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Le comportement du consommateur et les films d'horreur

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par Delphine Rouchon
ESC Saint-Etienne - Master 2 Grande Ecole 2011
  

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Chapitre 2 Préconisations

Introduction-

Nous allons relever les facteurs clés de succès de l'industrie du cinéma d'horreur. Et, nous ferons des préconisations à partir de la littérature et de notre terrain.

Nous parlerons des films relatant les légendes urbaines et dans la dernière partie de ce chapitre, nous ferons un point sur le film d'horreur idéal selon les personnes interrogées durant nos entretiens.

Nous avons défini le cinéma d'horreur et éclairé l'industrie du cinéma. Parmi nos hypothèses, celle que le cinéma d'horreur est inspiré des chocs sociaux semble se révéler exacte. La théorie et les résultats obtenus dans l'étude de nos différents terrains tendent vers le même point.

Cependant, il existe de nombreux freins au visionnage d'un film d'horreur. Les préjugés sont coriaces. Ainsi, lors de nos entretiens de groupe auprès d'étudiants qui n'étaient pas accoutumés à ce type de cinéma, nous avons pu remarquer que les premières réactions n'étaient pas positives. Quand nous avons posé notre question d'ouverture : « si on vous dit film d'horreur, à quoi pensez-vous ? », les mots qui revenaient le plus étaient : violent, violence gratuite, sale, psychopathe,...

Face à une classe d'élève de prépa, nous avions à faire à un public qui faisait particulièrement attention à l'image qu'il renvoyait, ce qui explique sans doute qu'il était sur la réserve au premier abord.

Nous n'avons pas rencontré cette difficulté lors de nos entretiens individuels car nous étions face à des fans du genre. L'expression « film d'horreur " résonnait pour eux comme : « se faire peur ", « passer une soirée entre ami ", « voir un film psychologique ", « Tobe Hooper ", « Rob Zombie »...

L'un des défis des réalisateurs de films d'horreur serait de redorer leur image auprès du non public. Seulement, en ont-ils réellement envie ? La plupart semblent viser un marché plus restreint méme si d'autres font des films très populaires comme Wes Craven avec Freddy (Craven, Freddy, les griffes de la nuit, 1984) ou Scream (Craven, Scream, 1996).

A présent, nous n'allons pas nous intéresser aux freins, mais plutôt aux moteurs, en mettant dans un premier temps, en valeur les facteurs clés de succès de l'industrie du cinéma d'horreur.

1 Les facteurs clés de succès du cinéma d'horreur

« Différents facteurs expliquent l'existence de consommateurs potentiels : - La reconnaissance du besoin

- La très faible intensité de ce besoin à l'heure actuelle

- Le manque d'information concernant les produits disponibles

- Les achats effectués auprès de produits concurrents

- Le manque réel de moyens d'achat " (Van Vracem & Janssens-Umflat, 1994, pp. 14-15)

Le but de l'industrie du cinéma d'horreur (comme toutes les industries, d'ailleurs) est de transformer des clients potentiels en clients fidèles.

Nous n'aurons pas la prétention de dresser une liste exhaustive des facteurs clés de succès du cinéma d'horreur. Si c'était possible, on imagine aisément que certains réalisateurs les auraient trouvés et enchaineraient les succès. Or, même les réalisateurs les plus chevronnés connaissent des échecs cuisants : Tobe Hooper, Wes Craven...

Cependant, certaines règles sont connues.

Le facteur clé de succès indéniable du cinéma d'horreur est la peur : « "La peur est un bon marché, continue Christophe Gans. Et ce, quelle que soit la qualité du produit. Même un mauvais film, comme Saw II, dégage d'énormes bénéfices en salles, et encore plus en vidéo." Mais, dans ce cas, il s'agit souvent de productions insipides, à la violence allégée afin d'éviter toute interdiction. "Les Picsou de l'industrie hollywoodienne vendent de l'horreur sans en montrer, se plaint James Gunn, auteur de L'Armée des morts et réalisateur de Horribilis. C'est comme promettre une viande grillée et ne servir que l'odeur.» " (Carrière, 2006). Pourtant les spectateurs répondent présents. Les suites sont un bon filon, elles sont extrêmement critiquées comme on a pu le voir sur le terrain : « les suites, c'est tout le temps la même chose », " t'en vois un, t'as tout vu ", « je préfère les originaux »... et pourtant « je savais que les suites de Souviens-toi l'été dernier ne seraient pas biens, mais je les ai regardées car j'ai aimé le premier ». Le spectateur suit, s'il est harponné par le premier épisode d'une saga, il garde toujours espoir : « franchement, je suis dégoutée d'avoir filé autant d'argent au ciné pour mater les Saw. A chaque fois, je me disais " allez, c'te fois, il va être bien ». Je savais que ça allait être nul, mais j'y allais parce que bon, le 1 était trop bon. J'ai même les 4 premiers en DVD ! "

Facteur clé de succès de notre siècle : la violence et la défaite. Comme nous l'avons vu précédemment, le torture porn est en vogue. « Ce n'est pas pour autant qu'on sort de là rasséréné. Le happy end est passé à la Moulinette. Le ton est défaitiste. Noir, c'est noir. «Comment voulez-vous qu'on garde espoir? se demande Tobe Hooper. L'économie ne profite qu'aux riches, la sécurité de l'emploi n'existe plus, les classes minoritaires sont niées... Regardez ce qui s'est produit à La Nouvelle-Orléans: sait-on seulement ce que sont devenus les milliers d'exilés, sans logement ni argent? Ce n'est pas CNN ou Fox News, transformées en chaînes de divertissement déguisées, qui nous l'apprendront. Maintenir les gens dans l'ignorance, c'est alimenter la peur et le

désespoir.» Mais quel malin plaisir prend donc le public à se repaître de tous ces malheurs? » (Carrière, 2006).

Ce qui nous amène à un troisième facteur clé de succès du cinéma d'horreur : la cohésion avec la société. Nous ne développerons pas plus ce point, car nous en avons déjà longuement parlé dans les chapitres précédents. Cependant, nous pouvons faire une brève analyse des chocs des années 2000 : l'attentat du World Trade Center, la Guerre en Irak, la Crise des subprimes, la Téléréalité qui prend de l'ampleur et cette volonté de devenir célèbre à tout prix, même sans talent, les Fusillades de Columbine (99) et de Virginia Tech (07) qui remettent encore et toujours au gout du jour l'accès trop facile aux armes à feu aux Etats-Unis.

Le dernier phénomène d'actualité est la saga Scream (Craven, Scream, 1996), avec Scream 4 (Craven, 2011) sur nos écrans en avril. Wes Craven nous prouve qu'il est un vrai développeur de franchise. Scream 4, attendu par les fans depuis dix ans est la version moderne de Scream 1 (Craven, 1996). Dans le premier opus, Wes Craven faisait état des facteurs clés de succès des films d'horreur des années 1980 et 1990. Dans le dernier épisode, Scream 4, il décortique les nouvelles formes de consommation du spectateur des années 2000 : il évoque les suites à n'en plus finir, les remakes plus ou moins réussis, le torture porn, les nouvelles règles : en l'occurrence, il n'y aurait (selon lui) plus de règle. Il émet également une violente critique contre la société : recherche de célébrité à tout prix, addiction aux nouvelles technologies, banalisation de la violence...

Le budget est-il un facteur clé de succès aujourd'hui ? A première vue, on a envie de dire oui, puisque la surenchère de violence et de réalisme est passée maître, cependant, quelques exemples prouvent que petit budget peut rimer avec gros cachet : « Deux petits malins, Daniel Myrick et Eduardo Sanchez, tournent, pour 30 000 dollars, un long-métrage dans les bois, où des campeurs sont victimes d'une sorcière qu'on ne verra quasiment pas. Le Projet Blair Witch, avec une recette mondiale de 248 millions

de dollars, devient l'affaire la plus juteuse de toute l'histoire du 7e art. Hollywood, quien était resté au succès phénoménal de Scream et s'enlisait dans d'autres parodies de
slashers, cherche à exploiter ce nouveau filon
. » (Carrière, 2006). C'est également le

cas de Paranormal activity (Oren, 2009) qui a profité de son succès pour tester le filon des suites.

Pour résumé, nous avons trouvé quatre facteurs clés de succès : la peur, la violence, la cohésion sociale, le filon des suites et des remakes. Ces facteurs ne sont pas nécessairement regroupés dans un même film. Bien que Scream 4 (Craven, Scream 4, 2011) soit à la fois un film effrayant, (relativement) violent, et qu'il s'agisse en même temps d'une suite mais également en partie d'un remake.

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