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Organisation de l'espace agropastoral d'un terroir saturé pour une gestion durable des ressources naturelles: cas de Laà¯ndé Karéwa au Nord Cameroun

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par Borgoto DAOUD
Université de Dschang - Ingénieur agronome 2008
  

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2.2 Relations Agriculture-Elevage

Traiter du problème des relations agriculture-élevage selon Landais et Lhoste (1990), est une nécessité puisqu'il est évident que l'avenir des sociétés pastorales africaines dépend directement de l'évolution de ces relations. Donc, les problèmes y afférents à celles-ci sont à l'évidence des problèmes d'avenir. En pratique, selon la

source, deux types de relations apparaissent particulièrement importants. Ce sont les relations de concurrence et de complémentarité économique.

2.2.1 Relation de concurrence

Les relations de concurrence entre l'agriculture et l'élevage sont relatives à l'allocation des principaux facteurs de production agricole (la terre, capital et travail). En général, elles ont une dimension technique importante. Le principal problème est celui de la concurrence pour l'espace qui se pose en des termes variés dans les régions sahéliennes et soudaniennes selon les contextes locaux : aménagements hydrauliques, développement des surfaces cultivées, implantation de cultures nouvelles (cultures industrielles), etc. D'une façon générale, l'évolution de ces contextes conduit à des restrictions brutales ou progressives de l'espace pastoral, à son émiettement spatial qui entraîne des difficultés croissantes pour la circulation des animaux et l'accès aux ressources fourragères (Landais et Lhoste, 1990). Dans ce sens, Awono et al., (2002) soulignent qu'au Nord Cameroun ces vingt dernières années, l'accroissement des populations s'est accompagné d'une augmentation importante des cheptels d'élevage et des surfaces cultivées. La superficie pâturable est passée de 7 à 3,5 millions d'hectares et le cheptel bovin de 160 000 à 750 000 têtes entre 1974 et 1995, doit 96 000 bovins de trait aujourd'hui.

Dans un contexte de saturation foncière comme à Laïndé karéwa, les relations de concurrence entre l'agriculture et l'élevage (sur l'espace) conduisent à des situations de conflits ou de tensions permanentes. Car pour Landais et Lhoste (1990), la problématique de ces relations en Afrique rejoint souvent celle des rapports entre agriculteurs et éleveurs, pratiquant sur des espaces communs ou voisins des activités différentes. Les conflits agropastoraux identifiés le long des pistes à bétail dans le terroir d'étude sont des formes très fidèles de la dégradation des relations entre les principaux groupes d'acteurs. C'est dans la problématique des conflits agriculteurséleveurs que plusieurs cas d'intervention en matière de sécurisation foncière ont été constatés au Nord Cameroun vers 1985 et 1997. Ces interventions ont été l'oeuvre des deux opérateurs dont le Comité Diocésain pour le Développement de Maroua-Mokolo (CDD) et le projet de Développement Paysannal et Gestion des Terroirs (DPGT). Les expériences conduites par ces derniers sont respectivement la formalisation de transactions foncières et les actions de médiation (Teyssier et al, 2002). Par ces actions de médiations souligne l'auteur, le DPGT est intervenu sur la :

> Clarification foncière par des démarcations de terroirs (Dans la région de Touboro en 1985)

> Régulation des conflits agropastoraux par la préservation de parcours (en 1997 dans le lamidat de Tchéboa)

> Régulation foncière par anticipation de conflits et aménagement concerté du territoire (à Touroua)

Dans le cadre de la deuxième intervention, une action s'est engagée dès 1997 entre le DPGT et les notables de la chefferie de Tchéboa (sarkin saanu), arrondissement d'origine du village de Laïndé Karéwa. Elle devait identifier et statuer sur l'étendue des hurum (pâturage continu) et sur les pistes à bétail qu'il fallait préserver pour permettre le maintien des éleveurs face à la progression des espaces cultivés par les agriculteurs migrants (Teyssier et al, 2002). A cet effet, la même source indique que des négociations ont été menées par une commission composée de représentants des éleveurs, des villages migrants avoisinants, d'un animateur du projet et de notables de la chefferie chargés des questions d'élevage. Les décisions obtenues après débat ont conduit à une nouvelle réglementation. Ces dispositions sont matérialisées par un bornage des limites des hurum selon les trois étapes suivantes:

> le repérage des aires pastorales exploitées par les éleveurs dans le lamidat de Tchéboa;

> le levé des contours et une représentation cartographique de ces aires pastorales; > la rédaction d'une charte mentionnant les droits et devoirs des éleveurs utilisant ces pâturages et des agriculteurs voisins.

Au final, treize aires pastorales et plusieurs couloirs à bétail ont été négociés entre 1997 et 2001. Des chartes pour la préservation de ces espaces ont été rédigées pour servir de références lors d'arbitrages de conflits par la chefferie (Teyssier et al, 2002).

Cette vue d'ensemble relate ainsi le contexte de la création des pistes à bétail dans l'arrondissement de Tchéboa et donc dans le terroir de Laïndé Karéwa. Cependant la situation actuelle de la gestion de ces pistes reste à clarifier.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand