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Double juridiction de la forêt gabonaise : cas de la forêt de Mondah

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par Mnuela MINTSA
Unibersité Omar Bongo - DEA (Master Recherche) 2010
  

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Section 1 les pratiques en vigueur

1.1. Inadéquation des conceptions

Les activités dans la Mondah ne sont pas sans conséquences. Dans ce chapitre nous allons parler des impactes de ces activités sur le milieu. Nous verrons premièrement les conséquences des politiques de classements au niveau social, ensuite le contraste qu'il y a entre la politique environnementale et la forêt classée de la Mondah. Enfin, les effets des activités entropiques sur la forêt. Les conséquences sociales des politiques de classement. Ce sont tous ces facteurs qui concourent à des relations conflictuelles, entre les populations, l'Etat, et la forêt de la Mondah.

La forêt gabonaise est à l'évidence soumise à une destruction d'avantage corrélée aux indices qui naissent avec le phénomène urbain d'une part, d'autre part, une autre corrélation existe avec l'économie moderne; l'économie forestière comme la nouvelle économie agricole peuvent ne pas mobiliser une forte population et affecter pourtant profondément la forêt.

À défaut de surpopulation, l'exploitation intensive de la forêt, favorisée par les progrès techniques peut entraîner une déforestation massive. Depuis que la problématique de l'environnement est à jour, nombreux sont ceux qui ont pris conscience de la gravité de cette situation, en se référant à la zone côtière, notamment la forêt de la Mondah qui a subit l'exploitation forestière sur plusieurs vagues, aujourd'hui presque appauvrie. Cet état de choses a des conséquences non seulement sur la forêt elle-même, mais également sur les populations qu'en dépendent. Car, le bien-être de ces autochtones en dépend.

Les facteurs socio-économiques utilisés en milieu rural sont dépendants des modes de production assortis au degré de développement de ces populations et de l'attachement a leurs traditions ancestrales. Au cours de nos investigations dans la forêt de la Mondah, nous avons remarqué que la création des forêts classées peut par moment perturber l'organisation socio-économique des populations qui y vivent, sans pour autant apporter des solutions durable.

Par conséquent, les politiques actuelles de conservation de la forêt mettent en péril l'avenir des populations locales. Elles apportent des besoins nouveaux dans leurs soucis de développement et désorganisent les structures sociales existantes.

Sans exagérer, elles sont à l' origine de l'augmentation du niveau de vie et le changement des habitudes alimentaires des paysans dont la survie dépendait entièrement des produits locaux, désormais classés. Ayant découvert certains aspects de la société moderne, elle va au devant de la satisfaction de ces nouveaux besoins, malgré leur coût élevé. Ces besoins sont également superflus.

De tout temps, les produits de la forêt ont joué un rôle primordial dans la santé et l'alimentation des habitants. La forêt satisfait à leurs besoins de subsistance (le logement, les outils, les aliments). Pour les populations (locales et urbaines), les forêts riveraines sont une assurance, plutôt qu'une source régulière de revenus. Étant au départ pauvre et assurant l'autosuffisance alimentaire grâce aux ressources forestières, son classement sans tenir compte des besoins et des opinions des populations, ne fait qu'accentuer leur état de pauvreté entraînant avec elle des divisions sociales. Nous avons alors pu observer qu'ils sont de plus en plus confrontés à l'exiguïté de l'espace agraire. Un bosquet dans lequel ces femmes ont mis une plantation deux années de suite voire même trois ans, qui a perdu ses grands arbres, se transforme en savane. Cette conséquence explique le rapprochement des champs près des villages.

1.1.1. Politiques environnementales et la FCM : un rapport contrasté

L'aspect juridique et institutionnel en vigueur. En effet, le statut juridique a été soumis à une rude épreuve par le gouvernement jusqu'en 1980. Le décret n°01403/PRlMEFCR du 17 mars 1983, portant annulation des arrêtés n0956/PR du 4 août 1977 et n0692/PR du 24 mars 1980 n'ont pas atténués les dégâts causés à la forêt classée de la Mondah. Car aucune application de ces textes ne sera faite, c'est le cas notamment des articles 2, 3, 4, 5 et 6 dudit décret prohibant et sanctionnant tout acte, tel que: les défrichements de toute nature; l'implantation des cases, de campements, de villages, de routes et de piste; les constructions de toute nature; les manoeuvres militaires; la chasse; la pèche et l'empoisonnement des rivières; l'exploitation sans titre des productions forestières de toute nature.

Aussi, le non application de ces articles est lourd de conséquence, selon le constat désolant que nous avons fait dans cette forêt. La brigade des eaux et forêts a pour but spécifique de préserver la forêt de la Mondah de toute activité susceptible de dégrader le milieu. Cependant, pour répondre pleinement à son rôle, de gardien de ce sanctuaire naturel, ne dispose que d'une dizaine d'agent et de deux véhicules, soit un agent pour 797,5 ha de forêt à surveiller. Cet état de fait n'est pas propice à une surveillance efficace de la forêt de la Mondah.

La configuration au fil des années de la forêt classée de la Mondah change au vue de l'accroissement du nombre d'intervenants et, aussi par rapport à l'extension de l'espace soumis aux activités agricoles, les terres sont surexploitées, la production diminue et le temps de jachères aussi. Compte tenu des dispositions légales devant régir l'utilisation des terres, la brigade des eaux et forêts devait s'atteler a faire appliquer la réglementation dans l'usage des ressources naturelles dans la forêt classée de la Mondah.

L'exploitation par exemple du palmier a huile, pour la fabrication du vin de palme, prend une telle ampleur que l'équilibre écosystémique est menacé. Car la pénétration des hommes dans les sites internes de la forêt classée de la Mondah, favorise l'ouverture de pistes et le déséquilibre écologique à la suite de la destruction de cette espèce (palmier a huile).

A ceux-ci, s'ajoutent les incidences de l'exploitation des carrières de sables et charbon. L'emprise de l'exploitation des sablières sur le milieu forestier de la Mondah est désastreuse, nous avons pu observer une destruction de la forêt. Une analyse des photographies des différentes étapes sur le terrain nous a permis de constater et d'apprécier l'ampleur des dégâts subis par le milieu.

Il s'avère que le présent bilan repose sur un double point de vue, à savoir les aspects quantitatifs et qualitatifs. Du point de vue quantitatif, la surface de la forêt détruite par l'exploitation des sablières n'a cessé de croître. Constat fait depuis 1999 par Makanga Moussavou L. B. et qui est réel aujourd'hui, on distingue deux périodes: une période de relatives destructions qui va de 1955 a 1973, et une période de forte destruction de la forêt allant 1973 il nos jours. Les sablières autant que les défrichements et le charbon participent grandement il la déstabilisation de la forêt de la Mondah. Sur le plan qualitatif, la destruction dense a cédé la place à la forêt claire et fortement dégradée, à des savanes et à des sols nus, qui étaient faiblement représentés dans les années 50 et 60 et qui sont devenus courant après les années 70.

Aussi, un prélèvement important de bois mort pour le chauffage et l'abattage des arbres pour la fabrication du charbon, est de nature à créer un déséquilibre écologique dans la forêt classée de la Mondah, par l'aridité des sols qui s'en suit. Car le bois mort a pour rôle principal de régénérer l'équilibre écologique, par sa transformation en humus et les arbres servent de couverture pour les vents marins.

En outre, l'implantation du camp militaire dans cette forêt a un impact non négligeable à long terme sur cette dernière. Il n'est pas évident (possible) d'entrer en possession des munitions utilisées, ni du type de manoeuvres qui s'y déroulent. Il est également possible de faire un état sur les rejets en présence, tels que les emballages vides non biodégradables trouvé. En dépit du statut juridique de la forêt classée de la Mondah, interdisant toute manoeuvre. La présence de ce camp militaire suscite donc de nombreuses interrogations et devient à terme un puissant agent de dégradations des ressources de la forêt classée de la Mondah sur ce périmètre.

Enfin, la législation est insuffisante quand il s'agit de combattre l'abattage illégal. D'autre part, les normes de protection sont faiblement appliquées par un gouvernement qui fait preuve de carences en moyens financiers, et en ressources humaines et logistiques. Par exemple, la loi forestière établit que les forêts classées doivent être soumises à un plan de gestion, mais les formalités et les réglementations de ces plans n'ont pas encore été définies.

Récit52(*) n°21 Nvoula Clément53(*) sur les différents sur la Mondah.

1- « Nous sommes conscients que la forêt classée est la cause de nombreux problèmes entre administration et les habitants des villages du Cap-Estérias, bien que nombreux de ses populations environnantes ont le regard tourné vers la mer mais leur vie quotidienne est plus en forêt. La chasse, la pêche, les plantations leurs permet de couvrirent leurs besoins alimentaires et financiers.»

2- « J'estime que l'Etat, après avoir évalué l'importance des cultures des populations rurales en général et celles du Cap-Estérias en particulier a pris une décision sage de classer cette forêt de la Mondah pour satisfaire les exploitations futures et la curiosité expérimentale des chercheurs de l'E.N.E.F. Mais, il savait également que les zones tampons laissées à la disposition des villageois n'allaient pas satisfaire ces derniers avec une démographie galopante qui nécessite une grande production et une grande superficie. »

Ici les Agents des Eaux et Forêt sont conscients des problèmes qui existent entre les populations locales et l'Etat à travers leur canal. La décision prise par l'Etat sur le classement de la forêt de la Mondah n'est autre que la gestion durable de l'écosystème forestier, qui ne peut se faire sans conséquences sur les populations environnante.

1.2. Inadéquation des politiques étatique et les besoins réels des populations

1.2.1. Projet étatique sur la Mondah

Le site retenu pour le projet intégré dans la zone dite classée: « la forêt classée de la Mondah ». La baie de la Mondah est une zone humide côtière du nord-ouest du Gabon, dont de larges parties ont été incluses août 2002 dans le parc national d'Akanda. La baie de la Mondah est un véritable domaine estuarien qui comprend 53.720 ha de superficie. Elle s'étend sur une profondeur nord-sud d'environ 40 km et une largeur est-ouest de 25 km. Elle forme la partie méridionale de la baie de Corisco.

Sur le plan international, ce site constitue un échantillon important de l'écorégion des mangroves d'Afrique centrale. Le rôle de la mangrove dans la suivie des espèces est très important. Les grandes racines échasses des palétuviers constituent des nurseries idéales pour les poissons. La petite faune participe activement à la décomposition des matières organiques et est à son tour consommée par les crabes, les crevettes et les poissons.

D'autre part, elle capte d'énormes quantités de sédiments qui auraient tapissées le fonds des océans. Elle stabilise les côtes et les protèges des tempêtes et érosions. Les mangroves sont encore considérées à tort comme des espaces perdus, insalubres et n'appartenant à personne. Pourtant, des millions de personnes vivent directement, souvent sans même le savoir.

D'autre part, elle capte d'énormes quantités de sédiments qui auraient tapissées le fonds des océans. Elle stabilise les côtes et les protèges des tempêtes et érosions. Les mangroves sont encore considérées à tort comme des espaces perdus, insalubres et n'appartenant à personne. Pourtant, des millions de personnes vivent directement, souvent sans même le savoir, de ses ressources. La baie de la Mondah est particulière, du fait de la présence de nombreuses espèces, des structures peu communes dans les mangroves d'Afrique centrale.

Sur le plan zoologique, ce site représente une station de migration et d'hivernage d'importance internationale pour les limicoles d'origine paléarctique. D'après Jean Pierre Vande Weghe (Wildlife Conservation Society), la baie de la Mondah abrite environ 60% des limicoles hivernants au Gabon (30.000-35.000). La baie de la Mondah est par ailleurs aussi importante pour les populations gabonaises de la sterne naine, le bec-en-ciseaux d'Afrique et la grande aigrette qui nichent en saison sèche sur le Bas-Ogooué. Les concentrations des becsen-ciseaux observés dans la baie de la Mondah sont les plus importantes d'Afrique. Cette baie renferme aussi des échantillons importants de forêts côtières très humides.

Sur le plan morphologique, on a affaire à une plaine située dans une zone d'atterrissage sédimentaire: les zones alluviales (ou se déposent les sédiments issus des transports par les rivières). Ici, c'est la Ntsini qui est le principal émissaire hydraulique alimentant le bassin de la rive gauche de l'Estuaire de la Mondah.

Par ailleurs, le secteur allant de Avorbam jusqu'au village Bollokoboué (en passant par Marseille I et II, Malibé I et II) sont des zones marécageuses. L'omniprésence de l'eau dans ce secteur est liée aux nappes phréatiques qui affleurent sur l'ensemble du milieu. La capacité d'absorption de ces terrains est aussi rendue difficile par l'abondance des nappes d'eaux, et la teneur en argile est relativement plus importante en profondeur qu'en surface où les sables sont plus importants. Cette situation rend difficile le drainage des eaux de ruissellement, avec une pente quasi nulle, favorisant ainsi la formation d'une chapelle de zones humides.

1.2.3. Réalités sur le site

Le statut juridique de la Mondah été soumis à une rude épreuve par le gouvernement jusqu'en 1980. Mais, aucune application de ces textes ne sera faite, c'est le cas notamment des articles 2, 3, 4,5 et 6 du dit décret prohibant et sanctionnant tout acte, tel que:

-Les défrichements de toute nature, l'implantation de cases, de campements, de villages, de routes et de pistes, l'exploitation sans titre de produits forestiers de toute nature...

De déclassement en déclassement, la forêt dite classée de la Mondah cessera d'exister, si tous les projets retenus sur ce site (à savoir le nouvel aéroport de Libreville, la bretelle du chemin de fer Ntoum-Santa Clara et le port en eau profonde de Santa Clara) venaient à se réaliser. En effet, le projet du nouvel aéroport de Libreville à Malibé 2, la bretelle de chemin de fer Ntoum-Santa Clara et le futur port en eau profonde de Santa Clara ont un dénominateur commun, la destruction de la forêt classée de la Mondah, un cadre laboratoire pour les étudiants de l'E.N.E.F., une école à vocation sous régionale dont la réputation n'est plus à démontrer et un véritable poumon des populations de Libreville.

Aussi, la forêt du Cap constitue un bouclier naturel contre les agressions des vents marins sur les populations de Libreville. Elle participe à atténuer l'effet de serre. Cette unique forêt à la périphérie de Libreville constitue un trésor pour le tourisme de proximité avec le circuit de la parcelle du conservateur, la forêt sacrée du Cap ou les communautés Mpongwé, Fang, Benga et autres exercent leurs rites spirituels traditionnels. Elle constitue un véritable sanctuaire pour ces populations.

1.2.4. La lecture des activités anthropiques sur la forêt

Au Gabon, la pression faite sur la forêt est généralement l'oeuvre des personnes qui vivent dans les centres urbains et dont la perception de la forêt est quelque peu entamée par la réalité urbaine. Le rapport à la forêt est définit par des raisons économiques, nutritionnelles et médicales uniquement. Il s'établit alors une perception mitigée de la forêt, par les habitants d'une même aire culturelle, selon qu'on s'adresse à un rural ou à un habitant du périphérique urbain.

Par ailleurs, l'appât du gain est à considérer parmi les effets destructeurs de la forêt. Les populations rurales, qui vivent plus des produits de la forêt que de leur pouvoir d'achat, maîtrisent mal les besoins nés de "l'économie mercantile". Autour et dans les exploitations forestières, elles remettent en cause les règles élémentaires de protection de la forêt, au profit du gain monétaire. L'introduction des éléments modernes, souvent mal connus des populations rurales est autant une source de développement que d'appauvrissement des forêts. Elle le devient à partir du moment où l'homme fonde son raisonnement sur la satisfaction de ses nouveaux besoins.

La forêt de la Mondah subit de menaces de plus en plus graves à cause de l'exploitation des ressources forestières, auxquels s'ajoutent les techniques agricoles traditionnelles (brulis) et modernes (effet de labour). Le couvert forestier régresse et par endroit apparaissent des formations végétales de type savanicole. Les activités humaines induisent des perturbations et des changements climatiques qui portent atteinte à la biodiversité.

En effet, les méfaits de l'agriculture et la pression urbaine sont plus que visible dans la forêt classée de la Mondah. En nous basant sur l'évolution diachronique de la forêt classée de la Mondah, nous remarquons d'emblée que cette dernière a connu de grandes mutations. Depuis 1967, la forêt classée de la Mondah couvre une aire de 7975 ha, selon les textes en vigueur, mais de manière concrète, cette étendue s'est fortement régressée dû à la vue de l'impact des différentes activités humaines. L'agriculture traditionnelle sur brulis s'est accrue ces dernières années, pour répondre aux besoins alimentaires de Libreville, qui connaît une augmentation de sa population (1970, 77.000 habitants, 1985 : 246.000 habitants et 1999 : 496.000 habitants). Cette situation a crée une nouvelle configuration de cette forêt, liée à une forte dégradation du milieu.

Les activités agricoles pratiquées par les populations aussi bien des villages que celles de Libreville, participent à la dégradation de la forêt à travers les défrichements et l'altération des sols. Non seulement ces activités agricoles ont une part importante dans le développement économique, mais il faut tout de même dire que le prix à payer dans le contexte environnemental est aussi lourd de conséquences à long terme.

La configuration au fil des années de la forêt classée de la Mondah change au vue de l'accroissement du nombre d'intervenants et, aussi par rapport a l'extension de l'espace soumis aux activités agricoles, les terres sont surexploitées, la production diminue et le temps de jachères aussi. Compte tenu des dispositions légales devant régir l'utilisation des terres, la brigade des eaux et forets devait s'atteler a faire appliquer la réglementation dans l'usage des ressources naturelles dans la forêt classée de la Mondah.

L'exploitation par exemple du palmier a huile, pour la fabrication du vin de palme, prend une telle ampleur que l'équilibre écosystémique est menacé. Car la pénétration des hommes dans les sites internes de la forêt classée de la Mondah, favorise l'ouverture de pistes et le déséquilibre écologique à la suite de la destruction de cette espèce (palmier a huile).

A ceux-ci, s'ajoutent les incidences de l'exploitation des carrières de sables et charbon. L'emprise de l'exploitation des sablières sur le milieu forestier de la Mondah est désastreuse, nous avons pu observer une destruction de la forêt. Une analyse des photographies des différentes étapes sur le terrain nous a permis de constater et d'apprécier l'ampleur des dégâts subis par le milieu.

Il s'avère que le présent bilan repose sur un double point de vue, à savoir les aspects quantitatifs et qualitatifs. Du point de vue quantitatif, la surface de la forêt détruite par l'exploitation des sablières n'a cessé de croître. Constat fait depuis 1999 par Makanga Moussavou L.B. et qui est réel aujourd'hui, on distingue deux périodes: une période de relatives destructions qui va de 1955 à 1973, et une période de forte destruction de la forêt .Allant 1973 a nos jours. Les sablières autant que les défrichements et le charbon participent grandement à la déstabilisation de la forêt de la Mondah. Sur le plan qualitatif, la forêt dense a cédé la place a la forêt claire et fortement dégradée, a des savanes et a des sols nus, qui étaient faiblement représentés dans les années 50 et 60 et qui sont devenus courant après les années 70.

Aussi, un prélèvement important de bois mort pour le chauffage et l'abattage des arbres pour la fabrication du charbon, est de nature à créer un déséquilibre écologique dans la foret classée de la Mondah, par l'aridité des sols qui s'en suit. Car le bois mort a pour rôle principal de régénérer l'équilibre écologique, par sa transformation en humus et les arbres servent de couverture pour les vents marins.

En outre, l'implantation du camp militaire dans cette forêt a un impact non négligeable long terme sur cette dernière. Il n'est pas évident (possible) d'entrer en possession des munitions utilisées, ni du type de manoeuvres qui s'y déroulent. Il est également possible de faire un état sur les rejets en présence, tels que les emballages vides non biodégradables trouvé. En dépit du statut juridique de la forêt classée de la Mondah, interdisant toute manoeuvre. La présence de ce camp militaire suscite donc de nombreuses interrogations et devient à terme un puissant agent de dégradations des ressources de la forêt classée de la Mondah sur ce périmètre.

Enfin, la législation est insuffisante quand il s'agit de combattre l'abattage illégal. D'autre part, les normes de protection sont faiblement appliquées par un gouvernement qui fait preuve de carences en moyens financiers, et en ressources humaines et logistiques. Par exemple, la loi forestière établit que les forêts classées doivent être soumises à un plan de gestion, mais les formalités et les réglementations de ces plans n'ont pas encore été définies54(*).

1.3. Conflit Etat / ONG

L'évolution juridique tient au contexte mondial de développement durable imposé à la fois par les ONG environnementales, les gouvernements et les bailleurs de fonds. Les ONGs constituent des moyens de pression puissants qui installent leur force coercitive à l'intérieur des gouvernements et des bailleurs de fonds. Les Etats qui n'ont que la forêt et l'environnement comme richesse ont tout intérêt à en faire des alliés.

Récit55(*) n°22 - Allogho Obame Constané56(*) sur le refus du projet gouvernemental par l'ONG CADDE57(*)65

1- Notre ONG à plus de dix (la) ans et nous sommes une ONG nationale et non internationale. Je suis allé plusieurs fois dans la forêt de la Mondah, c'est l'une des forêts qui est au centre de nos préoccupations, car elle est très importante pour les populations. Mais elle connait un véritable assaut d'exploitation par les populations.

2- Nous avons opte pour l'éducation liée a l'environnement par les enfants. Faire connaitre la forêt, la faire découvrir pour mieux la protéger auprès des enfants. Nous faisons des excursions avec eux dans la Mondah. Ce qu'il faut, c'est une éducation à l' envers. Éduquer les adultes par les enfants. Pour nous c'est une politique durable vu que se sont les enfants qui sont l'avenir d'un pays et pour mieux préserver la forêt, il faut leurs faire connaitre ce trésor pour qu'ils éprouvent de l'amour aussi qu'il n'est pas cet esprit dévastateur. À part les enfants, faire connaitre cette forêt à d'autres personnes et sensibiliser les autorités sur l'importance de la préserver.

3- Géographiquement, la zone est bien, parce que ça fait beau lorsque l'aéroport est construit a cote de la mer. Mais du fait de l'importance de cette forêt dans notre vie a tous, on se dit que ce n'est pas opportun et en plus il y a la proximité du parc d'Akanda, qui a la long sera en danger ou encore détruit. Aussi, le port minéralier de Santa Clara amènera la construction d'un bras de chemin de fer, mais la route est nettement mieux et bénéfique pour les villages et les habitants, parce qu'elle passe devant les maisons, ce n'est pas comme le chemin de fer qui passe derrière les maisons (villages). Voila pourquoi on s'est oppose au projet du gouvernement sur ce lieu, ce ne sont pas des terres qui manquent.

4- Si le sol est devenu pauvre, c'est parce qu'il est surexploite et ils font une chasse désordonnée et abusive. Il y a une franche de la population qui a des problèmes, c'est celle de Libreville. Ils n'arrivent pas a vivre avec les réalités de la ville, si bien que plus de la majorité des plantations qu'on trouve dans cette forêt appartiennent aux gens de Libreville, il n'y a qu'aller un week-end vous verrez. Tout cela porte préjudice aux plantations rurales. Quand on se comporte en ville comme si on errait au village, c'est ça le drame et la majorité des Librevillois se comportent ainsi. Ce qu'il faut c'est sensibiliser toutes les couches sociales et même les populations rurales.

5- Nous pouvons dire que c'est le gouvernement le premier responsable de cette affaire, du moment ou il ne respecte pas leur loi et déclasse la forêt quand ça leur enchante, cela favorisant la pénétration des activités et le non respect des limites. On envisage créer un parc qui permettra de sensibiliser les gens qui décident pour cette forêt la : le parc national Raponda Walker. Est-ce que ça va marcher, est-ce que ça ne va pas marche, je ne peux vous le certifier.

Ce récit d'Allogho Obame Constant du 3 août 2007 traite de la politique de sauvegarde de la forêt classée de la Mondah par l'ONG CADDE qui est une ONG nationale. Allogho, commence par nous donner la principale préoccupation des activités de leur organisation. En suite, il va nous faire part de leur politique de sauvegarde, qui pour lui est à long terme. Il va présenter les atouts de cette politique, l'enfant qui fait l'avenir d'une famille et aujourd'hui sur le plan national un atout pour le pays. Ainsi, selon l'ONG CADDE pour assumer l'avenir de demain, il faut former son élite.

Aussi, il va poursuivre en nous éclairant sur l'opposition des ONG sur le projet de la construction de l'aéroport et du port minéralier à Santa Clara. Il va poursuivre avec les explications sur l'appauvrissement du sol et la rareté des animaux dans la forêt de la Mondah, il va conclure que la population urbaine est la principale cause de dégâts enregistrés dans cette forêt. Il termine en relativisant les tords et en donnant le projet que l'ONG a sur la Mondah.

Ce récit nous apprend beaucoup sur ce qui est de la politique de sauvegarde, il nous est important car, nous pouvons espérer la sauvegarde de cette forêt par l'action des ONG et aussi, une meilleure considération et attention pour les générations futures. Car cette politique prônée l'ONG CADDE est une politique de développement durable vis-à-vis de la nature à qui nous devons la vie.

* 52 Récit collecté par Mintsa Manuéla, le 27 Avril 2010 à L'économie Forestière.

* 53 Nvoula Clément, âge 41ans, marié, père de trois enfants, Agent des Eaux et Forêt, ethnie Obamba.

* 54 Htt://www.wrm.org.uy/countries/affica/menacees6.html

* 55Récit collecté par Mintsa Manuéla, au Haut de Guégué le 3 aout 2007 a 10 h 30'.

* 56 Allogho Obame Constant, ethnie Fang, célibataire, père d'un enfant, Directeur exécutif du CADDE.

* 57 Centre d'Action pour le Développement Durable de l'Environnement.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo