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L'étude du caractère d'Etat de droit de la RDC: coquille vide ou réalité?

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par Jean Pierre MPUTU
Université de Kinshasa - Licence 2011
  

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§4. Le manque de dialogue entre les acteurs politiques

Si la population qui est en grande partie analphabète pratique encore l'art de discuter et de palabrer (kinzonzi) pour trouver des solutions à leurs problèmes, par contre, l'élite alphabétisée a perdu cet art parce que très pauvre en culture politique. C'est là le grand danger de la démocratie, car le développement démocratique risque d'être bloqué et kidnappé soit par de nouveaux venus, soit par les anciens détenteurs qui cherchent à reconquérir le pouvoir par tous les moyens, et même par des voies démocratiques, sans être démocrates convaincus. C'est la politique de « ôte-toi de là que je m'y mette ». (111(*))

L'Etat est le lieu de neutralisation des intolérances ; il est une des conquêtes importantes de la modernité : c'est lui qui a permis à des gens qui se détestaient de trouver une pacification par le droit, c'est parce qu'il leur a offert sa rationalité froide que les belligérants ont pu renoncer aux guerres de religion ; aussi aujourd'hui l'Etat démocratique apparaît comme le seul espace rationnel d'articulation démocratique des identités polysémiques. (112(*))

Le monde moderne s'accorde que la meilleure manière de régler des conflits et d'instauration de la paix demeure le dialogue. La paix, la paix, et toujours la paix. Elle reste une valeur imprescriptible à rechercher, une vertu à recommander. Autour d'elle, tout le monde s'accorde parce que chacun, à son niveau de vie, reste tendu vers elle. Cela revient à dire que la paix est le tout de l'homme et de tout homme. Elle est une raison de vivre qui permet à chacun de prendre conscience et d'apprécier pour lui-même et pour les autres la qualité de la situation d'être co-partageant de la vie avec autrui. De par sa raison naturelle tout homme est susceptible de se rendre compte de la situation relationnelle qui nécessite, au nom de l'harmonie et de la paix sociales, un certain équilibre vital entre les forces en présence.

Une telle paix s'acquiert au bout d'un dialogue et d'un consensus vrai autour d'un certain nombre de choses qui importent pour la vie et la cohabitation commune. (113(*))

Comme pilier de la gestion fondée sur la participation, le dialogue est, en cas de crise, un instrument de recréation de concorde et de l'unité historique, du consensus et de la solidarité communautaire. Or le dialogue suppose toujours déjà l'entente sur la chose même du dialogue. Ici les interlocuteurs s'effacent l'un et l'autre devant les choses qui engagent et qui, en quelque sorte, imposent le dialogue et de ce fait, demeurent un trait d'union entre les interlocuteurs. Ils seront ainsi par un intérêt commun, un horizon encore flou vers lequel ils se tournent l'un et l'autre et qui les obligent à se consulter pour en avoir une meilleure appréhension.

Le dialogue vise une entente sur la chose, une quête en commun de la vérité. Cela signifie que les interlocuteurs ne vivent ni dans les horizons fermés, ni dans un horizon unique. Cela suppose que sa propre vérité est toujours déjà à l'épreuve de la vérité qui, elle, doit s'imposer à tous ; son savoir est sujet au débat, à la discussion. Car, c'est l'entente des interlocuteurs, des subjectivités présentes, sur la chose même qui garantit l'objectivité, la rationalité, l'universalité et le respect des accords conclus à cet effet. Se refuser d'obéir ou d'observer l'entente, refuser de respecter les clauses de l'entente, c'est se condamner à l'état de nature, et donc à l'état sauvage.

La culture du dialogue refuse spontanément toute violence, tout recours aux armes pour un quelconque règlement du différend. Car, la violence c'est l'expression de l'état animal de l'homme. La rationalité s'apparente à la civilisation qui veut que les hommes se retrouvent être dialoguant et négociant ces choses qui engagent la vie des peuples et des communautés. (114(*))

La démocratie a essentiellement pour base la discussion, la palabre et le débat. Il s'agit d'apprendre à convaincre et non à vaincre, de gouverner par le dialogue, le débat, la discussion, la tolérance, la transparence, le compromis, le consensus. Or en RDC de telles qualités font défaut à l'élite politique congolaise, le débat entre opposition- majorité se résume bien en un dialogue de sourd, stérile et moins constructif, incapable de transcender leurs intérêts politiques et de se retrouver autour d'une table afin de parler froidement de ce qui leur est de commun et qui nous unit tous, à sa voir la république. Pire que cela cette classe politique ne se caractérise à longueur de journées que par des escalades verbales à la télévision aussi bien qu'à la radio.

* (111) KIMPIANGA MAHANIAH, op.cit, p 71

* (112) J DJOLI ESENG'EKELI, Notes polycopiées de Droit constitutionnel congolais, op.cit, p 40

* (113) TSHIKOJI MBUMBA S. ; Au coeur de la crise congolaise : choix et responsabilités politiques, éditions du Cerdaf, Kinshasa, 2005, p 65

* (114) TSHIKOJI MBUMBA S. ; op.cit, pp 66-67

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote