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Assainissement et gestion de l'environnement dans la commune d'Adjame: le cas de Williamsville (Abidjan)

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par Pega TUO
Université de Cocody Abidjan - Maitrise de géographie option environnement 2007
  

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Conclusion partielle

Notre étude a porté essentiellement sur deux points qui sont les hommes et le cadre de vie.

Le cadre de vie présente un milieu physique caractérisé par un plateau disséqué entaillé de ravins. La nature du sol présente une texture argilo-sableuse et est sous un climat très humide avec des précipitations qui atteignent en moyenne 1766 mm d'eau. Contrairement au milieu physique, le cadre humain est caractérisé par l'existence de trois types d'habitats avec des caractéristiques différentes selon les quartiers. Des équipements scolaires, socioculturels, sanitaires et économiques y sont présents. Aussi existe-t-il des services tant au plan administratif que sécuritaire et hôtelier.

Au niveau démographique, il convient de noter que la population de Williamsville a considérablement augmenté. De 39 364 habitants en 1975, elle est passée à 73 924 habitants en 1998. C'est une population qui a un niveau de vie

faible car 53,82% des chefs de ménages enquêtés ont un revenu inférieur à 100 0000 francs CFA.

A Williamsville la population est inégalement repartie dans les trois quartiers et les adultes sont majoritaires avec 63,04% de la population totale. Il ressort des données statistiques de l'INS que Williamsville est habité par les Ivoiriens à 62,05% comprenant tous les groupes ethniques de la Côte d'Ivoire dont le groupe des Mandé (27,96%) est le plus dominant. Elle enregistre le plus de fidèles au niveau de la religion musulmane (60,25%) et dispose d'une forte proportion d'analphabètes (36,33%).

Williamsville dans le Nord de la commune d'Adjamé est dominée par de nombreuses caractéristiques au niveau de l'aspect physique et humain. A partir des données sur le cadre de vie et les hommes, voyons comment la population gère son environnement en matière d'assainissement ?

LA GESTION DES EAUX USEES ET DES EAUX

PLUVIALES

DEUXIEME PARTIE :

Cette partie de notre travail constitue la plus importante dans la mesure où elle aborde la question de l'assainissement a Williamsville. Son étude porte sur les différents types d'eaux usées, l'identification des infrastructures de gestion et l'analyse du mode de gestion des eaux usées et des eaux pluviales par les ménages, les agents économiques et les pouvoirs publics.

CHAPITRE 3 : LES INFRASTRUCTURES D'ASSAINISSEMENT

A Williamsville, l'étude des infrastructures d'assainissement nous a permis d'identifier les types d'eaux usées et les infrastructures d'assainissement au niveau des eaux usées et des eaux pluviales.

3-1- Les différents types d'eaux usées 3-1-1- Les eaux usées domestiques

3-1-1-1 Les eaux de lessives et de vaisselles

Nous appelons eaux usées de lessives et de vaisselles, les eaux qui sont issues de la lessive ou de la vaisselle des ménages. Ce sont généralement des eaux de couleur grise qui sont dues a l'état sale des objets lavés.

Les eaux usées de lessives et de vaisselles sont le plus souvent utilisées à nouveau pour l'entretien des douches et des WC.

3-1-1-2- Les eaux de douches et les déjections humaines

Les eaux de douches sont des eaux qui sont obtenues après le bain. A côté d'elles nous pouvons identifier les déjections humaines qui correspondent aux eaux-vannes qui sont généralement de couleur noire. Elles sont un mélange d'eau et de déchets organiques d'origine humaine qui doivent être évacuées en principe par un système d'assainissement adéquat tels que la fosse sceptique, les puits perdus et le réseau d'égout.

3-1-2- Les eaux usées des unités économiques

3-1-2-1-Les eaux usées générées par le secteur informel

Lors de notre enquête, nous avons observé dans certaines cours la teinture de vêtements (les basins, les indigos et les pantalons jeans). Cette activité est génératrice d'eaux usées de couleurs noires, violacées, vertes, bleues ou roses. Il faut noter que, la couleur des eaux est fonction des couleurs utilisées par les femmes qui sont d'ailleurs les clients fidèles des auteurs de cette activité. Dans d'autres cours, ce sont des fumeuses de poissons qui utilisent de l'eau propre pour nettoyer ou laver les poissons avant de les sécher. Les eaux provenant de cette activité contiennent des restes de nettoyage de poissons (des écailles, du sang et des têtes) et dégagent une odeur nauséabonde qui gène la respiration.

3-1-2-2- Les eaux usées produites par l'usine MACACI

MACACI est une société qui est située à Williamsville III au bord de l'autoroute d'Abobo (voie express). Elle est spécialisée dans la fabrication de matelas en latex et en literie. Les eaux usées sont issues du traitement du latex qui est une sécrétion opaque blanche ou colorée et coagulable de divers végétaux (hévéa, euphorbe, laitue). Elles sont de couleur blanche. En plus de ces eaux usées, nous avons les eaux de douches et les eaux-vannes.

3-1-2-3- Les eaux usées produites dans les établissements publics

Au niveau de ces établissements, les eaux usées sont les mélanges entre les produits et les hydrocarbures (gasoil, huile sèche, pétrole, essence, graisse) qui proviennent de l'entretien des moteurs des véhicules.

A Williamsville, on trouve deux sociétés a participation financière de l'Etat (SONITRA et AGETU) et un garage de la police nationale situé près de l'usine MACACI. Tous ces trois établissements ont des garages d'entretien de véhicules situés a l'intérieur. Les eaux usées sont les résidus d'hydrocarbures (gasoil, huile sec, la graisse, essence) que les mécaniciens utilisent pour l'entretien des moteurs

des véhicules. En plus de ces eaux, il faut ajouter les eaux de douches et les eauxvannes.

3-1-2-4- Les eaux usées produites par les hôtels, maquis, restaurants et bars

Au niveau des établissements hôteliers, les eaux usées produites sont les eaux de restauration, de lessives, de vaisselles, de douches et les eaux vannes. Les maquis, les bars et les restaurants dont la plupart sont au bord des rues surtout l'artère principale (avenue Jacob Williams) produisent des eaux usées de vaisselles et de lessives. Certains maquis n'ont pas en leur sein des latrines, ce qui amène les clients à faire les besoins dans la nature.

3-2- Les infrastructures de gestion des eaux usées

Les infrastructures de gestion des eaux usées sont les ouvrages qui sont réalisés pour la rétention ou l'évacuation des eaux usées. Nous présenterons les infrastructures de gestion des eaux usées provenant d'une part des ménages et d'autre part des unités économiques.

3-2-1- Les infrastructures de gestion des eaux usées domestiques

Concernant les eaux usées de lessives, de vaisselles et de douches, les infrastructures observées à Williamsville sont des puits perdus, des fosses septiques, des caniveaux et le réseau d'égout. Mais dans d'autres ménages, les eaux citées ci-dessus sont versées a la rue. Il faut signaler que l'état des puits perdus, des fosses septiques et des caniveaux laisse apparaître des situations affligeantes dans certains quartiers.

Pour la gestion des excréta, les commodités existantes sont des WC avec chasse d'eau, des WC sans chasse d'eau ou latrines simples, qu'ils soient situés à l'intérieur oü a l'extérieur de l'habitation (dans la cour). On note aussi des WC publics à proximité de certains domiciles. Par ailleurs, la nature pourrait être utilisée par de nombreux habitants comme le lieu d'aisance dans certains quartiers.

En ce qui concerne les eaux issues des unités informelles, il n'existe aucune infrastructure de gestion.

3-2-2- Les infrastructures de gestion des eaux usées des unités économiques 3-2-2-1- Au niveau des industries

Les deux principales industries (MACACI et SISAG) utilisent les fosses septiques et les caniveaux pour l'évacuation des eaux de douches, de lessives et de vaisselles.

Les fosses septiques qui reçoivent les eaux sales et les eaux vannes de ses deux industries sont raccordées au caniveau à ciel ouvert qui longe la voie express d'Abobo.

Principalement à MACACI, les eaux usées qui proviennent du traitement du latex sont évacuées a l'aide d'un tuyau dans un caniveau a ciel ouvert qui longe la clôture du côté de la voie express d'Abobo.

3-2-2-2- Au niveau des sociétés d'Etat

Dans les établissements à caractère public (SONITRA, AGETU et le garage de la police nationale), ce sont les fosses septiques qui sont utilisées pour l'évacuation des eaux usées des latrines et WC. Cependant, à SONITRA, les résidus d'hydrocarbures (huiles, gasoil) qui sont issus de l'entretien des engins sont

évacués a l'aide de caniveaux dans les ravins qui abritent le quartier précaire Sonitra.

Au garage de la police nationale, les résidus d'hydrocarbures (huiles, gasoil) qui proviennent de l'entretien des automobiles sont évacuées a l'aide d'une fosse septique. Cette fosse est raccordée au collecteur des eaux venant d'Abobo dans la vallée qui loge les ferrailleurs de la « casse » du côté de la cité Sodeci a l'Ouest de Williamsville.

Les commodités d'aisance que nous avons rencontrées au niveau des industries et des sociétés d'Etat sont les WC avec chasse d'eau. Quant aux eaux de douches et de toilettes, elles sont raccordées aux caniveaux ouverts.

3-2-2-3- Au niveau des hôtels, maquis, restaurant et bars

Les quatre hôtels que nous avons visités à Williamsville, ont tous des douches, des WC avec chasse d'eau et des lavabos. Il existe également des puits perdus et des fosses septiques. Concernant, les maquis, les restaurants et les bars, aucune infrastructure de gestion des eaux usées de lessives et de vaisselles n'existe.

3-3- Les infrastructures de gestion des eaux pluviales

Les infrastructures de gestion des eaux pluviales sont appréciées au niveau des domiciles, des unités économiques et du cadre public.

3-3-1- Au niveau des domiciles

Les ménages des habitats résidentiels disposent de tuyaux de raccordement au réseau d'égout qui est installé sous les trottoirs des routes. Parfois, les propriétaires cimentent l'intérieur de la cour avec une partie en hauteur qui constitue la pente pour le ruissellement.

Dans les habitats évolutifs, les ménages se limitent a l'évacuation des eaux de pluies vers les rues ou aux caniveaux à ciel ouvert qui sont construits aux bords de certaines rues. Pour cela, certains ont cimenté l'intérieur de la cour avec une pente

vers la sortie pour le ruissellement.

Les ménages ne mènent absolument aucune action concernant la gestion des eaux pluviales au niveau des habitats précaires. Ces eaux coulent sur les soubassements des habitats et stagnent dans les endroits en creux au niveau des cours. L'intérieur de la cour est donc dominé par les eaux en saisons pluviales.

3-3-2- Au niveau des unités économiques 3-3-2-1- Dans les industries et sociétés

L'intérieur de la cour des industries et des sociétés est cimenté. Les eaux pluviales sont évacuées dans des caniveaux vers l'extérieur. A SONITRA, tous les caniveaux d'évacuation des eaux pluviales sont orientés du côté des ravins qui abritent le quartier précaire Sonitra. Ces eaux coulent dans des ravins où des populations habitent.

3-3-2-2- Dans les établissements hôteliers, maquis, restaurants et bars

Les hôtels que nous avons visités aux quartiers Williamsville I et III, ainsi que les quelques maquis, restaurants et bars n'ont pas de canalisations pour l'évacuation des eaux pluviales. Il faut noter qu'aucune infrastructure réelle de gestion des eaux pluviales n'existe.

3-3-3- Au niveau du cadre public

Les infrastructures de gestion des eaux pluviales au niveau collectif ou du cadre public sont pour le moment les caniveaux. Malheureusement, Williamsville ne dispose pas de canalisations suffisantes. Les travaux d'assainissement se sont

limités à certaines rues. Selon Mr OUATTARA Michel, responsables du service Voirie-Réseau-Divers du Service Technique de la Mairie d'Adjamé, « les travaux d'assainissement de Williamsville se résument en la construction de caniveaux a ciel ouvert pour l'évacuation des eaux usées, des eaux pluviales et l'entretien des rues ».

Au quartier Williamsville I, nous avons :

-L'assainissement de la rue "tchapalo" à côté de la Grande mosquée de Williamsville. Ces travaux ont été menés en 2005 dont le coût est de 6 000 000F CFA.

-L'assainissement de la rue "Marseille" à Williamsville I à l'Est en 2004 a coûté 11 000 000 F CFA.

-L'assainissement de quatre rues à Williamsville I du côté du Collège Ozanga en 1998 dont le coût est de 13 000 000 F CFA.

Au quartier Williamsville III : c'est un caniveau a ciel ouvert sans suite en face du Lycée Municipal d'Adjamé-Williamsville qui a été réalisé. Ce caniveau a été construit en 1998 avec un montant de 7 500 000F CFA.

A Williamsville II, au niveau des logements SOGEFHIA, ce sont des caniveaux à ciel ouvert qui évacuent les eaux pluviales dans les fosses septiques. Celles-ci sont raccordées au réseau d'égout qui est relié au collecteur principal des eaux vers Agban venant d'Abobo jusqu'à la lagune du côté du jardin de l'Indénié.

Sur la route du zoo précisément au niveau du carrefour Deux- Plateaux, le District d'Abidjan a entrepris des travaux d'assainissement d'un coût global de 328 000 000 F CFA afin de soulager les usagers. Selon Mr Adjidan Simon, Directeur des Infrastructures au District d'Abidjan, il s'est agi de réaliser cinq ouvrages hydrauliques dont deux caniveaux à ciel ouvert de 24,10 mètres de

longueur et de trois dalots afin de permettre l'évacuation des eaux usées et des eaux pluviales.

A l'intérieur des quartiers, on y rencontre quelques caniveaux à ciel ouvert par endroit qui sont destinés à l'évacuation des eaux pluviales et un réseau d'égout (figure 4). Aussi, il existe des caniveaux ouverts tout au long de l'autoroute du Nord au Sud, de la voie express d'Abobo a l'Ouest et la route du Zoo a l'Est.

A Williamsville, quelques infrastructures de gestion des eaux usées et des eaux pluviales existent. Cependant, celles de gestion des eaux usées domestiques diffèrent selon les types d'habitats. Quant aux infrastructures de gestion des eaux pluviales, elles sont inégalement réparties dans les quartiers.

Ces infrastructures existantes sont-elles suffisantes aux besoins des ménages et des unités économiques ? Pour vérifier cette interrogation, étudions les pratiques non seulement des ménages mais aussi des agents économiques.

Figure 4 : Réseau d'assainissement

CHAPITRE 4 : LES PRATIQUES ENVIRONNEMENTALES EN
MATIERE D'ASSAINISSEMENT

Notre étude au niveau des pratiques environnementales en matière d'assainissement va porter sur deux volets. Elle s'intéressera aux différentes pratiques des ménages et des agents économiques concernant l'évacuation des eaux usées et, les modes et les stratégies d'évacuation des eaux pluviales au niveau, des domiciles, des unités économiques et du cadre public.

4-1- Les pratiques au niveau des eaux usées.

Les différentes pratiques concernant les eaux usées sont étudiées au niveau des ménages et des unités économiques.

4-1-1- Les pratiques des ménages

Elles concernent les modes d'évacuation des eaux de lessives et de vaisselles, de douches et des eaux-vannes puis les eaux usées issues d'unités informelles.

4-1-1-1- Les modes d'évacuation des eaux de lessives et de vaisselles

A Williamsville, l'évacuation des eaux de lessive et de vaisselle se fait de quatre façons différentes. Sur les 314 ménages sur lesquels l'enquête a porté, nous avons obtenu les résultats qui sont présentés dans le tableau 10 ci-dessous.

Tableau 10 : Mode d'évacuation des eaux de lessives et de vaisselles.

Mode d'évacuation

Nombre de chefs de ménages

Pourcentage (%)

Rue

242

77,07

Fosse septique

22

7,00

Puits perdu

12

3,82

caniveau

28

08,91

TOTAL

314

100

Source : Notre enquête, 2008

Nous avons remarqué qu'à Williamsville, la gestion des eaux usées de lessives et de vaisselles est individuelle. Cela se passe au niveau de chaque habitation à l'intérieur et a l'extérieur. A part les habitats résidentiels, les logements SOGEFHIA à Williamsville II et certaines concessions, les cuisines ne portent pas de systèmes d'évacuation tels que les lavabos. Les eaux de vaisselles et de lessives sont rejetées dans la rue. Lorsque ces eaux sont jetées a l'intérieur de la cour ou la parcelle, elles sont évacuées par un tuyau, un petit canal ou un trou qui passe sous l'entrée de la cour pour aboutir à la rue. Rare sont les cas où les eaux sont recueillies par un dispositif adéquat comme une fosse septique, un puits perdu ou un caniveau.

Il faut même noter que dans les habitats où il existe tous les dispositifs adéquats d'évacuation (villas modernes et les logements de la SOGEFIHA), les ménages préfèrent la rue où l'intérieur de la cour dans le sable lorsque celle-ci n'est pas cimentée.

Cette pratique est la plus répandue dans chaque quartier et s'observe autant chez les locataires que chez les propriétaires. Ainsi, parmi les 314 ménages enquêtés, 252 ménages, soit 77,07% versent leurs eaux usées de lessive et de vaisselle dans la rue. Seulement 08,91% des ménages utilisent les caniveaux et 7% versent leurs eaux usées dans les fosses septiques. L'évacuation des eaux usées de vaisselle et de lessive dans les puits perdus est faite par 3,82%.

A Williamsville, verser l'eau de vaisselles et de lessives (eau sale) dans la rue est devenu une coutume quel soit le niveau d'instruction. Selon certains ménages " les eaux de lessive et de vaisselle doivent être versées dans la rue ou servir à mouiller le sable de la cour où devant celle-ci pour éviter la poussière". Etant donné que le nombre de personnes est très élevé dans les concessions (en moyen 25 personnes par ménage), la quantité d'eaux usées générées est très

importante. Certaines femmes préfèrent souvent faire la lessive ou la vaisselle à l'extérieur des cours mais sur des espaces non habilités pour cette pratique. Les eaux usées sont ensuite versées sur place où plus loin dans la rue aux yeux de tous les habitants sans aucune réaction. Nous avions demandé aux ménagères, pourquoi elles s'adonnent a cette pratique ? Les raisons évoquées sont : « Le manque de caniveaux pour l'évacuation des eaux usées, les eaux s'infiltrent dans le sol et protègent contre la poussière, le manque de moyens financiers ne permet pas la construction de dispositifs adéquats d'évacuation des eaux usées ».

Au niveau des lieux de cultes (les mosquées particulièrement), des espaces sont aménagés pour l'évacuation des eaux d'ablution. Cependant, aux heures de prières intenses, plusieurs fidèles utilisent la rue pour la circonstance.

Aussi, les pratiques des ménages en matière de gestion des eaux usées de vaisselles et de lessives varient d'un quartier a un autre. Ainsi, notre enquête a révélé les résultats suivants par quartier (tableau 11) :

Tableau 11 : Répartition du mode d'évacuation des eaux de lessives et de vaisselles par quartier

Moyens d'évacuation

Quartiers

Rue

fosse septique

Puits perdu

Caniveau

Nombre de chefs de ménages

%

Nombre

de chefs de ménages

%

Nombre

de chefs de ménages

%

Nombre de chefs de ménages

%

Williamsville I

133

84,17

7

4,43

3

1,89

15

12,02

Williamsville II

31

71,42

11

19,64

1

1,78

11

21,42

Williamsville III

78

79,00

4

4,00

6

6,00

2

2,00

Source : Notre enquête, 2008

Dans tous les quartiers de Williamsville, l'évacuation des eaux de lessive et de vaisselle à la rue est plus importante dans les trois quartiers parce que le pourcentage des ménages qui utilisent la rue est supérieur à plus de 70%.

Au quartier Williamsville I, 84,17% des chefs de ménages versent les eaux de lessive et de vaisselles à la rue contre 79% à Williamsville III et 71,42% à Williamsville II. En plus de la rue certains chefs ménages utilisent les caniveaux, les puits perdus et les fosses septiques pour l'évacuation de ces eaux usées.

Aux quartiers Williamsville I et II après la rue, les proportions de chefs de ménages qui évacuent les eaux usées de lessives et de vaisselles dans les caniveaux sont respectivement de 12,02% et 21,42% contre 2% à Williamsville III.

A part Williamsville II oü l'utilisation des fosses septiques est de 19,64%, elle est faible dans les autres quartiers à savoir Williamsville I (4,43%) et Williamsville III (4,00%). Concernant le choix des puits perdus, la proportion de chefs de ménages est faible et se repartit dans les quartiers comme suivant : 1,89% à Williamsville I, 1,78% à Williamsville II et 6% à Williamsville III. A Williamsville III, ce sont les puits perdus qui constituent le deuxième mode d'évacuation des eaux usées de lessives et de vaisselles après la rue.

4-1-1-2- Les modes d'évacuation des eaux-vannes et des eaux de douches 4-1-1-2-1- L'évacuation des eaux-vannes

-Les commodités d'aisance

L'évacuation des eaux-vannes à Williamsville se fait à travers des caractéristiques des WC : WC avec chasse d'eau, latrines simples (WC sans chasse eau) où dans la nature (tableau 12).

Tableau 12 : Répartition des ménages selon les commodités d'aisance

Commodités d'aisance

Nombre de chefs de ménages

Pourcentage (%)

WC avec chasse eau

85

27,07

Latrines simples

186

59,23

Latrines simples + WC avec chasse eau

42

13 ,38

Nature

1

0,32

Total

314

100

Source : Notre enquête, 2008

L'enquête que nous avons menée auprès des 314 chefs de ménages de Williamsville, nous a permis de dénombrer 186 chefs de ménages qui disposent de latrines simples (WC sans chasse eau). Ce nombre est le plus important, soit 59,23% du total des enquêtés. Il y a 85 chefs de ménages qui ont des WC avec chasse eau, soit un pourcentage de 27,07%. C'est la seconde commodité la plus importante. Au niveau de certains ménages à cour commune, nous distinguons 42 chefs de ménages, soit 13,38% qui disposent des deux WC ci-dessus cités dont celui à chasse eau pour le ménage propriétaire et l'autre sans chasse eau pour les ménages qui sont en location. Nous avons rencontré un seul chef de ménage, soit 0,32% qui ne disposent d'aucune commodité d'aisance. Ce ménage utilise la broussaille du cimetière comme le lieu d'aisance. Malgré la présence des latrines dans les ménages, les habitants de Williamsville préfèrent se soulager dans la nature. C'est le cas des habitants qui habitent au bord du Cimetière Municipal. C'est une pratique qui est faite par les jeunes, les vieillards et les enfants de tout genre qui y trouvent une plus grande aisance. Il n'est pas non plus rare de voir des personnes se soulager a l'air libre dans les espaces publics comme le complexe sportif de la cité universitaire. Ces pratiques ont cours généralement la nuit.

Dans les quartiers, l'utilisation des différents types de commodité d'aisance par les ménages est répartie dans le tableau 13 ci-dessous :

Tableau 13 : La répartition de chefs de ménages selon les commodités d'aisance par quartier

Quartiers

Commodités d'aisance

Williamsville I

Williamsville II

Williamsville III

Nombre de chefs de ménages

%

Nombre de chefs de ménages

%

Nombre de chefs de ménages

%

WC avec chasse eau

31

 

19,62

37

 

66,07

17

 

17,00

Latrines simples

102

 

64,56

06

 

10,71

78

 

78,00

WC avec chasse eau + latrines simples

24

 

15,19

13

 

23,22

5

 

5,00

Nature

1

 

0,63

0

 

0

0

 

0,00

Total

158

 

100

56

 

100

100

 

100

Source : Notre enquête, 2008

Il ressort de notre enquête qu'au quartier Williamsville I, les ménages utilisent plus les latrines simples (WC sans chasse eau). Sur les 158 chefs de ménages enquêtés, 102 ménages, soit 64,56% utilisent les latrines simples et 31 ménages, soit 19,62% ont des WC avec chasse eau. Ceux qui disposent de ces deux types de WC ci-dessus mentionnés sont au nombre de 24, soit 15,19%. Seulement un seul chef de ménage ne dispose d'aucun de ces lieux d'aisance et utilise la nature (la broussaille du cimetière).

A Williamsville II, ce sont les WC avec chasse eau qui sont les plus utilisés (37 chefs de ménages, soit 66,07%) contre 06 chefs de ménages, soit 10,71% pour l'utilisation des latrines simples. Les chefs de ménages qui disposent à la fois de ces deux types de WC ci-dessus sont au nombre de 13, soit 23,22%.

Au niveau de Williamsville III, 78 chefs de ménages, soit 78,00% ont des latrines simples (WC sans chasse eau) et 17 chefs de ménages, soit 17,00% disposent des WC avec chasse eau. Nous constatons qu'il y a une forte utilisation des WC sans chasse eau par rapport à celle des WC avec chasse eau. Les chefs de ménages qui ont ces deux types de WC sont au nombre de 5, soit 5% de l'ensemble des ménages enquêtés à Williamsville III (figure 5).

92

4-1-1-2-2- L'évacuation des eaux de douches

Les différentes formes d'évacuation des eaux de douche sont de quatre façons à williamsville. Nous avons pu obtenir au cours de notre enquête les résultats contenus dans le tableau 14 ci-dessous.

Tableau 14 : Mode d'évacuation des eaux de douches

Moyens d'évacuation

Nombre de chefs de ménages

Pourcentage (%)

Puits perdu

144

45,86

Caniveau

64

20,38

Rue

55

17,52

Fosse septique

51

16,24

Total

314

100

Source : Notre enquête, 2008

Sur les 314 chefs de ménages enquêtés, 144 ménages, soit 45,86% utilisent les puits perdus pour l'évacuation des eaux de douche. Ces puits perdus pour la plupart sont endommagés à cause de la forte pression démographique dans les habitats évolutifs et précaires (photo 3). Ainsi, les eaux de douche coulent et stagnent dans la rue. Par ailleurs, certains ménages ont raccordé leurs puits perdus aux ravins.

Photo 3 : Un puits perdu endommagé d'un habitat évolutif dans le quartier

Williamsville II. Cette photo montre l'écoulement des eaux usées a la rue (Source : Cliché TUO Pega, 2008)

Le nombre de chefs de ménages qui utilise les caniveaux est de 64, soit 20,38% des chefs de ménages enquêtés. Ces dispositifs se rencontrent au niveau des villas modernes et des habitats évolutifs dont la majorité est des caniveaux à ciel ouvert.

L'utilisation de fosse septique est faible. Le nombre de chefs de ménages qui dispose d'une fosse septique est 51, soit 16,24%. Ces ménages sont dans des villas modernes et dans certains habitats évolutifs. Au niveau de ces habitats, l'eau de douche n'est pas visible encore moins la fosse septique qui est enterrée dans le sol. Ce type de commodité est le plus utilisé à Williamsville II et un peu à Williamsville I. Il faut noter que bon nombre de ménages évacuent directement leurs eaux de douche à la rue sans aucun gène. En effet, 55 ménages soit 17,52% ne disposent d'aucune infrastructure de gestion des eaux de douche. L'on trouve cette pratique à Williamsville I, Williamsville III et dans les quartiers précaires de Williamsville II (Kennedy, Dialogue et Haoussabougou).

Il faut souligner que, les proportions de chefs de ménages au niveau des infrastructures qui sont utilisées pour l'évacuation des eaux de douches diffèrent selon les quartiers. Nous avons pu obtenir par quartier les résultats ci-dessous (tableau 15).

Tableau 15 : Mode d'évacuation des eaux de douches par quartier

Moyens
d'évacuation

Quartiers

Puits perdu

Caniveau

Rue

Fosse septique

Nombre de
chefs de
ménages

(%)

Nombre de
chefs de
ménages

(%)

Nombre de
chefs de
ménages

(%)

Nombre de
chefs de
ménages

(%)

Williamsville I

81

51,27

37

23,42

19

12,02

21

13,29

Williamsville II

6

10,71

18

32,15

5

8,93

27

48,93

Williamsville III

57

57

9

9

31

31

3

3

Source : Notre enquête, 2008

A partir de ce tableau récapitulatif de la gestion des eaux de douches des chefs de ménages par quartier, nous pouvons retenir qu'à Williamsville I, 81 chefs de ménages, soit 51,27% ont leurs eaux de douches évacuées dans un puits perdu. Mais la majorité de ces puits perdus sont endommagés. Ce qui entraîne l'écoulement des eaux de douches à la rue qui stagnent par endroit. Les caniveaux qui sont la plupart à ciel ouvert, sont utilisés par 37 ménages, soit 26,42%. Par ailleurs, 21 chefs de ménages, soit 13,29% ont recours aux fosses septiques. Les chefs de ménages qui utilisent directement la rue pour l'évacuation des eaux de douche sont 19, soit 12,02%.

Au quartier Williamsville II, la fosse septique est utilisée par 27 chefs de ménages soit 48,93%. C'est le dispositif le plus utilisé par rapport au caniveau 18 ménages, soit 32,15%, les puits perdus (6 chefs de ménages, soit 10,71%) et la rue (5 ménages soit, 8,93%).

A Williamsville III, l'eau de douche est évacuée dans sa grande partie dans les puits perdus (57%) endommagés qui coulent la plupart ou directement dans la rue (31 chefs de ménages, soit 31%). Les caniveaux et les fosses sceptiques sont moins utilisés avec respectivement 9% (9 chefs de ménages) et 3% (3 chefs de ménages) (figure 6)

97

-La localisation des latrines

Nous distinguons quatre types de localisation des latrines par rapport à l'habitation : latrine interne, latrine externe, latrine interne +latrine externe et latrine hors de la cour (tableau 16).

Tableau 16 : Répartition des ménages selon le lieu d'aisance

Latrines

Nombre de chefs de ménages

Pourcentage (%)

Latrines internes

83

26 ,43

Latrines externes

189

60,19

Latrines internes + externes

39

12,42

Latrines hors de la cour

03

0,96

Total

314

100

Source : Notre enquête, 2008

Concernant la localisation des latrines à Williamsville, la plupart des latrines sont externes. En effet, 189 ménages, soit 60,19% ont leurs latrines qui sont situées a l'extérieur des habitations dans la cour. Ceux qui disposent de latrines internes sont au nombre de 83 ménages, soit 26,43%. Par ailleurs, certains chefs de ménages disposent aussi bien des latrines internes qu'externes du fait de l'importance du nombre de personnes dans la cour. Ils sont au nombre de 39, soit 12,42 %. Nous avons pu dénombrer 3 chefs de ménages, soit 0,96% qui ne disposent pas de latrines. Ces ménages utilisent les latrines publiques ou les latrines des voisins où encore l'entre deux des habitations pour leurs besoins.

Nous avons réparti les ménages selon le lieu d'aisance par quartier (tableau 17). Tableau 17 : Répartition des ménages selon le lieu d'aisance par quartier

Quartiers

Latrines

Williamsville I

Williamsville II

Williamsville III

 

Nombre de chefs de ménages

%

Nombre chefs ménages

de
de

%

Nombre chefs ménages

de
de

%

 

Latrines internes

27

17,09

39

 

66,07

17

 
 

17,00

Latrines externes

108

68,35

10

 

10,71

78

 
 

78,00

Latrines internes +

latrines externes

21

13,29

7

 

23,22

5

 
 

5,00

Latrines hors de la cour

2

1,27

0

 

0

0

 
 

0,00

Total

158

100

56

 

100

100

 
 

100

Source : Notre enquête, 2008

A partir de ce tableau récapitulatif, nous constatons qu'à Williamsville I, la majorité des ménages a construit des latrines externes (108 ménages, soit 68,35%). Ces latrines sont dans la cour mais hors des maisons. Les ménages dont les latrines sont internes sont 27, soit 17,09% et ceux qui ont à la fois les latrines internes et externes ne sont que 21, soit 13,29%. Deux ménages, soit 1,27% ont leurs latrines hors de la cour, soit chez les voisins, soit dans les latrines publiques qui appartiennent à des particuliers moyennant de l'argent.

L'ensemble des ménages de Williamsville II dispose des latrines internes ou externes. Ils sont 39, soit 69,64%, les ménages qui ont des latrines internes et 10, soit 17,86% ceux qui disposent des latrines externes. Aussi, d'autres ménages, soit 12,50% (7 ménages) ont à la fois ces deux types de latrines.

Concernant la localisation des latrines à Williamsville III, 71 ménages, soit 71,00% ont construit des latrines externes contre 17 ménages, soit 17,00% pour les latrines internes. Dans les ménages où il existe à la fois ses deux types de latrines sont au nombre de 11 (soit 11,00%). Seulement un ménage, soit 1.00% utilise des latrines hors de sa cour. Il se rend soit chez les voisins où dans les latrines publiques.

1. Les modes de vidange des latrines et des WC

A Williamsville, les ménages vident les latrines et les WC soit par un camion, soit par un raccordement au réseau d'égout, au caniveau des eaux pluviales où aux ravins. Il y a aussi d'autres ménages qui creusent des trous pour y verser les déchets ou les transportent dans les ravins. Cela montre que les modes de vidange sont différents et certains chefs de ménages refusent d'aborder ce sujet, car ils n'ont jamais fait de vidange de leurs commodités d'aisance (tableau 18).

Tableau 18 : Répartition des chefs de ménages selon les modes de vidanges des latrines et des WC à Williamsville

Mode de vidange

Nombre de chefs de ménages

Pourcentage (%)

Raccordement au caniveau ouvert

171

54,46

Raccordement au réseau d'égout

68

21,66

Camion de vidange

71

22,61

Dans le ravin

3

0,95

Autres

1

00,32

TOTAL

314

100

Source : Notre enquête, 2008

Il ressort de notre enquête qu'à Williamsville, les ménages dans leur majorité vident leurs latrines et WC a l'aide d'un raccordement aux caniveaux à ciel ouvert dans les ravins dont le principal est celui qui abrite le quartier précaire Cimetière de Williamsville I. Aussi, certains ménages du Sud se sont raccordés aux caniveaux ouverts des autoroutes qui longent les quartiers. Pourtant, ces caniveaux sont prévus pour l'évacuation des eaux pluviales. Sur les 314 ménages de notre enquête, 171 ménages, soit 54,46% ont raccordé les latrines et les WC aux caniveaux ouverts des eaux pluviales (photo 4).

Photo 4 : Raccordement des latrines et des WC au caniveau ouvert des eaux pluviales
à Williamsville I (La Paix). Cette photo montre le raccordement des

Tuyaux au caniveau ouvert. (Source : Cliché TUO Pega, 2008)

Même si l es fosses septiques existent quelque fois chez certains ménages, ils attendent la saison des pluies pour libérer les déchets dans les ravins et dans les caniveaux ouverts des eaux pluviales. Le raccordement au réseau collectif à Williamsville est encore faible dans son ensemble. En effet, 68 chefs de ménages, soit 21,66% évacuent directement leurs eaux de latrines et WC a l'aide d'un raccordement au réseau d'égout. Ce réseau les emmène directement au

collecteur principal venant d'Abobo au niveau du carrefour de la caserne de gendarmerie Agban. Dans le cas où les eaux usées des latrines et des WC sont directement raccordées au réseau d'égout, l'utilisateur n'est pas concerner par ce qui arrive après avoir tiré la chasse d'eau. Aussi, il n'y a pas de nuisances au voisinage du logement. C'est ce que nous avons pu observer au niveau des logements SOGEFIHA, les établissements publics (CRS, cité universitaire) et certains habitats résidentiels et évolutifs.

Notre enquête montre que, 71 chefs de ménages, soit 22,61% des ménages enquêtés utilisent des camions pour la vidange des latrines et WC. Ces ménages ont recours aux services de la SODECI ou des entreprises privées pour la vidange des puits perdus et des fosses septiques car la mairie ne possède pas de camion vidangeur. Le prix de la vidange varie de 15 000 à 20 000F CFA le tour. Les camions sont loués par les ménages qui ont un revenu important ou une cotisation est faite par les habitants de la cour pour vider les latrines et WC. Nous avons pu interroger trois ménages, soit 0,95% qui transportent les déchets jusqu'aux fonds de vallées des ravins. Lorsque les WC ou les latrines sont chargés, les ménages font appel à des videurs traditionnels. Ces derniers ouvrent la dalle du puits ou de la fosse et utilisent des produits (grésil, pétrole) pour diluer les déchets et ce travail peut prendre une heure à trois heures de temps. Une fois que les déchets sont devenus liquides, les puisatiers procèdent à la vidange des latrines a l'aide d'un seau. Ces déchets sont transportés dans les sceaux jusqu'aux ravins. Après, ils ferment la dalle du puits ou de la fosse. Ces ménages qui utilisent cette technique, sont installés sur les versants et ne le font pas pour évacuer totalement les déchets mais plutôt pour diminuer la quantité.

Ces produits stérilisent les déchets organiques et réduisent les odeurs émanant de déchets. Aussi, certains utilisent de la cendre pour dessécher les déchets.

Le prix payé par les chefs de ménages varie entre 7 000 et 25 000F CFA en fonction de la profondeur du trou et est obtenu après une négociation. Cette pratique est plus utilisée dans les deux quartiers précaires de Williamsville I (Watcity au Cimetière et la Paix). Un seul chef de ménage nous a témoigné à Williamsville III qu'il a supprimé son premier WC pour la construction d'un nouveau parce qu'il n'y a pas de voie d'accès pour les camions de vidange mais aussi qu'il ne dispose pas de moyens financiers.

A Williamsville, les difficultés liées au mode d'évacuation des latrines et des WC sont dues à la nature du site et à la voirie. Selon Mr KANGAH Mathias, responsable de la section assainissement d'Abidjan Nord de la SODECI « Nous n'intervenons pas dans certains zones a Williamsville a cause de l'état de la voirie. Bien que nous disposons seulement de quatre camions vidangeurs pour la zone Nord d'Abidjan (Adjamé, Abobo, Yopougon et Cocody), les secteurs tels que la zone située derrière la croix bleue à Williamsville I et le secteur de Kennedy autour de l'ex-cinéma Egalité à Williamsville II ne sont pas accessibles à cause de la dégradation de la voirie qui devrait nous permettre d'intervenir ». Cette situation justifie le choix de nombreux ménages pour l'évacuation des eaux de latrines et de WC.

-Le temps de remplissage des latrines et WC

Il faut dire qu'à Williamsville, la période de vidange des puits perdus ou des fosses septiques dépend de la dimension de ces commodités mais aussi de la pression démographique des ménages. En effet, la profondeur et la largeur des commodités varient d'un habitat a un autre de même le nombre de personnes dans les ménages. Sur les soixante-onze ménages de notre enquête qui font régulièrement leurs vidanges par camion, les chefs de ménages dont la population varie de 10 à 20 personnes ont un temps de remplissage de leurs

latrines et WC qui se situe entre 06 et 10 mois. Ceux d'une population inférieure a 10 personnes attendent 10 mois avant de vider leurs latrines et WC tandis que les chefs de ménages qui comprennent plus de 20 personnes doivent le faire entre 4 et 6 mois.

Tableau 19 : Temps de remplissage des latrines et WC

Effectif des ménages

Temps de remplissage

[1 ;

10[

10 mois

[10

; 20[

06 à 10 mois

[20 ; plus [

04 à 06 mois

Source : Notre enquête, 2008

4-1-1-3- Les pratiques liées aux eaux usées issues des activités de la cour

Les eaux sales issues des pressings, de la teinture des basins, des indigos, des jeans et celles produites par les fumeuses de poissons sont directement déversées dans la rue et dans les caniveaux à ciel ouvert.

4-1-2- Les pratiques des agents économiques 4-1-2-1- Au niveau de l'usine MACACI

L'évacuation des eaux usées issue du traitement du latex, se fait dans un caniveau a ciel ouvert. C'est un gros tuyau qui évacue ces eaux usées dans un caniveau ouvert qui longe la clôture de la société avant d'atteindre le caniveau au bord de la voie express d'Abobo (photo 5).

Photo 5 : Tuyau d'évacuation des eaux usées issues de la transformation du latex ~ MACACI (Source : Cliché TUO Pega, 2008)

En ce qui concerne l'évacuation des eaux des latrines et des WC, la fosse septique est raccordée à un caniveau ouvert qui longe la clôture avant d'atteindre celui à eau pluviale de l'autoroute d'Abobo (photo 6).

Photo 6 : Caniveau a ciel ouvert d'évacuation des eaux de latrines et des WC de l'usine MACACI (Source : Cliché TUO Pega, 2008)

4-1-2-2- Au niveau des établissements publics

A SONITRA, l'évacuation des eaux qui proviennent du garage se fait a l'aide des caniveaux qui les déversent dans les ravins. Pour l'évacuation des eaux de douches et les eaux vannes, les fosses sceptiques sont reliées au caniveau à ciel ouvert qui longe l'autoroute d'Abobo. Au garage de la police nationale, c'est une fosse septique qui achemine les eaux usées jusqu'au caniveau ouvert qui est construit devant l'entrée. Ce caniveau ouvert les draine jusqu'au caniveau principal qui longe l'autoroute d'Abobo.

Au niveau de l'AGETU, toutes les eaux usées (garage, latrine et WC) sont raccordées au collecteur principal qui vient d'Abobo.

4-1-2-3- Au niveau des hotels, maquis, restaurants et bars

Dans les hôtels comme hôtel Bamos, hôtel Grola, l'évacuation des eaux usées (de lessive, de douche, WC) se fait à travers des fosses septiques. Ces fosses septiques sont raccordées aux ravins qui abritent respectivement les quartiers précaires la Paix et Wat-city (Cimetière) a Williamsville I. A l'hôtel la Montée toujours à Williamsville I, la fosse est raccordée au réseau d'égout. Au niveau de l'hôtel Clément de ce même quartier, c'est un puits perdu qui reçoit les eaux de douches et les déchets humains tandis que les eaux de vaisselle et de lessive sont versées à la rue.

Quant aux bars, maquis et restaurants, l'eau de vaisselle est directement versée à la rue.

4-2-Les pratiques au niveau des eaux pluviales

Les stratégies vont être analysées au niveau des domiciles, dans les unités économiques ainsi qu'au niveau du cadre public.

4-2-1 Au niveau des domiciles

Les eaux de pluie qui proviennent de la cour et des toitures des habitats résidentiels, sont évacuées a l'extérieur de l'habitat de différentes manières. En effet, certains propriétaires ont installé des tuyaux qui réceptionnent les eaux de toitures (dalle ou tôles) pour les déverser dans la rue où dans le caniveau. Par contre, d'autres les drainent vers la rue par un trou ou un tuyau qui est placé sous l'entrée de la cour.

Dans les habitats évolutifs, 55,14 % des chefs de ménages (Notre enquête 2008) ont cimenté l'intérieur de la cour avec une pente douce en direction de la sortie des eaux. Cela permet l'écoulement des eaux de la cour vers les caniveaux par endroit où les rues (photo 7).

Photo 7 : Evacuation des eaux pluviales a la rue d'une cour dont l'intérieur est cimenté à Williamsville III. Cette photo montre un drain qui est creusé par les eaux pluviales (Source : Cliché TUO Pega, 2008)

Les populations dont les habitats sont proches des caniveaux, ont creusé des rigoles ou des saignées à ciel ouvert qui longent les parcelles et qui drainent les eaux de ruissellement en direction des caniveaux.

Pour les chefs de ménages à proximité des versants de ravins, ce sont souvent des petits caniveaux à ciel ouvert ou des tuyaux qui évacuent directement ces eaux pluviales dans le ravin. Le premier souci des ménages, consiste à faciliter l'écoulement des eaux pluviales plus loin de l'habitation et a se protéger contre la stagnation.

Les ménages des habitats précaires évacuent les eaux pluviales à la rue où dans les caniveaux à ciel ouvert. Les caniveaux sont souvent faits en sacs remplis de sable. Au niveau des ménages qui sont installés dans les ravins, les eaux coulent sur les soubassements des murs. En effet, les ménages construisent un petit mur qu'ils associent au soubassement pour le drainage des eaux pluviales (photo 8). C'est aussi une pratique qui est faite pour les eaux usées.

Photo 8 : Caniveau d'évacuation des eaux au quartier Cimetière-Williamsville I. Cette

photo montre la constitution des caniveaux dans les quartiers précaires. (Source : Cliché TUO Pega, 2008)

4-2-2- Au niveau des unités économiques 4-2-2-1- Dans les industries : MACACI et SISAG

Toutes ces sociétés industrielles ont cimenté l'intérieur du terrain avec une légère pente vers la sortie et les caniveaux qui longent la voie principale (voie express Abobo). Les eaux pluviales sont évacuées vers les caniveaux par des ouvertures ou des tuyaux qui sont placés sous l'entrée ou le long du mur de la clôture.

4-2-2-2- Dans les établissements à caractère public

Au niveau des établissements à caractère public, ce sont des tuyaux ou des caniveaux qui sont construits pour l'évacuation des eaux pluviales. A SONITRA, les caniveaux évacuent les eaux pluviales dans le ravin qui abrite le quartier précaire Sonitra (photo 9).

Photo 9 : Caniveau d'évacuation des eaux pluviales de la Société SONITRA dans le quartier précaire Sonitra-Williamsville III. (Source : Cliché TUO Pega, 2008)

4-2-2-3- Au niveau des hotels, maquis, bars et restaurants

Dans les hôtels dont l'intérieur est cimenté, les eaux de pluies ruissèlent a partir du ciment vers l'extérieur soit à la rue, soit dans un caniveau où soit dans le ravin. Au niveau des hôtels Bamos et Esther Kevine, les eaux de pluie sont facilement évacuées dans les ravins, parce que ces hôtels sont installés sur des versants.

Au niveau des maquis, bars et restaurants, rien n'est fait pour l'évacuation des eaux pluviales. Ces eaux coulent dans la rue, stagnent par endroit et atteignent parfois les caniveaux.

4-2-3- Au niveau du cadre public

A williamsville, les caniveaux d'évacuation des eaux pluviales que nous avons pu observer sont à ciel ouvert. Ces caniveaux sont majoritairement à williamsville I et II.

A Williamsville I, on y rencontre des caniveaux qui sont souvent sans suite par endroit. Ces caniveaux longent les bordures de certaines rues qui sont derrière le collège Ozanga, la pharmacie de Williamsville, le groupe scolaire Jean Porquet et la Radio Téré FM. Au quartier Williamsville II, l'absence de caniveaux par endroit entraîne le ravinement de l'espace a Kennedy derrière l'ex cinéma Egalité. Les eaux pluviales ont creusé un ravin qui ne cesse de s'élargir chaque fois qu'il pleut (photo 10).

Photo 10 : Un petit ravin creusé par les eaux pluviales au quartier Kennedy - Williamsville II. Cette photo montre le ravinement du site. (Source : Cliché TUO Pega, 2008)

Au quartier Williamsville III, les quelques caniveaux qui existent, sont aux abords de l'avenue Jacob williams précisément devant la société SISAG, l'usine MACACI et le garage de police nationale. En face du Lycée Municipal d'AdjaméWilliamsville, c'est un caniveau a ciel ouvert et sans suite qui a été réalisé par la mairie en 1998 (photo 11).

Photo 11 : Le caniveau à ciel ouvert et sans suite réalisé par la Mairie en face du Lycée Municipal est rempli de déchets. Cette photo montre un caniveau qui reçoit les déchets. (Source : Cliché TUO Pega, 2008)

Selon les autorités municipales, il n'y a pas de problème a Williamsville. Suite a l'observation sur le terrain, nous n'adhérons pas a l'affirmation des autorités. C'est pourquoi, nous disons qu'il reste à faire de gros efforts, pour la construction de caniveaux à Williamsville. En dehors des caniveaux ouverts qui longent les autoroutes du Nord au Sud, d'Abobo (Voie Expresse) a l'Ouest et la route du Zoo a l'Est, ce sont des petits caniveaux qui sont réalisés a l'intérieur des quartiers (photo 12).

Photo 12 : Le petit caniveau a ciel ouvert réalisé au bord de l'avenueWilliams Jacob devant la société SISAG à Williamsville III est bouché par les déchets solides (Source : Cliché TUO Pega, 2008)

Les dimensions des caniveaux varient de 0,25 à 0,50 mètre de largeur et de 0,5 à 1 mètre de profondeur (Service Voirie-Réseaux-Divers du Service Technique de la Mairie d'Adjamé). A cause de la vétusté de ces caniveaux, l'eau de pluie n'est pas correctement évacuée.

Il faut noter que les infrastructures de gestion des eaux usées et des eaux pluviales à Williamsville sont insuffisantes. De ce fait, les pratiques des ménages, des agents économiques et des autorités publiques concernant leurs évacuations demeurent toujours une préoccupation.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry