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Analyse de l'optimalité de la ZMAO (Zone monétaire de l'Afrique de l'Ouest ) dans un contexte d'intégration

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par Lesfran Sam Wanilo AGBAHOUNGBA
Université de Parakou - Maà®trise 2012
  

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Paragraphe 2: Revue de littérature

Cette section consistera à passer d'abord sur la clarification des concepts, afin de mieux les cerner, ensuite, sur la revue théorique et les prolongements empiriques des zones monétaires optimales, et enfin, à un réexamen de la théorie. A) La clarification des concepts.

· Zone monétaire :

C'est l'ensemble des pays regroupés autour d'un pays central et respectant les règles monétaires suivantes :

· parité fixe entre monnaies des pays et celle du pays central ;

· convertibilité des monnaies ;

· mise en commun des réserves de change ;

· harmonisation des règlementations de change.

A titre illustratif, on peut citer la zone franc, la zone euro, la zone sterling2...

· Zone monétaire optimale :

Théorie économique fondée sur les travaux de Mundell R. (« A theory of optimum currency areas », AER, 51, 1961) et de Mckinnon R. (« Optimum currency areas », AER, 53, 1963).

Selon Mundell, une ZMO est un espace monétaire à l'intérieur duquel, les régions qui le composent n'ont pas besoin du taux de change (TC) commun, comme instrument d'ajustement pouvant être utilisé pour les résorptions des déséquilibres consécutifs à des chocs asymétriques internes et externes qui frapperont les Etats membres de la zone. L'adoption d'un taux de change fixe et irréversible et d'une monnaie unique entre les pays est la condition sine qua non d'appartenance à une union monétaire (UM).

· Intégration

2 La zone sterling est une zone monétaire de 1931 à 1967, date à laquelle la livre a été dévaluée sans que les autres monnaies ne la suivent.

Regroupement, unification ou articulation et coordination d'éléments antérieurement séparés en vue de constituer un élément cohérent. En économie politique, on distingue, notamment, l'intégration économique.

· Intégration économique

C'est l'ensemble des procédés par lesquels deux ou plusieurs nations créent un espace économique commun. Balassa B. retient cinq formes d'intégration par degré d'intensité croissante :

ü la zone de libre-échange : c'est une zone oCI les droits de douane et les restrictions quantitatives aux échanges sont abolis entre les pays de la zone mais, oCI les politiques extérieures de chaque Etat vis-à-vis des pays tiers restent libres ;

ü l'union douani1re : il s'agit d'une union tarifaire (zone de libreéchange dotée d'un tarif extérieur commun) où les législations nationales en matière de douane sont harmonisées ;

ü le marché commun : c'est une union douanière où, en outre, la libre circulation des personnes et des capitaux est réalisée ;

ü l'union économique : il s'agit d'un marché commun qui a, en outre, réalisé une harmonisation des politiques économiques nationales, aussi bien conjoncturelles que sectorielles (énergie, monnaie, agriculture, industrie, social, etc.).

ü l'union monétaire ou intégration monétaire : c'est une union économique avec une banque centrale unique, harmonisation des politiques monétaires et utilisation d'une monnaie commune ou une monnaie unique. Elle apparaît comme un préalable à l'union économique ;

ü l'intégration économique totale : c'est l'étape finale de l'intégration qui consiste en l'unification des politiques conjoncturelles, sectorielles, structurelles sous l'égide d'une autorité supranationale.

· Convergence

C'est une évolution vers un même horizon ou une même valeur pour deux ou plusieurs variables. Dans le domaine du développement économique, on distingue plusieurs formes de convergences :

V1 convergence absolue

Dans le modèle de croissance de Solow, la thèse de la convergence absolue affirme que les économies initialement pauvres connaissent des taux de croissance par tête plus élevés que les économies initialement riches. Donc, les pays pauvres vont rattraper les pays riches (effet de rattrapage). Mais, les travaux empiriques, notamment, ceux de Barro R. et Sala-I Martin portant sur un grand nombre de pays et sur une période de près de quarante ans rejettent cette hypothèse donnant ainsi lieu à la convergence conditionnelle.

V1 convergence conditionnelle ;

Les économies qui ont un certain nombre de caractères proches, (comme, par exemple, la croissance démographique, le taux d'épargne...) valident la prédiction de convergence du modèle solovien qui est donc une approximation acceptable de la réalité, à condition, de prendre en compte le capital humain. Autrement dit, la convergence ne s'opère qu'entre pays partageant les mêmes caractéristiques structurelles.

V1 Club de convergence ;

On parle de club de convergence pour les pays ayant un modèle de croissance commun. Il pourrait exister plusieurs clubs de convergence ; ce qui signifie qu'il puisse ne pas y avoir de convergence entre les pays appartenant à différents clubs.

B) Revue théorique de littérature

L'architecture de l'économie mondiale contemporaine, notamment, avec l'éclosion des regroupements régionaux, a fait renaître le débat sur les zones monétaires optimales. Ainsi, la théorie économique, depuis plus d'une

quarantaine d'années, s'efforce de répondre à la question de savoir : à partir de quels critères, peut-on considérer que, des espaces monétaires nationaux ont intérêt à se rassembler et à ne former qu'une seule zone monétaire marquée par l'existence, soit d'une monnaie unique, soit d'une structure de parité fixe et irrévocable. Cette théorie des zones monétaires optimales s'inscrit dans le cadre de la macroéconomie keynésienne des années 60. Elle est née du débat en cours sur les avantages et coûts liés à un régime de change (change fixe et flexible).

Deux types d'analyse prévalent jusqu'à ce jour pour tenter de définir une zone monétaire optimale : les traditionnelles sont formulées par Mundell (1961), McKinnon (1963) et Kenen (1969). Après eux, un nouveau type d'analyse dite analyse coûts-bénéfices est apparue en complément et est menée par d'autres économistes. La problématique était de savoir, à partir de quel moment, deux pays ont intérêt à se lier entre eux par un système de change fixe. En d'autres termes, la théorie cherche à identifier le critère qui permettrait de réduire les coûts de l'autonomie de l'abandon monétaire. En effet, Mundell identifie la mobilité des facteurs de production comme substitut à la fonction d'équilibre du système de change. Ainsi, sous l'hypothèse de flexibilité des prix et des salaires, une mobilité de travail entre pays et une immobilité des capitaux, rendent moins nécessaires les modifications du taux de change pour restaurer la compétitivité internationale et l'équilibre extérieur. Pour lui, l'ajustement des déséquilibres se réalise par un transfert de ressources humaines d'une région A en récession vers une région B en expansion. Ce qui permet, dans un système de change fixe, la résorption du chômage et le déficit commercial en A. Par contre, il est observé une hausse des salaires dans la région B sans faire recours à l'usage du taux de change. Par exemple, le passage des travailleurs d'une région A à chômage élevé vers une région B à faible chômage tend à uniformiser les salaires et les coûts. Ainsi, des Etats auront intérêt à former une union monétaire, lorsque la mobilité de leurs facteurs est avérée.

Pour compléter l'analyse de Mundell, McKinnon (1963) va proposer de son côté, à travers ses travaux intitulés « le degré d'ouverture des économies » (mesuré par le rapport des biens échangeables et les biens non échangeables) comme critère à l'établissement d'une zone monétaire. Autrement dit, les coûts liés à l'abandon du taux de change comme instrument de politique économique diminuent en fonction du degré d'ouverture des économies et de l'importance de leurs échanges réciproques. En effet, plus une économie est ouverte, plus les prix nationaux sont soumis aux effets de variations du TC. Ces effets peuvent provoquer des modifications des coûts, notamment, celui de la main d'oeuvre. Les variations de change auraient un fort impact sur les prix relatifs des biens échangeables/biens non échangeables, exprimés en monnaie locale pour les pays relativement ouverts. En effet, si l'ouverture est forte, toute dépréciation du change qui interviendrait en cas de changes flexibles aura un impact significatif sur le rapport demande locale/demande externe. L'affectation des ressources sera ainsi fortement perturbée et l'impact des variations de change par la modification des prix relatifs sera très sensible. Par contre, si l'ouverture est faible, le secteur des biens non échangeables dominera ; ce qui aura pour effet d'atténuer le rôle perturbateur des variations de prix relatifs dues au change. Une parité fixe est donc préférable pour les économies ouvertes du fait que les variations du taux de change nominal auraient, sans doute, des effets sensibles sur leur compétitivité réelle. Par conséquent, (selon McKinnon (1963)), les économies ouvertes ont intérêt à constituer une zone monétaire afin d'éliminer les risques de change qui sont sources de fortes instabilités financières et économiques.

Kenen (1969), quant à lui, contrairement à l'analyse de Mundell et de McKinnon, va se focaliser sur « le degré de diversification des productions ». Il montra que la mobilité du travail n'est pas un critère satisfaisant de la zone monétaire optimale car, elle est rarement parfaite. Pour lui, les économies diversifiées peuvent, plus facilement, adopter des changes fixes et s'intégrer à une

zone monétaire que celles qui se caractérisent par une diversification modeste. En effet, si la structure de production est diversifiée, un choc négatif sur la demande d'un type de bien ou d'un secteur d'activité, aura un effet moindre. Ceci résulte d'une faible fraction d'emplois détenue par chaque type de bien ou de secteur dans l'économie. Un choc n'aura donc que peu de conséquences sur l'agrégat et affectera les pays de manière similaire. De même, les chocs ne peuvent atteindre simultanément tous les secteurs de l'économie. Si le taux de change est utilisé comme instrument de stabilisation, les variations seraient plus importantes dans une économie non diversifiée. Dans une économie diversifiée, les chocs extérieurs se compensent plus facilement et l'instrument du taux de change sera moins utilisé. La diversification et la similarité de la production réduisent le besoin de politique de change et donc des coûts de son abandon.

L'analyse de ces trois auteurs sur les critères d'optimalité d'une zone monétaire optimale constitue le socle de la théorie traditionnelle des zones monétaires optimales (Mongelli, 2002). Néanmoins, le renouvellement de la théorie des zones monétaires optimales, notamment basé sur d'autres critères de convergences (la flexibilité des prix et des salaires, le degré d'intégration des marchés financiers et la similarité des taux d'inflation) va être formulé à partir de la fin des années 60, pour renforcer cette théorie traditionnelle.

Ainsi, pour Ingram et al (1969), l'intégration financière rend moins nécessaire les modifications des coüts relatifs entre pays via l'ajustement du taux de change. La libéralisation financière permet de corriger les déséquilibres de la balance des paiements sans pression sur le taux de change et les taux d'intérêt. Cette approche se fonde sur le fait que les capitaux sont plus mobiles que la main d'oeuvre pour financer les déséquilibres intra régionaux. Si la fluidité des capitaux entre pays excédentaires et pays déficitaires est assurée dans le même espace, cette zone monétaire est optimale. Ici, l'optimalité d'une union monétaire est appréciée lorsqu'elle est totalement intégrée financièrement.

Par contre, pour Fleming (1971), la similarité des taux d'inflation sur une certaine période de temps entre différents pays induit des conditions d'échange stables et par conséquent réduit le besoin d'ajustement du taux de change. Pour lui, des taux d'inflation sensiblement différents selon les pays, pourraient être source de pouvoirs d'achats divergents et entraîner le recours à l'instrument taux de change pour corriger les écarts. Il suggère un changement macroéconomique caractérisé par une convergence de certains indicateurs tels que : les taux d'inflation, les institutions du marché de travail, les politiques économiques ou les préférences sociales. Giovanni et al (1973) soutiennent la similarité des taux d'inflation entre les pays comme une condition d'optimalité d'une zone monétaire. En effet, cette similarité rend moins nécessaires les modifications du taux de change (réévaluation ou dévaluation) vis-à-vis des autres monnaies pour restaurer la compétitivité internationale.

D'autres critères tels que la notion de bien public qu'est l'espace intégré (Kindleberger, 1986) ; le rôle des stratégies et des biens finals respectifs des autorités en présence (Hammada et al, 1980) ; l'identité dans les préférences de structures qui expliquerait que même sans structures économiques identiques, les préférences communes en vues de les construire suffisent à justifier la perspective d'intégration (Bourguinat, 1973) et enfin la symétrie dans l'absorption des chocs sont identifiés comme pouvant expliquer la construction de zones monétaires.

Quand bien même la théorie des zones monétaires optimales offre un tremplin valable pour apprécier une zone monétaire, elle n'en constitue cependant pas un cadre opérationnel pour la construction de zones monétaires. C'est à ce constat qu'est parvenu Tavlas (1994), pour qui la théorie des zones monétaires optimales n'offrait pas un cadre unifiant. La théorie traditionnelle des zones monétaires optimales a pour avantage l'élimination du risque de change et pour inconvénient la perte de la souveraineté monétaire. Elle surestime le rôle du taux de change dans l'ajustement des chocs. Ces auteurs de la phase pionnière ont posé la question de l'arbitrage entre le taux de change fixe et flexible pour un espace

économique. Ils concluent qu'une union monétaire ne serait concevable de manière optimale que pour les régions affectées par des chocs symétriques et qui disposent face à des chocs asymétriques, des mécanismes d'ajustement automatiques.

La théorie traditionnelle des zones monétaires optimales n'offre donc pas un cadre global pour juger de l'ensemble des coüts et bénéfices de l'union monétaire. Elle se concentre sur les coüts macroéconomiques qu'engendre l'abandon de l'instrument du taux de change. De même, elle ne permet pas de déterminer un seuil à partir duquel l'union monétaire est bénéfique pour un pays. Ces limites de la théorie renforcent l'option d'un prolongement empirique de cette théorie des zones monétaires optimales par certains auteurs.

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