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Complications osseuses de la drépanocytose

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par Noêl MANDA KYOMBA KOMBEKOMBE
Université de Lubumbashi - Doctorat en médecine 2011
  

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CHAPITRE V. DISCUSSION ET COMMENTAIRE

Les complications osseuses de la drépanocytose est réel problème de santé et nécessite une mise au point précoce en fin d'éviter les invalidations qui sont de véritables complications parfois inévitables à un certain niveau d'évolution des complications osseuses.

Cette partie va porter sur la fréquence et la prise en charge des complications osseuses de la drépanocytose, et l'évolution, de tous les drépanocytaire que nous avons considérés comme éligible pour notre travail.

De la fréquence

Sur 67 cas de drépanocytaires qui ont consulté les cliniques universitaires de Lubumbashi du janvier 2008 au 31 Décembre 2010, 21 ont présentés des complications osseuses de la drépanocytose soit 31,34%, nous n'avons pas trouvé des publications sur la fréquence des complications osseuses de la drépanocytose comme indique notre travail. Les références à notre disposition sont des travaux sur une complication bien déterminée. Notre travail semble être unique du fait qu'il regroupe toutes les complications osseuses de la drépanocytose bien que certaines complications ne sont pas décrites du fait que la plupart des cliniciens ne font pas mention. La théorie nous apprend l'existence des formes silencieuses (TSHILOMBO K. 1986) alors que, ces formes sont les complications chronique et fréquente dont on ne tient pas compte.

Nous pensons que le clinicien considère les lésions qui amènent le patient en consultation. Si nous considérons quelques lésions qui sont fréquentes dans nos analyses, l'ostéonecrose représente 17,07%, COULIBALY et al 2006 ont trouvé 0,73%, alors que DIOP et al. 2001avait 18%. En ce qui concerne l'ostéomyélite représente 14,6% alors que SOUNA B. S. et al 2006 ont trouvés 68,04%. Cette différence de résultats est justifiée par la différence de taille de l'échantillon et la durée d'étude.

De l'âge

Dans cette étude l'âge moyen est 12,5 avec les extrêmes 6 et 29 ans. Nous avons observé une fréquence élevée des complications osseuses de la drépanocytose dans la tranche d'age comprise entre 4 et 9 ans, dans une proportion de 42,85% ; suivis de 23,80% des patients dont l'âge était situé entre 10 et 15 ans et 16 et 29.

Ce résultat est proche de celui observé par SOUNA B. S. et al. 2006 Qui pour 66 drépanocytaires a trouvé la tranche d'age entre 4 et 11 ans, avec une différence d'age très importante avec DIONE et al. 2002 qui sur 110 drépanocytaires, a trouvé une tranche d'age entre 0 et 4 ans avec 47,2%. Nous avons observé une fréquence élevée des complications osseuses de la drépanocytose dans la tranche d'age comprise entre 4 et 9 ans, dans une proportion de 42,85% ; suivis de 23,80% des patients dont l'âge était situé entre 10 et 15 ans et 16 et 29 ans. La différence avec les observations de DIONE et al. 2002 s'explique par le fait que le syndrome pied main dans notre milieu est géré par le pédiatre, c'est ainsi que nous n'avons pas trouvé aucun cas de syndrome pied main.

Selon CATONNE Y. et al. 2002 ce dernier est une forme particulière d'infarctus osseux survenant avec une fréquence particulière chez les Africains à hémoglobine SS, avant deux ans alors que notre travail va de 6 à 29 ans.

Du Sexe

Nos analyses montrent que le sexe masculin est plus vulnérable aux complications osseuses de la drépanocytose et représente 57,14% soit 12 sur 21 cas éligibles. Le sexe ratio est ainsi calculé et vaut 1, 33. DIALLO et al.2003 avait trouvé 1,2. Ces résultats sont proches aux résultats de BEGUE et al. 2003 qui ont trouvé 57% et celui de SOUNA B.S. qui a trouvé 56,10%. Plusieurs études menées sur différentes complications ont données de résultats écrasants en faveur du sexe masculin, ce résultat s'explique par le mode de transmission autosomique de la drépanocytose SOUNA B.S. et al 2006.

Nous pensons que ces résultats s'allient aux principes qui disent que le sexe masculin est vulnérable.

De la Plainte

ou la déformation était présente chez 15patients soit 71,42%, 9 patients soit 42,85% avaient la fièvre, nous n'avons eu que 2 cas soit 9,52% avec fistule.

Ces données sont près des résultats de SYLVIE PONTHIEUX et al. 2004, travaillant sur 85 drépanocytaires a trouvé que la douleur était présente chez 100% des drépanocytaires. La boiterie et l'importance fonctionnelle représentait respectivement 71 cas (83,52%) et 47 cas (55,29%), la fièvre était présente chez 32 patients (37,64%), la tuméfaction était retrouvée chez 19 patients (28,78%), tandis que la fistule chez 18 patients (21,17%).

SYLVIE PONTHIEUX et al. 2004 dans sa conclusion confirme que la douleur est le malheureux sort du malade drépanocytaire, elle est d'origine ischémique.

TRAORE et al. 2001 fait ses observations et trouve que la douleur revenait comme plainte principale dans 83,2%.

GENTILINI 1995 revient sur la douleur, pour enfin dire, la douleur bien que parfois variable dans sa durée, dans sa fréquence et dans son intensité, c'est le symptôme dominant chez les drépanocytaires. La douleur reste le signe majeur qui amène les patients en consultation quelle que soit son origine.

SOUNA B.S.et al. 2006 travaillant sur 106 drépanocytaires nigériens a trouvé que la douleur était présente chez 56,06% des drépanocytaires. Il a aussi trouvé que la fièvre était présente chez 21 patients (31,81%), La fistule chez 26 patients (39,39%). La boiterie et l'importance fonctionnelle représentait respectivement 23 cas (34,84%) et 17 cas (25,75%), tandis que la tuméfaction était retrouvé chez 19 patients (28,78%).

Pour plusieurs auteurs que nous avons consultés, la douleur venait en premiere position des signes à l'entrée mais souvent à des proportions différentes. Nos observations montrent que la douleur est le signe important et fidèle de la drépanocytose dans ses complications, la boiterie et l'impotence surtout chez les adolescents.

Bien que les complications osseuses de la drépanocytose ne soient pas d'origine infectieuse, la fièvre est le deuxième signe dans les observations de SOUNA B.S. et al. 2006, il est logique, mais dans notre milieu la fièvre est décapitée par l'abus des antibiotiques et certains autres produits avant la consultation.

De la Localisation

Notre travail montre que le côté droit est le plus touché, soit 42,85%, la localisation mixte ou bilatérale 23,80%, le côté gauche représente 33,33%.

La hanche est la partie du corps la plus touchée par les complications osseuse de la drépanocytose, elle représente 7 cas sur 21 observations, soit 33, 33% ; le genou fait la suite avec 23,80% soit 5 cas sur 21, la localisation des lésions dans la région malléolaire représente 19,04% soit 4 cas sur 21, la diaphyse tibiale 3 cas, soit 14,28% ; l'épaule et le fémur représentent chacun 1 cas des localisations, soit 4,76%. Les complications osseuses de la drépanocytose sont fréquentes au niveau de la hanche du fait que la hanche supporte le poids du corps, ainsi toute augmentation de la pression intraarticulaire secondaire a une thrombose de vaisseaux synoviaux de la hanche, il conduit à une synovite ou à une hémarthrose, qui conduit à un ralentissement de la circulation qui aboutit à l'obstruction de la fovéa qui aggrave l'ischémie au niveau de la tête fémorale TSHILOMBO K. 2008 .

La localisation au niveau de la hanche s'explique par le calibre des ses vaisseaux réduits et l'absence de la circulation collatérale de suppléance COULYBALY et al. MALI 2009,

CATONNE Y. et al. 2002 donne ses explications sur la localisation bilatérale de la nécrose aseptique de la tête fémorale la nécrose bilatérale est secondaire à une évolution de la nécrose unilatérale.

KOUADIO et al. 2001 trouve une limitation du mouvement de la cheville chez 10 patients pour une taille de 47 échantillons soit 21,27%. LEMAIRE et al. 1999 a enregistré les localisations fémorales et tibiales dans 70% de cas. SOUNA B.S. et al. 2006 parle de 59,09% de localisation au membre inferieur et 37,87% au membre supérieur.

Selon BEGUE et al. 2003 la localisation diaphysaire est très fréquente chez le drépanocytaire et s'explique par l'ischémie.

Du diagnostic

Nos analyses montrent une fréquence égale entre la nécrose aseptique de la tête fémorale et l'ostéomyélite qui représente chacune des complications 7 cas soit 33,33 %. Nous dévons savoir que l'ostéomyélite regroupe deux entités différentes qui se présentent de la manière suivante : l'ostéomyélite aigue 23,80% et l'ostéomyélite chronique 9,52%.Les fractures sont aussi fréquente chez le drépanocytaire avec une proportion égale avec l'ostéomyélite aigue 23,80%.Le décollement épiphysaire de l'humérus et l'arthrite du poigné représente 9,52%.

Ces résultats ne sont pas loin d'autres observations a notre possession, il est vrais que la nécrose aseptique de la tête fémorale et l'ostéomyélite sont les drames du

drépanocytaire: HERNIGOU et al. 2003, montre que la prévenance de la nécrose aseptique de la tête fémorale est de 40% sur une étude 140 patients.

Pour 207 drépanocytaires Nigériens EBONG et al. 1998 a trouvé 78 cas soit 37% d'ostéomyélite.

WARE et al. 2004 a trouvé 41% sur 27 patients.

SOUNA B. S.2006 a trouvé dans ses observations de 66 drépanocytaires une distribution ci après: la métaphyse et la diaphyse sont les sièges de prédilection avec 58,52% et 29,78%, épiphyse 10 cas soit 15,15% et 5 cas d'atteint ostéo-articulaires soit 7,57% et 5 atteintes isolé. Nous n'avons pas eu les résultats en rapport avec le décollement épiphysaire de l'humérus et les arthrites, nous nous réservons de toutes commentaires a ces sujets, mais les observations de SOUNA B.S 2006. semble donner une vue d'ensemble sur les atteintes articulaires et épiphysaire.

De la Radiographie

Il semble que la radiographie reste l'examen fondamental pour diagnostiquer les complications osseuses de la drépanocytose dans un délais bien déterminer pour chaque complications, la radiographie faite peut être justifié par le fait que, en cas de toute suspicion d'infection chez les drépanocytaires, une surveillance minutieuse de l'architecture osseuse doit être de rigueur (TSHILOMBO K. 1986),

Nos analyses montrent, une satisfaction du clinicien par l'obtention de résultat radiographique contrairement à d'autres examens demandés. La radiographie est faite dans 100% des cas pour nos observations. Nous avons trouvés 33,33% pour la déformation de la tête fémorale, la réaction périostée et la présence des séquestres 5 cas pour chaque image soit 23,80% pour chaque image, les traits des fractures à une proportion de 28,52%, les images normales dans 14,28% soit 3 patients.

La possibilité d'avoir une radiographie normale peut être due au fait qu'au début des certaines complications osseuses comme l'ostéomyélite, l'ostéonecrose de la tête fémorale, la radiographie peut être normale surtout si elle est fait avant 2 semaines (TSHILOMBO K. 2008).

Nos résultats sont proches aux résultats de SOUNA B.S. ce dernier a trouvé 3 signes radiologiques. Il s'agissait des images de séquestre, d'oedème des parties molles et de réaction périostée chez respectivement 36.36%, 34,84% et 25.75% des patients. Il confirme aussi l'association des images radiologiques

De la pyoculture

L'écouvillonnage était demandé, 6 cas seulement soit 28,57% avaient les résultats, qui plaidé en faveur d'une staphylococcie à 50%, le salmonelle à 16 ,7% et une flore mixte chez trois patients soit 33,3%.

Nos résultats sont proches aux résultats de SOUNA B.S. 2006, le staphylocoque est le germe le plus fréquemment rencontré lors des hémocultures (35,71%), suivi des salmonelles et des streptocoques avec 14,28% des cas chacun. Sur les 43 examens de pus réalisés dans son étude, il a trouvé que le staphylocoque est le germe prédominant avec 37,20% des cas suivis des salmonelles et des bacilles gram négatif avec respectivement 16,27% et 9,30% des cas. Il a enfin noté que dans 21,42% des cas, les hémocultures se sont révélées négatives et l`examen du pus a été négatif dans 20,33% des cas.

Ces deux résultats sont proches, il est question de la taille de l'échantillon et surtout du nombre très bas des patients qui ont fait la culture.

Du traitement médical

Basé sur les antibiotiques dans une proportion de 71,4%, les antalgiques et et autres produits à 100%l'acide folique chez 5 patients 23,80%.

Ces résultats ne sont pas comparable aux référence a notre possession, SCHWARZINGER décrit la lincomycine comme l'antibiotique à large spectre qui avec une bonne diffusion osseuse.

SOUNA B.S. 2006 montre que l'antibiotique le plus utilisé est l'oxacilline comme le médicament le plus utilisé à 52,54%.Tout foyer ostéomyélitique drépanocytaire exigera un examen approfondi à la recherche éventuellement des germes en cause l'antibiothérapie ne sera entreprise apres cette preuve formelle de la présence microbienne et l'antibiogramme dans ce cas sera correctement fait dans les cas contraire il faut s'abstenir (TSHILOMBO K. 1986)

Du Traitement chirurgical

Dans notre étude, 9 patients soit 42,85%avaient un traitement orthopédique, 7 patients pour une prise en charge mixte c'est-à-dire sanglante-orthopedique- médicale soit 33,33%.

antibiotiques et analgésiques dans 42,85% des cas. L'ostéosynthèse étaient réalisés chez 6 patients soit 28,57% le drainage chez 5 patients soit 23,80%.

SOUNA B.S. 2006 dans ces observations l'immobilisation plâtrée représente 76,47%, dans la série Malienne 28,57% représente le traitement orthopédique, la prise en charge sanglante est représentée par la séquestration à 47,36%, mais aucun cas d'amputation n'est noté.

La chirurgie avec utilisation de prothèse représente 9,4% dans la nécrose aseptique de la hanche stade II et III de FICA. CATONNE Y. et al., 2002

Selon SIMON le traitement de la nécrose aseptique de la tête fémorale, au stade avancé est superposable à celui de toute coxopathie chronique .Il s'agit d'une arthroplastie totale ;

Notre faible taux de traitement chirurgical et la rareté de l'utilisation des prothèses s'expliquent par l'indisponibilité et le coüt élevé de prothèse dans notre milieu

De l'Evolution

L'évolution des complications de la drépanocytose est variable selon le stade du diagnostic et elle est proportionnelle au type de complication et à la prise en charge. Ainsi dans nos observations, toutes les complications que nous avons observées ont bien évolué dans une période de 4 semaines avec une excellente évolution dans 2semaines soit 28,57% pour les cas des infections ostéo-articulaires aiguës devant un bon traitement.23,80% soit 5 cas ont évolué dans 3 semaines, c'est le cas d'ostéomyélite chronique dans notre observation, la complication qui a une période plus importante d'évolution reste la nécrose aseptique de la tête fémorale autour de 5 à 6 semaines suivie des cas de fractures qui ont évoluées autour de 3 à 5 semaines respectivement 33,33% et 28,57%. Nous devons sans oublier qu'un certain nombre de cas près de 20% ont quitté l'hôpital en cours du traitement et l'évolution nous est difficile à expliquer pour ce cas.

L'évolution et la prise en charge sont jugées bonnes dans 71,42% et mauvaises dans 28,57%, soit 6 cas sur notre observation. COULIBALY et al., 2006 montrent une évolution favorable dans 62,25%, SOUNA B.S. et al., 2006 parlent d'une évolution favorable dans 63,15% et 39,28% d'une bonne évolution dans les analyses de KEITA et al., 2001

Nos résultats sont très différents de ceux de STULBERG qui a trouvé que l'évolution était défavorable pour 80% cas.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote