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Double juridiction de la forêt gabonaise : cas de la forêt de Mondah

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par Mnuela MINTSA
Unibersité Omar Bongo - DEA (Master Recherche) 2010
  

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Chapitre VI

Politiques étatiques de conservation de biodiversité

Les forêts gabonaises bénéficient d'un traitement a par, allant jusqu'à la création des lois pour sa sauvegarde. En effet, dans ce chapitre, nous verrons en premier lieu, les politiques mises en place par l'Etat, puis la législation des ressources halieutiques et fauniques.

Section 1 : Politiques étatique.

1.1. Les différentes conceptions de la forêt.

1.1.1. La forêt vue par L'ENEF

L'Ecole Nationale des Eaux et Forêt est Une structure de l'Etat qui a vu le jour en 1959 au Nord de Libreville en milieu Benga. Cette structure de formation supérieure a pour principal objectif de former des techniciens de la sous-région dans le domaine de la protection de la nature forestière et aussi une formation sur la botanique des essences végétales et animales qui sont disponibles dans nos forêts tropicales. L'ENEF a une vue scientifique de la forêt. A travers cette école nous avons une « surveillance scientifique »de notre forêt avec la présence des agents des Eaux et Forêts dans toutes les localités du pays, et notamment dans la forêt de la Mondah.

1.1. 2. La forêt vue par les ONG

Les organismes internationaux conçoivent la forêt comme un écosystème qui mérite d'être protégé contre des agressions. Autrement dit, tout programme exogène qui ne s'appuie pas sur les motivations endogènes des populations locales est d'avance voué à l'échec. C'est un ectoplasme sur une jambe de bois. Toutes les ONG développant des protections dans le cadre de la mise en place des forêts non agressés sans s'appuyer sur les communautés locales développent des programmes consciemment et rationnement voués à l'échec, car les seuls acteurs qui étaient sur le terrain avant des ONG et même avant l'Etat et qui seront sur le terrain après les ONG, nous n'oserons pas dire après l'Etat, sont les communautés locales.

Les charges que sont tenues de réaliser les agents des ONG sont de protéger au sein des communautés le respect symbolique des totems et autres stratégies de gestion durable de l'environnement. Cette protection se réalise aussi à travers des tenures foncières, c'est à dire la gestion et la transmission des terres. Elle est aussi faite à travers les incitations de la tradition orale; Par ce moyen l'enfant apprendra à reconnaître la dénomination des éléments constitutifs de la faune et de la flore caractéristiques de son environnement des relations écologiques.

1.1.3. La forêt vue par les agents du reboisement.

Le reboisement est l'activité qui consiste à replanter des arbres lorsqu'une parcelle en est dépourvue soit à cause d'une calamité comme la désertification, soit à cause d'une surexploitation du bois dans le milieu forestier. Ce besoin manifeste des écologistes à soigner la nature, montre la volonté des uns à vouloir garder intact ce patrimoine qui nous été légué par nos ancêtres dont nous sommes chargés de protéger pour qu'à notre tour, nous puissions le transmettre aux générations futures dans un parfait état. Le droit ne nous est pas donné de détruire la forêt pour se satisfaire car se serait égoïste de priver à nos enfants ce que nous avons reçu de nos parents.

1.1.4. La forêt vue par les Benga

Pour les Benga, la forêt est une source importante de l'imaginaire. En ce sens qu'elle est le monde phénoménal ambiant ou ils puisent des signifiants, mais aussi ou ils lisent des signes (proverbes, chants devinettes, comptines, divination, etc.). La forêt reflète une sémantique faite d'ordre, d'harmonie et de rythme; l'homme s'y intègre en jouant ce rythme, pour éviter qu'il ne disparaisse (Houis 1973). Le rythme de la nature, c'est celui de la société et qui, en définitif, rythme l'homme. Pour les Benga, il ya une juxtaposition entre l'univers physique et celui de l'invisible.

1.2. Création des réserves et forêt classées

1.2.1. Ministère des Eaux et Forêts

- La loi 1/82

A l'analyse, on peut noter que la législation forêt au Gabon poursuit un objectif majeur: pérenniser les ressources forestières. Cette loi a été mise en place pour promouvoir et développer, dans le cadre global et cohérent d'aménagement rationnel du territoire, une gestion que l'on pourrait qualifier d'orthodoxe des ressources forestières, faunistiques et halieutiques. Cette loi vise plus précisément les objectifs suivants:

- faire l'inventaire des ressources dans le but d'améliorer les connaissances, tant sur le plan quantitatif que qualitatif;

- aménager les ressources afin d'assurer l'équilibre entre l'exploitation et le renouvellement;

- reconstituer les ressources afin d'en assurer la pérennité;

- exploiter rationnellement les ressources afin d'une utilisation optimale et contrôlée ; - promouvoir l'industrie de la filière bois

- protéger et inciter les gabonais à s'y investir;

- faire de la recherche et la formation afin d'en accroître la productivité;

- informer et vulgariser en vue de sensibiliser et éduquer les usagers et les populations.

Tous ces objectifs pour louables qu'ils sont ne mettent pas en avant ce que pensent les populations qui sont au contact de ces forêts. On ne peut véritablement protéger qu'en s'inspirant déjà des pratiques des populations, or ici semble-t-il, on reste dans cet Etat non seulement englobant, mais pire encore exogène. Les méthodes traditionnelles de gestion des terres, des arbres, des eaux sont tout simplement mises entre parenthèses.

1.2.2. De la protection de la forêt économique à la protection de l'écosystème

Un avertissement est nécessaire: on doit prendre garde à ne pas faire de mauvaise interprétation ou de confusion entre les termes utilisés. Cette confusion est née de l'évolution des différents textes qui ont réglementé, depuis 1946, le régime forestier. Ce qui est aujourd'hui défini comme forêt domaniale classée et forêt domaniale protégée par la Loi d'orientation du 22 juillet 1982 n'implique pas toujours un statut de protection. On pourrait même dire que la forêt domaniale protégée ne bénéficie d'aucune protection formelle.

En 1946, le décret fixant le régime forestier en Afrique Équatoriale Française, signée le 20 mai, prévoit que les forêts appartiennent au domaine privé de l'État et qu'elles sont réparties en deux catégories:

- Les forêts classées qui constituent le domaine forestier classé;

- Les forêts protégées qui constituent le domaine forestier protégé.

Les forêts classées gérées directement par le service des Eaux et Forêts, comprennent:

a) Les anciennes réserves forestières qui existaient avant le 20 mai l946.

b) Les forêts classées qui font l'objet d'un classement après le 20 mai 1946.

Les forêts protégées sont celles qui n'ont pas fait l'objet d'un arrêté de classement.

Ainsi, ce que le décret veut protéger (d'abord en plaçant les forêts dans le domaine privé de l'État), c'est la forêt contre les autres utilisations, principalement les droits d'usage et l'agriculture, impliquant des défrichements à titre permanent ou temporaire. De ce fait, les forêts ne sont pas classées pour être soustraites à l'exploitation forestière, on pourrait même dire, qu'au contraire, dans les forêts classées, l'exploitation est faite en régie (c'est-a-dire, par les services des Eaux et Forêts ou par les services publics, pour leurs besoins propres) ou par vente de coupes en adjudication publique (après que le service forestier aura effectué l'estimation des lots et si possible le martelage).

En 1955, le décret du 20 mai relatif à la protection des forêts développe une autre préoccupation en vue de sauvegarder l'intérêt général, et pour tenir compte de l'influence du boisement, notamment sur la protection du sol, le régime des eaux et le climat, mais maintenir les deux notions juridiques: les forêts sont soumises soit à un classement, soit à une protection. En effet, selon le décret du Code forestier 16/10 du 22 juillet 1982, les rédactions du nouveau code forestier ont nettement amélioré les définitions: le domaine forestier permanent de l'État est constitué des forêts domaniales classées et les forêts domaniales productives enregistrées (le terme ambigu de forêt domaniale protégée disparaît). Les forêts domaniales classées présentent des intérêts de préservation, par contre, les forêts domaniales productives sont affectées à la production (ce sont les forêts attribuées et réserves forestières de production). A ceci vient s'ajouter dans le nouveau code forestier, le domaine forestier rural, dont la jouissance est réservée aux communautés villageoises.

De ce fait, les forêts classées assurent la protection, les forêts productrices la production, ainsi, les incohérences et les ambiguïtés de la Loi de 1982 sont levées. Nous sommes arrivés aux antipodes de la définition des forêts classées de 1946, puisqu'en cette époque, ces forêts sont celles qui devaient être affectées à la production de bois et classées pour leur potentiel économique, après avoir fait l'objet d'un plan d'aménagement.

1.2.3. Les réserves

Les réserves forestières se distinguent par leur caractère temporaire: ce sont des réserves de la ressource-bois, et non des zones de protection de l'écosystème forestier. Ces ressources provisoires se distinguent des réserves forestières du décret de 1946, lesquelles pouvaient être définitivement placées dans le domaine classé sous l'appellation de " forêts classées"

En effet, elle maintient les réserves provisoires, zone de protection ou l'abatage des okoumés est interdit, et introduit les réserves d'enrichissements, créées sur proposition du ministre des Eaux et Forêts, dans les parties de permis d'exploitation forestière déjà parcourues par les coupes et mises en réserve pour être enrichies en essences de valeur commerciale. Mais la loi du 22 juillet ne les mentionne que brièvement. Elles réapparaissent avec plus de vigueur dans le projet de code forestier, comme moyen de gestion et d'aménagement de la forêt. Elles appartiennent aux forêts domaniales productives enregistrées sous le nom de "réserves forestières de production", ce ne sont donc pas des forêts classées.

Ainsi, l'arrêté ou la décision créant une réserve forestière ne fixait pas généralement la durée de celle-ci. Le procédé de la réserve forestière a récemment été remis en vigueur par l'Arrêté du 15 avril 1993 portant mise en réserve de peuplements naturels d'okoumés, au sud-est de l'Estuaire du Gabon, pour la mise en oeuvre d'un plan d'aménagement. On a vu que le décret du 20 mai 1946 transformait, sous conditions, les réserves forestières existantes en" forêts classées", et qu'il prévoyait la création de nouvelles forêts classées.

1.2.4. Les forêts classées

Après 1946, de nouvelles zones de forêts devaient être classées pour être soustraites aux droits d'usage coutumiers dans des régions peuplées ou les risques de défrichements sont le plus élevés, ou pour faire un plan d'aménagement pour les services chargées des forêts, préalable à une exploitation future. Elles pouvaient également constituer des périmètres de protection de sources et de cours d'eaux, ou de sauvegarde du littoral.

En fait seul le décret de classement donne des informations sur les restrictions d'usage prévues à l'intérieur de la zone classée. C'est ainsi que le décret du 17 octobre 1983 interdit les défrichements de toute nature, la chasse et la pêche à l'intérieur de la forêt de la Mondah, et que le décret du 10 janvier 1972 prévoit que la forêt classée de la Haute Lébombi est soustraite à l'exercice du droit de chasse et l'exercice du droit d'usage autres que le ramassage du bois mort, la récolte des fruits et des plantes alimentaires et médicinales.

Récit37(*) de Nguema Essono Jean-Baptiste38(*), sur la conception de forêt classée.

« Si, la forêt du Cap-Estérias, aujourd'hui est érigée en forêt classée, c'est à cause de la forte exploitation forestière allant des années 1932 vers 1975. Après cette première exploitation, la première zone s'est retrouvée ruinée et les autorités ont pensé reboiser pour que plus tard le phénomène d'exploitation recommence. Avec la construction de l'Ecole Nationale des Eaux et Forêts (ENEF) dans les environs, cette forêt, sert non seulement aux expériences scientifiques des étudiants en attendant que les essences reboisées atteignent les dimensions réglementaires pour une nouvelle exploitation, mais aussi une base d'entrainement pour les militaires.

Il est vrai, qu'au regard de tout cela, la vie des villageois vivant dans les environs de cette forêt prend un coup. Ils ne peuvent plus pratiquer leurs travaux agricoles normalement. Ils ne peuvent plus se vêtir comme autrefois et ne peuvent plus se soigner avec les éléments de la nature comme auparavant car le peu de terre qui leur reste, non seulement ne suffit plus pour toute la démographie galopante mais aussi elle est surexploitée au point que la production agricole devienne faible pour toute la population. »

« Nous Agents des Eaux et Forêts sont conscients que c'est le classement de la forêt de la Mondah qui est la cause de nombreux problèmes entre administrateurs et les habitants des villages environnent. Bien que nombreux de ses populations ont le regard tourné vers la mer mais elles vivent au quotidien sur la terre ferme. »

Je suppose que l'Etat, a pris une décision sage de classer la forêt de la Mondah pour satisfaire les exploitations futures et la curiosité expérimentale des chercheurs de l'E.N.E.F.Il faut aussi savoir qu'elle est située proche de la ville, il lui fallait bien une couver ture. Mais, il savait également que les zones tampons laissées à la disposition des villageois n'allaient pas satisfaire ces derniers avec une démographie galopante qui nécessite une grande production et une grande superficie. »

1.3. Implication des O.N.G

La participation de ces acteurs (organisations non gouvernementales), n'est pas obligatoire, mais nécessaire à la réussite des politiques de protection ou de classement des forêts. En effet, ils peuvent jouer un rôle très important dan la conservation et le développement de la biodiversité, la sensibilisation et l'appui à la formulation et même au suivi des éventuelles réclamations des populations.

La forêt représente une importante source de richesses pour le développement socioéconomique du Gabon. Le classement de celle-ci trouve sa raison dans la nécessité de planifier le développement forestier d'une manière harmonieuse et concordante en tenant compte des capacités réelles des ressources en place. Il faut s'assurer que l'impact des activités humaines actuelles ne provoque pas de dégradations catastrophiques des ressources naturelles, afin que celle-ci soit transmise aux générations futures. Il est donc question de rationaliser l'occupation des terres pour une gestion équilibrée et durable.

Les objectifs d'une forêt classée peuvent être de plusieurs ordres, comprenant la production, la protection, la récréation ou des buts multiples englobant la production, la protection de l'environnement et la conservation de la diversité biologique du patrimoine national, en effet, la gestion d'une forêt classée ne se fait pas au hasard. La loi prévoit que la forêt du domaine national doit être dotée d'un plan d'aménagement définissant les objectifs et règles de gestion de cette forêt, ainsi que les moyens qui sont mis en oeuvre pour atteindre ces objectifs, puis la proposition de droits d'usage qui resteront accordés aux communautés locales. Ce plan d'aménagement doit être régulièrement révisé et toute activité qui sera menée dans la forêt classée devra respecter les prescriptions du plan d'aménagement.

Récit39(*) n°15 - Assam Arsène40(*) sur Le danger que courent les populations rurales et urbaines face il la destruction de la forêt classée de la Mondah

1. Le problème de la forêt classée de la Mondah c'est d'abord la proximité de Libreville. Si ce n'était que les populations locales, la forêt serait gérée d'une manière durable. Il y a aussi la pauvreté des populations rurales et urbaines qu'il ne faut pas oublier. C'est ce qui pousse les gens vers la forêt pour chercher de quoi vivre. Ces populations qui reviennent en masse de Libreville sont les principaux pionniers, les destructeurs de cette forêt. Il y en a qui vont chasser, d'autres des plantations pour ensuite vendre les récoltes, avoir un peu d'argent, pour vivre sans oublier ceux qui vont pour pécher et prendre les essences forestières en ce qui concerne les nganga.

2. Pour le moment, il y a deux ONC qui interviennent dans la forêt classée de la Mondah. Il y a le CRASNA T et le CADDE, le WCS intervient mais il est plus présent dans les parcs et réserves à l'intérieur du pays. Nous avons presque la même politique, celle de la sauvegarde de cette forêt. Ce n'est pas nous qui pouvons bloquer les projets de développement de l'État. Mais il faut dire aussi que ces projets ne sont pas en conformité avec leur loi. Celle qui interdit toute installation dans la zone classée. Je ne suis pas la pour parler politique.

3. Mais, si cette forêt venait à disparaître, nous courrons tous un grand danger. Sur le plan écologique, on parle de changement climatique. Quand j'allais au Cap en 1988, il pleuvait tous les jours, même pendant la saison sèche. Mais aujourd'hui, le manque de pluies, la chaleur on dirait que le soleil est au dessus de nos têtes, tout cela provient de la de déforestation de la forêt classée de la Mondah. Sur le plan économique, si cette forêt venait a mourir, c'est une grande perte pour le Gabon, car c'était l'une des premières forêts a faire des essais de plantation d'Okoumés cela date de 1930.

4. Nous pouvons dire que les premiers déclassements ont favorise l'entrée des populations dans la forêt, de même que les autres déclassements. Le déclassement de 2004 par exemple a déclassé près de deux mille hectares (2000 ha). La conséquence s'est que, une fois on déclassé, les populations s'installent sur la partie et les activités poussent plus loin dans la forêt. Toute la partie Sud de la forêt est partie du pont Avorbam jusqu'il la route Malibe 2, qui fait la limite actuelle de la forêt classée de la Mondah.

5. Tout cela fait partie de notre mauvaise politique ou de la mauvaise conservation des ressources naturelles et comme je le disais, c'est une forêt qui n'a pas été aménage entant que tel. Il y a des projets d'aménagements mais qui n'ont jamais vu le jour, ils restent sur papier.

6. Il est difficile aujourd'hui de dire aux populations de Libreville d'arrêter l'exploitation. Car même si l'État pense que cela ne vaut plus la peine et qu'il n y a plus rien à sauver, puisqu'il ne reste que 4930 ha sur la superficie classée au départ (10 200 ha). Ce que nous voulons, c'est garder un noyau, qui sera comme un parc urbain. Je le redis, nous ne pouvons pas arrêter les projets de développement de l'État, mais nous voulons simplement avoir un souvenir de ce patrimoine forestier. Car, dans cinq ans, si rien n'est fait, cette forêt va complètement disparaitre.

Ce récit d'Assam Arsène nous entretient sur le danger que courent les populations rurales et urbaines face el la destruction de la forêt de la Mondah. Il commence par montrer combien d'ONG intervient dans cette forêt et donne leur position face aux projets de celui-ci. Le problème de cette forêt commence par son approximité de la ville, puis la pauvreté qui est sans cesser grandissante. Les populations sont obligées de se rabattent dans les forêts les plus proche, notamment celle de la Mondah, d'où sa surexploitation des ressources.

Les ONG et les politiques gouvernementales s'affrontent sur le terrain, du fait que les ONG n'approuvent pas les politiques mis en place par les autorités étatiques. Dans ce récit nous avons une fois de plus l'hypothèse de pro-forêt (ONG) et d'anti-forêt (autorité étatiques).

Récit41(*) n°16 - Allogho Eyi Clavers42(*), Sur la politique de gestions durable de Biodiversité au Gabon

1-Nous pouvons dire qu' entre le parc et la forêt classée, il n y a pas de différence entant que telle, mais se sont les statuts qui différent. Un parc ne doit avoir aucune activité, et a une surveillance intensive, par contre, une forêt classée peut avoir un certain nombre d'activités qui sont admises. Aussi, l'implantation de l'armée est très bénéfique pour cette forêt, parce qu'il protège une grande partie de la forêt. Eux, ils ne détruisent pas la forêt, au contraire, ils ont besoin de celle-ci pour leur entrainement, pas comme ceux qui ont des intensions dévastateurs tel que: les agriculteurs, les exploitants du sable et du charbon, etc.

2- Aucune politique ne réussit mieux au Gabon. Car, on crée un parc aujourd'hui, il suffit qu'on ait un intérêt économique, on le case. C'est de même avec la forêt classée. Nous avons le parc de Loango ou se font des recherches pétrolières, la même chose avec le parc de l'Ivindo, donc vous voyez qu'il n y a pas que la Mondah qui est en danger. La Lope, qui, parfois les espèces fauniques font l'objet de chasse pour les cérémonies de certaines personnes et ou les populations locales sont souvent taxes de braconniers. Un parc est d'arbre général et non personnel.

4- Comme je le disais, le problèmes, ce sont les décideurs et leurs politiques qui sont il revoir, pour la bonne marche des choses. Nous les ONG, nous ne pouvons pas décider. Se sont les décideurs qui disent ce qu'ils entendent faire, et nous, nous posons seulement les actes qui vont dans le sens de la conservation de la forêt. Comme nous l'avons fait lorsqu'on s'est oppose au projet sur la forêt classée de la Mondah. Nous nous sommes constitues en association avec les autres ONG environnementales.

5- Nous avons montre les inconvénients, à savoir que nous serons à la merci des vents marins et pourquoi pas s'attendre à une catastrophe, comme dans les pays asiatiques. Il ne faut pas oublier que même la mangrove est touchée par cette exploitation, et la mangrove pour une zone côtière est d'une grande protection et d'un grand apport. Le couvert végétal est très important pour l'homme et le protège de beaucoup ils ne le savent pas encore.

Dans ce récit M. Allogho nous a entretenus sur les politiques de conservation au Gabon. Il commence en montrant l'importance de la présence d'une base militaire dans la forêt de la Mondah, celle-ci protège une partie de la forêt surtout celle qui entoure leur camp. Puis, il va faire une différence entre un parc et une forêt classée en partant du fait qu'ils ne sont vraiment pas aussi distinct qu'on peut le croire sauf au niveau des statuts. Il poursuit en donnant des explications sur la politique de conservation et leur manque de réussite au Gabon. Il en sortira que le véritable problème sera les décideurs et leur politique d'intérêt personnel qui soit à l' origine de cet échec.

En continuant, il donnera la position des ONG face à cela. Il ressort qu'ils sont impuissants face à ce phénomène, mais qu'ils ne sont pas obligés de suivre. Il termine en donnant l'importance que cette forêt à être a cet endroit, une importance d'ordre général et donc national car, s'il arrive une catastrophe a Libreville, c'est toute la nation qui est touchée.

Ce récit nous renseigne beaucoup sur le comportement de nos dirigeants. Il ressort que l'affaire des conservations ou de protection de l'environnement n'est pas une affaire nationale (générale), mais plutôt personnelle et que l'intérêt économique prime sur l'intérêt politique.

Récit43(*) n°17 - Assam Séraphin44(*) Sur les ambitions du GRASNAT45(*) sur la Mondah

1. Notre organisation a été crée en mars 1998, notre objectif est la sauvegarde des reliquats forestiers de la forêt classée de la Mondah suite à la mise en place d'aménagement de cette forêt qui prévoyait des prochains aménagements d'un plan d'éducation et du tourisme. C'est ce plan que l'ONG a récupéré pour l'éducation dans la forêt classée de la Mondah. Au total, cinq sentiers d'environ 12 km ont été aménages.

2. Nous organisons depuis 1999 des sorties de classe nature avec les élèves de Libreville ainsi que les adultes. On peut dire que l'objectif principal est l'éducation en milieu forestier, apprendre aux jeunes comment sauvegarder la forêt.

3. Pour l'instant, l'ONG travaille avec WCS sur un rapport d'évolution qui se déroule dans la forêt classée de la Mondah, suite à une mission effectuée en janvier - mars 2006. A la suite, nous aurons pu identifier un projet, celui de mettre en place un centre d'éducation en milieu forestier dans forêt classée de la Mondah, ce projet verra le jour en janvier 200B.

4. Un centre d'interprétation de la forêt, pas avec des investissements lourds. Une salle avec des projecteurs, des hangars ou les gens pourront s'abriter, des pistes et des parcelles d'observation de la canopée, avec comme but la sauvegarde car, nous allons intégrer ce centre dans la forêt.

Ce récit de M. Assam Séraphin comprend quatre paragraphes. Dans le premier, l'interlocuteur nous situe selon la date de création de l'ONG et nous donne les principaux objectifs de celui-ci. Il poursuit dans le deuxième paragraphe avec les différentes réalisations sur le terrain. Un peu plus loin dans le troisième paragraphe, il parlera de leur collaborateur actuel et leur politique. Enfin, il fini avec des explications concernant leur future réalisation dans la forêt de la Mondah.

Ce corpus est particulièrement important pour nous car, vu la pression humaine qui s'abat sur la Mondah, il y a un peu d'espoir de sauvegarder quelques espèces que nos générations futures pourront peut être pas en bénéficier, mais voir. Il est aussi important en ce sens qu'il ressort que l'investissement de 1 `ONG ne sera pas nuisible pour la forêt, mais peut être un parc d'attraction touristique, et un lieu ou les gens pourront apprendre à respecter la nature (forêt), qui nous protège.

* 37 Récit collecté par Mintsa Manuéla, le 25 Juin 2010 à 11h, à l'économie forestière

* 38 Nguema Essono Jean-Baptiste, Agent technique des Eaux et Forêt.

* 39Récit collecté par Mintsa Manuéla, le 8 Février 2010 à 10 h 00' au trois quartier.

* 40 Assam 70 Arsene marié, père de 3 enfants, présidant du G. RASNA T.

* 41 Récit collecté par Mintsa Manuéla, au Haut de Guégué le 03 Mai 2010 a 09 h 30'.

* 42 Allogo Eyi Clavers, ethnie Fang, célibataire, père trois enfants, Agent du CADDE.

* 43 Récit collecté par Mintsa Manuéla, le 7 août 2007 à 10 h 30' au trois quartier.

* 44 Assam Séraphin, marié, père de 3 enfants, Président du GRASNAT.

* 45 Groupe des Amis du Sentier Nature.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry