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Assainissement et gestion de l'environnement dans la commune d'Adjame: le cas de Williamsville (Abidjan)

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par Pega TUO
Université de Cocody Abidjan - Maitrise de géographie option environnement 2007
  

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Conclusion partielle

On retient qu'à Williamsville, 77 ,07% des ménages versent leurs eaux de lessive et de vaisselle à la rue. Quant aux eaux de douche, les ménages dont ces eaux sont évacuées dans les puits perdus et dans les caniveaux ouverts sont respectivement de 45,86% et de 20,38%. Cependant, dans certains habitats, les puits perdus sont endommagés ce qui entraîne l'écoulement de l'eau de douche a la rue, suivi de la stagnation par endroit. Il faut dire qu'à Williamsville, 54,46% des ménages ont raccordé leurs latrines et WC aux caniveaux ouverts où dans les ravins. Les eaux de teinture et autres activités informelles sont jetées immédiatement dans la rue. Au niveau des maquis, restaurants et bars, la gestion des eaux usées n'est pas assurée.

Concernant la gestion des eaux pluviales, les ménages et les agents économiques essaient de s'en débarrasser selon les dispositifs qu'ils ont mis en place. Au niveau du cadre public, les canalisations qui sont réalisées sont insuffisantes et non fonctionnelles par endroit.

A Williamsville, la défaillance du système d'assainissement individuel et des infrastructures de drainage fait que les pratiques environnementales liées à l'assainissement des ménages ont des répercussions non seulement sur le milieu de vie mais également sur la santé de la population. Alors quels sont les problèmes environnementaux liés a l'assainissement qui découlent des pratiques et quelles sont les stratégies de lutte ?

LES PROBLEMES ENVIRONNEMENTAUX LIES A

L'ASSAINISSEMENT ET ESQUISSES DE

SOLUTIONS

TROISIEME PARTIE :

La gestion de l'environnement en matière d'assainissement a Williamsville n'est pas satisfaisante. Les eaux usées ne sont pas gérées convenablement, de même la gestion des eaux pluviales n'est pas assurée. En effet, le mode de gestion traditionnel des eaux usées et des eaux pluviales est à l'origine de nombreux problèmes environnementaux. Face à ses problèmes, quelles sont les réactions des différents partenaires de la gestion environnementale à Williamsville ? Dans cette dernière partie de notre travail, il s'agira de mettre en évidence les problèmes environnementaux liés à l'assainissement mais aussi, d'évoquer les stratégies de lutte contre ces problèmes à travers les réactions de la population, des agents économiques et des pouvoirs publics sans omettre nos suggestions pour l'amélioration du cadre de vie.

CHAPITRE 5 : LES PROBLEMES ENVIRONNEMENTAUX LIES A L'ASSAINISSEMENT

La croissance rapide de la population, la diversité des activités économiques et la défaillance des infrastructures de gestion des eaux usées et des eaux pluviales à Williamsville sont a l'origine de plusieurs problèmes environnementaux. Quels sont ces problèmes ? D'oü proviennent-ils ? Quelles conséquences peuvent-ils avoir sur le milieu de vie et la santé de la population ?

5-1 Les problèmes environnementaux

Il s'agit ici, des problèmes environnementaux liés aux eaux usées et aux eaux pluviales.

5-1-1 Les problèmes liés aux eaux usées domestiques

Les problèmes que nous avons rencontrés à Williamsville sont l'insalubrité du cadre de vie et les nuisances.

5-1-1-1 L'insalubrité du cadre de vie

L'insuffisance des infrastructures de gestion des eaux usées et le manque d'entretien de celles qui existent posent un problème d'insalubrité du cadre de vie. En effet, les eaux de vaisselles, de lessives et de douches sont évacuées à la rue et dans les caniveaux ouverts. Ces eaux stagnent dans la rue devant les habitations (photo 13), les activités économiques (boutiques, restaurants, maquis, magasins ...) et dans les caniveaux ouverts qui sont bouchés par les déchets solides.

Photo 13 : La présence d'eaux usées devant une cour a Williamsville III. Cette photo

montre les eaux usées devant l'habitation. (Source : Cliché TUO Pega, 2008)

Cette insalubrité s'aggrave avec le fait que la population jette les déchets solides dans les caniveaux ouverts (photo 11) et le dysfonctionnement du réseau d'égout par endroit.

5-1-1-2 Les nuisances

En ce qui concerne les nuisances à Williamsville, ce sont des odeurs nauséabondes émanant des eaux usées qui coulent ou stagnent dans les caniveaux, les rues et les dépôts d'ordures que l'on met de plus en plus de temps à enlever. Ce sont également les incommodités liées aux latrines (mauvaises odeurs, prolifération des mouches, des moustiques et des cafards).

5-1-2 Les problèmes liés aux eaux pluviales 5-1-2-1 Les risques naturels

Les risques naturels qu'on rencontre à Williamsville sont l'érosion, l'inondation et les éboulements de terrain (figure 7).

L'érosion a Williamsville est liée a l'absence de canalisations des eaux pluviales. Elle constitue la menace la plus répandue sur les versants du site. L'observation du site nous a permis d'identifier deux types d'érosion. En effet, a la suite des pluies, l'eau coule de manière diffuse et conduit a l'enlèvement des plaques de sol plus ou moins importantes. Elle affecte directement les soubassements des maisons jusqu'à mettre a nu les fondations sur les versants du site. Nous constatons par ailleurs, que l'érosion est plus intense en amont qu'en aval. Ce type d'érosion est renforcé par la pente et se rencontre a l'intérieur des cours non cimentées.

A côté de cela, l'érosion se manifeste aussi par la création d'un réseau de rigoles parallèles orientées dans le sens de l'inclinaison. Il est du a un ruissellement concentré des eaux pluviales. Ainsi, ces rigoles ouvertes drainent les eaux de pluies et les eaux usées qui sont déversées par certains ménages. Au fur et à mesure qu'il pleut, ces rigoles se dégradent, s'agrandissent et laissent apparaître un paysage alarmant qui rend difficile les activités humaines.

L'inondation touche les zones basses c'est-à-dire les fonds de vallées de Williamsville. Pendant les saisons de pluies, les eaux de ruissellement inondent, les habitations qui sont construites au bord des caniveaux ouverts et dans les talwegs. Le risque dans son ensemble du point de vue de l'aléa et de la vulnérabilité est beaucoup présent dans les quartiers précaires : la Paix, Dialogue, Cimetière et Sonitra. Aussi, il y a inondation des maisons qui sont construites en aval dans les cours qui sont sur les versants.

Les éboulements de terrains se produisent à Williamsville là où l'habitat s'est développé sur les versants instables ou en forme d'escarpement. Ces risques sont présents dans les quartiers précaires (la Paix, Cimetière et Sonitra) qui sont logés dans le ravin principal qui abrite le quartier précaire Cimetière de Williamsville I (photo 14).

Photo 14 : Eboulement de terrain sur le versant du ravin principal à Williamsville I (Source : Cliché TUO Pega, 2008)

Au regard de ce qui précède, nous pouvons dire que la manifestation de ces risques naturels ne va pas sans avoir des répercussions sur l'homme, les activités socioéconomiques et sur le cadre de vie.

5-1-2-2 La dégradation des infrastructures routières

A Williamsville, les voies a l'intérieur des quartiers sont dans un état de dégradation avancée. Dans certains cas, c'est le revêtement qui disparaît en raison du manque d'entretien ou tout simplement du vieillissement (photo 15). On relève également l'ensablement des voies bitumées. L'érosion a

complètement érodé les rues surtout celles des secteurs de Croix-bleue, Hôtel Clément et le groupe scolaire Jean Porquet à Williamsville I.

Photo 15 : La dégradation avancée d'une voie par l'eau de ruissellement. Cette photo montre l'enlèvement du revêtement (Source : Cliché TUO Pega, 2008)

5-2 Les causes des problèmes environnementaux 5-2-1 Les conditions naturelles difficiles

Du point de vue géomorphologique, le continental terminal constitue au Nord des lagunes d'Abidjan, de hauts plateaux dont l'altitude varie de 40 a 100 mètres (TASTET, 1971). Le plateau sur lequel est installée la zone de Williamsville est entaillé par des vallées au profil en auge. Au niveau du sol, nous distinguons un niveau inférieur à texture sableuse et un niveau supérieur à consistance argileuse correspondant au concept de sol. Ce sol argileux rouge possède un taux de saturation en base faible (de l'ordre de 10 a 20%), une capacité d'échange cationique très faible (de l'ordre de 10 a 15 mé /100g de terre) et une quantité de bases échangeables faible de l'ordre de quelques mé/100g (MICHEL, 1990). Le ruissellement sur les pentes (versants) du plateau, provoque la formation de rigoles dont certaines l'emportent rapidement sur d'autres et constituent bientôt des torrents ; ceux-ci sont de puissants agents d'érosion car ils concentrent les

eaux de ruissellement et entraînent aisément les débits provenant de l'usure ou de la décomposition des roches (FOURMARIER, 1950). Pendant les saisons pluvieuses a Williamsville, l'eau en excès s'écoule sous forme de films ou de ruisselets anastomosés : c'est l' « écoulement diffus ».

Plus en aval des versants, le phénomène de concentration de l'érosion se traduit par la création de chenaux temporaires qui évolueront en ravineaux. Ainsi, ils peuvent prendre la taille de véritables ravins à un certain stade du développement (MICHEL, 1990).

Il faut noter que l'érosion spectaculaire observée a Williamsville constitue une menace sur les versants du site. En effet, pendant les saisons pluvieuses, les actions de l'érosion pluviale se font pratiquement sentir au niveau du cadre de vie.

5-2-2 Le rôle des précipitations

Le District d'Abidjan est sous l'influence d'un climat subéquatorial humide a quatre saisons alternées. En effet, la ville d'Abidjan se situe en basse latitude précisément à 5°20 de latitude Nord et à 4° de latitude Ouest sur la façade Occidentale de l'Afrique, ce qui l'expose aux masses d'air chargées en humidité (FRANCOIS, 2002).

La pluviométrie abondante de la ville d'Abidjan (1766 mm d'eau de pluie en moyenne) est donc favorable à la dégradation du cadre de vie du fait de l'insuffisance des infrastructures de drainage.

5-2-3 Insuffisance des infrastructures de gestion des eaux pluviales

Au cours de notre étude a Williamsville, nous avons constaté qu'en dehors des caniveaux ouverts qui longent les autoroutes (autoroute du Nord au Sud, l'autoroute d'Abobo a l'Ouest) et la route du Zoo-Abobo a l'Est, ce sont de petits caniveaux a ciel ouvert qui sont réalisés a l'intérieur des quartiers. Au quartier Williamsville I, les petits caniveaux que nous avons observés sont bouchés par les déchets solides et sont souvent sans suite. Les grandes canalisations qui sont construites pour l'écoulement des eaux pluviales au bord des autoroutes sont obstruées par endroit par les déchets solides (anciennes pièces et vieilles carapaces de véhicules, appareils ménagers et ordures ménagères...) (photo 16).

Photo 16 : Caniveau a eau pluviale qui longe l'autoroute d'Abobo bouché par les déchets Solides. Cette photo montre la stagnation des eaux dans le caniveau bouché. (Source : Cliché TUO Pega, 2008)

Au quartier Williamsville III, hormis les petits caniveaux à ciel ouvert qui sont réalisés devant les sociétés SISAG et MACACI, le garage de la police Nationale et celui sans suite devant le Lycée Municipal qui accueil les déchets solides, il n'existe pas d'autres canalisations ailleurs.

Les quelques petits caniveaux qui existent a l'intérieur des quartiers de Williamsville sont non opérationnels. En effet, ces caniveaux sont bouchés par les déchets solides et sont souvent sans suite. Il faut aussi noter que, certains caniveaux sont sans inclinaison (pente). Ils sont plats, ce qui favorise l'accumulation du sable et des déchets solides d'oü un écoulement difficile de l'eau de pluie (photo 12).

5-2-4 L'absence de culture environnementale

La population de Williamsville qui est en majorité analphabète, n'a aucune considération pour l'environnement de leur cadre de vie. Elle néglige le bien fondé d'un environnement sain. Sa négligence fait qu'elle se sent a l'aise dans ses pratiques c'est-à-dire déverser les eaux usées à la rue, jeter les déchets solides dans la rue et dans les caniveaux ouverts parce qu'elle n'a pas conscience des interactions entre l'homme et son environnement. Il faut aussi ajouter, qu'il y a une absence de sensibilisation de la part non seulement des autorités mais également des intellectuels qui y résident en vers le reste de la population. Jusqu'à présent de nombreux ménages ne savent pas que la gestion des eaux usées et le fait de disposer d'une poubelle, font partir de l'équipement d'un foyer comme une cuisinière à gaz et un réfrigérateur (KILI, 1991).

En l'absence de réseau d'assainissement des eaux usées domestiques, celles-ci accompagnées de déchets solides, sont déversées dans la rue, dans les ravins et dans les caniveaux ouverts. La population ne fait pas une nette distinction entre un réseau d'évacuation des eaux usées domestiques et celui qui est destiné au drainage des eaux pluviales (photo 4).

5-2-5 La pauvreté

Les chefs de ménages de Williamsville ont dans leur majorité un revenu faible. Donc de nombreux ménages ne peuvent pas doter leurs habitats de qualité avec les commodités d'aisance adéquates qui permettent une vie décente. Face a cette difficulté, les ménages cohabitent avec les eaux usées domestiques, les eaux vannes qui stagnent derrière les habitations, parce que rien n'est fait pour recevoir ces eaux ou parce que les puits perdus sont endommagés. Il n'est pas rare de voir la prolifération de l'habitat précaire dans les zones constructibles entre l'habitat résidentiel (villa moderne) et l'habitat évolutif (concessions, immeubles, maisons simples).

5-2-6 L'occupation des zones non constructibles

Dans la commune d'Adjamé, l'attribution du lot et l'autorisation de construire sont gérées par :

-Les propriétaires terriens (les Ebriés). Ils font un lotissement villageois de l'espace avant de le transmettre aux autorités administratives.

-La Mairie : Elle se charge de corriger le plan de lotissement avec l'accord des Ebrié avant de le transmettre au Ministère de tutelle.

- Le Ministère de la construction et de l'urbanisme qui est saisi pour approbation. C'est après la signature et la publication de l'arrêté Ministériel que les lots sont mis en vente.

Malgré ce beau parcours administratif, l'on assiste a l'occupation des zones non constructibles à Williamsville. Les versants du site et les fonds des vallées des ravins ne sont pas appropriés a l'urbanisation car ces différentes zones ne sont pas du tout aisé à tout plan de lotissement. Cependant, on note une prolifération des constructions anarchiques sur les terrains non constructibles. En effet, le ravin

principal qui abrite le quartier précaire Cimetière de Williamsville I est densément habité au mépris des risques naturels que présente le site.

Ces zones non constructibles sont occupées chaque jour d'habitats précaires (logements en baraques, en banco etc.) sans aucune viabilisation de l'espace. Au niveau de ces habitats, aucun système d'assainissement n'est prévu. Ces constructions sont réalisées aux quartiers Williamsville I (Cimetière, la Paix, CroixBleue), à Williamsville II (Kennedy, Dialogue, Haoussabougou) et à Williamsville III (sonitra, Vietnam) sans aucune réaction de la part des autorités.

Quant au Service Voirie Réseau Divers (VRD), il est très limité dans ses actions. Ces actions sont moins visibles sur le terrain. La population de Williamsville continue d'évacuer les eaux de lessives, de vaisselles, de douches et les eaux vannes dans la rue, de construire dans les ravins sans aucune réaction des agents de la Mairie.

5-3 Les conséquences

Un environnement mal assaini ne va pas sans causer des conséquences au niveau du milieu de vie et sur la santé de la population.

5-3-1 Sur le milieu de vie

Les eaux usées de vaisselle et de lessive versées dans la rue sont une source de pollution de l'air par émission d'odeurs. Aussi, la présence des eaux vannes contribue a la pollution de l'air. Le déversement en désordre des déchets ménagers et la confusion de réseaux d'évacuation des eaux usées domestiques et de drainage des eaux pluviales entraînent des nuisances. Les eaux usées qui

stagnent dans les rues favorisent donc le développement des agents pathogènes (photo 17).

Photo 17 : La présence d'eaux usées dans la rue qui entraîne la prolifération des moustiques et donne une image malsaine du milieu de vie (Source : Cliché TUO Pega, 2008)

5-3-2 Sur la santé de la population

On observe depuis quelques années une prolifération inquiétante des maladies environnementales dans les centres urbains (REPCI ,2006). En effet, à Williamsville la dégradation de l'environnement et l'insalubrité grandissante qui l'accompagne favorisent la prolifération des agents pathogènes et exposent de plus en plus les populations aux maladies. Les maladies liées à un mauvais assainissement selon le rapport triennal de 2005 à 2007 du centre de santé à base communautaire d'Adjamé-Williamsville sont présentées dans le tableau cidessous (tableau 20).

Tableau 20 : Répartition des maladies liées à un mauvais assainissement à Williamsville

Années

Maladies

2005

2006

2007

Chiffre de réalisation

Pourcentage (%)

Paludisme

6337

4930

6603

17870

57 ,80

Maladie diarrhéique

645

776

769

2190

07,80

Rougeole

27

00

03

30

00 ,10

Conjonctivite

74

104

124

302

00,98

Fièvre typhoïde

398

489

571

1458

04,72

Tuberculose

37

63

111

211

00,68

Autres maladies infectieuses

241

429

59

729

02,36

IRA : Infection Respiratoire Aigue

(haute et basse)

1979

2651

3367

7997

25,87

Malnutrition

20

48

60

128

00,41

Total

9758

9490

11667

30915

100

Source : Centre de Santé à Base Communautaire d'Adjamé-Williamsville de 2005 à 2007

La présence des eaux usées dans les rues, dans les caniveaux ouverts, des dépôts d'ordures anarchiques ou sauvages partout et les incommodités liées aux latrines, favorise le développement des vecteurs de maladies (les mouches et les moustiques). Les moustiques sont responsables de la maladie du paludisme qui représente 57,80% des cas de maladies liées au mauvais assainissement de 2005 à 2007. Cette pathologie qui est en première position à Williamsville, a connu une

évolution importante en passant de 6337 cas en 2005 à 4930 cas en 2006 puis à 6603 cas en 2007.

En deuxième position, on note les IRA (haute et basse) qui représentent 7997 des cas, soit 25,87% de 2005 à 2007. Ces Infections Respiratoires Aigues (IRA) sont dues à la pollution de l'air par les hydrocarbures (essence, gasoil et huiles) qui coulent à terre dans les garages automobiles, les gaz d'échappement des véhicules sur les routes et les fumées de diverses origines. En effet, l'exposition aux gaz et fumées favorise l'irritation des voies respiratoires, les maladies pneumonaires (bronchites chroniques, l'asthme) et le cancer des voies respiratoires.

Les maladies liées à un défaut d'ablution (les maladies diarrhéiques et conjonctivite) sont en troisième position. Elles représentent 08,06%, (2492 cas) et sont la conséquence des faibles quantités d'eau dont les ménages se servent pour la toilette et l'hygiène individuelle.

Classées en quatrième position, les maladies comme la fièvre typhoïde et autres maladies infectieuses, qui résultent de la contamination de l'eau par les excréta ou l'urine d'origine animale ou humaine, représentent 07,08%, soit 2187 cas de 2005 à 2007. Elles proviennent des mauvaises conditions hygiéniques du fait de la contamination des aliments, de l'eau ou des doigts par des matières fécales contenant des micro-organismes pathogènes et l'ingestion ultérieure de ces micro-organismes par des sujets sensibles ( graphique 6 et photo18).

On constate qu'il y a une augmentation des cas de fièvre typhoïde au cours de ces trois années d'exercice. Le nombre de cas de fièvre typhoïde est passé de 398 en 2005 à 489 en 2006 puis à 571 cas en 2007.

Graphique 6 : Voies de transmission des agents pathogènes présents dans les excréta à Williamsville.

Réserve d'eau de
consommation

Caniveaux (lieux de
loisir des enfants)

Aliments

Transmission a l'homme

Agents pathogènes présents
dans les excréta

Mouches

Eaux usées
(eaux vannes)

Déchets solides
décharge
incontrôlée

Mains

Sol

Source : Notre enquête, 2008

Photo 18 : Des enfants du quartier Cimetière-Williamsville I a la recherche d'objets précieux dans les eaux usées. Cette photo montre les mains des enfants

dans les eaux usées a la recherche du métal et de l'aluminium. (Source : Cliché TUO Pega, 2008)

Ces deux illustrations (graphique 6 et photo 18) montrent que l'homme est luimême le principal réservoir de la plupart des maladies qui l'affecte. La transmission des maladies véhiculées par les excréta d'une hôte a une autre (ou a l'hôte lui-même), s'effectue normalement selon l'une des voies indiquées sur le graphique 6.

Enfin, les maladies comme la rougeole, la malnutrition et la tuberculose occupent respectivement 0,10% ; 0,41% et 0,68% du chiffre de réalisation triennal 2005- 2007. Cependant, il faut noter le nombre croissant des tuberculeux. Ce nombre est passé de 37 personnes en 2005 à 63 en 2006 pour atteindre 111 personnes en 2007. Le docteur ZOHI Florence, responsable des soins de santé au Centre de Santé a base Communautaire d'Adjamé-Williamsville affirme que le Centre ne dispose pas de statistiques sur les différentes tranches d'âges et aussi les différents sexes.

L'analyse du rapport triennal 2005- 2007 du Centre de Santé à Base Communautaire d'Adjamé- Williamsville nous montre que, le paludisme reste la pathologie la plus couramment rencontrée. Aussi, les maladies comme les IRA, la fièvre typhoïde, la tuberculose et les conjonctivites apparaissent en nombre croissant.

5-3-3 L'impact des risques naturels

La population de Williamsville vit dans un état vulnérable, craignant plus les pluies diluviennes nocturnes. La période de la grande saison des pluies (Mai à Juillet) est vécue difficilement par la population lorsqu'elle approche. C'est une inquiétude générale qui s'installe pour bon nombre de ménages qui craignent plus les dommages que ce soit matériel ou humain.

Les pluies causent de nombreux désagrément à la circulation routière. En effet, l'érosion affecte les routes par la création de rigoles, de fossés rendant ainsi difficile l'accès a l'intérieur des quartiers (photo 19). Les populations de Williamsville I du côté de la station Texaco, se plaignent de l'état des routes qui ne facilite pas leur déplacement pour les accouchements à la maternité et autres activités économiques.

Photo 19 : Une voie complètement érodée par les eaux de ruissellement. Cette photo montre la dégradation de la voirie. (Source : Cliché TUO Pega, 2008)

La dégradation du cadre de vie est le résultat de la manifestation des risques naturels a Williamsville. Pendant les saisons pluvieuses, l'érosion constitue la menace la plus grave car, elle creuse des rigoles, met à nu les infrastructures de distribution d'eau potable ou d'assainissement et dégrade les rues (figure 7). Elle est plus dangereuse aux pieds des maisons qui sont construites sur les versants du site dont elle sape la fondation et provoque la chute. En effet, l'habitat est marqué par un décapage progressif de 0,15 à 1,25 mètre au niveau de sa fondation (photo 20).

Photo 20 : Le décapage au niveau de la fondation d'un habitat au quartier Cimetière-Williamsville I (Source : Cliché TUO Pega, 2008)

L'habitat est donc exposé a l'érosion et nécessite plus d'attention. Ainsi, nous assistons à un abandon, à une modification, à un vieillissement et à un délabrement de celui-ci. Cela entraîne sa destruction partielle ou totale et oblige certaines personnes à déménager vers d'autres sites qui sont jugés appropriés.

Face aux différentes menaces des problèmes environnementaux liés à l'assainissement, quelles sont les actions menées par la population, les agents économiques et les autorités publiques ?

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway