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Analyse comparative de la crise économique de 1929 et de la crise financière internationale de 2007

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par Ben KATOKA
Université de Kinshasa - Economie Monetaire 2009
  

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1.2.2. La sous-consommation

Pour J.M. KEYNES, la prospérité de l'économie Américaine pendant la période 1920-1929 n'avait pas réussi à éliminer les inégalités sociales aux EtatsUnis35. Le laissez-faire prôné par les Républicains au pouvoir à l'époque, n'avait pas permis un certain interventionnisme étatique en vue de mieux redistribuer la richesse, notamment aux plus pauvres, possédants des propensions marginales à consommer plus élevées. On sait en effet que, un accroissement de la richesse chez les petits revenus entraîne une forte propension marginale à consommer.

Or, au cours des années 1920 aux Etats-Unis, une grosse part de la richesse allaient aux entreprises et à leurs chefs, mais pas aux petits revenus. Cela a, dans une certaine mesure, nourrit l'accroissement remarquable du volume de l'épargne durant cette période. Et, c'est en s'inscrivant au point de vue de KEYNES, que François COCHET stigmatise la très inégale répartition des revenus aux EtatsUnis, qu'il identifie comme étant le facteur majeur de transmission de la crise. Il

35 http://www.wikipedia.com/article

souligne le fait qu'entre 1928 et 1929, 5% de la population Américaine contrôlait 33% des revenus individuels36.

Ainsi, pour KEYNES, la phase de très forte croissance enregistrée durant la décennie 1920-1929, avait permis aux Etats-Unis d'accumuler considérablement la richesse. Mais cette richesse, cependant, n'a pas été suffisamment diffusée dans toutes les couches de la société Américaine. Et, c'est cette concentration de la richesse qui a réduit les possibilités de consommation que l'appareil de production permettait (les riches dépensant proportionnellement moins que les pauvres). C'est alors la diminution progressive de la consommation tout au long des années 1920- 1929, qui a conduit à une baisse de la production vers la fin de ladite période.

1.2.3. Les relations économiques internationales.

D'autre part, l'importance des liens internationaux, la mobilité des capitaux, ont également joué un rôle majeur dans la transmission de la crise au reste du monde.

Comme nous avons déjà eu à l'évoquer plus haut, les Etats-Unis, au lendemain de la première guerre mondiale, vers le début des années 1920, étaient devenus créanciers de l'Europe et de plusieurs Etats du monde. Des nombreux prêts avaient été octroyés en effet aux pays étrangers, notamment Européens, Asiatiques, etc. comme l'illustre le tableau suivant :

Tableau 5. Evolution des prêts américains a l'étranger par régions du monde (en
millions de $)

Année

Europe

Asie et Océanie

Canada

Amérique Latine

Total

1924

527

100

151

191

969

1925

629

147

137

163

1076

1926

484

38

226

377

1125

1927

577

164

237

359

1337

1928

598

137

185

311

1251

1929

142

58

295

176

671

Total

2957

644

1231

1597

6429

Source : P. GILLES, Histoire des crises et des cycles économiques, ARMAND COLIN, Paris, p. 152.

Ce tableau démontre l'importance des capitaux américains à l'étranger, qui étaient en constante évolution de 1924 à 1928, puis en nette diminution en 1929.

36 F. COCHET, La grande crise, 1929-1939, Dunod, Paris, p.42.

En effet, avec la hausse des taux d'intérêt en vue de faire face à la crise dans le secteur bancaire américain, il s'est amorcé d'importants rapatriements des capitaux vers les Etats-Unis dès la fin de l'année 1929, et qui ont eu pour conséquence de baisser la production dans les pays emprunteurs (Allemagne, Autriche, Brésil, Argentine, etc.).

Cependant, dans l'optique de faire face à la réduction de la production aux Etats-Unis, et de rendre les produits américains plus compétitifs face à la chute enregistrée dans la production mondiale, les autorités américaines ont alors décidé de durcir les politiques commerciales protectionnistes. D'autres pays ayant emboité le pas, les échanges commerciaux se sont réduits, conduisant à une baisse de la production mondiale et à une profonde récession.

Toutes les causes de la crise évoquées ci haut, tiennent bien. Cependant, nous convenons de souligner l'importance des politiques monétaires menées par les autorités monétaires américaines durant la période 1920-1929, qui, nous semblent bien tenir le rôle de premier plan au déclenchement de la crise économique.

En effet, les politiques expansionnistes, menées par la FED, durant la période du boom, et les politiques restrictives mises en place dès le début de l'année 1929, sont effectivement à la base de la spéculation et du krach boursier ayant précédé le déclenchement de la crise économique, et ce, concrètement de la manière suivante :

Premièrement, grâce aux politiques expansionnistes menées pendant la période du boom, avec des taux d'intérêt d'une moyenne de 3% (voir tableau 3), les banques, nourries également par des taux d'épargne très élevés, ont énormément prêter. Mais à partir d'un moment donné, elles ont, au lieu d'octroyer des crédits à l'économie réelle, à travers des investissements productifs, commencé à prêter massivement aux spéculateurs.

Dans ce contexte, où il y a une abondance de liquidités sur le marché financier Américain (Wall Street), les Etats étrangers (Allemagne, France, Grande-Bretagne, Brésil, Argentine, etc.), ont commencé à emprunter également des capitaux privés américains pour financer leurs dépenses, en vendant des titres publics (obligations et bons du Trésor). Mais seulement cependant, ces titres d'Etats étrangers étaient porteurs de gros intérêts. En effet par exemple, les Gouvernements Allemand et Brésilien, vendaient respectivement des bons à intérêt de 8% et 7%, pendant que les banques Américaines pouvaient emprunter à des taux d'environ 3%

sur le marché interne37. Ainsi en se lançant dans les achats de ces titres d'Etat, ces dernières pouvaient bénéficier d'une marge de 4 à 5%.

Ainsi, toutes les banques Américaines, petites ou grandes, éparpillées dans tout le territoire Américain, ont, dans ce contexte de profit, commencé à prêter aux spéculateurs, en vue que ces derniers acquièrent ces titres d'Etats à Wall Street.

C'est alors de ce besoin pressant des banques de faire profit, de l'empressement pour un grand nombre d'Américains à acquérir ces titres, et de cette euphorie totale, que les prix des actifs ont commencé à grimper en bourse, jusqu'à atteindre le niveau le plus élevé en septembre 1929 (voir figure 2).

Deuxièmement, consciente de cette situation, la FED, en tant que régulatrice du marché monétaire Américain, décide alors de freiner l'augmentation des prêts à but spéculatif, en relevant son taux directeur jusqu'à environ 6% (voir tableau 3). C'est ainsi, consécutivement à cette décision de la FED, qu'un climat de morosité s'est installé parmi les déposants38, qui de ce fait, ont petit à petit commencé à réclamer leurs dépôts au près de leurs banques. Celles-ci n'ayant pas suffisamment de liquidités, parce que trop engagées dans les prêts spéculatifs, ont commencé à leur tour à réclamer le retour de l'argent prêté aux spéculateurs. Ces derniers, à leur tour, n'ayant pas suffisamment de liquidités, étaient contraints de vendre les titres qu'ils détenaient39, en vue de faire face à la pression des banques créditrices. Mais cependant, en vendant un trop grand nombre d'actifs au même moment, cela a entraîné la chute drastique de leurs prix, qui pourtant fondaient la prospérité et des banquiers et des spéculateurs. C'est alors la faillite en cascade des banques.

Dans ce cadre, nous pouvons ajouter que les banques, en prêtant aux spéculateurs, s'exposaient à des graves risques. Cela peut s'expliquer par le fait que, logiquement, lorsqu'une banque prête pour financer un investissement productif, elle est en mesure, en cas de défaut de remboursement, de récupérer au moins le principal (montant du prêt accordé sans les intérêts). Mais en prêtant aux spéculateurs, ces derniers n'ayant rien produit, sont incapables ni de payer les intérêts, ni même de rembourser le principal, en cas de perte de la valeur des actifs sur lesquels cette spéculation est faite. Ainsi dans ce cas, ce qui représente l'argent

37 G. GARETT, A bubble that broke the world, Little, Brown and Company, Boston, 1932, pp. 54-55.

38 Durant la période du boom, on note une augmentation drastique du taux d'épargne et une diminution des retraits. (Voir M. ROTHBARD, Op. Cit., pp. 86-87.)

prêté (soit le titre) est perdu. Et c'est ce qui est survenu lors du krach ayant déclenché la crise économique.

Après avoir retracer l'historique de la crise économique de 1929 au premier point de cette section, le deuxième point a consisté à passer en revue les différentes causes à l'origine du déclenchement de la crise aux Etats-Unis, et à sa diffusion au reste du monde. Quant au dernier point de cette section, il sera question de voir ce qu'ont été les conséquences de ladite crise.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway