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Incidence de l'entrepreneuriat sur la réduction de la pauvreté à  Kinshasa

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par Engels KASONGO NGIESU
Institut facultataire de développement - Licence en sciences et techniques de développement 2011
  

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INTRODUCTION

1) OBJECTIF

L'objectif poursuivi dans le cadre du présent travail est d'apporter une contribution à la réflexion sur la question relative à la libération de l'entrepreneuriat privé en République Démocratique du Congo, en nous basant sur l'esprit d'entreprise manifeste dans les initiatives des micro-entrepreneurs du secteur informel.

Puisqu'il existe un lien entre pauvreté et secteur informel, étant donné que les activités informelles sont menées dans la lutte pour la survie, pour faire face à la situation de pauvreté, il s'agit plus spécifiquement de valoriser ces activités grâce à une attention soutenue dans le cadre des structures d'encadrement et de promotion de l'entrepreneuriat.

L'analyse de la situation des récipiendaires de la session de formation en »Boulangerie et Pâtisserie» organisée en 2006 à la paroisse cathédrale Notre-Dame du Congo doit nous permettre d'identifier leurs besoins et problèmes spécifiques et de proposer une solution appropriée.

2) PROBLEMATIQUE

Notre étude porte sur « l'incidence de l'entrepreneuriat sur la réduction de la pauvreté ».

La pauvreté est un phénomène ancien, un phénomène aussi vieux que l'humanité. Elle pose et a toujours posé problème. La Bible, dans plusieurs de ses passages, parle de la pauvreté et des pauvres....et de la faim. A titre exemplatif, nous citons : « Heureux, vous les pauvres, car le Royaume de Dieu est à vous. Heureux, vous qui avez faim, car vous serez rassasiés. » (Lc. 6, 20 - 21). Ou encore : « Vendez vos biens, et donnez-les en aumône. Faites vous des bourses qui ne s'usent pas, un trésor inépuisable dans les cieux, où ni voleur n'approche ni mite ne détruit. Car où est votre trésor, là sera votre coeur. » (Lc 12, 33) ; « Main nonchalante appauvrit, la main des diligents enrichit. » (Pr 10, 4) ; « Malheur à ceux qui décrètent des décrets d'iniquité, qui écrivent des rescrits d'oppression pour priver les faibles de justice et frustrer de leur droit les humbles de mon peuple, pour faire des veuves leur butin et dépouiller les orphelins. » (Is.10, 1 - 2).1 etc....

La bible est un livre écrite sur une longue période de plus de mille ans allant de l'an
1000 avant Jésus-Christ jusqu'en 125 après Jésus-Christ, et les quelques versets
cités ci-haut montrent qu'à cette époque là déjà, la pauvreté et la faim étaient des

1 Tous ces versets sont tirés de La Bible de Jérusalem, Edition du Cerf/verbum bible, 2002

réalités sociales et constituaient des problèmes auxquels il fallait apporter des solutions. Autant l'Ancien Testament que le Nouveau Testament en fait échos.

Dès le début de son discours sur les béatitudes, Jésus -Christ rend compte de l'existence des pauvres et de la faim : »Heureux, vous les pauvres...» ; »Heureux, vous qui avez faim...». Dans un autre contexte, il en appelle à la solidarité en demandant aux nantis de vendre leurs biens pour en partager le fruit avec les pauvres. Si la littérature de sagesse considère parfois la pauvreté comme conséquence de la paresse, les prophètes, quant à eux, savent que les pauvres sont avant tout les opprimés et ils réclament justice pour les faibles, les petits et les indigènes.

Et l'Eglise a fait de l'amour pour les pauvres une tradition constante. A ce sujet, les articles 2443 et 2444 du Catéchisme de l'Eglise catholique indiquent ce qui suit2 :

· Dieu bénit ceux qui viennent en aide aux pauvres et réprouvent ceux qui s'en détournent : »A qui te demande, donne ; à qui veut t'emprunter, ne tourne pas le dos» (Mt 5, 42). »Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement» (Mt10, 8). C'est à ce qu'ils auront fait pour les pauvres que Jésus-Christ reconnaîtra ses élus. Lorsque »la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres» (Mt 11, 5), c'est le signe de la présence du Christ ;

· « L'amour de l'Eglise pour les pauvres (...) fait partie de sa tradition constante.» Il s'inspire de l'évangile des béatitudes, de la pauvreté de Jésus et de son attention aux pauvres. L'amour des pauvres est même un des motifs du devoir de travailler, afin de « pouvoir faire le bien en secourant les nécessiteux » (Ep 4, 28). Il ne s'étend pas seulement à la pauvreté matérielle, mais aussi aux nombreuses formes de pauvreté culturelle et religieuse.

A la suite de l'Eglise, la Communauté internationale a fait de la pauvreté une préoccupation et s'est engagée à la combattre au point de rechercher son éradication.

Le PNUD indique alors qu' « en septembre 2000, les dirigeants du monde réunis sous l'égide des Nations Unies, ont adopté la Déclaration du Millénaire, engageant ainsi leurs pays à consentir des efforts plus importants au plan international en vue de réduire la pauvreté, d'améliorer la santé et de promouvoir la paix, les droits de l'homme et un environnement durable. Les Objectifs du millénaire pour le Développement (OMD), qui sont les fruits de cette déclaration, sont spécifiques et mesurables. L'un d'entre eux vise à réduire, entre 1990 et 2015, l'extrême pauvreté qui accable toujours plus d'un milliard de personnes de par le monde. Ces objectifs, et l'engagement pris par les pays riches et pauvres de les atteindre, ont été énoncés

2 Catéchisme de l'Eglise Catholique, Centurion/Cerf/Fleurus-Mame/Librairie Editrice Vaticane, Paris, 1998

dans le Consensus de Monterrey3 qui s'est dégagé à l'issue de la Conférence des Nations-Unies sur le financement du développement, en mars 2002, et réaffirmés lors du Sommet mondial sur le développement durable et du lancement du cycle de Doha4 sur le commerce international. »5.

Aux termes de la déclaration du millénaire de l'ONU, les 189 pays qui l'ont adoptée se sont donc engagés « à faire du droit au développement une réalité pour tous et à mettre l'humanité à l'abri du besoin6 ». A cet engagement correspond un ensemble de huit objectifs qu'elle fixe. L'objectif 1, qui cadre avec notre travail, est de »Réduire l'extrême pauvreté et la faim».

Pour établir une définition plus approfondie de ces objectifs, un groupe d'experts a mis au point un ensemble exhaustif de cibles et d'indicateurs pour chacun des OMD. Ainsi pour l'objectif 1, deux cibles ont été définies : »réduire de moitié, de 1990 à 2015, la proportion de la population dont le revenu est inférieur à 1 dollar par jour» (cible 1), et `'réduire de moitié, de 1990 à 2015, la proportion de la population qui souffre de faim» (cible 2).

Cet état des choses amène des gouvernements de pays sous-développés à déployer des efforts pour mettre en place des politiques et des programmes macroéconomiques, structurels et sociaux visant à encourager la croissance et à réduire la pauvreté. Ces politiques et programmes sont consignés dans des Documents de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (DSCRP)7.

L'on a toujours dit et on dit de la République Démocratique du Congo qu'elle est un scandale géologique au regard d'un coté de la richesse des potentialités minières dont regorge son sous-sol et de l'autre de la criante pauvreté qui caractérise la grande partie de la population vivant sur son sol. Il y a certainement une part de vérité dans une telle façon de présenter les choses, et nos propos trouvent un soutien aussi bien chez KODILA que chez IYENDA.

3 Le Consensus de Monterrey est un document issu de la Conférence internationale sur le financement du développement, qui s'est tenue à Monterrey au Mexique en mars 2002. Lors de cette conférence, une soixantaine de chefs d'Etat et de Gouvernement étaient réunis, représentant aussi bien les pays du Nord que du Sud ainsi que les responsables des institutions spécialisées des Nations Unies. Le document, fruit de leurs délibérations, comporte un ensemble de mesures à adopter aux plans national et international afin d'offrir des conditions de vie plus humaines et plus acceptables aux populations des pays pauvres.

4 Le cycle de Doha est une ronde de négociations, d'une durée de trois ans, effectuée sous l'égide de l'OMC (Organisation mondiale du commerce). Elles portent surtout sur la « libéralisation du commerce international », et avaient comme objectif explicite le « développement » de ce qu'on appelait naguère le « Tiers-Monde ». La conférence interministérielle de Doha (Qatar) a eu lieu du 9 au 13 novembre 2001, tandis que la quatrième conférence ministérielle de l'OMC lançait un nouveau cycle de négociations multilatérales (commencées au sein du GATT, le prédécesseur de l'OMC), baptisé « cycle du développement ».

5 PNUD, Rapport Mondial sur le Développement humain 2003, Economica, p.15

6 Assemblée Générale des Nations unies, Déclaration du millénaire des Nations unies, section III, paragraphe II, 18 septembre 2000. Cité par Dwight H. Perkins et alii, Economie du développement, De Boeck, 2008, p.72

7 ONUDI, Une voie pour sortir de la pauvreté : développer l'entrepreneuriat rural et féminin, Vienne, 2003, p.7

Le premier8 écrit : « Malgré ses immenses ressources naturelles, la RDC est l'un des pays les plus pauvres du monde, où les années de guerre ont égorgé le pays en détruisant les quelques infrastructures et activités productives qui y étaient. Les populations vivent dans des conditions économiques et sanitaires déplorables, notamment dans les régions de l'est où les bandes armées sévissent encore. Les indicateurs sociaux affichent des niveaux tellement bas qu'il s'avère pratiquement impossible pour le pays d'atteindre un seul des OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement). (...) ».

La situation prévalant en République Démocratique du Congo semble ainsi trouver une explication dans le fait de la guerre. Mais même quelques années au par avant, (un peu moins de 10 ans) avant que la guerre n'intervienne, le second9 écrivait : « Famine, maladie, sous-emploi, sans emploi, impayement, paupérisation, exclusion sociale ... telles sont les caractéristiques de la vie de la majeure partie de la population kinoise (de Kinshasa) en ces jours. En effet, tout le monde est d'avis que la misère qui frappe la population kinoise dépasse les limites du tolérable. En dépit du fait qu'il soit parmi les pays les plus riches d'Afrique quant aux richesses du sol, du sous-sol et humaines, le Congo occupe actuellement l'une des dernières places au monde quant à son P.N.B. et son niveau de vie réel. »

Cependant, en observant le vécu du (de la) Congolais(e) au quotidien, on peut se rendre compte que le Congo présente un scandale dans plusieurs secteurs. A titre exemplatif, nous pouvons citer l'agriculture, singulièrement les cultures fruitières menées à travers tout le pays sans pouvoir être acheminées dans de bonnes conditions et à temps vers le consommateur. Malgré la diversité des cultures fruitières que l'on retrouve ici et là dans le pays, la consommation des fruits ne semble pas faire partie des habitudes alimentaires. Ce qui explique que sur les marchés comme sur les routes, les fruits pourrissent. Pourtant ces diverses cultures fruitières devraient offrir une opportunité pour l'essor d'une industrie de transformation des fruits en confitures ou en jus. Il n'en est rien.

Il est encore un scandale, lorsqu'on regarde le dynamisme dont fait preuve le (la) Congolais (e) dans sa lutte aux multiples acrobaties pour la survie. Dans sa lutte pour la survie, en effet, il (elle) exerce telle ou telle autre activité aussi bien dans le domaine de la transformation, du commerce que celui des services juste pour être à même de faire face aux problèmes qui se posent quotidiennement sans aucune vision de long terme. Non seulement l'amélioration ou la modernisation de son outil de travail n'est pas son affaire, mais encore il opère dans l'informel depuis 10, 20, 30 ans ou toute sa vie.

8 Oasis KODILA Tedika, « Pauvreté en République Démocratique du Congo : Un rapide état des lieux », in Revue congolaise d'économie, Document de travail WP01/10, Mai 2010

9 Guillaume IYENDA, « Pauvreté urbaine et secteur informel à Kinshasa », in D+C Développement et Coopération, N° 5, Septembre/Octobre 2002, pp.18 - 21

Nous pensons ici à toutes ces personnes dont les activités arrivent à nourrir leurs familles, à scolariser les enfants, à faire face aux soins de santé, à payer le loyer,... Ces hommes qui grimpent le palmier pour cueillir du vin de palme ; ces hommes et ces femmes qui sillonnent les rues pour proposer de la glace ou simplement de l'eau fraîche « eau pure » (eau pire, selon eux-mêmes). Ces femmes qui produisent des beignets, gaufres et galettes chaque jour ; ou encore celles qui fabriquent l'alcool traditionnel appelé « lotoko » ou celles initiées à la pratique des technologies appropriées en général (fabrication du savon, de la confiture, des jus de fruits, de l'alcool, du parfum, du vernis, des désinfectants, du cirage, du lait de beauté, de la pommade à cheveux pour femmes, du pain, des beignets, des cakes, des gâteaux, de la margarine, du miel, des craies, la salaison des poissons, la production du lait de soja, etc.).

Il y a lieu de souligner dans ce contexte le rôle joué par la femme congolaise comme celle d'ailleurs dans l'économie informelle urbaine. S'occupant des ménages, la femme urbaine est devenue très active dans l'exercice du petit commerce et la pratique des technologies appropriées depuis le début des années 1990. En République Démocratique du Congo, c'est pendant cette période que beaucoup d'entreprises ont fermé, réduisant ainsi la plupart d'employés au chômage et au sous-emploi. Cette fermeture était déjà due à la crise économique que connaît le pays, crise aggravée par les pillages de 1991 et 1993 et tout récemment par la guerre dite de libération de 1997 et »la guerre d'agression» de 1998 à 200310.

Le tableau ainsi peint est celui des activités informelles ou activités du secteur informel, ou mieux »micro-entreprises du secteur informel» qui, selon R. MBAYA M11, sont caractérisées par une dynamique à deux composantes : une composante qualitative et évolutive, qui fait que les micro-entreprises procèdent du souci de la rentabilité en même temps qu'elles répondent à une demande sociale pour conduire à l'expansion des unités économiques de production de biens et services mieux organisées et, partant, performantes ou prospères ; et une autre quantitative et involutive, la plus en vogue dans nos milieux, fait que l'émergence des microentreprises relève du simple souci d'assurer la survie et la subsistance du micro-entrepreneur et de son ménage en générant des unités économiques de production des biens et services de moindre importance et sans prospérité.

L'entrepreneuriat dont il sera question dans cette étude centrée sur l'incidence de l'entrepreneuriat privé dans la réduction de la pauvreté concerne les micro-entrepreneurs, les petits entrepreneurs du tableau peint ci-haut : le microentrepreneuriat. Les micro-entrepreneurs qui font preuve d'esprit d'entreprise

10 Willy MUSITU Lufungula, « La femme congolaise : pilier de l'économie informelle en milieu urbain »

11 R. MBAYA Mudimba, « Aspects sociologiques de la pauvreté dans les micro-entreprises du secteur informel au Congo-Kinshasa », cité par Willy MUSITU, op.cit

manifeste dans les initiatives de toutes sortes, essentiellement, en vue de subvenir à leurs besoins.

Pour mener à bon port cette étude, qui revêt un caractère évaluatif et se veut une contribution à la libération de l'entrepreneuriat12, nous avons pensé qu'il était indiqué d'identifier ou de cibler un corps de métier, un groupe initié à la pratique des technologies appropriées. C'est ainsi que nous nous sommes proposés de nous intéresser à un groupe des paroissiens (une cinquantaine) de la Cathédrale Notre-Dame du Congo (CNDC) qui ont suivi, au cours de l'année 2006, une formation en »Boulangerie-Pâtisserie» et ce, dans le cadre des activités de la Commission Paroissiale de Développement (CPD). La fin de cette formation devait, en principe, donner lieu à la création des »Activités Génératrices des Revenus» (AGR) et réduire ainsi la pauvreté des récipiendaires.

Par ailleurs, le BDCD, par le biais du projet »Genre et Micro Crédits», a formé 50 femmes de différentes paroisses de l'Archidiocèse, gestionnaires des microentreprises et des AGR, et les a appuyées en micro crédits pour renforcer leurs activités d'auto prise en charge.

Partant de tout ce qui précède, la question fondamentale à laquelle notre étude voudrait répondre peut être formulée comme suit : L'accompagnement assuré aux populations par le BDCD et les différentes CPD au moyen des formations dispensées et autres appuis à travers les différentes paroisses débouche-t- il sur la création des unités économiques de production des biens et services rentables, performantes, prospères et susceptibles de procurer de l'emploi à des dizaines de personnes de manière à contribuer à la réduction de la pauvreté ?

De cette question fondamentale peuvent découler d'autres questions subsidiaires :

4Quels sont les atouts et opportunités exploités par les récipiendaires qui ont réussi à créer des AGR à l'issue de la formation donnée à la paroisse Cathédrale Notre-Dame du Congo en 2006 ?

4Quels sont les faiblesses et menaces qui n'ont pas facilité la création des AGR ? 4Quelles actions envisager au regard des problèmes et résultats observés ?

12 Suivant le titre du rapport présenté au Secrétaire Général des Nations Unies, par la Commission du secteur privé et du développement.

3) HYPOTHESES DU TRAVAIL

Ici, nous voulons apporter des réponses tout à la fois anticipatives et provisoires aux différentes questions posées ci-haut.

En considérant les multiples formations dispensées dans différentes paroisses à travers la ville de Kinshasa, nous pouvions observer une prolifération des AGR. Nous avons l'impression que les bénéficiaires de ces formations sont motivés par le seul souci d'assurer leur propre survie et de leurs ménages respectifs, puisque les unités qu'ils mettent sur pieds sont de moindre importance et sans prospérité, donc ne sont ni rentables, ni performantes encore moins capables de créer des emplois significatifs.

Nous pensons que les micro-entrepreneurs une fois dotés d'une organisation et s'assignent des objectifs et manifestent une volonté d'aller de l'avant, leurs AGR peuvent bien évoluer pour atteindre la pérennité.

Cependant, l'environnement économico-social n'est pas favorable au développement de l'entrepreneuriat, puisque défini par l'instabilité et l'hostilité caractérisées ainsi que par une certaine complexité.

Au regard non seulement des objectifs et de la mission du BDCD, mais encore de son déploiement à la base, par les Commissions Paroissiales de Développement, nous ne pouvons pas douter que les actions de cette structure débouchent sur une prolifération des Activités Génératrices des Revenus (AGR) à travers la ville de Kinshasa et donc, qu'elle peut avoir une influence certaine sur la réduction de la pauvreté.

4) INTERET ET CHOIX DU SUJET

Le choix porté sur ce sujet ne relève pas du hasard. En tant que membre du Conseil Paroissial, il est tout à fait normal et naturel que nous puissions nous interroger sur le bien fondé des actions menées par les différentes commissions paroissiales en général, et dans le cas d'espèce, nous avons voulu appréhender l'impact que la session de formation en »Boulangerie - Pâtisserie» a eu sur les bénéficiaires. Le choix de notre sujet dénote aussi de notre attachement à la problématique même de l'entrepreneuriat. Nous croyons et nous sommes foncièrement convaincus qu'une bonne lutte pour la réduction de la pauvreté en République Démocratique du Congo passera par le développement de l'entrepreneuriat privé et que le microentrepreneuriat ou le secteur informel doit être considéré comme un bouillon des cultures pour le développement des Petites et Moyennes Entreprises.

Et l'l'intérêt de ce travail se situe à deux niveaux : pratique et scientifique.

~ Sur le plan pratique, il nous donne d'examiner le rôle du BDCD et l'impact de ses actions dans la lutte pour la réduction de la pauvreté à travers la ville de Kinshasa, et surtout dans la commune de Lingwala.

~ Sur le plan scientifique, notre étude nous donne l'opportunité d'élargir nos connaissances aussi bien dans le domaine de l'entrepreneuriat que dans celui de la lutte contre la pauvreté. En plus, par les réponses spécifiques qu'elle apporte aux questions soulevées, elle se veut une contribution dans la réflexion sur la libération de l'entrepreneuriat.

5) METHODOLOGIE ET TECHNIQUES D'APPROCHE

La méthodologie peut, selon Omar AKTOUF13, se définir comme étant l'étude du bon usage des méthodes et techniques. Il ne suffit pas de les connaître, encore faut-il savoir les utiliser comme il se doit, c'est-à-dire savoir comment les adapter, le plus rigoureusement possible, d'une part à l'objet précis de la recherche ou de l'étude envisagée, et d'autre part aux objectifs poursuivis.

La méthode renvoie aux façons de procéder, aux modes opératoires directs mis en jeu dans un travail de recherche. Elle est plus de l'ordre de la conception globale coordonnant plusieurs techniques. Six grands types de méthodes peuvent être retenus : la méthode inductive ; la déductive ; l'analytique ; la clinique ; l'expérimentale et la statistique.

Quant à la technique, elle est un moyen précis pour atteindre un résultat partiel, à un niveau et à un moment précis de la recherche. Cette atteinte de résultat est directe et relève du concret, du fait observé, de l'étape pratique et limitée. Les techniques sont, en ce sens, des moyens dont on se sert pour couvrir des étapes d'opérations limitées. Ce sont des outils momentanés, conjoncturels et limités dans le processus de recherche : sondage, interview, sociogramme, jeu de rôle, tests...

La méthode inductive est celle retenue dans le cadre de notre étude. Elle consiste à tenter des généralisations à partir de cas particuliers. On observe des caractéristiques précises sur un ou plusieurs individus (objets) d'une classe et on essaie de démontrer la possibilité de généraliser ces caractéristiques à l'ensemble de la classe considérée. C'est la succession observation -- analyse -- interprétation -- généralisation. Le sondage d'opinion, l'étude de marché... relèvent de cette méthode.

Pour nous permettre de vérifier les hypothèses formulées plus haut, nous avons eu
recours aussi bien à des informations secondaires qu'à des informations primaires.

Dans les cas plus simples, indiquent KÖTLER et DUBOIS14, tout ou partie des informations que l'on recherche existe déjà, et il suffit de savoir où elles se trouvent. Il s'agit alors d'informations secondaires, ainsi appelées parce qu'elles ont déjà été recueillies une première fois. Les informations primaires sont celles collectées par nous-mêmes sur terrain, en vue de combler le vide occasionné par les questions secondaires.

La collecte d'informations a été possible essentiellement grâce à deux techniques ou approches que sont : l'interview et l'enquête, sans oublier l'apport de nombreuses sources bibliographiques.

Nous avons utilisé la technique d'enquête pour collecter des informations auprès des récipiendaires qui ont pris part à la session de formation en »BoulangeriePâtisserie» à la Cathédrale Notre-Dame du Congo. La technique d'interview a servi pour la collecte d'informations auprès de la Commission Paroissiale de Développement (CPD) de la Cathédrale Notre-Dame du Congo. La Commission Paroissiale étant un relais local, une représentation du »Bureau Diocésain Caritas - Développement» (BDCD), il nous a semblé utile de prendre contact avec ce dernier pour avoir accès aux informations relatives à son historique, sa mission, son fonctionnement, ses activités, ...

Nous espérions aussi y retrouver les traces de cette formation en »BoulangeriePâtisserie» dispensée à la Cathédrale Notre-Dame du Congo. C'est ainsi que nous avons parcouru différents rapports annuels et le rapport 2006 révèle que pour cette année, l'un des objectifs spécifiques que le BDCD s'était fixés consistait à « renforcer les capacités de communautés de base dans le lancement, la gestion et la rentabilisation des activités génératrices de revenus »15.

L'enquête se sert du questionnaire comme instrument de recherche, alors que l'interview est »un questionnement oral ou discussion avec un individu et qui porte sur un sujet prédéterminé dont on veut approfondir certains aspects à travers les réponses de la personne interviewée»16.

6) DELIMITATION DU SUJET

Notre travail est limité dans le temps et dans l'espace. Pour ce qui est de la délimitation temporelle nous avons retenu la période allant de 2006 à 2011. Notre évaluation portera en fait sur des activités ponctuelles organisées de 2006 à 2011. Nous allons nous intéresser à l'évolution non seulement des micro-entreprises et AGR soutenues par le BDCD, mais encore des boulangers-pâtissiers formés à la cathédrale

14 Philippe KÖTLER et Bernard DUBOIS, Marketing Management, Pearson Education France, Paris, 2004, p.147. 15Rapport d'activités du Bureau Diocésain Caritas Développement de l'Archidiocèse de Kinshasa-Exercice 2006, Juillet 2007, p.15

16 Omar AKTOUF, Op.cit., p.82

Notre-Dame du Congo. Quant à la délimitation spatiale, il y a deux niveaux : la commune de Lingwala pour les boulangers-pâtissiers d'une part, les AGR bénéficiaires du soutien du BDCD d'autre part à travers les autres communes de la ville de Kinshasa.

7) SUBDIVISION DU TRAVAIL

Outre l'introduction et la conclusion, le présent travail s'articule autour de quatre chapitres, à savoir :

- Le chapitre premier porte sur l'approche conceptuelle : nous y apportons la définition des concepts d'entrepreneuriat, de réduction de la pauvreté et l'incidence ; - Le chapitre deux porte sur la présentation du cadre d'étude : nous présentons le BDCD, la (les) Commission(s) Paroissiale(s) de Développement et la Commune de Lingwala ;

- Le chapitre trois porte sur l'analyse et l'interprétation des résultats de notre enquête, c'est ici que siège l'originalité de notre travail ;

- Le quatrième chapitre présente notre « Dossier Projet », la réponse aux problèmes qui se posent aux micro-entrepreneurs que nous avons suivis.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand