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Incidence de l'entrepreneuriat sur la réduction de la pauvreté à  Kinshasa

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par Engels KASONGO NGIESU
Institut facultataire de développement - Licence en sciences et techniques de développement 2011
  

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Chapitre I.

APPROCHE CONCEPTUELLE ET THEORIQUE

1.1. DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE

1.1.1. L'entrepreneuriat

Proposer une définition pour le concept d'entrepreneuriat est une tâche difficile au regard du grand nombre des disciplines auxquelles il relève et au regard de la diversité des considérations et objectifs auxquels il répond.

Lorsque l'on cherche à comprendre le sens d'un vocable, d'un mot ou d'un concept ou lorsque l'on cherche à cerner la réalité rangée derrière un concept c'est tout à fait de manière automatique que l'on recourt à un dictionnaire de langue française. Nous avons eu ce même réflexe, cependant le concept d'entrepreneuriat ne figure pas dans le dictionnaire consulté17.

La littérature consacrée au concept fait état d'un nombre important de perspectives et d'une diversité des définitions18 dont aucune ne fait l'unanimité au sein de la communauté scientifique, et les chercheurs qui s'y sont intéressés ne l'ont abordé que selon leurs allégeances disciplinaires (psychologie, économie, sociologie et anthropologie).

D'après une première définition trouvée dans la littérature19 « L'entrepreneuriat (ou, selon une orthographe un peu moins courante, entreprenariat) est l'action de créer une nouvelle entreprise. L'entrepreneuriat est une activité difficile et bon nombre de créations d'entreprises se soldent par un échec.»

Comme cela apparaît, lorsqu'on aborde le concept d'entrepreneuriat on est tenté de le limiter au phénomène de création d'entreprises ou encore aux aspects liés à la création ou à l'évolution d'entreprises. Cependant, Pierre-André JULIEN et Louise CADIEUX20 ont voulu aller plus loin et ont avancé que la définition de l'entrepreneuriat englobe non seulement la création d'entreprises, et le rôle des entrepreneurs dans celle-ci, mais également les changements au niveau de la direction et de la propriété, tels que le rachat ou la reprise d'une entreprise existante, l'innovation sous toutes ses formes à l'intérieur des entreprises pérennes, ou encore les ajustements dans ces entreprises pérennes pour faire face à l'évolution des marchés et satisfaire les besoins socio-économiques des individus.

17 Le Robert Micro, Edition de poche, 1998

18 Une recension des définitions de l'entrepreneuriat trouvée dans la littérature est reprise plus loin

19 `'Qu'est-ce que l'entrepreneuriat ?», article électronique publié le 03/03/2010 par Entreprendre-iae dans http://entreprendre-iae-.centerblog.net/rub-qu-est-ce-entrepreneuriat-.html

20 P.-A. JULIEN, La mesure de l'entrepreneuriat, Rapport d'étude, Institut de la Statistique du Québec, 2010

L'analyse de différentes définitions de l'entrepreneuriat a permis aux chercheurs précités de déboucher sur huit dimensions clés reprises dans le tableau 1 ci-après, à savoir : la création d'une nouvelle entreprise ou de son propre emploi; la création de nouveaux produits ou processus; la prise de risque tant pour l'entrepreneur que pour l'entreprise; l'innovation, quelle qu'en soit la forme (radicale ou incrémentale); la création de valeur; la capacité de l'entreprise à générer des profits et à croître, le repérage et l'exploitation d'une ou de plusieurs opportunités d'affaires et la mobilisation des ressources, qu'elles soient limitées ou non.

Tableau 1 : Les dimensions de l'entrepreneuriat

Dimensions de l'entrepreneuriat

Auteurs consultés qui mentionnent cette dimension

Création d'entreprise

Bygrave et Hofer, (1991); Gartner (1989; 1990); Landström (1999); Friis et coll. (2002); Ahl (2006)

Création de nouveaux produits, méthodes de production, marchés, sources d'approvisionnement, etc.

Landström (1999); Audretsch (2002); Friis et coll. (2002); Roberts et Woods (2005)

Prise de risque

Audretsch (2002); Friis et coll. (2002); Gartner (1989; 1990);Landström (1990); Lash et Yami (2008)

Innovation

Knight (1921); Schumpeter (1934); Commission européenne (2003)

Création de valeur

Landström (1999); Bruyat et Julien (2000); Roberts et Woods (2005); Ahl (2006)

Profits et croissance de l'entreprise

Kirchhoff( 1994); Caree et Turick (2005)

Dépistage et exploitation d'une occasion

d'affaires

Venkataraman (2000); Verstraete et Fayolle (2004); Buenstorf (2007); Companys et McMullen (2007); Julien et Vaghely (2008)

Mobilisation des ressources

Landström (1999); Roberts et Woods (2005)

Source : P.-A. JULIEN et Louise CADIEUX, La mesure de l'entrepreneuriat, Rapport d'étude, Institut de la statistique du Québec, Décembre 2010, p. 26

Les chercheurs ont appréhendé ces différentes dimensions en partant de la nouveauté ou de l'innovation par rapport au marché et ont débouché sur 4 types d'entrepreneuriat, à savoir :

· La création d'une nouvelle entreprise ;

· La reprise d'une entreprise déjà existante avec des innovations mineures ou majeures ;

· Une nouvelle entreprise sur un nouveau marché et

· L'élargissement du marché pour une entreprise existante.

Tableau 2 : Les différentes formes de l'entrepreneuriat

Formes entrepreneuriales

Définitions

Sources

Création pure d'entreprise

Une création est dite pure si l'activité exercée ne constitue pas la poursuite d'une activité de même type exercée antérieurement au même endroit par une autre entreprise.

Counot et Mulic (2004)

Essaimage

Pratique par laquelle une entreprise favorise le départ de certains de ses salariés et les aide à créer leur propre entreprise.

Office québécois de la langue française (2007)

Reprise d'entreprise

Achat, donation ou héritage d'une entreprise déjà existante.

Counot et Mulic (2004)

Développement et croissance d'une entreprise

Nouveaux débouchés commerciaux (produits, services, procédés) ou mise en application de meilleurs moyens de répondre à la demande du moment.

OCDE (1998)

Intrapreneuriat

Conception de nouveaux projets ou de nouvelles activités ou développement des activités actuelles, à partir d'une entreprise existante, quelle que soit la taille de l'entreprise.

Carrier (2008) Dumais et coll. (2005)

 

Source : P.-A. JULIEN et Louise CADIEUX, La mesure de l'entrepreneuriat, Rapport d'étude, Institut de la statistique du Québec, Décembre 2010, p. 29

13
Avant de proposer une définition de l'entrepreneuriat, ils s'appuient sur cette

typologie d'entrepreneuriat pour présenter différentes formes d'entrepreneuriat, résumées dans le tableau 2 ci-après.

Tenant compte de la typologie dont il est question ci-haut et après une abondante discussion, ils ont alors, à partir de la définition présentée par l'OCDE en 200721, proposé la définition que voici :

« L'entrepreneuriat, c'est l'action humaine, soutenue par le milieu environnant, générant de la valeur sur le marché par la création ou le développement d'une activité économique, évoluant avec cette valeur pour finalement affecter l'économie, et ce, dans le but de mieux répondre aux besoins individuels et collectifs d'un territoire »22.

Cette définition comporte des éléments qui méritent d'être expliqués à leur tour pour permettre à tout lecteur d'être bien cerner la réalité dont il est question :

· L'entrepreneuriat est une action humaine ;

· Cette action humaine est et doit être soutenue par le milieu environnant ;

· Cette action humaine crée de la valeur par la création ou le développement d'une activité économique ;

· Avec cette valeur, cette action affecte l'économie ;

· Cette action humaine répond et doit répondre aux besoins individuels et collectifs d'un territoire.

1.1.1.1. L'entrepreneur

Puisque l'entrepreneuriat est une action humaine, il n'y a donc pas d'entrepreneuriat,
pas d'entreprise sans l'homme. Cet homme c'est l'entrepreneur. Qu'entendre par

»entrepreneur» ? Existe-t-il un profil-type de l'entrepreneur ? Peut-on parler des modèles d'entrepreneur ?

Parmi les différentes acceptions que les dictionnaires réservent au concept d'entrepreneur, on peut noter celle de chef d'entreprise23, ou encore celle d'une personne qui se charge de l'exécution d'un travail, ou bien encore celle d'une personne qui dirige une entreprise pour son compte24. Mais pour Joseph Aloïs SCHUMPETER, l'entrepreneur représente le pari de l'innovation, et la réussite de cette innovation est fonction du dynamisme qui caractérise cet entrepreneur. Il dit de

l'entrepreneur que c'est »un homme dont les horizons économiques sont vastes et
dont l'énergie est suffisante pour bousculer la propension à la routine et réaliser des

innovations». Regardé dans ce sens, l'entrepreneur est plus qu'un simple chef

21 L'OCDE a défini l'entrepreneuriat comme le résultat de « toute action humaine pour entreprendre en vue de générer de la valeur via la création ou le développement d'une activité économique identifiant et exploitant de nouveaux produits, de nouveaux procédés ou de nouveaux marchés ».

22 P.-A. JULIEN et Louise CADIEUX, La mesure de l'entrepreneuriat, Rapport d'étude, Institut de la statistique du Québec, Décembre 2010, p. 30

23 Le Petit Larousse illustré, 2005

24 Le Robert Micro, 1998

d'entreprise, plus qu'un simple gestionnaire, plus qu'un simple propriétaire des moyens de production ; c'est un réel aventurier prêt à s'écarter des sentiers battus pour faire autre chose que ce qui a toujours été fait et embarquer les autres hommes dans une nouvelle manière de faire.

Difficile de dire s'il existe un profil-type de l'entrepreneur, mais de nombreuses études font état de l'existence des caractéristiques et des traits de personnalité, des traits de comportement dans l'action qui sont le lot commun des entrepreneurs qui réussissent25. Quels sont ces traits de comportement ?

~ Energie et dynamisme. On ne devient pas entrepreneur et, surtout, on ne réussit pas dans cette fonction si le temps de travail est celui des accords professionnels. On n'est pas entrepreneur à temps partiel ! Créer une entreprise représente un effort important, mobilisateur de temps, d'énergie. La développer de même.

~ Confiance en soi. Un investisseur n'acceptera pas de placer des fonds dans une affaire gérée par quelqu'un qui n'aurait pas confiance en soi. Confiance en soi, pas confiance qu'en soi. Détermination, mais pas l'obstination. Rester sourd aux avertissements que donnent les faits est l'une des causes fréquentes de faillite.

~ Capacité à intégrer le long terme. Créer une entreprise, une organisation suppose, dans le présent, développer un ensemble d'actions qui n'auront un sens que plus tard. Il n'y a pas de création d'entreprise réussie sans capacité à imaginer demain, sans perception de la durée, sans vision du moyen et du long terme. Les objectifs de l'entrepreneur sont situés dans le futur. Tout ce qu'il fait dans le présent aura une conséquence demain.

~ Capacité à résoudre de multiples problèmes. Lorsqu'on crée une entreprise, on doit s'attendre et être prêt à surmonter des difficultés de tous ordres, traiter plusieurs problèmes en même temps. Il ne suffit pas de les résoudre théoriquement, mais en plus de mettre les solutions en oeuvre.

~ Acceptation de l'échec. L'échec fait partie de la réussite. Il n'existe pas d'oeuvre humaine sans revers ou déconvenues. Pour le vrai entrepreneur, l'échec, l'erreur, le revers est source de remise en question, de détection de nouvelles opportunités et donc de réussite ultérieure.

~ Mesure dans la prise du risque. L'entrepreneur n'est pas un joueur qui s'enrichit en faisant un coup. Il prend des risques longuement appréciés, calculés, qui sont dans une perspective à moyen ou long terme.

~ Ouverture à l'innovation et à la création. Pour qu'une entreprise survive, elle doit évoluer : dans ses produits, dans ses structures, sur le plan social. D'où la nécessité d'une ouverture généralisée à l'innovation.

~ Capacité à assumer un leadership. L'évolution positive de l'entreprise créée conduit vers une structure de plus en plus complexe, et diriger cette

25 Robert Frédéric, Entreprendre et Réussir, De Boeck-Wesmael, Bruxelles, 1990, p.15

organisation, c'est assumer un leadership. Un entrepreneur doit être reconnu comme leader par l'équipe qui se crée autour de lui : des capacités d'animation, d'entraînement dans l'action, d'arbitrage des conflits, d'adaptation des structures lui seront nécessaires.

Au-delà de ces caractéristiques, on peut distinguer trois modèles

d'entrepreneur26, à savoir : l'entrepreneur inventeur ; l'entrepreneur artisan et l'entrepreneur manager.

~ L'entrepreneur inventeur est celui qui veut vivre de son invention, de sa découverte, de sa mise au point. Son approche procède souvent d'une conviction indéfectible quant à l'importance de sa découverte. Ce n'est pas le lucre qu'il vise en premier, mais son souci premier est qu'on reconnaisse son génie.

~ L'entrepreneur artisan part d'une maîtrise, d'un savoir-faire manuel ou intellectuel et met ce savoir-faire à la disposition de tiers. Ce qui préside à la création d'une activité nouvelle, c'est la conviction qu'une certaine manière de faire, que la maîtrise acquise dans un domaine permet de s'affranchir d'un lien de subordination pour devenir son propre patron.

~ L'entrepreneur manager quant à lui, a vocation de développer sans cesse l'entreprise qu'il a créée. Il a vécu diverses expériences professionnelles et sait ce qu'est une entreprise. Il connaît la plus part des notions qui constituent les thèmes de management, même si les concepts ne sont pas toujours bien assimilés. Comme une locomotive, il tire son entreprise et l'entraîne toujours plus loin. Il est intéressé plus par l'action (diriger, gérer) que par les produits ou les marchés qui sont l'objet de son action.

~ Il y a des entrepreneurs qui ne sont ni inventeurs, ni artisans et ni managers, mais appartiennent à un modèle mixte ou méta modèle ; selon les éclairages que l'on donne à leur projet et à leur personnalité, il y aura des dominantes.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein