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Le comportement du consommateur et les films d'horreur

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par Delphine Rouchon
ESC Saint-Etienne - Master 2 Grande Ecole 2011
  

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- Le role de la censure

Les films d'horreur sont parfois perçus comme véhicule de violence. En effet, on ne peut nier cet aspect, cependant, il est inhérent au genre, « le film d'horreur est dans la démonstration " (Franck, 2009, p. 2). Avant l'arrivée du cinéma et de la télévision, l'horreur existait : les contes de fée, la mythologie ou tout simplement les religions regorgent d'une imagerie à caractère violent.

L'omniprésence de la violence est vécu comme une menace et est dénoncée par l'Etat : « L'évolution de tous les médias depuis une quinzaine d'années a vu l'arrivée en masse - et même leur généralisation - de contenus présentés de façon répétée et intense, dont le climat d'agression, de sexualisation et de domination des personnes ne peut être ignoré. La violence dans les divers médias, qu'il s'agisse de la radio, de la télévision, de la presse écrite, de la vidéo, des jeux vidéos et plus récemment d'Internet, suscite des débats récurrents à propos de ses effets éventuels sur les spectateurs et lecteurs, en particulier les plus jeunes d'entre eux. " (Brisset, 2002)

Les constats vont même plus loin puisqu'est dénoncé : « le caractère mortel de la montée de la violence dans une société démocratique " (Kriegel, 2002). Cependant, dans ce dernier rapport, il n'est pas question de supprimer les programmes violents, mais uniquement de les rendre inaccessible aux plus jeunes.

Sur le terrain, nous avons noté que l'aspect pédagogique de la censure était plébiscité. Durant les entretiens de groupe, lorsque le thème de la censure était abordé, tout le monde s'accordait à dire : « la censure, c'est bien pour protéger les jeunes ", mais « quand on a 18 ans, on peut regarder ce qu'on veut ". La censure à la télévision donne beaucoup plus matière à polémiquer, puisque certains diront « il n'y a pas assez de censure à la télé, il devrait y en avoir sur les pubs aussi », quand d'autres pensent que la censure à la télévision relève du rôle de l'éducation et qu'ainsi : « la télé, c'est le rôle des parents ".

Les entretiens individuels que nous avons menés vont également dans ce sens. L'un de nos interviewés reprend parfaitement l'idée générale : «Je pense que les recommandations liées à l'âge ne sont pas si mauvaises en France " nous a-t-il dit avant d'ajouter spontanément : « Je suis de ceux qui soutiennent, pour les films mais aussi les dessins animés et les jeux vidéo, que ça n'a aucun effet sur le comportement des jeunes, qui dépend de beaucoup d'autres choses (socialisation, etc). Après, c'est la responsabilité des parents de ne pas montrer n'importe quel film à leur enfant, et de l'avoir préalablement visionné. Sinon, après, on se retrouve avec des gens qui ont peur des pigeons parce qu'ils ont vu Les Oiseaux trop jeunes ! "

Quelqu'un a tout de méme admit que les films d'horreur banalisait la violence, au méme titre que les journaux, la télévision, internet... mais sans pour autant l'engendrer.

Une notion importante émerge de nos entretiens et de nos observations générales : la censure peut être une source de motivation pour le spectateur. L'un des étudiants que nous avons interrogé nous a avoué une chose : « étant petit, je cherchais par exemple à regarder des films qui m'étaient normalement "interdits" ".

Nous avons également eu une expérience similaire : en novembre 2006 sortait Saw 3 (Bousman, 2006) dans les salles françaises. Pour la première fois, un film d'horreur allait être classé X, soit interdit aux moins de18 ans, sans pour autant comporter de scènes à caractère sexuel. Nous sommes allée voir ce film, un samedi soir,

pour la dernière séance, celle de 22h30. Arrivée aux alentours de 21h30 au cinéma Le Gaumont de Saint Etienne, soit une heure avant le début de la séance, quelle ne fut pas notre surprise de voir tous les guichets assaillis, et la queue dépasser les limites du cinéma ! La salle était tellement bondée que, pour ne pas être séparés, nous avons dû nous assoir dans les escaliers, et nous n'étions pas les seuls.

En quoi ce Saw était différent des deux qui le précédaient et des trois ou quatre qui allaient suivre ? Darren Lynn Bousman avait déjà réalisé le deuxième opus qui n'avait pas été à la hauteur des attentes du public. Mais après tout, peu importe le scénario, peu importe le réalisateur. L'industrie Saw ne vend pas de la dentelle, mais du sang, du gore, de la violence, du choc. Et ce, au grand désarroi d'une étudiante que nous avons interrogé : « Aujourd'hui, le film d'horreur passe par le gore. On joue donc sur le sale, le trash, ... Exemple type : Saw. On vend le film sur le fait qu'il y ait du sang, un mec qui se cautérise un moignon sur un tuyau de gaz, y'a de la mâchoire qui vole et en 3D, s'il vous plait !... Et voila comment le marketing pourrit un super film. Pourquoi ? Parce que Saw, c'est avant tout un film d'horreur qui prend en compte la dimension humaine : la psychologie, les limites de l'homme, son rapport à l'injustice... Et on nous le vend comme la méga boucherie du siècle. Résultat, on se retrouve au milieu de mouflards de 12 ans qui se sont dessinés de la barbe pour en paraître 16 à l'entrée du cinéma. »

La censure est un outil sécurisant, certes, mais peut-elle encore protéger tout en étant un levier marketing comme elle l'a été avec Saw 3 ?

Conclusion-

Il est difficile de donner une définition au genre horreur. Pour simplifier, nous utiliserons la définition du sous genre slasher : le slasher vise principalement les adolescents. Il met en scène des personnages caricaturaux qui sont assassinés un a un par un maniaque. Le slasher est en quelque sorte la continuité du conté de fée : il un rôle d'initiateKL.

Nous avons réalisé en rapprochant la théorie et nos enquêtes terrain que les films d'horreur mettent en scène les angoisses des sociétés. Nous avons cité l'exemple des films de vampires apparus alors que les dictateurs (Hitler, Mussolini...) montaient en puissance, mais également celui d'Amityville. Amityville a comme toile de fond une histoire de maison hantée, possédée par le diable. Mais son succès reposerait en partie sur une notion économique implicitement omniprésente tout au long du film, à une époque où les Américains connaissaient une récession économique importante.

Ensuite, nous avons tenté de définir le public des films d'horreur : s'il peut être d'age, de sexe, de catégorie sociale... variés, l'industrie du cinéma d'horreur vise essentiellement un public jeune, le récent Piranha 3D (Aja, Piranha 3D, 2010) en est l'exemple type. Le film met en scène des centaines de jeunes dans le cadre du fameux springbreak américain. Ces derniers sont attaqués par des piranhas, le tout utilisant la technologie 3D.

Enfin, nous avons évoqué le thème de la censure et nous nous sommes demandée où étaient ses limites.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand