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L'utilisation de téléphone mobile et dynamiques des acteurs dans l'espace urbain de Bamako

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par Issa FOFANA
Université Gaston Berger de Saint-Louis Sénégal - Master II 2010
  

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Chapitre 1: Problématique

Le Mali est un pays enclavé avec une superficie de 1 241 238 km². Sa population est estimée à 14 517 176 habitants en 2009, dont 73 à 75% vivent en zones rurales. A l'instar du continent africain en général, il est très faiblement équipé en matière d'infrastructures routières (Ministère de transports malien, 1994). La densité nationale de l'appropriation du téléphone à la même époque était de 0,40 ligne principale (LP)/100 (téléphone fixe) et de 0,44/100 (téléphone fixe et cellulaire). La densité urbaine de l'appropriation du téléphone à la même époque était de 1,15 LP/100 et celle des zones rurales était de 0,02 LP/100 en 2000 (IUT, 2001).

Source : CRT, (Comité de Régulation des Télécommunication du Mali, 2011)

Figure 1. La télé-densité de la téléphonie mobile du Mali de 2002 à 2009.

Cette figure indique une évolution croissante téléphonique (fixe et mobile) au Mali. En 2002, l'année de l'arrivée du deuxième opérateur la télé-densité était de 0,45% ; sept ans plus tard (2009) elle a attient 31%. Cette croissance est due à la concurrence entre les deux opérateurs dans leur quête de la clientèle dans un pays où les infrastructures du téléphone fixe ne répondaient pas à la demande des usagers.

La carte montre la répartition des infrastructures de la télécommunication du Mali, avec Bamako comme centre de distribution des services de communication.

Figure 2. Le principal axe de connexion de réseau téléphonique (Loïc Baron, 2006)

Le Mali n'a pas l'accès direct aux Backbones2(*), parce qu'il n'a pas de débouché sur la mer. Il reçoit la connexion à partir des réseaux internationaux de télécommunications avec les pays voisins: le Sénégal à travers la région de Kayes et la côte d'Ivoire à travers la région de Sikasso.

Au regard de la superficie du territoire, l'insuffisance des moyens de communication est remarquable et pour pallier cette insuffisance potentielle le recours est fait au téléphone. Le nombre d'abonnés au téléphone au Mali en 1999 était de 40165 dont 6375 pour les abonnés cellulaires contre 4 460 543 sur un effectif de 4 545 339 en 2009 pour les abonnés du téléphone, soit 98% du parc national (Comité de Régulation des Télécommunication du Mali, (CRT) 2010). Malgré la faiblesse de l'acquisition de téléphone en comparaison aux autres pays de la sous-région, nous pouvons soutenir que le Mali a fait son entrée dans le siècle des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC). Depuis la fin du régime de parti unique et l'avènement de la démocratie pluraliste au Mali, le paysage médiatique a connu de profondes transformations liées à la libéralisation du secteur de la télécommunication.

Les pouvoirs publics et les pouvoirs locaux ont depuis le début du 21ème siècle, une bonne conscience des enjeux des TIC qu'ils considèrent comme indispensables aux stratégies de développement économique et à l'attractivité territoriale.

Selon plusieurs auteurs comme LASSERRE, Frédéric en 2000, les TIC sont perçues comme des outils de lutte contre la distance et la fin de l'hétérogénéité spatiale. Il soutient l'idée selon laquelle que, grâce aux réseaux et services de TIC, la communication à distance devenait possible partout. Plusieurs expériences d'introduction des technologies de la télécommunication ont été menées au Mali. Cela va de la téléphonie rurale à Internet en passant par la radiodiffusion sonore et télévisuelle. Parmi ces moyens de communication, le téléphone mobile est l'outil de communication et de territorialisation qui efface le plus les contraintes liées à des distances et à des réalités de l'espace.

Le marché de la téléphonie mobile a connu une croissance de 30% en 2009. Le parc national mobile est passé de 3 429 019 abonnés en 2008 à 4 460 543 abonnés en 2009. L'introduction du téléphone mobile au Mali dans les années 90 s'est faite de façon progressive dans les grandes agglomérations et cela en fonction de la dimension démographique et des intérêts économiques.

Dans ce mouvement, les grandes agglomérations comme Bamako ont connu un essor remarquable et ont été le lieu de concurrence entre opérateurs de la télécommunication (SOTELMA/Malitel et Orange Mali). Au-delà de cette caractéristique essentielle, la perception de l'espace urbain, l'expérience urbaine, les stratégies d'interaction sont revisitées de multiples manières par l'emprise croissante du téléphone mobile.

Les villes étant caractérisées par la mobilité, le téléphone portable a permis de renforcer et de transformer les liens que les gens nouent dans le cadre des affaires et des échanges. Si avant l'attente d'un bus consistait un calvaire et une source d'anxiété, aujourd'hui avec le téléphone mobile on gagne en efficacité et en temps dans le cadre des échanges interpersonnels (FRACCHIOLLA, 2001). De tels scénarios ont fait leur apparition avec le téléphone mobile. L'une de ces tendances est celle de la privatisation des espaces publics.

Si la nature même des espaces publics est en mutation, l'utilisation croissante des moyens de communication mobile altère encore plus profondément le rapport à ces espaces (MOSS et TOWNSEND, 2000) qui deviennent, non plus des lieux de communication, mais des lieux de télécommunication. Grâce aux outils de télécommunications, il devient possible de s'isoler tout en déambulant sur la place publique. De première vue, l'évolution rapide de ces technologies de communication donne l'impression de la fin de la géographie. Parce que, le temps et l'espace se trouvent défier par elles. Les obstacles physiques qui pouvaient empêcher ou rendre difficile certaines activités sont aujourd'hui faisable dans un temps record.

Il faut tout de même noter que les modifications de ce genre ne sont pas forcement de grandes ruptures mais plutôt des adaptations liées à ce mélange croissant des dimensions physique et virtuelle de l'espace urbain. Ainsi pour RALLET (2001), « les grandes oppositions binaires qui caractérisaient l'espace (loin/proche, présent/absent...) ne disparaissent pas, mais s'atténuent. On peut désormais imaginer une coprésence continue. Quand on est loin, on reste présent. Nous sommes dans un continuum spatio-temporel, qui affecte la manière dont on interagit ». Dans le contexte de la ville l'individu peut continuellement optimiser les choix de localisation, de déplacements grâce au téléphone. Être urbain, ne devient-il pas une contrariété entre deux notions ? « Celle d'avoir besoin des autres pour interagir avec eux et celle d'être gérés par la présence des autres pour réaliser ces interactions ». Avec l'augmentation démographique, l'espace urbain s'accroît, ce qui tend à allonger les déplacements.

La morphologie urbaine est la conséquence des interactions sociales et non leur cause. Dans un contexte de mutation sociale, la valeur du temps est une donnée complexe qui varie selon les individus, les époques. Le temps devient un bien de plus en plus rare. Les moyens de transport avec moteurs ont bouleversé l'aménagement urbain (WIEL, 2004). Cependant, quand est -il pour la téléphonie mobile ?

Les comportements de transport n'en possèdent pas moins une certaine autonomie qui nait de leurs conditions effectives de réalisation.

Ainsi, le téléphone mobile vient combler ce désire tant important chez les besogneux. Du coup l'attractivité du téléphone mobile se comprend dans la mesure où les commissions sont de plus en plus effectuées par ce moyen de communication qui offre un certain nombre d'avantage plus que les autres moyens de communications.

Même si le déplacement permet de réaliser des activités localisées dans les lieux et se caractérise par un but, un moyen de transport, une distance, un temps..... Ces facteurs expliquent l'appropriation massive du téléphone portable dans le contexte bamakois. Bamako devient de plus en plus grand en superficie et le problème les moyens de transport se pose de plus en plus. Dans ce contexte le téléphone devient le «sang» de la communication.

Afin d'augmenter le nombre d'abonnés de la téléphonie mobile, le gouvernement a ouvert la concurrence du secteur en 2002. Cette réforme s'est traduite par l'introduction de l'opérateur Orange Mali qui a abouti à la baisse des tarifs). En matière de réglementation des tarifs, les textes de références sont l'ordonnance n°99-043-P-RM du 29 mars 1999 modifiée et le décret n°00-230-P-RM du 10 mai relatif à l'interconnexion.

Ces deux textes majeurs offrent aux deux opérateurs la main libre de fixer le niveau de leurs tarifs, sous réserves des engagements stipulés dans leurs licences et des dispositions de l'ordonnance. Cependant, précisent les textes, les opérateurs doivent soumettre au Comité de Régulation des Télécommunications au Mali (CRT) des tarifs applicables à tous leurs services. Mais il peut s'opposer à l'application de ces tarifs au cas où ceux-ci ne respecteraient pas les dispositions de l'ordonnance et les règles de concurrence.

1.2. Les objectifs de recherche

1.2.1. Objectif général

La géographie des télécommunications étudie les articulations entre les réseaux sociaux et techniques et leurs relations avec le milieu physique ; le téléphone mobile modifie le rapport entre l'homme, l'espace et le temps. Le but de cette recherche est de faire connaître, mieux encore, à la communauté scientifique la politique commerciale des opérateurs de la télécommunication en milieu urbain. L'objectif principal de notre étude est d'analyser la politique commerciale des opérateurs de la télécommunication au Mali. Cet objectif général rappelle des objectifs spécifiques.

* 2 Le Backbone est un réseau généralement à haut débit réalisant l'interconnexion de plusieurs sous-réseaux.

Bien que le terme anglais soit le plus souvent utilisé, on peut trouver en français : réseau d'interconnexion.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo