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Forces et faiblesses de la RDC en relations internationales africaines

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par Joseph APOLO MSAMBYA
Université officielle de Bukavu - Licence 2008
  

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8. Plan sommaire du travail

Pour mener à bon port l'élaboration de ce travail scientifique, son ossature se présente en deux chapitres qui seront encadrés par une introduction avant d'aborder le premier chapitre et au finish, par une conclusion après avoir étayé le second chapitre.

Le premier chapitre porte sur les facteurs de la puissance des États sur la scène internationale et le second concerne les forces et les faiblesses de la République Démocratique du Congo en relations internationales africaines. Dans ce second chapitre, après avoir épinglé les atouts majeurs dont dispose la RDC et ses insuffisances, nous allons proposer certains mécanismes ou stratégies en guise de pistes de solution pouvant permettre à la RDC d'occuper une place importante sur la scène internationale africaine ou dans le concert des nations.

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Chapitre I. Les facteurs de la puissance des États

sur la scène internationale.

Etant donné qu'on ne saurait pas mener une étude sur les forces et les faiblesses de la RDC en relations internationales africaines sans préalablement connaître les facteurs influençant la puissance des États, il sied de se pencher d'abord sur ce que sont particulièrement les relations internationales africaines et de passer en revue les facteurs de puissance tels qu'ils sont retenus par les spécialistes pour enfin les appliquer sur le cas de la RDC.

I. Commentaires des spécialistes sur les Relations Internationales Africaines6

L'expression « relations internationales » en soi se réfère à deux objectifs différents. Le premier est d'ordre pratique et le deuxième d'ordre théorique. En tant que pratique, les relations internationales sont un secteur de réalité sociale, elles donnent à se lire à travers les interactions, elles mettent en contact plusieurs États ou les ressortissants de plusieurs États.

Dans la deuxième acception, c'est-à-dire en tant que théorie ou science, les relations internationales sont une discipline scientifique, un domaine du savoir ayant un objet ou domaine d'étude, un ensemble de méthodes et un corpus de propositions considérées comme vraies7.

Entendue à la lettre, l'expression « relations internationales africaines » pourrait surprendre si elle signifiait que les relations en question sont les relations entre les nations africaines. Même si on admettait que les nations sont des réalités incontestables, la définition des

6 P.-F. GONIDEC, Relations internationales africaines, Paris, LGDJ, EJA, 1996, Pp.1-7.

7 G. NGOIE TSHIBAMBE, Cours de Relations Internationales I, Inédit, G1 R.I., F.S.S.P.A, U.O.B., 2006- 2007.

Relations Internationales Africaines n'aurait pas fait un grand pas du fait que le concept de nation n'est pas entendu par tous de la même façon8. Les difficultés seraient-elles résolues si on établissait une équivalence entre les termes << nation » et << État » ? Ainsi, dans l'expression << organisation des nations unies », le terme << nation » désigne en fait des États, puisque les membres d'une organisation ne peuvent être que des États. L'expression RIA signifierait alors « relations interétatiques », l'État étant naturellement représenté par les gouvernants habilités à agir dans l'ordre international.

La combinaison d'un critère d'ordre géographique (l'espace considéré), d'un critère d'ordre structurel (les éléments composant la région étudiée), d'un critère d'ordre temporel (la période de temps retenue) et d'un critère d'ordre matériel (les problèmes constitutifs de l'étude) doit permettre de définir ce que nous entendons par RIA.

Le qualificatif << africaine » indique clairement que, d'un point de vue géographique, les relations étudiées ne concernent qu'une fraction de la planète, la région << Afrique ».

Cependant, l'idée qu'il puisse exister une telle région est parfois contestée par les internationalistes. REUTER et COMBACAU affirment : << l'Afrique n'existe guère comme être autonome et comporte au moins deux mondes, l'Afrique noire et l'Afrique arabe9 ». Une telle opinion, même si elle est assez répandue, ne saurait être acceptée. Plusieurs arguments militent en faveur de la reconnaissance d'une région africaine.

D'un point de vue strictement géographique, on peut invoquer la proximité, le voisinage qui fait de l'Afrique un continent. Mais comme le souligne avec pertinence BIPOUN WOUM : << si le voisinage géographique

8 Anonyme, Divers, l'idée de nation, cité par P.- F. GONIDEC, Relations Internationales Africaines, Paris, LGDJ, EJA, 1996, P.1.

9 REUTER et COMBACAU, cités par P.-F. GONIDEC Relations Internationales Africaines, Paris, LGDJ, EJA, 1996, P.2.

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est un élément nécessaire de la région, il n'est guère suffisant, même pour délimiter la région dans l'espace international ».

Le facteur historique peut également être pris en considération. A juste titre, M. M'BOW10, ancien directeur général de l'UNESCO, observe que pendant longtemps, « le continent africain n'était presque jamais considéré comme une entité historique ». L'accent était mis sur la division de l'Afrique en Afrique noire et Afrique blanche. Un des objectifs de l'histoire générale de l'Afrique, publiée sous les auspices de l'UNESCO, est précisément de mettre en lumière « l'unité historique de l'Afrique et les relations de celle-ci avec les autres continents11 ». Selon l'historien Burkinabé Joseph KI-ZERBO, « cette histoire ne saurait être autre que l'histoire des peuples africains dans son ensemble, envisagée comme une totalité englobant la masse continentale proprement dite et les îles voisines, comme Madagascar, selon la charte de l'OUA ».

Aux arguments d'ordre géographique et historique, on peut ajouter un argument d'ordre culturel. Aussi bien L.S. SENGHOR que KWAME NKRUMAH ont souligné qu'il existe un ensemble de valeurs de civilisations communes à tous les africains. L'un parle d'africanité et l'autre de personnalité africaine.

Enfin, un dernier facteur peut être invoqué, qui est d'ordre juridique. Sur un plan général, BIPOUN- WOUM a pu consacrer un ouvrage au droit international africain dont l'existence avait été affirmée par Alvarez dès 1959. Sur le plan institutionnel, ceci s'est traduit notamment par la création d'une organisation internationale régionale (OUA, aujourd'hui UA) et par la mise en place d'antennes régionales (ou sousrégionales) des organisations internationales à vocation universelle. Ajoutons que la volonté des africains de se considérer comme faisant

10 M. M'BOW, Préface à l'histoire générale de l'Afrique, Paris, UNESCO, Vol. I, 1980, P.13.

11 Ibidem.

partie d'un ensemble régional est attestée par l'existence à l'ONU d'un groupe africain.

Ainsi alors, la prise en considération d'un critère géographique permet de considérer la région « Afrique » comme le lieu des relations internationales ayant ses caractéristiques propres, une certaine spécificité. Cela dit, l'expression RIA renvoie à 3 réalités12 :

1. Les relations qui existent à l'intérieur de la région entre ses éléments composants ;

2. Les relations entre l'Afrique et le reste du monde ou certaines de ses parties (l'Europe par exemple ou bien tel ou tel État ou groupe d'États non africains) ;

3. Ces deux sortes de relations à la fois.

Pour cette étude, les RIA sont prises au sens de la troisième réalité quand nous nous référons à Pierre François GONIDEC.

Nous ne pouvons ignorer le fait que l'Afrique est partie intégrante de la société internationale, ce qui se manifeste juridiquement par sa présence dans les organisations internationales universelles, politiquement, par sa volonté affirmée de participer au règlement des affaires internationales et les relations qu'elle entretient avec les autres États et les organisations régionales (l'union européenne ou la ligue arabe par exemple). Nous ne pouvons pas non plus négliger le fait que les RIA telles que nous les envisageons, sont plus ou moins influencées par les facteurs extérieurs à l'Afrique, ce qui soulève le problème de savoir dans quelle mesure le sous-système africain est autonome, sinon indépendant. Pour sa part, ZARTMANN13 affirme prudemment : « un système africain subordonné autonome possédant certaines caractéristiques identifiables

12 P.-F. GONIDEC, Op Cit., P.10.

13 N.I. ZARTMANN, Africa as subordinate state system in International Relations, international organisation, sl, 1967, Pp.545-564.

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semble exister et être capable d'exécuter certaines fonctions limitées dans certaines conditions ».

L'existence d'une région « Afrique » justiciable d'une étude du point de vue des relations internationales étant admise, il se pose un second problème qui est d'ordre structurel. Pour reprendre les termes utilisés par Braillard, quels sont les éléments composants du soussystème africain ?

La réponse à cette question dépend de la conception que le chercheur se fait des R.I. en tant que discipline particulière14.

Selon une conception étroite, prônée par certains historiens (DUROSELLE par exemple), sociologues (R. Aron) ou juristes (COLLIARD, S. DREYFUS), l'analyse devrait être centrée sur les États en tant qu'éléments composants les plus importants de la société internationale globale ou restreinte. Par la suite, dans cette conception, les autres éléments ne sont sans doute pas complètement négligés mais ils ne seraient pas dignes de la même attention. Il en résulte que les R.I. sont essentiellement les relations entre les États, les relations intergouvernementales.

Pour ce qui concerne l'Afrique, il faut reconnaître que les États occupent une position centrale sur la scène internationale même si certains observateurs les considèrent parfois comme des États fictifs. Ils doivent cette considération au fait que pendant des décennies, voire des siècles, les pays africains ont été l'objet de domination, de droit et/ou de fait, exercée par des États non africains (européens). Par suite, pendant une période plus ou moins longue, ils ont été mis dans l'incapacité d'influer sur le cours des Relations Internationales. A partir du moment où des États naissent (ou renaissent) comme conséquence de l'action menée par les mouvements de libération, soutenus par certains États et par différentes

14 Cf. P. M. MORGAN, cite par P.-F. GONIDEC, Relations Internationales Africaines, Paris, LGDJ, EJA, 1996, P. 4.

organisations, y compris les organisations internationales (SDN et ONU notamment)15, il est nécessaire qu'ils s'efforcent d'affirmer avec vigueur leur souveraineté, qui leur confère un droit à participer à la vie internationale. Au moment où une partie de la doctrine part en guerre contre l'idée de souveraineté, les États africains affirment au contraire avec force la souveraineté conquise ou reconquise et prennent des distances par rapport à l'idée d'une prétendue communauté internationale, qui impliquerait que l'État devrait être ravalé au rang d'élément secondaire de la société internationale.

A l'époque actuelle, l'existence des États africains jaloux de leur souveraineté, une souveraineté de conquête (conquise ou reconquise) est un fait qu'on ne peut ignorer. Cela dit, on peut discuter à l'infini sur l'État africain, non pas en tant que concept, mais en tant que réalité sociologique. Le fait, incontournable, est que les États africains, faibles ou puissants, grands ou petits, riches ou pauvres, pacifiques ou belliqueux, démocratiques ou non, existent et doivent être reconnus, au même titre que les autres États, comme « la structure élémentaire et immédiate à partir de laquelle se construisent les rapports internationaux16 ».

En dehors du facteur spatial et du facteur structurel, un troisième facteur, d'ordre temporel, doit être précisé pour délimiter le champ d'étude des Relations Internationales Africaines. Celles-ci pourraient être abordées dans une perspective diachronique. Certains auteurs ont d'ailleurs parfois déploré qu'une plus grande attention ne soit pas accordée à l'aspect historique des problèmes17.

L'accession à l'indépendance marque, en effet, non pas exactement une rupture avec la période antérieure, mais le point de départ

15 Sur les mouvements de libération, voir le « Que sais-je ? » de GANDOLFI et surtout la thèse de HASBI (Reins). Consulter l'Annuaire du Tiers-monde (ATM), notamment l'année 1974-1975. Voir G. CHALIAND, Lutte armée en Afrique, cités par P.-F. GONIDEC, Relations Internationales Africaines, Paris, LGDJ, EJA, 1996, P. 4.

16 M. MERLE, cité par P.-F GONIDEC, Relations Internationales Africaines, Paris, LGDJ, EJA, 1996, P.12.

17 T. M. SHAW et B. BARRY; cités par P.-F. GONIDEC, Relations Internationales Africaines, Paris, LGDJ, EJA, 1996, P.5.

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d'une nouvelle période. D'une part, l'État africain, né de la colonisation, sans être toujours la reproduction pure et simple de l'État colonial, a été façonné par ce dernier et conserve son empreinte. En ce sens, on peut parler d'État nouveau par rapport à l'État précolonial. D'autre part, à partir du moment où leur souveraineté est reconnue, les États africains sont en mesure, si les gouvernants en ont la volonté et la capacité, d'être des parties prenantes et non plus des parties prises dans la vie internationale18. Cette situation n'est d'ailleurs pas exempte des contradictions.

D'une part, les africains manifestent, au plan du discours, la volonté de régler eux-mêmes leurs propres affaires et différends. D'où l'idée de « self-reliance » utilisée aussi bien au plan national qu'au plan régional. Mais d'un autre côté, l'insuffisance des ressources disponibles, dont dépend la capacité d'action, les conduit à solliciter plus ou moins l'aide internationale et à s'ouvrir sur le monde extérieur, ce qui risque de limiter leur liberté de manoeuvre en créant de situation de dépendance19.

S'agissant des RIA, sont internationaux tous les phénomènes sociaux qui ont un rapport avec la région considérée soit parce qu'ils concernent les relations entre ses éléments composants, soit parce qu'ils influent sur ces relations.

La compréhension de ce que sont les relations internationales africaines ayant été faite dans cette première section, notre démarche consiste maintenant en l'analyse des facteurs de la puissance des États sur la scène internationale ou en relations internationales dans une seconde section.

18 Expression utilisée par Moh. BEDJAOUI, pour un nouvel ordre économique international, cité par P.-F. GONIDEC, Relations Internationales Africaines, Paris, LGDJ, EJA, 1996, P.6.

19 Cf. J. KI-ZERBO, cité par P.-F. GONIDEC, Relations Internationales Africaines, Paris, LGDJ, EJA, 1996, P.6.

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