WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La législation haà¯tienne au regard de la protection de l'environnement: une analyse systémique

( Télécharger le fichier original )
par Farah CADET
Faculté de droit et des sciences économiques de Port-au-Prince - Licence en droit  2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.4- Mille neuf cent quatre-vingt-douze et les conventions de l'après-Rio de Janeiro

La CNUED de Rio de Janeiro a donné un élan à la conclusion de plusieurs conventions mondiales et régionales sur l'environnement, ou coïncidé avec leur adoption et a proclamé des principes pour l'avenir dans la Déclaration de Rio de Janeiro sur l'environnement et le développement (PNUE, 1992a). Outre les deux conventions conclues à Rio de Janeiro -- la convention-cadre concernant les changements climatiques (PNUE, 1992b) et la convention sur la

diversité biologique (PNUE, 1992c) --, de nouvelles conventions sur l'environnement signées en 1992 réglementent, entre autres, l'usage des cours d'eau internationaux, ainsi que les effets transfrontières des accidents industriels. A un niveau régional, la convention sur la protection et l'utilisation de la zone de la mer Baltique a été adoptée à Helsinki en 1992 (pour le texte et l'analyse, Ehlers, 1993), et la convention sur la protection de la mer Noire contre la pollution à Bucarest, en 1992. A noter également la déclaration ministérielle d'Odessa de 1993 sur la protection de la mer Noire, qui préconise une approche préventive et globale, et la convention de Paris pour la protection du milieu marin de l'Atlantique Nord-Est de 1992 (Ijlstra et Nollkaemper, 1993).

1-La convention-cadre des Nations Unies concernant les changements climatiques (CCNUCC)

La CCNUCC, signée à Rio de Janeiro en juin 1992 par quelque 155 Etats, est plus ou moins calquée sur la convention de Vienne de 1985. Comme son nom l'indique, elle établit un cadre dans lequel les obligations seront négociées de façon plus précise par la voie de protocoles détaillés. L'objectif fondamental de la convention est de: stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique dans un délai suffisant pour que les écosystèmes puissent s'adapter naturellement aux changements climatiques, que la production alimentaire ne soit pas menacée et que le développement économique puisse se poursuivre d'une manière durable (art. 2).

Aux termes de l'article 4, «toutes les Parties établissent, mettent à jour périodiquement, publient et mettent à la disposition de la Conférence des Parties des inventaires nationaux des émissions anthropiques par leurs sources et de l'absorption par leurs puits de tous les gaz à effet de serre en recourant à des méthodes comparables qui seront approuvées par la Conférence des Parties. Elles établissent, mettent en oeuvre, publient et mettent régulièrement à jour des programmes nationaux et régionaux contenant des mesures visant à atténuer les changements climatiques en tenant compte des émissions anthropiques par leurs sources et de

l'absorption par leurs puits de tous les gaz à effet de serre ainsi que des mesures visant à faciliter l'adaptation appropriée aux changements climatiques».

En outre, les pays développés conviennent d'un certain nombre d'obligations générales qui seront spécifiées dans des protocoles plus détaillés. Par exemple, ils «encouragent et soutiennent par leur coopération la mise au point de technologies qui permettent de maîtriser, de réduire ou de prévenir les émissions anthropiques des gaz à effet de serre». Ils encouragent la gestion rationnelle, la conservation et le renforcement des puits et réservoirs, notamment la biomasse, les forêts et les océans de même que les autres écosystèmes terrestres, côtiers et marins»; ils «préparent, en coopération, l'adaptation à l'impact des changements climatiques et conçoivent et mettent au point des plans appropriés et intégrés pour la gestion des zones côtières, pour les ressources en eau et l'agriculture, et pour la protection et la remise en état des zones frappées par les inondations». Ils «encouragent et soutiennent par leur coopération l'échange de données scientifiques, technologiques, socio-économiques et juridiques sur le système climatique et les changements climatiques ainsi que sur les conséquences des stratégies de riposte et l'éducation, la formation et la sensibilisation du public dans le domaine des changements climatiques».

2-La convention sur la diversité biologique

Les objectifs de la convention sur la diversité biologique, également adoptée en 1992 à la CNUED de Rio de Janeiro, sont «la conservation de la diversité biologique, l'utilisation durable de ses éléments et le partage juste et équitable des avantages découlant de l'exploitation des ressources génétiques» (art. 1), (Boyle, 1993). Tout comme la CCNUCC, cette convention, qui sera complétée par des protocoles, établit des obligations générales concernant la conservation et l'exploitation durable des ressources naturelles, l'identification et la surveillance de la diversité biologique, la conservation, la recherche et la formation in situ et ex situ, ainsi que l'éducation et la sensibilisation du public et les études d'impact sur l'environnement d'activités susceptibles d'affecter la biodiversité. Il existe aussi des dispositions générales relatives à l'accès aux ressources génétiques, ainsi que le transfert de techniques pertinentes, dont les biotechnologies, et à l'échange d'informations et la coopération sur le plan international.

3-La réglementation de l'utilisation des cours d'eau internationaux

La convention d'Helsinki sur la protection et l'utilisation des cours d'eau transfrontières et des lacs internationaux de 1992 trace le cadre de la coopération à établir: surveiller et évaluer ensemble, entreprendre des activités communes de recherchedéveloppement et échanger des informations entre les Etats riverains. Elle oblige ces Etats à prévenir, à maîtriser et à réduire les effets transfrontières sur ces ressources communes, en particulier en ce qui concerne la pollution de l'eau, par des techniques appropriées de gestion, y compris l'EIE et la planification d'urgence, ainsi que par l'adoption de techniques peu polluantes ou sans déchets et la réduction de la pollution provenant de sources ponctuelles et diffuses.

4-Les effets transfrontières des accidents industriels

La convention sur les effets transfrontières des accidents industriels, également signée à Helsinki en mars 199 porte sur la prévention, la préparation et l'intervention en cas d'accidents industriels pouvant avoir des effets transfrontières. Les obligations fondamentales portent sur la coopération et l'échange d'informations entre les parties. Le dispositif détaillé de treize annexes prévoit des mécanismes destinés à définir les activités dangereuses ayant des effets transfrontières, pour la préparation d'études d'impact sur l'environnement, y compris de tout effet transfrontière (conformément à la convention d'Espoo de 1991 mentionnée ci-dessus) dans la prise de décisions sur l'implantation d'activités potentiellement dangereuses. Elle prévoit également la préparation aux situations d'urgence et l'information du public et des autres parties.

Comme ce bref tour d'horizon devrait l'avoir démontré, depuis une vingtaine d'années la communauté internationale a complètement changé d'attitude à l'égard de la protection et de la gestion de l'environnement. Cette évolution a consisté notamment en une forte augmentation du nombre et de la portée des instruments internationaux y relatifs, qui vont de pair avec l'affirmation de nouveaux principes et la création d'institutions. Les principes du pollueurpayeur et de précaution (Churchill et Freestone, 1991; Freestone et Hey, 1996), ainsi que le souci des droits des générations futures inspirent les conventions internationales évoquées ci-dessus. Selon les commentateurs, le rôle du PNUE et la création de secrétariats chargés de promouvoir et d'assurer le suivi de tous ces traités indiquent que le droit international de l'environnement, à l'instar de celui des droits humains, est en train de devenir une nouvelle branche distincte du droit international (Freestone, 1994). Le souci de l'impact de la pêche en haute mer sur

l'environnement a entraîné l'adoption, en 1995, de l'accord des Nations Unies sur le droit de la mer relatif à la conservation et à la gestion des stocks chevauchants et des stocks de poissons grands migrateurs. C'est aussi en 1995 que s'est tenue la Conférence des Nations Unies sur la pollution marine d'origine tellurique, désormais considérée comme la cause de plus de 70% de la pollution totale des océans. Le commerce mondial, ainsi que la désertification et le déboisement, dans leurs aspects environnementaux, devront également être abordés à l'échelle mondiale, tandis que le progrès continuera à nous faire prendre conscience de l'impact des activités humaines sur les écosystèmes de la planète. Le défi que pose ce droit international de l'environnement naissant n'appelle pas simplement la conclusion d'un nombre croissant d'instruments, mais aussi le renforcement de son efficacité. Dans le chapitre qui s'ensuit nous en venons à notre préoccupation de l'heure à savoir la situation environnementale en Haïti, et nous intéresserons à un modèle de contentieux écologique.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite