Double juridiction de la forêt gabonaise : cas de la forêt de Mondah( Télécharger le fichier original )par Mnuela MINTSA Unibersité Omar Bongo - DEA (Master Recherche) 2010 |
Section 2 : Législation des ressources halieutiques et fauniques2-1. Ressources halieutiques Les ressources halieutiques sont réparties en quatre unités ou zones de gestion, chacune ayant des lois et règlements spécifiques d'exploitation. Ainsi, la première zone qui couvre les eaux continentales jusqu'aux embouchures, est réservée aux pêcheurs gabonais se livrant à la pêche artisanale. Les autres zones, caractérisées par leur distance respective par rapport à la côte, s'ouvrent à d'autres utilisateurs. C'est le cas de la quatrième zone, située au delà de six mille marins, qui est réservée à tout Gabonais et expatrié désireux de pratiquer la pêche industrielle. De façon globale, à l'exception de la pêche coutumière et de la pêche scientifique, nul ne peut se livrer à une activité de pêche dans les eaux gabonaises sans autorisation préalable de l'administration compétente. De la même façon, nul ne peut importer ou exporter des produits aquatiques sans certificat d'origine signé par les autorités compétentes. Sont également interdits toute pratique et tout instrument de pêche ayant un effet dévastateur sur la faune halieutique (explosifs, filets mono filaments, drogues etc.). Afin de mieux gérer et conserver la faune et la flore aquatique, la création de réserves demeure de mise. Récit46(*) n°18 en benga de Bolingo Jean47(*).Sur les ressources halieutiques
2.2. La ressource faunique Au titre de la gestion des ressources fauniques, on distingue deux grandes catégories de zones d'exploitation. La première concerne les aires d'exploitation rationnelle situées au sein des forêts domaniales classées alors que la seconde touche les aires d'exploitation non protégées. A l'intérieur des aires d'exploitation rationnelle de faune (parcs nationaux, jardins zoologiques, réserves intégrales de faune, sanctuaires de faune, etc....), la chasse, sous toutes ses formes est proscrite, au même titre que la création des villages, des campements, les usages coutumiers, les manoeuvres militaires, etc. Dans les aires d'exploitation non protégées, la chasse et les usages coutumiers sont autorisés en autant qu'ils se conforment à certains règlements. Ainsi, l'exercice de la chasse moderne requiert un permis de chasse délivré sur présentation d'un permis de port d'arme. Ce type de chasse interdit toute pratique et utilisation d'engin ne permettant pas la conservation et le renouvellement des espèces animales. S'agissant de la chasse traditionnelle au moyen d'armes de fabrication locale, elle est autorisée uniquement pour des animaux non protégés. De façon globale, la commercialisation, la détention et la circulation d'animaux sauvages vivants, de dépouilles et des trophées sont interdites au Gabon. Ce Récit48(*) n°19 nous a été livré par Mbereno Michel49(*).Sur la commercialisation du gibie.r
2-3.Le fermage Le fermage c'est (La Sous-traitance des concessions forestières)une pratique par laquelle le propriétaire d'un permis qui n'est pas en mesure d'exploiter, ou qui ne peu le faire, cède des droits à une tierce partie, en échange du versement d'une rente. Cette pratique est préjudiciable à une gestion forestière durable car elle encourage une mentalité de rentier et la passation d'accords incertains à court terme. Le fermage est largement pratique en raison de deux lacunes du droit gabonais. L'article 20 de la loi 1/82 stipulait que toute personne souhaitant se lancer dans l'exploitation forestière doit obtenir l'agrément du Ministère des Eaux et Forêts. L'article 21, quant à elle disait que « les permis d'exploitation et les autorisations d'exploiter sont strictement personnels » et ne peuvent attribués que par le Ministère des Eaux et Forêts. Ces deux articles clés font allusions à des décrets d'application ultérieurs relatifs aux démarches pour obtenir l'agrément et les autorisations nécessaires. Toutefois, ces décrets n'ont jamais été rédigés, ce qui a donné lieu à diverses interprétations de loi et à une prolifération d'accords de fermage. Beaucoup s'accordent à dire que le fermage est illégal, même s'il est largement tolère. Cette pratique est largement répandue dans la zone 1 mais elle devient également fréquente dans la zone 2. Récit50(*) n°20 Lekouma Brice51(*).Sur la pratique du fermage
Quatrième partie. Relation conflictuelles et constats Chapitre VII Relations conflictuelles Il faut noter que, la forêt classée de la Mondah, en marge d'être la mère nourricière des populations qui l'exploitent, elle est au centre du conflit qui opposent ces populations aux agents de l'Etat (Eaux et Forêts, membres du gouvernement, soldats français, des O.N.G. et d'autres exploitants). Ainsi, dans la première section nous aurons les raisons de cette inadéquation, puis par la suite nous verrons les constats faites sur le terrain. * 46 Récit collecté par Mintsa Manuéla, le 28juillet 2009 au Cap Estérias. * 47 Bolingo jean, âge 42ans, marié, père de six enfants, pêcheur, ethnie benga. * 48 Récit collecté par Mintsa Manuéla, le 28juillet 2009 au Cap Estérias. * 49 Mbereno Michel, âge 46ans, marié, père de deux enfants, pêcheur, ethnie benga. * 50 Récit collecté par Mintsa Manuéla, le 22 Octobre 2009 au Cap Santa Clara. * 51 Lekouma Brice, âge 52ans, marié, père de quatre enfants, pêcheur, ethnie benga. |
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