UNIVERSITE DE LOME
*******
Faculté des Lettres Et Sciences Humaines
(FLESH)
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Département de Sociologie
ONG ET CONTRIBUTION A L'INSERTION SOCIOPROFESSIONNELLE
DES PERSONNES HANDICAPEES MOTRICES AU TOGO : Rôle de Handicap
International à Lomé
Mémoire pour l'obtention du diplôme de
Maîtrise ès-Lettres & Sciences
Humaines
Section : Sociologie
Option : Développement et
changement social
Présenté et soutenu par :
Sous la direction de :
GNANE Napo Mouncaïla
Samuel A. AKAKPO-AHIANYO
Maître-assistant de Sociologie
Université de Lomé
Mars 2008
DEDICACE
A mon père GNANE Gbati
Pondikpa ;
Et à ma mère NATCHIPOU
Aléwa.
REMERCIEMENTS
Nous adressons nos vifs et sincères remerciements
à Monsieur Samuel Anani AKAKPO-AHIANYO ; qui a accepté de
diriger ce travail et dont les conseils nous ont été
généreusement dispensés. Sans sa disponibilité de
tous les jours, ce travail n'aurait pas été mené à
sa fin.
Nous témoignons également nos sentiments de
gratitude et nos remerciements :
· A tous les enseignants du département de
sociologie pour leur partage de connaissances durant notre formation,
· Aux membres du jury pour avoir accepté
d'évaluer ce travail malgré leurs multiples occupations,
· Au Directeur et à tout le personnel de Handicap
International à Lomé
et de la FETAPH-Lomé,
· A la Directrice du C.N.A.O-Lomé,
· Aux responsables et membres des différentes
associations et groupements qui ont bien voulu nous livrer les informations qui
ont contribué à l'éclaircissement de certains aspects de
notre thème,
· A notre frère ALASSANI Wachidou,
· A nos frères et amis d'ERNESTO'S CLUB,
qui ont été un véritable soutien pour nous,
Nous tenons également à dire merci à
Céline, Coco, Dénise, Djabs, Edem, Fadja, Gabriel,
Nik, à tous nos frères et soeurs.
Que tous ceux qui ont de près ou de loin,
matériellement, financièrement ou moralement, contribué
à la réalisation de ce mémoire et qui n'ont pas
été cités trouvent ici, l'expression de nos
sincères remerciements.
LISTE DES ACRONYMES
· BM : Banque Mondiale
· CCF : Centre Culturel
Français
· CIDIH : Classification Internationale
des Déficiences, Incapacités et Handicaps
· DFID : Department For
International Developpement
· DHD : Développement Humain
Durable
· DSRP : Documents de Stratégies
pour la Réduction de la Pauvreté
· ENAM : Ecole Nationale des Auxiliaires
Médicaux
· FETAPH : Fédération
Togolaise des Associations de Personnes Handicapées
· FETOSPHA :
Fédération Togolaise de Sports pour Personnes
Handicapées
· FMI : Fonds Monétaire
International
· FNUAP : Fond des Nations Unies pour la
Population
· HI : Handicap International
· ISPO : International Society for
Prosthetics and Orthotics
· JAPHAF : Jeux d'Avenir des Personnes
Handicapées d'Afrique Francophone
· ODM : Orthophonistes Du Monde
· OIT : Organisation Internationale du
Travail
· OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
· ONG : Organisation Non
Gouvernementale
· PAS : Programmes d'Ajustement
Structurel
· PNLUB : Programme National de Lutte
contre l'Ulcère de Buruli
· SCAC : Service de
Coopération et d'Action Culturelle
SOMMAIRE
Dédicace................................................................................................................2
Remerciements.....................................................................................................3
Liste des
acronymes.............................................................................................4
Introduction.........................................................................................................6
Première Partie : Les cadres de la
recherche.................................................10
Chapitre premier : Cadres théorique et conceptuel de
la recherche....................11
Chapitre deuxième : Description de la zone
d'étude et présentation de Handicap
International........................................................................................................34
Chapitre troisième : Cadre
méthodologique.......................................................40
Deuxième partie : Présentation, analyse des
données et interprétation des
résultats..............................................................................................................53
Chapitre quatrième : Présentation et analyse
des données.................................51
Chapitre cinquième : Interprétation des
résultats...............................................68
Conclusion..........................................................................................................80
Bibliographie......................................................................................................84
Annexes.............................................................................................................87
Table des
matières............................................................................................93
INTRODUCTION
Vidé de ses bras les plus valides durant la traite
négrière, et de ses ressources naturelles avec la colonisation,
le continent africain s'est vu des décennies après la
décolonisation, obligé de gérer les déboires des
Programmes d'Ajustement Structurel (PAS) qui n'ont pas tenu leurs
promesses.
En effet, l'examen de la situation financière,
économique et sociale actuelle des pays africains, démontre que
plus de deux décennies après la mise en oeuvre des PAS sous
l'égide de la Banque Mondiale (BM) et du Fond Monétaire
International (FMI) dans les années 1980, les résultats obtenus
demeurent éloignés des attentes. L'on a plutôt
réussi tout simplement à enfermer les pays africains dans un
cercle vicieux d'endettement avec ses conséquences néfastes sur
le plan économique, politique et social. Aussi, ces conséquences
réduisent-elles les chances pour ces pays africains de s'acheminer vers
un Développement Humain Durable (DHD).
Devant la nécessité d'apporter des
remèdes à cette situation, l'on a assisté à
l'émergence de nouvelles théories. Celles-ci préconisent
un nouveau type de développement pour l'Afrique ; un
développement qui passe par la participation de toutes les couches
sociales sans exclusion aucune, dans sa mise en oeuvre. Cette nouvelle
orientation du développement pour l'Afrique a amené les
institutions nationales comme internationales à se préoccuper de
façon particulière du cas des couches les plus
défavorisées à l'instar de celle des personnes
handicapées.
Des efforts ont été ainsi
déployés vers la favorisation de l'autonomisation des personnes
handicapées, vers la garantie de leur droit à participer de
manière égale et active aux activités politiques,
économiques, sociales et culturelles. Ces efforts déployés
pour la promotion des personnes handicapées sont variables d'un pays
à un autre, selon le niveau de développement local et selon la
façon dont les personnes handicapées s'organisent dans chaque
pays.
Sur le plan international, les Nations Unies ont
créé un comité Ad hoc, qui a tenu sa huitième
session en Août 2006 et qui est chargé d'étudier les
propositions sur l'élaboration d'une convention internationale globale
et intégrée visant à promouvoir et à
protéger les droits et la dignité des personnes
handicapées. Cette convention en son article 22 reconnaît le droit
des personnes handicapées de gagner leur vie par le travail et souligne
l'importance d'une autonomisation économique, fondée sur les
principes d'égalité des chances et de traitement. Cet article
complète ainsi, la convention 169 de l'Organisation International du
Travail (OIT) qui vise à promouvoir la réadaptation
professionnelle, les opportunités d'emplois et l'égalité
de traitement des personnes handicapées. Il complète aussi la
septième règle des Nations Unies pour l'égalisation des
chances des personnes handicapées selon laquelle les personnes
handicapées doivent se voir offrir des possibilités de gagner des
emplois productifs sur le marché du travail.
Le XXIe Siècle aura à résoudre
la grande question du développement social. Cela passera par la prise en
compte des problèmes de pauvreté, par la création
d'emplois productifs, par le renforcement de l'intégration sociale des
couches défavorisées. Ayant pris conscience de cet état de
fait, les pays africains se sont inscrits dans la dynamique du renforcement
des stratégies de lutte en faveur du bien-être des personnes
handicapées.
Au Togo, bien que la plupart des conventions ratifiées
ne soient pas véritablement mises en application, des efforts sont aussi
faits dans ce sens. Pour TCHALLA A.T. 1(*) « face aux multiples problèmes de la
pauvreté, de la création d'emplois productifs, et du renforcement
de l'intégration sociale, nous restons conscients que le
développement du pays passe également par la prise en compte des
besoins des personnes handicapées. » En plus de ces efforts,
il faut noter la lutte menée au côté du Gouvernement, par
les ONG en général et Handicap International en
particulier ; ces organisations mènent des actions
diversifiées en faveur des personnes handicapées, visant à
favoriser leur insertion sociale, économique et professionnelle. Tout
cela est louable, néanmoins beaucoup reste encore à faire.
En effet, les personnes handicapées qui ont pourtant
besoin de travailler pour gagner leur vie, de soutenir financièrement
leur famille et d'améliorer leur estime de soi, restent
confrontées à un niveau de pauvreté et à un taux de
chômage élevé. Ceci, parce qu'il est très difficile
à ces personnes d'avoir accès à un emploi formel dans
les pays en développement et où l'auto emploi qui devrait se
présenter comme une solution intermédiaire se voit
irréalisable en raison d'un manque de sources de financement.
Sans avoir la prétention de mettre en cause les
stratégies existantes, ni de proposer des solutions inédites en
matière d'approches multisectorielles du problème d'insertion
socioprofessionnelle des personnes handicapées, nous entrevoyons dans la
persistance de ce problème d'insertion, des actions non
coordonnées et non adaptées aux réalités locales
que mènent certains organismes de bienfaisance et le gouvernement
togolais.
Cette étude vise tout simplement, à travers une
analyse évaluative des principales activités de Handicap
International, à montrer la nécessité des actions
cumulées et adaptées aux réalités locales tout en
laissant une place non négligeable à l'auto emploi en
matière d'insertion des personnes handicapées.
Notre analyse porte sur les activités de Handicap
International dans la ville de Lomé, le rôle et les
éventuels liens entre la rééducation, la formation et le
suivi des personnes handicapées motrices dans leur processus d'insertion
socioprofessionnelle. Le travail s'articule alors en deux grandes
parties :
· La première traite des différents cadres
de l'étude,
· La deuxième porte sur la présentation,
l'analyse des données et l'interprétation des
résultats.
PREMIERE PARTIE : LES CADRES DE LA
RECHERCHECHAPITRE PREMIER : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
1.1 JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET
Tout processus de développement ne saurait être
efficace s'il se déroulait dans une société où une
couche sociale est marginalisée. Conscients de cet état de fait,
plusieurs organismes internationaux et nationaux, voire les gouvernements, ont
pris sur eux d'oeuvrer en faveur de l'insertion socioprofessionnelle des
personnes handicapées qui sont de plus en plus considérées
comme improductives par leur groupe social d'appartenance.
C'est dans cette même perspective que les politiques et
programmes de rééducation et de formation ont été
mis en place au Togo. Aujourd'hui, ces politiques et programmes semblent ne pas
tenir leurs promesses au vu des difficultés que les personnes
handicapées continuent à éprouver dans le cadre de leur
insertion socioprofessionnelle. C'est le désir, mais aussi la
nécessité de combler les insuffisances de ces politiques et
programmes qui nous ont poussé au choix de ce thème.
Handicap International étant l'une des Organisations
Non Gouvernementales (ONG) qui interviennent de façon diversifiée
en faveur des personnes handicapées, il nous a semblé
significatif de porter notre attention sur ses activités afin de mettre
en lumière son véritable rôle dans ce combat en faveur de
l'épanouissement des personnes handicapées motrices de
Lomé.
1.2 PROBLEMATIQUE
On parle aujourd'hui des pays développés d'une
part et des pays du tiers monde d'autre part. Au rang de cette dernière
catégorie, l'Afrique s'illustre par une situation
caractérisée par la persistance voire l'aggravation de la
pauvreté, du sous-emploi et de la famine.
Face à cette situation de paralysie
générale du développement économique et social, et
devant la nécessité de combler les insuffisances de la croissance
économique dont l'objet était pourtant de réduire la
pauvreté et d'assurer le bien-être des populations, de nouvelles
approches du développement ont vu le jour, sollicitant une participation
active d'une plus large couche des sociétés.
A la conférence des Nations Unies sur l'environnement
et le développement tenu le 3 juin 1992 à Rio de Janerio
(Brésil), est apparu le concept de Développement Humain Durable
(DHD). Celui-ci ne se contente pas seulement de la croissance
économique, mais à en répartir aussi équitablement
les fruits. Il donne aussi la priorité aux pauvres en élargissant
leur liberté de choix et leur champ de possibilité avec leur
participation aux prises de décisions influant sur leur vie. D'ailleurs
de nouveaux concepts et engagements, tels que les Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD) ou les Documents de
Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP),
illustrent cette tendance dans la coopération pour le
développement.
Dans les faits, de nombreuses couches sociales à
l'instar des femmes, des enfants, des personnes âgées et des
personnes handicapées, particulièrement vulnérables
à la pauvreté, sont mises à l'écart de ce nouveau
processus de développement pour l'Afrique.
Partout dans le monde entier, les personnes vivant avec un
handicap, au-delà des difficultés auxquelles elles doivent faire
face dans leur vécu quotidien (accès aux services de
santé, à l'éducation, aux édifices publics...) sont
socialement marginalisées, politiquement oubliées et
économiquement désavantagées. Cette situation
préoccupante a amené déjà à la fin de la
deuxième guerre mondiale les gouvernements des pays occidentaux, avec le
soutien des Nations Unies et certaines ONG, à initier des actions afin
de venir en aide à cette frange de la population évaluée
aujourd'hui à 600 Millions, soit 10% de la population mondiale selon le
dossier N°4 de la chronique des Nations Unies de 2004. Ces actions se sont
intensifiées avec l'institution de l'année internationale des
personnes handicapées en 1981. Cette intensification s'est faite en
matière de prévention des incapacités et la
réadaptation des personnes handicapées en leur proposant des
centres de rééducation gérés par un personnel
technique bien formé.
Les Gouvernements africains, malgré le retard pris dans
leur développement, ne sont pas restés en marge de la protection
des personnes handicapées dont la situation est devenue plus criarde
dans cette partie du monde avec le VIH/SIDA et la multiplication des foyers de
guerre.
Au Togo, dans la nouvelle dynamique de développement
participatif, le Gouvernement avec l'aide de ses différents partenaires,
s'est engagé en faveur de l'amélioration des conditions
socioéconomiques des personnes vivant avec un handicap. Avant même
les années 1990, au-delà des programmes à caractère
préventif, plusieurs centres et écoles de formation
spécialisés furent créés pour faciliter l'insertion
sociale et professionnelle des personnes vivant avec un handicap. Pour
poursuivre cette insertion socioprofessionnelle, des réformes juridico
sociales ont été faites (tant par les Nations Unies que par ses
Etats membres dont le Togo) par la ratification de nouvelles lois comme
« les règles sur l'égalisation des chances des
handicapés » adoptées par l'Assemblée
Générale en 1993.
A l'article 33 de la constitution de la IVe
République, l'Etat Togolais s'engage à prendre ou à faire
prendre en faveur des personnes handicapées et des personnes
âgées, des mesures susceptibles de les mettre à l'abri des
injustices sociales. Il a aussi adopté une loi relative à la
protection sociale des personnes handicapées le 06 janvier 2004 par
l'Assemblée Nationale.
Cette catégorie de personnes déjà
diminuées physiquement ou mentalement est en effet
reléguée au second plan dans tous les domaines de la vie sociale
et surtout en matière d'insertion professionnelle. Aussi, les
différents organismes militant en faveur des personnes
handicapées, organisés en réseaux ou en associations
ont-ils fait de cet aspect juridico social, l'un de leur cheval de bataille en
ce sens que ces individus en tant que personnes humaines se doivent de
recouvrer leur dignité et de jouir des mêmes droits que tous les
autres individus.
Au rang de ces différents acteurs qui ne cessent de
mener un combat acharné pour la cause des personnes handicapées,
il y a lieu de mettre un accent particulier sur les approches de Handicap
International. Depuis sa création et son installation en 1997 au Togo,
l'ONG n'a cessé d'apporter sa contribution à la
réhabilitation des personnes vivant avec un handicap, en appuyant les
départements de formation des techniciens orthopédistes,
kinésithérapeutes et orthophonistes. Permettre aux personnes en
situation de handicap de vivre dans leur famille, dans leur communauté
en tant que citoyens à part entière et favoriser
l'égalité des chances sont au coeur de ses préoccupations.
C'est pourquoi, en plus de son appui technique et organisationnel à
plusieurs associations pour les personnes handicapées, elle ne cesse
d'intensifier ses actions pour une réelle insertion de ces personnes,
soit en suivant et en réalisant des microprojets, soit en créant
des emplois pouvant utiliser cette main d'oeuvre négligée.
De nombreuses recherches menées aussi bien dans le
domaine de la santé que celui du développement ont longtemps
insisté sur la nécessité de la non exclusion d'une couche
de la société ou d'une catégorie de personnes. Cela se
justifie par le souci de ne pas remettre en cause la nouvelle dynamique de
développement des pays en voie de développement qui se veut
participative et de ne pas bafouer la dignité et l'épanouissement
de ces personnes. Des politiques de réinsertion socioprofessionnelle des
personnes handicapées ont alors été mises en oeuvre,
insistant soit sur la réhabilitation ou la rééducation de
ces personnes, soit sur l'utilité de leur formation. Ces politiques dans
leur logique visent tout simplement à donner des moyens à ces
personnes de se faire une place acceptable au sein de leur communauté
qui a le devoir de les soutenir. Le rôle prépondérant du
soutien de l'Etat n'est pas absent dans la liste de leurs priorités.
Le constat que l'on fait aujourd'hui par rapport aux efforts
déjà fournis tant par les ONG que par l'Etat Togolais en
matière d'insertion des personnes handicapées est fort
mitigé, car, nombreuses sont ces personnes en situation de handicap,
qui, après avoir suivi des formations qui les rendent aptes à
exercer un métier, vivent aujourd'hui dans une situation
précaire. Parmi celles-ci, le cas des handicapés moteurs de
Lomé ne laisse indifférent personne. Elles éprouvent
toujours des difficultés à s'insérer socialement et
professionnellement et se livrent à la mendicité ou toujours
à la charge de leurs familles malgré leur
rééducation et leur aptitude à exercer un
métier.
Face à cette situation, faut-il remettre en cause les
logiques et les contenus des programmes et politiques de réinsertion
socioprofessionnelle de Handicap International? Quel est le rôle de la
rééducation dans la formation professionnelle des personnes
handicapées? Ces personnes deviennent-elles aptes à exercer un
métier après leur formation ? Le manque d'un suivi rigoureux
et adapté aux besoins réels des personnes handicapées ne
rend-t-il pas difficile leur insertion socioprofessionnelle ? Quel est le
véritable rôle joué par Handicap International dans la
rééducation, la formation et le suivi des personnes
Handicapées motrices de Lomé ?
C'est à ces multiples interrogations que cette
recherche telle que libellée tente d'apporter des éléments
de réponses.
1.3 HYPOTHESES
Comme l'écrivait QUIVY R. et CAMPENHOUDT. L. V
(1980 : 111), « l'organisation d'une recherche autour
d'hypothèses de travail constitue le meilleur moyen de mener avec ordre
et rigueur sans sacrifier pour autant l'esprit de découverte et de
curiosité propre à tout effort intellectuel digne de ce nom. Bien
plus, un travail ne peut être considéré comme une
véritable recherche s'il ne se structure autour d'une ou de plusieurs
hypothèses ». Pour ce travail, les hypothèses suivantes
ont été retenues :
- La rééducation permet aux personnes
handicapées de suivre une formation professionnelle
appropriée,
- La formation reçue par les personnes
handicapées appuyées par Handicap International à
Lomé les rend aptes à exercer un métier,
- Les problèmes d'insertion professionnelle des
personnes handicapées proviennent du manque d'un suivi rigoureux et
adapté à leurs besoins,
- L'approche du handicap de Handicap International permet
d'appuyer les personnes handicapées, de la rééducation
à l'insertion socioprofessionnelle en passant par la formation.
1.4 OBJECTIFS
Ceux-ci se subdivisent en objectif général et en
objectifs spécifiques.
1.4.1 Objectif général
L'objectif de cette recherche est de comprendre les approches
et stratégies mises en place par Handicap International pour l'insertion
socioprofessionnelle des personnes handicapées.
1.4.2 Objectifs spécifiques
La recherche vise de manière spécifique
à :
- Déterminer le nombre de personnes handicapées
motrices ayant eu besoin d'une rééducation avant leur formation,
- Estimer la proportion des handicapés moteurs aptes
à exercer ou exerçant réellement un métier
après la formation,
- Identifier les apports de Handicap International dans la
rééducation, la formation et le suivi des personnes
handicapées motrices dans la ville de Lomé,
- Relever les difficultés rencontrées par
Handicap International dans l'exercice de ses activités,
- Etablir les liens éventuels entre la
rééducation, la formation et le suivi dans un processus
d'insertion socioprofessionnelle des personnes handicapées,
- Esquisser quelques perspectives à l'endroit de
Handicap International et de ses partenaires pour l'amélioration de
leurs prestations en faveurs du mieux-être des personnes
handicapées.
1.5 REVUE DE LA LITTERATURE
En sciences sociales, il est souvent très peu probable
d'aborder un thème qui n'ait été abordé ne
serait-ce qu'en partie ou indirectement par d'autres chercheurs,
antérieurement. Nous avons dans cette partie de notre travail
participé à la familiarisation avec les diverses
méthodologies qui peuvent être utilisées. Elle aide aussi
à la compréhension du problème.
Bien qu'il y ait très peu d'écrits sur le plan
national en rapport avec le thème choisi, nous avons néanmoins
fondé la revue sur quelques travaux effectués ailleurs, sur des
rapports de recherches et d'activités, sur des revues et documents de
certains organismes internationaux et sur quelques mémoires,
thèses et articles.
Ces écrits, tout en dénonçant le drame de
l'exclusion des personnes handicapées dans les sociétés
des pays du tiers monde en particulier, clament la nécessité de
l'instauration d'un cadre juridique pour leur protection. Ils mettent aussi
l'accent sur le rôle de la rééducation et de la formation
professionnelle des personnes handicapées et proposent des approches de
solutions pour réduire leur marginalisation en matière
d'insertion sociale et professionnelle.
Pour mieux cerner les différentes problématiques
développées par les différentes recherches que nous avons
eu à consulter, la revue de la littérature est
présentée de façon thématique en trois points.
1.5.1 Place des personnes handicapées dans la
société et nécessité d'un cadre juridique pour leur
protection
Selon la déclaration universelle des Droits de l'Homme,
« tous les êtres humains naissent libres et égaux en
dignité et en droit ». Pourtant, dans de nombreuses
sociétés des pays en développement et africains en
particulier, nombreux sont les facteurs environnementaux à l'image des
préjugés discriminatoires et l'absence de légalisation
adaptée qui alourdissent et rendent insupportables les
difficultés (insertion sociale, professionnelle et économique)
rencontrées par les personnes handicapées. Aussi, les personnes
handicapées sont-elles victimes d'une marginalisation fondée
quelques fois sur des préjugés et des croyances religieuses de la
part des membres de la société dans laquelle elles vivent. Ces
membres refusent de voir en eux des capacités à participer au
développement de la société.
Dénonçant cet état de chose, WERNER D.
(1991 :402) dans une étude fait remarquer que dans la plupart des
villages, les personnes handicapées y compris les enfants n'ont pas
toutes les chances qu'ils méritent dans leurs relations avec la
communauté. Trop souvent, on ne voit en eux que ce qui va mal ou ce qui
est différent, sans apprécier ce qui va bien, souligne l'auteur.
Poursuivant l'analyse de cette situation, il recherche les causes pouvant
l'expliquer dans :
- Les croyances et coutumes locales qui peuvent conduire au
mépris des personnes handicapées,
- Le manque d'informations correctes de la part de la
collectivité qui crée des confusions,
- L'ignorance de la valeur et des possibilités des
personnes handicapées,
- La gravité du handicap ; car, en effet, dans
certaines régions d'Afrique, les enfants atteints de poliomyélite
et qui arrivent à marcher, même avec des orthèses ou avec
des cannes, ont de grandes chances de se faire accepter par la
société ; ce qui n'en va pas de même pour ceux qui
n'arrivent jamais à marcher. Or, comme le précise l'auteur
« la plupart pourraient avoir un savoir-faire manuel important, et
même devenir autonome » mais, la majorité meurt dans
l'enfance, essentiellement de faim ou à la suite de
négligences,
- La pauvreté extrême.
Cette marginalisation dont sont victimes les personnes
handicapées de la part des membres de leurs communautés tend
à les mettre dans une autre situation de handicap en dehors de celui
qu'elles ont déjà du mal à gérer. Ils sont
incapables de travailler, de se marier, d'avoir des enfants, et mêmes
incapables de se déplacer et d'avoir des relations, librement avec les
autres membres de la communauté qui ne leur facilitent pas les choses.
Allant dans cette optique, AHO-ASSOUMA S. (2005)2(*) souligne que l'ignorance, l'abandon, la superstition
et le poids de la tradition, ont toujours compté parmi les facteurs
sociaux qui contribuent à l'isolement des personnes handicapées
et font obstacle à leur épanouissement. C'est-à-dire que
l'exclusion sociale des personnes handicapées est
particulièrement vraie au Togo où la crise socioéconomique
qui a conduit à une aggravation de la pauvreté perdure depuis
plusieurs années.
Le rapport de l'enquête nationale sur la situation des
personnes handicapées au Togo par Handicap International et la
Fédération Togolaise des Associations de Personnes
Handicapées (FETAPH) avec le soutien du Service de Coopération et
d'Action Culturelle (SCAC) de l'ambassade de France n'a pas manqué de
faire état de l'exclusion ou de la marginalisation des personnes
handicapées dans la société togolaise. Toutefois selon ce
rapport, si la société togolaise manifeste une certaine
acceptation du handicap, celle-ci est fondamentalement basée sur la
pitié ou sur l'indulgence. Il suffit pour s'en rendre compte de jeter un
coup d'oeil aux différentes terminologies utilisées pour
désigner les personnes handicapées ou les handicaps dans cette
société. Celles-ci semblent trahir en effet une double vision
paradoxale. La première est la tolérance du mal susceptible
d'être digéré par le corps social, et on parle alors
« d'humanisation du handicap ». La deuxième semble
être la présence d'un système de conflits de nature
à culpabiliser les personnes handicapées. Cette deuxième
vision apparaît très clairement dans le langage, dans sa
désignation du mal. Très souvent on lance à la personne
handicapée : «c'est ainsi que l'être suprême t'a
fait » sous entendu, la personne handicapée est coupable de
son état et doit expier jusqu'au bout ses fautes.
Toujours selon le même rapport d'enquête, l'examen
du code religieux semble contribuer à la non intégration des
personnes handicapées. Ainsi dans la région maritime comme la
région des plateaux, où la vie religieuse traditionnelle est
commandée par des croyances liées aux cours d'eaux
(tô) ; aux arbres (Logo, Agoti) et aux métaux, les personnes
handicapées, considérées comme êtres
« anormaux » issues des forces surnaturelles des
éléments cités doivent rester parmi ceux-ci pour ne pas
rompre l'harmonie cosmique de l'espace des valides.
Tout au plus, les personnes valides pensent qu'il faut les
respecter et les tolérer ; la marginalisation s'impose
d'elle-même.
Selon l'OMS3(*), 80% des personnes handicapées vivent dans les
pays à faibles revenus et sont surreprésentées parmi les
personnes pauvres. Parmi elles, 82% vivent en dessous du seuil de
pauvreté, ce qui les met dans une situation de manque de ressources pour
prévenir la malnutrition, et d'impossibilité d'accès aux
services de santé adéquats, qui peuvent éviter certains
handicaps. Selon les ABC des Nations Unies (1998), la discrimination à
l'égard des personnes handicapées va du refus des
possibilités d'éducation à l'exclusion et à
l'isolement.
Pour changer alors cette situation, il convient de changer les
perceptions du handicap et de créer un cadre juridique susceptible de
promouvoir leurs droits et de faciliter leur épanouissement. C'est
à cette tâche que s'est attelée l'Organisation des Nations
Unies (ONU) après l'adoption en 1971, de la
« déclaration du droit du déficient mental »,
et de la « déclaration des droits des personnes
handicapées » en 1975 qui définit des normes pour
l'égalité de traitement des personnes handicapées, a enfin
adopté en 1993 le document relatif aux « règles pour
l'égalisation des chances des handicapés » qui
constitue l'un des résultats encourageant de la décennie
(1983-1992) des personnes handicapées.
Toujours soucieux de la création d'un cadre juridique
et d'intégration professionnelle favorable aux personnes
handicapées l'Assemblée Générale des Nations Unies
a créé en 2001 un comité ad hoc chargé
d'étudier des propositions sur l'élaboration d'une convention
internationale globale et intégrée visant à promouvoir et
à protéger les droits et la dignité des personnes
handicapées. Ce comité ad hoc a tenu sa huitième session
en août 2006 dans le but de finaliser les négociations sur la
convention internationale globale et intégrée pour la promotion
et la protection des droits et de la dignité des personnes
handicapées. Elle complète à travers son article 22 qui
reconnaît le droit des personnes handicapées de gagner leur vie
par le travail tout en soulignant l'importance et l'autonomisation
économique. La convention 169 de l'Organisation Internationale du
Travail (OIT) vise à promouvoir la réadaptation professionnelle,
les opportunités d'emploi et l'égalité de traitement des
personnes handicapées.
En outre, la convention du comité ad hoc
complète la septième règle des Nations Unies pour
l'égalisation des chances des personnes handicapées
précitée, qui stipule que les personnes handicapées
doivent se voir offrir les possibilités de gagner un emploi productif et
rémunérateur sur le marché du travail.
Dans cette perspective et parce que membres des Nations Unies,
et ne souffrant pas moins des problèmes liés à la
discrimination des personnes handicapées, l'Etat togolais a
adopté une loi relative à la protection sociale des personnes
handicapées le 6 janvier 2004 par l'Assemblée Nationale. Cette
loi promulguée en avril de la même année par le
décret N°23 n'est véritablement pas encore entrée en
vigueur.
Cette partie permet de remarquer que malgré l'existence
des textes et des lois, les personnes handicapées sont toujours
marginalisées, même au niveau de leur insertion
professionnelle.
1.5.2 Rôle de la rééducation et de
la formation dans le processus de l'insertion socioprofessionnelle d'une
personne handicapée
La rééducation consiste à aider une
personne handicapée à recouvrer tout ou partie de son autonomie
grâce à l'orthopédie et la kinésithérapie, et
la formation à la maîtrise d'un métier, elle permet non
seulement de s'instruire mais surtout d'être apte à exercer un
métier ; elle joue un rôle incontournable dans le processus
d'insertion socioprofessionnelle des personnes handicapées.
Conscients de ce rôle premier de la
rééducation et de la formation (instruction et apprentissage d'un
métier) dans l'insertion socioprofessionnelle des personnes
handicapées, les participants au colloque régional sur la
réadaptation des personnes handicapées en Afrique de l'Ouest
francophone ont noté que la formation et la scolarisation
préparent le terrain pour une bonne insertion sociale des personnes
handicapées.
Pour TCHAKPANA K.E. (1996 : 75), les personnes
handicapées sont capables de se prendre en charge, de s'autonomiser pour
peu que les moyens adéquats soient mis à leur disposition et
à temps. C'est-à-dire que les personnes handicapées
au-delà de leur handicap ont d'énormes capacités et qu'il
faut les aider à mettre en valeur ces capacités à travers
la rééducation (pour faciliter les mouvements et la manipulation
des outils de travail) et la formation, ce qui pourrait les mettre en
état de participer énormément à leur
véritable insertion sociale et au développement de tout un
pays.
Dans un rapport publié en 2006 par Handicap
International intitulé « bonnes pratiques pour l'insertion
économique des personnes handicapées dans les pays en
développement : mécanismes de financement pour l'auto
emploi », les auteurs observent que les conditions de réussite
de l'auto emploi des personnes handicapées incluent notamment une
attitude personnelle adéquate (que peut leur conférer
l'instruction), un savoir-faire et des compétences professionnelles
(fonctions de la formation technique et d'une expérience professionnelle
antérieure).
Toujours selon le même rapport, les personnes
handicapées peuvent également avoir besoin d'aides techniques, de
programmes de réadaptation, de soutien psychologique en fonction de leur
situation personnelle, avant et/ou pendant le développement de leur
activité économique.
De son côté WERNER D. (op. cit), tout en
proposant des techniques et conseils pratiques pour la
rééducation ou la réadaptation de l'enfant
handicapé à son milieu de vie, souligne la
nécessité de cette rééducation. Pour lui, si on
l'encourage et si on le laisse libre d'agir, l'enfant handicapé devient
son meilleur rééducateur, il fera en sorte que sa thérapie
soit fonctionnelle et il l'adaptera toujours à ses besoins
immédiats. Un enfant handicapé comme le souligne toujours
l'auteur, sait d'instinct, comme tous les autres enfants d'ailleurs, que la vie
doit être vécue maintenant et qu'il faut exposer, utiliser et
mettre à l'épreuve son corps et son environnement. La meilleure
technique dans ce cas est basée sur les activités
quotidiennes : le jeu, le travail, les relations avec les autres, le repos
et l'aventure. Quant à l'utilité de la rééducation,
l'auteur souligne qu'une thérapie appropriée aide l'enfant
à s'assumer, à être utile et à communiquer avec les
autres pendant qu'il apprend à faire les gestes de la vie
quotidienne.
Ainsi, cela exige de la part de tous ceux qui travaillent avec
les enfants handicapés non seulement de l'imagination et de la
souplesse, mais aussi et surtout de la compréhension. Quant à la
famille, quand elle comprend clairement pourquoi la thérapie est
proposée, ainsi que ses principes de base, elle imagine toujours des
moyens efficaces pour l'appliquer et l'adapter.
1.5.3 Quelles politiques et stratégies pour une
réussite de l'insertion sociale, économique et professionnelle
des personnes handicapées ?
Face à la situation d'exclusion et de pauvreté
dans laquelle vivent de nombreuses personnes handicapées dans le monde,
plusieurs stratégies ou politiques ont été
élaborées et mises en oeuvre pour promouvoir leurs droits,
favoriser leur participation au développement, ceci en facilitant leur
insertion socioprofessionnelle. De l'informel (auto emploi) en passant par la
micro finance des activités initiées par et pour les personnes
handicapées jusqu'aux stratégies multisectorielles impliquant
tous les acteurs ; ces stratégies méritent qu'on y porte une
attention particulière.
Pour l'Afrique qui fait face à de nombreux
problèmes aggravant son état de sous-développement, il
faut un développement du type participatif, un développement
solidaire, autocentré, endogène, communautaire. Il faut alors un
développement qui tienne compte des besoins et aspirations des
populations concernées, car celles-ci doivent être les acteurs de
leur propre avenir.
WARNER C. (1993 :167), de son côté parle du
développement, de la formation et des réalités du tiers
monde. Après avoir fait constater que la situation de la pauvreté
dans le Sud évolue négativement et se caractérise par une
somme de phénomènes sectoriels qui s'interfèrent, il
déclare que la globalité des situations et des évolutions,
et l'importance des interrelations s'avèrent de plus en plus manifestes.
De la même façon, il devient de plus en plus évident qu'il
est indiqué d'étudier davantage les phénomènes et
les réalités sur place au lieu de préconiser à
partir des observations et des expériences du Nord, des
« solutions » et des « remèdes »
qui finalement aggravent encore la situation.
Ainsi, toute stratégie visant à aider les
personnes handicapées dans leur insertion socioprofessionnelle doit
avant tout et pour tout, tenir compte des réalités locales et
être à l'écoute des bénéficiaires. A ce
propos, dans le Numéro 4 du volume 41 de la « chronique des
Nations Unies » de 2004, ALABOUDI A., Directeur du réseau des
survivants des mines terrestres en JORDANIE déclarait :
« ne faites rien pour nous sans nous ».
CAMPAORE C. (1998 :59) pour sa part constate que bien
souvent, on élabore des plans d'action pour les plus démunis sans
auparavant chercher à comprendre comment ceux-ci conçoivent leur
situation. Pour lui, on ne peut pas contribuer à une promotion, à
un développement des handicapés sans que ceux-ci ne soient
convaincus du bien fondé de cette nécessité ; de ce
fait, il ne s'agit pas d'intégrer les personnes handicapées mais
de les aider à trouver les voies et moyens de réaliser leur
propre intégration.
Pour SOLI M.A., Secrétaire Général de la
Fédération Ouest-Africaine des Associations pour la promotion des
personnes handicapées, lors du séminaire de BOBO-DIOULASSO
(Burkina Faso) placé sous le thème « à
l'écoute des handicapés » ; il n'y a pas
meilleure manière d'aider les personnes handicapées à
résoudre leurs problèmes que de les écouter. Il faudra
aussi prêter une oreille attentive à leurs problèmes, leurs
besoins, leurs souhaits.
Dans le contexte actuel de crise urbaine dans le monde en
général et en Afrique en particulier où les Programmes
d'Ajustement Structurel des années 1980 en vue de rétablir le
déséquilibre financier, monétaire et économique ont
entraîné des effets sociaux graves (licenciements massifs,
renchérissement des prix des produits de base) et une crise sociale
profonde (exclusion et marginalisation des jeunes ; chômage) rendant
plus vulnérables les personnes handicapées ; d'aucuns
trouvent la solution de l'insertion socioprofessionnelle dans le secteur
informel (auto emploi) ou dans la micro finance des activités de ces
personnes handicapées.
Dans sa réflexion sur l'emploi informel et la
pauvreté urbaine, WEHLE B. I. (1993 :508) trouve que dans une
autre optique, le secteur informel peut être considéré
comme un lieu de refuge dans les couches de populations pauvres, surtout dans
les grandes villes du tiers monde où la détérioration des
conditions de vie conduit les collectivités et les groupes à
rechercher de multiples stratégies de survie, individuelles et
collectives.
Aussi, CHARMES J. (1993 :498), au cours du même
colloque, après un rappel de l'apparition dans la littérature et
la pensée économique du concept d'emploi informel et son
cheminement jusqu'à la période actuelle, poursuit-il en ces
mots : « la déflation des effectifs dans la fonction
publique et les entreprises modernes, aussi bien privées que publiques
risque d'accélérer la croissance des taux de chômage que
les jeunes diplômés sans emploi ont déjà fait passer
au dessus des deux chiffres dans de nombreux pays, où et comment
créer des emplois en dehors de l'administration et du secteur public et
en attendant que les investisseurs privés retrouvent la confiance et le
dynamisme requis, si ce n'est dans et par le secteur informel et les micro
entreprises ».
Allant dans le même sens, un rapport de recherche
publié par Handicap International, en 2006 qui a pour objectif de
présenter les bonnes pratiques, des outils et méthodes permettant
de garantir l'efficacité et la viabilité des projets
d'accès aux mécanismes de financement et à l'auto emploi
des victimes de mines et des personnes handicapées en
général et d'identifier des stratégies permettant de
réduire la pauvreté chez ces personnes dont 82% vivent en dessous
du seuil de pauvreté a proposé deux solutions. La première
vise à faciliter l'intégration des personnes handicapées
dans les institutions de micro finance classique, (sensibilisation des
équipes de micro finance, partenariats de coopération, aides des
personnes handicapées à soumettre leur demande de prêt). La
deuxième solution concerne la mise à disposition de services
financiers par les organisations de personnes ou pour personnes
handicapées.
Les solutions proposées par ce rapport adhèrent
à l'approche de la DFID (Department For International Developpement)
dans le cadre de son action en faveur des femmes. En effet, cette approche
permet de prendre en compte les droits des femmes dans les programmes de
développement. Elle permet également de soutenir l'autonomisation
des femmes à travers des initiatives spécifiques.
Pour FANTA W.M., Directeur Général du
réseau Africain des institutions de micro finance, en avant-propos du
rapport précité, le handicap n'est pas nécessairement
synonyme d'incapacité. Aussi, les personnes handicapées
aspirent-elles fortement à s'engager dans une activité productive
et à mener une vie digne. Ne serait-ce qu'avec une aide
financière modeste, elles sont en mesure d'exercer une activité
adaptée à leurs capacités. Elles sont aussi en mesure
d'entreprendre un projet sportif, culturel ou environnemental.
Poursuivant son analyse, il ajoute que pour les institutions
de micro finance et autres acteurs du développement, l'enjeu consiste
à reconsidérer le lien entre rhétorique et action. Car,
l'insertion reste un des principes fondamentaux du développement.
L'heure est donc venue de concevoir des services adaptés pour
éviter toute discrimination.
Vivant pour la plupart dans les pays en voie de
développement à situation économique instable, les
personnes handicapées sont alors obligées de se tourner vers
l'auto emploi. Cette option leur permet de subvenir à leurs besoins,
d'aider leurs familles et les amène à être reconnues comme
des acteurs à part entière, du développement de leur
communauté.
Or, comme le souligne le Dr RICHARD, J.B. du
département « Développement International »
de Handicap International, la création d'une micro entreprise n'est pas
chose facile. Pour réussir, il faut notamment de la confiance en soi, de
la motivation, des compétences professionnelles et techniques, une
formation et un réseau de relations.
En tout état de cause, aussi efficace que puisse
paraître une stratégie adoptée en vue de faciliter
l'insertion sociale ou professionnelle des personnes handicapées, l'on
ne devra en aucune manière négliger l'approche multisectorielle
des problèmes.
L'approche multisectorielle vise à garantir
l'égalité des chances des personnes handicapées en
impliquant une série d'acteurs, notamment l'Etat, la communauté
et la famille. C'est ce que semble conclure le rapport de recherche de Handicap
International sur les bonnes pratiques en matière d'insertion. Dans sa
conclusion, le rapport souligne aussi la nécessité de la
conception et de la proposition des programmes de stage et de formation pour
favoriser l'insertion dans le secteur formel de l'économie de ceux qui
ne souhaitent pas s'engager dans l'entreprenariat.
La question de l'insertion des personnes handicapées
étant une question transversale, les activités
complémentaires doivent être menées dans divers secteurs.
Les domaines prioritaires sont ceux des soins de santé, de la
réadaptation, de l'éducation, de l'accessibilité au
transport, de la communication, du droit des personnes handicapées, du
sport et des loisirs. Bref il faut une prise en compte de l'ensemble des
obstacles liés au handicap.
1.6 DEFINITION DES CONCEPTS
La définition des concepts est une étape
primordiale dans la compréhension d'un thème d'étude en
sciences sociales. Le chercheur doit ainsi expliquer ou définir les
principaux concepts qu'il étudie.
Pour cette étude, les concepts suivants ont
été retenus :
CONTRIBUTION
C'est le concours apporté à la
réalisation d'un ouvrage, la participation à la
réalisation d'un but donné. C'est aussi l'apport individuel
à une oeuvre commune.
Dans le but de donner une chance aux personnes
handicapées de s'intégrer dans leur milieu social de vie,
plusieurs acteurs dont Handicap International, participent
financièrement, matériellement et même intellectuellement
à leur insertion socioprofessionnelle.
FORMATION PROFESSIONNELLE
Ce concept regroupe l'ensemble des actions qui participent ou
qui contribuent à l'éducation ou à l'instruction d'un
individu. A travers cette éducation ou instruction, l'individu acquiert
des connaissances et aptitudes lui permettant d'exercer une profession ou un
métier donné. Elle met en jeu un savoir faire théorique et
pratique.
HANDICAP
En 1980, la Classification Internationale des
Déficiences, Incapacités et Handicaps (CIDIH) de l'OMS
définit un handicap ou un désavantage comme résultant
d'une déficience (anomalie ou réduction d'une fonction) ou d'une
incapacité (réduction ou absence d'aptitude) qui limite ou
interdit l'accomplissement de tâches considérées comme
normales par rapport à l'âge, le sexe, et les facteurs
culturels.
C'est aussi « l'expression de la confrontation entre
l'incapacité du sujet ; c'est-à-dire sa
rééducation fonctionnelle et la vie
quotidienne »4(*) ;
INSERTION
L'insertion, désigne l'intégration ou
l'incorporation d'un individu ou groupe d'individus à un milieu social
où il est accepté comme membre à part entière de ce
milieu social. On peut ainsi parler d'insertion d'un individu dans la fonction
publique, dans une entreprise, dans un atelier ou dans la vie
socioéconomique.
Une insertion socioprofessionnelle peut être
facilitée ou précipitée par un ensemble de dispositions
théoriques et pratiques prises en faveur d'un individu ayant des
incapacités afin qu'il puisse jouir, à égalité de
chance, des mêmes avantages que ses concitoyens valides ;
REEDUCATION
La rééducation appelée parfois aide
technique ou réadaptation fonctionnelle consiste à aider les
personnes handicapées à recouvrer tout ou partie de leur
autonomie grâce à l'orthopédie (pour la pose de
prothèse ou orthèse) et à la kinésithérapie
(pour la diminution de la douleur, pour le réapprentissage des
mouvements). Celle-ci permet aux personnes handicapées de trouver une
possibilité de vie normale en leur permettant de se débrouiller
chez elles ou dans leurs communautés. Elle prépare aussi à
l'apprentissage d'un métier et permet de gagner du travail ;
SUIVI
Le suivi désigne l'action de suivre, de surveiller,
pendant une période prolongée, une vue de contrôler. C'est
aussi l'ensemble des stratégies mises en place et des actions
entreprises pour faciliter l'accès à un emploi par les personnes
handicapées ou pour rendre possible leur intégration sociale. En
dehors de la rééducation et de la formation qui sont des phases
préparatoires dans le processus d'insertion des personnes
handicapées, il faut mettre un accent sur le suivi qui peut être
une aide financière ou matérielle en vue de faciliter
l'accès à un emploi ou la création d'une entreprise, d'un
atelier.
CHAPITRE DEUXIEME : DESCRIPTION DE LA ZONE D'ETUDE
ET PRESENTATION DE HANDICAP INTERNATIONAL
2.1 DESCRIPTION DE LA ZONE D'ETUDE
2.1.1 Situation de la ville de Lomé
Située à 6°10 de latitude Nord et 1°15
de longitude Est, la ville de Lomé, capitale du Togo est limitée
au Nord par la préfecture de Zio, au Sud par le Golfe de Guinée,
à l'Est par la préfecture des Lacs et à l'Ouest par la
frontière du GHANA (Aflao). Structurée en cinq arrondissements,
la capitale politique et économique du Togo connaît aujourd'hui
une expansion horizontale très rapide qui lui fait déborder ses
limites officielles.
2.1.2 Caractéristiques
démographiques
Il n'y a pas en réalité de désaccord
sensible entre les indicateurs du climat, ceux de l'activité
économique et la distribution des hommes dans une zone. Lomé
compte aujourd'hui plus d'un million de personnes selon le Fond des Nations
Unies pour la Population (FNUAP)5(*).
La constitution des groupes humains au Togo est liée
aux migrations très anciennes, au cloisonnement politique, et à
l'isolement de chaque société sur le plan culturel et
linguistique. Mais, la population loméenne est une mosaïque de
groupes ethniques de tout le pays avec une domination du groupe Adja
Ewé. Il faut aussi noter la présence des étrangers venant
des pays de la sous région (Ghana, Niger, Bénin...), des
Européens, des Asiatiques et des Américains.
2.1.3 Emploi et pauvreté
Il est difficile aujourd'hui d'estimer avec exactitude la
proportion des personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté au sein
de la population loméenne. Mais, selon la Direction
Générale de la Statistique et de la Comptabilité
Nationale, elles représentent 70% de la population. Aussi, suffit-il de
poser un regard sur le nombre de sans emplois, sur la pauvreté des sols,
sur la croissance de la population, sur l'absence d'un véritable
système de sécurité sociale pour se rendre compte de
l'état de pauvreté des populations.
La frange la plus vulnérable (enfants, personnes
âgées, femmes, personnes handicapées) de la population
loméenne comporte des catégories de gens chez qui sont mises en
évidence l'impécuniosité, la déficience alimentaire
et physique, la faiblesse de l'état de santé, la
déficience mentale et toutes les situations d'adversité
sociale.
2.1.4 Education et formation
professionnelle
En matière d'éducation des personnes
handicapées, malgré les efforts de l'Etat Togolais, des missions
chrétiennes et des ONG, nombreuses sont celles d'entre elles qui n'ont
pas accès à la scolarisation. L'on dénombre à
Lomé, un institut pour les handicapés visuels, quatre centres
« Envol », mis en place par l'Association pour la Promotion
des Enfants Handicapés Mentaux, deux écoles pour les
handicapés auditifs. Pour les handicapés moteurs, ils sont
intégrés tant bien que mal dans les écoles ordinaires.
En matière de formation professionnelle, mis à
part le centre « Envol » créé en 2002
à Kégué pour les handicapés mentaux, les autres
types d'handicapés s'intègrent avec tous les problèmes
liés à l'adaptation aux centres de formation ordinaires dans la
ville de Lomé.
2.1.5 Problèmes prioritaires auxquels sont
confrontées les personnes handicapées au
Togo
Après analyse de la situation générale
des personnes handicapées dans la société togolaise en
tenant compte de certains critères de sélection, le document de
la politique nationale de réadaptation élaboré en
décembre 2005 a identifié quelques problèmes
majeurs :
- Fréquence élevée des maladies et
états pathologiques handicapants,
- Inégalité de chance dans le domaine de
l'éducation et de la formation professionnelle des déficients
sensorielle,
- Inégalité des chances et de traitement des
personnes handicapées face à l'emploi et au faible pouvoir
d'achat,
- Absence de cadre de coordination et concertation des
différents acteurs.
2.2 PRESENTATION DE HANDICAP INTERNATIONAL
2.2.1 Historique
Handicap International est une ONG à solidarité
internationale née en 1982 d'une confrontation aux terribles
dénouements de milliers de réfugiés Cambodgiens
handicapés, victimes des mines antipersonnelles, de malnutrition, de la
poliomyélite ou de la lèpre. Cette création fût
l'initiative de deux médecins français.
Depuis plus de vingt ans, elle a étendu et
diversifié ses actions dans une soixantaine de pays dont le Togo. Elle
s'est installée depuis 1997 dans ce pays où elle intervient de
manière permanente avec ses partenaires pour favoriser
l'intégration de la personne handicapée dans la
société.
2.2.2 Objectif
L'objectif primordial de Handicap International au Togo est de
soutenir l'approche inclusive des personnes handicapées. Cette approche
consiste à prendre en compte l'ensemble des facteurs environnementaux
des bénéficiaires concernés. C'est-à-dire qu'elle
permet de prendre en compte des critères médicaux, familiaux,
socioéconomiques, culturels ou politiques et d'agir avec les acteurs de
la société civile. Aussi cette approche inclusive implique t-elle
un réseau de partenaires que sont : les écoles de formation,
les centres de réadaptation, les associations pour ou de personnes
handicapées, des ONG.
2.2.3 Stratégie
La stratégie adoptée consiste à :
- Renforcer les capacités locales dans les secteurs
publics et associatifs,
- Appuyer les institutions intervenant dans les domaines du
handicap.
2.2.4 Les axes ou domaines d'intervention
L'on note essentiellement deux grands axes ou domaines
d'intervention de Handicap International.
· Appui à la réadaptation fonctionnelle
à travers des structures :
- De formation, principalement au sein des départements
orthopédie, orthophonie et kinésithérapie de l'Ecole
Nationale des Auxiliaires Médicaux (ENAM) de Lomé,
- De soins en orthopédie, kinésithérapie
et orthophonie.
· Renforcement des capacités d'intégration
socio-économique des personnes handicapées à travers un
réseau associatif. Il s'agit de renforcer les capacités
organisationnelles et de gestion des associations dont les principaux
bénéficiaires sont :
- La Fédération Togolaise des Associations de
Personnes Handicapées (FETAPH), créée en novembre 1990 et
qui regroupe actuellement plus de 30 associations membres, réparties sur
toute l'étendue du territoire,
- La Fédération Togolaise de Sports pour
Personnes Handicapées (FETOSPHA), créée en novembre 1998
et qui fonctionne de façon décentralisée avec la mise en
place en 2003 des ligues handisports dans les cinq régions du pays.
2.2.5 Les perspectives
Elles se résument en trois principaux points :
· Consolider et capitaliser les acquis, notamment dans le
domaine de la réadaptation et plus particulièrement de la prise
en charge des troubles du langage et de la communication,
· Renforcer les volets existants, notamment la
sensibilisation auprès des populations,
· Elargir le champ des activités à de
nouveaux volets comme :
- L'éducation des enfants handicapés à
travers leur intégration en milieu scolaire ordinaire et/ou le
renforcement des structures spécialisées déjà
existants,
- La promotion des droits à la réadaptation des
personnes handicapées par le développement de l'autonomie et d'un
meilleur accès aux prestations en réadaptation,
- La prévention et la prise en charge de
l'ulcère de buruli en facilitant l'amélioration de la
qualité des prestations de service du programme National de Lutte contre
l'Ulcère de Buruli (PNLUB) et en proposant des solutions durables pour
la prévention et la prise en charge précoce des malades.
CHAPITRE TROISIEME : CADRE METHODOLOGIQUE
Il est indispensable qu'une recherche en sciences sociales
adopte une démarche méthodologique rigoureuse, pour assurer la
scientificité des résultats et leur opérationnalisation.
Seule la rigueur de la méthodologie adoptée indique
l'objectivité et la validité des résultats d'une
étude. Ainsi donc, le cadre méthodologique
référentiel de notre étude comporte plusieurs
articulations.
3.1 LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE
Cette étape de la recherche a permis d'approfondir les
connaissances sur le phénomène étudié. Elle nous a
aussi permis de mieux cerner le problème, d'énoncer de
façon plus claire la problématique et de réaliser la revue
de la littérature de ce travail.
Pour ce faire, des recherches ont été
effectuées à la bibliothèque de la Faculté des
Lettres et Sciences Humaines (FLESH), au Centre Culturel Français (CCF),
au siège de Handicap International et de la Fédération
Togolaise des Associations des Personnes Handicapées (FETAPH).
Cette recherche a aussi été faite sur Internet
et dans d'autres centres de documentation. Dans ces différents lieux de
recherche, des revues, des articles, des ouvrages d'ordre général
et méthodologique, des mémoires, des thèses et autres
documents susceptibles de fournir des éléments d'informations en
rapport avec cette étude, ont été consultés.
3.2 QUESTIONNAIRE
A travers la collecte des données quantifiables, nous
avons recueilli des informations sur des opinions, des représentations,
des renseignements factuels sur la population ciblée par notre
étude. Ceci grâce à un questionnaire de quatre sections
comportant chacune des questions fermées, semi-ouvertes ou ouvertes,
susceptibles d'entraîner des réponses décrivant la
situation réelle du sujet observé.
3.2.1 Univers d'enquête
C'est l'ensemble des individus qui peuvent entrer dans le
champ de l'enquête. C'est au sein de cet univers que sera tiré
l'échantillon de la recherche.
L'univers de cette enquête regroupe toutes les personnes
handicapées motrices de Lomé ayant
bénéficié d'une prise en charge ou d'un parrainage lors de
la rééducation ou au cours de sa formation. Il regroupe aussi les
personnes handicapées motrices de Lomé ayant
bénéficié d'un quelconque programme de suivi de la part de
Handicap International de façon direct ou par intermédiaire des
associations qui lui sont affiliées. Handicap International dans sa
logique d'intervention exclut généralement des appuis
individualisés aux personnes handicapées.
3.2.2 L'échantillonnage
Il est généralement difficile de faire une
étude exhaustive, couvrant l'univers ou le nombre total d'une population
ciblée par une étude. Ceci en raison du coût
élevé en moyens financiers et de la perte de temps que cela
entraîne.
Pour ces différents motifs, il revient au chercheur de
prélever sur la population-mère de l'enquête, un groupe
restreint d'individus appelé échantillon. C'est au sein de cet
échantillon représentatif que seront recueillies les informations
que l'on pourra généraliser à l'ensemble du groupe
cible.
En raison des difficultés que nous avons eu d'abord
à joindre les sièges des associations ou groupements et ensuite
les personnes handicapées elles mêmes ; en raison de nos
moyens financiers très limités, nous n'avons pu joindre que 24
personnes. Ces personnes appartiennent à des associations ou groupements
repartis dans différents quartiers de Lomé comme l'indique le
tableau 1.
Tableau 1 : Répartition des
enquêtés selon l'association ou groupement d'appartenance et le
quartier de situation de ces associations
Associations ou Groupements
|
Quartiers
|
Nombre d'enquêtés
|
APAPE
|
ADIDOGOME
|
2
|
SERIGRAPHES
|
DJIDOLE
|
3
|
MAGNIFICAT
|
ASSIVITO
|
9
|
ALPHA & OMEGA
|
ADAMAVO
|
4
|
DIEU MERCI
|
AKODESSEWA
|
6
|
Total
|
5
|
24
|
Source : enquête sur le terrain
3.2.3 ADMINISTRATION DU QUESTIONNAIRE
Les travaux de collecte des données par questionnaire
nous ont conduit sur les lieux de travail ou aux domiciles des
enquêtés. Ces travaux ont duré 10 jours pendant lesquels,
nous avons procédé à une administration indirecte du
questionnaire avec des questions reformulées généralement
en « mina » aux enquêtés qui ne maitrisent pas
la langue française.
3.3 Sélection et justification des
variables
Une variable constitue un élément distinctif ou
mesurable, caractéristique d'un sujet et qui peut prendre une ou
plusieurs valeurs. On distingue deux types de variables : les variables
indépendantes et les variables dépendantes.
3.3.1 Les variables indépendantes
Encore appelée variable explicative, une variable
indépendante est manipulée dans une étude afin de voir
quel effet ces différentes variations auront sur les variables dites
dépendantes. Pour cette recherche, ces variables sont :
- L'âge : l'âge est une
variable importante en ce sens qu'il permet de distinguer les
différentes phases de la vie des enquêtés. Elle permet
aussi de mesurer le degré de maturité d'une personne.
En effet, l'homme est plus apte à assimiler et à
accomplir certaines tâches dans l'apprentissage d'un métier,
à travailler à certains âges qu'à d'autres,
notamment à l'âge adulte. Aussi, sa capacité de production
et ses chances de gagner un emploi diminuent-elles dans la phase de vieillesse.
- Le sexe : au Togo, la division
sexuelle du travail reste encore très remarquable. Cette division
sexuelle du travail telle que réglementée par les normes sociales
n'assigne pas toujours les mêmes tâches ou
responsabilités ; et ceci dans tous les domaines de la vie. La
variable « sexe » a permis d'apprécier les
capacités et l'engouement des femmes à s'adapter et à
suivre une formation, à s'insérer professionnellement dans les
mêmes conditions que les hommes,
- Le niveau d'instruction :
l'instruction est d'une efficacité sans précédent dans la
vie d'un homme et surtout dans un processus de développement
participatif. En effet, elle permet aux acteurs sociaux et plus
particulièrement aux personnes handicapées de s'ouvrir sur le
monde extérieur, d'être éclairées sur leurs
perspectives d'insertion socioprofessionnelle, d'apprendre à mieux
gérer leur revenu, bref de mieux se prendre en charge.
- La situation matrimoniale :
s'insérer professionnellement afin d'avoir une indépendance,
surtout économique et de mieux se prendre en charge incombent à
tous les acteurs sociaux. Mais, l'on ne ressent pas cette
nécessité ou n'a toujours pas les mêmes
considérations de ce fait quand on est célibataire ou quand on
est marié ou responsable d'une famille.
- Le type de handicap : le type de
handicap détermine la nécessité ou non d'une
rééducation, le futur métier du handicapé et ses
futures chances d'intégration socioprofessionnelle.
- La formation reçue : cette
variable influe énormément sur l'obtention d'un emploi ou sur les
possibilités de création de son propre atelier. Elle fait aussi
appel aux capacités d'adaptation des apprenants déjà
diminués physiquement.
- La rééducation : elle
permet de savoir si l'enquêté a eu besoin ou pas d'une
préalable rééducation afin de s'adapter aux exigences de
la formation et de la vie pratique. Aussi, permet-elle d'apprécier
l'efficacité de cette phase dans une démarche de
réinsertion socioprofessionnelle des personnes handicapées.
- Statut de l'enquêté :
cette variable permet de savoir ce que deviennent les ex-apprentis (patrons
d'ateliers, associés ou sans emploi) afin de mieux mesurer son
degré d'insertion socioprofessionnelle. Elle permet également
d'apprécier l'efficacité des politiques de suivi ou de mesurer
les effets de leur inexistence.
- Statut juridique : permet
d'apprécier l'efficacité du cadre juridique national censé
protéger les personnes handicapées.
3.2.3.2 La variable dépendante
Encore appelé variable à expliquer, la variable
dépendante indique le phénomène que le chercheur tente
d'expliquer. Elle dépend des variables indépendantes en ce sens
que sa modification est étroitement liée ou découle du
niveau ou de la qualité de ces dernières. Nous retenons :
L'intégration
socioprofessionnelle : quand on exerce un métier ou quand
on a un métier rémunéré, on est
financièrement autonome, plus on contribue efficacement au
développement de sa société mieux on se positionne dans la
société où on est relativement bien vu. Cette variable a
permis de vérifier si le métier appris permet de gagner un emploi
qui, procure un revenu susceptible de mettre la personne handicapée en
position d'indépendance financière et se prendre efficacement en
charge.
Par celle-ci l'on a également apprécié
l'efficacité des politiques de suivi existantes et relever les
difficultés auxquelles se heurtent Handicap International et ses
partenaires dans la mise en oeuvre de leurs stratégies de suivi.
3.4 Les indicateurs
Les indicateurs peuvent se définir comme des
données observables par lesquelles on pourra appréhender les
différentes dimensions analysées en constatant dans la
réalité la présence ou l'absence de tel attribut,
l'état de telle variable.
· La proportion de personnes handicapées
ayant eu besoin d'une rééducation pour s'adapter à la vie
pratique et plus particulièrement à une formation,
· La proportion de personnes handicapées
formées ayant gagné un emploi ou ayant ouvert un
atelier,
· La capacité des handicapés
moteurs à exercer un métier. Ce dernier indique si
à la fin de la formation les apprentis arrivent à exercer
convenablement le métier appris.
· Le revenu : il indique le
degré d'intégration économique et sociale et permet de
savoir si les personnes handicapées arrivent à se prendre en
charge avec leur revenu.
· Relation entre activité exercée
et suivi : permet de savoir si la personne exerçant un
métier a eu besoin d'un appui quelconque.
3.5 L'APPROCHE QUALITATIVE
C'est une forme de recherche qui permet d'obtenir des
réponses approfondies et explicatives sur certaines questions
grâce à des techniques spécifiques. Elle ne fait pas
intervenir les données statistiques et permet ainsi d'avoir d'autres
informations utiles que nous n'aurions pas pu obtenir avec l'approche
quantitative toute seule.
3.5.1 L'entretien individuel approfondi
Les entretiens individuels approfondis, réalisés
lors de cette enquête ont été rendus possibles par un guide
d'entretien. Ce guide a été adressé aux responsables de
Handicap International, à ceux de la FETAPH et des associations ou
groupements qui leur sont affiliés.
A l'issue de ces entretiens, nous avons obtenu des
informations sur les apports et contenus des programmes ou stratégies de
Handicap International et des différentes associations ou groupements
avec lesquels il collabore, en matière de rééducation, de
formation et de suivi des personnes handicapées dans le cadre de leur
réinsertion socioprofessionnelle.
3.5.2 L'observation
L'observation est aussi l'une des phases essentielles à
toute recherche en sciences sociales. Elle a été très
utile en ce sens qu'elle nous a permis d'obtenir des informations
complémentaires par analyse des réactions et comportements des
enquêtés lors de nos différentes rencontres.
3.6 LE PRE-TEST
C'est la phase préliminaire ou exploratoire de
l'enquête qui permet une prise de connaissance du terrain. Elle a permis
en effet de prendre contact avec les enquêtés et de juger de la
fiabilité et de la validité des différents outils de
collecte des données afin de leur apporter d'éventuels
améliorations ou ajustements.
3.7 TRAITEMENT DES DONNEES
Pour traduire en langage intelligible et
compréhensible, les données brutes recueillies lors de
l'enquête, il nous a fallu d'abord les traiter avec des techniques
appropriées. Le traitement des informations recueillies lors de la
recherche quantitative s'est fait manuellement. En ce qui concerne les
données qualitatives, nous avons tout simplement procédé
à leur analyse ; pour le traitement de l'ensemble du texte, nous
avons fait usage du logiciel Word.
3.8 DIFFICULTES RENCONTREES
En dehors des difficultés d'ordre financière
auxquelles sont confrontés la plupart des étudiants lors de leurs
recherches, nous avons eu également à faire face à
d'autres difficultés.
Nous avions en effet eu du mal à avoir des statistiques
récentes en rapports au phénomène étudié.
Nous avons aussi dû, lors de la réalisation de la revue, nous
contenter des écrits d'ailleurs en raison de la rareté des
écrits en rapport avec notre thème sur le plan national.
Lors des opérations de collecte des données,
nous avons eu également à nous heurter à d'autres
difficultés. Etant donné que le questionnaire a été
pour la plupart du temps administré à nos enquêtés
sur leurs lieux de travail, ceux-ci n'avaient pas suffisamment de temps
à nous accorder. Ce fait a été surtout remarquable avec
les responsables des associations et organismes où nous avons vu nos
rendez-vous reportés à plusieurs reprises en raison de leur
emploi du temps chargé.
Nous avons eu aussi du mal à joindre les sièges
des associations et les ateliers des groupements en raison de la distance
considérable qui séparait ces différents lieux. Ce qui a
d'ailleurs limité notre échantillon à 24 personnes.
Toutefois ces difficultés quoique non
négligeables n'ont pas été de nature à remettre en
cause la collecte et le traitement des données et d'avoir des
résultats pour cette étude.
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION, ANALYSE DES
DONNEES ET INTERPRETATION DES RESULTATS
CHAPITRE QUATRIEME :
PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES
Cette partie est consacrée à la
présentation des données quantitatives recueillies sur le terrain
suite à l'administration du questionnaire de l'enquête. Ces
données sont présentées dans des tableaux, suivis chacun
d'un commentaire. En ce qui concerne les données qualitatives
résultant des entretiens individuels, elles sont prises en compte dans
l'interprétation des résultats.
4.1 CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES DES ENQUETES
Tableau 2 : Répartition des
enquêtés selon l'âge et le sexe
Sexe
Age
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
[15-25[
|
6
|
25
|
2
|
8,33
|
8
|
33,33
|
[25-35[
|
7
|
29,17
|
2
|
8,33
|
9
|
37,5
|
[35-45[
|
4
|
16,67
|
2
|
8,33
|
6
|
25
|
[45 et+[
|
0
|
0
|
1
|
4,17
|
1
|
4,17
|
Total
|
17
|
70,83
|
7
|
29,16
|
24
|
100
|
Source : enquête sur le terrain
Partant des données consignées dans le tableau,
on constate que 33,33% des enquêtés ont moins de 25 ans ;
37,5% ont un âge compris entre 25 et 35 ans ; 25% ont un âge
compris entre 35 et 45 ans et seulement 4,17% ont plus de 45 ans. Ce qui
signifie d'après les données de ce tableau que les personnes
handicapées motrices de Lomé sont relativement des jeunes (70,83%
ont moins de 35 ans).
Ce tableau montre également que 70,83% des
enquêtés sont de sexe Masculin contre 29,1% qui sont de sexe
Féminin. Ce qui conduit à dire que la majorité des
enquêtés sont du sexe masculin.
Tableau 3 : Répartition selon le
sexe et la situation matrimoniale des enquêtés
Sexe
Situation matrimoniale
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Célibataire
|
11
|
45,83
|
3
|
12,49
|
14
|
58,32
|
Marié (e)
|
5
|
20,83
|
2
|
8,34
|
7
|
29,17
|
Divorcé (e)
|
1
|
4,17
|
1
|
4,17
|
2
|
8,34
|
Veuf (ve)
|
0
|
0
|
1
|
4,17
|
1
|
4,17
|
Total
|
17
|
70,83
|
7
|
29,17
|
24
|
100
|
Source : enquête sur le terrain
Selon ce tableau, la majorité des enquêtés
(58,32%) sont des célibataires ; parmi ceux-ci 45,83% sont de sexe
masculin et 12,49% de sexe féminin. Les mariés
représentent 29,17% de l'ensemble des enquêtés ; 8,34%
sont divorcés et 4,17% des veufs. Cette large proportion (58,32%) des
célibataires montre clairement que les personnes handicapées
éprouvent de réelles difficultés pour se marier et pour
avoir une famille afin de mener une vie de couple dans un foyer.
Tableau 4 : Répartition des
enquêtés selon le niveau d'instruction et le sexe
Sexe
Niveau d'instruction
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Néant
|
6
|
25
|
5
|
20,84
|
11
|
45,84
|
Primaire
|
6
|
25
|
2
|
8,33
|
8
|
33,33
|
Secondaire
|
3
|
12,5
|
0
|
0
|
3
|
12,5
|
Supérieur
|
2
|
8,33
|
0
|
0
|
2
|
8,33
|
Total
|
17
|
70,83
|
7
|
29,17
|
24
|
100
|
Source : enquête sur le terrain
Retenons de ce tableau que la majorité des
enquêtés (45,84%) n'ont aucun niveau d'instruction, parmi ceux-ci
25% sont de sexe masculin et 20,83% de sexe féminin. Une proportion non
négligeable (33,33%) des enquêtés a fait le cours
primaire ; 12,5% ont fait le secondaire tandis que 8,33% seulement ont
accédé aux études supérieures.
Notons par ailleurs qu'aucun enquêté de sexe
féminin n'a atteint les études supérieures ni même
secondaire. Au vu donc des résultats de ce tableau, l'on peut alors dire
que les personnes handicapées enquêtées ont un niveau
d'étude bas.
Tableau 5 : Répartition des
enquêtés selon le sexe et la formation professionnelle
reçue
Sexe
Formation professionnelle
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Sérigraphie
|
3
|
12,5
|
0
|
0
|
3
|
12,5
|
Cordonnerie
|
12
|
50
|
0
|
0
|
12
|
50
|
Pâtisserie
|
2
|
8,33
|
7
|
29,17
|
9
|
37,5
|
Total
|
17
|
70,83
|
7
|
29,17
|
24
|
100
|
Source : enquête sur le terrain
Au vu de ce tableau, 12,5% des enquêtés ont
reçu une formation de sérigraphie, 37,5% ont appris la
pâtisserie. La majorité (50%) sont des cordonniers. L'on note une
absence de femmes parmi les sérigraphes et les cordonniers. Par contre
elles occupent une proportion de 29,17% au sein des pâtissiers. Ces
résultats montrent qu'à l'image de la société
togolaise, il existe des métiers exercés exclusivement selon le
sexe au sein des personnes handicapées.
Tableau 6 : Répartition selon le
sexe et le type de handicap
Sexe
Type de handicap
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Membres inférieurs
|
16
|
66,66
|
6
|
25
|
22
|
91,66
|
Membres supérieurs
|
1
|
4,17
|
1
|
4,17
|
2
|
8,34
|
Total
|
17
|
70,83
|
7
|
29,17
|
24
|
100
|
Source : enquête sur le terrain
L'on remarque à travers ce tableau que 91,66% des
enquêtés sont frappés par un handicap d'un ou des deux
membres inférieurs ; parmi ceux-ci 66,66% sont de sexe masculin
contre 25% de sexe féminin. Par contre ceux qui ont un handicap d'un
membre supérieur sont très minoritaires (8,34%).
4.2 REEDUCATION ET VIE PRATIQUE
Tableau 7 : Type de handicap et
problèmes rencontrés au quotidien
Type de handicap
Problème
rencontré au quotidien
|
Membres inférieurs
|
Membres supérieurs
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Discrimination
|
6
|
25
|
0
|
0
|
6
|
25
|
Déplacement
|
12
|
50
|
1
|
4,16
|
13
|
54,16
|
Adaptation à la vie pratique
|
4
|
16,68
|
1
|
4,16
|
5
|
20,84
|
Total
|
24
|
91,67
|
2
|
8,32
|
24
|
100
|
Source : enquête sur le terrain
Selon ce tableau, les personnes handicapées dans leur
vécu quotidien rencontrent plusieurs problèmes. Ces
problèmes sont fonctions du handicap dont elles souffrent. En effet, 25%
des enquêtés sont victimes de discrimination de la part de leur
famille, de leur entourage, des employeurs et même de leurs camarades
valides avec qui ils partagent leur atelier de travail ou d'apprentissage. La
majorité (54,16%) a des problèmes de déplacement, parmi
eux, 50% souffrent d'un handicap des membres inférieurs contre 4,16% qui
souffrent d'un handicap d'un membre supérieur. Toujours selon ce
tableau, 20,84% ont des problèmes liés à l'adaptation
à la vie pratique (manipulation des ustensiles de cuisine,
habillement...)
Tableau 8 : Répartition selon le
type de handicap et selon qu'on ait eu besoin ou non d'une aide
(rééducation)
Handicap
Rééducation
|
Membres inférieurs
|
Membres supérieurs
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Oui
|
18
|
75
|
2
|
8,33
|
20
|
83,33
|
Non
|
4
|
16,67
|
0
|
0
|
4
|
16,67
|
Total
|
22
|
91,67
|
2
|
8,33
|
24
|
100
|
Source : enquête sur le terrain
De ce qui précède, nous voyons que 83,33% des
enquêtés ont eu besoin d'une aide (rééducation) dans
le cadre de l'exercice d'un métier ou de l'apprentissage d'un
métier. Parmi ceux-ci, 75% souffrent d'un handicap des membres
inférieurs et 8,33% souffrent d'un handicap d'un membre
supérieur. Les données de ce tableau montrent également
que 16,67% des enquêtés n'ont eu besoin d'aucune aide. Cette
dernière catégorie de personnes souffre d'un handicap d'un ou des
deux membres inférieurs.
Tableau 9 : Répartition des
enquêtés selon le type de handicap et l'aide reçue
Type de handicap
Nature de l'aide reçue
|
Membres
inférieurs
|
Membres
supérieurs
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Massage
|
1
|
5
|
0
|
0
|
1
|
5
|
Pose de prothèse
|
1
|
5
|
0
|
0
|
1
|
5
|
Pose d'orthèse
|
0
|
0
|
1
|
5
|
1
|
5
|
Béquilles
|
13
|
65
|
0
|
0
|
13
|
65
|
Autres
|
4
|
20
|
0
|
0
|
4
|
20
|
Total
|
19
|
95
|
1
|
5
|
20 6(*)
|
100
|
Source : enquête sur le terrain
Selon les données de ce tableau, l'on constate que
parmi les enquêtés ayant eu besoin d'une
rééducation, 5% ont eu besoin de massage, 5% ont eu besoin d'une
pose de prothèse et la même proportion des enquêtés a
eu besoin d'une pose d'orthèses. L'on note que la majorité des
enquêtés (65%) a eu besoin d'une béquille pour leur
faciliter les déplacements et les mouvements. Il faut dire que 20% des
enquêtés ont bénéficié de tricycle ou
d'autres types de rééducation. Parmi ceux qui ont eu besoin de
massage, d'une pose de prothèse, de béquilles ou d'un tricycle
par exemple, l'on ne note aucune personne souffrant d'un handicap d'un membre
supérieur.
Tableau 10 : Situation des
enquêtés après la rééducation
Situation actuelle
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Mieux qu'avant
|
18
|
90
|
Pareille qu'avant
|
2
|
10
|
Encore plus grave
|
0
|
0
|
Total
|
20
|
100
|
Source : enquête sur le terrain
Selon les informations de ce tableau, 90% des
enquêtés trouvent qu'ils se sentent mieux par rapport à
leur situation d'avant rééducation. Par contre, 10% des
enquêtés trouvent leur situation pareille à celle d'avant
la rééducation. Les résultats de ce tableau
témoignent alors du rôle important de la rééducation
dans la vie d'une personne handicapée motrice.
Tableau 11 : Répartition
selon la prise en charge de la rééducation et le type d'aide
Prise en charge
Type d'aide
|
Vous-mêmes
|
Vos parents
|
Autres
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Massage
|
0
|
0
|
1
|
5
|
0
|
0
|
1
|
5
|
Pose de prothèse
|
0
|
0
|
1
|
5
|
0
|
0
|
1
|
5
|
Pose d'orthèse
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
5
|
1
|
5
|
Béquilles
|
3
|
15
|
4
|
20
|
6
|
30
|
13
|
65
|
Autres
|
2
|
10
|
1
|
5
|
1
|
5
|
4
|
20
|
Total
|
5
|
25
|
7
|
35
|
8
|
40
|
20
|
100
|
Source : enquête sur le terrain
Eu égard aux données de ce tableau, 25% des
handicapés moteurs enquêtés ont pris eux-mêmes en
charge leur rééducation ; 35% ont été
aidées par leurs parents. La majorité (40%) a
bénéficié d'une subvention ou d'un appui d'autres
associations et de Handicap International pour assurer sa
rééducation. Handicap International et ces associations ont
subventionné les poses d'orthèse (5%), l'achat des
béquilles (30%) ou de tricycles et autres matériels de
rééducation (5%).
4.3 FORMATION OU APPRENTISSAGE
Tableau 12 : Situation matrimoniale et
statut dans l'atelier
Situation
matrimoniale
Statut
|
Célibataire
|
Marié(e)
|
Divorcé(e)
|
Veuf(ve)
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Patron
|
2
|
8,33
|
2
|
8,33
|
1
|
4,17
|
0
|
0
|
5
|
20,83
|
Associé
|
5
|
20,83
|
5
|
20,83
|
1
|
4,17
|
1
|
4,17
|
12
|
50
|
Apprenti
|
7
|
29,17
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
7
|
29,17
|
Total
|
14
|
58,33
|
7
|
29,16
|
2
|
8,34
|
1
|
4,17
|
24
|
100
|
Source : enquête sur le terrain
L'analyse des données du tableau montre que 20,83% des
enquêtés sont des patrons d'atelier, 50% sont des associés
et 29,17% sont des apprentis. Cette large proportion des associés
s'explique par le fait que les personnes handicapées motrices
s'associent en groupements (où ils sont des associés) pour
pourvoir s'installer (ouvrir un atelier).
Notons par ailleurs que tous les apprentis sont
célibataires alors que certains associés (20,83%) et patrons
(8,33%) sont mariés. C'est dire que le statut dans l'atelier
détermine la situation matrimoniale des personnes handicapées.
Tableau 13 : Répartition selon
qu'on exerce ou non le métier de sa formation
Exercer le métier de sa formation
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
17
|
100
|
Non
|
0
|
0
|
Total
|
17 7(*)
|
100
|
Source : enquête sur le terrain
Au regard de ce tableau, nous pouvons dire que les personnes
handicapées après leur formation sont tous aptes à exercer
le métier appris ; car en effet, 100% de ceux-ci exercent le
métier de leur formation.
Tableau 14 : Métier et temps
réglementaire de formation
Métier
Temps de formation
|
Cordonnerie
|
Pâtisserie
|
Sérigraphie
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Deux ans
|
0
|
0
|
9
|
37,5
|
0
|
0
|
9
|
37,5
|
Trois ans
|
12
|
50
|
0
|
0
|
3
|
12,5
|
15
|
62,5
|
Plus de trois ans
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Total
|
12
|
50
|
9
|
37,5
|
3
|
12,5
|
24
|
100
|
Source : enquête sur le terrain
A la lumière de ce tableau, la majorité des
enquêtés (62,5%) a fait trois ans de formation, parmi eux, l'on
note des cordonniers (50%) et des sérigraphes (12,5%). Une proportion
non négligeable (37,5%) a fait une formation de deux ans et sont tous
des pâtissiers. Aucun enquêté n'a fait une formation de plus
de trois ans.
Tableau 15 : Répartition selon le
métier et le respect du temps réglementaire de formation
Métier
Durée
de formation respectée
|
Sérigraphie
|
Cordonnerie
|
Pâtisserie
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Oui
|
3
|
12,5
|
10
|
41,67
|
8
|
33,33
|
21
|
87,5
|
Non
|
0
|
0
|
2
|
8,33
|
1
|
4,17
|
3
|
12,5
|
Total
|
3
|
12,5
|
12
|
50
|
9
|
37,5
|
24
|
100
|
Source : enquête sur le terrain
En se référant à ce tableau, nous
remarquons que 87,5% des personnes handicapées arrivent à faire
leur formation dans les temps réglementaires. Parmi ceux-ci 12,5% sont
des sérigraphes ; 41,67% des cordonniers et 33,33% des
pâtissiers. Par contre 12,5% affirment que les personnes
handicapées ne réussissent pas à assimiler la formation au
bout du temps réglementaire ; ce sont des cordonniers (8,33%) et
des pâtissiers (4,17%).
Tableau 16 : Répartition selon
celui qui a assuré la formation
Prise en charge de la formation
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Vous-mêmes
|
4
|
16,67
|
Vos parents
|
8
|
33,33
|
Autres
|
12
|
50
|
Total
|
24
|
100
|
Source : enquête sur le terrain
Les données consignées dans ce tableau montrent
que 16,67% des enquêtés ont pris eux-mêmes en charge leur
formation, par contre 33,33% ont vu leur formation assurée par leurs
parents. La formation de la majorité (50%) a été
subventionnée par d'autres associations et Handicap International. C'est
dire que ces institutions contribuent de façon non négligeable
à la formation des personnes handicapées à Lomé.
Tableau 17 : Répartition selon le
sexe et les rapports avec les autres camarades de l'atelier
Sexe
Rapports avec les autres
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Bons
|
15
|
62,5
|
4
|
16,67
|
19
|
79,17
|
Mauvais
|
2
|
8,33
|
3
|
12,5
|
5
|
20,83
|
Total
|
17
|
70,83
|
7
|
29,17
|
24
|
100
|
Source : enquête sur le terrain
De ce qui précède, relevons que 79,17% des
enquêtés affirment avoir de bons rapports avec leurs camarades
dans leurs ateliers. Par contre 20,83% dont 12,5% de sexe féminin et
8,33% de sexe masculin affirment ne pas avoir de bons rapports avec les autres
de leur atelier respectif.
Tableau 18 : Répartition selon le
type de handicap et les problèmes rencontrés durant la
formation
Type de handicap
Problèmes rencontrés
|
Membres inférieurs
|
Membres supérieurs
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Discrimination
|
5
|
20,83
|
0
|
0
|
5
|
20,83
|
Assimilation de la formation
|
3
|
12,5
|
0
|
0
|
3
|
12,5
|
Manipulation des outils
|
0
|
0
|
2
|
8,33
|
2
|
8,33
|
Autres
|
14
|
58,34
|
0
|
0
|
14
|
58,34
|
Total
|
22
|
91,67
|
2
|
8,33
|
24
|
100
|
Source : enquête sur le terrain
Comme le montrent les chiffres de ce tableau, 20,83% des
enquêtés disent avoir été victimes de discrimination
lors de leur formation, 12,5% ont eu du mal à assimiler rapidement leur
formation. Il faut noter aussi que tous ceux qui ont eu des problèmes de
manipulation des outils lors de leur formation (8,33%) sont tous des personnes
souffrant d'un handicap d'un membre supérieur. Lors de leur formation,
la majorité des enquêtés (58,34%) a eu des problèmes
liés à un soutien financier, à un manque de
matériels ou à un soutien moral.
4.4 VIE PROFESSIONNELLE ET INSERTION
SOCIOECONOMIQUE
Tableau 19 : Répartition selon le
sexe et le métier exercé
Sexe
Métier exercé
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Sérigraphie
|
3
|
17,64
|
0
|
0
|
3
|
17,64
|
Cordonnerie
|
7
|
41,18
|
0
|
0
|
7
|
41,18
|
Pâtisserie
|
1
|
5,89
|
6
|
35,29
|
7
|
41,18
|
Total
|
11
|
64,71
|
6
|
35,29
|
17
|
100
|
Source : enquête sur le terrain
Ce tableau à travers ses données nous montre que
41,18% des enquêtés exercent le métier de
cordonnerie ; cette même proportion (41,18%) se retrouve dans la
pâtisserie avec 35,29% de femmes qui exercent ce métier ;
seulement 17,64% sont des sérigraphes. Aucune femme n'exerce le
métier de sérigraphie ni de cordonnerie.
Tableau 20 : Répartition selon le
métier et le temps écoulé entre l'obtention du
diplôme et l'installation dans un atelier
Métier
Durée
|
Cordonnerie
|
Pâtisserie
|
Sérigraphie
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Un an
|
1
|
5,88
|
1
|
5,88
|
1
|
5,88
|
3
|
17,64
|
Deux ans
|
1
|
5,88
|
2
|
11,77
|
1
|
5,88
|
4
|
23,53
|
Trois ans
|
1
|
5,88
|
1
|
5,88
|
2
|
11,77
|
4
|
23,53
|
Plus de trois ans
|
0
|
0
|
3
|
17,65
|
3
|
17,65
|
6
|
35,30
|
Total
|
3
|
17,64
|
7
|
41,18
|
7
|
41,18
|
17
|
100
|
Source : enquête sur le terrain
En raison des difficultés qu'elles rencontrent dans
leur tentative d'installation d'un atelier, les personnes handicapées
mettent un, deux, trois ans ou plus pour s'installer réellement. En
effet, comme l'indiquent les données de ce tableau 17,64% ont mis un an
après l'obtention de leur diplôme pour s'installer, contre 23,53%
qui ont mis deux ans, la même proportion de 23,53% a mis trois ans et la
majorité (35,30%) a mis plus de 3 ans. Parmi ceux qui ont mis plus de
trois ans on ne note aucun sérigraphe.
Tableau 21 : Répartition selon le
métier et les difficultés rencontrées dans la mise en
place d'un atelier
Métier
Difficultés
|
Sérigraphie
|
Cordonnerie
|
Pâtisserie
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Financières
|
1
|
5,88
|
2
|
11,27
|
3
|
17,65
|
6
|
35,30
|
Matérielles
|
1
|
5,88
|
4
|
23,53
|
3
|
17,65
|
8
|
47,06
|
Techniques
|
1
|
5,88
|
1
|
5,88
|
1
|
5,88
|
3
|
17,64
|
Total
|
3
|
17,64
|
7
|
41,18
|
7
|
41,18
|
17
|
100
|
Source : enquête sur le terrain
Comme l'indique ce tableau, 35,30% des enquêtés
ont rencontré des difficultés financières dans la mise en
place de leur atelier. Par contre 17,64% ont rencontré des
difficultés d'ordre technique et la majorité (47,06%) a eu des
difficultés matérielles.
Tableau 22 : Répartition selon
qu'on ait eu besoin ou non d'aide pour s'installer
Bénéficier d'une aide
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
17
|
100
|
Non
|
0
|
0
|
Total
|
17
|
100
|
Source : enquête sur le terrain
Etant donné que tous les enquêtés ont eu
des difficultés dans la mise en place de leur atelier, ils ont tous eu
besoin d'aide (100%) pour s'installer selon les chiffres de ce tableau.
Tableau 23: Répartition selon le
type d'aide reçue et la prise en charge de cette aide
Prise en charge de l'aide
Nature de l'aide
|
Parents/Proches
|
HI/Associations
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Financière
|
2
|
11,76
|
10
|
58,83
|
12
|
70,59
|
Matérielle
|
0
|
0
|
3
|
17,65
|
3
|
17,65
|
Technique
|
0
|
0
|
2
|
11,76
|
2
|
11,76
|
Total
|
2
|
11,76
|
15
|
88,24
|
17
|
100
|
Source : enquête sur le terrain
Au vu de ce tableau, nous remarquons que des personnes
handicapées ont bénéficié d'une aide
financière de la part de leurs parents ou d'un tiers pour la
création de leurs ateliers. La majorité de ceux-ci (88,24%) a eu
recours aux associations/HI dont 58,83% ont eu droit à un
financement : 17,65% à un don matériel et à un
encadrement technique (11,76%) de la part des institutions
sus-citées.
Tableau 24 : Répartition selon
que l'aide reçue soit suffisante ou pas.
Aide suffisante
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Oui
|
0
|
0
|
Non
|
17
|
100
|
Total
|
17
|
100
|
Source : enquête sur le terrain
Ce tableau montre que tous les enquêtés (100%) se
plaignent de l'insuffisance de l'aide qu'ils ont reçue dans la mise en
place de leur atelier.
Tableau 25 : Répartition selon le
métier et les manques dans l'aide reçue
Métier
Manque
|
Sérigraphie
|
Cordonnerie
|
Pâtisserie
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Appui financier
|
1
|
5,88
|
2
|
11,76
|
1
|
5,88
|
4
|
23,52
|
Appui matériel
|
2
|
11,76
|
4
|
23,54
|
5
|
29,42
|
11
|
64,72
|
Appui technique
|
0
|
0
|
1
|
5,88
|
1
|
5,88
|
2
|
11,76
|
Total
|
3
|
17,64
|
7
|
41,18
|
7
|
41,18
|
17
|
100
|
Source : enquête sur le terrain
De ce qui précède, l'on constate que 23,52% des
enquêtés dénoncent l'insuffisance de l'aide
financière reçue ; 64,72% disent avoir fait face à un
déficit de l'aide matérielle ; 11,76% disent n'avoir pas eu
un encadrement technique suffisant ; parmi eux aucun sérigraphe.
Tableau 26 : Métier exercé
et revenu mensuel
Métier
Revenu
|
Sérigraphie
|
Cordonnerie
|
Pâtisserie
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Moins de 10000 F
|
1
|
5,88
|
1
|
5,88
|
1
|
5,88
|
3
|
17,64
|
[10000 F-20000 F[
|
2
|
11,76
|
3
|
17,65
|
5
|
29,42
|
10
|
58,83
|
[20000 F et+[
|
0
|
0
|
3
|
17,65
|
1
|
5,88
|
4
|
23,53
|
Total
|
3
|
17,64
|
7
|
41,18
|
7
|
41,18
|
17
|
100
|
Source : enquête sur le terrain
Au regard de ces données, 17,64% des
enquêtés ont un revenu mensuel inférieur à
10 000 F, parmi ceux-ci l'on retrouve des sérigraphes (5,88%) des
cordonniers (5,88%) et des pâtissiers (5,88%). Parmi ceux qui ont un
revenu mensuel compris entre 10 000 F et 20 000 F on a des
pâtissiers (29,42%), des cordonniers (17,65%) et des sérigraphes
(11,76%). Parmi ceux qui ont un revenu mensuel de plus de 20 000 F
(23,53%), l'on note des cordonniers (17,65%), des pâtissiers (5,88%)
mais pas de sérigraphes.
Tableau 27 : Répartition selon la
situation matrimoniale et selon que le revenu permette ou non de se prendre en
charge
Revenu suffisant
Situation matrimoniale
|
Oui
|
Non
|
Total
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Eff
|
%
|
Célibataire
|
5
|
29,41
|
2
|
11,77
|
7
|
41,18
|
Marié(e)
|
0
|
0
|
7
|
41,17
|
7
|
41,18
|
Divorcé(e)
|
1
|
5,88
|
1
|
5,88
|
2
|
11,76
|
Veuf (ve)
|
0
|
0
|
1
|
5,88
|
1
|
5,88
|
Total
|
6
|
35,29
|
11
|
64,71
|
17
|
100
|
Source : enquête sur le terrain
Retenons de ce tableau que la majorité des
enquêtés (64,71%) a un revenu mensuel qui ne lui permet pas de
subvenir à ses besoins, ou de se prendre en charge ; parmi ceux-ci,
11,77% sont des célibataires, 41,18% des mariés, 5,88% des
divorcés et 5,88% des veufs. Contrairement à cette
catégorie des personnes handicapées qui n'arrivent pas à
se prendre entièrement en charge par leur revenu, il existe une autre
catégorie représentant 35,29% de l'ensemble des
enquêtés qui affirment que leur revenu mensuel leur permet de se
prendre en charge.
CHAPITRE CINQUIEME :
INTERPRETATION DES RESULTATS
L'interprétation des résultats qui vient en
complément à l'analyse quantitative se fera en tenant compte des
données recueillies lors des entretiens individuels, des
hypothèses et des objectifs fixés préalablement.
5.1 LES PERSONNES HANDICAPEES MOTRICES DE LOME DOIVENT
MENER UNE LUTTE PERMANENTE CONTRE LA MARGINALISATION ET POUR LA SURVIE
L'une des couches les plus vulnérables, victimes d'une
marginalisation croissante, est celle des personnes handicapées. Pour
cette étude, l'on s'est particulièrement intéressé
aux personnes handicapées motrices de Lomé appartenant à
des groupements ou associations bénéficiant d'un appui de
diverses formes de la part de Handicap International.
C'est une population relativement jeune (cf. tableau 2) au
sein de laquelle on remarque un déséquilibre des effectifs
masculins et féminins (cf. tableau 2) et une prédominance des
individus souffrant d'un handicap d'un ou des deux membres inférieurs
(cf. tableau 6).
Au-delà des difficultés que leur pose leur
handicap, ces personnes sont confrontées à des obstacles
institutionnels, socioculturels et conjoncturels.
En effet, l'existence des normes et préjugés
discriminatoires par rapport au handicap dans la société
togolaise, ne permet pas aux personnes handicapées de s'affirmer. Pour
KPASSEBERE G.A., (2006 : 60), « la personne handicapée
étant considérée comme un être sans aucun avenir,
elle est désavantagée dans la mesure où on ne lui permet
pas de s'affirmer ». Allant dans le même sens, un
enquêté indigné dit : « nous sommes
considérés comme des incapables ; des
improductifs ». Ces préjugés discriminatoires font que
les personnes handicapées sont considérées comme
improductifs au travail, et sans avenir. Elles vivent en totale
dépendance d'autrui et sont donc exclues de la vie de la
communauté. Du coup, elles n'arrivent pas à se marier, à
avoir des enfants et à mener une vie « normale »
(cf. tableau 3) : elles sont tout simplement marginalisées. Aussi,
cette marginalisation est-elle renforcée par l'inefficacité voire
l'absence d'un véritable système de protection juridique et
sociale.
Les personnes handicapées éprouvent aussi des
difficultés à poursuivre leurs études par manque de
structures éducatives adaptées ou par manque de soutien. Ce fait
explique leur faible niveau d'instruction (cf. tableau 4). Elles constituent
une catégorie de gens chez qui sont mises en évidence toutes les
situations d'adversité sociale (faible état de santé,
déficience alimentaire et physique ...).
Ceux qui, malgré leur handicap et les
difficultés énumérées plus haut, décident de
suivre une formation professionnelle, sont obligés de s'intégrer
avec tous les problèmes d'adaptation aux centres de formation ordinaire
dans la ville de Lomé où ils suivent différentes
formations (cf. tableau 5).
La situation de pauvreté
généralisée que vit le pays, le manque des mesures de
suivi rigoureuses, bref l'environnement social institutionnel et conjoncturel
constitue de véritables obstacles à la participation des
personnes handicapées motrices au développement de la
communauté.
5.2 REEDUCATION ET APTITUDE A L'APPRENTISSAGE D'UN
METIER
Surmonter son handicap et s'adapter aux conditions
d'apprentissage d'un métier relève de l'irréel pour ceux
qui ignorent les capacités et la volonté d'adaptation des
personnes handicapées. Toutefois, seules la volonté et l'envie de
surmonter son handicap pour s'adapter à l'apprentissage d'un
métier ne suffisent pas. A ce propos un enquêté nous
confiait : « nous avons la volonté et le désir de
surmonter notre handicap et d'apprendre un métier, mais il nous faut
nécessairement une aide de rééducation ».
Les difficultés de déplacement et d'adaptation
à la vie pratique (s'habiller, se tenir debout, se doucher...)
auxquelles sont confrontées les personnes handicapées motrices,
comme l'indiquent les résultats de l'enquête (cf. tableau 7), ne
sont pas de nature à favoriser l'apprentissage d'un métier. Ces
résultats montrent aussi qu'une forte proportion des
enquêtés affirment avoir eu besoin de rééducation de
diverses formes (cf. tableau 8 et 9) afin de faire face aux difficultés
liées à la formation (cf. tableau 18).
Ces résultats confirment alors le rôle important
voire même indispensable de la rééducation dans le cadre de
l'apprentissage ou dans le cadre de l'exercice d'un métier.
Notons que les personnes handicapées ont
d'énormes potentialités d'adaptation à une formation.
Toutefois, cette adaptation est accélérée et
facilitée par la rééducation. Celle-ci consiste à
aider les personnes handicapées à recouvrer tout ou partie de
leur autonomie. Elle permet aux personnes handicapées d'avoir une
possibilité de vie normale en leur permettant de se débrouiller
chez elles sur leurs lieux du travail, dans leur communauté. Elle les
prépare à l'apprentissage d'un métier, au
décrochage d'un emploi.
Ce rôle de la rééducation est
confirmé par les résultats du tableau 10 de l'analyse des
données. C'est d'ailleurs conscientes de ce rôle important de la
rééducation que certaines personnes handicapées prennent
sur elles d'assurer leur propre rééducation (cf. tableau 11).
Il ressort aussi de notre étude que toutes les
personnes souffrant d'un handicap d'un membre supérieur ont eu besoin
d'une rééducation. Aussi, l'aide apportée aux personnes
handicapées, se limite t-elle seulement aux béquilles (cf.
tableau 9) qui ne sont pas de nature à assurer des déplacements
sur une longue distance. Or, le déplacement constitue l'un des
principaux problèmes que doivent surmonter les personnes
handicapées motrices de Lomé (cf. tableau 7).
La rééducation à elle seule, n'est pas
une panacée à l'adaptation ou à l'apprentissage d'un
métier. Néanmoins elle permet aux personnes handicapées
motrices de surmonter certaines difficultés auxquelles elles sont
confrontées quotidiennement. Elle les rend donc aptes à s'adapter
facilement à une formation professionnelle appropriée.
5.3 L'APPRENTISSAGE D'UN METIER : UNE VOIE D'INSERTION
SOCIOPROFESSIONNELLE
Lassées de vivre dans une situation de
dépendance totale et de continuer par subir une marginalisation sans
cesse croissante de la part de leur communauté, limitées dans
leur désir de poursuivre leurs études, certaines personnes
handicapées choisissent la voie d'une formation professionnelle au
détriment de la mendicité.
A cet effet, la maîtrise d'un métier après
la formation est l'une des conditions incontournables de l'insertion
socioprofessionnelle.
Durant leur formation dans différents métiers
dont la durée d'apprentissage varie de deux à trois ans (cf.
tableau 14), les personnes handicapées font preuve d'une aptitude et
d'une capacité de maîtrise du métier. TCHAKPANA K. E.,
(2004 : 74) pense d'ailleurs que l'hostilité ou
l'indifférence des parents à envoyer les personnes
handicapées en apprentissage ne dépend pas de leur
incapacité, elle dépend plutôt d'un manque de confiance et
d'espoir en leur avenir. Abondant dans le même sens, il ajoute que
« cette attitude ségrégationniste de la
collectivité à l'égard des personnes handicapées
provient de l'ignorance de la capacité réelle et effective de
celles-ci à apprendre voire exercer un métier »
TCHAKPANA K.E., (op. cit). C'est dire que les personnes handicapées sont
capables autant que les personnes valides d'apprendre et d'exercer un
métier.
Cette réalité se reflète dans les
résultats de notre étude. Ces résultats montrent en effet
que les personnes handicapées, arrivent à respecter (tant bien
que mal) non seulement les temps réglementaires de formation (cf.
tableau 15), mais aussi deviennent tous aptes à exercer les
métiers de leur formation quels qu'ils soient (cf. tableau 13).
Toutefois, elles éprouvent certaines difficultés
liées à la discrimination, à l'assimilation rapide de la
formation et à la manipulation des outils (personnes ayant un handicap
d'un membre supérieur) en début de formation. Elles souffrent
surtout d'un manque de soutien financier, matériel et moral en ce sens
qu'une proportion non négligeable de ces personnes assure elle
même sa formation (cf. tableau 16).
Au-delà de quelques actes de discrimination auxquels
font face les personnes handicapées en début de formation, elles
bénéficient généralement d'une bonne ambiance et
entretiennent de bons rapports avec leurs camarades d'atelier qui finissent par
les accepter et par sympathiser avec eux (cf. tableau 17).
5.4 L'APPUI A L'INSERTION SOCIOPROFESSIONNELLE
L'une des préoccupations des personnes
handicapées après la rééducation et la formation
est l'intégration à la vie professionnelle. Cette
intégration n'est possible que par la création de leur propre
atelier, par l'insertion dans le secteur public ou en se faisant embaucher par
un particulier. Sur la base des résultats de l'étude, l'on
constate que l'insertion professionnelle des personnes handicapées
après leur formation n'est pas toujours effective. Ces personnes dans
leur tentative d'insertion se heurtent à plusieurs obstacles.
Dans le secteur public, on note l'absence d'une mise en oeuvre
d'un ensemble de mesures par l'Etat pour assurer l'insertion professionnelle et
économique et donc le bien-être des personnes
handicapées.
Les employeurs ont des idées négatives
préconçues et basées sur des représentations
dévalorisantes véhiculées dans la société.
Ils regardent plus le handicap que les potentialités de la personne.
Cette attitude des employeurs inhibe leurs chances d'insertion dans le secteur
privé.
N'ayant que de maigres chances d'insertion dans le secteur
public et privé, les personnes handicapées ont
développé des stratégies individuelles d'insertion
professionnelle qui consistent à créer leurs propres ateliers.
Mais, là aussi se pose un certain nombre de
problèmes. Il s'agit du manque de moyens financiers, matériels et
d'un appui technique (recherche du marché, gestion des ressources...)
(cf. tableau 21). Cet état de choses fait que la plupart des personnes
handicapées passe plus de trois ans après l'obtention de leur
diplôme avant de s'installer de façon personnelle ou en
association avec d'autres personnes handicapées (cf. tableau 20).
Face au besoin d'aide pour s'installer et face au manque de
rigueur des stratégies de suivi en matière d'insertion
professionnelle, l'on assiste à l'émergence de nouvelles
stratégies mises à jour par les personnes handicapées pour
lutter contre le chômage.
En effet, pour lutter contre le chômage, les personnes
handicapées s'associent en groupements afin d'unir leurs forces et
créer plus facilement un atelier. Cette stratégie vient comme
pour suivre ce conseil de DOGBE.Y. E., (1983 : 95) qui dit que face aux
difficultés de la vie et à l'hostilité de la nature, il
est nécessaire de se mettre ensemble et d'exécuter un contrat de
participation et de solidarité garantissant à chacun le minimum
vital et l'assistance de tous les membres du groupe en cas d'invalidité.
Cette même stratégie d'association en groupement explique le fait
que bon nombre des enquêtés aient le statut d'associés dans
les ateliers (cf. tableau 12).
D'autres par contre choisissent d'appartenir à des
associations qui se chargent de porter leurs projets de création
d'atelier à la connaissance des bailleurs intervenant dans ce domaine.
Cette seconde option a permis à bon nombre de personnes
handicapées de bénéficier d'aides plus ou moins
suffisantes (cf. tableau 24) et de diverses formes de la part des ONG parmi
lesquelles Handicap International fait bonne figure (cf. tableau 23).
Notons par ailleurs que cette étude a aussi
révélé l'existence d'une méfiance, voire même
d'une crise de confiance entre certaines associations et leurs
adhérents. A cet effet un enquêté s'est confié en
ces termes : « j'ai l'impression que les associations auxquelles
nous appartenons font de nous un objet de commerce. Grâce à nos
projets, elles reçoivent des financements mais ne veulent pas en retour
investir comme il faut dans nos activités ».
5.5 LES DIFFICULTES RENCONTREES PAR LES ASSOCIATIONS
OEUVRANT EN FAVEUR DES PERSONNES HANDICAPEES
Handicap International et les différentes associations
et groupements sur lesquels a porté cette étude, rencontrent
d'énormes difficultés dans la mise en oeuvre de leurs
programmes.
De ce qui résulte des entretiens que l'on a eu avec les
responsables de ces structures, les difficultés se résument en
trois grands points :
- Des difficultés liées à l'existence des
préjugés négatifs au sein de la
société ; qui ne favorisent pas la bonne application des
programmes d'insertion socioprofessionnelle,
- La passivité de l'Etat qui s'implique très
timidement dans l'appui des associations ou groupements des personnes
handicapées,
- Le manque des moyens financiers et matériels
indispensables à la réalisation des projets,
- Manque de marché pour écouler les produits
issus des ateliers de personnes handicapées,
Tels sont alors les quelques principaux problèmes qui
freinent énormément la réalisation des projets en faveur
des personnes handicapées.
5.6 IMPORTANCE DE L'INSERTION PROFESSIONNELLE
L'insertion professionnelle des personnes handicapées a
un impact positif sur leur vie sociale. Elle permet à ces personnes de
se refaire une place au sein de leur communauté en les aidant à
se défaire des préjugés dévalorisants que l'on
avait à leur égard.
Les personnes handicapées, lorsqu'elles exercent un
métier, arrivent, même avec leur revenu assez faible (cf. tableau
26) qui ne leur permet pas de se prendre entièrement en charge (cf.
tableau 27), à satisfaire certains de leur besoins (logement, manger,
habillement...). Certains parviennent même à se marier et à
avoir des enfants.
Les personnes handicapées formées constituent
une importante main d'oeuvre non exploitée. Cette catégorie
sociale, numériquement importante ainsi mise au chômage handicape
les efforts collectifs mis en place pour une dynamique de développement
économique et social.
Il est donc important que chaque individu participe à
sa façon et par son travail au développement de sa
société. C'est à ce sujet que DOGBE Y.E. (op cit) disait
que du travailleur aux outils rudimentaires au plus haut cadre de l'Etat
(même un peu individualiste), tous les membres de la
société africaine participent d'une manière ou d'une autre
à sa vie économique et donc à son développement.
Les personnes handicapées se doivent donc de s'insérer
professionnellement afin de jouir de leur droit de participation au
développement de leur pays. En effet, comme le souligne DOGBE Y.E. (op
cit) c'est un droit pour tout individu à l'intérieur de chaque
pays de prendre part au développement de sa communauté et
d'oeuvrer à son épanouissement personnel à travers
l'éducation, la formation professionnelle et l'emploi.
5.7 ESQUISSE DE QUELQUES PERSPECTIVES
Il ressort de notre étude que Handicap International
contribue efficacement et de manière diversifiée dans le
processus d'insertion socioprofessionnelle des personnes handicapées. Eu
égard à cette contribution, ses initiatives et ses efforts sont
à saluer. Cependant certains obstacles d'ordre socioculturel,
institutionnel ou conjoncturel, inhibent les possibilités
d'effectivité de l'insertion socioprofessionnelle des personnes
handicapées.
Sur la base des constats résultant de l'étude
effectuée, quelques propositions et suggestions ont été
faites à l'endroit de l'Etat Togolais et de Handicap International (qui
a été au centre de cette étude) pour contribuer à
leurs efforts d'insertion socioprofessionnelle des personnes handicapées
et donc au développement du pays.
5.7.1 Que peut et doit faire l'Etat ?
Pour l'effectivité de l'insertion socioprofessionnelle
des personnes handicapées, l'implication de l'Etat se
révèle être incontournable. Il pourra à ce
propos :
- Restructurer et redynamiser ses organes en charge des
personnes handicapées en mettant à leur disposition, des moyens
financiers, matériels et un personnel qualifié,
- S'appliquer davantage dans l'instauration d'un environnement
social où les personnes handicapées auront les mêmes
chances que les autres, en faisant voter et appliquer des lois en leur faveur,
en organisant de vastes campagnes de sensibilisation pour un changement de
comportement au sein de la population,
- Faciliter l'instruction des personnes handicapées en
les soutenant financièrement, matériellement ou moralement, en
construisant pour eux, des structures éducatives
spécialisées, en organisant des cours d'alphabétisations
des adultes ou en menant une politique d'école gratuite pour personnes
handicapées,
- Encourager les personnes handicapées à suivre
des formations professionnelles, en payant par exemple les frais de leurs
contrats d'apprentissage, en mettant à leur disposition du
matériel nécessaire à l'apprentissage,
- Rendre effective leur insertion en les embauchant dans le
secteur public, en prenant des mesures incitatives susceptibles d'amener les
employeurs du secteur privé à les embaucher, en créant un
fond d'aide ou en facilitant l'accès aux crédits bancaires pour
ceux qui prennent des initiatives d'auto emploi,
- Assurer le bien-être sanitaire des personnes
handicapées, en construisant des centres de dépistage et de prise
en charge précoce des maladies invalidantes et en facilitant surtout
l'accès à la réadaptation fonctionnelle pour toutes les
personnes handicapées,
- Apporter son soutien aux ONG et associations oeuvrant en
faveur des personnes handicapées et créer un cadre permanent
d'échange et de concertation avec ces dernières afin de
coordonner leurs efforts en matière de rééducation, de
formation et surtout de suivi pour une insertion socioprofessionnelle
réussite.
5.7.2 Quels efforts doit encore accomplir Handicap
International ?
Pour renforcer ses actions et rendre plus efficaces ses
programmes d'insertion des personnes handicapées à la vie
économique, professionnelle et sociale ; Handicap International
pourra :
- Appuyer les efforts de l'Etat en matière
d'instauration d'un climat social, favorable aux personnes handicapées
par la multiplication des journées de discussion et de sensibilisation
en matière des capacités de productivité, en
matière des droits et des devoirs des personnes handicapées,
- Consolider et capitaliser les acquis de son approche
inclusive des personnes handicapées,
- Encourager l'instruction des personnes handicapées et
surtout des enfants handicapés et renforcer les structures
éducatives spécialisées existantes,
- Promouvoir les droits à la réadaptation en
facilitant un meilleur accès aux prestations en matière de
réadaptation pour toutes les personnes handicapées,
- Participer et encourager davantage la formation
professionnelle des personnes handicapées,
- Accentuer ses actions en matière de prévention
des maladies invalidantes et en matière de prise en charge
précoce des malades,
- Réorienter sa politique et ses programmes d'insertion
des personnes handicapées en tenant compte de l'interdépendance
entre la rééducation, la formation et le suivi (sur lequel il
faudra plus s'accentuer),
- Suivre davantage les projets financés afin de
s'assurer de leur réalisation.
CONCLUSION
En raison de leur handicap, les personnes handicapées
constituent une catégorie de personnes chez qui les possibilités
de mener une vie « normale » se trouvent compromises. Elles
vivent une situation de dépendance vis-à-vis de leurs
communautés d'appartenance qui les marginalisent. Du coup, elles se
trouvent confronter à d'énormes difficultés qui les
empêchent de s'épanouir et de s'affirmer. Dans ces conditions,
leurs chances d'insertion socioprofessionnelle deviennent
quasi-inexistantes.
Cette étude a permis d'identifier quelques principaux
facteurs qui inhibent tous les efforts menés dans le sens de la
facilitation de l'insertion socioprofessionnelle des personnes vivant avec un
handicap. Il s'agit entre autres de facteurs socioculturels et
institutionnels ; notamment l'inefficacité du cadre juridique
censé assurer leur protection et l'existence des préjugés
discriminatoires à leur égard au sein de la société
togolaise.
Les personnes handicapées motrices de Lomé sont
des individus relativement jeunes ayant un faible niveau d'instruction selon
les résultats de cette recherche. Elles ont d'énormes
potentialités et capacités d'adaptation à la vie pratique
et à l'apprentissage d'un métier ; néanmoins, il leur
faut une aide de rééducation qui participe
énormément au renforcement de ces potentialités et
capacités d'adaptation. Malgré les difficultés qu'elles
rencontrent durant leur formation, les personnes handicapées assimilent,
maîtrisent et exercent le métier de leur formation. Après
la formation, elles ont là aussi des difficultés à
décrocher un emploi dans le secteur public comme dans le secteur
privé. Celles qui s'aventurent sur les sentiers de l'auto emploi,
manquent de moyens financiers, matériels et d'un appui technique. Cette
dernière situation montre qu'il n'existe pas une véritable
politique de suivi rigoureux et adaptée aux besoins des personnes
handicapées.
Les différentes démarches méthodologiques
adoptées dans le cadre de cette étude, nous ont permis de saisir
de façon globale, l'approche de Handicap International en matière
d'insertion socioprofessionnelle des personnes handicapées au Togo.
C'est une approche inclusive des personnes handicapées. Cette approche
consiste à prendre en compte l'ensemble des facteurs environnementaux
(médicaux, familiaux, socioéconomiques, culturels et politiques)
qui entourent les personnes handicapées. Elles consistent aussi à
oeuvrer pour le renforcement des capacités locales, notamment dans les
secteurs publics et associatifs et à appuyer les institutions qui
interviennent dans le domaine du handicap. Ces démarches ont ainsi
permis d'atteindre les objectifs de cette étude dont le principal est
de comprendre les approches et stratégies mises en place par Handicap
International pour l'insertion socioprofessionnelle des personnes
handicapées.
Les principaux résultats auxquels nous avons abouti
nous ont permis de confirmer toutes les hypothèses de la recherche. Ces
résultats montrent en effet que la rééducation permet aux
personnes handicapées de s'adapter à une formation
professionnelle appropriée. Ces personnes sont aptes à exercer un
métier à la fin de leur formation mais, elles continuent
d'éprouver des problèmes à s'insérer socio
professionnellement par manque d'un suivi rigoureux qui répond à
leurs besoins réels. Il ressort alors que la rééducation
facilite l'apprentissage d'un métier qui doit être appuyé
à la fin par un programme de suivi qui, tient compte des besoins des
bénéficiaires et des réalités locales pour rendre
effective l'insertion socioprofessionnelle des personnes handicapées.
Handicap International, comme pour suivre cette logique de dépendance
entre ces trois aspects (rééducation, formation et suivi) et
à travers son approche inclusive et ses différentes
stratégies contribue de façon significative à l'insertion
socioprofessionnelle des personnes handicapées. Ceci à travers
son appui à la réadaptation fonctionnelle, à la formation
professionnelle et à travers ses programmes de suivi qui se traduisent
par son appui au renforcement des capacités d'intégration
socioéconomique des personnes handicapées. Cet appui au
renforcement des capacités d'intégration socioéconomique
des personnes handicapées se fait à travers un réseau
associatif dynamique (FETAPH, FETOSPHA).
Tout individu, quel qu'il soit a le droit à la
dignité et est égal à tous les autres individus de sa
communauté à laquelle et doit se sentir rattaché et
accepté à part entière. Il a droit au travail afin de se
prendre en charge et de participer ainsi à la vie socioéconomique
de sa communauté. Le développement de toute société
passe par la participation active de toutes ses ressources naturelles et
surtout humaines. Ceci passe aussi par l'insertion socioprofessionnelle des
personnes handicapées. Pour ce faire elles se doivent tout comme les
individus d'avoir accès à une éducation, à une
formation qui ouvrent les voies d'une insertion socioprofessionnelle effective.
La contribution de Handicap International pour l'insertion socioprofessionnelle
des personnes handicapées au Togo est à saluer. Toutefois, il est
aussi important de noter que beaucoup reste encore à faire dans ce
domaine afin de permettre leur entière participation au
développement de leurs communautés.
BIBLIOGRAPHIE
· OUVRAGES DE METHOLOGIE
1- BOUDON R. & FILLIEULE, R. (2005). Les
méthodes en sociologies, Paris, PUF.
2- CAPLOW T. (1970). L'enquête sociologique,
Paris, Armand colin.
3- QUIVY R. & CAMPENHOUDT L. (1980). Manuel de
recherche en sciences sociales, Paris, Dunod.
· OUVRAGES SPECIFIQUES AU THEME
1- Handicap International, (2006). Bonnes pratiques pour
l'insertion économique des personnes handicapées dans les pays en
développement : mécanismes de financement pour l'auto
emploi, édition Handicap.
2- Handicap International, (1998). Rapport de
l'enquête sur la situation des personnes handicapées au Togo,
Lomé.
3- Ministère de la santé, (2005). Politique
nationale de réadaptation, Lomé, Editogo.
4- Nations Unies, (1993). Règles pour
l'égalisation des chances des personnes handicapées, New
York.
5- WERNER D. (1991). L'enfant handicapée au
village, Edition handicap.
· OUVRAGES GENERAUX
1- DOGBE Y. E. (1983). Lettre ouverte aux pauvres
d'Afrique, Lomé, Edition Akpagnon.
2- CHARMES J. (1983). Vers un nouveau concept de
population active : l'emploi informel, communication
présentée au colloque chaire Quetelet en 1990,
organisé par l'Institut de Démographie UCL et le CIDEP, Paris,
l'harmattan.
3- République Togolaise, (1992). Constitution de la
Cinquième République Togolaise, article 33, Lomé,
Editogo.
4- Nations Unies, (1998).ABC des Nations Unies, New
York
5- Nations Unies, (2004). Chronique des Nations Unies, vol
41, n°4, New York.
6- WARNER C. (1993). Développement, formation et
réalités du tiers monde, communication
présentée au colloque chaire Quetelet en 1990,
organisé par l'institut démographie UCL et le CIDEP, Paris,
l'harmattan.
7- WEHLE B.I. (1993). Réflexion sur l'emploi
informel et la pauvreté urbaine, communication
présentée au colloque chaire Quetelet en 1990,
organisé par l'Institut de Démographie UCL et le CIDEP, Paris,
l'harmattan.
· MEMOIRES
1- COMPAORE C. (1998). Handicapé et
société ; analyse des freins à l'intégration
des handicapés du Burkina-Faso : étude de cas des
handicapés moteurs, mémoire de DEA de sociologie,
Université de Lyon II.
2- KPASSEMBRE G.G. (2006). Les obstacles à la
contribution des personnes handicapées au développement
socioéconomique du Togo : cas des sourds de l'école
Ephphatha de Lomé, mémoire de maîtrise de sociologie,
Université de Lomé.
3- SOULEY M. (2000). Contribution de l'ONG caritas
à la réinsertion sociale et professionnelle des handicapés
physiques au Niger : cas des poliomyélitiques de la commune urbaine
de Niamey, Mémoire de maîtrise de sociologie,
Université de Lomé.
4- TCHAKPANA K.E. (2004). Problématique d'insertion
sociale et professionnelle des personnes handicapées physiques au
Togo : cas des poliomyélitiques formés à l'ONG PAHCS
d'Amlamé, mémoire de maîtrise de sociologie,
université de Lomé.
· SOURCES ELECTRONIQUES
1- www.dfid.uk
2-
www.handica-international.org
3-
www.who-int/nmh/a5817/
ANNEXES : OUTILS DE COLLECTE DES DONNEES
Questionnaire d'enquête
(Destiné aux personnes
handicapées)
Date :...........................................................
Quartier :
......................................................
Association/groupement :
.............................................
Section I : Identification
N° D'ORDRE
|
QUESTIONS ET FILTRES
|
MODALITES ET CODES
|
PASSER A
|
Q101
|
Votre sexe
(noter sans poser la question)
|
- Masculin ..................1
-Féminin.....................2
|
|
Q102
|
Quel âge avez-vous ?
|
-[15-25[.........................1
-[25-35[.........................2
-[35-45[.........................3
-[45 et plus.....................4
|
|
Q103
|
Quelle est votre situation matrimoniale ?
|
-Célibataire...................1
-Marié(e).......................2
-Divorcé(e).....................3
-Veuf(ve).......................4
|
|
Q104
|
Quelle est votre niveau d'instruction ?
|
-Néant..........................1
-Primaire.......................2
-Secondaire....................3
-Supérieur......................4
|
|
Q105
|
Quelle formation professionnelle avez-vous
reçue ?
|
-Sérigraphie....................1
-Cordonnerie...................2
-Pâtisserie.......................3
|
|
Q106
|
Type de Handicap
(noter sans poser la question)
|
-Membres inférieurs...........1
-Membres supérieurs..........2
|
|
Section II : Rééducation et vie
pratique
N° D'ORDRE
|
QUESTIONS ET FILTRES
|
MODALITES ET CODES
|
PASSER A
|
Q201
|
A quels problèmes votre handicap vous expose t-il au
quotidien ?
|
-Discrimination..................1
-Déplacement...................2
-Adaptation à la vie
pratique...........................3
|
|
Q202
|
Avez-vous eu besoin d'une rééducation dans le
cadre de votre formation ou dans l'exercice de votre métier ?
|
-Oui...............................1
-Non...............................2
|
Q301
|
Q203
|
De quel type d'aide avez-vous eu besoin ?
|
-Massage.........................1
-Pose de prothèse................2
-Pose d'orthèse..................3
-Béquille.........................4
-Autres (à préciser).............5
|
|
Q204
|
Comment jugez-vous votre situation actuelle ?
|
-Mieux qu'avant................1
-Pareille qu'avant...............2
-Encore plus grave..............3
|
|
Q205
|
Qui a pris en charge votre rééducation
|
-Vous-même.....................1
-Vos parents......................2
-Autre (à préciser)..............3
|
|
Section III : Formation / Apprentissage
N° D'ORDRE
|
QUESTIONS ET FILTRES
|
MODALITES ET CODES
|
PASSER A
|
Q301
|
Quelle est votre statut dans l'atelier ?
|
-Patron........................1
-Associé.....................2
-Apprenti.....................3
|
Q303
|
Q302
|
Exercez-vous le métier de votre formation ?
|
-Oui...........................1
-Non...........................2
|
|
Q303
|
Quel est le délai réglementaire de votre
formation ?
|
-Deux ans.....................1
-Trois.........................2
-Plus de trois ans............3
|
|
Q304
|
Les personnes handicapées arrivent-elles à
respecter ce délai ?
|
-Oui...........................1
-Non...........................2
|
Q306
|
Q305
|
Quel temps supplémentaire font-elles ?
|
-Un an........................1
-Deux ans.....................2
-Trois ans.....................3
-Plus de trois ans............4
|
|
Q306
|
Qui vous assure ou vous a assuré votre
formation ?
|
-Vous-même.................1
-Vos parents..................2
-Autres à préciser............3
|
|
Q307
|
Quelle sont vos rapports avec vos camarades dans
l'atelier ?
|
-Bons..........................1
-Mauvais.....................2
|
|
Q3O8
|
A quels problèmes avez-vous fait face durant votre
formation ?
|
-Discrimination..............1
-Assimilation de la formation.....................2
-Manipulation des outils...3
-Autres à préciser............4
|
|
Section IV : Vie professionnelle et
insertion socio-économique
(Destinée aux patrons et
associés)
N° D'ORDRE
|
QUESTIONS ET FILTRES
|
MODALITES ET CODES
|
PASSER A
|
Q401
|
Quel métier exercez-vous ?
|
-Sérigraphie..................1
-Cordonnerie................2
-Pâtisserie....................3
|
|
Q402
|
Depuis combien de temps l'exercez-vous ?
|
-Un an........................1
-Deux ans....................2
-Trois ans.....................3
-Plus de trois ans............4
|
|
Q403
|
Depuis combien de temps avez-vous obtenu votre
diplôme ?
|
-Un an........................1
-Deux ans.....................2
-Trois ans et plus............3
|
|
Q404
|
Quelles difficultés avez-vous rencontré dans la
mise en place de votre atelier ?
|
-Financières..................1
-Matérielles..................2
-techniques...................3
|
|
Q405
|
Avez-vous eu besoin d'aide ?
|
-Oui...........................1
-Non...........................2
|
Q410
|
Q406
|
Qui vous a apporté cette aide ?
|
-Parents/Proches............1
-ONG/Association
(à préciser) ...................2
|
|
Q407
|
De quelle nature à été cette
aide ?
|
-Financière...................1
-Matérielle...................2
-Technique...................3
|
|
Q408
|
A-t-elle été suffisante ?
|
-Oui...........................1
-Non...........................2
|
Q410
|
Q409
|
Que vous a t-il manqué ?
|
-Appui financier.............1
-Appui matériel..............2
-Appui technique............3
|
|
Q410
|
A combien peut-on estimer votre revenu mensuel ?
|
-Moins de 10.000 FCFA...1
-[10.000- 20.000 FCFA[...2
-[20.000 FCFA et plus......3
|
|
Q4O11
|
Pouvez-vous dire qui vous permet de vous prendre en
charge ?
|
-Oui...........................1
-Non...........................2
|
|
4012
|
Qu'attendez-vous de l'Etat et des associations ?
|
|
|
Guide d'entretien
(Destiné aux responsables de HI, des
associations et groupements)
1-Quelle sont les difficultés auxquelles sont
confrontées les personnes handicapées dans
le cadre de leur insertion socioprofessionnelle au
Togo ?
2-Quelle est votre part de contribution en matière de
rééducation des personnes
handicapées ?
3-Participez-vous aussi à leur formation ?
4-Quelle sont vos stratégies de suivi dans le cadre de
l'insertion socioprofessionnelle des personnes handicapées ?
5-Pensez-vous que vos objectifs sont atteints ?
6-Quelles difficultés rencontrez-vous ?
7-Quelles sont vos perspectives ?
8-Qu'attendez-vous de vos partenaires et du Gouvernement
Togolais ?
TABLE DES MATIERES
Introduction
................................................................................
6
Première partie : les cadres de la
recherche......................................... .10
Chapitre premier : cadre théorique et
conceptuel................................. ..11
1.1. Justification du choix du
sujet...................................................12
1.2. Problématique
.................................................... ...............12
1.3.
Hypothèses........................................................................
17
1.4.
Objectifs...........................................................................
18
1.4.1. Objectif
général..................................................................
18
1.4.2. Objectifs
spécifiques............................................................
18
1.5. Revue de la
littérature...........................................................
19
1.5.1. Place des personnes handicapées dans la
société et nécessité d'un cadre juridique pour leur
protection......................................................... 19
1.5.2. Rôle de la rééducation et de la
formation dans le processus de l'insertion socioprofessionnelle d'une personne
handicapée................................... 24
1.5.3. Quelles politiques et stratégies pour une
réussite de l'insertion sociale, économique et professionnelle
des personnes handicapées ?............................ 26
1.6. Définition des
concepts...............................................................................
31
Chapitre deuxième : description de la zone
d'étude et présentation de Handicap
International......................................................................................................
34
2.1. Description de la zone
d'étude..................................................................
34
2.1.1. Situation de la ville de
Lomé..................................................................
34
2.1.2. Caractéristiques
démographiques...........................................................
34
2.1.3. Emploi et
pauvreté..................................................................................
35
2.1.4. Education et formation
professionnelle.................................................. 35
2.1.5. Problèmes prioritaires auxquelles sont
confrontées les personnes handicapées au
Togo.........................................................................................
36
2.2. Présentation de Handicap
International..................................................... 36
2.2.1.
Historique...............................................................................................
36
2.2.2.
L'objectif................................................................................................
37
2.2.3. La
stratégie.............................................................................................
37
2.2.4 Les axes ou domaines
d'intervention...................................................... 37
2.2.5. Les
perspectives.....................................................................................
38
Chapitre troisième : Cadre
méthodologique......................................................40
3.1. La recherche
documentaire.........................................................................40
3.2. Le
questionnaire..........................................................................................40
3.2.1. Univers
d'enquête....................................................................................41
3.2.2.
L'échantillonnage.....................................................................................41
3.2.3. Administration du
questionnaire..............................................................42
3.3. Sélection et justification des
variables........................................................43
3.3.1. Les variables
indépendantes.....................................................................43
3.3.2. La variable
dépendante............................................................................45
3.4. Les
indicateurs............................................................................................46
3.5. L'approche
qualitative............................................................................46
3.5.1. L'entretien individuel
approfondi...........................................................47
3.5.2
L'observation..........................................................................................47
3.6. Le
pré-test...................................................................................................47
3.7. Traitement des
données..............................................................................48
3.8. Les difficultés
rencontrées..........................................................................48
Deuxième partie : présentation, analyse des
données et interprétation des
résultats..............................................................................................................50
Chapitre quatrième : Présentation et analyse
des données.................................51
4.1. Caractéristiques sociodémographiques des
enquêtés..................................51
4.2. Rééducation et vie
pratique.........................................................................54
4.3. Formation ou
apprentissage.........................................................................58
4.4. Vie professionnelle et insertion
socio-économique.....................................62
Chapitre cinquième : Interprétation des
résultats...............................................68
5.1. Les personnes handicapées motrices de
Lomé doivent mener une lutte permanente contre la marginalisation
et pour la survie......................................68
5.2. Rééducation et aptitude à
l'apprentissage d'un métier................................69
5.3. L'apprentissage d'un métier : une voie
d'insertion socioprofessionnelle...71
5.4. L'appui à l'insertion
socioprofessionnelle...................................................73
5.5. Les difficultés rencontrées par les
Associations oeuvrant en faveur des personnes
handicapées........................................................................................75
5.6. Importance de l'insertion
professionnelle....................................................75
5.7. Esquisse de quelques
perspectives...............................................................77
5.7.1. Que peut et doit faire
l'Etat ?....................................................................77
5.7.2. Quels efforts doit encore accomplir Handicap
International ?..................79
·
CONCLUSION.........................................................................................80
·
BIBLIOGRAPHIE....................................................................................84
·
ANNEXES................................................................................................87
* 1 Ancienne directrice du
programme pour personnes handicapées et du troisième âge du
Ministère des affaires sociales et de la promotion féminine au
TOGO (1998) en avant-propos du rapport d'enquête sur la situation des
personnes handicapées au Togo organisé par HANDICAP INTERNATIONAL
en 1998.
* 2 Ancienne ministre de la
Santé au TOGO (2005) en avant-propos du document de la politique
nationale de réadaptation élaborée en 2005.
* 3 OMS: Disability, including
prevention, management and rehabilitation (2006).
* 4 Epidémiologie du
handicap, étude fonctionnelle d'une population, Florès, Minaire,
1985.
* 5 FNUAP, dépliant 7.1,
Une population urbaine faible.
* 6 Ce total de 20 personnes
rassemble seulement ceux qui ont eu besoin d'une rééducation.
Ceci est valable pour les tableaux 10 et 11.
* 7 Ce total de 17 rassemble
les patrons ou les associés des ateliers et qui exercent
déjà leur métier. Ceci est valable pour les tableaux
19 ; 20 ; 21 ; 22 ; 23 ; 24 ; 25 ; 26 et
27.
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