Celui-ci est exercé parfois sur les arbres tombés par l'orage ou l'abattage pur et simple de l'arbre. Il est sillé en planche, latte, ou chevron, et certains fabriquent des rondelles pour en faire des tablettes. Tous ces produits sont acheminés vers Libreville la capitale ou les potentiels clients attendent.

L'image présente la photographie d'un arbre scié. Dans les deux extrémités de la photo, nous avons de l'herbe et au fond, il y a de jeunes arbres, une forêt très jeune.

A l'extrême droite nous avons deux hommes, le scieur en noir avec un haut rayé un observateur devant lui avec un haut bleu et un pantalon kaki. Au pied de l'arbre abattu, nous avons trois personnes, dont une femme et deux hommes. Les deux hommes sont des aides scieur, ils sont torse nu. La jeune fille est une étudiante qui est là pour les raisons d'enquête.

Cette activité ne date pas d'aujourd'hui dans la forêt classée de la Mondah, mais devient un peu plus rare à cause de la rareté des « bois durs». La présence de copeau au sol et les coupures en rondelle des morceaux de bois, témoigne de l'outil qui a été utilisé abattre cet arbre. Il ne s'agit pas d'une hache, mais d'une scie à moteur, le résultat de l'évolution technologique.

Enfin nous avons l'exploitation du charbon, en dépit de la réglementation en vigueur et du statut de la forêt classée, dont de telles activités sont prohibées et réprimées.

Récit34(*) n°14 - Nzengue Flavien35(*), Sur l'activité de sciage de bois dans la forêt de la Mondah

1. Je ne suis pas clandestin, j'ai mon permis livré au domaine, après que j'ai payé 100.000 FCFA, ils m'ont donne la quittance, je suis allé a STFO, eux ils m'ont encore donne une autre quittance, mais il faut seulement renouveler les papiers après un an. Je suis Nzebi de Koula-Moutou. C'est mon défunt oncle qui m'a apprit ce métier de bois. Depuis mon jeune âge, il m'amenait souvent transporter les planches. Puis un jour j'ai commence à observer comment il faisait, puis de temps en temps il me montrait, et comme il se faisait aussi de l'argent je me suis vraiment intéressé, et j'en ai fait mon travail.

2. Quand je suis venu a Libreville, je travaillais d'abord au port à bois à Owendo, mais là-bas le travail est dur et ce n'est pas tous les jours que vous avez les conteneurs a décharger. Avec l'aide de mon frère je me suis paye une tronçonneuse pour siller le bois à mon compte. Je scie le bois à Avorbame et Malibe. Je ne rentre pas dans la partie classée, sauf si quelqu'un me demande d'aller l'abattre une plantation et que je peux profiter a siller les arbres coupes.

3. Je ne crains rien je suis en règle, les eaux et forêts ne m'embêtent pas trop. Je nourri ma petite famille avec ce travail et je vis mieux que lorsque je travaillais au port. Parce qu'un bois peut me sortir 3 à 4 m3 de planches cela dépend des dimensions de l'arbre, une planche de 2,5 m coute 700 FCFA et moins de 2,5 coûte 500 FCFA, et une latte de 4 m coûte 500 f CFA et moins entre 400 et 450 FCFA. Aujourd'hui, 1 m3 de bois, mélange planche, latte, chevron coute 30.000 f CFA en gros, les prix ont augmentes.

4. Le grand problème qu'on rencontre ici c'est l'Okoumé est par rapport aux autres arbres. Il est difficile de trouver le bois dur ici. C'est parce qu'il y a eu l'exploitation forestière dans cette forêt, et quand les eaux et forêts ont reboisé, ils ont plus plante l'Okoumé pour les causes commerciales. J'ai mes abonnés de planche, de latte et chevron, je livre les scieries, les particuliers aussi. C'est vrai quand j'ai besoin du bois dur je vais vers Kango ou à Meba après Ntoum. Il est vrai que je dépense beaucoup pour le transport, quand c'est une société, le plus souvent elle donne les moyens de transport, et on s'arrange sur la main-d'oeuvre.

5. C'est vrai que je vis de la forêt, mais nous ne détruisons pas la forêt. Il faut que le gouvernement regarde d'abord le genre d'activité que la personne doit aller exercer dans la forêt avant de livrer un permis d'exploitation, si l'activité est nuisible pour la forêt, la personne doit assurer le reboisement après exploitation. Dans le cas de la Mondah ce sont les exploitants de sable et les gens qui remblaient les terrains. Il y a une qui vend les terrains ici au sable, puis que ce sont des terrains marécageux et rase les palétuviers puis elle remblai, ensuite elle les revend chers, elle a des engins qui coupent tout à leur passage.

Le récit de Moupindi Marius nous montre comment se fait l'activité de sciage dans la Mondah. Il va nous donner d'abord ses motivations pour ce travail. Il ressort que ce scieur n'est pas originaire de la province de l'Estuaire, mais de l'intérieur du pays (Koula-Moutou). Ce dernier est en règle avec les taxes demandées par l'Etat et exerce tranquillement son activité. Ce travail lui permet de s'occuper de sa petite famille par les rendements issus de la vente de ses planches.

Mais, il ressort que la forêt de la Mondah est plus peuplée par l'Okoumé que d'autres essences. Cela est le résultat du faite qu'elle soit l'une des premières forêts qui a fait l'objet de plantation d'Okoumé. Cela n'est pas très profitable pour son activité, ce qui lui pousse à aller plus loin chercher le bois dur.

* 30 Recit collecte par Mintsa Manuela le 06 Avril 2007 à 15h sur le site d'exploitation du sable à Malibe 2, le 06 avril 2007.

* 31 Ndambo Jean Pierre, age 27ans, ethnie bakota domicilié à Akébé plaine, un enfant, célibataire

* 32 Récit collecté par Mintsa Manuéla, le 06 Avril 2007 à 17h à Malibé.

* 33 Aboubacar, âge 33 ans, nationalité Guinéen, domicilier à Malibé 2 célibataire.

* 34 Récit collecté par Mintsa Manuéla, le 28juillet a Marseille 1.

* 35 Moupindi Marus, âge 32ans, marié, père de trois enfants, scieur de bois, ethnie Nzébi.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery