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Aide alimentaire au Bénin: enjeux et perspectives sur la production céréalière

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par M. Sorel et Waà¯di VISSOH et HOUESSOU
Université d'Abomey- Calavi Bénin - Maà®trise 2010
  

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CHAPITRE 2 : L'ANALYSE EMPIRIQUE DE L'AIDE ALIMENTAIRE AU

BENIN

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SECTION 1: L'AIDE ALIMENTAIRE AU BENIIN

Paragraphe1 : Historique et les raisons de l'utilisation de l'aide alimentaire

Dans ce paragraphe il s'agira de rappeler les origines, des différents rôles que jouent l'aide alimentaire et surtout la controverse qui anime les débats. Ainsi que les raisons d'utilisation de l'aide alimentaire au Bénin.

A - Historique de l'aide alimentaire

1. Origine de l'aide alimentaire

L'aide alimentaire a ses origines dans les excédents agricoles considérables dont disposaient certains pays industrialisés. Pour les retrouver, nous devons nous référer á la période de l'après-guerre où le monde a connu une situation paradoxale caractérisée par des surplus alimentaires.

En effet, au lendemain de la deuxième guerre mondiale, les pays occidentaux instaurèrent une nouvelle stratégie pour relancer leurs économies. D'importants investissements ont été faits, notamment dans le domaine agricole, c'est ainsi que la plupart des pays de l'Europe Occidentale et de l'Amérique du Nord ont connu une agriculture particulièrement brillante : c'était la surproduction.

Un grave dilemme s'est alors posé pour ces pays et tout spécialement pour les Etats-Unis d'Amérique. La question la plus urgente était de savoir ce qu'il convenait de faire de ces excédents. Devait-on continuer á accroitre et imaginer de nouvelles solutions pour la résorber ?

C'est ainsi qu'entre 1954 et1956 les autorités américaines prirent d'importantes mesures dont la «loi publique 480 « pour autoriser le gouvernement américain : «soit à faire don à des populations «amies« frappées par la famine, soit á vendre á des pays amis á des conditions

avantageuses pour eux, les surplus agricoles américains suivant une gradation suivante : accord de troc, ventes en monnaie locale, ventes assorties de crédits à long terme«.

Au meme moment, les pays en développement connaissaient un important déficit alimentaire, notamment céréalier. De meme ils ne pouvaient pas importer les excédents des pays exportateurs en quantités suffisantes, n'étant pas solvables. Un marché mondial de produits alimentaires s'est alors développé, animé principalement par les USA, le Canada, l'Argentine et l'Australie d'une part et les autres pays en développement d'autre part. Dès lors, à travers des accords bilatéraux et multilatéraux, de nombreux pays et institutions emboîtèrent les pas aux USA, puis le concept de l'aide alimentaire se répandit dans le monde entier.

Jusqu'au début des années 60, l'aide alimentaire est perçue (à raison) presque comme synonyme d'aide alimentaire américaine. Les sujets dominant les discussions politiques et pratiques autour de l'aide sont focalisés sur l'Inde (le plus important bénéficiaire), les problèmes de sécheresse, les désincitations vis à vis de la production agricole locale, les balbutiements des relations entre pays donateurs et pays récipiendaires et enfin sur la création récente du Programme Alimentaire Mondial, encore à l'état expérimental.

A posteriori, la première Convention sur l'Aide Alimentaire (Food Aid Conven-tion) peut etre considérée comme un tournant dans l'histoire de l'aide; car on y observe l'apparition et l'engagement de donateurs nouveaux. 19 pays sont concernés et s'engagent à fournir un volume minimum de 4,2 millions de tonnes annuellement.

Les années 1970 vont etre les témoins d'une crise alimentaire internationale; plusieurs PED sont confrontés à ce que l'on commencera à appeller "insécurité alimentaire". La Convention (FAC) est renégociée en 1971, sans changement dans les engagements. La conférence alimentaire mondiale des Nations- Unies en novembre 1974, appelle à une amélioration des politiques concernant l'aide alimentaire et décide de la création de deux organismes:

- le comité sur les politiques et les programmes d'aide alimentaire,

- - le comité FAO sur la sécurité alimentaire mondiale.

2. Rôle de l'aide alimentaire

Bien que représentant essentiellement un apport en nature aux projets en général, le volet « aide alimentaire » est souvent le plus élevé des apports en terme de valeur. L'aide alimentaire joue divers rôles selon les types d'activités qu'elle assiste :

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> Elle combat la faim et la pauvreté en aidant les populations des pays sahéliens ou celles qui sont victimes des guerres et de rapatriement par la fourniture gratuite de produits alimentaires ;

> Elle soutient les projets de développement socio-économique : ici l'aide alimentaire est considérée comme une source précieuse d'investissement aux fins du développement. Dans ce sens elle appuie les objectifs fondamentaux des stratégies nationales de développement.

A travers ses deux principaux rôles, l'aide alimentaire remplit les fonctions de : Nutrition ; assistance aux groupes vulnérables et aux cantines scolaires ;

Revenu et de budget : complément de salaires en vue d'encourager les ouvriers qui travaillent sur des chantiers qui nécessitent une haute intensité de main d'oeuvre.

3. Controverse sur l'aide alimentaire

L'efficacité de l'aide alimentaire en tant qu'instrument de développement économique et social suscite bien de polémiques auprès des observateurs et spécialistes du développement. Les points de vue sont partagés. Très souvent l'aide alimentaire est critiquée. On l'accuse de toutes sortes de maux.

En 1960, à l'époque où l'aide alimentaire est liée à la volonté des Etats Unis d'écouler leur excédent de production céréalière, une première critique de l'aide alimentaire émerge, initiée par T. W. Schultz: l'aide alimentaire distribuée entraînerait une baisse des prix des denrées alimentaires locales et désinciterait la production locale.

Au fur et à mesure d'opérations d'aide alimentaire plus ou moins réussies, les détracteurs se font de plus en plus nombreux. Les critiques intègrent l'effet "schultzien" cité précédemment mais aussi d'autres sujets de controverse, dont les trois premiers cités sont de l'ordre des effets désincitatifs :

· l'aide alimentaire décourage les prises de décisions des gouvernements bénéficiaires particulièrement dans le secteur agricole,

· elle résulte en des changements de goûts ou d'habitudes alimentaires des populations bénéficiaires au profit de produits étrangers non produits localement,

· en concurrençant la production agricole dans les projets Vivres-Contre-Travail, elle désincite la main d'oeuvre à se diriger vers le secteur agricole,

·

elle est peu fiable dans sa régularité, ses délais de livraisons, son volume disponible. Elle n'est pas sûre donc comporte des risques.

· En permettant d'approvisionner à bas prix les zones urbaines, elle découragerait la production agricole locale.

Quant aux défenseurs de l'aide alimentaire, ils soutiennent au contraire que, bien gérée, elle peut créer des impulsions positives à la croissance économique. En effet, utilisée comme source d'investissement, elle peut créer de nouveaux emplois, donc résorber le chômage et améliorer le revenu des bénéficiaires. Ces mémes défenseurs estiment qu'à longue échéance, l'exportation gratuite des excédents ne peut pas se substituer à une aide structurelle aux pays en développement. Ils espèrent qu'un jour ces pays vont se développer, deviendront des partenaires normaux dans le commerce international.

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