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Organisation de l'espace agropastoral d'un terroir saturé pour une gestion durable des ressources naturelles: cas de Laà¯ndé Karéwa au Nord Cameroun

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par Borgoto DAOUD
Université de Dschang - Ingénieur agronome 2008
  

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2.1.2.2 Gestion de l'espace et des ressources naturelles

Définie comme un ensemble d'outils et de savoirs techniques mis en oeuvre par un individu ou un groupe ayant une capacité de décision (Teyssier, 2002), la gestion permet de rendre cohérent le fonctionnement d'un système donné. Suivant l'idée de Pinchemel et Pinchemel (1988) qui supposent que : « C'est en créant l'espace que les hommes s'introduisent dans les milieux naturels. Il importe donc d'analyser d'abord les composantes de cet espace humain », l'analyse du processus de gestion de l'espace peut permettre de comprendre son organisation et sa dynamique au sein d'un territoire.

Véron et Roque (1997), définissent la gestion de l'espace comme une construction sociale destinée à assurer la permanence et le renouvellement des propriétés fonctionnelles (biologiques et/ou sociales) dont l'espace est porteur et dont la rareté lui confère une valeur.

> Evolution du processus de gestion de l'espace

Dans leur article, Véron et Roque (1997), recensent quatre figures ayant marqué les interventions institutionnelles en matière de gestion de l'espace. La première figure, celle de la protection avait pour principe d'isoler un espace et lui appliquer un régime spécifique de limitation d'usage afin de le soustraire aux acteurs économiques (restauration des terres en montagne, réserve naturelle et parcs nationaux). La deuxième, celle de l'aménagement, comme la protection, vise directement l'espace mais, cette foisci, comme moyen destiné à intervenir sur les acteurs économiques avec une perspective d'organisation, afin de faciliter l'exercice des activités ou leur répartition sur le territoire. Elle a donc peu à voir avec la gestion de l'environnement. La troisième figure,

celle du développement ne touche que de loin l'espace et ses propriétés environnementales ou sociales. Il est indirectement concerné par les retombées des interventions, notamment par les zonages réalisés pour la localisation de ces droits comme dans le cas des indemnités compensatoires de handicaps naturels. Si elles ne font pas totalement abstraction de l'espace, ces politiques ne le prennent en considération que dans son rôle de réceptacle des activités. La dernière figure, celle de la gestion, a connu un essor récent. Prolongeant la figure du développement, elle consiste à intervenir volontairement sur l'espace, dans une perspective de valorisation de ses propriétés, en passant délibérément par les acteurs économiques afin de connecter le développement des activités avec une mise en valeur durable. Selon l'auteur, avec la promotion des normes et des labels négociés et surtout avec la multiplication des conventions de gestion à la fin des années 80 dont les contrats agri-environnementaux sont l'exemple le plus répandu, la figure de la gestion permet de retisser les liens entre les acteurs du développement et leur espace d'implantation (Veron et Roque, 1997). Le concept de gestion de terroir est né sans doute de cette perspective.

> Gestion des terroirs

Le concept est défini par certains auteurs comme la prise de décisions sur les activités relatives à l'exploitation, à l'aménagement des ressources naturelles et humaines et à l'exécution de ces décisions par les populations dans un espace géographique donné (PPA, 2000). Selon Teyssier (2002), aucune « méthode-type >> n'aurait la prétention de donner une définition universelle du concept. Néanmoins, cette démarche obéit aux principes communs suivants :

- la gestion du terroir est une stratégie de développement sur un espace limité, - la gestion du terroir fait référence à une intervention locale,

- les usagers du terroir sont considérés comme les maîtres d'oeuvre des interventions immédiatement ou à terme.

Le schéma d'une approche de « gestion de terroir >> selon les mêmes auteurs, peut se présenter en quatre phases que sont :

i. la phase de connaissance de l'espace et de la société

Pendant cette phase, en dehors du zonage, les photographies aériennes et les images satellites interprétées à l'aide de système d'information géographique (SIG) comptent parmi les outils nécessaires à ce travail de cartographie de synthèse.

ii. La phase de programmation

Elle doit aboutir à la réalisation d'un plan de développement qui hiérarchise les priorités d'interventions et les besoins en financement, c'est-à-dire un schéma d'aménagement.

iii. La phase de réalisation

En respectant le schéma d'aménagement, les opérations de gestion de terroirs seront mises en oeuvre. Les engagements de chaque partie (projet, utilisateurs, services administratifs) seront définis et formalisés par contrats ou convention.

iv. Phase de suivi-évaluation

Elle doit entendre les réactions des usagers du terroir sur des actions en cours et de rapporter les impacts sociaux et économiques.

Le terroir aide à la compréhension du fonctionnement des sociétés rurales. Son étude et sa représentation sur une carte mettent à la disposition de l'agent de développement la photographie d'une situation agraire à une période donnée.

> Gestion des Ressources Naturelles (GRN) et approche participative

Teyssier (2002) définit la GRN comme « un ensemble de décisions qui sont prises pour exploiter les ressources naturelles, en réglementer l'accès, les modes de prélèvement et de mise en valeur. Ces décisions sont prises individuellement ou collectivement par ceux qui vivent sur cet espace, qui y ont accès ou qui ont un droit d'usage ». La FAO (1995), remarque que vers les années 1970, avec l'aide de la communauté internationale, beaucoup des projets exigeants des investissements importants ont été mis en place. Ces derniers privilégiant les aspects techniques, étaient conçus en dehors des conditions locales du milieu et sans prise en compte ni des besoins des populations ni des modes traditionnels d'exploitation. Ces comportements n'ont permis ni d'inverser ni de stopper le processus de dégradation des ressources forestières. C'est ainsi qu'à l'heure actuelle, la plupart des politiques environnementales ou de gestion des ressources naturelles et /ou forestières prônent la participation des populations locales comme principes de base. Suite à des multiples expériences dans plusieurs pays (Sénégal, Burkina Faso, Mali, Niger), ces méthodes ont été formalisées sous forme d'une méthodologie connue sous le nom d'approche participative. Appliquée à la GRN, cette approche doit être considérée comme un outil qui favorise la prise en charge effective par l'ensemble de la population d'un village des actions de restauration et de développement du terroir (FAO, 1995).

Ainsi, dans le contexte de la décentralisation, le terroir constitue un niveau particulièrement pertinent pour étudier la gestion des ressources naturelles par les collectivités territoriales.

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