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La législation haà¯tienne au regard de la protection de l'environnement: une analyse systémique

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par Farah CADET
Faculté de droit et des sciences économiques de Port-au-Prince - Licence en droit  2006
  

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2.2-De Stockholm à Rio de Janeiro

Entre 1972 et 1992 les instruments de droit international de l'environnement ont connu un accroissement surprenant en nombre et en diversité. Une grande partie en est directement imputable à la Conférence de Stockholm. La célèbre Déclaration de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement (ONU, 1972) ne s'est pas contentée d'établir certains principes, dont la majorité sont de lege ferenda (c'est-à-dire qu'ils sont à transformer en loi nationale), mais elle a élaboré aussi un plan d'action pour l'environnement en 109 points et une résolution qui recommande sa mise en application institutionnelle et financière par l'Organisation des Nations Unies (ONU). Ces recommandations ont abouti à l'institution, par une résolution de l'Assemblée générale de l'ONU (ONU, 1972), du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) dont le siège est à Nairobi. Le PNUE est directement responsable d'un certain nombre de traités internationaux fondamentaux sur l'environnement et de la mise au point de l'important Programme sur les mers régionales, qui a tissé un réseau de quelque huit conventions-cadres régionales sur la protection de l'environnement marin, chacune accompagnée de protocoles destinés à satisfaire les besoins particuliers des régions. Un certain nombre de nouveaux programmes régionaux sont encore en cours d'élaboration.

Pour donner une idée du grand nombre de conventions sur l'environnement adoptées pendant cette période, nous les classerons en trois catégories: la conservation de la nature; la protection du milieu marin; la réglementation des impacts transfrontières sur l'environnement.

1-La conservation de la nature et des ressources naturelles

Cette période a vu l'adoption de plusieurs traités sur la conservation de la nature, tant au niveau mondial que régional. Sur le plan mondial, il convient de noter en particulier la convention de l'UNESCO pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel de 1972, la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction(Washington, 1973) et la convention de Bonn sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage de 1979.

Au niveau régional, signalons la convention pour la protection de l'environnement entre le Danemark, la Finlande, la Norvège et la Suède de 1974, la convention pour la conservation de la nature dans le Pacifique Sud de 1976 et la convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe (Berne, 1979). Citons également la directive européenne 79/409 concernant la conservation des oiseaux sauvages (CCE, 1979), telle que modifiée et complétée par la directive 92/43 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (CCE, 1992), la convention pour la conservation et la gestion de la vigogne de 1979 et l'accord de l'ANASE sur la conservation de la nature et des ressources naturelles de 1985 (Kiss et Shelton, 1991). Signalons aussi les traités relatifs à l'Antarctique, zone appartenant au patrimoine commun de l'humanité et ne relevant de la juridiction d'aucun Etat: « La convention sur la conservation de la faune et de la flore marine de l'Antarctique, (Canberra, 1980), la convention de Wellington sur la réglementation des activités relatives aux ressources minérales de l'Antarctique de 1988, et le protocole au Traité de l'Antarctique sur la protection de l'environnement, signé à Madrid en 1991 (Protocol to the Antarctic Treaty on Environmental Protection, 1991).

2-La protection du milieu marin

Les négociations de la Troisième Conférence des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS III) ont commencé en 1973 et ont duré neuf ans avant d'aboutir à la convention de Montego Bay de 1982 sur le droit de la mer; la Partie XII de cette dite convention trace un cadre

général pour la réglementation des questions d'environnement marin, dont les rejets par les navires et la pollution d'origine tellurique, et établit certaines obligations générales concernant la protection du milieu marin.

L'Organisation maritime internationale (OMI) a été à l'origine de trois grands instruments qui traitent ces questions dans le détail: la convention sur la prévention de la pollution des mers résultant de l'immersion de déchets, (Londres, 1972), et la convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires de 1973, telle que modifiée par le protocole de 1978 y relatif (MARPOL, 1973/78); la convention internationale sur la préparation, l'intervention et la coopération en cas de pollution par les hydrocarbures a créé en 1990 un cadre juridique mondial pour la collaboration et l'assistance en cas de déversements importants d'hydrocarbures. D'autres conventions maritimes qui, à l'origine, ne concernent pas l'environnement sont toutefois dignes d'être mentionnées ici: la convention sur le règlement international pour prévenir les abordages en mer(Londres, 1972); la convention internationale pour la sauvegarde de la vie humaine en mer, (Londres, 1974); la convention internationale de l'OIT sur la marine marchande de 1976 et le Protocole de 1996, et la convention internationale sur les normes de formation des gens de mer, de délivrance des brevets et de veille, (Londres, 1978).

La convention de Londres de 1972 a adopté une approche désormais courante en répertoriant, à l'Annexe I, les substances qui ne peuvent être déversées dans l'océan et, à l'Annexe II, celles qui ne peuvent l'être qu'avec une autorisation. La structure de la réglementation, qui oblige les Etats signataires à faire respecter ces obligations par tout navire chargeant dans leurs ports ou arborant leur pavillon dans n'importe quel endroit du monde, a progressivement durci son régime et les parties ont désormais effectivement cessé d'immerger en mer des déchets industriels. La convention MARPOL 1973/78, qui remplace la convention OILPOL de 1954, établit le principal régime applicable à la pollution provenant de navires de toutes sortes, y compris les pétroliers. MARPOL oblige les Etats dont les navires arborent le pavillon à imposer des contrôles sur les rejets volontaires de toutes les substances classées tels qu'ils résultent de l'exploitation. Le régime MARPOL a été modifié en 1978 de sorte qu'il s'étend progressivement, dans ses cinq Annexes, aux différentes sources de pollution par les

navires. Toutes les Annexes sont à présent en vigueur et couvrent les hydrocarbures (Annexe I), les substances liquides nocives (Annexe II), les déchets sous emballage (Annexe III), les eaux usées (Annexe IV) et les ordures ménagères (Annexe V). Des normes plus strictes sont appliquées dans des zones spéciales convenues par les parties.

A un niveau régional, le programme pour les mers régionales du PNUE constitue un réseau étendu, bien qu'incomplet, de traités de protection des mers. Il couvre: la Méditerranée (convention pour la protection de la mer Méditerranée contre la pollution, (Barcelone, 1976), et ses deux(2) protocoles adoptés en 1976, puis en 1980 et 1982 ; la région du Golfe (convention régionale de Koweït pour la coopération en vue de la protection du milieu marin contre la pollution de 1978, et ses protocoles adoptés en 1978, en 1989 et en 1990); l'Afrique de l'Ouest (convention d'Abidjan relative à la coopération en matière de protection et de mise en valeur du milieu marin et des zones côtières de la région de l'Afrique de l'Ouest et du Centre de 1981 et son protocole de 1981); le Pacifique du Sud-Est (convention de Lima concernant la protection de l'environnement marin et des aires côtières du Pacifique du Sud-Est, 1981 ), et ses protocoles adoptés en 1981, deux(2) en 1983 et en 1989; la mer Rouge (convention régionale de Djeddah pour la conservation du milieu marin de la mer Rouge et du golfe d'Aden de 1982 et son protocole de 1982); les Caraïbes (convention de Carthagène sur la protection et la mise en valeur du milieu marin dans la région des Caraïbes, (Cartagena, 1983) et ses protocoles adoptés en 1983 et en 1990); l'Afrique de l'Est (convention de Nairobi relative à la protection, à la gestion et à la mise en valeur du milieu marin et des zones côtières de la région de l'Afrique de l'Est, de 1985); le Pacifique Sud (convention de Nouméa sur la protection des ressources naturelles et de l'environnement de la région du Pacifique Sud, Noumea, 1986 et ses deux protocoles adoptés en 1986), (pour les textes de toutes les conventions citées ci-dessus et de leurs protocoles, ainsi que pour les détails des programmes en cours d'établissement, voir Sand, 1987). Ces traités sont complétés par des protocoles couvrant une large gamme de domaines, dont la réglementation de la pollution d'origine tellurique, la pollution des océans par les opérations d'immersion, la pollution provenant de l'arrêt définitif des plates-formes de forage pétrolier en mer, les régions faisant l'objet d'une protection particulière et la protection des espèces sauvages.

D'autres régimes régionaux ont été instaurés, en dehors du PNUE, notamment dans l'Atlantique Nord-Est, où un réseau très complet d'instruments régionaux couvre la réglementation des rejets en mer (convention pour la prévention de la pollution marine par les opérations d'immersion effectuées par les navires et les aéronefs, (Oslo, 1972), et ses protocoles adoptés en 1983 et en 1989); la pollution d'origine tellurique (convention de Paris pour la prévention de la pollution marine d'origine tellurique de1974 et son protocole de 1986); la surveillance et la coopération en matière de lutte contre la pollution par les hydrocarbures (accord de Bonn concernant la coopération en matière de lutte contre la pollution de la mer du Nord par les hydrocarbures et autres substances dangereuses de 1983 tel que modifié en 1989); l'inspection des navires pour la sécurité et la protection du milieu marin (mémorandum d'entente de Paris sur le contrôle de l'Etat du port dans l'exécution des accords sur la sécurité maritime et la protection du milieu marin, ainsi que la protection de la nature et des zones de pêche de 1982 (Freestone et Ijlstra, 1991)). Notons également la nouvelle convention de Paris pour la protection du milieu marin de l'Atlantique Nord-Est de 1992, qui remplace les conventions d'Oslo et de Paris (le texte est analysé dans Hey, Ijlstra et Nollkaemper, 1993); la convention d'Helsinki sur la protection du milieu marin dans la zone de la mer Baltique de 1974 a été révisée en 1992 (le texte est analysé dans Ehlers, 1993); une nouvelle convention a été établie pour la mer Noire (convention de Bucarest relative à la protection de la mer Noire contre la pollution, 1992); il y a également la déclaration ministérielle d'Odessa relative à la protection de la mer Noire de 1993.

3-Les impacts transfrontières

Aux termes du Principe 21 de la Déclaration de Stockholm, «les Etats ont le devoir de faire en sorte que les activités exercées dans les limites de leur juridiction ou sous leur contrôle ne causent pas de dommage à l'environnement dans d'autres Etats ou dans des régions ne relevant d'aucune juridiction nationale». Bien qu'il soit actuellement largement considéré comme un principe de droit coutumier international, il appelle un grand travail d'élaboration avant de pouvoir constituer la base de la réglementation de ces activités. Des crises très médiatisées ont favorisé l'adoption des conventions internationales sur des thèmes tels que la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance, la protection de la couche d'ozone, la notification et la coopération en cas d'accident nucléaire, les mouvements transfrontières de déchets dangereux et les changements climatiques mondiaux.

4- La pollution atmosphérique transfrontière à longue distance

La pollution atmosphérique à longue distance en Europe est un sujet qui a été abordé pour la première fois à Genève, en 1979 (convention sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance). Il s'agit toutefois d'une convention-cadre dont l'objectif modeste était de «limiter et, autant que possible, de réduire graduellement et de prévenir la pollution atmosphérique, y compris la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance». Des progrès substantiels n'ont été accomplis dans la réglementation des émissions de substances spécifiques qu'avec l'élaboration des protocoles, qui sont désormais au nombre de quatre: le protocole de Genève relatif au financement à long terme du programme concerté de surveillance continue et d'évaluation du transport à longue distance des polluants atmosphériques en Europe de 1984 a créé un réseau de stations de surveillance de la qualité de l'air; le protocole d'Helsinki relatif à la réduction des émissions de soufre et de leurs flux transfrontières d'au moins 30% d'ici à 1993, 1985; le protocole de Sofia relatif à la lutte contre les émissions d'oxydes d'azote ou leurs flux transfrontières de 1988), désormais remplacé par le deuxième protocole d'Oslo sur le soufre en 1994 (Second Sulphur Protocol, Oslo, 1994) prévoyait un gel d'ici à 1994 des émissions nationales d'oxydes d'azote à leur niveau de 1987; le protocole de Genève relatif à la lutte contre les émissions de composés organiques volatils ou leurs flux transfrontières de 1991proposait un choix de mesures à cet effet.

5-Les conséquences transfrontières des accidents nucléaires

La catastrophe de Tchernobyl en 1986 avait attiré l'attention de l'opinion publique sur les conséquences transfrontières des accidents nucléaires, mais des conventions antérieures avaient déjà abordé un certain nombre de questions relatives aux risques provenant des dispositifs nucléaires, dont la convention sur la responsabilité civile dans le domaine de l'énergie nucléaire de 1960, et la convention de Vienne relative à la responsabilité civile en matière de dommages nucléaires de 1963. Notons également le Traité interdisant les essais d'armes nucléaires dans l'atmosphère, dans l'espace extra-atmosphérique et sous l'eau de 1963. La convention de Vienne de 1980 sur la protection physique des matières nucléaires avait tenté d'établir des normes pour protéger les matières nucléaires d'un certain nombre de menaces, y compris le terrorisme. Dans le sillage de Tchernobyl, deux nouveaux instruments ont été adoptés

à Vienne en 1986: la convention sur la notification rapide d'un accident nucléaire et la convention sur l'assistance en cas d'accident nucléaire ou de situation d'urgence radiologique.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery