WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'incidence de la fraude fiscale sur l'économie centrafricaine

( Télécharger le fichier original )
par Odilon WAKANGA
Université de Bangui institut universitaire de gestion des entreprises  - En vue de l'obtention de la licence en sciences de gestion 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Paragraphe 2 : La répression de la fraude

Les infractions fiscales commises par les contribuables entrainent des sanctions prévues par le Code Général des Impôts. En effet, la répression dont il est question, consiste pour l'administration fiscale à appliquer des sanctions sévères et exemplaires à l'encontre des contribuables malhonnêtes. Il est à noter que la répression a une certaine efficacité pour combattre la fraude à condition que les agents chargés d'appliquer les sanctions fiscales soient décidés à les édicter. C'est à ce titre que Montesquieu doutait de l'efficacité des sanctions trop sévères car dit-il : « lorsque la peine est sans mesure, on est souvent obligé de conférer au contribuable une certaine impunité »14.

En République Centrafricaine, on peut signaler que des efforts allant dans le sens de la répression de la fraude sont faits en dépit d'une législation non adéquate. Ainsi, on distingue trois catégories de sanctions qui sont :

v' Les sanctions civiles ;

v' Les sanctions fiscales ;

v' Les sanctions pénales.

14 Montesquieu ; Esprit des lois, livre IV, chap. XIII, page 29

ODILON WAKANGA étudiant Centrafricain en Année de Licence à I.U.G.E. 2010-2011.

* Les sanctions civiles contre la fraude

Il s'agit des sanctions qui sont basées sur le code civil, elles sont liées à l'état du contribuable et l'atteignent dans ses intérêts civils. Ces sanctions civiles répriment pour la plupart des cas, le comportement frauduleux de certaines catégories de contribuables et peut entrainer des conséquences civiles qui se retourneront contre eux. C'est notamment le cas lorsque le tribunal doit fixer une indemnité d'éviction pour un fond de commerce, il se base sur l'assiette pour calculer l'indemnité sur la déclaration du chiffre d'affaires du contribuable. L'administration fiscale se fonde quand à elle sur les déclarations des bénéfices commerciaux du contribuable afin d'établir l'attestation fiscale nécessaire au calcul de son indemnité.

* Les sanctions fiscales

Les sanctions fiscales sont en général seules prononcées et cela directement par l'administration fiscale. Elle a pour objectif de sanctionner les manquements des contribuables à leurs diverses obligations déclaratives. Il s'agit entre autres de la majoration d'impôt ou d'amendes fiscales qui ont à la fois un caractère répressif.

v' du non dépôt ou du dépôt tardif de déclaration ;

v' des erreurs insuffisances commises lors de l'établissement de ces déclarations.

Deux principes dominent l'application des sanctions fiscales. D'une part, les déclarations sont présumées être normalement déposées. Aussi, les majorations ou les amendes appliquées seront plus ou moins élevées suivant la gravité de l'infraction. L'administration fiscale devra prouver le retard ou l'absence de déclaration et voire la mauvaise foi du contribuable. S'agissant des redressements fiscaux, l'administration

ODILON WAKANGA étudiant Centrafricain en Année de Licence à I.U.G.E. 2010-2011.

fiscale peut aller au-delà et prononcer des sanctions fiscales. Lorsque la mauvaise foi du contribuable est établie, c'est ce que précise le CGI en son article 153 et suivant, lorsqu'il prévoit des peines d'amende ou de majoration en cas de mauvaise foi, manoeuvre frauduleuse ou d'abus de droit. Pour ce qui est de majoration, le montant est proportionnel à la gravité de la fraude. Elle varie de 30 à 100%. La majoration intervient en cas de déclaration tardive avec une amende de 50.000F CFA. Toutefois, cette pénalité peut être portée à 100% en cas d'insuffisance de déclaration.

* Les sanctions pénales

En principe, l'auteur principal de la fraude fiscale est le contribuable lui-même. En cas d'omission ou de signature de la déclaration, c'est la personne qui devrait légalement souscrire ou signer la déclaration qui est pénalement responsable15.

En revanche, si le contribuable légal est une personne morale (cas de l'impôt sur les sociétés par exemple) ce sont les représentants légaux qui sont pénalement responsables. Aussi, faut-il remarqué que la complicité c'est-à-dire les personnes qui ont aidé pour pouvoir participer à la fraude fiscale s'entend ici aux professionnels de la comptabilité dans la mesure où ils ont utilisés leurs compétences techniques pour échapper à l'imposition par des irrégularités comptables.

Les sanctions pénales répriment le délit de la fraude fiscale : les principales peines complémentaires et les peines accessoires.

a) Peines principales

L'article 1741 du CGI F prévoit des peines :

15 Cours de fiscalité 2ème année, IUGE 2009 - 2010

54


· d'un emprisonnement de 1 à 5 ans ;

· d'amendes.

Ces peines sont aggravées lorsque les faits ont été réalisés ou facilités au moyen soit d'un achat et de vente sans facture soit des factures ne se rapportant pas à des opérations réelles ou qu'ils ont en objet d'obtenir de l'état des remboursements injustifiés.

b) Peines complémentaires

Pour être appliquées, ces peines doivent avoir été prononcées en complément de la peine principale infligée. Il s'agit pour l'essentiel :

· de l'interdiction d'exercer une profession industrielle commerciale ou libérale et la durée de l'interdiction ne peut pas excéder trois (3) ans ;

· De la suspension du permis de conduire ;

· De la privation de droit civique.

c) Peines accessoires

Ces peines sont automatiquement appliquées en accompagnant des peines principales sanctionnant le délit de la fraude fiscale. Le juge n'a pas le droit de se prononcer, c'est le conseil d'administration (le fisc) qui s'en charge de verbaliser les auteurs :

· de leur interdire de participer aux travaux de certaines commissions (départementales, communales, etc.) ;

· de l'interdiction relative à la direction ou à la création de gestion agréée ;

· de la radiation des listes électorales.

ODILON WAKANGA étudiant Centrafricain en Année de Licence à I.U.G.E. 2010-2011.

55

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo