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Analyse comparative de la crise économique de 1929 et de la crise financière internationale de 2007

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par Ben KATOKA
Université de Kinshasa - Economie Monetaire 2009
  

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2. ESSAI DE COMPARAISON DES DEUX CRISES

Comme nous l'avons évoqué en introduisant ce travail, analyser les crises économique de 1929 et financière internationale de 2007 permettrait de déceler le fait qu'à l'origine de chacune d'elles se trouvaient différentes combinaisons de causes, conduisant à des effets pervers à diverses échelles.

Cependant, avant de nous lancer dans cette démarche, nous aurions pu être emmené à penser que, comparer la crise financière internationale de 2007 à la crise économique de 1929 était excessif. Mais l'analyse approfondie de la situation actuelle depuis 2007 nous a permis de voir qu'elle est indéniablement la plus sévère depuis la grande dépression.

En effet, par le mécanisme qu'elle développe et sa diffusion dans les moindres recoins de la planète, la crise de 2007 a sans conteste représenté la plus grande menace pour l'économie mondiale depuis la crise économique de 1929.

Les deux crises présentant de grandes similarités, un parallélisme doit cependant être fait, au regard de ce qui a été dit aux chapitres et sections précédents.

Avant tout, nous convenons d'évoquer le fait qu'une bulle (boursière en 1929 et immobilière en 2007) se situe à l'origine desdites crises, accompagnée chaque fois d'un surendettement des ménages (crédit à la spéculation boursière en 1929 et à la construction immobilière en 2007), conduisant à une crise bancaire, et débouchant sur une déflation (par le biais du resserrement de crédit « credit crunch »).

En outre, en comparant quelques statistiques des deux crises, nous pouvons déceler certaines différences et similarités :

Concernant l'ampleur des pertes financières engendrées par l'éclatement de la bulle boursière en 1929 et immobilière en 2007, aux Etats-Unis, elles s'élèvent respectivement en 1933 à plus de 50 milliards USD (voir tableau 6) et à plus de 1400 milliards USD en 200987. Ceci témoigne donc de l'ampleur des pertes engendrées par la crise de 2007.

En ce qui concerne le secteur bancaire en particulier, nous relevons le fait qu'il y a eu moins de faillites bancaires dans la crise de 2007 que lors de la crise de 1929, où nous avons noté pas moins de 9000 établissements tombés en faillite aux Etats-Unis.

87 http://www.imf.org/fandd

La raison réside dans les retraits massifs des déposants et le resserrement de crédits sur le marché interbancaire. La situation a semblé se répéter lors de la crise de 2007, mais cependant avec moins d'ampleur, en raison de la réaction prompte du Gouvernement Américain, et de la FED dans le secteur bancaire, notamment en jouant véritablement son rôle de prêteur en dernier ressort.

Concernant le taux de chômage aux Etats-Unis notamment, la différence entre les deux crises sera bien observable à travers la figure suivante.

Figure 15. Evolution du taux de chômage durant les trois premières années

1930-2007 1931-2008 1932-2009

7,5

8,7

4,4

22,3

5,1

15,2

La crise de 2007
La crise de 1929

Source : voir chiffres des tableaux 9 et 24

La figure n°15 renseigne que durant les trois premières années de la crise de 1929, le chômage avait frappé plus de 20% de la population active alors que pour la crise de 2007, seulement 7,5% de la population active était au chômage aux Etats-Unis jusqu'en 2009. Cependant, à notre entendement, la différence entre les deux épisodes relève tout simplement du fait que les autorités avaient tardé à prendre des mesures conséquentes pour résorber le chômage lors de la crise de 1929, alors que dans le cas de la crise de 2007, les autorités n'ont pas tardé à mener des politiques budgétaires et monétaires adéquates pour soutenir l'économie.

Concernant la production industrielle, notons qu'elle s'était contracté de plus de 16% en 1931, alors qu'en 2008, elle n'a baissé que d'un peu moins de 7%. Il convient également de souligner le fait que la gestion des deux crises a joué dans la contraction de la production industrielle. En effet, lors de la grande dépression, ce n'était qu'en 1933, soit 4 ans après le déclenchement de la crise, qu'un véritable soutien a été apporté au secteur industriel.

Soulignons également une importante contraction du commerce mondial lors de la crise économique de 1929, qui semble se répéter dans la crise de 2007, avec une diminution de 9% en 2009.

En outre, nous convenons d'ajouter que la contraction du commerce mondial dans la crise de 2007 réside dans la diminution de la demande adressée aux pays partenaires par les pays en crises, tel que nous avons eu à l'évoquer au chapitre 2. En effet, les difficultés bancaires qui ont entraîné un resserrement de crédits, ont à leur tour provoqué une baisse de la demande pour les produits étrangers dans les pays en crise. C'est alors de cette baisse de la demande qu'a débouché la contraction du commerce mondial, par le mécanisme du multiplicateur du commerce extérieur (voir chapitre 2). En revanche, la raison de la contraction du commerce mondial dans la crise de 1929 réside essentiellement dans la montée des politiques protectionnistes dans différents pays, partenaires commerciaux.

Dans le même ordre d'idées, un autre facteur permettant de faire un parallélisme entre les deux épisodes, concernant le commerce mondial, réside dans les mouvements internationaux des capitaux.

En effet, les économies frappées par une crise financière procèdent aux rapatriements des capitaux investis à l'étranger lors des périodes d'expansion précédentes, afin de palier aux problèmes de fonds. C'est dans ce contexte que, les Etats-Unis, alors créancier de l'Europe, avait décidé du rapatriement de ses capitaux en vue de faire face à la crise bancaire qui commençait à pointer à l'horizon. Ces retraits des capitaux Américains avaient alors lourdement pesé sur l'économie Européenne, plongeant le commerce mondial dans un profond tourment.

De même, le mécanisme de retrait des capitaux suite à la crise de 2007, a contribué lourdement à l'approfondissement de la crise dans de nombreux pays émergents et en voie de développement88. C'est ce qui a expliqué les interventions du Fond Monétaire International dans nombre de ces pays89. C'est dans ce cadre que lors du sommet du G-20, à Londres, en novembre 2008, il avait été décidé un renflouement de l'ordre de 500 milliards USD au capital du FMI, pour venir en aide aux pays émergents et en voie de développement en crise90.

De ce qui a été dit dans les lignes précédentes, notamment sur la comparaison des quelques statistiques des deux crises, nous pouvons souligner le fait

88 C'est ainsi que la crise s'est approfondie dans des pays tels que l'Islande, l'Ukraine, etc.

89 Le FMI est intervenu sans tarder pour aider les pays émergents touchés par les répercussions des perturbations économiques mondiales et par le brusque ralentissement de l'activité dans les pays industrialisés. En Europe notamment, le FMI a accordé 16,4 milliards USD à l'Ukraine et 15,7 milliards USD à la Hongrie. En RDC, entre autres pays Africains, le FMI a débloqué en 2009, un total de 195,6 millions USD au titre de Facilité de protection aux chocs exogènes, tandis que la Banque Mondiale et la BAD ont débloqué chacune 100 millions USD, la même année. Voir Finances & Développement, décembre 2008, et « Rapport économique annuel 2009 », Représentation Suisse à Kinshasa, p. 2.

90 Journal De SPIEGEL du O4 septembre 2009.

que, le caractère relativement contenu de la crise financière internationale de 2007, comparé à la crise économique de 1929, se justifie par :

- La présence dans le contexte actuel des stabilisateurs automatiques tels que la sécurité sociale, l'assurance-chômage, qui compensent le retournement de l'économie et amortissent les effets de pertes d'emplois. Sur ce point cependant, il convient de noter que lors de la crise économique de 1929, la sécurité sociale, l'assurance chômage aux EtatsUnis n'ont vu le jour que plusieurs années après le déclenchement de la crise, précisément en 1933, grâce au New Deal, à travers le « Social Security Act », encore en application à ce jour.

- Lors de la crise économique de 1929, les autorités avaient tardé à réagir, laissant l'économie à la merci de la crise, alors que pour contrer la débâcle de 2007, elles n'ont pas tardé à injecter des sommes colossales dans l'économie.

- La mise en place par le Gouvernement de l'assurance sur les dépôts bancaires, qui a sans ambages aidé à réduire les effets d'une panique bancaire, mais qui n'avait cependant vu le jour aux Etats-Unis lors de grande dépression que grâce à l' « Emergency Banking Act » du New Deal, en 1933, soit plus de trois ans après le déclenchent de la crise.

- Lors du déclenchement de la crise de 2007, la FED a effectivement joué son rôle de prêteur en dernier ressort, au secours de grandes banques en difficulté, tandis qu'elle avait attendu longtemps avant de baisser son taux directeur et apporter des liquidités au secteur bancaire en général et aux banques en difficulté en particulier.

Ainsi, comme nous avons eu à l'évoquer, les interventions massives des Gouvernements, aussi bien sur le plan budgétaire que monétaire, notamment aux Etats-Unis, pour résoudre la crise de 2007, justifie son caractère relativement contenu comparé à la crise de 1929. La figure suivante permet de voir l'importance des déficits budgétaires dans les deux épisodes.

Figure 16 . Déficit public en pourcentage d u PIB aux Etats -Unis

15

10

0

5

1931-2008

0,7

3,24 2,78 3,27

1932-2009 1933-2010

10,64

9,92

Crise de 1929
Crise de 2007

Source : http://www.usgovernementspending.com/charts

La figure 16 témoigne de l'importance du déficit budgétaire dans le cadre de la crise

financière internationale de 2007 comparé à la

situation lors de la grande dépression. En 1931 par exemple (deux ans après le déclenchement de la crise), le déficit n'était que de 0,7%, alors qu'en 2008, il était déjà à 3,24%.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci