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Processus électoraux en Afrique noire francophone

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par Mazamesso WELLA
Université de Lomé - DEA - Droit public 2011
  

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CONCLUSION

« Toute réforme s'appuie sur la dénonciation d'un abus, toute idée nouvelle repose sur l'insuffisance démontrée de l'ancienne »147. Une nouvelle politique ne se conçoit donc pas sans un bilan minutieux de celle menée auparavant.

Ce Mémoire nous a donné l'occasion de faire des analyses et des propositions en vue de contribuer à l'amélioration des processus de désignation des gouvernants en Afrique noire francophone. Pour cela, nous nous sommes attelé à faire le bilan de la pratique de démocratie électorale depuis 1990 jusqu'à nos jours. Une question fondamentale a retenu notre attention au cours de notre réflexion, celle de savoir si les élections organisées dans ces pays depuis 1990 sont de nature à favoriser l'enracinement de la démocratie.

La participation électorale est un droit politique fondamental. En effet, il a pour objet l'association des citoyens à la gestion des affaires de la cité et bénéficie d'une protection constitutionnelle. Plus qu'un droit, il s'agit d'un pouvoir reconnu aux citoyens pour leur permettre de désigner souverainement ceux qui doivent les représenter et agir en leurs lieux et places. Aussi, les nouvelles législations réhabilitent-elles les principes de la démocratie électorale, autrement dit les règles indispensables à des élections concurrentielles libres dans un système multi partisan.

Mais, à elles seules, les règles consacrées ne suffisent pas. L'enracinement de la démocratie postule des institutions capables de porter l'idéal démocratique. Qu'en est-il donc des organes électoraux ? L'analyse des dispositions des lois y afférentes laisse entrevoir un effort de création d'organes électoraux fiables.

Dans l'ensemble, l'adhésion commune aux normes internationales s'est accompagnée de la création de systèmes de gestion qui, a priori, offrent des garanties de transparence et d'honnêteté électorales. La gestion des processus électoraux incombe à des structures placées sous des contrôles aussi bien administratif, politique que juridictionnel.

147 PROUDHON (P. J.), Justice et liberté, cité par -Simon DAKO, « Processus électoraux et transitions démocratiques en Afrique Noire francophone. Etude des cas du Bénin, du Cameroun, du Gabon, du Sénégal et du Togo » ; Thèse, op. cit.p.456

Cependant, il est important de relever la diversité de conceptions qui caractérise le modèle administratif. Nous en avons identifié trois. Le premier se caractérise par l'organisation et le déroulement des élections sous la supervision et le contrôle d'une commission électorale : c'est le cas du Cameroun et du Sénégal. La deuxième modalité, celle du Bénin et du Togo, consacre le retrait total de la mission d'administration électorale au Ministère de l'Intérieur. Quant au dernier système administratif électoral, il partage l'administration électorale entre le gouvernement et la commission électorale. Il ressort de ce qui précède que contrairement à la période de parti unique, il n'y a plus d'Etat confiant l'exclusivité de l'administration électorale au Ministère de l'Intérieur.

La diversité du système administratif explique celle du modèle de contrôle. Si les contrôles externes qui s'exercent sur la mise en oeuvre des processus électoraux sont les mêmes dans quelques pays, globalement le système de contrôle des élections varie d'un pays à un autre. Au Bénin et au Togo, les seuls véritables contrôles existant sont les contrôles externes. Au Cameroun, au Gabon et au Congo, en revanche, l'organe administratif subit, en plus des contrôles externes, des contrôles internes qui sont exercés par les commissions électorales nouvellement créées.

Toutefois, insuffisance des garanties administratives et juridictionnelles, l'influence négative de l'analphabétisme et de la pauvreté ont fait que la pratique électorale est loin d'être rassurante pour l'avenir de la démocratie en Afrique noire francophone. Elle est contraire aux exigences du droit de suffrage. L'universalité, l'égalité et la sincérité du vote sont massivement violées tant par les organes chargés de la mise en oeuvre des processus électoraux que par les titulaires du droit. Pire, les mascarades électorales semblent se généraliser, car les tripatouillages des résultats électoraux s'observent même dans les pays que l'on considère comme des labels démocratiques à savoir le Bénin, le Sénégal et le Mali. Ceci entraîne un désintérêt croissant des populations pour le vote.

La conséquence probable de cette pratique électorale est le reflux
démocratique car, la défaillance de la participation électorale est susceptible
d'entraîner le recours aux moyens de participation protestataire. Afin de

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renverser cette tendance peu favorable à l'enracinement de la démocratie, il est indispensable de procéder non seulement à des réformes institutionnelles au niveau de l'administration électorale et de la justice constitutionnelle mais surtout au relèvement du niveau de conscience démocratique des populations. Aussi l'assistance internationale en matière électorale si elle est harmonisée et débarrassée de ses tares, contribuera-t-il à rendre crédible et sincère les scrutins organisés en Afrique noire francophone.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius