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Les relations inter- coréennes de 1910 à  2009

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par Kossi AHOSSEY
Université de Lomé Togo -  Maitrise ès lettres option histoire contemporaine 2011
  

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2.2.La Partition définitive de la Corée : conséquence de la Guerre froide ?

Débuté au printemps1946 par le discours de Churchill qui convia, à Fulton, les peuples de langue anglaise à s'unir pour faire face à la menace soviétique, la Guerre Froide, comme le définit André Fontaine (1965) fut le nouvel cadre dans lequel devait s'affronter dans un duel sans précédent deux idéologiques à prétention universelle, incarnées chacune dans un Etat d'une puissance telle qu'elle suffisait à faire de lui un candidat à l'hégémonie. Cette Guerre a façonné le monde, coupé des villes et des pays en deux, détruit et crée des nations, fait porter les armes à des dizaines de millions d'hommes, tué des centaines de milliers d'être.

Cette opposition qui eut pour enjeu la domination de toute la terre et même de l'espace qui l'entoure se fit sentir lors des discussions pour la réorganisation du monde. Des divergences n'acquirent au cours des négociations. Churchill, dans une longue lettre adressée à Staline le 29 avril 1944 le révéla si bien quand il écrit « [...] Je vous en prie, Staline, nom ami, concluait-il, ne sous-estimez pas les divergences de vues qui sont en train de naître à propos des questions que vous pouvez juger de peu d'intérêt pour nous, mais qui sont le symbole de la façon dont les démocraties de langues anglaises conçoivent l'existence [...]». (Fontaine 1965 : 285). La suspension brutal du prêt bail1 par Truman rendit l'atmosphère plus délétère ce qui poussa Staline à conclure le 22 mai 1945 en ces termes « [...] Si le refus de continuer les livraisons du prêt-bail a été considéré comme un moyen de pression destinée à rendre les Russes plus malléables, alors on a commis une erreur fondamentale» (Fontaine 1965 : 191).

La naissante opposition eut beaucoup de répercussions sur les territoires occupées par les alliés notamment la Corée où les troupes devaient assister au désarment dans leurs zones respectives et contribuer plus tard à la réunification de la péninsule qui serait donc indépendante. Malgré le fait que les coréens furent favorables à la réunification, le contexte de la Guerre froide suscita une méfiance réciproque entre les Alliés au cours des conférences américano-soviétiques entre 1946 et 1947. Ce qui les conduisit à organiser des gouvernements distincts par la suite. En effet, le rôle assigné à la commission mixte russoaméricaine n'aboutit point. Cette commission s'heurta au refus des coréens dans leur ensemble à l'idée du trusteeship et souhaitèrent plutôt l'indépendance immédiate. De là n'acquit une divergence entre l'URSS et les Etats-Unis sur les parties à consulter par la

1-A Yalta, il s'était agit de la possibilité d'obtenir après la Guerre des crédits américains à long terme pour la reconstruction de la Russie dévastée par la guerre. Truman (1953).

commission1. Une autre divergence se situa au niveau de la procédure à adopter pour l'établissement d'un gouvernement provisoire (Duroselle 2004 : 199).

Tandis que les Américains proposèrent un gouvernement provisoire pour toute la Corée à l'Issue des élections au suffrage universel et de législatures provisoires dans ces deux zones, l'URSS quant à elle préconisa une Assemblée du peuple pour tout le pays qui représenterait les partis démocratiques favorables2 à l'accord de Moscou. Mais où était passée la parfaite entente de la période 1943-19453.

L'URSS, devant cette situation de blocage, ne penserait pas que les Etats-Unis l'ont juste utilisé pour combattre le Japon en Corée, plus loin l'Allemagne? Pourrait-on lier ces mésententes aux décès de Franklin Delano Roosevelt4 ? A ces interrogations, nous répondons positif car lors des négociations entre les Russes et les Alliés au temps de Roosevelt, presque toutes les concessions furent possibles du côté des Alliés, juste pour obtenir le soutien russe. Et ceci, Churchill le révéla dans ses mémoires. Il prit soin de préciser par moment qu'il ne fut même pas associé aux discussions. Il n'était là que pour accepter: «Je tiens à dire clairement [...] Que ni Idem ni moi n'y avons en rien contribué. La question était considérée comme du ressort des Américains et d'une grande importance pour leurs opérations militaires. Ce n'était pas à nous de prendre des initiatives. En tout cas, on ne nous a pas consultés, et on a seulement demandé notre approbation. Aux États-Unis, beaucoup ont critiqué les concessions faites à l'union soviétique. La responsabilité en incombe à leurs représentants»5 (LacourGayet 1979 : 163).

1-Selon Claude Balaize (1991), en janvier 1946, à peine la commission débuta ses activités que ces dernières s'enlisèrent dans des discussions pour savoir qui serait consulté. Pour les soviétiques, il ne fut pas questions de discuter avec tous les opposants à la tutelle. Au contraire les USA proposèrent de consulter tous les partis. 2-Comme nous le mentionnions dans les pages précédentes, la conférence de Moscou décida un trusteeship sur la Corée. Mais les coréens dans leur majorité refusèrent cette proposition puisque voulant l'indépendance immédiate. Mais un renversement de la situation intervient le 3 janvier 1946. Les partis communistes de toute la Corée changèrent d'avis et devinrent partisan de la proposition de Moscou. Pouvait-on croire là à une manipulation soviétique? Ceci permit à l'URSS; nous l'avons mentionné, de réclamer que la commission mixte ne consultât que les partis favorables à Moscou entendu par là son accord. De ces partis, seules celles qui ont plus de 10000 membres devait y siégés (Duroselle 2004 : 139).

3-Jusqu'en 1945 à Yalta, les alliés s'entendirent parfaitement dans le processus de définition du monde d'après guerre. Mais une fois la reddition du Japon obtenu, l'application des accords des réunions dont celle de décembre 1945 sur la Corée fut un casse- tête chinois (Droz 1992).

4-Le 1er avril 1945, FDR est mort. Truman qui ne s'était préparé à la charge de Président prit le pouvoir. Viceprésident Américain, il n'était associé en aucune manière aux grandes décisions du gouvernement (Fontaine 1965: 270). Il arrivait au pouvoir au moment où il fallait prendre, vis-à-vis de l'Allemagne, de l'URSS, du Japon et de la Chine des décisions appelées à marquer pour des décennies le visage de la planète (Truman 1953).

5- Cette mise au point de Churchill concerna la conférence de Yalta du 6 au 11 février où à la veille de la clôture Roosevelt donna son assentiment à toutes les demandes Russes. Il mit ainsi en cause la souveraineté chinoise sur la Mandchourie. Il prit l'engagement qu'après la défaite du Japon, les revendications soviétiques seraient satisfaites sans contestation possible. Voila qu'il trépassa et son successeur, Truman après la défaite effective du Japon n'obtempéra pas bloquant les ambitions russes en Europe de l'est mais surtout en Corée. Ne pouvons-nous pas y trouver les origines de la Guerre froide (Lacour-Gayet 1979)?

Il est évident que l'histoire ne se fait pas avec des si, mais admettons un seul instant que Roosevelt ne trépassa point. Il y aurait-il eu la Guerre froide? La division de la Corée? Le Communisme ne serait-il pas plus avancé que celle que l'on a connue jusqu'en 1989 date de son explosion?

Et bien en Corée, devant cette impasse, la commission fut totalement paralysée et, de rupture en ajournement, elle se sépara le 18 octobre 1947. Les deux Corée s'individualisèrent totalement. Au nord, à la suite des élections1, Kim Il-sung forma un gouvernement communiste. Au sud, où la plupart des dirigeants communistes furent arrêtés par les américains2, les élections furent remportées par Syngman Rhee3.

Devant l'opposition soviétique à toute proposition des américaines (Balaize 1991 : 76), la question coréenne fut portée aux Nations Unies qui l'examinèrent le 17 septembre 1947. Par 43 voix contre 0 et 3 abstentions, puisque l'URSS bouda avec ses alliés l'Assemblée Général (Duroselle 2004 : 139), une commission de huit membres sous la direction de l'Inde4 fut crée en décembre 1947 pour la constitution d'un gouvernement national coréen après des élections, puis la réunification du pays et l'accélération du départ des forces d'occupation (Droz 1992 : 121).

Cette commission ne parvint à organiser des élections qu'en Corée du Sud (Katzina 1960 : 144). En effet, l'URSS tassa la commission d'appartenir aux États-Unis5. Ainsi bien avant les élections au Sud, en avril 1948 les partis de gauche de tout le pays de même que les organisations nationalistes anti-américains se retrouvèrent à Pyongyang et boycottèrent les élections.6 Celles-ci furent organisées7 le 10 mai 1948 et reconduisirent Syngman Rhee dont le parti : l'Association nationale pour la réalisation rapide de l'indépendance coréenne; obtint la majorité des sièges. La République de Corée fut proclamée le 15 Août 1945 et reconnue par les Etats-Unis et les pays occidentaux. Parallèlement au Nord, les élections du 25 août 1945

1- Ces élections se signalèrent par une participation massive avec plus de 99,6% des votants qui élirent 3459 députés. Parmi eux, 237constituèren l'Assemblée populaire de la Corée du Nord qui élit, le 21 février 1947, un Présidium de 111 membres (Balaize 1991 : 78).

2-Cette situation fut confirmée en juin 2001 à New-York. Lors de la tenue de «l'international War crimes tribunal in Korea». Il y fut révélé, après plusieurs mois d'enquête, l'ampleur des massacres de populations commis à l'époque par les forces U.S. d'après le www.cilreco.com/ consulté le 10 mars 2010.

3-Dans le Sud, le mouvement de Gauche fut très développé mais les USA finirent par les éliminer tous et portèrent leur soutien à Syngman, nationaliste exilé aux USA pendant la colonisation Japonaise. Source : www.macorée.com/(histoire de la Corée des origines jusqu'en 1948) / du 17-Mars-2010 consulté le 31-Mars2010.

4-Duroselle (2004) nous rappelle que la commission fut composée des représentants de l'Inde, France, Australie, Canada, Chine, Philippines, San Salvador, Syrie et de l'Ukraine.

5-Les soviétiques considéraient les Nations-Unies comme une organisation liée aux USA puisque avant la décolonisation, la plupart de ses membres appartenaient au bloc occidental. Source : www.kipédia.com/corée 6-confer www.kipédia.com/corée.

7-Ces élections eurent lieu, malgré l'apposition à toutes les forces du Sud, du parti communiste à la droite nationaliste sous le contrôle strict des forces armées américaines. Source : www.cilréco.com du mars 2004.

confirmèrent la majorité des communistes. Les représentants de la Corée du Sud communistes et sympathisants participèrent à ces élections. L'Assemblée du peuple de toute la Corée1 fut donc élue. Le 09 septembre, le gouvernement de la République populaire de Corée fut nommé par l'Assemblée et présidé par Kim Il-sung. L'URSS et les démocraties populaires le reconnurent immédiatement.

Par ces élections, la partition de la Corée péninsulaire fut consommée. Chaque partie prétendit représenter désormais toute la Péninsule. Pour ce qui est de la commission, son bilan fut mitigé : la commission ne put, en raison de l'attitude négative de l'URSS, se rendre en Corée du Nord ni, par conséquent, assurer dans l'ensemble de la Corée, conformément à son mandat, la surveillance des élections. Elle fut chargée par la commission intermédiaire d'assurer l'exécution du programme de l'Assemblée Générale dans toutes les parties de la Corée qui lui étaient accessibles et surveilla, le 10 mai 1948, les élections qui eurent lieu en Corée du Sud et qui aboutirent à la formation d'un gouvernement en Corée du Sud le 15 août 1948. En septembre, un gouvernement distinct fut constitué en Corée du Nord. Le 12 décembre 1948, l'Assemblée déclara qu'il avait établi en Corée du Sud un gouvernement légitime né d'élections qui avaient été l'expression de la libre volonté des électeurs de cette partie de la Corée et que ledit gouvernement fut le seul qui, en Corée, possédât cette qualité. L'Assemblée recommandait aussi aux puissances occupantes de retirer leurs troupes. L'unification de la Corée n'ayant pas été réalisée, on créa une commission pour la Corée composée de sept Etats membres et chargée de prêter ses bons offices pour obtenir l'unification (Katzina 1960 : 144).

En fait, dans la Péninsule coréenne, toutes les conditions furent préparées pour un affrontement idéologique, chaque partie voulant justifier et imposer son choix. Dans ces circonstances, rien n'y a pu empêcher l'affrontement fratricide.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry