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Stratégie des acteurs lors de l'élaboration et de la mise en oeuvre de la Loi d'Orientation Agricole (LOA ) au Mali

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par Chantal Jacovetti
Supagro Montpellier institut des régions chaudes - Master acteur de développement rural 2010
  

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8.5 LES POINTS FOCAUX

La Décision N°08-00215/MA-SG du 26 août 2008 désigne des points focaux où sont nommés 12 salarié-e-s représentants 9 ministères, le Commissariat a la Sécurité Alimentaire, l'APCAM et la CNOP. Ils devraient être des espaces permanents de liaisons entre les agents des différents ministères, de l'APCAM et des OP. Mais comme le SP commente lui-même :

«Il n'y a pas de réunions formelles des points focaux. C'est le Ministère de l'Agriculture porteur du dossier qui décide des réunions. C'est écrit nulle part d'une périodicité. »

Cette situation est aussi relevée par un responsable de la CNOP :

(( C'est a lui *le salarié+ que Diarra s'adresse de technicien a technicien. Il y a aussi un problème de fonctionnement ministériel, les points focaux n'ont jamais fonctionné...Chaque département ministériel impliqué dans la LOA est représenté. Ce sont des agents techniques du ministère qui sont présents, qui sont des courroies de transmission entre ministère et SP, puis après il y a des ateliers. Mais il y a longtemps qu'il n'y a plus de réunion régulière c'est au coup a coup ».

(( Le SP devrait être moteur, coordinateur mais il y a disette aux niveaux des textes des départements ministériels Quand on reçoit un texte du ministère on informe tout le monde, 1 semaine ou 3 jours avant» explique le juriste du SP, et quand il y en a (( Tout le monde n'a pas le même dynamisme le même souci de faire avancer les réunions " conclue un représentant du Ministère de l'Agriculture.

Ainsi non seulement ce rouage ne fonctionne pas mais quand il est en action, il n'y a pas de temps pour les OP d'engager une réflexion sur le texte de faire des propositions, amendements et encore moins le temps d'avoir une concertation avec leur base.

8.6 ANALYSE DU POIDS DE CHAQUE MEMBRE DANS LE CSA, LE CEN ET CER

Il parait intéressant de faire un focus sur le poids des représentants dans les 3 organes de gouvernances où les paysans sont en liens en direct avec les autorités étatiques

Tableau 2 : Composition des instances de gouvernance

 

CSA

CEN

CER

Présidence

Président de la République

Premier Ministre

Gouverneur

Secteur Public

21 : 20 Ministres + 1

Commissaire SA1

11 Ministres

16 : 15 directeurs régionaux + 1

délégué SA*

Secteur privé

4 : 1 Conseil National du

Patronat Malien, 2 Pdt de la Chambre de Commerce et d'Industrie + 1 Pdt de l'APIM2

0

2 : APIM + Pdt de la délégation

Régionale de la Chambre de
Commerce et d'Industrie

Collectivités territoriales

2

0

1 Pdt de l'Assemblée régionale

APCAM

5 : Président + 4

représentants 4

Président

1 : Pdt Chambre Régionale Agricole (CRA)

4 : représentants de la profession

agricole par sous-secteur (pas
précisé d'ou)3

2 : Coordination Régionale des OP

OP/CNOP

5 : Président + 4

représentants

Président

Organisations rurales

2 : Fédération Nationale des Femmes Rurales + Fédération Nationale des Jeunes Ruraux

0

4 : 2 Fédération des Femmes

Rurales + 2 Fédération des Jeunes Ruraux

Syndicats salariés

1

0

0

Société Civile (SC)

3 : Conseil National de la SC + Conseil National des Jeunes du Mali + Associations et ONG féminines

0

3 : Coordination régionale de la SC

Total

44

14

34

1 Sécurité alimentaire, 2 Associations des Professionnels des Institutions de la Micro-finance, 3 agriculture, élevage, pêche, foresterie.

Si l'on se réfère a l'article 3 du décret des questions se posent sur la représentation voulue équilibrée au CSA :
« le nombre de membres représentants l'Administration ne doit en aucun cas dépasser celui des
représentants des acteurs non-étatiques ~. Considérant le choix fait lors de l'élaboration que « L'APCAM,

en tant que structure parapublique et par ce statut juridique elle ne pouvait pas être la voix des paysans de terrain », elle peut être alors à juste titre être comptée plutôt comme représentante de l'administration, dans ce cas là l'article 3 n'est pas respecté. D'ailleurs quand le ministère organise des forums internes pour les débats sur la LOA, l'APCAM est invitée pas les OP. La jonction se fait dans le cadre d'autres ateliers.

Mais la position étatique est de considérer dans ces organes la profession agricole sans distinction de statut, occultant -volontairement ?- les dissensions entre APCAM et CNOP, freinant toutes revendications communes Cette attitude se retrouve à travers cette déclaration du Président de la CNOP « Je n'ai pas été au dernier CSA *l'an dernier+ a cause des OGM car la déclaration commune que nous[CNOP, APCAM, Société civile, Femmes et Jeunes+ avions préparé sur le sujet n'était plus soutenu par le président de l'APCAM ».

Cet amalgame -volontaire ?- arrange bien en tout cas les pouvoirs tout en justifiant la continuité de bonne gouvernance, mais cela ne résout pas les difficultés qui apparaissent dans la mise ne oeuvre de la LOA. Occulter les problèmes est-ce une façon de gouverner ? Une autre bombe à retardement ? Une façon de faire taire et/ou récupérer les OP ?

Dans la configuration actuelle une seule personne pour la Société Civile est prévue. Elle représente une plateforme nationale de différentes associations, et est une alliée de la CNOP. Ensemble ils ont déjà organisé des manifestations et des sensibilisations contre les OGM, les APE. De même la Présidente de la FNAFR et le Président de la FNAJR sont des élus de la CNOP. Même le représentant des syndicats des salariés est le directeur de la CNOP. Mais à priori cette force de représentation à la quelle la CNOP était très attachée pour assoir le rôle d'interlocuteur privilégié des paysans pouvant interpeller directement le Président ne suffit pas.

En réalité le CSA n'est pas vraiment un lieu d'échanges. Comme l'analyse le représentant de la FAO «Au CSA, il y a autant de ministres que de paysans. Ils ont fait un combat pour être à côté du Président, mais ce n'est pas là que les choses se traitent. Au CSA les ministres et 1er ministre ne disent rien devant le Président ! ».

Au niveau du CEN, la représentation est complètement déséquilibrée et restreinte : le 1er Ministre, 8 ministres, le président de l'APCAM et de la CNOP et du personnel d'encadrement gouvernemental. Il s'apparente presque a un conseil interministériel. Là aussi la réflexion de la FAO parait pertinente « Au CEN et autres organes les OP y sont très peu. Ils ne sont que 2 ou 3 alors que c'est là que se font les choses...le débat technique entre ministres et paysans. C'est a ce niveau qu'ils auraient du être. Dans toutes les institutions en dessous du CSA, ils ne sont pas représentés, ce n'est que de la présence dans le processus. Il faut revoir la copie. Il faut qu'ils aillent là où on donne du contenu aux choses. »

Au niveau du CER, selon le décret, 34 représentants sont prévus, la liste finale est plus que fluctuante selon les régions. D'après les relevés de Décision, leur nombre varie de 42 membres avec par exemple le commandant de compagnie de gendarmerie nommé pour la région de Kiloukoro jusqu'à une liste minimaliste nommant officiellement que 3 représentants (Société civile, Banque, micro-finance) pour la région de Mopti.

Pour la profession Agricole leur représentation n'est pas précisée, alors qu'au niveau du CSA c'est net, il y a 4 représentant-e-s par sous-secteur désignés par l'APCAM et 4 par la CNOP plus les Présidents. Les 4 représentant-e-s du sous-secteur Agricole dans les CER, peuvent être issus tant de l'APCAM que d'OP, privilégiant selon le poids des uns ou des autres. Seules sont assurées 2 places pour la CNOP via la Coordination Régionale des Organisations Paysannes. Vu les difficultés de lien avec les régions reconnues par la CNOP elle-même, «il existe une fissure entre le national et les régions, qui handicape l'implication des OP et de leurs membres dans le processus de décentralisation.», la situation est encore plus complexe53. De même

53 Plan d'orientation stratégique 2008/2012 de la CNOP

pour les représentants des femmes et des jeunes, le libellé est aussi moins ciblé, c'est la Fédération des Femmes Rurales et le simple terme Jeunes Ruraux reste assez vague.

L'ancienne responsable du CIFA résume la situation

« il faut revoir la copie .On a fait le débat avec elles [les organisations paysannes], pour elles et aujourd'hui elles ne se sentent pas concernées, personne ne les interpelle, nous devons nous en soucier comme lors de l'élaboration »

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe