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Etude des idéophones d'une langue kwa: l'abouré éhè

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par Ben Martial BEGROMISSA
Université de Bouaké - Côte d'Ivoire - DEA 2012
  

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V- LE VERBE ET LES MODES47(*)

Comme le dit E. BENVENISTE, « le présent est proprement la source du temps ». Le Présent étant le seul vécu véritable, c'est par rapport à lui que se définissent tous les autres temps, c'est-à-dire le passé et l'avenir. Le verbe joue donc un rôle fondamental ; mais il faut pourtant remarquer que le verbe n'est pas seul en cause : en fait, la notion de temps, exprimée dans le verbe, concerne la phrase entière, dont le verbe n'est que le pivot.

Il faut ici faire une distinction fondamentale, dont nous aurons besoin pour la suite de cette étude, et qui concerne tous les aspects de l'énonciation, et pas seulement le verbe : on parlera de discours quand l'énoncé se rapporte au présent de l'énonciateur ; le discours est structuré autour des embrayeurs ; on parlera d'histoire, ou de récit (en fait, il y a une nuance) pour le discours détaché du présent de l'énonciateur, comme s'il se faisait tout seul.

Nous aurons d'ailleurs l'occasion d'envisager ce que devient le discours quand il se transforme en récit, dans le langage indirect par exemple. Et dans un texte, les différents niveaux se mélangent, à différents degrés.

Selon que l'on est dans le discours ou dans l'histoire, les temps des verbes s'organisent différemment :

v Le discours

Le temps de base, nous l'avons dit, c'est le présent, dans sa valeur originelle, qui est de dire ce qui se passe pendant qu'on le dit. Il peut avoir d'autres valeurs, qui étendent son champ d'action, en indiquant une répétition (présent d'habitude), ou une généralité (présent de vérité générale) :

Tous les ans, il part en cure à Vichy.
Rien ne sert de courir, il faut partir à point.

Autour du présent, utilisé avec sa valeur de base, on trouve les temps qui expriment une antériorité ou une postériorité :

L'antériorité s'exprime par le passé composé ou l'imparfait, selon le sens.

L'imparfait se réfère complètement au passé, sans liaison avec le présent :

Autrefois, je fumais ; maintenant, je bois.

L'imparfait ne fonctionne pas comme embrayeur, il ne peut être lié à la situation d'énonciation.

Au contraire, le passé composé continue d'exprimer une liaison avec le présent :

Autrefois, je fumais ; mais j'y ai renoncé.

J'ai renoncé dans le passé, mais ce renoncement continue aujourd'hui. Le passé composé peut fonctionner comme embrayeur :

A vingt-cinq ans, il a déjà publié trois romans.

On parle de quelqu'un de vivant, et du résultat présent d'actions passées qui sont pourtant accomplies, terminées (essayer de mettre n'importe quel autre temps passé).

La postériorité s'exprime avec le futur simple :

Il assure qu'il terminera ce soir.

*Quand il aura terminé, il rentre chez lui.

Dans un énoncé au Présent, le futur antérieur ne peut s'utiliser que par rapport au futur simple, pas par rapport au présent ; il exprime une antériorité par rapport au futur simple ; il ne prend donc pas ses repères par rapport au moment de l'énonciation :

Il affirme qu'il rentrera quand il aura fini.
Il affirme qu'il aura terminé avant 18 heures.

Dans ce dernier exemple, le futur antérieur se situe par rapport au futur (simple) 18 heures, qui n'est pas exprimé par un verbe.

Bien sûr, il existe des formes parallèles, des périphrases verbales que le français a développées pour exprimer le futur proche et le passé récent :

Il va rentrer. / Il vient de sortir.

v L'histoire

L'histoire se coupe complètement des embrayeurs. Sur le plan des temps, ce type d'énoncé se construit autour du passé simple et de l'imparfait.

L'antériorité s'exprime à l'aide des temps composés correspondants : le passé antérieur et le plus-que-parfait :

Quand il eut terminé, il rentra chez lui.
Quand il avait terminé, il rentrait chez lui.

Comme un temps (deux temps), ce qu'il était à l'origine, et non comme un mode :

Il nous affirma / affirmait qu'il terminerait vers 18 heures.
Il nous affirma / affirmait qu'il aurait terminé avant 18 heures.

A part dans ce sens particulier (voir plus haut), le conditionnel passé exprime une antériorité par rapport au conditionnel présent : Il disait qu'il rentrerait quand il aurait terminé.

Le discours et l'histoire se déterminent ainsi par un des éléments fondamentaux de l'acte d'énonciation qui est le verbe.

Pourtant, le verbe se manifeste de différentes manières au niveau de la production d'un énoncé et ce, à partir soit d'un temps soit d'une modalité. Il est donc important d'étudier aussi les modes.

* 47 http://bbouillon.free.fr/univ/ling/fichiers/enonc/enonc.htm

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry