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Enseignant. E. S. et animateur. E. S face à  la socialisation genrée des jeunes

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par Noémie Lequet
Université Bordeaux 2 Segalen - Master sociologie : ingénierie et intervention sociales 2012
  

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II- Description de la méthode et du panel

1- Cadre méthodologique

Une méthode qualitative

La méthode choisie pour cette étude est principalement d'ordre qualitative. En effet, elle s'appuie sur des entretiens semi-directifs menés auprès de professionnels de l'école et des lieux de loisir. Ces entretiens visaient à aborder quatre thèmes principaux avec les personnes interrogées6. Il s'agissait, dans un premier temps, de comprendre l'histoire professionnelle et le parcours de formation initiale des interviewé.e.s ; puis d'accéder à leur expérience des rapports de genre chez les jeunes qu'ils.elles côtoient au quotidien ; de tenter avec eux.elles une évaluation des différentes formations auxquelles ils.elles ont pu participer ; et enfin de recueillir leurs représentations de genre dans une perspective plus large.

Il faut bien sûr noter que la méthode des entretiens présente un certain nombre de biais, notamment du fait que l'on interroge directement la personne sur ses propres agissements et choix. En effet, l'échange lors de l'entretien formel est basé sur les souvenirs et l'analyse de son propre vécu. Or, on sait que la mémoire présente un risque de reconstruction a posteriori. Ainsi, il faut prendre en compte les logiques et les processus dans lesquels les acteurs peuvent être pris. De même, on peut se demander dans quelle mesure le chercheur doit faire confiance au discours produit par l'acteur. La connaissance de ces biais, loin d'empêcher l'analyse, doit rester présente tout au long de cette dernière afin de les éviter au maximum.

De la même manière, les caractéristiques du chercheur qui prend place face à la personne enquêtée peuvent entraîner des biais quand au discours que ce dernier produit. Particulièrement lorsqu'on aborde le sujet du genre, le fait que la chercheure ait été une femme a pu induire des formes de discours de la part des personnes interrogées, une forme de connivence avec les femmes parfois, une position défensive de la part des hommes, quelques fois. Comprendre ces mécanismes lors de l'entretien pour les éviter, puis après, dans le but de les analyser, est alors nécessaire.

6 Voir le guide en annexe 2.

Cette étude s'est également appuyée sur une méthode de sociologie visuelle, associée aux entretiens. En effet, afin d'accéder aux représentations des personnes interrogées, il leur a été présenté des photographies permettant d'aborder certains sujets d'une manière plus fluide. Ces supports photographiques sont reproduits en annexe 3.

D'autres outils sociologiques ont également été utilisés pour cette étude, que l'on pourrait regrouper dans une méthodologie d'observation. En effet, la participation à la formation « Cet autre que moi »7 a permis d'observer les professionnel.le.s de l'école et des loisirs organisés en périphérie de l'école lors de temps de réflexion. Venant de différentes structures, ayant des postes très divers, mais appartenant au même quartier, ces professionnel.le.s y ont échangé leurs opinions, leurs cultures professionnelles, leurs avis et différends. De plus, bien que les jeunes n'aient pas été interrogés dans cette étude puisque la volonté était de mettre l'accent sur l'expérience et les représentations des professionnel.le.s, ils sont tout de même présents à travers diverses occasions d'observation. En effet, ayant suivi la formation « Cet autre que moi », il a été possible d'intervenir au sein de la campagne ayant lieu sur le collège Edouard Vaillant de Bordeaux, et donc d'assister aux réactions et à l'expression du discours des jeunes. Le fait que la chercheure travaille depuis plusieurs années en tant qu'assistante d'éducation dans un des collèges enquêtés du quartier Bastide, puis dans un lycée professionnel de l'agglomération bordelaise a également pu être un vecteur de questionnements et d'observation des jeunes en situation.

Les territoires d'étude

Le quartier de la Bastide est un quartier traditionnellement populaire et ouvrier, ainsi décrit par le collectif Victoire (Victoire et al., 2007) : « [...] la rive droite de la ville devient une enclave ouvrière que, longtemps, les "vrais" bordelais tiendront pour un peu étrangère à la cité. Ainsi, le fleuve tracera durablement une frontière sociale séparant la ville bourgeoise de la "plèbe" ouvrière [...] ». Depuis peu, le tramway relie les deux rives et redynamise l'artère centrale de la rive droite, mais celle-ci reste encore marquée socialement.

On peut découper ce quartier en deux zones8, une première s'étendant du long des

7 Formation au support « Cet autre que moi » de l'association « Je, tu il... », proposée conjointement par la mairie de Bordeaux et l'association Remue-Méninges de Bègles. Elle s'est déroulée en trois séances à l'Athénée municipal de Bordeaux, réparties sur les mois de novembre et décembre 2011.

8 Voir carte des zones en annexe 1.

quais de Queyries à l'Eglise Sainte-Marie de la Bastide, que l'on appellera Bastide-Queyries, et une seconde plus à l'intérieur des terres, décrivant un cercle autour du quartier d'habitat social de la Benauge (Bastide-Benauge). Quatre structures ont été enquêtées sur ce quartier. Dans la zone Bastide-Queyries, des entretiens ont été menés au collège Léonard Lenoir et au centre social Queyries. De la même manière, à Bastide-Benauge, le collège Jacques Ellul et le centre social Benauge ont été enquêtés. Ces quatre structures travaillent toutes plus ou moins en partenariat. Les deux collèges sont classés établissements de ZEP. Un entretien a également été mené au sein du lycée professionnel accueillant des élèves du quartier dans une classe de troisième d'insertion professionnelle.

Le quartier du Jardin Public est un quartier de centre ville aisé, dans la continuité de ce que l'on appelle le Triangle d'Or (Place Gambetta - Allées de Tourny - Grand Théâtre), regroupant historiquement les familles de la bourgeoisie bordelaise. Même si aujourd'hui, il ne s'agit plus de la bourgeoisie marchande qu'à connu Bordeaux autrefois, ce quartier accueille « une classe administrative et politique, un monde composite d'élus, d'entrepreneurs, de fonctionnaires et de professionnels de la médecine et de l'Université » (E. Victoire, 2007).

Deux structures ont été enquêtées pour ce quartier, le collège Cassignol, établissement favorisé et demandé (la carte scolaire apparait en première page de leur site internet) et la maison de quartier Chantecler, se divisant en plusieurs pôles (le pôle centre de loisir et sports dans les locaux de la maison de quartier, et le pôle culturel à l'Espace Lagrange, bâtiment neuf se trouvant à quelques centaines de mètres de la maison mère). Nous n'avons pas pu y trouver de centre social, sans doute du fait du caractère favorisé de ce quartier.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus