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Aide alimentaire au Bénin: enjeux et perspectives sur la production céréalière

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par M. Sorel et Waà¯di VISSOH et HOUESSOU
Université d'Abomey- Calavi Bénin - Maà®trise 2010
  

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SECTION 2 : REVUE DE LITTERATURE ET METHODOLOGIE

L'analyse de l'importance de l'aide alimentaire a fait l'objet de nombreux travaux. Avant de définir la méthodologie que suivra la présente étude, il importe de revenir d'une façon substantielle sur ces travaux. La présente revue de littérature exposera successivement la clarification du concept «aide alimentaire «, suivra ensuite un exposé sur les concepts théoriques du lien entre aide alimentaire et sécurité alimentaire.

Paragraphe1 : Revue de littérature

A- Analyse conceptuelle

L'aide alimentaire est un concept complexe qui fait appel à la notion de sécurité alimentaire. En effet, la sécurité alimentaire a trait à la production alimentaire locale.

1. Sécurité alimentaire :

Le problème de la sécurité alimentaire dans le monde et surtout en Afrique n'est pas nouveau. C'est ce qui explique les nombreux travaux réalisés sur ce problème depuis 1974 (année de la première parution de ce concept) jusqu'à nos jours.

Au début des années 1980, et grâce aux travaux d'Amartya Sen, le concept de sécurité alimentaire s'élargit d'une définition essentiellement axée sur l'offre vers une notion plus large incluant la demande. Il ne suffit plus que les disponibilités alimentaires soient suffisantes pour couvrir les besoins de l'ensemble de la population d'une nation ; il faut aussi que les individus constituant cette population aient les moyens d'accéder aux denrées. La sécurité alimentaire n'est plus uniquement perçue au niveau macroéconomique, et l'approche des analyses sur le sujet s'oriente de plus en plus vers les ménages et l'individu.

En 1983, la FAO synthétise cette nouvelle approche de la sécurité alimentaire à travers la définition suivante : "Assurer en tout temps et à tous les hommes, l'accès matériel et économiques aux aliments de base dont ils ont besoin" Depuis, de nombreuses autres définitions ont vu le jour, plus ou moins proches de la notion définie par la FAO. Mais celle ci

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retient l'adhésion d'un grand nombre d'intervenants dans le domaine et offre de plus un cadre pratique pour les recherches du fait de l'existence des trois facteurs sous-jacents : disponibilités, accessibilité et stabilité.

Pour Luc Cambrezy et Pierre Janin, 2008, les disponibilités alimentaires sont quantitativement et qualitativement insuffisantes : moins de 2500 calories par jour et par personne. Aussi, pensent- ils que la diversité alimentaire est faible et se réduit au profit d'aliments de substitution. Selon la FAQ (2002), la fréquence des personnes malnutries est passée de 34% à 57% en Afrique Centrale. Tous ces travaux mettent en exergue la pertinence du problème de l'insécurité alimentaire dans les pays de l'Afrique de l'ouest et du Centre. Au vu de cette littérature, la situation alimentaire en Afrique de l'Ouest reste encore précaire, malgré les efforts déployés par les Etats.

2. Aide alimentaire

Dans le monde beaucoup de personnes n'ont pas de quoi se nourrir et comme solutions à ce type de problème, il faut faire recours à l'aide alimentaire. L'aide alimentaire consiste à la distribution des denrées alimentaires aux populations pour assurer leur survie en cas de famine. Il s'agit d'une nécessité d'urgence qui peut avoir des effets néfastes à long terme. Comme le disait kushi (2008) « les pays du tiers-monde ne sont pas capables de nourrir leurs populations. " Cette assertion explique bien la notion de dépendance alimentaire dont ces pays font objet. Cette dépendance profite aux pays riches à telle enseigne qu'ils en font même une arme appelée l'arme alimentaire. C'est à ce titre que John Block, ministre de l'agriculture du gouvernement de Reagan disait « l'arme alimentaire est la plus importante dont nous disposons actuellement pour maintenir la paix dans le monde". Pourtant chacune de ces populations a droit à l'alimentation : le droit à l'alimentation est un droit des populations à disposer de nourriture saine en quantité suffisante et en qualité. Mais comme tout droit appelle à un devoir, ce droit des populations appelle un devoir de l'Etat à mettre en oeuvre des politiques en vue de satisfaire sa population en matière d'alimentation.

La première référence à l'aide alimentaire au sein d'un forum international lors de la VIIème conférence de la FAQ en novembre 1953 (FAQ, 1985). La conférence s'intéressait particulièrement aux difficultés rencontrées pour la première fois depuis la fin de la seconde guerre mondiale quant à l'absorption des excédents de certaines denrées, notamment les

céréales, qui s'accumulaient rapidement en Amérique du Nord. Ces difficultés menaient les Etats Unis à adopter des mesures et des lois régissant la gestion des excédents.

La conférence conclut que, en accord avec les principes de la FAO, le remède pour absorber l'offre excédentaire doit être trouvé dans des politiques permettant d'accroître la consommation dans les pays en développement. On reconnaît, au même moment, que ces mesures requièrent l'observation des répercussions internationales possibles, incluant leurs effets, à la fois, sur les exportations commerciales et sur les produits similaires des pays compétiteurs et sur le développement de la production et de l'économie des pays récipiendaires. Il est surprenant de voir à quel point cette dernière recommandation reste d'actualité plus de 50 ans plus tard.

Jusqu'au début des années 60, l'aide alimentaire est perçue (à raison) presque comme synonyme d'aide alimentaire américaine. Les sujets dominant les discussions politiques et pratiques autour de l'aide sont focalisés sur l'Inde (le plus important récipiendaire), les problèmes de sécheresse, les désincitations vis à vis de la production agricole locale, les balbutiements des relations entre pays donateurs et pays récipiendaires et enfin sur la création récente du Programme Alimentaire Mondial, encore à l'état expérimental.

A posteriori, la première Convention sur l'aide alimentaire (Food Aid Conven-tion) peut être considérée comme un tournant dans l'histoire de l'aide ; car on y observe l'apparition et l'engagement de donateurs nouveaux. 19 pays sont concernés et s'engagent à fournir un volume minimum de 4,2 millions de tonnes annuellement.

Les années 1970 vont être les témoins d'une crise alimentaire internationale ; plusieurs PED sont confrontés à ce que l'on commencera à appeler "insécurité alimentaire". La Convention (FAC) est renégociée en 1971, sans changement dans les engagements. La conférence alimentaire mondiale des Nations -Unies en novembre 1974, appelle à une amélioration des politiques concernant l'aide alimentaire et décide de la création de deux organismes :

- Le comité sur les politiques et les programmes d'aide alimentaire,

- Le comité FAO sur la sécurité alimentaire mondiale.

Le problème d'insécurité alimentaire et de pauvreté en Asie continuent de dominer l'agenda international, avec la famine du Bangladesh en 1974. Cependant les crises alimentaires en Afrique, attirent aussi l'attention de la communauté internationale. Le caractère institutionnel de l'aide se renforce du fait de la croissance continue du PAM et de l'établissement de la RAU. Durant ces années, le concept de sécurité alimentaire se définit essentiellement en termes de suffisance des denrées alimentaires au niveau global et national.

En 1960, à l'époque où l'aide alimentaire est liée à la volonté des Etats Unis d'écouler leur excédent de production céréalière, une première critique de l'aide alimentaire émerge, initiée par T. W. Schultz: l'aide alimentaire distribuée entraînerait une baisse des prix des denrées alimentaires locales et désinciterait la production locale.

Au fur et à mesure d'opérations d'aide alimentaire plus ou moins réussies, les détracteurs se font de plus en plus nombreux. Les critiques intègrent l'effet "schultzien" cité précédemment mais aussi d'autres sujets de contreverse, dont les trois premières cités sont de l'ordre des effets désincitatifs :

· l'aide alimentaire décourage les prises de décisions des gouvernements bénéficiaires particulièrement dans le secteur agricole,

· elle résulte en des changements de goûts ou d'habitudes alimentaires des populations bénéficiaires au profit de produits étrangers non produits localement,

· en concurrençant la production agricole dans les projets vivres-contre-travail, elle désincite la main d'oeuvre à se diriger vers le secteur agricole,

· elle est peu fiable dans sa régularité, ses délais de livraisons.

Les effets désincitatifs cités précédemment ont souvent été étudiés mais les conclusions restent très diverses suivant les pays. L'impact de l'aide alimentaire ne se résumerait pas forcément à des désincitations (dans la production, les politiques agricoles, les habitudes alimentaires et la main -d'oeuvre agricole); celles-ci dépendraient plus du contexte d'intervention dans le pays et de certains paramètres propres au pays: politiques agricoles en place, caractéristiques des marchés.

Cependant, il est plus rare de controverser son rôle dans l'allègement des famines dues à des catastrophes naturelles ou dans la prise en charge alimentaire des réfugiés.

Des recommandations sont formulées qui permettraient de rendre ces échanges équitables et durables, en s'assurant que ni les opérations du donateur d'aide alimentaire et ni l'économie récipiendaire ne soient avantagées ou désavantagées, comparées à une opération d'aide alimentaire normale (c'est-à- dire, impliquant l'utilisation directe d'importations alimentaire fournies ou financées par le donateur). Cette étude se base sur sept études de cas (Inde, Indonésie, Kenya, Philippines, Sri Lanka, Soudan et Ouganda).

Un autre rapport de la WORLD FOOD PROGRAMME, 1986, "Food aid and the development of human resources évalue les priorités à suivre en termes de développement

des ressources humaines auquel sont confrontés de nombreux pays africains. On assiste, chez ces derniers, à un mauvais assemblage des compétences disponibles et des opportunités d'emplois de celles-ci au sein d'utilisations productives ainsi qu'en méme temps à une menace sur le revenu de nombreuses familles du fait de fluctuations inter saisonnières et interannuelles qui peuvent devenir irréversibles et mener à la famine.

SINGER, HW, 1989, la crise alimentaire en Afrique persiste depuis au moins 25 ans, caractérisée par un déclin dans la production alimentaire par tête. Il y a un besoin urgent d'accroissement de l'aide alimentaire. Contrairement aux croyances communes, une telle aide peut être utilisée pour stimuler la production agricole locale. Cet article montre sept mesures majeures qui peuvent être appliquées à l'aide alimentaire pour s'assurer

que l'objectif précédent est rempli.

STAATZ J, 1991, examine la portée et les limites de l'utilisation de subventions alimentaires ciblées au Mali. Après un bref aperçu de l'agriculture, du régime alimentaire et de la nutrition au Mali, l'auteur décrit l'expérience malienne de subventions alimentaires postérieures à 1981. Puis il examine les effets de la réforme de marché dans les années 1980 sur la sécurité alimentaire. Il analyse le potentiel et les barrières liés à l'utilisation des approches ciblées traditionnelles (comme les programmes de nutrition supplémentaire, le ciblage saisonnier, et les projets vivres ou monnaie contre travail). Enfin il propose plusieurs approches innovatrices à la lumière des conclusions précédentes.

Pour STEVENS C, 1978, traite de quatre expériences d'aide alimentaire au Botswana, Haute-Volta, Lesotho et en Tunisie et des modalités d'emplois de cette aide. Il examine aussi l'incidence de l'aide alimentaire sur la nutrition, sur les prix à la consommation, et sur la production agricole.

a. Aide alimentaire et sécurité alimentaire :

Il existe un éventail d'approches différentes en vue d'assurer la sécurité alimentaire, dépendantes des besoins et des contextes de chaque pays, ainsi qu'un grand nombre de moyens par lesquels l'aide alimentaire peut y contribuer. C'est ainsi que le PAM a commandité un rapport, WORLD FOOD PROGRAMME, 1985, examine le rôle de l'aide alimentaire en tant que support à deux aspects particuliers de la sécurité alimentaire: i) les projets de stabilisation des prix, ii) et l'établissement et la maintenance des réserves alimentaires d'urgences (RAU). Le rapport se base sur des missions d'évaluation accomplies au sein de cinq pays (Botswana, Mali, Mauritanie, Niger et Tanzanie). Concernant les projets

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de stabilisation des prix,, le rapport propose un guide directeur, suggérant que les projets soient préparés avec beaucoup d'attention en prenant en compte les aspects essentiels de la situation agro-alimentaire du pays, les possibilités d'un support et d'une coordination du donateur et les mesures à entreprendre par le couple donateur-récipiendaire pour s'assurer de la réelle contribution du projet aux objectifs de sécurité alimentaire. Concernant les RAU, le rapport suggère de plus amples études avant d'avancer des conclusions définitives. Cependant, il semble clair que des projets isolés de ce type ne fournissent qu'un secours marginal et temporaire sans traiter les causes du mal. Les RAU peuvent faire gagner du temps en cas de crises mais seulement si elles sont correctement maintenues.

De nombreux articles dont l'article, TAYLOR D et BYERLEE D, 1991, présentent un modèle simple qui permet d'analyser les conséquences de l'instabilité des approvisionnements destinés à l'aide alimentaire sur les dépenses en devises étrangères et l'offre d'aliments dans les pays bénéficiaires. Lorsque le prix mondial des aliments augmente, les bénéficiaires de l'aide subissent le contrecoup à la fois d'une aide alimentaire réduite et du coût plus élevé des produits importés pour répondre à la pénurie. Une estimation empirique des principaux paramètres du modèle suggère que les pays qui dépendent fortement de l'aide alimentaire compromettent leur sécurité alimentaire.

b. Aide alimentaire et les personnes bénéficiaires

SINGER HW, WOOD J et JENNINGS T, étudient trois points : la naissance du concept d'aide alimentaire après la seconde guerre mondiale, ses mécanismes, et les différents intervenants. Puis la question de la destination de l'aide alimentaire est étudiée. Comment etre sir qu'elle arrive là où elle se doit d'arriver ? Des mécanismes permettant de le contrôler existent. Et enfin, qui sont les véritables gagnants de l'aide alimentaire ?

c. / 'aiIEeIMP HABIHREIPIEXHIiPNUriHPO :

Ceux qui sont chroniquement sous-alimentés sont ceux qui ont un revenu bas et incertain, des avoirs limités, peu de compétences commercialisables, un pouvoir d'achat insuffisant et qui n'ont personne de haut placé pour les défendre bref, ce sont ceux qui n'ont pas de pouvoir économique. La faim est donc délibitante : manifestation de la pauvreté, faiblesse de la production vivrière. En portant remède à la faim qui sévit actuellement, on contribue à éradiquer la pauvreté et on progresse vers la sécurité alimentaire. L'assistance alimentaire

apportée à ceux qui en ont un besoin critique à des stades particuliers, surtout en cas de rareté sévère, doit contribuer à longue échéance à établir leur sécurité alimentaire.

Ainsi, fut développée la thèse stipulant que : « Le problème de la faim dans le monde découle d'une sous-alimentation due à un déficit énergétique (insuffisance de calories) ». Les programmes futurs d'assistance alimentaire devront être mieux conçus et devenir plus efficaces afin de faire davantage avec peu de ressources. Le principe de base est d'atteindre au juste moment ceux qui en ont le plus besoin et la manière à avoir des effets durables tout en apportant une aide à court terme» (Jacques Diouf en 1990, cité par FAO en 1996).

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"