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L'utilisation de téléphone mobile et dynamiques des acteurs dans l'espace urbain de Bamako

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par Issa FOFANA
Université Gaston Berger de Saint-Louis Sénégal - Master II 2010
  

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Deuxième partie:

Dynamique et recomposition de l'espace

Introduction

Le lien entre l'expansion de la téléphonie mobile et les relations interpersonnelles n'est pas un phénomène nouveau. Il est posé avec l'arrivée du téléphone fixe, et, plus récemment, avec le développement de l'internet et du téléphone mobile. Il devient notamment pour l'utilisateur un moyen de navigation physique et pour ses interlocuteurs un moyen de le suivre dans l'espace. L'organisation des modes de vie, tout spécialement la recomposition des temps de travail, de loisirs et de déplacement, des relations sociales rend indispensable la compréhension du comportement spatial du consommateur et son analyse en rapport avec l'espace.

Nous sommes devant les mutations de l'information dont les conséquences sont encore grands tant au niveau des performances technologiques, des règles, des normes, et la recomposition spatiale.

L'urbanisation croissante et la transformation des formes de distribution des biens ont profondément modifié l'organisation urbaine des activités de distribution et de commerce depuis les années 1960 en Europe. La localisation des activités urbaines prend place dans le débat sur l'émergence de nouvelles formes de centralité urbaine. La question est de savoir si la ville restera marquer par une dualité simple des mouvements entre centre et périphérie, réel et virtuel avec l'utilisation du téléphone mobile?

Du point de vue géographique, l'intérêt se porte sur les relations entre l'espace géographique, les infrastructures de la téléphonie mobile et l'usage. Comment l'usage et les infrastructures de la téléphonie mobile ont pu recomposer l'espace urbain à Bamako?

La relation entre l'espace géographique et le téléphone mobile se pose en termes d'endroit dont on l'utilise. L'analyse géographique de cette virtualisation fait apparaitre des caractéristiques propres à l'usage du téléphone mobile.

La communication reste très marquée par l'importance des infrastructures (les routes, la télécommunication, etc.) mais une identification de la transmission de l'information comme domaine approprié dans la recomposition de l'espace en géographie commence à prendre une nouvelle forme aujourd'hui.

La construction des routes, l'invention de la technologie, etc., bref les tentatives de maitrise de l'espace pour satisfaire le besoin de la communication constituent le souci principal de la géographie aujourd'hui.

Chapitre 7: La concurrence entre les deux opérateurs

La photo 2 montre l'occupation des endroits stratégiques par les opérateurs.

Photo 2. Concurrence entre les opérateurs (FOFANA, I. 2011).

Ces deux plaques de publicité de part et d'autre d'une voie principale appartiennent aux deux opérateurs de la télécommunication au Mali. Celle qui se trouve à gauche est pour la SOTELMA/Malitel et celle à droite est pour Orange. La photo montre combien de fois la concurrence entre les deux est rude. Tout cela entre en compte dans le souci d'avoir plus de clients sur l'ensemble du territoire de Bamako mais aussi d'avoir plus d'espace pour montrer l'image de l'opérateur en question.

Les services sur les plaques sont : sur la plaque de SOTELMA/Malitel, le PAANI.

Sur l'autre plaque se trouve la publicité de la clé Universal Serial Bus (USB)15(*) avec un accès à la connexion internet.

La réforme des télécommunications a permis la libéralisation et l'ouverture du marché des télécommunications à la concurrence. Ce qui à son tour a permis la libéralisation du marché des télécommunications au Mali, le développement de deux entreprises qui sont donc en situation de concurrence.

Ces deux entreprises développent des réseaux de télécommunications concurrents.

Cette nouvelle donne sur le marché, auparavant exclusivement réservé aux opérateurs historiques, va changer les choses. Le marché devient de plus en plus contestable et le monopole d'état disparaît lentement.

L'harmonisation du paysage des télécommunications revient à l'État dès lors que la concurrence s'installe dans la téléphonie mobile. Les modalités d'attribution des licences d'exploitation doit respecter des normes de concurrence pure et parfaite et ne doivent donc pas être établies selon des choix publics purement délibérés. Si la montée de la concurrence conditionne la formation des tarifs, l'État doit tout de même procéder à un réajustement des prix afin de protéger l'intérêt des consommateurs.

L'octroi de la licence d'exploitation doit en effet refléter le niveau de la concurrence pure et parfaite où opérateurs sont traités de façon égale sans favoritisme ni clientélisme. C'est partant de là que la mise en place du CRT a été envisagée en 1999. Au moment de l'ouverture à la concurrence le service public minimum n'est pas garanti. De façon plus générale, le rôle de l'État doit être de promouvoir une réglementation efficace qui reflète l'objectif de la maximisation de l'utilité sociale. Le suivi des opérateurs dans les stratégies de la recherche de la clientèle n'est pas une tâche facile étant donné que le degré d'autonomie peut conditionner les résultats attendus. Ce qui soulève les conditions d'attribution de la licence. Ces conditions sont importantes dans la mesure où elle conditionne la crédibilité du processus et l'intensité de la concurrence.

La privatisation au Mali s'est effectuée dans un contexte de flou juridique et réglementaire, en l'absence de cahiers des charges méthodiques, sans véritable examen de la situation respective des entreprises à privatiser, sans trop de soin apporté à l'information des personnels, avec une opacité certaine sur les modes de rétrocession au privé et une grande indécision sur les objectifs poursuivis. Ce qui a amené l'octroi de la licence pour le téléphone fixe sans la fin du processus de la privatisation.

Au Mali, la licence de Orange a été accordée alors que le processus de privatisation du fixe n'était pas encore scellé. Orange Mali a bénéficié d'une exonération d'impôts exceptionnelle sur 15 ans, ce qui va à l'encontre de la réglementation relative au code des investissements et du code général des impôts. Elle a été justifiée par l'effort d'accessibilité fournit par Orange Mali et l'apport des TIC à l'économie nationale.

Les raisons invoquées font bien vite oublier que les prix pratiqués par Orange Mali sont sensiblement les mêmes que ceux de SOTELMA/Malitel. L'exonération porte sur la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) concernant l'importation et l'acquisition des infrastructures, des équipements et des services rentrant dans le cadre de ses activités et sur l'exonération totale des droits et taxes de douane à l'importation des équipements, des matériels et des matériaux de construction, de fabrication et des pièces de rechange. Ces exonérations ont été justifiées et elles privent l'État d'une rentrée fiscale importante16(*).

Le développement de la téléphonie mobile a entraîné une entrée rapide d'opérateurs mobile dans le marché africain, ce qui a engendré forcément une croissance rapide de la concurrence. La concurrence a fait accroître le parc d'abonnés d'une manière significative et a généré beaucoup d'emplois directs et indirects. Dans cette condition, les opérateurs ont la possibilité d'accroitre leurs profits.

Un agent du CRT souligne une évidence : « la société Orange Mali a participé de façon très significative à l'augmentation du nombre de Maliens ayant accès au téléphone à des tarifs abordables. La puce a cessé de se vendre sous le manteau à 250.000 franc. Et par effet d'entraînement, le coût de la communication a considérablement baissé à tous les niveaux. »

Un autre agent de la télécommunication, Kaya, le directeur de la communication de Orange Mali, fait remarquer qu'au bout de quelques années d'existence, « Orange a permis de faire passer le prix de la puce de 30.000 voire plus à 1000 franc, avec 1000 franc de crédits gratuits. Les tarifs des communications internationales sont maintenant 6 fois inférieurs à ceux de 2002 et 2003. Ils sont d'ailleurs parmi les plus bas en Afrique : 130 franc TTC en local, 150 franc TTC sur toute l'Afrique et 199 franc TTC pour le reste du monde ».

Ainsi, les fortes protestations du syndicat de la SOTELMA face à la concurrence de Orange d'obtenir des prêts pour financer l'infrastructure, l'ont permis de débloquer un prêt de 25,9 milliards de francs CFA auprès du consortium de banques maliennes.

La forte concurrence que se livrent les différents opérateurs, a contribué à des baisses importantes des coûts de communications, à une extension rapide de la couverture du territoire national et à une nette amélioration de la qualité des services.

Le téléphone cellulaire contribue aux actions de la privatisation et de la concurrence. La réussite du mobile tient aux arguments relevant à la fois de l'offre et de la demande. En même temps, la stratégie prépayé qui implique le paiement des services de communications téléphoniques, elle réduit les coûts indirects de recouvrement.

* 15 Universal Serial Bus a été conçu au milieu des années 1990 afin de remplacer les nombreux ports externes de l'ordinateur lents et incompatibles. Une clé USB est petit support amovible qui branche sur le port universal serial bus d'un ordinateur.

* 16 Certains de nos informateurs pensent que le montant peut s'élever à 100 Milliards de FCFA.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld