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Forces et faiblesses de la RDC en relations internationales africaines

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par Joseph APOLO MSAMBYA
Université officielle de Bukavu - Licence 2008
  

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I.2. Les facteurs de la puissance des États

Plusieurs éléments contribuent à donner à l'État son assise sur la scène internationale. Ainsi, en faisant référence aux dictatures qui se sont multipliées après les indépendances, les États africains ont parfois été qualifiés d'États forts. C'est en ce sens que différentes approches et conceptions des facteurs de puissance des États ont été développées par différents auteurs sur tel ou tel autre plan. C'est par exemple le cas du géographe américain Nicholas JOHN SPYKMAN (1942) qui en retenait 1020 : la surface du territoire, la nature des frontières, le volume de la population, l'absence ou la présence des matières premières, le développement économique et technologique, la force financière, l'homogénéité ethnique, le degré d'intégration sociale, la stabilité politique et l'esprit national. Hans MORGENTHAU, quant à lui, l'un des fondateurs de la pensée réaliste au lendemain de la seconde guerre mondiale, préconise que la puissance est avant tout militaire et économique21. Il la définit comme le résultat de la capacité à combiner au mieux huit critères essentiels : les ressources militaires (capacité de transformer rapidement des ressources en force militaire, état de la préparation de l'armée...), les capacités industrielles, la possession ou la maîtrise des matières premières, des avantages géostratégiques (géographie...), une démographie favorable, des caractéristiques culturelles fortes (caractère national...), un bon moral national (dont CLAUSEWITZ lui-même faisait grand cas...) et des qualités diplomatiques et gouvernementales (qualité des élites...).

Raymond ARON résume ces critères autour des trois éléments : l'espace, les ressources et les capacités d'action collective22. A l'heure actuelle, les ressources naturelles dont disposent les États sont (...) devenues un atout stratégique véritable. (...) Elles sont à l'origine de bien de choix géopolitiques des gouvernements, et surtout des États les plus puissants

20 E. AKONO ATANGANE, Cours de géopolitique, Inédit, L1 RI, F.S.S.P.A., U.O.B., 2008-2009, P. 51.

21 J.-G CONTAMIN et al. S/dir., Dictionnaire de sciences politiques et sociales, Paris, Dalloz, 2004, P. 280.

22 R. ARON, Paix et guerre entre les nations, Paris, Calmann-Lévy, 1964, P.40.

que sont les pays industrialisés, qui en sont dépendants pour assurer le maintien de leur niveau de vie et de leurs instruments de domination. Ces ressources peuvent en effet s'avérer décisives, puisque de leur détention dépend la puissance des pays23. Dans le cadre de ce travail, nous développerons ces facteurs en les regroupant successivement dans les conditions géographiques, les conditions démographiques, les intérêts économiques et financiers, les facteurs militaires et technologiques, les traits de la mentalité collective ou les grands courants sentimentaux et les qualités liées au chef de l'État comme les forces profondes des États sur la scène internationale.

I.2.1. Les facteurs géographiques

D'abord il est reconnu qu'il ne peut exister un État sans territoire ou, de façon plus générale, sans un espace sur lequel il exerce, à l'exclusion de tout autre, son contrôle, un espace dit national. « En politique étrangère, c'est la géographie bien plus que les hommes qui commande24 ».

Par espace national, il faut entendre à la fois l'espace terrestre, l'espace maritime et l'espace aérien surjacent. Cet espace doit regorger certaines potentialités pour conditionner la politique des États et permettre ainsi leur déploiement sur la scène internationale. Citons entre autres : l'influence du climat, du relief, de l'hydrographie, de la qualité des sols et de la nature du sous-sol qui déterminent les caractères de la végétation et de l'état des ressources minérales25.

En elle-même, l'étendue de l'espace national est dépourvue de signification en tant que facteur de puissance de l'État. Marcel MERLE écrit cependant que : « les petits États qui ne contrôlent qu'une portion limitée de l'espace sont, de ce fait, réduits à jouer les seconds rôles sur la

23 S. CHAUTARD, Comprendre la géopolitique, sl, Studyrama perspectives, sd, P.49.

24 B. BOUTROS GHALI, cité par P.-F. GONIDEC, Relations Internationales Africaines, Paris, LGDJ, EJA, 1996, P.12.

25 G. NGOIE TSHIBAMBE, &1XLVDIKZMIZLe DZSGoPDZqXe, Inédit, G2 R.I., F.S.S.P.A, U.O.B., 2007- 2008.

scène internationale26 ». Toutefois, il ajoute qu'il faut tenir compte d'autres données : << contenu de l'espace, équipement technique, capacité des hommes », ce qui le conduit à relativiser l'importance de l'étendue de l'espace national. « Une corrélation étroite ne peut donc être établie entre la superficie et la puissance ».

Dans la mesure où l'espace n'est pas seulement une réalité matérielle, mais également mentale, on peut en tirer la conclusion que les << petits » États peuvent ressentir un sentiment de frustration par rapport aux << grands » États, ce qui n'est pas de nature à faciliter leurs relations. Cependant, la possession d'une vaste étendue d'espace n'est pas, non plus, sans inconvénients. Il est évident que plus cette étendue est importante, plus l'État éprouvera de difficultés à étendre son contrôle effectif à l'ensemble de son espace, à réaliser l'intégration territoriale, c'est-à-dire à relier le centre à la périphérie. En outre, une grande étendue d'espace s'accompagnant de frontières vastes, la défense de ces frontières et le contrôle des mouvements de personnes et de marchandises à travers les frontières se trouvent nécessairement plus malaisés.

Donc, le sol occupé par un État peut lui être un avantage ou un désavantage27. Lorsque l'espace occupé est un désavantage, l'État est limité dans son déploiement, il ne peut agir correctement sur la scène internationale.

Par contre, un État peut considérer sa géographie comme un capital, c'està-dire un avantage stratégique qui lui donne des possibilités et des virtualités qui lui permettent de se déployer sur la scène internationale. Actuellement, l'espace géographique a une valeur neutre.

1. la position de l'État : c'est la place qu'il occupe sur la carte du monde. L'État ayant l'accès à la mer ou une position favorable à la recherche d'un accès à la mer a donc un mobile de toute première importance dans l'orientation de la politique extérieure des États. Friedrich RATZEL avance

26 M. MERLE, cité par P.-F. GONIDEC, Relations Internationales Africaines, Paris, LGDJ, EJA, 1996, P. 12.
27 G. NGOIE TSHIBAMBE, Cours de Relations Internationales II, Inédit, G2 R.I., F.S.S.P.A., U.O.B., 2007- 2008.

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que les peuples les plus forts ont toujours cherché à occuper les zones littorales, en reléguant vers l'intérieur les populations les plus faibles28. Un État puissant, lorsqu'il possédait, dans une mer une dimension relativement restreinte, une portion du littoral, a eu souvent le dessein d'étendre son contrôle à la majeure partie ou même à la totalité des côtes. C'est dans ce contexte par exemple que la Bulgarie luttera pour obtenir en 1912-1913, l'accès à la mer Egée qu'elle perdra en 1920 ; la revendication par la Serbie d'une fenêtre sur l'Adriatique au cours de la première guerre mondiale ; l'Éthiopie, devenue un État enclavé à la suite de la sécession de l'Érythrée, a obtenu de cette dernière la faculté d'accéder aux ports érythréens.

Le géographe Halford J. MACKINDER, simplifie et déforme la pensée de Ratzel. D'après MACKINDER, la balance des forces politiques ne dépend pas uniquement des conditions géographiques, car la virilité et la capacité d'organisation des groupes humains ont aussi leur rôle, mais ce sont les éléments géographiques qui exercent une influence coercitive parce qu'ils sont plus mesurables et plus constants29. Les corrélations entre la géographie et l'histoire doivent donc être le thème essentiel de réflexion.

2. Le contrôle des voies de passage : l'État dont le territoire est traversé par une voie naturelle de passage prend, lorsqu'il est assez fort pour en interdire l'usage, une place singulière dans les R.I. : tous les étrangers qui utilisent ce passage ont besoin de sa complaisance, fort intéressés car le transit peut donner lieu à la perception de taxes ; la circulation des hommes ou des marchandises est donc une occasion de profits pour les habitants de la région. La voie naturelle de passage peut devenir donc un point d'attraction, un centre de fixation qui consolide l'État. Mais cette ligne de circulation commerciale peut être aussi une voie d'invasion : si l'État est faible et s'il y a des voisins puissants, il risque de devenir la victime de sa situation géographique favorable.

28 G. NGOIE TSHIBAMBE, Op. Cit., P. 18.

29 P. MOREAU DEFARGES, Introduction à la géopolitique, Paris, Seuil, 1994, Pp. 46-55.

La puissance continentale est toujours, la plus forte, surtout lorsqu'elle occupe une position stratégique centrale qui lui permet d'agir dans toutes les directions. Mais dans ses analyses, l'amiral américain Alfred THAYER MAHAN insiste sur l'importance de la puissance maritime dans la vie des nations (sea power), en estimant qu'elle a un statut spécial pour s'agrandir vite par rapport à ce que pouvait s'agrandir une puissance continentale. Par ailleurs, il reconnaît qu'aucune nation, si forte soit-elle, ne peut maintenir sa puissance si elle a d'autres voisins puissants qui l'empêcheraient de contrôler les mers et les océans30.

L'école allemande de la GEOPOLITIK dont l'animateur est le général Karl HAUSHOFER se préoccupe de donner à la science politique une base géographique. Elle doit montrer comment la politique est déterminée par les données géographiques. Cette analyse qui établira des faits palpables et des lois démontrées donnera aux hommes d'État les bases nécessaires pour construire une politique pratique, elle leur indiquera en même temps les limites du possible : tout ce qu'un gouvernement pourrait réaliser audelà de la géopolitique ne serait pas durable. Dans son ouvrage : << frontières et leur signification », Karl HAUSHOFER précise que les frontières ne sont en aucun cas des lignes de partage juridiques (en allemand scheidende rechtsnorm), mais au contraire, l'enjeu d'un combat pour l'existence dans un monde fini31.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand