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L'analyse de la corrélation de l'intermédiation bancaire sur la croissance économique du Rwanda. période 1990-2009. approche économétrique

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par Jean Léon SHUMBUSHO
Université Libre de Kigali (ULK) - Licence en Economie 2010
  

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CHAPITRE 2 : INTERMEDIATION BANCAIRE AU RWANDA

Quand on parle de l'intermédiation, on sous entend la fonction des intermédiaires financiers qui recueillent des ressources et mettent des fonds à disposition des tiers. Pour notre cas, les banques qui, étant des entreprises effectuant pour le compte d'autrui paiements et recettes, fait l'escompte, achète et revend des valeurs boursières, accorde des prêts, etc sont considérées comme ces intermédiaires financiers.

Ce chapitre concerne l'analyse et l'évolution de la marge d'intermédiation bancaire, de la masse monétaire et du niveau des crédits octroyés au secteur privé dans le cas du Rwanda.

Sur base d'une théorie que nous venons de développer dans le chapitre précédent, il sera question dans le présent chapitre de pouvoir atteindre nos objectifs et de vérifier notre première hypothèse.

A partir des données chiffrées de la Banque Nationale du Rwanda (BNR), on va analyser l'évolution de ces facteurs ci-hauts cités prouvant le niveau de l'intermédiation bancaire pendant notre période d'étude.

Quand on parle de l'intermédiation bancaire on sous-entend d'un ajustement des besoins et des capacités de financement se traduisant par l'intervention d'un système bancaire ou des institutions financières bancaires.

Le système bancaire : est un ensemble des banques et autres établissements financiers qui entretiennent des relations financières des créances et d'engagements les uns vis-à-vis des agents non financiers.37

Les institutions financières bancaires : il s'agit essentiellement des certaines banques
spécialisées, des caisses d'épargne, des institutions bancaires de financement de
l'habitat social, et plus généralement de tous les établissements bancaires qui

37 MATHIS, J. : « Monnaie et banque en Afrique francophone », Universités francophones, Edicef, 1992, p.12

collectent des dépôts autres que ceux qui sont payable à vue et transférables par chèque.38

Les institutions financières non bancaires : ce sont des établissements qui ne reçoivent pas des dépôts du public, mais qui participent d'une certaine manière au financement de l'économie. 39

2.1. L'EVOLUTION DU SYSTEME BANCAIRE RWANDAIS

Contrairement à certains pays africains qui ont eu leurs premiers établissements bancaires au 19ème siècle (Exemple Nigéria en 1892), le premier établissement n'est apparu au Rwanda que dans la 2ème moitié du 20ème siècle et plus précisément le 09 avril 1963. Il s'agit de la banque commerciale du Rwanda (BCR).

Avant 1960, le système monétaire du Rwanda était intimement lié à celui du Congo et du Burundi car ces trois pays ont évolué dans un système monétaire commun.

Ils avaient une monnaie commune émise par un institut d'émission commun. Le privilège d'émission de la monnaie unique fût exercé respectivement par la Banque du Congo du 07 juillet 1911 au 30 Juin 1952 ; la banque centrale du Congo Belge et du Rwanda Urundi du 1er Juillet 1952 au 3 juin 1960 (date d'accession à l'indépendance du Congo), la Banque d'émission du Rwanda et du Burundi du 21août 1960 au 1er janvier 1964. Ce régime monétaire commun a porté un grand préjudice au développement économique du Rwanda, par le fait que toutes les institutions bancaires communes ont été installées en dehors du territoire rwandais soit au Congo (à Léopoldville), soit au Burundi (à Bujumbura).

Le système bancaire moderne n'émergea au Rwanda qu'avec la création de la Banque Nationale du Rwanda (BNR), autorité de tutelle du système, par la loi du 24 avril 1964 et son entrée en fonction le 19 mai 1964, une année après la naissance de la première banque commerciale à savoir la BCR.

Peu après, deux autres banques commerciales ont vu le jour. Il s'agit de la Banque
continentale Africaine au Rwanda (BACAR) créée en mars 1983. Aussi quatre

institutions financières ont vu le jour : la Caisse d'Epargne du Rwanda (CER) créée en juin 1963, la Banque Rwandaise de Développement (BRD) créée en 1967, les Banques populaires créées en Août 1975 et la Caisse Hypothécaire du Rwanda (CHR) créée en 1975.

En somme, le système bancaire rwandais comprenait, à la veille du génocide d'avril 1994, trois banques de dépôts (BCR, BK, BACAR) et trois institutions financières bancaires supra mentionnées à l'exception de la Caisse d'Epargne du Rwanda qui avait arrêté ses activités en octobre 1993.

La guerre et le génocide d'avril 1994 ont complètement ébranlé l'économie rwandaise en général et particulièrement le système bancaire. Au sortir de ces événements malheureux et à la reprise de l'activité économique, la situation financière de pas mal d'établissements était fragilisée à tel enseigne qu'il a fallu adopter des plans de redressement allant jusqu'à trois ans pour certains d'entre eux présentant des insuffisances de provisions et des fonds propres.40

Malgré une situation économique d'après guerre difficile, il est heureux de constater que d'autres nouvelles banques commerciales ont vu le jour. Aujourd'hui, au Rwanda on compte 11 banques commerciales à savoir : La Banque de Kigali (BK), la Banque Rwandaise de Développement (BRD), Fina Bank Rwanda, Compagnie Générale des Banques (COGEBAQUE), la Banque Commerciale du Rwanda (BCR), Ecobank Rwanda, Banque de l'habitat du Rwanda (BHR), Banque Populaire du Rwanda (BPR), Urwego Opportunity Microfinance Bank (UOMB), Access Bank et Kenya Commercial Bank (KCB).41

2.2. EVOLUTION DE LA MARGE D'INTERMEDIATION BANCAIRE

Comme nous l'avons souligné dans le chapitre précédent, nous avons remarqué que la marge d'intermédiation bancaire n'est qu'une marge d'intérêts générés par les banques suite à leurs activités journalières, au cours de ce sous-point nous allons décrire l'évolution de cette marge d'intérêts. Rappelons que cette dernière est déterminée à partir de l'écart entre les taux d'intérêt débiteur et créditeur. Et, c'est

40 BNR : « Rapport d'activité1964-1999 », Kigali, avril 1999, p.27

41 http://www.bnr.rw/supervision/bankregis16.48ter.aspx/ visité le 21 Octobre 2010

grâce à cet écart, qui est généralement bénéfique et connu sous le nom de spread, que les banques s'en évoluent.

2.2.1. Historique du taux d'intérêt au Rwanda

Avant Février 1981, las autorités rwandais exerçaient une action régulatrice sur les taux et sur les autres conditions de renumérotions de fond collectes par le système financier en se référant à l'article 11, de la loi du 14 Juillet 1964 sur le contrôle des banques. Il stipulait que « le ministère des finances pouvait, sur proposition de la BNR, fixer un taux maxima, soit un taux minima pour les intérêts et commissions applicables à certaines catégories d'opération spécifiquement désigné ».

Par suite l'article 68 du décret-loi n°06/81 du février 1980 portant réorganisation de la BNR a autorisé cette dernière à fixer des taux d'intérêts et commissions que les institutions financières étaient autorisées à prélever sur leurs prêts, avances et autres opérations de crédit ainsi que des taux d'intérêts qu'elles sont autorisés à verser sur les différentes catégories de dépôt.42

Avant l'avènement de la réforme financière au Rwanda, de 1990 les conditions générales applicables par les banques à leurs clients étaient définies d'une manière exhaustive par la BNR et leur application était imposée à l'ensemble des institutions concernées. Les taux d'intérêts ont, depuis, été administrés les seules activités jugées appropriées dont notamment l'agriculture et l'exploitation, dans le cadre de marges de fluctuation fixées par la Banque Nationale du Rwanda. Par les instructions n°02/90 du novembre 1990 et celle du 10 Juin 1992, le taux d'intérêt créditeur minimum a été fixé à respectivement à 6%,9% et 12% l'an pour tous les dépôts à terme d'un an étaient fixé librement par les institutions financières.

Le taux débiteur maximum a été fixé respectivement à 12%,19% et 15% pour tous les crédits accordés par les institutions financières. Par l'instruction de la BNR n°1/96, ce dernier taux a lui-même été aboli le 21 mai 1996, les taux d'intérêts créditeur et débiteur devenant ainsi totalement négociables entre banque et client.43 Depuis, le taux est négociable.

42 BNR: «Rapport annuel 2005», p.11

43 Idem, p.12

2.2.2. Analyse sur l'évolution da la marge d'intermédiation bancaire

On peut analyser l'évolution de la marge d'intermédiation bancaire en se servant du tableau ci-dessous montrant la variation du taux débiteur et celle du taux créditeur, et leur écart « spread » qui servira la compréhension de la rentabilité du système bancaire :

Tableau 1 : Evolution du taux débiteur, taux créditeur et leur écart « spread » (en pourcentage)

Année

Taux d'intérêt
débiteur

Taux d'intérêt
créditeur

Spread

1990

16.67

10.00

6.67

1991

19.00

12.00

7.00

1992

15.00

9.00

6.00

1993

15.00

9.00

6.00

1994

15.00

9.00

6.00

1995

17.95

12.12

5.83

1996

18.44

11.26

7.18

1997

16.22

9.97

6.25

1998

17.13

9.05

8.08

1999

16.84

8.87

7.87

2000

16.99

10.11

6.88

2001

17.29

10.18

7.11

2002

16.37

9.02

7.35

2003

17.05

9.43

7.62

2004

16.48

9.39

7.09

2005

16.08

8.01

8.07

2006

16.07

8.29

7.78

2007

16.19

6.77

9.42

2008

16.51

6.72

9.79

2009

15.77

8.54

7.23

 

Source : BNR, Département de recherche et analyse économique, 2010

Graphique 1 : Evolution la marge d'intérêts bancaires « Spread » face aux taux d'intérêts débiteur et créditeur (en %)

Année d'observation

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

20

18

16

14

12

10

8

6

Variation du Taux

4

2

0

Debitaur Créditeur spread

Source : Fait par nous même sur base du tableau 1

Pour mieux comprendre cette évolution de la marge d'intermédiation bancaire face aux taux d'intérêts créditeur et débiteur, il est nécessaire de rappeler ce que c'est les taux créditeurs et les taux débiteurs :

Les taux d'intérêts créditeurs sont les taux d'intérêts aux ressources des institutions financières. Ils sont librement débattus contre les institutions financières et les déposants.

Concernant les taux débiteurs, ils sont les taux d'intérêts appliqués aux crédits consentis par les institutions financières aux agents économiques non financiers. Au Rwanda, les taux d'intérêts débiteurs ne varient pas souvent et ils sont maintenus à un niveau beaucoup plus élevé. Ils varient d'une banque à l'autre.

Pour la marge d'intermédiation bancaire, il a été calculé comme un écart entre le taux d'intérêt débiteur et le taux d'intérêt créditeur, et cet écart est connu sous le nom de « Spread ».

Cela signifie que les banques commerciales jouent avec le taux d'intérêt débiteur du jour à autre afin d'éviter de tomber en faillite. Autrement dit, la marge d'intérêts bancaires varie en fonction des crédits octroyés à l'économie.

Au cours de la période de 1990 à 1994 les taux d'intérêts créditeur et débiteur ont été caractérisés par une situation presque stagnante sauf la variation enregistrée en 1991 passant de 10% en 1990 à 12% en 1991 du taux créditeur et passant de 16.67% en 1990 à 19% en 1991 du taux débiteur, et ils ont resté constants de 9% du taux créditeur et 15% du taux débiteur pour les années 1992,1993 et 1994. Cette situation a entrainé une situation qui n'est pas assez significative du coté de la marge d'intermédiation bancaire suite au ralentissement de la production et à la situation de la guerre déclenchée en 1990.

C'est en date du 20 mars 1995, par l'instruction n°02/95 la BNR a libéralisé les taux d'intérêts créditeur, débiteur à l'exception du taux minimum de 10% sur les dépôts à un mois de durée initiale. Ce dernier a été lui-même aboli le 1er Juin 1996, les taux créditeur devenant totalement négociable entre banques et clients.44

Pendant cette période le taux débiteur était de 17.95% en 1995, de 18.44% en 1996, de 16.22 en 1997, de 17.13% en 1998 et de 16.84% en 1999, soit un accroissement de 2.85% contre celle du taux créditeur de 1.2%, c'est-à-dire 12.12% en 1995, 11.26% en 1996, 9.97% en 1997, 9.05% en 1998 et de 8.87% en 1999. Cette situation a permet un accroissement de 6.81% de la marge d'intermédiation bancaire expliqué surtout par l'accroissement des dépôts des banques commerciales.

La période de 2000 à 2005 : la tendance à la hausse du taux créditeur en 2000 à 10.11% soit une augmentation de 12.70% qui n'était pas proportionnelle à celle du taux débiteur c'est-à-dire 16.99% équivaut à un accroissement de 0.89%, a provoqué une chute de Spread de 12.58%. Mais, la diminution du taux créditeur dès 2001 à 2005 de -4.26% en moyenne, a permet un accroissement en moyenne de la marge d'intermédiation bancaire de 3.45% pour la même période.

Au cours de la période 2006-2008, on observe une hausse continue de la marge d'intermédiation bancaire due à la baisse du taux créditeur continue.

44 BNR: «Rapport annuel 1996», p.21

Cette augmentation du taux créditeur a été provoquée par la hausse des dépôts de 14.6% entre 2006 et 2007. Les dépôts à terme ont augmenté 13.5%, tandis que les dépôts en devises ont enregistré une croissance 15.9% en 2008.45

En 2009, la chute de spread de (-26.15%) a été la suite de l'accroissement de 27.1% du taux créditeur contre une diminution de (-4.48%) du taux débiteur, ces variations sont calculées aux taux de 2008. Tous ces brusques changements ont été l'effet de la crise financière économique mondiale de 2008.

2.3. EVOLUTION DE LA MASSE MONETAIRE M2

La politique monétaire au Rwanda est définie comme un outil essentiel dont disposent les autorités publiques, pour la réalisation d'une croissance économique saine et soutenue et la préservation recherchée des équilibres macro économiques, la politique monétaire fait l'objet au Rwanda, d'ajustement poursuivis. En maintenant, le rythme de la création monétaire constamment compatible avec celui de la croissance économique nominale, elle permet de situer en permanence le taux de liquidité de l'économie à son niveau jugé optimum, d'éviter, ainsi , l'apparition de pressions inflationnistes d'origine monétaire exagérées et d'assurer en conséquence, la stabilité monétaire recherchée.46

Cette création monétaire par le système bancaire et financier peut se faire par trois manières comme le wikipédia, l'encyclopédie libre en précise :47

? De la monnaie scripturale bancaire

La monnaie banque centrale déposée sur un compte bancaire reste utilisable aussi facilement que si elle était en poche : lorsqu'un client A, disposant d'un compte dans un établissement financier F, souhaite verser de l'argent à un autre client B, il lui suffit d'informer la banque (par un chèque, une communication électronique par carte bancaire, ou tout autre moyen) qu'elle doit diminuer le compte de A et augmenter le compte de B de la même somme. La compensation permet au mécanisme de fonctionner aussi si B est client d'un autre établissement financier.

45 MUREGO.S; «Analyse de l'impact du PIB, taux d'intérêt créditeur, inflation sur l'Epargne national au Rwanda», inédit, p.41

46 BNR: «Rapport annuel 2003», Page 13

47 http://fr.wikipedia.org/wiki/Création monétaire visité le 29 Novembre 2010

· Création de monnaie scripturale par les dépôts, destruction par les retraits

Un simple dépôt de billets dans une banque crée de la monnaie scripturale, pour le montant ajouté au crédit du client.

Or, dans ce cas, les billets de banque de la banque centrale qui ont été déposé n'ont pas disparu pour autant. La quantité de monnaie totale en circulation a doublé. La banque peut utiliser comme elle l'entend les billets qui sont en dépôt chez elle, pour autant qu'elle respecte la possibilité pour le client de retirer son argent dans le délai convenu (à tout moment et immédiatement pour un dépôt à vue, notamment).

· Création de monnaie scripturale par les emprunts, destruction par les remboursements

Lorsqu'une banque reçoit un dépôt de monnaie banque centrale, elle inscrit la somme au crédit de son client et parallèlement elle augmente son passif, les deux opérations signifiant d'un point de vue comptable que la banque a une dette envers le client et les moyens de le rembourser.

La monnaie correspondante disparaît au fur et à mesure que le compte du client diminue suivant l'échéancier de remboursement prévu, tandis que parallèlement le montant inscrit au passif de la banque diminue.

L'évolution de la masse monétaire au cours de la période allant de 1990-2009 est expliquée par des raisons différentes telles que : le recours important de l'état au financement bancaire, l'augmentation des avoirs extérieurs nets.

Le tableau ci-dessous montre l'évolution de la masse monétaire au cours de la période 1990-2009 :

Tableau 2 : Evolution de la masse monétaire

 
 

Année

M2 en milliards de
Frw

Année

M2 en milliards de
Frw

1990

31.9

2000

119.5

1991

33.7

2001

130.7

1992

37.9

2002

146.7

1993

38.0

2003

167.5

1994

32.2

2004

185.1

1995

62.6

2005

218.4

1996

69.9

2006

285.7

1997

90.2

2007

375.3

1998

91.98

2008

384.1

1999

98.1

2009

402.0

 

Source : BNR, Département de recherche et analyse économique, 2010

Graphique 2 : Evolution de la masse monétaire fin de période (en milliards de Frw)

 

450 400 350 300 250 200 150 100 50

0

 
 
 

M2 en milliards de Frw

 

Variation de M2

 
 
 
 
 

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Années

Entre 1990-1993, la masse monétaire a connu une croissance de 19.06%, avant de fléchir de 15.14% en 1994. La dévaluation de 40% du Frw par rapport au dollar intervenue en novembre 1990 a certainement contribué à cette croissance de la masse monétaire en 1991 par le biais de la contre valeur des avoirs extérieurs en monnaie locale. Ces derniers ont subi un accroissement de 324.45% passant de 2.82 à 11.95 milliards de Frw au cours de la même période. La plus forte croissance observée entre 1991 et 1992 (12.36%) est liée en grande partie à l'accroissement de l'agrégat M1 qui a progressé de 21.25% contre 1.95% de la quasi-monnaie.

Après l'année 1994 qui a vue l'effondrement de l'économie du pays, la masse monétaire a connu une expansion de 63.6% en 1995, avant de revenir à une croissance plus modérée de 11.50% en 1996.

La forte expansion observée en 1995 est la conséquence de la dévaluation du Frw de l'ordre de 40% à fin Mars 1995 par rapport à fin février 1995 avec le passage du régime de taux de change fixe au taux de change flottant, la reprise des activités de production et des concours bancaires à l'économie, ainsi que les décaissements d'aides et prêts étrangers qui ont permis la reconstitution des avoirs extérieurs.48

Entre 1996 et 1997, cette période a connu une hausse de 29.06%, à fin 1998, elle s'est modérément accrue de 2.02%. En 1999, elle s'est accrue de 6.59%, de 21.86% en 2000 et de 8.56% en 2001, suite à la progression des créances nettes sur l'état, consécutives aux importants tirages effectués par le trésor sur ses dépôts à la BNR.49

En 2002 cette année a connu une hausse de 12.24% l'essentiel de cette expansion monétaire s'explique par le recours important de l'Etat au financement bancaire, suite à l'insuffisance de ses recettes fiscales et l'irrégularité des financements extérieurs.50

En 2003, l'évolution de la situation monétaire a été déterminée par l'évolution des besoins de financement de l'économie en général et de ceux de l'Etat en particulier. Ces derniers ont été particulièrement ressentis, consécutivement à la nécessité de financer les activités spécifiques dans le domaine politique liées à la fin de transition.

48 BNR : « Rapport annuel 1993-1996 », Kigali, p.26

49 BNR : « Rapport annuel 2001 », Kigali, p.82

50 BNR : « Rapport annuel 2002 », Kigali, p.32

De ce fait l'augmentation de la masse monétaire a dépassé l'objectif de 9.2% prévu par le programme monétaire de l'année 2003.

Selon le rapport annuel de la BNR 2004, entre décembre 2003 et décembre 2004, la mase monétaire s'est accrue de 11.9%. Entre décembre 2004 et décembre 2005, la masse monétaire a augmenté de 10.47%. Ce taux est le résultat de l'accroissement des avoirs extérieurs nets et de l'accélération dû à l'économie.51

Entre décembre 2005 et décembre 2006, la masse monétaire est passée de 218.4 à 286.0, soit une augmentation substantielle de 31,1% tirée essentiellement de l'accroissement rapide des dépôts. Ces derniers ont variées sur un taux de 64.7% de dépôts à terme et 35.5% de dépôts en devises.52

La masse monétaire est passée de 286,0 à 375,1 milliards de FRW entre 2006 et 2007, soit une augmentation substantielle de 31,2%. Parmi les facteurs de l'augmentation de la masse monétaire, on peut citer le niveau de l'activité économique (croissance de 6,3%), l'augmentation des dépenses publiques, (+29,7% par rapport à l'année précédente) mais aussi amélioration probable du taux de bancarisation.53

Les développements monétaires au cours de l'année 2009 indiquent une décélération globale dans l'expansion monétaire résultant des développements en crédit domestique total et dans les avoirs extérieurs nets du système bancaire. Antérieurement 2009, l'économie rwandaise a été caractérisé par augmentation significative en agrégats monétaire. La part proportionnée des dépôts à terme en réserves M2 a augmenté légèrement de 35.3% en 2008 à 35.5% en 2009.54

2.4. LE NIVEAU DES CREDITS OCTROYES AU SECTEUR PRIVE

Le soutient de l'économie du pays en lui accordant des crédits nécessaires à son fonctionnement suivant les critères d'éligibilité est l'une des missions du secteur bancaire. En matière de financement de l'économie, le secteur bancaire rwandais est dominé par les banques des dépôts ; celles-ci ne parviennent pas à financer les investissements, compte tenu de leurs ressources limitées. Il se pose alors un

51 BNR : « Rapport annuel 2004 », Kigali, p.44

52 BNR: «Rapport annuel 2007», Kigali, p.46

53 Idem, p.49

54 BNR: «Annual Report 2009», Kigali, p.44

problème délicat, celui de pouvoir disponibiliser les moyens de financement non seulement pour le court terme, mais aussi pour le moyen et le long termes. C'est dans ce cadre que l'intégration du marché du crédit bancaire dans les modèles de financement des investissements productifs est donc essentielle à la promotion et à la prospérité des affaires.

2.4.1. Politique de crédit au Rwanda

La politique du crédit au Rwanda se caractérise généralement par deux objectifs à savoir :

- La volonté de développer l'implantation des structures et des mécanismes bancaires dans tous les pays dans un souci d'une plus juste répartition de la richesse nationale.

- Le désir d'encourager les investissements dans les secteurs jugés prioritaires pour l'expansion de l'économie rwandaise.

La politique du crédit au Rwanda, est de la compétence de la BNR pour atteindre ces objectifs cités ci haut, elle utilise les instruments de crédit tels que les que les effets de commerce et les bons de trésor par moyen de virement en compte et chèque, etc.

Dans sa politique de réglementation de crédit, la BNR a un rôle de définir la politique monétaire du pays. Cette politique vise en particulier à préciser les règles que le système bancaire et financier doit respecter dans l'intérêt général de l'économie.

La BNR comme toute banque centrale a pour souci notamment, d'assurer la sécurité et la liquidité des emplois du système bancaire rwandais, mais encore de contrôler la masse des crédits distribués.55

55 BNR : « Rapport annuel 1999 », Kigali, juin 2000, p.55

2.4.2. L'évolution des crédits octroyés au secteur privé

Tableau 3 : Crédits au secteur privé en milliards de Frw

Année

Crédits au secteur
privé en milliards
de Frw

Année

Crédits au secteur
privé en milliards
de Frw

1990

18.7

2000

60.7

1991

15.6

2001

76.5

1992

12.9

2002

85.5

1993

15.8

2003

120.2

1994

18.9

2004

131.0

1995

10.7

2005

165.3

1996

28.7

2006

211.0

1997

29

2007

257.4

1998

45.3

2008

340.0

1999

55

2009

334.3

 

Source : BNR, Département de recherche et analyse économique

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Années

Credits octroyes en
milliards de Frw

400

350

300

250

200

150

100

50

0

Graphique 3 : Evolution du niveau des crédits octroyés au secteur privé

Comme le graphique et le tableau ci-hauts les montrent, il ya eu en général une augmentation continue du niveau des crédits octroyés au secteur privé, cette augmentation est de 20.78% en moyenne au cours de la période 1990-2009.

Pour mener à bien cette mission, les instruments utilisés par la BNR au fur du temps, ont évolué selon les orientations de la politique économique du gouvernement. Ainsi, avant l'année 1990, la BNR a mené une politique monétaire basée sur le contrôle direct du crédit.

L'entrée en vigueur du premier programme d'ajustement structurel en novembre 1990 a amorcé l'introduction progressive des instruments indirects de la politique monétaire.

L'année 1995, correspondant à des grandes réformes économiques, a marqué un tournant décisif dans la conduite de l'économie nationale. Depuis lors, la BNR mène une politique de contrôle de la masse monétaire utilisant les instruments indirects qui sont :

· Le taux de refinancement

· La réserve obligatoire

· Les interventions de la BNR sur le marché monétaire

Malgré la croissance rapide du crédit entre 2002 et 2007, la part du crédit total du système bancaire a plutôt baissé. Cette part est de 42.2% en 2007 contre 43.8% en 2002.56

Contrairement à 23% qui avait été planifié au commencement de l'année 2009, les crédits en souffrance au secteur privé ont tombé à 1.7% par suite du problème de liquidité éprouvé par le système bancaire entre le dernier trimestre 2008 et le deuxième trimestre 2009. Les crédits en souffrance au secteur privé étaient sur une tendance de réduction pendant les trois premiers trimestres de 2009 successivement par 0.5%, 3.3% et 1.2%.

Cependant, du dernier trimestre 2009, en particulier en novembre et décembre, le
crédit au secteur privé avait récupéré de manière significative. Par exemple, entre
septembre et Décembre de 2009, le crédit exceptionnel au secteur privé a augmenté

56 BNR: «Rapport annuel sur la supervision bancaire 1995-2007», Mars 2008, p.16

de 2.65% suivant la confiance regagnée en système bancaire, stimulé par différentes mesures prises par BNR et le gouvernement, qui incluent la réduction du taux de réserve obligatoire de 8 à 5% début 2009, l'introduction du service de refinancement de BNR contre des garanties aussi bien que des dépôts à long terme du gouvernement.57

Le Rwanda n'a pas fait l'exception face à la crise financière économique mondiale de 2008, c'est pourquoi qu'il se présente un chute au cours de l'année 2009. Ce chute n'a pas été très remarqué suite à la raison que la BNR avait pris quelques mesures à la fin 2009, y compris les mesures ci-hauts énoncés, pour faciliter les banques commerciales dans l'octroie des crédits.

57 BNR: «Rapport annuel2009», p.45

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